• BP: Hayward va abandonner la gestion au quotidien de la marée noire (Svanberg)

    LONDRES — Le directeur général de BP Tony Hayward va abandonner la gestion quotidienne de la marée noire du Golfe du Mexique à un autre responsable du groupe pétrolier, Robert Dudley, a déclaré vendredi son président Carl-Henric Svanberg, dans un entretien à la chaîne Sky News.

    "Il (Tony Hayward) s'est rendu sur place juste après l'explosion", et après avoir passé huit semaines à diriger les mesures de crise, "il va maintenant transmettre la gestion des opérations au jour-le-jour à Robert Dudley", a déclaré M. Svanberg à la chaîne d'information britannique.

    M. Dudley est membre du conseil d'administration du groupe britannique, en charge des activités aux Amériques et en Asie. C'est un citoyen américain, entré chez BP au moment du rachat en 1998 par le groupe britannique de la compagnie pétrolière Amoco, au sein de laquelle il travaillait depuis vingt ans.

    Cependant, un porte-parole de BP aux Etats-Unis a tempéré cette annonce. Il a assuré que pour l'instant, Tony Hayward continuait de diriger les mesures de BP face à la marée noire, ajoutant que "M. Dudley et son équipe prendront le relais une fois que la crise immédiate sera passée".

    M. Hayward avait lui-même chargé M. Dudley au début du mois de prendre la direction d'une équipe chargée de gérer, avec les autorités locales et nationales, les conséquences à long terme de la marée noire, une fois que celle-ci aurait cessé.

    M. Svanberg a par ailleurs cherché à rassurer sur la capacité de BP à surmonter cette crise, qui a suscité ces dernières semaines d'énormes craintes parmi les investisseurs, tout en répétant que le groupe n'avait aucune idée du montant final de l'addition qu'il devra supporter.

    "BP est une entreprise très solide" et "nous y survivrons", a assuré le dirigeant. Une disparition du groupe à cause de cette catastrophe, "ne peut pas se produire", a-t-il ajouté.

    Le président russe Dmitri Medvedev avait exprimé jeudi son inquiétude au sujet de l'avenir de BP, présent en Russie à travers la coentreprise TNK-BP, troisième producteur d'or noir du pays, dans un entretien au Wall Street Journal, évoquant le danger d'une éventuelle "annihilation" du grouype britannique

     
    La marée noire pourrait diminuer la production mondiale de pétrole
    LEMONDE.FR avec AFP | 18.06.10 | 18h23

     

    a marée noire dans le golfe du Mexique pourrait amputer la production mondiale de pétrole de 900 000 barils par jour (b/j) par rapport au niveau qu'elle aurait dû atteindre en 2015, a déclaré vendredi 18 juin le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka.

     

    Le président américain Barack Obama a décrété fin mai un moratoire de six mois sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer, après le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP."Si d'autres pays tels que l'Angola, le Brésil et [les pays de] la mer du Nord suspendent les nouveaux projets de développement en mer […], l'impact sur la production mondiale de pétrole pourrait être de 800 000 à 900 000 barils par jour en 2015", a déclaré M. Tanaka, à la veille d'une réunion ministérielle de l'APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) dans la ville japonaise de Fukui (ouest du pays).

    UN DÉCLIN "QUI NE PEUT ÊTRE IGNORÉ"

    Même si ce déclin de production ne représenterait que 1 % de l'offre mondiale, il ne "peut être ignoré", a-t-il ajouté. Début juin, l'AIE estimait dans un rapport que "le moratoire de six mois sur la plupart des forages en eaux profondes mis en place par l'administration américaine […] pourrait, s'il est prolongé, retirer jusqu'à 100 000 à 300 000 barils par jour de la prévision de production de brut américain dans le golfe du Mexique d'ici 2015".

    A cela, elle ajoutait un impact potentiel supplémentaire de 550 000 b/j du fait de risques sur la production du Brésil, de l'Angola et du Nigeria. Toutefois, "il n'y a actuellement aucune indication sur le fait que l'octroi de permis [de forage] dans ces pays puisse être affecté" par la marée noire, prévenait l'AIE. "Les procédures réglementaires et les conditions de production diffèrent d'un pays à l'autre" et extrapoler la situation dans le golfe du Mexique "à d'autres régions de production en eaux profondes a une valeur analytique limitée", ajoutait-elle.

    a marée noire dans le golfe du Mexique pourrait amputer la production mondiale de pétrole de 900 000 barils par jour (b/j) par rapport au niveau qu'elle aurait dû atteindre en 2015, a déclaré vendredi 18 juin le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka.

     

     

    Le président américain Barack Obama a décrété fin mai un moratoire de six mois sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer, après le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP."Si d'autres pays tels que l'Angola, le Brésil et [les pays de] la mer du Nord suspendent les nouveaux projets de développement en mer […], l'impact sur la production mondiale de pétrole pourrait être de 800 000 à 900 000 barils par jour en 2015", a déclaré M. Tanaka, à la veille d'une réunion ministérielle de l'APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) dans la ville japonaise de Fukui (ouest du pays).

    UN DÉCLIN "QUI NE PEUT ÊTRE IGNORÉ"

    Même si ce déclin de production ne représenterait que 1 % de l'offre mondiale, il ne "peut être ignoré", a-t-il ajouté. Début juin, l'AIE estimait dans un rapport que "le moratoire de six mois sur la plupart des forages en eaux profondes mis en place par l'administration américaine […] pourrait, s'il est prolongé, retirer jusqu'à 100 000 à 300 000 barils par jour de la prévision de production de brut américain dans le golfe du Mexique d'ici 2015".

    A cela, elle ajoutait un impact potentiel supplémentaire de 550 000 b/j du fait de risques sur la production du Brésil, de l'Angola et du Nigeria. Toutefois, "il n'y a actuellement aucune indication sur le fait que l'octroi de permis [de forage] dans ces pays puisse être affecté" par la marée noire, prévenait l'AIE. "Les procédures réglementaires et les conditions de production diffèrent d'un pays à l'autre" et extrapoler la situation dans le golfe du Mexique "à d'autres régions de production en eaux profondes a une valeur analytique limitée", ajoutait-elle.

    La marée noire du Golfe du Mexique pourrait impacter l'offre de pétrole

    marre-noire-baril.jpg

    Ce qui devait arriver arriva ...

    Si l'on en croit le directeur général de l'Agence internationale de l'Energie Nobuo Tanaka, la marée noire dans le golfe du Mexique pourrait nettement diminuer la production mondiale de pétrole. Une situation de nature à faire grimper le cours. Alors-même que le retour de l'Irak sur le devant de la scéne pétrolière devrait permettre d'accroître l'offre.

    Selon l'AIE, les conséquences du naufrage de la plate-forme de BP en Louisiane pourrait amputer la production mondiale de pétrole de 900.000 barils par jour (b/j) par rapport au niveau qu'elle aurait dû atteindre en 2015.

    Rappelons que suite à la catatsrophe, Barack Obama a décrété fin mai un moratoire de 6 mois sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer.

    Début juin, l'AIE estimait dans un rapport que les mesures prises par le Président américain pourrait, s'il est prolongé, retirer jusqu'à 100.000 à 300.000 b/j de la prévision de production de brut américain dans le golfe du Mexique d'ici 2015.

    Mais désormais, les chiffres sont revus à la hausse, d'autres pays pouvant emboîter le pas au Chef de l'Etat américain.

    "Si d'autres pays tels que l'Angola, le Brésil et la Mer du Nord suspendent les nouveaux projets de développement en mer (...), l'impact sur la production mondiale de pétrole pourrait être de 800.000 à 900.000 b/j en 2015", a ainsi déclaré M. Tanaka,.

    Même si ce déclin de production ne représenterait que 1% de l'offre mondiale, il ne "peut être ignoré", a-t-il ajouté. Une déclaration qui pourrait faire grimper le cours qui peine actuellement à progresser.

    Pourrait s'ajouter à cela un impact potentiel supplémentaire de 550.000 b/j du fait de risques sur la production du Brésil, de l'Angola et du Nigeria.

    Toutefois, "il n'y a actuellement aucune indication sur le fait que l'octroi de permis (de forage) dans ces pays puisse être affecté" par la marée noire, prévient l'AIE.

    Rappelons également que le retour de l'Irak sur l'échiquier pétrolier devrait mathématiquement provoquer une augmentation de l'offre de pétrole

    Fin mai, le porte-parole du ministère irakien du Pétrole Assim Jihad a indiqué à la presse russe que l''Irak envisageait d'augmenter de près d'un tiers sa production de pétrole en 2011.

    "Le ministère a décidé d'accroître la production pétrolière de 150.000 barils par jour en 2010 et d'environ 600.000 barils par jour au cours de l'année prochaine", a ainsi déclaré Assim Jihad à Ria Novosti.

    Fin 2009, les autorités irakiennes ont conclu avec des compagnies étrangères - dont les russes Lukoil et Gazprom Neft - une série de contrats portant sur la mise en valeur de champs pétrolifères. L'ensemble de ces accords devraient permettre d'accroître la production de pétrole irakienne de 10 à 12 millions de barils par jour en 2016.

    Mais l'ambition affichée par l'Irak de quintupler sa production d'ici à 2016 devrait rapidement créer des difficultés au sein de l'Opep et pourait même menacer la cohésion du cartel.

    L'Irak pourrait en effet redevenir un géant pétrolier de la taille de l'Arabie saoudite ... diminuant de facto les parts de marché des autres pays membres de l'Organisation et de la Russie.

    En contrepartie, Bagdad devrait se voir contraint - comme les autres États membres - à respecter un quota de production , obligation dont il est exempté depuis près de 20 ans en raison de la guerre et de l'embargo.

    "Je ne m'attends à aucune discussion sur la fixation de quotas avant que la production irakienne n'augmente de façon significative" avait affirmé en décembre 2009 ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani, à l'avant-veille d'une réunion de l'Opep à Luanda (Angola). Le ministre avait toutefois laissé entendre que son pays entendait obtenir une autorisation de production élevée, à la mesure de ses besoins de reconstruction ...

     

    Barack Obama a parlé de la marée noire depuis son bureau ovale

    Publié le 18 juin 2010 par admin dans Brèves, tags: , , , ,

    Dans un discours prononcé le 15 juin depuis son bureau ovale de la Maison Blanche, une première depuis son élection à la présidence des Etats Unis, Barck Obama a promis de forcer le pétrolier BP à payer des indemnisations pour son imprudence, à l’origine de la marée noire dans le golf du Mexique.

    Alors que BP a toujours déclaré vouloir prendre en charge la réparation des dommages imputable à la fuite de pétrole , on peut se demander, si en parlant d’ imprudence, Barack Obama n’envisage pas de réclamer à BP , en plus de la prise en charge de tous les frais déjà engagé et à venir , les fameux « dommages punitifs », une véritable peine civile prononcée au profit des victimes, une particularité redoutable de la jurisprudence américaine.

    Dans cette hypothèse, la facture totale pour BP pourrait s’élever entre 30 et 100 milliards de dollars, ce qui rend plausible le risque d’une offre d’achat de la part d’un concurrent.

    Le président a également évoqué, en parlant de ses projets dans le cadre de la future loi sur l’énergie, l’avenir des forages en mer aux Etats-Unis, en se déclarant ouvert à toutes les propositions des démocrates comme des républicains pour réduire la dépendance américaine au pétrole, ce qui augure mal de leur expansion.

    BP: de gros moyens pour faire face au coût de la marée noire

    NEW YORK (AP) — British Petroleum a assez de pétrole dans ses réserves pour approvisionner à lui seul les Etats-Unis pendant deux ans, affiche un niveau d'endettement modeste et gagne plus d'argent qu'Apple et Google réunis. Aussi, quand la Maison Blanche lui a demandé de financer un fonds d'indemnisation de 20 milliards de dollars, les investisseurs ne se sont pas inquiétés.

    "Le gouvernement américain deviendra insolvable avant BP", ironise Bruce Lanni, un analyste de Nollenberg Capital Partners. La compagnie pétrolière britannique a enregistré l'an dernier un bénéfice de 17 milliards de dollars, contre 5,6 milliards pour Apple et 6,5 milliards pour Google. Au cours des trois dernières années, BP a dégagé une marge brute d'autofinancement de 91 milliards (73,6 milliards d'euros).

    Contrairement aux banques durant la crise financière, la compagnie n'est pas fortement endettée. Et ses réserves de 18 milliards de barils représentent deux fois la consommation annuelle de pétrole des Etats-Unis.

    La marée noire dans le golfe du Mexique lui a coûté jusqu'ici 1,8 milliard de dollars, et la facture pourrait s'alourdir considérablement. En cas de poursuites pénales, la compagnie pourrait avoir à payer des dizaines de milliards de dollars uniquement en frais de justice.

    Les analystes estiment que le coût total de la catastrophe pour BP devrait se situer entre 17 et 60 milliards de dollars (entre 13,8 et 48,5 milliards d'euros). Mais si les prédictions les plus pessimistes sur la fuite de pétrole se réalisent, la note pourrait dépasser les 100 milliards de dollars, selon une estimation de Goldman Sachs.

    En vertu d'un accord passé mercredi avec l'administration Obama, BP suspendra le versement de son dividende trimestriel jusqu'à la fin de l'année, libérant ainsi 8 milliards de dollars. Le groupe compte aussi vendre pour 10 milliards de dollars d'actifs. Et en puisant dans ses comptes bancaires et des investissements à court terme, il pourrait lever sans difficulté 25 milliards de dollars (20,2 milliards d'euros).

    Par ailleurs, BP devrait dégager un excédent brut d'exploitation de 30 milliards de dollars cette année si les prix du pétrole ne chutent pas. Une grande partie de cette somme doit être réinvestie dans la compagnie, mais une partie pourrait aussi servir à d'autres fins.

    Le groupe possède également une grosse marge de manoeuvre pour emprunter, avec un bémol toutefois: il aurait à payer des taux d'intérêt supérieurs au marché pour l'émission d'obligations ou la souscription d'un prêt.

    L'incertitude sur le coût de la marée noire a fait plonger l'action BP. L'accord sur le financement par BP d'un fonds de 20 milliards de dollars (16,2 milliards d'euros) pour indemniser les victimes, et les déclarations de Barack Obama, qui a affirmé que BP était un groupe "solide", et qu'il était dans l'intérêt de chacun qu'il le reste, ont semblé calmer un peu les investisseurs. Mais ils s'inquiètent toujours du montant final de la facture.

    Selon de nouvelles estimations, la fuite libère jusqu'à 9,4 millions de litres de pétrole par jour, soit le triple de l'estimation d'il y a une semaine. L'action BP a perdu 46% depuis l'explosion le 20 avril de la plate-forme Deepwater Horizon, à l'origine de la marée noire. Mais Fadel Gheit, d'Oppenheimer & Co, estime qu'elle atteindra 55 dollars d'ici la fin 2011, soit une progression de 75% par rapport à la cotation de mercredi. Une chute du prix du pétrole à 60, voire 55 dollars le baril serait "bien plus déstabilisante pour le groupe que toute plainte potentielle dans le Golfe", ajoute cet expert.

    Selon certains analystes, le temps pourrait être un allié précieux pour BP. Les affaires impliquant les grandes sociétés ont tendance à traîner des années dans le système judiciaire américain, et la complexité et les enjeux de la marée noire allongeront sans doute encore davantage la procédure. BP pourra ainsi étaler ses coûts dans le temps.

    Il serait étonnant que "toutes les plaintes civiles et pénales contre BP soient closes avant la fin de la décennie", estime David Logan, doyen de l'école de droit de l'université Roger Williams à Rhode Island.

    Et BP pourra peut-être étaler le paiement de la facture sur une période bien plus longue. Dans le cas de l'Exxon Valdez, le pétrolier qui avait déversé 41 millions litres de pétrole dans les eaux de l'Alaska en 1989, il a fallu près de 20 ans aux tribunaux pour déterminer le montant à payer par Exxon Mobil... AP

    Marée noire: vingt-cinq mille barils de brut récupérés chaque jour

    BP récupère désormais 25'000 barils (4 millions de litres) de pétrole par jour échappés du puits situé dans le golfe du Mexique, a annoncé le commandant des garde-côtes américains. Le chiffre était de 15'000 barils jusqu'à présent.

    "Sur la période de 24 heures qui s'est achevée à minuit la nuit dernière, nous avons été en mesure de récupérer 25'000 barils de pétrole", a indiqué à la presse l'amiral Thad Allen, chargé de coordonner la lutte contre la marée noire qui souille le golfe du Mexique depuis près de deux mois.

    Jeudi, Thad Allen avait dit que ce volume se montait à 15'000 barils (2,4 millions de litres) récupérés chaque jour. Il avait indiqué que BP espérait porter ce chiffre à 28'000 en début de semaine prochaine. Ce volume devrait être porté à 53'000 barils par jour d'ici la fin du mois de juin, a-t-il observé.

    Par ailleurs, le directeur général de BP Tony Hayward va abandonner la gestion quotidienne de la marée noire du Golfe du Mexique, a déclaré son président Carl-Henric Svanberg dans un entretien à la chaîne Sky News. Un autre responsable du groupe pétrolier, Robert Dudley, va le reprendre.

    "Il (Tony Hayward) s'est rendu sur place juste après l'explosion", et après avoir passé huit semaines à diriger les mesures de crise, "il va maintenant transmettre la gestion des opérations au jour-le-jour à Robert Dudley", a déclaré M. Svanberg à la chaîne d'information britannique.

    Toutefois, un porte-parole de BP aux Etats-Unis a tempéré cette annonce. Il a assuré que pour l'instant, Tony Hayward continuait de diriger les mesures de BP face à la marée noire, ajoutant que "M. Dudley et son équipe prendront le relais une fois que la crise immédiate sera passée".

    (ats / 18 juin 2010 20:40)

    18 juin 2010

    BP va s'en sortir, le pétrole nous mène...


    Il est clair qu'en ce qui a trait à ses relations publiques, BP va ressortir affaiblie de cette catastrophe écologique provoquée par l'explosion de l'une de ses plates-formes dans le golfe du Mexique le 20 avril dernier.  
     
    C'est la marée noire la plus considérable de l'histoire, et on ne connaît même pas encore son ampleur réelle. Et plus de 50 jours après l'accident, le tuyau laisse toujours échapper quantité de pétrole dans le golfe. BP n'est parvenue que partiellement à le récupérer jusqu'à maintenant.  
     
    Les relations publiques de BP 
     
    Les images et les cris de cette femme aux mains couvertes de faux pétrole au Congrès jeudi, qui demande la prison pour les dirigeants de BP, ont fait le tour du monde. Ils expriment le dégoût et la colère de centaines de millions de personnes, à commencer d'abord par les Américains eux-mêmes, complètement choqués par l'explosion et surtout l'incapacité des pouvoirs privés et publics à trouver une solution durable et efficace. 
     
    Non seulement BP subit les images du pétrole qui fuit et les colères de citoyens, mais l'entreprise manque cruellement de jugement dans ses sorties publiques. Il fallait voir la tête d'enterrement de Tony Hayward, PDG grassement payé de BP. Il avait l'air totalement blasé durant son témoignage au Congrès, se permettant même des petits sourires en coin piquants.  
     
    Et que dire des propos arrogants de Carl-Henric Svanberg, président du conseil d'administration de BP, qui déclarait mercredi sur les pelouses de la Maison-Blanche que BP se préoccupait des petites gens (« We care about the small people »). Il s'est excusé depuis. 
     
    Oui, les relations publiques de BP sont pourries. Mais dans la réalité, BP ne s'en sort pas trop mal. Il faut comprendre que l'industrie pétrolière est détestée depuis longtemps. Ces entreprises savent comment se défendre, savent composer avec la désapprobation publique, avec les attaques régulières des groupes écologistes. Elles connaissent très bien les forces et les faiblesses de leurs activités.  
     
    Un avenir tout de même prometteur 
     
    BP savait que l'explosion d'une plate-forme était possible. Et, tout ce qu'elle cherche à faire, c'est de s'assurer qu'elle peut traverser la tempête sans trop perdre de morceaux. Et, soyons lucides, elle y arrive. L'affaire a progressivement glissé vers le président Obama, déchargeant BP d'une bonne partie de la responsabilité. 
     
    La réaction des investisseurs en bourse est révélatrice. Après une période d'incertitude et de profonde inquiétude, l'action de BP, malgré la baisse de sa note de crédit, est repartie à la hausse. L'entreprise a conclu une entente de 20 milliards de dollars pour les victimes avec Washington, ce qui est considérable, mais qui ne constitue pas un plafond pour autant. C'est surtout un chiffre, précis. BP a aussi réglé le dossier des dividendes, en annonçant la suspension des versements jusqu'à la fin 2010. Mais comptez sur BP pour reprendre les versements en 2011, une fois que le tuyau sera enfin bien bouché. Enfin, on l'espère (qu'il soit bouché, le trou!). 
     
    Et puis, BP, faut-il le rappeler, est l'une des cinq plus grandes entreprises du monde. Ses revenus ont atteint 246 milliards de dollars en 2009, année difficile, je vous le signale, avec la chute du pétrole, ce qui n'a pas empêché l'entreprise d'encaisser des profits nets de plus de 17 milliards de dollars. Certes, l'entreprise doit mettre 20 milliards de côté, mais en suspendant son dividende, elle pourrait épargner près de 10 milliards de dollars, elle prévoit vendre aussi certains actifs et elle prévoit des liquidités de 30 milliards en 2010.  
     
    Financièrement, BP ne s'en sort pas trop mal finalement. Il faut dire aussi que le monde a toujours besoin de pétrole. Et, dans les circonstances, les pouvoirs publics continuent d'appuyer l'exploration en mer. Faut-il le rappeler, Barack Obama a suspendu le développement de nouvelles explorations en mer pour six mois. Mais, c'est pour six mois seulement. Et puisque son programme vise l'indépendance énergétique aux États-Unis, comment le président Obama pourrait-il se passer des projets en mer? 
     
    Que BP soit confrontée à un défi sans précédent, je pense qu'on est tous d'accord. Mais l'avenir de BP demeure prometteur, quoi qu'on pense du pétrole, de la saleté de son exploitation, des dommages sur l'environnement et des intérêts de tout un chacun. Tant qu'il n'y aura pas d'autres solutions durables et imposantes, tant qu'il y aura des milliards à faire pour les régimes de retraite et les gouvernements, BP, Total, Chevron, Exxon et les autres vivront et seront les entreprises les plus importantes de notre planète

     


  • Marée noire : la guerre de la communication

    Crédits photo:  Barack Obama constate les dégâts causés par la marée noire, en Louisiane. (Reuters/Larry Downing)

    Depuis le début de la marée noire aux Etats-Unis, la compagnie BP a mis en place une grande campagne pour protéger son image. Obama, lui, ne lésine pas sur les mots pour exprimer sa colère et accuser la compagnie pétrolière. Les offensives sont lancées. 

    Avec près de 200 kilomètres de côtes souillées et 40 000 barils de pétrole qui se déversent toujours quotidiennement dans le golfe du Mexique, British Petroleum (BP) est d'ores et déjà responsable de la plus grosse catastrophe environnementale de l'histoire des Etats-Unis. En termes d'image, cela lui coûte cher. Le groupe aurait recensé 51 000 plaintes et le PDG, Tony Hayward, est très vite devenu l'homme le plus haï d'Amérique. En cause, ses gaffes à répétition. "Je pense que l'impact sur l'environnement de ce désastre sera très, très modeste", avait-il déclaré le 18 mai.

    BP achète des mots clés sur Internet pour se refaire une image

    Alors pour se refaire une image de marque, l'entreprise britannique n'a pas hésité à investir. En plus des campagnes télévisées (voir la vidéo), des pleines pages dans les quotidiens américains assurant "Nous en viendrons à bout", et des films explicatifs sur le colmatage des brèches; BP s'est payé des mots clés sur Internet.

    Aux 50 millions de dollars de spots publicitaires, l'entreprise ajoute 10 000 dollars par jours en frais de mots clés. Tous les termes liés à la catastrophe, comme "marée noire" ou "golfe du Mexique", sont rachetés aux principaux moteurs de recherche. Pour le porte-parole du groupe il s'agit simplement de :

    "faciliter les recherches des gens qui veulent en savoir plus sur les efforts que nous entreprenons dans le golfe et les renvoyer plus facilement vers les liens qui ont trait aux dépôts de plainte, aux informations sur les plages souillées par le pétrole et aux appels aux volontaires."

    BP espère surtout rediriger les internautes vers le site du groupe afin de focaliser le débat sur ses tentatives de colmatage et non sur les conséquences du désastre.

    Sur la toile, les appels au boycott se multiplient

    Néanmoins, il semble peu probable que BP parvienne à épurer la toile. Sur le Web, on recense de nombreux appels au boycott comme le groupe facebook "Boycott BP" qui a déjà atteint plus de 640 000 membres. Sans compter les chansons réalisées par des internautes.

    De son côté, l'organisation non-gouvernementale (ONG) Greenpeace se mobilise pour que BP ne puisse pas se faire oublier. Fin mai, des activistes britanniques ont escaladé la façade du siège pour y suspendre un drapeau au logo entaché de pétrole sur lequel les initiales "BP" ne signifiaient plus "British Petroleum" mais "British Polluters". L'ONG a également lancé une grande campagne pour redessiner le logo de la compagnie pétrolière et les premiers résultats sont déjà en ligne.

    Selon Sylvain Lefèvre, spécialiste de Greenpeace, l'ONG reste mesurée.

    "Dans le cas de cette marée noire, Greenpeace n'a pas vraiment besoin de mettre la tête de BP sous l'eau car Washington passe déjà ce message. Par ailleurs, les groupes pétroliers sont des cibles parfaites pour Greenpeace. C'est une cause consensuelle et facile. A tel point qu'il ne sert à rien d'enfoncer le clou avec des actions coup de poing."

    Obama ne veut pas endosser la responsabilité de la marée noire

    Effectivement, le Président américain est bien décidé à "botter des fesses." Barack Obama veut montrer qu'il est présent, qu'il est en colère et, surtout, qu'il n'est pas responsable de la catastrophe. Depuis fin avril, il en est déjà à sa quatrième visite dans le golfe du Mexique. Mais rien n'y fait, selon un sondage abc News/Washington Post, 69 % des personnes interrogées pensent toujours que la crise est mal gérée. Bernard Lamizet, professeur de sciences de l'information à l'institut d'études politique de Lyon, n'est pas étonné :

    "Le peuple cherche toujours un responsable et généralement il prend celui qui est le plus visible. Ce sont souvent des personnalités politique et dans ce cas, c'est Obama."

    Mais Barack Obama est déterminé à ne pas endosser la responsabilité des pétroliers. Pour arriver à ses fins, dans une interview au magazine Politico il n'hésite pas à comparer la marée noire à un "11 Septembre écologique".

    "Il fait ainsi appel à la notion de catastrophe, donc comme c'est une catastrophe, elle est au-delà du pouvoir politique. C'est une façon de dire "je ne suis pas l'unique responsable"", explique Bernard Lamizet.

    Avantage à Obama

    Le 15 juin, Obama s'est pour la première fois adressé aux Américains depuis le Bureau oval, cadre généralement réservé aux crises graves. Un discours consacré uniquement à BP et à la marée noire dans lequel il a affirmé qu'il obligerait le groupe à créer un fonds d'indemnisation.

    C'est chose faite. Hier, à l'issue de la rencontre entre Obama et les dirigeants de BP, le groupe s'est engagé à placer 20 milliards de dollars sur un compte bloqué destiné à dédommager les victimes de la marée noire. Pour les ouvriers du pétrole licenciés, BP a également accepté de mettre en place un fonds de 100 millions de dollars. Barack Obama conserve donc l'avantage dans cette bataille de la communication.

    Malgré tous leurs efforts, le groupe pétrolier et les autorités américaines auront bien du mal à faire oublier leur responsabilité dans cette catastrophe. D'autant plus que des journalistes d'Associated Press ont révélé que le plan anti-marée noire de BP pour le golfe du Mexique était truffé d'erreurs. Ce rapport, validée par les autorités américaines, minimise fortement les dangers d'une fuite et exagère la capacité de la compagnie pétrolière à gérer la situation.

    Et pour mémoire, le 31 mars dernier, Barack Obama avait levé un moratoire sur les forages en mer...

     

     

     

     

    Marée noire: Le discours d'Obama fait un flop

    Créé le 16.06.10 à 21h13 -- Mis à jour le 16.06.10 à 21h13

    Barack Obama pendant son discours en direct de la Maison Blanche, 
le 15 juin 2010.

    Barack Obama pendant son discours en direct de la Maison Blanche, le 15 juin 2010. REUTERS/Kevin Lamarque

    POLLUTION - La presse n'est pas convaincue par le grand discours du président américain...

    La marée noire en Louisiane sera-t-elle le Katrina de Barack Obama? Il est un peu tôt pour le dire mais en tout cas, le président américain ne convainc pas grand monde dans sa gestion d’une catastrophe écologique en cours depuis presque deux mois. Etson discours solennel en direct du bureau oval mardi soir n'a pas fait mieux.  Ironiquement, le New York Times titrait mercredi: «Au 56e jour, l'appel à prendre les armes.» Et de développer: «56 jours, des millions de litres de pétrole et des heures à spéculer sur les plateaux de télévisions plus tard, Obama s'est finalement adressé à la nation mardi depuis le Bureau ovale pour déclarer la guerre» à la marée noire, écrit le quotidien de référence.

    Le site Internet Politico se moque également du patron de la Maison blanche: «Le président Barack Obama a déclaré la guerre à la marée noire qui se répand dans le golfe du Mexique mardi. Dommage que ses troupes attendent encore un plan de bataille clair.» En clair, le discours de mardi n’a pas rencontré l’écho qu’il aurait dû. En faisant appel à un champ lexical guerrier – «plan de bataille» pour combattre une marée noire qui «agresse nos côtes et nos citoyens» - Barack Obama voulait montrer qu’il y avait un capitaine à la barre, et combattre l’image d’impuissance qui lui colle aux chaussures alors que le pétrole continue de s’écouler.


    «Termes déconnectés»

    «Le fait qu’Obama ait choisi de faire son discours depuis le Bureau ovale souligne l'ampleur du désastre tant d'un point de vue écologique qu'économique dans la région du golfe», note de son côté le Washington Post. La Maison Blanche «ne veut pas d'une répétition des derniers mois de la présidence de Carter, quand ce dernier était considéré comme prisonnier des crises économiques et internationales qui tourbillonnaient autour de lui», ajoute le quotidien économique.

    Mais c’est pour mieux insister sur le fait que finalement, il «n'a parlé qu'en général, usant de termes déconnectés de la réalité pour appeler le Congrès à voter une réforme de l'énergie cette année».  Il «a consacré le dernier quart de son discours à l'adoption d'une loi sur l'énergie (...) mais il n'a pas exposé les contours spécifiques d'un nouveau texte de compromis et les moyens de le faire voter», renchérit USA Today.

    Publié le 17 juin 2010 à 07h38 | Mis à jour à 07h50

    Une rare victoire pour Obama

     

    Les temps sont durs pour le président américain,... (Photo: AFP)

    Agrandir

    Les temps sont durs pour le président américain, mais il peut désormais revendiquer une -rare- victoire dans sa «bataille» contre la marée noire après avoir obtenu de BP qu'elle place 20 milliards de dollars dans un compte bloqué pour dédommager les victimes de la catastrophe écologique.

    Photo: AFP

    Richard Hétu, Collaboration spéciale
    La Presse

    (New York) Au lendemain d'un discours à la nation qu'a froidement reçu la presse américaine, Barack Obama a pu revendiquer une rare victoire dans sa «bataille» contre la marée noire du golfe du Mexique en annonçant un accord par lequel BP placera 20 milliards de dollars dans un compte bloqué pour dédommager les victimes de la catastrophe écologique.

    Le président a confirmé cette entente après avoir rencontré pour la première fois depuis le début de la crise les dirigeants du groupe pétrolier, dont son président Carl-Henric Svanberg et son directeur général Tony Hayward.

     

    «Ces 20 milliards de dollars vont assurer que les demandes d'indemnisation des habitants et des entreprises seront honorées, a déclaré le chef de la Maison-Blanche aux journalistes. Il est important de souligner que ce n'est pas un plafond. Les gens du Golfe ont ma parole, BP répondra à ses obligations à leur égard.»

    L'entente n'empêchera pas les particuliers ou les entreprises touchés par la marée noire de recourir aux tribunaux pour obtenir des dédommagements.

    Peu après la brève intervention de Barack Obama devant les journalistes, le président de BP a annoncé la décision de son groupe de suspendre le versement de son dividende pour le reste de 2010, une autre demande de la Maison-Blanche. Il a également présenté ses excuses «au peuple américain» pour la catastrophe provoquée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon il y aura bientôt deux mois.

    «Cet accident tragique n'aurait jamais dû se produire», a déclaré Carl-Henric Svanberg.

    Le fonds d'indemnisation sera géré de façon indépendante par Kenneth Feinberg, ancien responsable du ministère de la Justice, qui a déjà été chargé par le président de superviser les salaires et primes des dirigeants d'entreprises ayant reçu une aide gouvernementale à la suite de la crise financière de 2008. Ce juriste a également dirigé le fonds d'indemnisation des victimes des attentats du 11 septembre 2001.

    Outre les 20 milliards de dollars que mettra de côté BP pour les victimes de la marée noire (à raison de 5 milliards par année au cours des 4 prochaines années), le groupe pétrolier s'est également engagé à verser 100 millions de dollars pour indemniser les travailleurs de l'industrie pétrolière qui chôment depuis l'annonce du moratoire sur les forages en mer.

    Dans son discours de mardi soir, le président Obama a déclaré que le fonds d'indemnisation allait servir à dédommager «les ouvriers et les entrepreneurs qui ont eu à souffrir de l'imprudence» de BP. Il a également appelé les Américains à rompre avec leur dépendance au pétrole et à se lancer dans une «mission nationale» pour assurer à leur pays un «avenir énergétique propre».

    La plupart des critiques du discours présidentiel ont déploré son manque de détails sur la façon de procéder à la transition vers des sources d'énergie plus propres. Plusieurs des alliés du président lui ont reproché de n'avoir pas prononcé les mots «changements climatiques» ou exposé les contours précis de la loi sur l'énergie et le climat qu'il voudrait voir le Sénat adopter.

    «Le président Barack Obama a déclaré la guerre à la marée noire qui se répand dans le golfe du Mexique mardi. Dommage que ses troupes attendent encore un plan de bataille clair», a écrit le site internet Politico.

    À l'opposé, les républicains ont accusé le président d'exploiter la catastrophe pour faire avancer son programme.

    La marée noire en chiffres 

    > Quantité de pétrole qui s'écoule du puits endommagé: de 35 000 à 60 000 barils par jour, selon les nouvelles estimations que le gouvernement américain a rendues publiques mardi.

    > Quantité de pétrole capté par l'entonnoir installé au-dessus du puits: 15 000 barils par jour, un nombre qui devrait passer à 50 000 barils par jour d'ici à la fin du mois de juin.

    > Nombre de kilomètres de côtes souillées: 190

    > Coût du nettoyage et des indemnisations: 1,6 milliard de dollars en date du 14 juin.

     

     

     

    <ejs_mv3_menu.length;a++) -="" .innerhtml="html;" 100.000="" 25="" 30="" 60="" 77="" :="" a="" action="=" affaiblira="" africains="" agence="" amende="" assurent="" ation="" au="" authorizing="" bill="" billion="" bit.ly="" blocus="" border="" boston="" bp="" captured="" cellpadding="" cellspacing="" chairman="" charged="" cision="" clinton="" commission="" community="" complet="" contre="" de="" death="" des="" devenir="" disposition="" dissolution="" dollars="" du="" e="" ejs_mv3_cursor="" ejs_mv3_mode="=" else="" et="" euros="" exact="" face="" family="" fense="" finit="" flooding="" fondations="" for="" french="" fuite="" function="" fund="" gates="" gaza:="" grande="" height="" house="" href="%5C" html="<TABLE HEIGHT=" http:="" img="" in="" inondations:="" interview="" jettent="" joue="" killing="" la="" lac="" le="" les="" lienne="" lus="" man="" manufacture="" met="" muraille="" new="" noire:="" o="" oeil="" of="" oil="" panafricaine="" par="" paradis="" pas="" passes="" patron="" pianos="" pilule="" plus="" pour="" programme="" public="" que="" re="" reprendre="" requise="" res="" rises="" riviera="" s="" says="" se="" semblant="" sident="" size="" sous="" span="" src="%5C" start="" style="" suburban="" suisse="" sur="" swedish="" table="" tchad:="" td="" te="" teau="" tente="" to="" toll="" tricastin:="" trole="" tv="" u.s.="" un="" une="" uranium="" usa="" usa:="" var="" veloppe="" versailles="" veut="" vision="" visions="" vrai="" wade="" width="" with="" york=""><ejs_mv3_largeur) .style.bottom="ejs_mv3_cursor;" ejs_mv3_cursor="" ejs_mv3_mode="1;" script=""></ejs_mv3_largeur)></ejs_mv3_menu.length;a++)>

    <ejs_mv3_menu.length;a++) -="" .innerhtml="html;" 100.000="" 25="" 30="" 60="" 77="" :="" a="" action="=" affaiblira="" africains="" agence="" amende="" assurent="" ation="" au="" authorizing="" bill="" billion="" bit.ly="" blocus="" border="" boston="" bp="" captured="" cellpadding="" cellspacing="" chairman="" charged="" cision="" clinton="" commission="" community="" complet="" contre="" de="" death="" des="" devenir="" disposition="" dissolution="" dollars="" du="" e="" ejs_mv3_cursor="" ejs_mv3_mode="=" else="" et="" euros="" exact="" face="" family="" fense="" finit="" flooding="" fondations="" for="" french="" fuite="" function="" fund="" gates="" gaza:="" grande="" height="" house="" href="%5C" html="<TABLE HEIGHT=" http:="" id="100617175446.k4w2qee7.asp" img="" in="" inondations:="" interview="" jettent="" joue="" killing="" la="" lac="" le="" les="" lienne="" lus="" man="" manufacture="" met="" muraille="" new="" noire:="" o="" oeil="" of="" oil="" panafricaine="" par="" paradis="" pas="" passes="" patron="" pianos="" pilule="" plus="" pour="" programme="" public="" que="" re="" reprendre="" requise="" res="" rises="" riviera="" s="" says="" se="" semblant="" sident="" size="" sous="" span="" src="%5C" start="" style="" suburban="" suisse="" sur="" swedish="" table="" tchad:="" td="" te="" teau="" tente="" to="" toll="" tricastin:="" trole="" tv="" u.s.="" un="" une="" uranium="" usa="" usa:="" var="" veloppe="" versailles="" veut="" vision="" visions="" vrai="" wade="" width="" with="" york=""><ejs_mv3_largeur) .style.bottom="ejs_mv3_cursor;" ejs_mv3_cursor="" ejs_mv3_mode="1;" script="">

    Marée noire: le forage des puits de secours prend de l'avance

    WASHINGTON - Le forage des puits de dérivation censés stopper la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique avance plus vite que prévu et pourrait être terminé avant mi-août, date initialement fixée, a indiqué jeudi le commandant des garde-côtes américains, Thad Allen.

    "Mi-août est la date qui a été ciblée, ils sont actuellement en avance sur le calendrier, mais je ne peux pas garantir que ce sera plus tôt", a dit l'amiral Allen, soulignant la complexité de l'opération.

    "Nous devons être très prudents au sujet de dates-butoirs définitives", a-t-il ajouté.

    Le groupe britannique BP, qui exploitait la plateforme qui a explosé le 20 avril, provoquant la pire marée noire de l'histoire du pays, a entrepris le forage de deux puits de dérivation pour stopper définitivement le flux de pétrole. Les autres solutions mises en oeuvre par BP n'ont pour l'instant que permis de limiter l'écoulement.

    L'amiral Allen a également indiqué jeudi que BP sera en mesure de récupérer 28.000 barils de pétrole par jour en début de semaine prochaine, alors que la fuite déverse jusqu'à 60.000 barils chaque jour dans le golfe du Mexique.

    Actuellement, quelque 15.000 barils de pétrole, soit 2,4 millions de litres de brut, sont récupérés chaque jour par BP.

    Par ailleurs, l'amiral Allen s'est rendu au Congrès jeudi pour une réunion d'information bicamérale de près d'une heure sur la marée noire.

    Plusieurs élus ont exprimé leur satisfaction à l'issue de la réunion à l'image du sénateur républicain Lamar Alexander qui a qualifié l'amiral de "compétent" et "direct". "Nous avons de la chance de l'avoir", a ajouté le sénateur, numéro trois de la minorité républicaine.

    Interrogé ensuite par la presse sur des déclarations de Billy Nungesser, le président du comté de Plaquemines en Louisiane, qui demande son départ, l'amiral a répondu: "Je suis dans le service public depuis longtemps, j'ai toujours apprécié les remarques constructives et je sers le président avec plaisir".

    Le comté de Plaquemines est le plus touché par le pétrole qui s'écoule depuis le 22 avril dans le golfe du Mexique.

    Thad Allen a ensuite indiqué qu'il disposait désormais d'estimations plus fines de la quantité de pétrole qui s'échappe du puits, après avoir notamment fait analyser les vidéos dans un centre informatique ultra-sophistiqué et après avoir fait appel à des sonars et engins acoustiques pour évaluer la densité.

    "Nous en sommes maintenant autour de 60.000 (barils par jours) en estimation haute et une estimation basse probablement dans les 30.000", a-t-il dit.

    (©AFP / 17 juin 2010 19h35)

     

     

     

     

    Marée noire  : chronologie des événements

    [ 17/06/10  - 11H43  - Les Echos  - actualisé à 14:44:36  ]

    Tout a commencé le 20 avril avec l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, à 60 km des côtes de Louisiane.

    LES ECHOS

    20 avril 2010 -Une explosion, suivie d'un incendie, se déclare sur Deepwater Horizon, plate-forme de forage semi-submersible (maintenue en place grâce à des hélices), propriété de Transocean mais louée par BP jusqu'en septembre 2013 . L'accident intervient à la suite d'une tentative de déplacement de la plateforme pour effectuer un nouveau forage. Mais la valve de sécurité qui régule la pression du puits d'origine dysfonctionne...

    22 avril 2010 -La plateforme accidentée est située à environ 70 km au large de la Nouvelle-Orléans. Elle coule à 1 500 m de fond. Onze personnes sur les 126 présentes sur la plateforme décèdent. Les familles de deux travailleurs disparus portent d'ores et déjà plainte contre BP et Transocean devant les tribunaux fédéraux et devant les tribunaux de l'Etat de Louisiane ; en cause la négligence et le non-respect des règlements fédéraux.

    26 avril 2010 -La fuite de pétrole détectée est évaluée à 1 000 barils par jour par BP. Elle sera rapidement revue à la hausse. L'accident ravive le débat sur les forages aux Etats-Unis.

    28 avril 2010 -Deux entreprises de pêche de crevettes déposent une class action contre Transocean, BP, Halliburton Energy Services Inc. et Cameron International Corporation. Elles réclament 5 millions de dollars de dommages et intérêts.

    29 avril 2010 -Le gouverneur de Louisiane Bobby Jindal déclare l'état d'urgence. Plus de 1 000 membres de la Garde nationale sont dépêchés dans l'Etat de la Louisiane par Barack Obama qui déclare la marée noire «catastrophe nationale».

    30 avril 2010 -Le 30 avril 2010, les premières boulettes de pétrole brut sont repérées sur les plages de Louisiane.

    4 mai 2010 -Les premières estimations des réassureurs font état d'un coût total pour le secteur de 1 à 1,5 milliard de dollars.

    6 mai 2010 -Les sénateurs démocrates déposent une proposition de loi qui porterait de 75 millions à 10 milliards de dollars le seuil des remboursements des dommages que doit payer un pétrolier en cas de marée noire, hors coûts de nettoyage. La future mise en place d'un couvercle sur la fuite est annoncée.

    8-9 mai 2010 -Mise en place du «couvercle» sur la fuite de pétrole, puis retrait du couvercle.

    12 mai 2010 -La commission de l'Energie de la Chambre des représentants auditionne le directeur général de Transocean, le président de BP aux Etats-Unis, et le PDG de Halliburton qui a fourni toute une série de prestations.

    17 mai 2010 -Première victime politique de la marée noire : Chris Oynes, directeur du Mineral Management Service (MMS), organisme fédéral responsable de la délivrance des permis de forage en haute mer, annonce son départ à la retraite, deux jours après les critiques de Barack Obama à l'encontre de cet organisme. Le président américain annonce la création d'une commission présidentielle pour enquêter sur la marée noire dans le golfe du Mexique.

    19 mai 2010 -Obama annoncé la création d'une commission d'enquête indépendante, sur le modèle de celle créée après la catastrophe de Three Mile Island en 1979.

    21 mai 2010 -La fuite plus importante que prévu ? BP indique que sont désormais pompés 5.000 barils de brut par jour du puits situé dans le golfe du Mexique. Le groupe a reconnu pour la première fois que la fuite était plus importante que l'estimation de 5.000 barils avancée jusqu'à présent. L'Agence américaine pour la protection de l'environnement (EPA) ordone à la compagnie pétrolière d'utiliser des dispersants moins toxiques dans un délai de trois jours.

    25 mai 2010 -Les critiques enflent vis-à-vis du pétrolier britannique. BP se voit reprocher son manque d'anticipation vis-à-vis des possibilités d'accidents dans une grande profondeur d'eau. Des représentants Démocrates demandent l'arrêt de sa plate-forme Atlantis en opération dans le golfe du Mexique. Washington presse BP de juguler la marée noire. BP annonce une nouvelle tentative de colmatage baptisée «Top kill».

    27 mai 2010 -BP tente un colmatage à hauts risques. Face à la montée des critiques sur la gestion de la marée noire, l'annonce d'un renforcement des procédures de délivrance des permis de forage en mer est attendue.

    28 mai 2010 -Nouvelle tentative de colmatage. De la boue, des débris sont injectés dans le puits de pétrole pour boucher la fuite à l'origine de la marée noire. BP se laisse 48 heures pour valider les résultats.

    30 mai 2010 -Mais BP est contraint d'annoncer un nouvel échec. «Après trois jours continus d'essais, nous avons été dans l'incapacité de contenir la fuite» reconnaît le directeur général de BP chargé des opérations. Le nouveau revers est qualifié de «navrant» et de «déchirant» par Obama.

    31 mai 2010 -Le «plan B» prévu par BP pour colmater le puits de pétrole endommagé dans le golfe du Mexique pourrait accroître de 20% la quantité de brut qui s'en échappe, fait savoir la Maison blanche.

    1er juin 2010 -Les autorités américaines et BP avertissent que du pétrole pourrait continuer à se déverser dans le golfe du Mexique jusqu'à l'installation de puits secondaires... soit jusqu'en août. Objectif avec ces puits secondaires : atténuer la pression qui s'exerce sur le puits principal pour pouvoir le sceller définitivement et stopper l'écoulement de millions de litres de brut.

    2 juin 2010 -Les échecs répétés de BP alarment sérieusement les investisseurs. Ce jour-là, BP s'effondre à la Bourse de Londres. Depuis le jour de l'accident, la capitalisation boursière est réduite de 70 milliards de dollars. Les Etats-Unis ouvrent une enquête judiciaire au civil et au pénal. Barack Obama promet que les responsables de la marée noire rendront des comptes. Selon les analystes de Credit Suisse, la facture pourrait désormais atteindre 37 milliards de dollars au total, soit trois années de cash-flow net (les coûts de nettoyage pourraient s'élever entre 15 et 23 milliards et les frais juridiques liés aux plaintes pourraient atteindre 14 milliards).

    3 juin 2010 -BP réussit une première opération pour stopper la marée noire. Des robots sous-marins sont parvenus à couper la colonne montante du puits.

    4 juin 2010 -L'entonnoir est désormais posé. La question est de savoir quelle sera l'efficacité du nouveau système. Barack Obama se rend en Louisiane pour tenter d'apaiser la colère des populations locales.

    6 juin 2010 -BP a réussi à capturer plus de la moitié de la fuite mais la diffusion en boucle sur CNN des images de pélicans englués n'arrive pas à dédramatiser la situation. Une première « facture préliminaire » de 69 millions de dollars a été adressée à BP par l'administration fédérale pour couvrir les premiers coûts de nettoyage assumés par le contribuable. BP tient sa première conférence avec les analystes financiers depuis la catastrophe. Le PDG ne se prononce pas sur le dividende. Les autorités locales s'alarment de la décision d'imposer un moratoire sur le forage en eaux profondes et de la fermeture conséquentes de 33 plates-formes exploratoires dans le golfe du Mexique.

    8 juin 2010 -Nouveau « coup de gueule » de Barack Obama. Le président Barak Obama met la pression sur le patron de BP, Tony Hayward, en déclarant, sur la chaîne ABC, savoir parfaitement « quel derrière botter » dans cette affaire.

    9 juin 2010 -Washington somme BP de clarifier ses plans Face à l'avalanche de critiques d'experts sur la gestion de la crise par BP, les autorités fédérales ont sommé hier le groupe pétrolier de clarifier ses plans pour limiter la fuite. Face au navire qui récupère déjà quelque 15.000 barils de brut par jour, le corps des gardes-côtes met en demeure BP, dans une lettre rendue publique de « faire état de ses plans concernant ses initiatives parallèles, continues et alternatives de récupération du pétrole, dans les soixante-douze heures ».

    10 juin 2010 -Pour l'Agence internationale de l'énergie, la marée noire peut « changer la donne dans le domaine de la production pétrolière ». Les experts de l'Agence estiment que cet accident pourrait éliminer jusqu'à 300.000 barils équivalent pétrole de production offshore dans le golfe du Mexique à l'horizon de 2015. Une estimation fondée sur une hypothèse simple : un retard de un à deux ans pour tous les nouveaux projets offshore dans la région.

    11 juin 2010 -Londres monte au créneau pour soutenir BP dans la presse.

    12 juin 2010 - Entretien téléphonique Obama-Cameron. Le président américain assyre au Premier ministre britannique David Cameron qu'il n'a «aucun intérêt à saper» la valeur boursière de la compagnie BP après la marée noire qui souille le golfe du Mexique.

    13 juin 2010 -Barack Obama va réclame aux dirigeants de BP la mise en place d'un fonds qui sera destiné à régler les dommages et intérêts qui seront réclamés par les particuliers et les entreprises affectés par la marée noire qui touche le golfe du Mexique, rapporte une source proche du dossier. Le dividende de BP est également dans le collimateur du président américain.

    14 juin 2010 -BP annonce que la marée noire lui a déjà coûté 1,6 milliard de dollars et qu'il va commencer à mettre en place un nouveau mécanisme pour récupérer davantage de pétrole brut de son puits endommagé. Le groupe précise avoir reçu 51.000 demandes de dédommagement et avoir déjà effectué plus de 26.500 versements, représentant plus de 62 millions de dollars. Obama entame sa 4e visite dans le Golfe du Mexique. L'accident du golfe du Mexique « aurait pu être évité », affirme le patron de Chevron, le deuxième pétrolier américain,

    15 juin 2010 -Alors que doit témoigner devant une commission d'enquête parlementaire américaine, Lamar McKay, le patron de BP America, deux des membres de la commission expose dans une lettre les principales conclusions de leur enquête. Ils estiment notamment que des précautions ont été négligées par souci d'économie et de gain de temps. L'agence Fitch abaisse de six crans la note de BP en raison de la hausse du coût estimé pour l'indemnisation des victimes. Barack Obama intervient en prime time à la télévision pour évoquer la marée noire.

    16 juin 2010 -Les dirigeants de BP, Carl-Henric Svanberg, président non-exécutif et Tony Hayward, directeur général, sont reçus avec quelques autres responsables à la Maison Blanche. BP s'engage à bloquer 20 milliards de dollars sur plusieurs années pour indemniser les victimes.

    Consulter le diaporama Marée noire

     

     

     

     

    Marée noire: "personne ne connaît exactement" la quantité de pétrole en fuite, selon le président de BP

     

    STOCKHOLM (AP) — "Personne" ne connaît "exactement" la quantité de pétrole s'échappant du puits en fuite à 1.500m de profondeur au large de la Louisiane, a affirmé le président de BP Carl-Henric Svanberg dans une interview diffusée jeudi par la télévision suédoise.

    Les estimations précises sont difficiles à établir, explique le président suédois du groupe pétrolier britannique. "Ce dont nous disposons sont ces vidéos (sous-marines de la fuite, NDLR), et nous avons des images satellite pour voir comment évolue la fuite de pétrole. Et à partir de là vous faites une évaluation, et bien sûr personne ne peut dire exactement la quantité (de pétrole) en fuite", a-t-il ajouté.

    M. Svanberg estime que la fuite provoquée par l'explosion le 20 avril de la plate-forme Deepwater Horizon sera comblée "d'ici la fin de l'été". Le président de BP a été critiqué pour son silence durant la crise, et pour avoir affirmé, mercredi, que le groupe pétrolier se souciait des "petites gens" du Golfe du Mexique.

    Selon des documents récemment révélés, dont l'Associated Press a pu prendre connaissance, BP estime que jusqu'à 9,5 millions de litres de pétrole par jour pourraient se répandre dans le Golfe du Mexique, un chiffre beaucoup plus élevé que les estimations faites publiquement par le groupe pétrolier. Cette estimation semble avoir été réalisée en mai.

    D'après les chiffres communiqués mardi par une commission scientifique gouvernementale, la fuite atteint entre 5,56 et 9,54 millions de litres par jour, plus que les dernières estimations, et jusqu'à 439 millions de litres pourraient déjà s'être répandus dans le golfe du Mexique.

    BP a commencé mercredi à faire brûler du pétrole siphonné du puits, avec pour objectif d'incinérer entre 800.000 et 1,6 million de litres de brut chaque jour une fois que le système sera complètement opérationnel. Un puits secondaire, en cours de forage, doit être installé pendant l'été afin de faire cesser totalement la fuite. AP

    ll/v0743

     

     

     

    Le poisson pancake victime de la marée noire

     

    Créé le 17.06.10 à 17h07 -- Mis à jour le 17.06.10 à 17h07

    Le platax à lèvres rouges, proche cousin du poisson pancake.

    Le platax à lèvres rouges, proche cousin du poisson pancake. Hal Beral KCA/SUPERSTOCK/SIPA

    MAREE NOIRE - A peine découvert, il pourrait déjà disparaître...

    Il n’est pas très photogénique et se cache dans les profondeurs du Golfe du Mexique. Le poisson pancake, nommé ainsi à cause de sa forme plate et ronde, pourrait être une victime méconnue de la marée noire qui touche la Louisiane. Selon les scientifiques, le pétrole qui se dépose en profondeur pourrait faire disparaître ce poisson, qui joue un rôle important dans la chaîne alimentaire.

    Des pancakes avec des pieds

    D’aspect étrange, ce poisson se déplace en utilisant ses petites nageoires, ressemblantes à des pieds, pour ramper sur les fonds marins. Prosanta Chakrabarty, professeur en biologie marine à l’Université de Louisiane, a eu la chance d’en croiser quelques spécimens lors d’une exploration en eaux profondes à l’automne dernier: «Ils ressemblent à des pancakes avec des pieds. Ils sont bizarres par leur apparence et par la manière dont ils se comportent».

    A peine découvert par les biologistes, le poisson pancake n’a pas encore été répertorié en tant qu’espèce. On ignore combien de spécimens existent et quel rôle ils jouent exactement dans la chaîne alimentaire. Il semblerait que les thons et les marlins s’en nourrissent. Le poisson pancake serait lui friand de petits invertébrés qui peuplent les fonds marins, dont la disparition causée par la marée noire pourrait remettre en cause son existence.

    Pas encore répertorié, déjà disparu

    Les chercheurs sont d’autant plus exaspérés par les conséquences de la marée noire qu’ils estiment que 98% de la vie marine du Golfe du Mexique est encore inconnue, et pourrait bien l’être pour toujours: «L’ensemble de la vie sur Terre est un grand livre. Toutes les espèces disparues sont des pages arrachées de ce livre qui façonne notre histoire» déplore Prosanta Chakrabarty.

    Le biologiste américain est actuellement en train de rédiger la description du poisson pancake, dont l’espèce devrait être officiellement reconnue en Août prochain. Peut-être comme une espèce disparue...

     

     

     

    Barack Obama et Tony Hayward englués dans la marée noire
     

    L’audition, jeudi, de Tony Hayward au Congrès fait figure de test pour le directeur général de BP, mais aussi pour le président américain. Les deux hommes ont été pris de court par la marée noire. Leur stratégie les a menés au centre des critiques.

    Par Sébastian SEIBT (texte)
     

    L’un est devenu le roi de la communication maladroite, l’autre se voit reprocher de ne pas en faire suffisamment. Pour le directeur général de BP, Tony Hayward, et le président américain Barack Obama, la marée noire n’est pas seulement une catastrophe écologique. Alors que Tony Hayward s’apprête jeudi à faire face à la colère du Congrès américain, la gestion de la crise par les deux hommes est de plus en plus pointée du doigt.

    Dès le départ, le spectre de l’ouragan Katrina est, très vite, venu s’installer au-dessus de la tête de Barack Obama. Georges W. Bush s’était rendu trop tard à la Nouvelle Orléans ; l’actuel président américain aurait-il commis le même faux pas après la marée noire ? Il n’est allé en Louisiane que 10 jours après la catastrophe. Certes, l’administration démocrate va déployer dans la première quinzaine de mai 22 000 personnes sur place, mais pour l’essentiel, la direction des opérations est laissée à BP.

    Une erreur. Le groupe pétrolier britannique non seulement multiplie les échecs sur le terrain, mais ses relations publiques font flop sur flop. La faute à Tony Hayward. "Il a été totalement incapable de réagir vite et bien", confirme à France24.com le britannique Khalid Aziz, auteur de 'Gérer sa communication de crise'". Au fil des jours et des semaines, ses interventions publiques vont donner lieu à des "best of" de ses bourdes. Ses premières sorties, fin avril, sur "l’impact limité" de la marée noire et sur son désir "de retrouver sa vie d’avant" restent encore en travers de la gorge des habitants de la Louisiane.

    Réunion de crise

    Il faudra près d’un mois à la Maison Blanche pour comprendre que l’opinion publique associe le sort de l’autorité fédérale aux maladresses du pétrolier pollueur. Mi-mai, des sondages publiés par CBS et CNN montrent qu’une majorité d’Américains jugent dorénavant de manière négative l’action de Barack Obama. Ou plutôt son inaction. En effet, le principal reproche adressé au président américain est de ne pas en faire assez. Le 25 mai, la Maison Blanche tente de rectifier le tir. Une réunion de crise est organisée dans le Bureau ovale pour ajuster son discours et prendre ses distances avec BP.

    Barack Obama organise une conférence de presse trois jours plus tard, sa deuxième seulement depuis juillet 2009, et décide de se rendre pour la deuxième fois en Louisiane. Il muscle son discours et s’autoproclame "responsable en chef" des opérations sur place. De son côté, BP aussi tente de réagir à son déficit d’image. Le géant britannique engage une nouvelle chargée des relations publiques et axe davantage son discours sur la détresse des victimes. Il va même jusqu’à acheter des mots clefs sur Google pour améliorer la visibilité de son message…

    "Virer Tony Hayward"

    Problème pour Tony Hayward : le président américain a décidé de sortir la grosse artillerie contre le groupe pétrolier. Les conservateurs ont, en effet, mis à contributiontous leurs flingueurs politiques pour brocarder Barack Obama et invoquer une supposée collusion avec BP… Ainsi Sarah Palin s’étonne-t-elle du manque de réactivité de la Maison Blanche et demande à ce que son locataire l’appelle pour qu’elle lui donne des conseils… Même des démocrates pressent le président de prendre des mesures concrètes.

    Ce dernier décide donc de taper sur BP : "Il faudra que BP paie", "si Tony Hayward avait été dans mon administration, il aurait été licencié". La charge est claire et éloignée des déclarations de début mai, lorsque Barack Obama expliquait que BP "faisait tout ce qu’il pouvait".

    L’offensive de la Maison Blanche n’a pas encore inversé la tendance dans l’opinion. Un sondage d’Associated Press du 15 juin montrait que 52 % des Américains demeuraient critiques à l’égard de l’action présidentielle. Est-ce que le fait qu’il a obtenu l’assurance que BP paiera 20 milliards de dollars aux victimes pourra infléchir la tendance ? En tout cas nul doute, dans cette atmosphère, que Tony Hayward ne va pas être épargné au Congrès ce jeudi.

     

    EMMANUEL GRASLAND

    Marée noire, le Tchernobyl de l'industrie pétrolière ?

    [ 16/06/10  - 01H00  - Les Echos  - actualisé à 00:36:59  ]5 commentaire(s)

    EMMANUEL GRASLAND EST JOURNALISTE AU SERVICE INDUSTRIE DES « ECHOS ».

    Le 20 avril, l'explosion puis le naufrage de la plate-forme de pétrole Deepwater Horizon ont entraîné les Etats-Unis dans une crise politique et écologique d'un nouveau genre. L'accident du golfe du Mexique est différent des marées noires précédentes pour deux raisons : il s'inscrit dans la durée et dresse un constat d'impuissance de la technologie.

    Jusqu'à présent, les marées noires étaient essentiellement liées aux naufrages de cargos pétroliers. L'accident durait quelques jours. Mais le volume de pétrole rejeté à la mer était fini. Ici, chaque jour qui passe accroît l'ampleur de la catastrophe. En 1989, le naufrage de l' « Exxon Valdez » a rejeté 257.000 barils de pétrole. Au cours du mois de mai, le puits endommagé au large de la Louisiane dégorgeait ce volume en l'espace de six à douze jours, selon les dernières estimations.

    Pour mettre un terme à la marée noire, BP a tout tenté. Une cloche de confinement aux allures de prototype, un tube aspirant conçu dans l'urgence, une injection de boue et de ciment sous très haute pression… La dernière méthode, le cisaillement du tube d'évacuation et la mise en place d'un caisson sur la tête de puits, permet désormais de récupérer l'équivalent de 15.000 barils de pétrole par jour. La capacité de collecte de BP va quasiment doubler d'ici à la fin juin. Mais, pour véritablement colmater la fuite via une injection de ciment, il faudra attendre le mois d'août et la réalisation de deux puits de secours.

    Ce constat d'impuissance est particulièrement choquant pour l'opinion publique américaine parce qu'il va à l'encontre d'une culture qui a toujours célébré la toute-puissance de la technologie. Au pays de la mission Apollo 11 et de la Silicon Valley, le volontarisme tient lieu de valeur clef. Comment, dès lors, accepter l'impuissance de BP alors même que le pétrolier dispose d'énormes moyens financiers ? BP a dégagé 17 milliards de dollars de profit en 2009 et investit chaque année 20 milliards de dollars. Ebranlée dans sa vision des choses, l'opinion publique américaine risque fort d'aboutir à une conclusion simple : le groupe britannique est incompétent. Une idée qui ne déplairait ni à un président Obama soucieux de trouver un bouc émissaire, ni à des pétroliers américains désireux de se distinguer de BP.

    Pourtant, ce constat d'impuissance n'affecte pas seulement BP mais l'industrie pétrolière tout entière. La plupart des grandes compagnies ont fourni des équipements ou délégué des experts auprès de BP. Mais aucune n'a de solution miracle. Les technologies de captage de pétrole ne sont pas matures à cette profondeur. L'industrie n'a pas anticipé ce type d'accident, même si plus d'un professionnel se doutait qu'il arriverait un jour avec le développement de l'offshore profond.

    Les moyens de lutte contre la pollution relèvent aussi de l'expérimentation. L'utilisation massive de produits dispersants à la source de la fuite a limité l'afflux de pétrole à la surface mais a créé des nappes sous-marines de pétrole dégradé, dont l'impact sur l'écosystème s'avère inconnu.

    Enfin, BP a beau concentrer les critiques, on peut se demander ce qui se serait passé si l'opérateur avait été un acteur de second rang comme les américains Anadarko, Murphy ou Hess. Voire une petite société. L'offshore profond n'est pas l'apanage des grands. Fin 2010, le britannique Tullow va débuter l'exploitation de l'énorme gisement de Jubilee, au large des côtes du Ghana. La société compte 670 employés dans le monde. En cas de souci, qui interviendra ? L'armée ghanéenne ?

    BP mettra probablement un terme à l'éruption du puits au mois d'août. Quelles seront les conséquences de cette tragédie pour l'industrie ? Après ses marchés financiers, l'Amérique va réglementer sa production offshore. L'administration va scinder l'attribution des licences d'exploration et les contrôles de sécurité, et revoir les règles en vigueur. Ce durcissement va entraîner une augmentation des coûts opératoires. Le plafond des sommes susceptibles d'être payées en plus des coûts de nettoyage sera revu à la hausse. Ce qui favorisera les poids lourds du secteur.

    Mais l'offshore profond va continuer de se développer. Compte tenu de l'ampleur des enjeux financiers, le coup de frein ne sera que temporaire. A l'instar de ce qui s'est déjà produit dans le passé. Aux yeux des pétroliers, l'ampleur de la catastrophe s'apparente au naufrage de la plate-forme Piper Alpha en 1988 en mer du Nord. L'accident, qui avait fait 167 morts, avait entraîné une redéfinition de la réglementation britannique avec l'implémentation de plus d'une centaine de nouvelles procédures de sécurité et de maintenance. Mais il n'avait pas freiné le développement de la mer du Nord. Dans le nucléaire non plus, la catastrophe de Tchernobyl n'a pas entraîné la fermeture de toutes les centrales et n'empêche pas, vingt-quatre ans plus tard, qu'on en construise d'autres… Mais les dégâts et le traumatisme ont été suffisamment grands pour amener les industriels de l'atome à repenser leurs pratiques, enterrant au passage le mythe de l'infaillibilité technologique… Face à la marée noire, une remise en question de ce type s'impose aujourd'hui à tous les acteurs du secteur pétrolier.

     

    Avec la marée noire, une polémique sur l'extraction du gaz de roche enfle

    LONDRES - Dans le contexte de la marée noire, défenseurs de l'environnement et producteurs de gaz s'affrontent au sujet du gaz de roche, une énergie en plein essor aux Etats-Unis, défendue comme une source alternative plus propre que le pétrole, mais critiquée pour les risques sur les nappes phréatiques.

    "Le développement du gaz de roche associe des techniques de forages horizontaux à la fracturation de la roche par un mélange d'eau et de produits chimiques. L'opinion publique (américaine) est-elle actuellement en état de soutenir ces méthodes +on shore+, si elles posent problème?", s'interroge Paul Horsnell, analyste chez Barclays Capital, dans une note consacrée à l'impact de la marée noire du golfe du Mexique.

    Enfermé dans des couches de schistes, le gaz de roche (ou de schistes) était il y a encore quatre ans une source d'énergie confidentielle. Mais l'apparition de nouvelles technologies a révolutionné le paysage américain et même mondial de l'énergie: les Etats-Unis ont récupéré 20 à 30 ans de consommation de gaz et pourraient, à court terme, voler à la Russie leur titre de premier producteur mondial, selon le rapport Cyclope, supervisé par Philippe Chalmin, professeur d'économie à Paris-Dauphine.

    Selon l'agence américaine de l'énergie, 7,6 trillions de mètres cubes de gaz non conventionnel resteraient à découvrir aux Etats-Unis.

    Mais tandis que les techniques non-conventionnelles gagnaient en importance, "les questions environnementales qui les entourent ont suivi la même tendance", a souligné récemment dans une étude Daniel Yergin, président du cabinet IHS Cera et auteur d'un best seller sur l'histoire du pétrole (The Prize).

    L'extraction du gaz de schistes soulève en effet deux problèmes liés à l'eau: le danger que le mélange d'eau et de produits chimiques injectés dans la roche ne s'infiltrent dans les nappes d'eau potable et la gestion des eaux usées une fois que le gaz a été récupéré.

    Alerté par les défenseurs de l'environnement, le Congrès américain a commandé à l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) une étude complète sur l'impact environnemental de ces forages.

    L'inquiétude sur ces forages s'est accrue début juin après une explosion dans le gisement de Marcellus, en Pennsylvanie.

    En un ralliement opportuniste aux idées écologistes, le patron du géant gazier russe Gazprom - qui défend son marché - a récemment souligné la dangerosité pour l'eau potable de l'extraction du gaz de schistes.

    Mais la marée noire apporte aussi de solides arguments au lobby des producteurs de gaz.

    Face aux côtes souillées de la Louisiane et aux dégâts massifs et durables que causera la marée noire du puits BP de Macondo, les risques liés à l'exploitation terrestre du gaz de schistes semblent un moindre mal.

    Et à l'heure où le président Obama entend faire basculer le pays dans les énergies "propres", le gaz naturel apparaît comme une source d'énergie abondante, bon marché et émettant moins de CO2 que le pétrole.

    A terme, les atouts du gaz naturel devraient largement l'emporter sur les risques environnementaux liés à son extraction, estime ainsi Laurent Key, analyste à la Société Générale.

    "Des fonds importants sont actuellement consacrés à la conversion de flottes de transport du pétrole vers le gaz naturel", souligne-t-il.

    Le potentiel de ce nouveau type d'énergie n'a pas non plus échappé aux géants du secteur: fin mai, le groupe anglo-néerlandais Shell a annoncé l'acquisition de la société américaine East Ressources pour près de 5 milliards de dollars.

    <org idsrc="ISIN" value="RU0009024939">GAZPROM</org>

    (©AFP / 17 juin 2010 17h42)

     

    Glee - " Over the Rainbow " contre la marée noire  : une vidéo

    L'ONG américaine, "The Environnemental Defense Fund" (EDF) vient d'obtenir l'autorisation par la Fox d'utiliser la chanson du générique de la série à succès Glee pour nous alerter sur les ravages que cause la marée noire sur les côtes de la Louisiane.

    Glee le meilleur moyen pour sensibiliser les adolescents

    David Yarnold, le directeur de « The Environnemental Defense Fund » explique qu'il a eu l'idée d'associer la chanson « Over the Rainbow » de la série Glee en rentrant d'une inspection dans la Golfe du Mexique. 

    « La chanson « Over the rainbow » de la série Glee est une très belle chanson. En y associant les images terribles de cette catastrophe je veux rappeler à tous que nous devons lutter pour laisser à nos enfants un monde meilleur » a déclaré David Yarnold sur son blog.

    D'autres infos Peoples et marée noire

    Ian Somerhalder veut plus d'argent pour la marée noire

     

    Aux Etats-Unis les stars s'impliquent de plus en plus pour récolter des fonds pour lutter contre la marée noire qui ravage les côtes du Golfe du Mexique.

    Si un téléthon va être organisé la semaine prochaine sur les grandes chaines nationales du pays, certaines vedettes regrettent l'absence d'autres stars.

    C'est le cas de Ian Somerhalder, la star de « Vampire Diarie » et de Bone dans la série « Lost », qui se demande pourquoi Hollywood ne fait pas plus pour la protection des côtes de la Louisiane.

    Mais où sont Brad Pitt et Léonardo di Caprio ?
    Dans une interview, Ian Somerhalder, voudrait bien savoir ou est passé Brad Pitt et Léonardo di Caprio que l'on entend peu sur ce sujet.
    Ian Somerhalder estime tout de même que le téléthon, animé par Larry King est un bon moyen pour lever des fonds et agir pour la biodiversité locale.


    Ian Somerhalder qui vient d'ailleurs d'enregistrer un spot télé pour attirer l'attention du public sur le sort des pélicans bruns dont les nids et les aires de reproductions sont affectés par le pétrole


    D'autres infos people et Marée noirée :

    La série à succès Glee pour sensibiliser les ados aux ravages de la marée noire.

    David Charvet s'engage auprès de "Blue Seal".

     

     

    </ejs_mv3_largeur)></ejs_mv3_menu.length;a++)>

  •  
     
     
     
     
     
     

    Les dirigeants de BP reçus par Obama

    Par FTV avec AFP  

    Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche, 
le 15 juin 2010

    Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 15 juin 2010

    AFP - Rod Lamkey JR

    Le groupe pétrolier britannique BP a accepté de placer 20 milliards sur un compte bloqué, a révélé le New York Times

    Mais pour la Maison Blanche un accord final n'a pas encore été conclu. Barack Obama qui recevait mercredi les dirgieants de BP devaient les sommer d'indemniser des victimes de la marée noire du golfe du Mexique.

    Mardi soir, il avait évoqué à la télévision un combat de longue haleine contre la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis.


    Le groupe pétrolier britannique BP a accepté de placer 20 milliards sur un compte bloqué, a révélé le New York Times

    Mais pour la Maison Blanche un accord final n'a pas encore été conclu. Barack Obama qui recevait mercredi les dirgieants de BP devaient les sommer d'indemniser des victimes de la marée noire du golfe du Mexique.

    Mardi soir, il avait évoqué à la télévision un combat de longue haleine contre la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis.

    S'exprimant pour la première fois depuis le bureau ovale, le président américain a comparé la marée noire du golfe du Mexique à "une épidémie" que les Etats-Unis combattront "pendant des mois et même des années et affirmé que "le temps d'adopter les énergies propres est venu".

    Huit semaines après le naufrage d'une plateforme gérée par la société britannique au large des côtes de Louisiane (sud), Barack Obama devait aborder avec le président de BP Carl-Henric Svanberg et le directeur général du groupe Tony Hayward la prise en charge des dramatiques conséquentes de cette marée noire. "Nous ferons payer BP pour les dégâts que cette entreprise a provoqués", a lancé le président américain. Il a aussi confirmé qu'il allait ordonner à la société de créer un fonds d'indemnisation indépendant afin de  dédommager les victimes de la marée noire.

    Des élus du Congrès ont demandé à BP de provisionner 20 milliards de dollars sur un compte bloqué, ce que la compagnie n'a pas pour l'instant accepté. "Je l'informerai qu'il doit mettre à disposition toutes les ressources nécessaires pour dédommager les travailleurs et les entrepreneurs qui ont été les victimes de l'inconscience de cette entreprise", a affirmé M. Obama à propos de M. Svanberg.

    Il n'a en revanche pas détaillé la façon dont il espérait débloquer au Sénat la loi sur l'énergie et le climat censée permettre aux  Etats-Unis de ne plus dépendre à terme des carburants fossiles.

    Nouvelles estimations
    Les autorités américaines ont une nouvelle fois révisé à la hausse mardi l'étendue de la pollution, estimant que jusqu'à 60.000 barils de brut se déversaient quotidiennement dans l'océan, soit 50% de plus que la précédente estimation "haute", qui datait de jeudi.

    Entre 300 et 500 millions de litres d'hydrocarbures auraient donc fui depuis huit semaines du puits sous-marin au large des côtes de Louisiane, à la suite de l'explosion meurtrière et du naufrage d'une plateforme exploitée par l'entreprise britannique BP.

    Accusé d'avoir laissé à BP trop d'amplitude dans la gestion de la marée noire, le président américain tente de reprendre la main. "De la même façon que le 11 septembre 2001 a durablement modelé la manière dont nous percevons nos faiblesses et notre politique étrangère", a expliqué le président américain, la marée noire - la pire de l'histoire des Etats-Unis - "va nous pousser à repenser notre politique environnementale et énergétique pour les années à venir".

    Marée noire: Boskalis prête main forte

    Avec AFP
    16/06/2010 | Mise à jour : 15:15 Réagir

    Le groupe néerlandais d'aménagement portuaire Boskalis Westminster va participer à l'aménagement de digues pour protéger certains marais de Louisiane de la marée noire, a-t-il annoncé mercredi.

    "L'Etat de Louisiane s'est engagé à ce que Royal Boskalis Westminister lui fournisse du sable pour des digues afin de protéger la côte de Lousiane du pétrole qui se déverse de la plateforme Deepwater Horizon", a déclaré le groupe dans un communiqué.


    Les digues de sable, d'une longueur totale d'environ 75 km de long et d'une hauteur de 6 pieds (environ 1,8 mètre), "aideront à empêcher le pétrole d'entrer dans les marais les plus fragiles et les plus difficiles à nettoyer de l'Etat", selon Boskalis.

    Les digues seront aménagées à l'entrée des marais situés au sud de La Nouvelle-Orléans, entre l'île d'East Grand Terre et Sandy Point, au niveau d'une barrière d'îles proches du delta du Mississippi, a précisé Boskalis, qui y a aussi déployé mercredi un bateau équipé d'une drague à succion.

    Boskalis possède une flotte de 300 navires spécialisés dans l'aménagement portuaire, les travaux de drague et de creusement, la construction de terres gagnées sur l'eau et l'entretien de terminaux portuaires. Il emploie 10.000 personnes dans 50 pays.

    Marée noire : les Etats-Unis en état d'urgence


    <btn_noimpr> Zoom </btn_noimpr>

    MARéE NOIRE

    <btn_espacement></btn_espacement>

    <btn_espacement>

    Marée noire : BP va provisionner 20 milliards de dollars pour les victimes

    </btn_espacement>

    <btn_espacement><btn_espacement> </btn_espacement></btn_espacement>

    <btn_noimpr></btn_noimpr>
    <btn_noimpr> </btn_noimpr>
    16.06.2010, 07h28 | Mise à jour : 20h48

    Le président Barack Obama a donc finalement obtenu mercredi que les dirigeants de BP, convoqués à la Maison Blanche, acceptent de mettre 20 milliards de dollars de côté pour indemniser les victimes de la marée noire qui ne cesse de s'étendre au large des côtes américaines.

    Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP que BP allait placer ces 20 milliards sur un compte bloqué, une perspective à laquelle le groupe britannique avait paru résister au cours des derniers jours. <btn_noimpr> </btn_noimpr>

     

    L'annonce est survenue, près de deux mois après l'explosion de la plate-forme exploitée par BP au large de la Louisiane, alors que Barack Obama a reçu les dirigeants de BP pour les sommer d'indemniser des victimes. Le président de BP Carl-Henric Svanberg, le directeur général du groupe Tony Hayward et le patron de BP Amérique Lamar McKay sont arrivés peu avant 10 heures (16 heures en France) à la Maison Blanche pour un entretien avec le président des Etats-Unis.
     

    La rencontre est fermée à la presse, mais le président des Etats-Unis a prévu de s'exprimer en milieu d'après-midi (16 heures locales) sur ce thème quelques heures après son discours à la Nation prononcé depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche.

    Le président a souligné «l'inconscience» de la compagnie dans cette affaire. Critiqué pour son manque de fermeté face à la compagnie pétrolière BP, Barack Obama a durci le ton, évoquant la «pire catastrophe écologique» de l'histoire des États-Unis. Pour le président américain, cette pollution est une «épidémie». «Ce n'est pas un événement ponctuel qui provoque des dégâts en quelques minutes ou quelques jours», a-t-il déclaré. L'impact économique de la marée noire devrait être ressenti durant plusieurs années, selon Barack Obama. 

    Plus de 300 millions de litres de pétrole ont déjà été rejetés dans la mer depuis l'explosion de la plateforme pétrolière. Mardi, l'estimation de l'étendue de la pollution a encore une fois été revue à la hausse. Selon les autorités américaines, plus de 60 000 barils de pétrole s'écoulent chaque jour dans l'océan. Ces prévisions sont supérieure de 50% à celles de jeudi 10 juin.

    «BP doit payer»

    Pour le président américain, c'est à BP de payer : «Nous ferons payer BP pour les dégâts que cette entreprise a provoqués», a insisté le président américain tout en insistant sur la mutation énergétique à laquelle les Etats-Unis doivent se préparer : la marée noire montre que «le temps d'adopter les énergies propres est venu», a souligné Barack Obama.

    Marée noire : interrrogation sur les dangers des dispersants

    Mots clés : Marée noire, BP, LOUISIANE, USA, Erin Brockovitch


    16/06/2010 | Mise à jour : 00:17 

    La célèbre militante écologiste Erin Brockovitch a sillonné le 
Bayou pour alerter la population sur les dispersants.
    La célèbre militante écologiste Erin Brockovitch a sillonné le Bayou pour alerter la population sur les dispersants.

    On ignore les effets à long terme de l'utilisation des dispersants sur le golfe du Mexique et les résidents du littoral. La militante écologiste Erin Brockovitch monte au front pour prévenir de leurs dangers.

    En débardeur et casquette, Erin Brockovich est arrivée au restaurant Charlie du village de Violet, sur la rive est du Mississippi, suivie de plusieurs caméras de télévision. Sérieuse et concentrée, elle s'est immédiatement installée dans l'arrière-salle où l'attendaient une cinquantaine de pêcheurs et leurs familles.

    Pendant trois jours, la célèbre militante écologiste, immortalisée par l'actrice Julia Roberts en 2000, a sillonné sans répit les bayous de Louisiane pour alerter la population des dangers causés par le déversement par BP de presque 4 millions de litres des dispersants Corexit 9 500 et EC9527A dans le golfe du Mexique.

    «Cargaison dangereuse»

    Soixante et onze personnes, dont 29 affectées au nettoyage de la marée noire et 21 travaillant sur des plates-formes de forage, sont tombées malades au contact du dispersant. Les causes de leurs maux (migraines, étourdissements, essoufflements) n'ont pas été déterminées, mais BP a suggéré la possibilité d'empoisonnements alimentaires et elle a décidé de confisquer les uniformes des malades hospitalisés pour éviter qu'ils ne soient testés pour contamination.

    «Alors que j'effectuais une visite au large, j'ai observé un navire sur lequel on lisait “Cargaison dangereuse, ne pas approcher”. Pourtant, aucune des personnes présentes sur ce bateau affecté au nettoyage ne portait la moindre protection», s'indigne Erin. Ce manque de précautions élémentaires plonge dans l'angoisse l'épouse du pêcheur David Chauvin, Kim, dont les deux fils de 20 et 21 ans ont été recrutés pour nettoyer la marée noire en mai dernier.

    «Mauvais effet»

    «J'ai demandé en vain à BP de leur fournir des masques respiratoires, se lamente Kim. Mais BP assure qu'il n'y a aucun danger.» Pourtant, un pêcheur de Grand Isle affirme que la compagnie pétrolière aurait refusé de distribuer des masques respiratoires pour couper court aux rumeurs de toxicité du dispersant. «On nous a dit que ça ferait mauvais effet», affirme-t-il.

    Sur l'autre rive du Mississippi, à Belle Chasse, BP a organisé une soirée portes ouvertes pour répondre aux questions et préoccupations des pêcheurs. Parmi les experts présents, le biologiste marin et membre de l'agence National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), Jordan Staut, affirme lui aussi que le dispersant est presque inoffensif puisque biodégradable. «Il se désintègre et se disperse naturellement après quelques jours», explique-t-il. «Évidemment, ce n'est pas idéal car sous l'effet du dispersant, le brut est coulé dans la colonne d'eau. Mais c'est la meilleure solution.» M. Staut distribue des brochures expliquant dans un langage simpliste que le Corexit est comparable au savon.

    Effets à long terme

    En réalité, on ignore les effets à long terme de l'utilisation de ces dispersants non seulement sur l'écosystème du golfe du Mexique, mais aussi sur les résidents de son littoral, une fois que la nappe de brut aura enseveli les plages de Louisiane, d'Alabama, du Mississippi et de Floride. En effet, jamais de telles quantités n'ont été utilisées auparavant.

    Au lendemain de l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril dernier, l'Environmental Protection Agency (EPA) a d'abord exigé de BP qu'elle cesse de vaporiser Corexit avant de s'incliner quelques jours plus tard, sous la pression du géant pétrolier. Ce n'est que le 8 juin dernier que l'agence gouvernementale a finalement cédé aux exigences du public et de la presse en révélant enfin les agents chimiques contenus dans le dispersant (jusque-là, le secret avait été gardé). Ils sont au nombre de huit. L'un d'eux, le 2-Butoxyethanol, est extrêmement toxique.

    Le chemin des plages

    Parmi les caractéristiques de ce produit citées par l'EPA, on apprend qu'il «doit être manipulé comme un cancérigène - avec une extrême prudence» ; que son «contact peut irriter la peau et endommager les yeux»; qu'il peut «causer des nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales ; migraines, étourdissements, évanouissements et vertiges»; enfin qu'il peut «endommager les reins et le foie».

    L'utilisation des dispersants était censée empêcher le pétrole d'atteindre le littoral en le dissolvant. On sait aujourd'hui que le brut a malgré tout trouvé le chemin des plages. «Vous allez devoir suivre votre instinct, a donc conseillé Erin aux familles de pêcheurs. Vous êtes sur votre territoire. Vous allez devoir vous protéger.» Kim Chauvin acquiesce. Elle pense à ses fils, là-bas au large. Deux de leurs collègues sont tombés malades. Mais s'ils parlent de leurs conditions de travail, ils perdront le seul emploi qui leur reste : le nettoyage de la nappe.

    LIRE AUSSI :

    » En Louisiane, la marée noire chez les Indiens du bayou

    » INFOGRAPHIE - Combat géant contre la marée noire en Lousiane

    » Les « noces noires » de la Louisiane et du pétrole

     

    Marée noire: les dangers des dispersants

    Mercredi 16 Juin 2010 13:36

    Marée noire, les dangers des dispersants. Pendant trois jours, la célèbre militante écologiste, immortalisée par l'actrice Julia Roberts en 2000, a sillonné sans répit les bayous de Louisiane pour alerter la population des dangers causés par le déversement par BP de presque 4 millions de litres des dispersants Corexit 9 500 et EC9527A dans le golfe du Mexique.

     
    Marée noire : interrogation sur les dangers des dispersants
    Pendant trois jours, la célèbre militante écologiste, immortalisée par l'actrice Julia Roberts en 2000, a sillonné sans répit les bayous de Louisiane pour alerter la population des dangers causés par le déversement par BP de presque 4 millions de litres des dispersants Corexit 9 500 et EC9527A dans le golfe du Mexique. «Cargaison dangereuse». Soixante et onze personnes, dont 29 affectées au nettoyage de la marée noire et 21 travaillant sur des plates-formes de forage, sont tombées malades au contact du dispersant. Les causes de leurs maux (migraines, étourdissements, essoufflements) n'ont pas été déterminées, mais BP a suggéré la possibilité d'empoisonnements alimentaires et elle a décidé de confisquer les uniformes des malades hospitalisés pour éviter qu'ils ne soient testés pour contamination. «Alors que j'effectuais une visite au large, j'ai observé un navire sur lequel on lisait “Cargaison dangereuse, ne pas approcher”. Pourtant, aucune des personnes présentes sur ce bateau affecté au nettoyage ne portait la moindre protection», s'indigne Erin. Ce manque de précautions élémentaires plonge dans l'angoisse l'épouse du pêcheur David Chauvin, Kim, dont les deux fils de 20 et 21 ans ont été recrutés pour nettoyer la marée noire en mai dernier. «Mauvais effet». «J'ai demandé en vain à BP de leur fournir des masques respiratoires, se lamente Kim. Mais BP assure qu'il n'y a aucun danger.» Pourtant, un pêcheur de Grand Isle affirme que la compagnie pétrolière aurait refusé de distribuer des masques respiratoires pour couper court aux rumeurs de toxicité du dispersant.(lefigaro.fr)

    Discours à risque de Barack Obama sur fond de marée noire
    A quelques heures de l'allocution présidentielle, les efforts de BP pour réduire le volume de pétrole qui s'échappe dans la mer ont enregistré un nouveau revers. Un incendie limité survenu à bord d'un navire qui récupérait le pétrole brut a obligé la compagnie à suspendre quelques heures ses opérations de siphonnage à partir de son puits endommagé en eau profonde. A Washington, des responsables d'autres groupes pétroliers ont déclaré lors d'une audition au Congrès que BP n'avait pas respecté les normes de l'industrie en mettant en place le puits dont l'explosion, le 20 avril, a détruit la plate-forme Deepwater Horizon au large de la Louisiane et tué onze employés, provoquant la marée noire qui a souillé près de 200 km de côtes. Mais leur volonté de se démarquer de BP ne les a pas mis à l'abri des critiques de certains parlementaires démocrates, qui ont jugé "quasiment inutiles" les procédures du secteur pétrolier visant à gérer les catastrophes en eaux profondes. Obama, soucieux de montrer qu'il domine la situation après avoir vu mettre en cause sa gestion de la crise, devait prononcer son discours télévisé à 20h00 (minuit GMT) à la Maison blanche. D'après les sondages, une majorité d'Américains estime que le président est resté trop "détaché" à mesure qu'évoluait la catastrophe. Des pressions s'exercent sur lui pour qu'il fasse preuve d'un "leadership" plus ferme. A l'audition de mardi au Congrès, des....Lire l'integralité de l'article  sur Editoweb Magazineici


     

    Marée noire aux États-Unis : accès contrôlé aux lieux pollués

    Catastrophe mardi 15 juin 2010
    • Sur la plage de Grand Isle, des « travailleurs » venus de tout 
l'État de Louisiane, salariés par BP, ramassent le pétrole toute la 
journée sous un soleil de plomb.

      Sur la plage de Grand Isle, des « travailleurs » venus de tout l'État de Louisiane, salariés par BP, ramassent le pétrole toute la journée sous un soleil de plomb.


    • Ouest-France.
    • Marée noire aux États-Unis : accès contrôlé aux lieux pollués

      Marée noire aux États-Unis : accès contrôlé aux lieux pollués

      Ouest-France
    • Marée noire aux États-Unis : accès contrôlé aux lieux pollués

      Marée noire aux États-Unis : accès contrôlé aux lieux pollués

      Ouest-France
    <no></no>

    Au pays de l’info et de la liberté d’expression, accéder aux sites pollués par la marée noire peut s’avérer très compliqué. Rien de vraiment interdit, mais tout n’est pas permis.

    Pas les oiseaux.

    Cap’tain Craig Bielkiewicz - la faute à la marée noire - a remplacé ses clients touristes par des clients journalistes qu’il emmène au large des côtes de Louisiane, voir les opérations de nettoyage et les oiseaux mazoutés. Ce jour-là, il se fait aborder, à la sortie du port, par un bateau des garde-côtes.

    «- Pouvez-vous laisser la zone libre, ici? »

    Craig: « - Il y a une raison légale à cela? »

    La garde-côtes: « - On nous a juste demandé d’avertir que ça va être une zone chaude, ici… »

    Ici ? Dans le chenal qu’empruntent tous les bateaux ? Craig a le sourire narquois. « Zone chaude, n’importe quoi. Ça, c’est BP (la compagnie pétrolière qui gérait Deepwater Horizon, la plateforme fuyant au fond du golfe du Mexique) Ils ne veulent pas que des journalistes prennent des photos d’oiseaux, ça les énerve. C’est BP qui actionne les boutons. »

    Zones interdites.

    Sur le port de Grand Isle, le quai d’embarquement des bateaux de pêche, qui partent nettoyer en mer le pétrole et celui où arrivent les oiseaux mazoutés sont inaccessibles. « Ne dépassez pas la ligne jaune, Madame! » Le militaire a sauté de son pliant, avant même qu’on ait fait un pas. Si vous demandez à accéder au quai, on vous balade d’un poste de commandement à un autre, vous délivrant une autorisation pour vous rendre… sur la plage, mais seulement dans les zones non souillées par le pétrole. Là, difficile de photographier les travailleurs en combinaisons blanches. Des garde-côtes montent la garde à chaque chemin d’accès: « Ce n’est pas possible sans autorisation. » De qui ? Pour quoi ? Impossible de le savoir.

    700 nettoyeurs et 150 militaires.

    Entre des tractopelles et des camions sur l’estran, les travailleurs, qui nettoient la plage, viennent de toute la Louisiane. Ils ont été recrutés lors d’une foire à l’emploi à La Nouvelle Orléans, par une agence d’intérim. Beaucoup sont chômeurs. Et Noirs. Ils ont passé des tests et suivi 8heures de formation avant de se mettre au travail, payé 12 dollars de l’heure, plutôt mieux que la moyenne dans la région. Ils dorment à plusieurs dans des motels miteux et bondés. A côté du port, la centaine de militaires sont logés dans d’immenses trailers à 16 roues. Ils contrôlent les passages et accueillent les hélicos sur la plage. État de siège. « La guerre », a dit le gouverneur Jindal.

    Silence des pêcheurs.

    Selon son attaché de presse, BP, qui commande les opérations de nettoyage, « n’impose aucune restriction. S’il y en a, elles viennent de l’État de Louisiane ou de l’État fédéral », affirme Curtis Thomas. Et le silence imposé aux pêcheurs payés pour participer au nettoyage? « On a fait une erreur, on leur a fait signer un contrat standard par lequel ils s’engageaient à ne rien dire ni porter plainte contre la compagnie. Mais on l’a changé depuis. »

    Claire THÉVENOUX.

    Etranger

    En Louisiane, Grand Isle s'accroche à sa pêche et à son pétrole

    mercredi 16 juin 2010
    • Chaque matin, dès 6 h, des pêcheurs rémunérés par BP s'élancent au
 large pour récupérer le pétrole. Sur le port, Jeff Satsky (en haut à 
droite) travaille au ravitaillement des plateformes pétrolières. En bas à
 droite, le capitaine Craig Bielkiewicz.

      Chaque matin, dès 6 h, des pêcheurs rémunérés par BP s'élancent au large pour récupérer le pétrole. Sur le port, Jeff Satsky (en haut à droite) travaille au ravitaillement des plateformes pétrolières. En bas à droite, le capitaine Craig Bielkiewicz.

      Ouest-France
     

    + LIRE. Les coulisses du reportage

    Louisiane. De notre envoyée spéciale

    À Grand Isle, il n'y a bien que Dan Howells pour dire : « Il faut s'éloigner du pétrole, aller vers les énergies renouvelables. » Mais Dan est un gars de Washington. Il n'habite même pas dans l'île. Depuis qu'Obama a décidé de suspendre les activités de plateformes pétrolières, la remise en cause des choix énergétiques des États-Unis monte un peu partout dans le pays. Sauf en Louisiane. Et sûrement pas à Grand Isle.

    « Ils me font rire, les écolos ! À quoi roulent leurs voitures ? », s'agace Craig Bielkiewicz. À cette époque de l'année, ce capitaine emmène des dizaines de pêcheurs taquiner la truite de mer. Avec la marée noire, plus un touriste. Craig, « tellement déçu par BP », refuse d'aller ramasser le mazout au large pour le compte de la compagnie. « Ils ont essayé de le cacher, de le disperser, de le faire couler alors qu'il aurait fallu le laisser flotter pour le récupérer. » Mais pas question de taper sur l'industrie du pétrole. Arrivée dans les années 30, elle a annexé cette région suspendue sur l'eau. « Tout le monde a besoin de carburant, ici, les magasins, les bateaux... »

    Rodéos de pêche

    Grand Isle, écrasée de soleil, confite d'humidité. Pour y arriver, il faut traverser le bayou La Fourche, ponctué de sites d'extraction de gaz naturel, quadrillé de pipelines, s'envoler sur un viaduc au-dessus du bayou. Grand Isle, dix kilomètres tout en longueur, le bout du bout, le Sud profond, la fin de la route. Le 3 juin, le mazout vomi par Deepwater Horizon, dans le golfe du Mexique, a touché ses plages blanches.

    Dans le bourg, entre les maisons sur pilotis, fleurissent les pancartes : « Plage interdite », « Honte à BP », « Parc naturel national » et, juste en face, « Exxon ».« C'est une centrale d'énergie pour les plateformes en mer », assure Jeff Satsky. Torchère, cuves... « Il y a aussi un site d'extraction Chevron à côté. »

    Jeff, 45 ans, sec et tanné, a conduit des grues sur des plateformes dans le monde entier. « Tout était contrôlé, les règles respectées, pas cette fois-ci... » À Grand Isle, il charge, de nuit, les bateaux ravitaillant les puits de pétrole en haute mer. « Mon grand-père pêchait la crevette. Ceux qui travaillent dans l'industrie de la pêche sont foutus pour des années. »

    Ici, entre baie et golfe, poissons et crustacés sont interdits depuis plusieurs semaines. La région est si poissonneuse qu'en temps normal, on organise tout l'été des rodéos de pêche, directement de la plage. « Tous nos rodéos ont été annulés, se désespère Missy Raum, serveuse au Starfish, où l'on sert le meilleur « gumbo » (soupe de crustacés et poissons) de l'île. C'est notre plus gros business de l'année qui s'envole. » Mary Jackson, 58 ans, emmenait chaque jour son petit-fils relever les pièges à crabes : « Toute ma vie est en train de changer. »

    Les Saints à la salle des fêtes

    Que ce soit pour vivre ou s'amuser, on pêche de père en fils, de mère en fille. D'ailleurs, il n'y a que ça à faire dans l'île... Autant dire qu'en ce moment, le moral est au plus bas.

    Mardi, deux joueurs et le coach des Saints, l'équipe de football américain de la Nouvelle Orléans, sont venus à la salle des fêtes soutenir les habitants. La nouvelle a fait le tour de l'île comme une fusée. « On avait bien besoin de ça pour nous aider à tenir le coup, souligne Jeanine Braud.J'ai le coeur brisé. » Une psychologue, qui parcourt la commune à vélo, relève des sentiments de « colère, instabilité, peur de l'avenir ».

    Mais personne ne souhaite le départ du pétrole : « Ce sont nos emplois qui sont en jeu », dit un pêcheur. Combien ? Les chiffres - balancés par les élus locaux républicains à la face de l'administration Obama, repris à l'envi par la radio locale WWL - oscillent entre 30 000 et 100 000. Pas une épouse, pas un frère, qui ne travaille pour l'or noir. La menace contre les pétroliers laisse ici perplexe même une Démocrate assumée, rencontrée un soir : « Soit Obama a une stratégie, soit il fait une erreur. »

    Claire THÉVENOUX.

    ÉTATS-UNIS• La Floride au bord de la crise de nerfs

    Le “Sunshine State”, qui a toujours refusé les forages en haute mer pour mieux se consacrer au tourisme, n’est pas épargné par le désastre écologique en cours dans le golfe du Mexique.

    17.06.2010 |  Damien Cave | 

    CARTOONS

    Le président américain en compagnie du Gouverneur de Floride 
Charlie Crist, le 15 juin sur une plage de Pensacola

    © AFP

    Le président américain en compagnie du Gouverneur de Floride Charlie Crist, le 15 juin sur une plage de Pensacola

    Quand on a commencé à exploiter le pétrole au large des côtes de la Louisiane, dans les années 1940, les Floridiens ont regardé leur littoral, ses stations balnéaires et ses plages de sable blanc, et ont dit aux autres Etats du golfe du Mexique : non merci, vous pouvez continuer vos forages, nous allons nous en tenir au tourisme. Mais la marée noire de BP a déjà atteint l’extrême ouest de l’Etat. Si elle parvient, portée par les courants, jusqu’aux récifs et aux lieux de pêche réputés des deux côtes de la péninsule, la Floride risque de devenir un lieu de vacances régi par les mêmes règles qu’un musée : on regarde mais on ne touche pas. Tout cela parce que les autres Etats [du golfe du Mexique] ont décidé de miser sur le pétrole et le gaz naturel, fulminent les Floridiens ; tout cela parce que, dans l’eau, il n’y a pas de frontières, seulement des courants capables de répandre les catastrophes sur des centaines de kilomètres.

    Beaucoup de Floridiens se disent bien sûr navrés pour la Louisiane et réservent encore leurs critiques les plus acerbes à BP et aux pouvoirs publics, mais la Floride critique de plus en plus ses voisins avides de pétrole. Lors d’un récent entretien, Charlie Crist, gouverneur de l’Etat, a déclaré qu’il régnait “un certain niveau de frustration”, car la Floride ne tire que peu, voire pas de bénéfices financiers de l’exploitation pétrolière en mer, alors qu’elle en partage les risques environnementaux. Ses administrés sont moins mesurés et considèrent la Louisiane comme un voisin irresponsable qui a mis le feu au quartier. D’une certaine manière, il s’agit d’un conflit qui plonge ses racines dans l’Histoire. La Louisiane et la Floride partagent le golfe du Mexique, mais elles ne regardent pas le pétrole d’un même œil. Depuis la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle des billes de mazout ont dérivé dans le golfe après le torpillage de pétroliers par des sous-marins allemands, les autorités de Floride font obstacle à l’exploitation pétrolière en mer pour protéger l’industrie du tourisme.

    La Louisiane est, quant à elle, un Etat pétrolier à part entière : elle a découvert ses premiers gisements exploitables en 1901 et a commencé les forages en mer en 1947. Les autorités louisianaises n’ont jamais regretté leur décision et les deux Etats sont désormais séparés par un fossé économique et culturel. Le pétrole et le gaz naturel rapportent 65 milliards de dollars [53 milliards d’euros] par an à la Louisiane, tandis que la manne touristique s’élève à 60 milliards de dollars par an en Floride. Selon Sean Snaith, économiste de l’université de Floride centrale, la côte floridienne du golfe du Mexique risque de perdre cette année 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 195 000 emplois si la marée noire fait baisser la fréquentation touristique de moitié. La Floride a beaucoup à perdre, même au-delà du tourisme. Au fil du temps, la population et les constructions se sont concentrées sur ses 13 580 kilomètres de côtes. Les prix de l’immobilier ayant déjà baissé d’un tiers dans de nombreuses zones et le chômage avoisinant 12 %, la marée noire pourrait affaiblir l’économie de l’Etat pour dix ans. Elle menace aussi un des trois plus grands récifs coralliens au monde, pris dans le courant giratoire, qui, selon les océanographes, a déjà envoyé de petites nappes de pétrole autour de la péninsule. Les Floridiens craignent donc de perdre non seulement leurs moyens de subsistance, mais aussi leur mode de vie

    16 juin 2010 à 14h54

    Marée noire : un dragueur belge au secours des côtes américaines ?

    Deme est «en négociation» pour aider à lutter contre la marée noire dans le golfe du Mexique. Le groupe belge de dragage pourrait intervenir de plusieurs manières : élever des barrières de sable et de pierre, ramasser le pétrole à la surface de l’eau et nettoyer les sols pollués.

    Alain Bernard, CEO de Deme.

    Alain Bernard, CEO de Deme. © Belga

    Le dragueur néerlandais dragage Boskalis a, de son côté, annoncé mercredi qu'il avait obtenu un contrat pour l'installation de barrières de sable devant la côte de la Louisiane. Les barrières d'une hauteur de 1,8 mètre s'étendront sur 75 kilomètres au sud de la Nouvelle-Orléans. Elles doivent protéger les marais de Louisiane contre la pollution au pétrole.
     
    Deme ne reste pas les bras croisés, puisque plusieurs missions sont en cours de négociation. Il s'agit d'édifier des barrières de sable et de pierre pour protéger les côtes, mais aussi de ramasser le pétrole à la surface de l'eau et d'enlever des nuages de pétrole sous l'eau.
     
    Une offre séparée de Deme a trait au nettoyage des sols pollués, tant sur les côtes que sur les barrières devant la côte lorsqu’elles seront réalisées : «Nous disposons d'une chaîne entière d'installations de nettoyage des sols pour les dépolluer», précise Hubert Fiers,porte-parole de Deme.
     
    Dans l'autre grande entreprise de dragage belge, Jan De Nul, personne n'était joignable pour un commentaire.
     
    Trends.be, avec Belga

     

     

    Le second bateau de BP qui pompe et brûle le pétrole est opérationnel

    LA NOUVELLE-ORLEANS (Etats-Unis) - Le second bateau déployé par BP pour siphonner le pétrole et le gaz du puits sous-marin qui fuit dans le golfe du Mexique était opérationnel mercredi, a annoncé le groupe.

    "Ce second système vient s'ajouter à l'entonnoir sous-marin déjà en place, qui reste opérationnel", a déclaré le géant pétrolier dans un communiqué.

    Le nouveau dispositif est directement relié au bloc obturateur du puits défectueux de la plateforme Deepwater Horizon et achemine le brut et le gaz à travers des tuyaux jusqu'au bateau Q4000 en surface.

    D'après BP, le Q4000 "utilise un système spécialisé pour brûler proprement le pétrole et le gaz captés par ce second mécanisme".

    Le nouveau dispositif a commencé à fonctionner aux environs de 01H00 locale (06H00 GMT), selon BP.

    "Nous continuons les opérations pour stabiliser et optimiser les performances de ce second système d'endiguement", a continué l'entreprise britannique.

    Sur le bateau, les équipes brûleront jusqu'à 10.000 barils de pétrole par jour, dans le but d'augmenter de manière significative les efforts pour endiguer l'énorme marée noire.

    La capacité du Q4000 n'est pas assez grande pour emmagasiner le pétrole, et le transporter sans interruption par péniches vers le rivage impliquerait "un risque significatif en matière de sûreté", ont soutenu des responsables officiels mardi.

    Désormais, les experts américains estiment qu'entre 35.000 et 60.000 barils de pétrole s'échappent chaque jour dans les eaux au large des côtes de la Louisiane, en raison de l'explosion en avril de la plateforme Deepwater Horizon.

    L'énorme marée noire, décrite comme la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis, menace les côtes de quatre Etats du sud du pays et a d'ores et déjà porté un coup aux industries du tourisme et de la pêche, indispensables au fonctionnement économique de la région.

    (©AFP / 16 juin 2010 20h41)


  •  

    Obama bataille sur le front de la marée noire

    Par Laure Mandeville
    15/06/2010 | Mise à jour : 11:26

    Barack Obama, à son arrivée, lundi, dans le Mississippi.
    Barack Obama, à son arrivée, lundi, dans le Mississippi. Crédits photo : AFP

    Le président américain, qui reçoit mercredi le patron de BP, était lundi de retour sur les plages du golfe du Mexique. 

    De notre correspondante à Washington

    Passées en boucle sur les télévisions américaines, les images de volatiles englués dans l'huile marron de la marée noire en Louisiane ne laissent plus au président le moindre répit politique. Passées au second plan, la guerre d'Afghanistan, la géopolitique et la crise économique. Lundi, au lieu de s'envoler vers l'Australie et l'Indonésie, un voyage qu'il avait déjà dû annuler en mars, Barack Obama est reparti pour deux jours vers l'Alabama, le Mississippi et la Floride, où il devait entendre les inquiétudes d'une région dont la saison touristique menace d'être anéantie par les flots de brut qui caressent ses plages.

    Le chef de l'État, qui compare cette catastrophe à un 11 Septembre écologique, a également prévu de prononcer un nouveau discours sur la marée noire dès son retour mardi à Washington. Pour cette adresse télévisée, qui sera retransmise en direct, Barack Obama a choisi l'ambiance solennelle du Bureau ovale, un cadre qu'il n'avait jamais utilisé jusqu'ici et qui devrait servir à montrer au pays un président sur «le pont».

     

    Dans le brut jusqu'au cou

    Dans la même veine, Barack Obama recevra mercredi le président de BP, Carl-Henric Svanberg, à la Maison-Blanche, pour une explication de texte au sommet qui pourrait se révéler houleuse. Tony Hayward, cheville ouvrière de BP, qui a essuyé un tir de critiques nourri pour sa sous-évaluation de l'ampleur du défi et son optimisme malvenu, sera présent à la rencontre. Se fera-t-il «botter les fesses», comme le président américain a menacé de le faire à propos de tous les responsables qui n'agissent pas avec suffisamment de diligence?

    C'est la première fois que Barack Obama rencontre les dirigeants de BP depuis le début de la crise, fait qui lui a été beaucoup reproché. Dans le monde surmédiatisé d'Internet, un président ne peut plus se permettre de gérer une crise dans le secret des coulisses du pouvoir. Il doit donner à chaque instant l'impression d'être omniprésent et omniscient. Même quand il est impuissant.

    Conscient de cette difficulté, Obama a tenté de dévier le tir des critiques, faisant de BP le responsable de la gestion de la crise et son bouc émissaire. Mais avec le temps, l'Administration américaine a dû se résoudre à la perspective politiquement explosive d'une crise de longue durée. Quelque 55 jours après l'explosion de la plate-forme offshore qui a provoqué la catastrophe, le dôme de confinement mis en place ne permet de capter qu'une partie du pétrole qui s'échappe du puits endommagé, soit près de 40.000 barils par jour. Si BP promet d'augmenter la quantité de pétrole récupérée, plus aucune date n'est avancée pour l'arrêt total de la fuite… Ce qui semble indiquer que Barack Obama va devoir aborder les élections de mi-mandat, plongé dans le brut jusqu'au cou.

    Conscient du défi, le président multiplie les initiatives. S'exprimant lundi à Theodore, en Alabama, il a dit espérer obtenir dès mercredi des dirigeants de BP la création d'un fonds sous séquestre destiné à régler les dommages et intérêts qui seront réclamés par les particuliers et les entreprises affectés par la marée noire. Il compte aussi demander la mise en place d'une instance indépendante chargée de gérer les indemnisations.

    Cette initiative est essentielle car si BP a déjà répondu favorablement à 19.000 demandes, pour un total de 53 millions de dollars, beaucoup de pêcheurs et d'employés touchés par la catastrophe n'ont reçu que des chèques de 5000 dollars, loin des 10.000 ou 20.000 dollars qu'ils peuvent gagner en un mois. Touchant une corde sensible, Barack Obama a également laissé entendre qu'il ferait pression sur BP pour que la compagnie pétrolière ne paie pas cette année à ses actionnaires les somptueux dividendes censés être distribués dans les prochains jours. L'Administration estime qu'un tel geste serait indécent alors que les pêcheurs de Louisiane sont dans la détresse. Mais ces initiatives suffiront-elles à calmer la colère de ceux qui accusent Obama de manque d'empathie et de lenteur face à la marée noire? Pas sûr.

    Certains de ses détracteurs vont jusqu'à le comparer à Jimmy Carter pendant la crise des otages en Iran ou à George W. Bush pendant l'ouragan Katrina. Cette catastrophe amène à s'interroger sur «la compétence et la capacité à diriger» de Barack Obama, a affirmé dimanche un éditorial du New York Times. Mais un article publié le lendemain par le même journal tempère ce flot de critiques: en soulignant que la cote de popularité présidentielle n'a pour l'instant pas pâti de l'épisode, se maintenant entre 47% et 52% d'opinions favorables.

    LIRE AUSSI :

    » USA : la marée noire empire, le patron de BP convoqué

    » Marée noire : Barack Obama accentue la pression sur BP

    Terre 12/06/2010 à 00h00 (mise à jour à 09h03)

     

     

    Obama et BP embourbés en Louisiane

    Sept semaines après la catastrophe, la marée noire n’est toujours pas jugulée. Les Américains réclament des comptes.

    Par LORRAINE MILLOT Washington, de notre correspondante

    Image satellite  transmise par la Nasa le 28 mai 
2010 montrant l'extension de la marée noire dans

    Image satellite transmise par la Nasa le 28 mai 2010 montrant l'extension de la marée noire dans le Golfe du Mexique. (© AFP photo AFP)

    Mesuré en piscines olympiques (cinquante mètres de long), cela fait deux piscines de pétrole qui se déversent chaque jour dans le golfe du Mexique, et donc un total de 106 piscines répandues depuis l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril.

    La marée noire en cours au large de la Louisiane est la plus grave de l’histoire des Etats-Unis, la quantité de pétrole équivalant déjà à quatre ou huit fois celle de l’Exxon Valdez, qui s’était échoué au large de l’Alaska en 1989. Elle représente à peu près celle de l’Amoco Cadiz (plus de 220 millions de litres répandus au large de la Bretagne en 1978). Sauf qu’en Louisiane, ce n’est pas encore fini : le pétrole continue de jaillir.

    Scandale. Depuis une semaine, British Petroleum (BP) en collecte une partie (15 000 barils par jour), et promet d’en récupérer plus encore dans les semaines à venir, mais la solution définitive n’est pas attendue avant août, quand les puits de secours permettront de boucher enfin la fuite. Le scandale dans le scandale est que depuis le début de cette catastrophe, BP et la Maison Blanche ont très largement caché et minimisé l’ampleur de cette marée noire. BP et les autorités fédérales ont d’abord parlé de 1 000 barils de pétrole (un baril équivaut à 159 litres), qui s’échapperaient chaque jour du puits accidenté, puis de 5 000 barils. Jusqu’au 27 mai, soit plus d’un mois après que la plateforme eut sombré, le gouvernement s’en est tenu à cette estimation de 5 000 barils, alors même que plusieurs experts indépendants, comme Steven Wereley (Purdue University) ou Ian R. MacDonald (université d’Etat de Floride) estimaient le flot entre 20 et 50 000 barils quotidiens. Le 27 mai seulement, un «groupe technique», chargé par Obama de mesurer le flot, a donné le chiffre de 12 à 19 000 barils quotidiens. Et hier, le même groupe a… doublé son calcul, estimant que ce sont plutôt 20 à 40 000 barils de pétrole qui s’échappent chaque jour depuis le 20 avril au fond du golfe (soit les 1,3 à 2,5 piscines par jour). Les hydrocarbures se sont enfoncés dans les marais de Louisiane, particulièrement fragiles (lire ci-dessous), et se répandent maintenant aussi sur les plages du Mississippi, de l’Alabama et de l’est de la Floride.

    Gaffes. Plus de 200 000 kilomètres carrés de zones de pêche ont dû être fermés dans le golfe du Mexique. Malgré tous les efforts de BP pour empêcher les journalistes d’accéder aux endroits les plus touchés, les films et photos des marais et des oiseaux englués dans le pétrole se multiplient. Tony Hayward, le directeur général de BP, a promis que son entreprise nettoiera tout cela et remettra la région dans son «état originel». On voit mal comment cela serait possible. Mais Hayward ne sera certainement plus là quand viendra l’heure des comptes. Le patron de BP s’est illustré dans cette crise par une belle collection de gaffes (l’impact sur l’environnement sera «très, très modeste», «je voudrais retrouver ma vie d’avant»…) et, aux Etats-Unis, on demande déjà sa tête. Même Obama s’est permis de lancer qu’un type pareil aurait déjà été viré s’il travaillait dans son administration… Pour l’instant, Hayward assume : «Il est juste que je serve de paratonnerre.» Mais il n’a guère réussi à convaincre les Américains que BP fait vraiment tout ce qu’il faut pour lutter contre cette marée noire et, plus grave encore pour lui, il ne convainc plus les actionnaires : l’action BP a perdu près de la moitié de sa valeur depuis l’accident ce qui, d’un point de vue financier, est exagéré : la plupart des analystes jugent l’entreprise encore parfaitement capable d’assumer les coûts de la catastrophe.

    Les oiseaux et l’action BP ne sont pas seuls à s’engluer : comme le remarquait cette semaine un homme politique français de passage à Washington, c’est «toute la présidence Obama qui risque d’être impactée». Comme les autres, dans le golfe du Mexique, le président américain a fait la démonstration de son impuissance.

    Publié le 15 juin 2010 à 05h00 | Mis à jour à 09h04

    Discours attendu de Barack Obama

     

    Richard Hétu, Collaboration spéciale
    La Presse

    (New York) Après avoir établi un parallèle entre la marée noire du golfe du Mexique et les attentats du 11 septembre 2001, Barack Obama se mettra en scène ce soir dans un décor réservé aux crises graves : il s'adressera à la nation américaine du bureau Ovale à l'occasion d'un discours solennel consacré à la catastrophe.

    L'allocution du 44e président, sa première du genre, interviendra à l'issue de sa quatrième visite dans la région du golfe depuis le début de la marée noire, et à la veille de sa rencontre avec le président de BP, Carl-Henric Svanberg, et le directeur général du groupe, Tony Hayward. Elle s'inscrit dans une série d'actions destinées à effacer l'impression - juste ou pas - que le chef de la Maison-Blanche est dépassé par les événements.

    Dans son discours, le président Obama doit notamment presser les dirigeants de BP de créer un fonds destiné à régler les indemnisations des personnes et des entreprises touchées par la marée noire, la plus importante de l'histoire des États-Unis. Il a laissé entendre hier qu'un accord avec le groupe pétrolier à ce sujet pourrait être conclu demain.

    Comme le 11 septembre

    «J'espère que, d'ici à ma rencontre avec le président (Svanberg) mercredi, nous aurons fait assez de progrès pour mettre un dispositif en place», a-t-il déclaré à des journalistes lors d'un passage à Theodore, en Alabama.

    Le président Obama doit également profiter de son discours pour relancer son offensive en faveur des énergies renouvelables. Osera-t-il, comme certains le lui suggèrent, exhorter ses compatriotes à appuyer une politique énergétique aussi audacieuse que la promesse de John Kennedy d'envoyer un Américain sur la Lune ?

    Il a semblé vouloir aller au-delà des conséquences immédiates de la marée noire en comparant cette catastrophe au 11 septembre, dans une entrevue publiée dimanche dans le journal Politico.

    «De la même façon que le 11 septembre 2001 a durablement modelé la manière dont nous percevons nos faiblesses et notre politique étrangère, la marée noire va nous pousser à repenser notre politique environnementale et énergétique pour les années à venir», a-t-il déclaré.

    «Il est temps de faire la transition» d'une économie reposant sur le pétrole vers de nouvelles sources d'énergie, a-t-il ajouté.

    Visite des États touchés

    La quatrième visite de Barack Obama dans la région du golfe du Mexique devait durer deux jours. Hier, le président est passé par le Mississippi et l'Alabama, encourageant au passage les Américains à soutenir les habitants de la région par l'entremise du tourisme.

    «Il y a beaucoup de plages qui n'ont pas été touchées et ne seront pas touchées» par la marée noire, a-t-il déclaré.

    Aujourd'hui, le président doit s'arrêter à Pensecola, haut lieu de villégiature en Floride, avant de rentrer à Washington.

    En réponse à une demande de l'administration Obama, BP a annoncé hier son intention de faire passer de 15 000 à 50 000 le nombre de barils de pétrole par jour que son entonnoir lui permet de pomper d'ici à la fin juin.

    Selon les dernières estimations du gouvernement américain, le puits que l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon a endommagé laisse s'échapper de 20 000 à 40 000 barils par jour.

    Les dirigeants de BP et des quatre autres grands groupes pétroliers - ConocoPhillips, ExxonMobil, Shell et Chevron - seront sur la sellette aujourd'hui à Washington à l'occasion d'une audition devant une commission de la Chambre des représentants. Deux jours plus tard, Tony Hayward, PDG de BP, devra comparaître devant une autre commission du Congrès pour défendre les méthodes de son groupe.

     

     

    Marée noire : retour sur une catastrophe écologique hors norme
    LEMONDE.FR | 15.06.10 | 17h20

     

    e 20 avril, la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon prend feu avant de sombrer en pleine mer. On l'ignore encore, mais une marée noire historique, la plus importante jamais survenue aux Etats-Unis, est sur le point de souiller le golfe du Mexique. Deux mois plus tard, ce mardi, le patron de BP est entendu par le Congrès américain qui l'accuse de ne pas avoir pris toutes le mesures de sécurité par souci d'économie. Retour sur une catastrophe écologique hors norme, ses défits technologiques, ses conséquences économiques et ses répercussions politiques.
    • L'explosion

    Le 20 avril, une brusque montée de méthane le long de la conduite montante de la plate-forme de forage Deepwater Horizon provoque une gigantesque explosion. Onze personnes perdent la vie. Deux jours plus tard, la plate-forme coule à quelque 70 kilomètres des côtes, au large de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Exploitée par BP, Deepwater Horizon contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour. Trois fuites sont immédiatement repérées.

    • La marée noire

    Depuis l'accident, le pétrole s'échappe en continu du puits situé à 1 500 mètres sous la surface du golfe du Mexique (voir la vidéo de la fuite en direct). BP tente immédiatement de rassurer l'opinion américaine. Le patron du géant britannique, Tony Hayward, assure que "l'impact du désastre sur l'environnement serasans doute très, très modeste". Une phrase qui lui vaudra la détestation durable de l'opinion américaine.

    Selon la commission de scientifiques nommée par le gouvernement, les estimations présentées par la compagnie sont bien en deça de la réalité. Les experts estiment qu'entre 20 000 et 40 000 barils de brut (de 3,1 à 6,3 millions de litres) se sont écoulés chaque jour, et non 5 000, comme l'avait laissé entendre le géant pétrolier. Début juin, la marée noire s'étend sur un rayon de 320 km. Selon les projections, elle devrait remonter vers l'Atlantique avant de se diriger à terme vers l'Europe.

    • Une catastrophe écologique

     

    Le 30 avril, les premières nappes atteignent les côtes de Lousiane. Rapidement, le pétrole s'infiltre dans les bayous, le fragile écosystème des marais où viennent se reproduire de nombreuses espèces animales. Des galettes de pétrole sont également repérées dans le Mississippi et l'Alabama. L'interdiction de pêcher est étendue par les autorités à environ un tiers des eaux du golfe du Mexique.

    Lire : "Les Vietnamiens de Louisiane touchés"

    Près de deux mois après l'explosion, l'impact de la catastrophe est encore mal connu. Les quantités déversées sont elles-mêmes mal connues : de 100 millions à 215 millions de litres. Le Washington Post a établi une comparaison avec les marées noires précédentes. Selon les études publiées sur les conséquences à long terme de l'Exxon-Valdez, qui a déversé 48 millions de litres dans la baie du Pince-William en Alaska, une population de 700 000 oiseaux de mer a été éliminée, ainsi que 5 000 otaries. Plus de vingt ans après, le nombre d'otaries n'est pas revenu à son niveau antérieur. Et les harengs ont pratiquement disparu.

    Lire aussi : "Le pélican englué, symbole de la marée noire"

    Portfolio : "Les oiseaux payent un lourd tribut"

    • Comment arrêter la fuite ?

     

    La profondeur de la fuite met BP face à un véritable défi technologique. Après trente-six jours, le géant pétrolier croit enfin tenir un premier succès avec l'opération de colmatage "Top Kill". Le 27 mai, le pétrole a cessé de couler. Mais trois jours plus tard, la compagnie reconnaît son échec : les matériaux propulsés dans le puits n'ont pas suffi à inverser la pression, le pétrole continue de s'échapper dans la mer.

    Après avoir perdu tout espoir de fermer le puits, BP compte désormais y apposer un "entonnoir" pour aspirer et récupérer le brut qui s'écoule. La compagnie installe avec succès son "chapeau" le 3 juin, et affirme récupérer chaque jour 10 000 barils de pétrole. Cette manœuvre permet de pomper l'essentiel du brut jusqu'à un tanker en surface, en attendant que les deux puits de secours que BP a commencé de creuser soient opérationnels, soit pas avant le mois d'août.

    Portfolio : "L'éventail des solutions envisagées par BP"

    • L'avenir de BP en question

    Responsable des opérations de colmatage et de nettoyage, ainsi que des indemnisations des sinistrés, le groupe estime que la marée noire lui a déjà coûté 1,6 milliard de dollars. La compagnie va également débourser 360 millions de dollars pour la construction de six sections d'îles artificielles destinées à protéger la Louisiane de la marée noire.

    Le coût final de la catastrophe, si la société devait se plier aux exigences croissantes des autorités américaines, donne le tournis. Les experts estiment que la facture totale pourrait s'élever à entre 30 et 100 milliards de dollars, si on prend en compte les pénalités dues à l'administration et les poursuites civiles qui vont être intentées. A terme, la compagnie pourrait être liquidée, ou vendre la plupart de ses actifs stratégiques. Le groupe a perdu environ 40 % de sa valeur en Bourse depuis le 20 avril, et se trouve de ce fait sous la menace potentielle d'une offre de rachat d'un rival comme ExxonMobil. Mardi, l'agence internationale de notation Fitch a dégradé de six crans la note de dette à long terme du groupe britannique, la faisant passer de "AA" à "BBB".

    Lire : "La fragilité de BP pourrait l'exposer à un mariage avec un autre géant pétrolier"

    Compagnie vedette de la Bourse de Londres et valeur star des fonds de retraite, BP inquiète les marchés. Les exigences américaines de réduire, voire de suspendre le versement des dividendes ont provoqué un vent de panique dans les fonds de pension du Royaume-Uni. BP est en effet un placement phare des caisses de retraite.

    Lire : "L'effondrement boursier de BP fait peser un risque sur les retraites des Britanniques"

    • Le Katrina d'Obama ?

    Si BP est sous pression, Obama vit un véritable test de crédibilité vis-à-vis de l'opinion américaine. Dans un éditorial très critique, dimanche, le New York Times souligne que cette marée noire amène à s'interroger sur "la compétence et la capacité à diriger" du président. La catastrophe devient pour Obama un test comparable à ce que l'ouragan Katrina a été pour son prédécesseur. Le président américain pousse même plus loin la comparaison en évoquant un 11-Septembre écologique.

    Lire : "La marée noire, le Katrina d'Obama ?"

    Sommé d'agir, le président américain multiplie les pressions et les déclarations tapageuses sur BP. Sur NBC, il explique qu'il cherche "à qui il faut botter les fesses". Il laisse également entendre qu'il est favorable à une démission du patron du géant britannique BP.

    Lire : Barack Obama veut "botter les fesses" des responsables de la marée noire

    • BP sur le banc des accusés

     

    L'administration Obama a même annoncé qu'elle allait engager des poursuites criminelles contre le géant du pétrole. Des équipes du FBI sont dans la région depuis plusieurs jours pour enquêter, tandis que les éléments s'accumulent sur les erreurs qui ont précédé l'explosion, le 20 avril.

    Lire : "L'administration Obama engage des poursuites contre BP"

    Une enquête préliminaire d'une commission du Congrès a en effet établi que la compagnie avait choisi une méthode de cimentation qu'elle savait risquée. Selon le New York Times, le groupe pétrolier a installé, par souci d'économie, un type de tubage dans son puits de pétrole dont il savait qu'il risquait de laisser fuir du gaz. Le dirigeant de BP, Tony Hayward, devenu en quelques semaines l'homme le plus haï des Etats-Unis, doit s'expliquer mardi en audience devant le Congrès. Un des principaux concurrents de BP, Exxon Mobil, a prévu de témoigner à charge devant la commission d'enquête.

    Lire : "BP passe sur le gril devant le Congrès"

    e 20 avril, la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon prend feu avant de sombrer en pleine mer. On l'ignore encore, mais une marée noire historique, la plus importante jamais survenue aux Etats-Unis, est sur le point de souiller le golfe du Mexique. Deux mois plus tard, ce mardi, le patron de BP est entendu par le Congrès américain qui l'accuse de ne pas avoir pris toutes le mesures de sécurité par souci d'économie. Retour sur une catastrophe écologique hors norme, ses défits technologiques, ses conséquences économiques et ses répercussions politiques.

    • L'explosion

    <no></no>

     

     

    Le 20 avril, une brusque montée de méthane le long de la conduite montante de la plate-forme de forage Deepwater Horizon provoque une gigantesque explosion. Onze personnes perdent la vie. Deux jours plus tard, la plate-forme coule à quelque 70 kilomètres des côtes, au large de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Exploitée par BP, Deepwater Horizon contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour. Trois fuites sont immédiatement repérées.

    • La marée noire

    Depuis l'accident, le pétrole s'échappe en continu du puits situé à 1 500 mètres sous la surface du golfe du Mexique (voir la vidéo de la fuite en direct). BP tente immédiatement de rassurer l'opinion américaine. Le patron du géant britannique, Tony Hayward, assure que "l'impact du désastre sur l'environnement serasans doute très, très modeste". Une phrase qui lui vaudra la détestation durable de l'opinion américaine.

    Selon la commission de scientifiques nommée par le gouvernement, les estimations présentées par la compagnie sont bien en deça de la réalité. Les experts estiment qu'entre 20 000 et 40 000 barils de brut (de 3,1 à 6,3 millions de litres) se sont écoulés chaque jour, et non 5 000, comme l'avait laissé entendre le géant pétrolier. Début juin, la marée noire s'étend sur un rayon de 320 km. Selon les projections, elle devrait remonter vers l'Atlantique avant de se diriger à terme vers l'Europe.

    • Une catastrophe écologique

     

    Le 30 avril, les premières nappes atteignent les côtes de Lousiane. Rapidement, le pétrole s'infiltre dans les bayous, le fragile écosystème des marais où viennent se reproduire de nombreuses espèces animales. Des galettes de pétrole sont également repérées dans le Mississippi et l'Alabama. L'interdiction de pêcher est étendue par les autorités à environ un tiers des eaux du golfe du Mexique.

    Lire : "Les Vietnamiens de Louisiane touchés"

    Près de deux mois après l'explosion, l'impact de la catastrophe est encore mal connu. Les quantités déversées sont elles-mêmes mal connues : de 100 millions à 215 millions de litres. Le Washington Post a établi une comparaison avec les marées noires précédentes. Selon les études publiées sur les conséquences à long terme de l'Exxon-Valdez, qui a déversé 48 millions de litres dans la baie du Pince-William en Alaska, une population de 700 000 oiseaux de mer a été éliminée, ainsi que 5 000 otaries. Plus de vingt ans après, le nombre d'otaries n'est pas revenu à son niveau antérieur. Et les harengs ont pratiquement disparu.

    Lire aussi : "Le pélican englué, symbole de la marée noire"

    Portfolio : "Les oiseaux payent un lourd tribut"

    • Comment arrêter la fuite ?

    La profondeur de la fuite met BP face à un véritable défi technologique. Après trente-six jours, le géant pétrolier croit enfin tenir un premier succès avec l'opération de colmatage "Top Kill". Le 27 mai, le pétrole a cessé de couler. Mais trois jours plus tard, la compagnie reconnaît son échec : les matériaux propulsés dans le puits n'ont pas suffi à inverser la pression, le pétrole continue de s'échapper dans la mer.

    Après avoir perdu tout espoir de fermer le puits, BP compte désormais y apposer un "entonnoir" pour aspirer et récupérer le brut qui s'écoule. La compagnie installe avec succès son "chapeau" le 3 juin, et affirme récupérer chaque jour 10 000 barils de pétrole. Cette manœuvre permet de pomper l'essentiel du brut jusqu'à un tanker en surface, en attendant que les deux puits de secours que BP a commencé de creuser soient opérationnels, soit pas avant le mois d'août.

    Portfolio : "L'éventail des solutions envisagées par BP"

    • L'avenir de BP en question

    Responsable des opérations de colmatage et de nettoyage, ainsi que des indemnisations des sinistrés, le groupe estime que la marée noire lui a déjà coûté 1,6 milliard de dollars. La compagnie va également débourser 360 millions de dollars pour la construction de six sections d'îles artificielles destinées à protéger la Louisiane de la marée noire.

    Le coût final de la catastrophe, si la société devait se plier aux exigences croissantes des autorités américaines, donne le tournis. Les experts estiment que la facture totale pourrait s'élever à entre 30 et 100 milliards de dollars, si on prend en compte les pénalités dues à l'administration et les poursuites civiles qui vont être intentées. A terme, la compagnie pourrait être liquidée, ou vendre la plupart de ses actifs stratégiques. Le groupe a perdu environ 40 % de sa valeur en Bourse depuis le 20 avril, et se trouve de ce fait sous la menace potentielle d'une offre de rachat d'un rival comme ExxonMobil. Mardi, l'agence internationale de notation Fitch a dégradé de six crans la note de dette à long terme du groupe britannique, la faisant passer de "AA" à "BBB".

    Lire : "La fragilité de BP pourrait l'exposer à un mariage avec un autre géant pétrolier"

    Compagnie vedette de la Bourse de Londres et valeur star des fonds de retraite, BP inquiète les marchés. Les exigences américaines de réduire, voire de suspendre le versement des dividendes ont provoqué un vent de panique dans les fonds de pension du Royaume-Uni. BP est en effet un placement phare des caisses de retraite.

    Lire : "L'effondrement boursier de BP fait peser un risque sur les retraites des Britanniques"

    • Le Katrina d'Obama ?

    Si BP est sous pression, Obama vit un véritable test de crédibilité vis-à-vis de l'opinion américaine. Dans un éditorial très critique, dimanche, le New York Times souligne que cette marée noire amène à s'interroger sur "la compétence et la capacité à diriger" du président. La catastrophe devient pour Obama un test comparable à ce que l'ouragan Katrina a été pour son prédécesseur. Le président américain pousse même plus loin la comparaison en évoquant un 11-Septembre écologique.

    Lire : "La marée noire, le Katrina d'Obama ?"

    Sommé d'agir, le président américain multiplie les pressions et les déclarations tapageuses sur BP. Sur NBC, il explique qu'il cherche "à qui il faut botter les fesses". Il laisse également entendre qu'il est favorable à une démission du patron du géant britannique BP.

    Lire : Barack Obama veut "botter les fesses" des responsables de la marée noire

    • BP sur le banc des accusés

    L'administration Obama a même annoncé qu'elle allait engager des poursuites criminelles contre le géant du pétrole. Des équipes du FBI sont dans la région depuis plusieurs jours pour enquêter, tandis que les éléments s'accumulent sur les erreurs qui ont précédé l'explosion, le 20 avril.

    Lire : "L'administration Obama engage des poursuites contre BP"

    Une enquête préliminaire d'une commission du Congrès a en effet établi que la compagnie avait choisi une méthode de cimentation qu'elle savait risquée. Selon le New York Times, le groupe pétrolier a installé, par souci d'économie, un type de tubage dans son puits de pétrole dont il savait qu'il risquait de laisser fuir du gaz. Le dirigeant de BP, Tony Hayward, devenu en quelques semaines l'homme le plus haï des Etats-Unis, doit s'expliquer mardi en audience devant le Congrès. Un des principaux concurrents de BP, Exxon Mobil, a prévu de témoigner à charge devant la commission d'enquête.

    Lire : "BP passe sur le gril devant le Congrès"

     

    Le Monde.fr

    Marée noire: les concurrents de BP enfoncent le groupe pétrolier au Congrès

    WASHINGTON - Les concurrents de BP, qui exploitait la plate-forme dont le naufrage a provoqué la marée noire dans le golfe du Mexique, ont clamé mardi lors d'une audition au Congrès américain que la catastrophe aurait pu être évitée si le pétrolier avait suivi les procédures de sécurité.

    "Je suis convaincu que l'enquête indépendante montrera que cette tragédie était évitable", a ainsi plaidé John Watson, patron du groupe pétrolier Chevron devant les membres de la commission de l'Energie et du Commerce de la Chambre des représentants.

    L'explosion puis le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon fin avril "montrent une nouvelle fois que toutes les compagnies (pétrolières) doivent travailler en suivant les mêmes règles strictes de sécurité et de fiabilité. Il est évident que (ne pas suivre ces règles) a de lourdes conséquences", a poursuivi M. Watson.

    Outre le patron de Chevron étaient présents ses homologues d'ExxonMobil, ConocoPhilips, Shell et le chef de BP Amérique Lamar McKay.

    "Il est impératif qu'une enquête d'experts, impartiale et complète ait lieu, car cet incident représente une grave entorse aux normes en vigueur en matière de forage en mer", a insisté le patron d'ExxonMobil Rex Tillerson.

    Les membres de la commission tentent d'établir les raisons qui ont mené à la catastrophe qui a tué 11 personnes et provoqué la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

    Mais, selon les parlementaires, le groupe britannique BP n'est pas le seul à avoir manqué à ses obligations. Selon eux, les plans d'urgence concoctés par d'autres compagnies pétrolières sont obsolètes jusqu'au ridicule.

    Ainsi, "à l'image de BP, trois autres compagnies pétrolières disent vouloir protéger les morses (dans leurs plans d'urgence). Mais cela fait trois millions d'années qu'il n'y a plus de morses dans le golfe du Mexique", s'est exclamé le représentant Ed Markey.

    De son côté, le patron de BP Amérique a tenté de rassurer les élus. "Je voudrais mettre les choses au clair: BP ne connaîtra pas de repos tant que le puits ne sera pas sous contrôle et que nous n'aurons pas compris ce qui s'est passé", a dit Lamar McKay.

    Par ailleurs, le directeur général d'ExxonMobil a reconnu que les groupes pétroliers étaient sous-équipés pour faire face à des catastrophes comme celle de la marée noire dans le golfe du Mexique.

    "Lorsque ces choses arrivent, nous ne sommes pas bien préparés pour y faire face", a reconnu Rex Tillerson. "C'est pourquoi il faut toujours s'attacher à empêcher que ces choses arrivent, parce que lorsqu'elles arrivent nous ne sommes pas bien équipés pour les traiter", a-t-il dit.

    Répondant aux critiques des parlementaires sur les plans d'urgence des compagnies pétrolières, M. Tillerson a aussi estimé qu'il "n'y a pas de capacités de réponse" pouvant garantir que du pétrole n'atteigne pas les côtes du golfe du Mexique dans le cas d'une catastrophe comme celle engendrée par le naufrage de cette plate-forme aux larges des côtes de la Louisiane.

    <org idsrc="ISIN" value="GB0007980591">BP</org>

    <org idsrc="ISIN" value="US30231G1022">EXXONMOBIL</org>

    <org idsrc="ISIN" value="US1667641005">CHEVRON</org>

    (©AFP / 15 juin 2010 20h14)

     
    Marée noire : un plan climat permettrait à Obama "de s'en sortir par le haut"
    LE MONDE pour Le Monde.fr | 15.06.10 | 18h02
    uest : Qu'est-ce que l'opinion publique américaine reproche à l'administration Obama dans cette affaire ?

    Corine Lesnes : Ce n'est pas très clair. Les sondages montrent qu'en fait, Obama a perdu des points, mais pas d'une manière très significative. Son taux d'approbation est à peu près inchangé, certains sondages lui donnent 52 % d'approbations, certains autres 47 %. Le sondage quotidien montre une légère baisse. Pourtant, l'humeur du pays est sombre, les commentateurs sont négatifs. Donc le mécontentement est plutôt d'ordre qualitatif, presque symbolique.

     

    Les Américains sont dans une crise de confiance. Il est assez rare et il leur est assez insupportable qu'un problème technique leur résiste. Le fait que 54 jours après le début de la marée noire les télévisions puissent toujours montrer que du pétrole s'écoule au fond de l'océan stresse beaucoup les gens.

    Cela leur renvoie le spectacle, comme l'avait fait l'ouragan Katrina, de l'impuissance du gouvernement. Et pour ce qui concerne Obama lui-même, s'ajoute un problème de perception qu'il a depuis longtemps, où il apparaît indécis, manquant de réaction décisive, rapide, spontanée.

    On lui reproche de ne pas avoir su faire les gestes de compassion pour les pêcheurs tout de suite et de ne pas avoir montré suffisamment de colère contre BP. C'est la raison pour laquelle il se trouve aujourd'hui obligé, lui qui n'aime pas faire de théâtre comme il l'a dit, d'employer le décor le plus solennel, le bureau Ovale, pour le discours qu'il doit faire ce soir.

    Concrètement, ce qu'on peut lui reprocher, c'est de ne pas avoir agi plus rapidement pour forcer BP à prendre des mesures plus énergiques pour arrêter la fuite. On peut lui reprocher d'avoir fait confiance, d'une manière presque naïve, à BP, qui a le monopole des caméras qui sont au fond de la mer, donc de l'estimation de la quantité de pétrole qui s'y déverse.

    Guest : Pensez-vous que cette marée noire sous Barack Obama aura les mêmes répercussions politiques que l'ouragan Katrina sous Bush ?

    On n'en sait rien encore. C'est toute la question. Evidemment, l'ouragan Katrina est un événement qui se déroule en quelques jours et qui s'arrête ; ici, on n'est pas encore à la fin de la catastrophe, puisque la fuite n'est pas contenue. Elle ne le sera, au plus tôt, que fin août.

    Il va donc falloir pendant deux mois gérer les répercussions des images sur l'opinion publique, sachant qu'on entre dans la saison des ouragans et qu'il y a forcément un moment où, à cause des fortes tempêtes, BP devra suspendre le dispositif actuel qui permet de récupérer le pétrole, car ce serait trop dangereux de garder des bateaux par gros temps. Cela veut dire que le pétrole s'écoulera, pendant des jours probablement, sans aucun contrôle.

    Il est clair pour l'instant qu'il y aura des conséquences sur les élections générales de novembre 2010. Cela aura-t-il des conséquences à plus long terme sur l'image d'Obama ? C'est tout l'enjeu aussi d'un discours comme celui de ce soir, qui présente beaucoup de risques.

    Damien : Pourquoi Obama ne prend-il pas les choses en main ? Pourquoi ne pas envoyer tous les ingénieurs civils et/ou militaires pour arrêter ce désastre immédiatement ? Et envoyer la facture à BP par la suite bien évidemment...

    Mais il a pris les choses en main, on ne peut pas lui reprocher d'avoir sous-estimé l'ampleur de la catastrophe. Dès le deuxième jour, il y a eu une réunion à la Maison Blanche. Mon impression est qu'ils ont laissé BP agir parce que dans le contexte américain actuel, où beaucoup reprochent à Obama de vouloir agrandir les prérogatives du gouvernement, ils ne voulaient pas mettre le gouvernement en première ligne, et trouvaient probablement intéressant politiquement de mettre en première ligne une compagnie et de faire la démonstration que la régulation, c'est important, et que donc le gouvernement a de l'importance.

    Je pense que c'est pourquoi ils ont laissé BP en première ligne pendant plusieurs semaines. Ensuite – d'ailleurs Obama le dit : "les gens qui me reprochent le "big government" sont les mêmes que ceux qui maintenant me disent : "que fait le gouvernement ?". Depuis longtemps, ils ont fait travailler des ingénieurs, le secrétaire à l'énergie, prix Nobel de physique, ils ont mobilisé plusieurs milliers de personnes (20 000 actuellement). Donc toutes les divisions concernées du gouvernement travaillent sur cette question.

    Il n'a pas été question que l'armée intervienne, car elle n'a pas les équipements nécessaires pour plonger à 1 500 mètres à profondeur.

    Tim : Pourquoi a-t-il déclaré "assumer la responsabilité finale" de cette catastrophe ?

    C'est la tradition aux Etats-Unis : le président est responsablein fine.

    Warren : De quelle manière les Républicains s'expriment-ils sur cette marée noire ?

    Thomas : Les républicains ne devraient-ils pas être davantage gênés par cette catastrophe ? Après tout, ce sont eux les amis et premiers soutiens des compagnies pétrolières...

    Tout le monde est pris en porte-à-faux par cette marée noire. Obama parce qu'il venait de donner son accord pour lever le moratoire sur les forages offshore ; et les républicains parce qu'ils ont fait des forages en mer l'un de leurs arguments de campagne. Ils sont donc assez discrets.

    Sarah Palin a été extrêmement discrète. On l'entend peu. Au niveau local, les républicains dénoncent la suspension des forages en eau profonde qui a été décrétée pour six mois par Barack Obama trois semaines environ après le début de la marée noire.

    Au niveau national, les républicains modérés ont essayé de relancer un projet de loi sur l'énergie qui ne mettrait pas de prix sur le carbone, ni par une taxe ni par des permis d'émission. Et les républicains les plus radicaux sont assez discrets.

    Guest : Est-ce que Barack Obama peut "profiter" de la catastrophe du golfe pour relancer son grand plan énergétique ? Il doit en parler ce soir pendant son allocution mais est-ce que le congrès va le suivre sur ce terrain alors que les mid terms elections (élections à mi-mandat) se rapprochent ?

    C'est toute la question. Il essaie de mettre la crise à profit. Le soutien de l'opinion aux forages en mer a nettement diminué, alors que deux tiers des Américains y étaient favorables il y a six mois. Maintenant, c'est moins de la moitié.

    Donc le terrain est favorable, mais il n'est pas forcément favorable au système qu'on appelle "cap and trade" (les marchés d'émissions). Le climat n'est pas forcément plus favorable à ce système, mal perçu aux Etats-Unis, qui est très efficacement présenté par les républicains comme une taxe qui risque de pénaliser l'emploi.

    Donc l'un des enjeux du discours de ce soir, c'est de savoir si Barack Obama va mentionner le prix du carbone comme quelque chose qu'il souhaite voir dans la prochaine législation. Les démocrates sont en train de réfléchir à transformer peut-être les projets qui étaient en cours pour les centrer, par exemple, sur la promotion des énergies nouvelles.

    On parle aussi d'une loi cadre pour le golfe du Mexique qui tenterait de résoudre en profondeur la question de la vulnérabilité de la Louisiane et de la Nouvelle-Orléans, en corrigeant les modifications qui ont été faites au cours des années sur le Mississippi.

    Ce grand plan pourrait être financé en partie par l'industrie pétrolière qui actuellement fait le dos rond. Ce serait un moyen pour Obama de rebondir et de s'en sortir par le haut. Mais rien n'est décidé là-dessus pour l'instant.

    Tim Tim : Avez-vous une idée de ce que Obama doit annoncer ce soir ?

    Plus de régulation pour l'industrie pétrolière. Concernant BP, il a été question depuis deux jours d'un compte séquestre sur lequel BP verserait plusieurs milliards. On ne sait pas combien, mais les démocrates voudraient 20 milliards. Ce compte servirait à indemniser les personnes lésées et les industries. Il va essayer aussi de ressusciter la législation sur le climat.

    Guest : La marée noire et ses conséquences sur le golfe captent toute l'attention du public et des médias et par conséquent celle des politiques. Quels vont être les conséquences sur les réformes en cours ? En particulier pour celles qui s'annonçaient difficiles avant la crise comme la réforme du système bancaire par exemple. Ne risquent-elles pas d'être enterrées ?

    Non, la réforme du système bancaire n'est pas enterrée, elle se déroule tranquillement, avec moins d'enjeux médiatiques. Ils en sont à la fin du processus. Ca peut être fait très rapidement.

    On est toujours ici un peu entre l'enfer et le paradis : en fait, Obama a réussi la réforme de la santé, il est en voie de passer la réformer de la régulation financière. Quel que soit le fond de ces lois, qui ne sont pas les révolutions énormes qu'aurait voulu la gauche du parti, c'est déjà un résultat extraordinaire dans le paysage politique actuel.

    S'il arrivait à passer une loi sur le climat, ce serait une sorte de Grand Chelem. Certains pensent que les démocrates pourraient profiter de la session qu'on appelle "lame duck" (canard boiteux) pour faire passer sa législation sur le climat. Cette session est celle qui interviendra après les élections de novembre. Il s'agit du Congrès, encore en fonction jusqu'en janvier, alors que de nouveaux membres ont été élus en novembre. C'est donc un moment – entre novembre et janvier – où on peut essayer de faire passer des mesures difficiles.

    En revanche, ce qui pâtit, c'est toute la politique internationale. Obama est pratiquement obligé de rester aux Etats-Unis pour le moment. Il a dû annuler encore son voyage en Indonésie. Il peut difficilement entreprendre un voyage à l'étranger qui ne soit pas lié à l'économie internationale.

    Obama a besoin de montrer que le gouvernement peut agir, qu'il fait quelque chose. La prérogative de l'exécutif, c'est de prendre des mesures, d'essayer de régler les problèmes.

    uest : Qu'est-ce que l'opinion publique américaine reproche à l'administration Obama dans cette affaire ?

    Corine Lesnes : Ce n'est pas très clair. Les sondages montrent qu'en fait, Obama a perdu des points, mais pas d'une manière très significative. Son taux d'approbation est à peu près inchangé, certains sondages lui donnent 52 % d'approbations, certains autres 47 %. Le sondage quotidien montre une légère baisse. Pourtant, l'humeur du pays est sombre, les commentateurs sont négatifs. Donc le mécontentement est plutôt d'ordre qualitatif, presque symbolique.

     

    Les Américains sont dans une crise de confiance. Il est assez rare et il leur est assez insupportable qu'un problème technique leur résiste. Le fait que 54 jours après le début de la marée noire les télévisions puissent toujours montrer que du pétrole s'écoule au fond de l'océan stresse beaucoup les gens.

    Cela leur renvoie le spectacle, comme l'avait fait l'ouragan Katrina, de l'impuissance du gouvernement. Et pour ce qui concerne Obama lui-même, s'ajoute un problème de perception qu'il a depuis longtemps, où il apparaît indécis, manquant de réaction décisive, rapide, spontanée.

    On lui reproche de ne pas avoir su faire les gestes de compassion pour les pêcheurs tout de suite et de ne pas avoir montré suffisamment de colère contre BP. C'est la raison pour laquelle il se trouve aujourd'hui obligé, lui qui n'aime pas faire de théâtre comme il l'a dit, d'employer le décor le plus solennel, le bureau Ovale, pour le discours qu'il doit faire ce soir.

    Concrètement, ce qu'on peut lui reprocher, c'est de ne pas avoir agi plus rapidement pour forcer BP à prendre des mesures plus énergiques pour arrêter la fuite. On peut lui reprocher d'avoir fait confiance, d'une manière presque naïve, à BP, qui a le monopole des caméras qui sont au fond de la mer, donc de l'estimation de la quantité de pétrole qui s'y déverse.

    Guest : Pensez-vous que cette marée noire sous Barack Obama aura les mêmes répercussions politiques que l'ouragan Katrina sous Bush ?

    On n'en sait rien encore. C'est toute la question. Evidemment, l'ouragan Katrina est un événement qui se déroule en quelques jours et qui s'arrête ; ici, on n'est pas encore à la fin de la catastrophe, puisque la fuite n'est pas contenue. Elle ne le sera, au plus tôt, que fin août.

    Il va donc falloir pendant deux mois gérer les répercussions des images sur l'opinion publique, sachant qu'on entre dans la saison des ouragans et qu'il y a forcément un moment où, à cause des fortes tempêtes, BP devra suspendre le dispositif actuel qui permet de récupérer le pétrole, car ce serait trop dangereux de garder des bateaux par gros temps. Cela veut dire que le pétrole s'écoulera, pendant des jours probablement, sans aucun contrôle.

    Il est clair pour l'instant qu'il y aura des conséquences sur les élections générales de novembre 2010. Cela aura-t-il des conséquences à plus long terme sur l'image d'Obama ? C'est tout l'enjeu aussi d'un discours comme celui de ce soir, qui présente beaucoup de risques.

    Damien : Pourquoi Obama ne prend-il pas les choses en main ? Pourquoi ne pas envoyer tous les ingénieurs civils et/ou militaires pour arrêter ce désastre immédiatement ? Et envoyer la facture à BP par la suite bien évidemment...

    Mais il a pris les choses en main, on ne peut pas lui reprocher d'avoir sous-estimé l'ampleur de la catastrophe. Dès le deuxième jour, il y a eu une réunion à la Maison Blanche. Mon impression est qu'ils ont laissé BP agir parce que dans le contexte américain actuel, où beaucoup reprochent à Obama de vouloir agrandir les prérogatives du gouvernement, ils ne voulaient pas mettre le gouvernement en première ligne, et trouvaient probablement intéressant politiquement de mettre en première ligne une compagnie et de faire la démonstration que la régulation, c'est important, et que donc le gouvernement a de l'importance.

    Je pense que c'est pourquoi ils ont laissé BP en première ligne pendant plusieurs semaines. Ensuite – d'ailleurs Obama le dit : "les gens qui me reprochent le "big government" sont les mêmes que ceux qui maintenant me disent : "que fait le gouvernement ?". Depuis longtemps, ils ont fait travailler des ingénieurs, le secrétaire à l'énergie, prix Nobel de physique, ils ont mobilisé plusieurs milliers de personnes (20 000 actuellement). Donc toutes les divisions concernées du gouvernement travaillent sur cette question.

    Il n'a pas été question que l'armée intervienne, car elle n'a pas les équipements nécessaires pour plonger à 1 500 mètres à profondeur.

    Tim : Pourquoi a-t-il déclaré "assumer la responsabilité finale" de cette catastrophe ?

    C'est la tradition aux Etats-Unis : le président est responsablein fine.

    Warren : De quelle manière les Républicains s'expriment-ils sur cette marée noire ?

    Thomas : Les républicains ne devraient-ils pas être davantage gênés par cette catastrophe ? Après tout, ce sont eux les amis et premiers soutiens des compagnies pétrolières...

    Tout le monde est pris en porte-à-faux par cette marée noire. Obama parce qu'il venait de donner son accord pour lever le moratoire sur les forages offshore ; et les républicains parce qu'ils ont fait des forages en mer l'un de leurs arguments de campagne. Ils sont donc assez discrets.

    Sarah Palin a été extrêmement discrète. On l'entend peu. Au niveau local, les républicains dénoncent la suspension des forages en eau profonde qui a été décrétée pour six mois par Barack Obama trois semaines environ après le début de la marée noire.

    Au niveau national, les républicains modérés ont essayé de relancer un projet de loi sur l'énergie qui ne mettrait pas de prix sur le carbone, ni par une taxe ni par des permis d'émission. Et les républicains les plus radicaux sont assez discrets.

    Guest : Est-ce que Barack Obama peut "profiter" de la catastrophe du golfe pour relancer son grand plan énergétique ? Il doit en parler ce soir pendant son allocution mais est-ce que le congrès va le suivre sur ce terrain alors que les mid terms elections (élections à mi-mandat) se rapprochent ?

    C'est toute la question. Il essaie de mettre la crise à profit. Le soutien de l'opinion aux forages en mer a nettement diminué, alors que deux tiers des Américains y étaient favorables il y a six mois. Maintenant, c'est moins de la moitié.

    Donc le terrain est favorable, mais il n'est pas forcément favorable au système qu'on appelle "cap and trade" (les marchés d'émissions). Le climat n'est pas forcément plus favorable à ce système, mal perçu aux Etats-Unis, qui est très efficacement présenté par les républicains comme une taxe qui risque de pénaliser l'emploi.

    Donc l'un des enjeux du discours de ce soir, c'est de savoir si Barack Obama va mentionner le prix du carbone comme quelque chose qu'il souhaite voir dans la prochaine législation. Les démocrates sont en train de réfléchir à transformer peut-être les projets qui étaient en cours pour les centrer, par exemple, sur la promotion des énergies nouvelles.

    On parle aussi d'une loi cadre pour le golfe du Mexique qui tenterait de résoudre en profondeur la question de la vulnérabilité de la Louisiane et de la Nouvelle-Orléans, en corrigeant les modifications qui ont été faites au cours des années sur le Mississippi.

    Ce grand plan pourrait être financé en partie par l'industrie pétrolière qui actuellement fait le dos rond. Ce serait un moyen pour Obama de rebondir et de s'en sortir par le haut. Mais rien n'est décidé là-dessus pour l'instant.

    Tim Tim : Avez-vous une idée de ce que Obama doit annoncer ce soir ?

    Plus de régulation pour l'industrie pétrolière. Concernant BP, il a été question depuis deux jours d'un compte séquestre sur lequel BP verserait plusieurs milliards. On ne sait pas combien, mais les démocrates voudraient 20 milliards. Ce compte servirait à indemniser les personnes lésées et les industries. Il va essayer aussi de ressusciter la législation sur le climat.

    Guest : La marée noire et ses conséquences sur le golfe captent toute l'attention du public et des médias et par conséquent celle des politiques. Quels vont être les conséquences sur les réformes en cours ? En particulier pour celles qui s'annonçaient difficiles avant la crise comme la réforme du système bancaire par exemple. Ne risquent-elles pas d'être enterrées ?

    Non, la réforme du système bancaire n'est pas enterrée, elle se déroule tranquillement, avec moins d'enjeux médiatiques. Ils en sont à la fin du processus. Ca peut être fait très rapidement.

    On est toujours ici un peu entre l'enfer et le paradis : en fait, Obama a réussi la réforme de la santé, il est en voie de passer la réformer de la régulation financière. Quel que soit le fond de ces lois, qui ne sont pas les révolutions énormes qu'aurait voulu la gauche du parti, c'est déjà un résultat extraordinaire dans le paysage politique actuel.

    S'il arrivait à passer une loi sur le climat, ce serait une sorte de Grand Chelem. Certains pensent que les démocrates pourraient profiter de la session qu'on appelle "lame duck" (canard boiteux) pour faire passer sa législation sur le climat. Cette session est celle qui interviendra après les élections de novembre. Il s'agit du Congrès, encore en fonction jusqu'en janvier, alors que de nouveaux membres ont été élus en novembre. C'est donc un moment – entre novembre et janvier – où on peut essayer de faire passer des mesures difficiles.

    En revanche, ce qui pâtit, c'est toute la politique internationale. Obama est pratiquement obligé de rester aux Etats-Unis pour le moment. Il a dû annuler encore son voyage en Indonésie. Il peut difficilement entreprendre un voyage à l'étranger qui ne soit pas lié à l'économie internationale.

    Obama a besoin de montrer que le gouvernement peut agir, qu'il fait quelque chose. La prérogative de l'exécutif, c'est de prendre des mesures, d'essayer de régler les problèmes.

     

    Chat modéré par François Béguin
     

    En Louisiane, les Cajuns broient du noir

    Par Philippe Coste, publié le 15/06/2010 à 17:00

    A Grand Isle, depuis la marée noire, 107 chalutiers dorment sous 
leurs filets en berne. Certains pêcheurs, privés de boulot, pensent à 
tout lâcher.

    REUTERS/Sean Gardner

    A Grand Isle, depuis la marée noire, 107 chalutiers dorment sous leurs filets en berne. Certains pêcheurs, privés de boulot, pensent à tout lâcher.

    La catastrophe pétrolière prive les pêcheurs du delta d'une ressource vitale. Un désastre qui, pour le petit peuple des bayous, signe peut-être la fin d'un monde.

    Avec Katrina, on croyait avoir touché le fond. Mais là, c'est une toute autre histoire", confie "Chu Chu" dans son drôle d'anglais rocailleux. Les colosses qui l'entourent approuvent en silence. Des mégots s'agitent sur les lèvres et il y a même des yeux humides sous les visières des casquettes défraîchies; la faute aux bières et à la chaleur folle de juin, cette touffeur écoeurante venue des bayous, les marais du nord, qui, selon les gens d'ici, vous fait suffoquer "comme l'haleine d'un vieux chien".

    Puisqu'on parle de chômage, de maisons impayées, de vies suspendues ou à reconstruire, la langue de connivence, ce français houleux des pionniers acadiens de Louisiane, s'invite timidement dans la conversation. A l'ombre des piliers du Bridgeside Landing, la buvette-bazar de Mme Elnora, à deux heures au sud de La Nouvelle- Orléans, Chu Chu, Harry Cheramie de son vrai nom, raconte: "L'"huile", elle est arrivée très vite dans les bayous. A la mi-mai, trois semaines après l'"accident", elle remontait la baie Timbalier au-dessus des fonds à huîtres et des anses à crabes", se souvient ce doux barbu de 59 ans, privé de mer comme 4000 autres pêcheurs de Louisiane. Même dispersé en couches infimes, le pétrole a pourri le pactole que représentent les "chevrettes", les crevettes d'ici, dont la saison devait commencer et assurer en deux à six mois les revenus de toute une année.

    Une facture colossale

    A raison de 4 millions de litres par jour, au moins 240 millions de litres de pétrole se sont déversés dans le golfe du Mexique depuis la catastrophe du 20 avril. C'est la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis. En 1989, l'Exxon Valdez avait répandu 42 millions de litres en Alaska.

    Depuis l'explosion de sa plate-forme Deepwater Horizon, British Petroleum a engagé 1,01 milliard de dollars dans les travaux de réparation. 1400 kilomètres de barrières flottantes ont été installés dans le golfe du Mexique. Mais le pétrole jaillit toujours. La facture devrait s'élever à 12 milliards de dollars (9,8 milliards d'euros) sur l'année 2010, sans compter les condamnations pour dommages et intérêts attendues en 2011. Environ 200 procès civils ont déjà été intentés contre la compagnie pétrolière britannique.

    Le manque à gagner pour les professionnels de la pêche de Louisiane, fournisseurs de 40 % des poissons et fruits de mer américains, se chiffre à 2,4 milliards de dollars.

    Maintenant, la marée noire vire vers l'est et arrive ici, à Grand Isle, en langues brunâtres mouchetées de pélicans mourants. Il a fallu fermer la plage pour laisser les armées de British Petroleum racler le sable; juste au moment où tout le peuple cajun devait rappliquer en 4x4 bondés d'enfants pendant les week-ends d'été. Sur les 800 000 habitants de Louisiane dotés de noms français, un petit tiers parle un peu la langue. Ceux-là ont des racines dans l'herbe des bayous; un frère, un oncle, un grand-père pêcheur resté dans la paroisse de La Fourche, au bord des canaux de Golden Meadow, de La Rose, et même de Houma, le gros bourg à 100 kilomètres au nord. S'ils cessaient de venir, c'en serait fini de Grand Isle, un banc de limon aux confins des marais, dernière terre sous l'horizon du golfe. Car, sur l'autre versant de l'île, celui de la pêche et des lagunes, 107 chalutiers dorment sous leurs filets en berne. Peut-être pour toujours.

    "Ici, comme dans tout le delta, la flotte a diminué d'un bon tiers depuis l'ouragan Katrina, en 2005, rappelle Clint Guidry, directeur d'une ligue locale de crevettiers. Ceux qui ne pouvaient reprendre un crédit ont quitté la profession pour devenir mécaniciens, couvreurs, ou s'employer dans les conserveries et le pétrole. Maintenant, quoi ? Des milliards de dollars de fruits de mer et de crevettes se sont volatilisés et nous en avons pour des mois, voire des années, de décontamination avant de reprendre le travail. C'est la fin d'un mode de vie. La mort d'un monde."

    Faute de boulot à Grand Isle, certains pensent déjà à tout lâcher; à aller pêcher au Texas ou se fondre dans l'immense Amérique. Et tout le monde va échafauder l'avenir chez Chris Camardelle, sur la Route No. 1, devant sa boutique d'appâts et de crevettes en gros, assis entre de grandes poubelles débordant de canettes vides. Chu Chu, le copain Tookie, le grand-père Tillman... Même Barack Obama, lors de sa deuxième visite sur l'île, le 28 mai, s'est arrêté au magasin, parce que Chris est le cousin débonnaire du maire et une figure influente du port. "Il a promis de ne pas nous laisser tomber, raconte Chris, et nous lui avons demandé de ne pas trop taper sur l'industrie pétrolière." Surprise?

    Depuis le 20 avril, au moins 240 millions de litres de pétrole se 
sont déversés dans le golfe du Mexique, un désastre pour la faune et la 
flore.

    REUTERS/Petty Officer 2nd Class John D. MillerUS Coast Guard/Handout

    Depuis le 20 avril, au moins 240 millions de litres de pétrole se sont déversés dans le golfe du Mexique, un désastre pour la faune et la flore.

    Le moratoire de six mois imposé par la Maison-Blanche aux nouvelles explorations dans le golfe afin de contrôler la sécurité de toutes les plates-formes, inquiète autant les Cajuns que l'interdiction des campagnes de pêche. En un siècle de traque des riches gisements du delta, "Big Oil" a exproprié, arnaqué, exploité les humbles descendants des Acadiens, mais l'industrie pétrolière fournit aujourd'hui autant d'emplois que la mer. 30 000 jobs. Rares sont les mareyeurs et les crevettiers qui, l'hiver venu, ne louent pas leurs services à Port Fourchon, la base arrière des plates-formes, une ville chaudron d'où cingle, jour et nuit, l'armada des barges et des remorqueurs.

    "Pour BP, on n'a pas de haine, assure Chris en anglais haché de cajun. Ils ont fait une bêtise, c'est tout." Depuis l'"accident", la firme verse jusqu'à 5000 dollars (environ 4100 euros) d'indemnité à chaque pêcheur au chômage. Elle engage aussi mille bateaux et leurs équipages -20 % de la flotte de Louisiane- à 2000 à 3000 dollars (1600 à 2400 euros) par jour, pour aller poser des barrières flottantes à l'orée des bayous. Mais ce n'est pas assez.

    A Pointe aux Chênes, 9 marins sur 10 restent à quai. A La Rose, Paul Cheramie, une montagne de 150 kilos, a fait irruption dans une réunion d'information de BP pour clamer la rage des exclus. "Ceux qui ont leurs entrées, qui connaissent le nom des recruteurs, ils gagneront un quart de million pendant cette marée noire, hurle-t-il. Les autres n'auront pas même un pot pour pisser!" La tension monte. A Grand Isle, où 20 navires travaillent au nettoyage, on peste contre les "dispersants", les produits chimiques utilisés pour dissoudre le pétrole en mer, que les marins engagés doivent répandre sans protection. En Louisiane, 70 personnes se disent déjà malades. Lors d'un meeting au Bridgeside Landing, le 7 juin, Clint Guidry, furibond, se lève au milieu du public. "Je suis cajun, comme vous autres, et je refuse de me faire gruger par une boîte dont le nom commence par "British"."

    Pour ces damnés de la mer, la peur de l'anéantissement ravive des douleurs vieilles de deux siècles et demi: le souvenir, atavique, d'une épopée commencée par un quasi-génocide -"le grand dérangement", comme disent les Cajuns. En 1755, les Acadiens de la Nouvelle- Ecosse refusent de prêter allégeance à la couronne d'Angleterre. Les Anglais les jettent par milliers à fond de cale dans des bateaux en partance pour les quatre coins du monde. Les cargaisons humaines, ravagées par les maladies, sont expédiées vers Jersey, les Açores, la Virginie ou les Antilles. En 1765, un peu plus de 200 survivants arrivent à La Nouvelle-Orléans et sont vite envoyés par les hobereaux corrompus de la Louisiane coloniale vers les confins des marécages pour y faire de l'élevage ou y crever.

    Ces descendants de Bretons et de Normands descendent aussi vers la côte. Pour ces déracinés, mués en parias du Sud anglophone, la pêche offre le salut et une digne indépendance, autant que la chance de vivre parfois correctement sans avoir à quitter des communautés rurales chaleureuses, ni à renoncer à une culture très typique. Le miracle aura duré longtemps.

    "A bord, avec ma femme, nous sommes nos seuls patrons, confirme Jesse Verdin, un crevettier de Cut Off, petit bourg de l'intérieur des bayous. Et je ne pourrais pas vivre une autre vie." Son bateau, le Lady Catherine, est amarré sur le canal, devant sa bicoque de la Route 308. Chaque été passé dans les lacs salés voisins pouvait lui rapporter 40 000 dollars, assez pour tenir l'année en misant, à 57 ans, sur l'appoint des vacations dans les chantiers navals ou à bord des remorqueurs. La liberté a pourtant son revers. A Grand Isle, Chu Chu navigait à 4 ans, confiné sur le pont arrière, pendant que ses parents hissaient les filets. Son éducation s'est arrêtée à l'école primaire. Trop tôt pour imaginer aujourd'hui, si la mer était condamnée, le moindre avenir professionnel différent.

    L'accent si particulier des Cajuns de la mer, ces cascades de "De" ou "Da" raillées par les anglophones, et leur incapacité de prononcer le son "th", acquis au berceau par les Américains, signent leur insularité ou leur illettrisme. Le français? Il reste le ciment identitaire des Cajuns quadra et quinquagénaires. "Mais c'est une langue que l'on ne déballe qu'en confiance, confie Paul Chiquet, directeur de la bibliothèque publique de Galliano, un ancien supermarché Walmart mué en centre culturel. C'est l'emblème d'un peuple pauvre que l'on a trop longtemps maltraité." Un peuple qui devra retourner à terre.

    Le sol s'enfonce au rythme de 1 centimètre par an

    A Grand Isle, Christopher Hernandez, cajun et directeur de la voirie, redoute la saison des ouragans qui approche. "Le pétrole est dans la mer et, si celle-ci venait à nous envahir, l'île serait contaminée. On ne nous laisserait jamais revenir." A Saint-Charles, l'îlot qui jouxte Pointe aux Chênes, à l'ouest, Theo Chaisson, chef local de 200 Indiens francophones Houma et patron de l'épicerie, enrage : "Le pétrole va tuer les plantes qui retiennent encore la terre. Et c'en sera fini de la côte."

    La marée noire, avec la mort de la pêche, pourrait également hâter l'autre malédiction des Cajuns. Depuis les grands travaux de 1927, les digues qui domptent le Mississippi jusqu'à La Nouvelle-Orléans retiennent les limons du fleuve. Les anciens sédiments du delta se tassent, l'extraction de l'eau et du pétrole affaisse la croûte terrestre et la mer monte avec le réchauffement planétaire, arrachant à la Louisiane, chaque année, une surface équivalant à celle d Manhattan.

    Lorsqu'il était gamin, Théo, 60 ans aujourd'hui, allait à l'école en pirogue. Il lui faudrait maintenant une demi- heure de hors-bord s'il ne prenait la route, menacée d'immersion, pour rejoindre le continent. Dans les années 1950, Leeville était un village de bonne taille. Maintenant, ce n'est plus qu'une langue de terre dérisoire, occupée par une station-service et trois entrepôts. Le sol, ici, s'enfonce au rythme fou de 1 centimètre par an. L'immense pont enjambe des marais à perte de vue, qui étaient voilà un demi-siècle les pâturages légendaires de Golden Meadow. "Au moins, Grand Isle retenait encore son monde, se désole Paul Chiquet. Voilà cinquante ans que les Cajuns, faute de place, remontent de la côte. De Leeville vers Galliano, puis Cut Off, puis La Rose." Au-delà du bayou, maintenant, commence pour eux l'autre Amérique. Et une toute autre histoire.

     

    Marée noire : BP colmate... de son mieux

    Malgré la dernière technique de récupération du brut s'échappant du puits hors de contrôle, le pétrole continue de s'échapper et de souiller les côtes de la Louisiane, de l'Alabama et de la Floride. Pendant ce temps, une enquête parlementaire met gravement en cause BP.

    Cent neuf personnes auraient été intoxiquées par le pétrole en Louisiane, rapportait ce matin la presse de cet Etat. Beaucoup sont des travailleurs œuvrant au nettoyage des côtes. En Louisiane, en Alabama et à la Floride, les régions côtières vivent au rythme des afflux de pétrole qui viennent souiller ici ou là les roches, les plages, les mangroves ou les récifs. Hier, c'est la baie de Barataria, célèbre pour ses flibustiers aux XVIIIe et XIXe siècles mais aussi aujourd'hui pour ses crevettes grises, qui a accueilli le brut échappé du puits foré par la plate-forme Deepwater Horizon, qui a sombré le 22 avril dernier.

    Le 3 juin, BP a essayé un nouveau dispositif, consistant en un couvercle installé au niveau des tubes prolongateurs (ou risers), l'ensemble formant le lower marine riser package, ou LMRP, par lequel transite le brut sortant du puits. Auparavant, un prolongateur avait été sectionné pour canaliser au maximum la fuite à un endroit précis.

    Robinet définitivement fermé en août ?

    Aux dernières nouvelles, cette installation parvenait à récupérer 7.720 barils en 12 heures (le 13 juin), soit environ 12.300 litres (un baril contient 159 litres). En fait, la quantité ainsi captée et envoyée au navire de surface varie selon les jours. Le 12 juin, le communiqué de BP annonçait 15.000 barils dans les 24 heures. Pour mémoire, le 20 mai, une autre technique (un tuyau enfoncé dans le puits), abandonnée depuis, récupérait 3.000 barils par jour. La fuite était alors estimée à 5.000 barils quotidiens (800.000 litres), un chiffre largement revu à la hausse depuis.

    Le débit exact de la fuite, lui, reste toujours inconnu. Mais il est clair qu'une grande partie s'échappe dans le golfe du Mexique au gré des courants. BP envisage d'améliorer son système avec des structures « plus flexibles », censément plus efficaces. Pendant ce temps, le forage d'un second puits, débuté le 2 mai et considéré comme la solution définitive, se poursuit. La durée est estimée à trois mois, ce qui amène à début août la possible fin de l'écoulement.

    Les seuls chiffres actuellement fournis par BP sont ceux des millions de dollars que l'entreprise multinationale dépense pour endiguer la fuite et réparer les dégâts, lesquels s'étendent de jour en jour. Plages souillées, animaux mazoutés, mangroves engluées et personnes intoxiquées font la Une des journaux, tandis que Barack Obama se démène, politiquement et médiatiquement, par exemple en se déplaçant plusieurs fois sur les côtes touchées, en convoquant le président de BP à la Maison Blanche ou encore en parlant de « 11 septembre écologique ».

    Une enquête officielle, menée par deux sénateurs, Henry Waxman et Bart Stupak, sur l'origine de la catastrophe montre des négligences de la part de l'encadrement. D'après leur épais rapport, des courriers internes semblent prouver que le forage de Deepwater Horizon a rencontré des difficultés, notamment à cause de l'ouragan Ida. Mais les contraintes financières ont poussé les équipes à réduire les retards et à travailler un peu trop vite...

     

    La marée noire repérée le 12 juin par le
 satellite Aqua, de la Nasa, et son instrument Modis (<em>Moderate
 Resolution Imaging Spectroradiometer</em>). L'image montre la 
partie nord-est du golfe du Mexique. La Floride est à droite, avec, en 
bas,  l'archipel des Keys. On distingue le pétrole sur les côtes 
nord-ouest de la Floride et, à gauche, sur celles de l'Alabama. © Nasa

    La marée noire repérée le 12 juin par le satellite Aqua, de la Nasa, et son instrument Modis (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer). L'image montre la partie nord-est du golfe du Mexique. La Floride est à droite, avec, en bas, l'archipel des Keys. On distingue le pétrole sur les côtes nord-ouest de la Floride et, à gauche, sur celles de l'Alabama. © Nasa

     
    <ejs_mv3_menu.length;a++) -="" .innerhtml="html;" 150="" 171="" 27="" :="" a="" action="=" after="" air="" alerte="" and="" ans="" arm="" artillerie="" au="" audition="" avec="" bateau="" bnj="" bonifacio:="" border="\" bp="" cellpadding="\" cellspacing="\" cette="" chapiteau="" cheurs="" cirque="" combustible:="" complet="" conn.="" containment="" continuent="" contrats="" cut="" dangereuses="" dans="" de="" des="" diplomatique="" drill="" du="" e="" echange="" ejs_mv3_cursor="" ejs_mv3_mode="=" else="" encourager="" ent="" entendus="" et="" experts="" fbi:="" feu="" fire="" fm="" france="" fuir="" function="" furnace="" gang="" getting="" grounds="" halts="" hamas="" hatred="" height="\" his="" href="%5C" html="<TABLE HEIGHT=" id="a73b7c2259551aa4ad8abd02c35bee42BreakingNews.asp\" img="" in="" incited="" indicted="" inondations="" interdire="" interrompt="" it="" jurassien="" kirghizstan:="" la="" le="" les="" lightning="" lors="" malaise="" man="" members="" menaces="" militaires="" milliers="" monte="" motorcycle="" new="" nock:="" noire:="" o="" of="" off="" oil="" on="" optimisme="" orders="" outlaws="" ouverte="" par="" paris="" petits="" petraeus="" plateforme="" pompage="" pour="" programme="" proposent="" pyongyang="" quickly="" quotidien="" racketeering="" ral="" reliquat="" res="" reste="" revendiquent="" rome="" rouge:="" s="" says="" ses="" ship="" sont="" span="" src="%5C" station="" strike="" style="" sud="" suisse="" sur="" table="" td="" te="" thon="" tirs="" toujours="" transport="" trapped="" troit="" trole="" tv="" ue-lait:="" un="" une="" update:="" usa:="" var="" veulent="" victime="" vision="" visions="" voie="" who="" width="\"><ejs_mv3_largeur) .style.bottom="ejs_mv3_cursor;" ejs_mv3_cursor="" ejs_mv3_mode="1;" script="">

    Cuba se prépare à l'arrivée éventuelle de la marée noire sur ses côtes

    LA HAVANE - Cuba prend toutes les mesures pour faire face à une possible contamination de ses côtes par la marée noire s'écoulant depuis deux mois dans le golfe du Mexique, ont annoncé mardi les autorités cubaines.

    "Nous nous préparons, nous prenons toutes les mesures... la préparation est continue tout comme la vigilance (...) pour la population vivant dans les zones pouvant être affectées", a déclaré à la presse le chef de la Défense civile, le général Ramon Pardo.

    En marge d'une conférence internationale sur les Désastres naturels, le général cubain a souligné que si les courants marins déviaient, les côtes cubaines pourraient être affectées par la marée noire, deux mois après le naufrage d'une plate-forme pétrolière exploitée par la compagnie britannique BP au large de la Louisiane.

    Qualifiée par le président Barack Obama de pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis, la marée noire souille une partie des côtes méridionales des Etats-Unis et des boulettes de goudron ont été retrouvées sur des plages de Floride, à environ 170 km au nord des côtes cubaines.

    "A Cuba, il y a déjà eu de petites fuites provenant de tankers, mais nous n'avons aucune expérience pour une fuite de cette ampleur", a déclaré le vice-ministre de la Défense, le général Ramon Espinosa, également membre du Bureau politique du Parti communiste.

    Le général Pardo a souligné l'aide technique apportée à l'île communiste par la compagnie pétrolière d'Etat vénézuélienne PDVSA pour faire face à cette possible marée noire.

    Quant aux Etats-Unis, qui avaient rapporté en mai avoir des contacts "de travail" avec Cuba sur la marée noire, "il se peut que certaines de nos organisations leur aient demandé des informations", a dit le général Espinosa sans plus de précisions.

    Les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques formelles depuis 1961.

    Les côtes septentrionales de Cuba sont le berceau d'un écosystème fragile et abritent des stations balnéaires attirant de nombreux touristes, source de revenus essentielles pour l'île communiste.

    <org idsrc="ISIN" value="GB0007980591">BP</org>

    (©AFP / 15 juin 2010 20h11)

    lundi, 14 juin 2010

    Marée noire et fonds de pension

    A l’heure où nous interrogeons sur la réforme de notre système de retraites, l’affaire BP est éclairante. La menace brandie par l’administration américaine de demander la suspension du versement des dividendes, voire sa mise sous séquestre afin d’alimenter un fonds dédié à la dépollution, affole le gouvernement britannique en plus d’inquiéter la bourse. Car les retraites des britanniques pourraient en pâtir.

    Faire dépendre la subsistance des retraités de la performance des entreprises dans lesquelles leur épargne a été investie est chose périlleuse. Si on peut se laisser aller à jouer sa prime au casino, on hésite normalement à y risquer son salaire…

    Ce sont ces mêmes fonds qui, désireux de diversifier leurs actifs, ont contribué à développer le private equity (investissement dans le capital de sociétés non cotées) en plaçant leurs liquidités au sein de fonds d’investissement. 

    Mais comment en vouloir aux paisibles retraités de l’autre bout du monde ? Si votre entreprise, placée sous LBO (en passant, les fonds de LBO devraient verser une rente aux descendants de Reagan pour avoir largement pesé dans la déductibilité fiscale des intérêts et avoir ainsi promu les montages à effet de levier, mais bref), se restructure pour générer un résultat à deux chiffres, ils n’y sont pour rien, directement. Mais ils en profitent, indirectement.

    On dira qu’il faut bien des actionnaires, et que d’autres agiraient de même. Pas évident. Encore une fois, si le rendement dégagé par ces actifs n’était pas destiné à assurer la subsistance de retraités mais seulement à permettre aux riches de le devenir davantage (et ils le deviennent effectivement : d’après un article récent des Echos, le nombre de millionnaires a cru de 14 % dans le monde depuis l’année dernière, ceci faisant dire au BCG qu’un remarquable « come-back de la richesse privée » était à l’œuvre…), nous aurions moins de réticence à leur faire payer l’addition. 

    Toute l’essence du capitalisme est là : dans le choix impossible auquel il nous confronte dans cette affaire comme dans toutes les autres. Faut-il saigner BP et léser d’innocents retraités ? Mais les enfants de Louisiane, qui auraient bien aimé se baigner cet été, ne le sont-ils pas, innocents ? Et la faune aquatique ?

    Dans d’autres situations, d’autres dilemmes : faut-il accepter de diminuer nos salaires ou de fermer notre usine ? Faut-il préserver l’environnement ou l’emploi ?...

    Dans quelle mesure ces dilemmes sont-ils construits ? Je n’en sais rien pour être honnête, mais en tout cas, ils nous privent de nos choix.

    BP engage des conseillers, dément l'option d'une faillite

    Marée noire aux États-Unis

    L'une des pires marées noires de l'histoire des États-Unis menace les côtes de la Louisiane. Suivez le développement de cette «catastrophe nationale» et ses conséquences désastreuses pour l'environnement. »

    Le gouvernement met la pression sur BP pour... (Photo: AP)

    Agrandir

    Le gouvernement met la pression sur BP pour qu'il paie non seulement le nettoyage du littoral mais indemnise également tous les travailleurs de la région du Golfe du Mexique.

    Photo: AP

    Agence France-Presse
    New York

    Le géant pétrolier britannique BP a engagé les banques Goldman Sachs et Credit Suisse ainsi que le fonds d'investissement BlackStone pour le conseiller face aux pressions auxquelles il est soumis depuis la marée noire, ont rapporté lundi le New York Times et la chaîne Fox Business.

    Un porte-parole de BP aux États-Unis n'a pas confirmé à l'AFP cette information, affirmant que le groupe ne souhaitait pas dévoiler «qui le conseille ni sur quoi».

    Une source proche du dossier a confirmé que le fonds Blackstone avait été retenu par BP. Des porte-parole de Blackstone, Goldman Sachs et Credit Suisse n'ont pas commenté ces informations.

    Le New York Times indique dans sa version en ligne que les trois groupes ont été engagés notamment pour aider BP à gérer «les responsabilités financières croissantes» qu'il pourrait être tenu d'assumer dans le sillage de la marée noire.

    Les plaintes se multiplient et le gouvernement américain met la pression sur BP pour qu'il paie non seulement le nettoyage du littoral mais indemnise également tous les travailleurs de la région du Golfe du Mexique dont l'emploi est menacé à cause de la catastrophe.

    Le groupe a déjà dépensé 1,6 milliard de dollars depuis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon le 22 avril, et pourrait avoir à s'acquitter de plusieurs autres milliards de dollars.

    La chaîne spécialisée Fox Business écrit sur son site que les deux banques et le fonds d'investissement ont été retenus pour contrer une éventuelle tentative de prise de contrôle hostile de BP alors que la chute de son action en Bourse le rend vulnérable.

    Le porte-parole de BP aux États-Unis a assuré que c'était faux. «Il n'y a aucune vérité dans les propos qui disent que nous avons engagé des banques avec pour mission de nous défendre» contre d'éventuels raid boursiers hostiles, a-t-il affirmé à l'AFP.

    Fox Business affirme aussi que «l'option d'un dépôt de bilan n'est pas totalement hors de question».

    Une porte-parole du siège britannique de BP a démenti, rappelant qu'en «mars une présentation de BP indiquait que les entrées et sorties de liquidités de BP étaient équilibrées avec un baril pétrolier à 60 dollars». Le baril valait environ 75 dollars mardi à New York.

     

    </ejs_mv3_largeur)></ejs_mv3_menu.length;a++)>

  • Marée noire : encore plus de pétrole récupéré ?

    En ce qui concerne les volumes de pétrole récupérés sur la fuite du puits de BP, les Etats-Unis espèrent faire encore... mieux la semaine prochaine, a déclaré mercredi (9 juin) un responsable de l'administration américaine pour la lutte contre la marée noire, qui souille le golfe du Mexique depuis l'explosion le 20 avril de la plateforme « Deepwater Horizon » à 80 kilomètres des côtes de Louisiane.

    Comment vont-ils procéder ?

    Un appareil supplémentaire, qui sera fixé en fin de semaine prochaine sur l'entonnoir en place, devrait permettre de récupérer jusqu'à 28.000 barils de pétrole par jour, soit 4,45 millions de litres, a déclaré l'amiral des garde-côtes Thad Allen...
    ...Ce dernier avait affirmé mardi que près de 15.000 barils avaient été récupérés au cours des 24 heures précédentes à l'aide de l'entonnoir mis en place à la fin de la semaine dernière. Cet entonnoir est relié par un tuyau à un pétrolier qui mouille en surface et récupère le brut.
    Une quantité indéterminée de pétrole continue à s'échapper dans la mer faute d'étanchéité de l'entonnoir. Le haut responsable des garde-côtes a espéré que BP parviendra à dépasser le seuil des 28.000 barils dès la semaine suivante, afin de ramener "pratiquement à zéro" la déperdition de pétrole. 
     

    TF1-LCI

    Quel est le coût de la marée noire pour BP ?
     
    Selon le géant pétrolier britannique, le coût de la marée noire dans le Golfe du Mexique, provoquée par l'explosion il y a plus d'un mois d'une de ses plateformes pétrolières, est d'environ 1,19 milliard d'euros.
    Cette somme "inclut les mesures de nettoyage et de confinement, le forage de puits de secours, les aides versées aux Etats riverains, les dommages déjà remboursés", et les sommes versées aux autorités fédérales, a expliqué BP. Cette somme inclut également une première tranche de 60 millions de dollars qui servira à financer la construction d'une série d'îles artificielles au large de la Louisiane, pour protéger son écosystème côtier très fragile. BP s'est engagé à verser au total 360 millions de dollars pour la construction de ce chapelet d'îles.

    Le cours de BP s'effondre

    Le cours de BP s'est effondré de plus de 15 % en début d'échanges à la Bourse de Londres jeudi, après avoir chuté dans des proportions identiques la veille à Wall Street, les investisseurs s'inquiétant de plus en plus de l'impact de la marée noire sur le groupe pétrolier.

    Des plateformes quittent le golfe du Mexique
      
    Les compagnies pétrolières, qui interviennent dans le golfe du Mexique, vont retirer des plateformes de prospection de cette zone à cause de la prolongation du moratoire imposée par l'administration américaine sur le forage en eaux profondes à la suite de la marée noire. "Trois plateformes sont déjà parties ou sont en train de partir du golfe du Mexique" a indiqué Chett Chiasson, directeur du port de Port-Fourchon (Louisiane), auquel est rattachée 90% de l'activité de forage pétrolier en eaux profondes dans le golfe. "Si ce moratoire dure six mois, ces exploitants de plateformes et ces compagnies pétrolières n'auront d'autre choix que de s'en aller ailleurs" a-t-il dit.

    Le 27 mai dernier, le président américain Barack Obama a décidé de prolonger l'interdiction d'octroyer des permis de forages pétroliers en haute mer de six mois supplémentaires, jusqu'à fin novembre. Ces trois plateformes faisaient partie des 33 plateformes de prospection pétrolière en eaux profondes - qui creusent au delà de 333 mètres sous la surface de la mer - à l'arrêt au large des côtes américaines.

    Des problèmes de santé liés à la marée noire

    Plus de 70 personnes ont jusqu'à présent eu de problèmes de santé en Louisiane (Etats-Unis) en lien avec la marée noire, ont indiqué mercredi les autorités sanitaires de cet Etat du sud.
    Les symptômes sont les suivants : gorge irritée, toux, difficultés respiratoires, irritation des yeux, nausée, douleurs dans la poitrine et maux de tête.
    Cinquante d'entre elles officiaient sur des plateformes pétrolières ou prenaient part aux opérations de nettoyage de la marée noire, selon le département de la Santé et des Hôpitaux de Louisiane. Ce rapport indique que 30 autres ont signalé ces symptômes après avoir été exposées à du pétrole émulsifié et à des produits chimiques dispersants. Huit personnes, toutes travaillant sur des plateformes ou aux opérations de nettoyage, ont été hospitalisées pour des problèmes liés à la marée noire

    Les premières flaques de pétrole
 sur les côtes américaines, le 18 mai 2010.

    Un ultimatum lancé à BP

    Selon les autorités américaines, BP a trois jours pour faire la lumière sur ses projets de colmatage de la fuite de pétrole et lui ont demandé de récupérer plus de pétrole.
    "BP doit faire état de ses plans concernant ses initiatives parallèles, continues et alternatives de récupération du pétrole, et notamment mettre en place un échéancier dans les 72 heures après la réception de ce courrier" écrit le contre-amiral des garde-côtes, James Watson.
    De son côté, l'amiral Thad Allen demande au patron de BP, Tony Hayward, "plus de détails et de transparence". 

    petrole 
offshore plateforme forage

    Les forages en mer vont se poursuivre

    Le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar, a assuré que les forages dans le golfe allaient se poursuivre, mais de "façon plus sûre".
    "Nous avons mis le bouton pause afin de nous assurer que si nous continuons le forage en mer, cela puisse être fait de façon à protéger les gens et l'environnement".
    Il a évoqué une nouvelle batterie de mesures de sécurité, notamment au niveau de la consolidation des puits par le béton et de la sécurité des plateformes.
    Le golfe du Mexique compte actuellement 3.600 structures de forage pétrolières et gazières et 700 puits sont, comme celui de la plateforme « Deepwater Horizon », forés à environ 1.500 mètres de profondeur, selon des chiffres donnés par la commission.

    Marée noire: l'opposition avertit Obama

    AFP
    10/06/2010 | Mise à jour : 19:42 Réagir

    Un haut responsable républicain a mis en garde le président américain Barack Obama contre l'idée d'exploiterla marée noire qui souille le golfe du Mexique pour promouvoir au Congrès une législation que cet élu qualifie "d'impôt national sur l'énergie". Le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, a dit à M. Obama qu'une majorité d'élus de tous bords s'opposaient au projet de loi à la chambre haute, même si le président insiste sur le fait que la marée noire illustre la nécessité de se débarrasser des énergies fossiles.

    "Nous sommes parfaitement disposés à travailler avec l'administration sur un texte de loi qui puisse être adapté, en lien direct avec la marée noire" dans le golfe du Mexique, a dit M. McConnell après une rencontre entre M. Obama et des responsables démocrates et républicains.

    Mais il a mis en garde le président contre le fait "de se saisir de la marée noire du golfe et de l'utiliser en quelque sorte comme une justification pour voter un impôt national sur l'énergie, appelé échange d'émissions à la Maison Blanche". La semaine dernière, Barack Obama avait promis de rallier des élus du Sénat à sa loi sur l'énergie et le climat, dont la nécessité a été mise en évidence selon lui par la "catastrophe" de la marée noire.

    ETATS-UNIS / ROYAUME-UNI / PETROLE - 
    Article publié le : jeudi 10 juin 2010 - Dernière modification le : jeudi 10 juin 2010
     
    La marée noire fait couler l’action de BP

    Le titre de BP s’est effondré de plus de 15% jeudi 10 juin à la 
Bourse de Londres.

    Le titre de BP s’est effondré de plus de 15% jeudi 10 juin à la Bourse de Londres.

    RFI

    Après la levée de boucliers des autorités américaines, c’est au tour des investisseurs de sanctionner le géant pétrolier. Le titre de BP s’est effondré de plus de 15% jeudi 10 juin à la Bourse de Londres. La veille, il avait chuté dans des proportions identiques à Wall Street.Les investisseurs s’inquiètent de l’impact financier de la marée noire sur la compagnie britannique, qui pourrait se chiffrer en dizaine de milliards de dollars. Ils redoutent de plus en plus que BP ne soit contraint de suspendre le paiement de dividendes à ses actionnaires.

    Face aux craintes des investisseurs, le groupe BP se veut rassurant. Le géant pétrolier britannique a affirmé jeudi 10 juin ne voir « aucune raison » justifiant l'effondrement de son cours à Wall Street et a insisté sur sa bonne santé financière. Pourtant, depuis l’explosion d’une de ses plateformes pétrolières le 20 avril dernier, BP prend l’eau.

    La compagnie britannique a estimé que la marée noire lui avait déjà coûté près de 1,43 milliards de dollars. Le groupe a au passage répété qu'il était impossible d'évaluer l’addition finale de cette catastrophe. Mais plusieurs analystes la chiffre déjà en dizaines de milliards de dollars. Une facture qui pourrait s’alourdir dans les prochains mois. L’administration du président américain Barack Obama a demandé mercredi 9 juin à la compagnie britannique de verser des compensations aux milliers de salariés du secteur pétrolier, privés de travail. Une annonce qui renforce l’inquiétude des investisseurs dont certains craignent la faillite du groupe.

    Une pression croissante des autorités américaines

    Le géant BP fait face à une pression croissante des autorités américaines qui lui ont lancé mardi 8 juin un ultimatum. Le groupe dispose de trois jours pour présenter en détail ses projets de colmatage. Depuis le début de la semaine, la pose d’un entonnoir sur la fuite a accéléré la récupération du brut mais une quantité indéterminée de pétrole continue de s'échapper dans la mer. En fin de semaine prochaine, un appareil supplémentaire devrait être fixé sur l'entonnoir pour récupérer jusqu'à 28 000 barils de pétrole par jour, soit 4,45 millions de litres, a expliqué le groupe pétrolier.

    Une campagne de communication offensive sur internet

    Pour contrer la critique, BP a décidé de mener une campagne de communication offensive sur internet. Une manière de focaliser le débat sur ses tentatives de colmatage et non sur les conséquences désastreuses de l’explosion de sa plateforme pétrolière. Pour « aider » les curieux en quête d’information sur le web, la compagnie a acheté des mots clés comme « marée noire » aux principaux moteurs de recherche (Google, Bing et Yahoo), ce qui permet de diriger les internautes vers son site. Cette nouvelle opération de communication a bien sûr un prix. Mais en ce qui concerne la communication, BP n’hésite pas à la dépense : depuis le début de la crise, la compagnie a investi 50 millions de dollars en spots publicitaires télévisés. Des coûts supplémentaires qui ne devraient pas rassurer les investisseurs.

     

    Marée noire: BP a déjà dépensé 1,43 milliard de dollars mais va accélérer les indemnisations

    LA NOUVELLE-ORLEANS (AP) — Le groupe pétrolier BP a vu son cours chuter en bourse jeudi alors qu'il affirme avoir déjà dépensé environ 1,43 milliard de dollars (1,18 milliard d'euros) pour tenter d'endiguer la marée noire dans le golfe du Mexique. Il a accepté d'accélérer l'indemnisation des victimes, selon le gouvernement américain.

    British Petroleum, qui a gagné plus de 16 milliards de dollars (13,23 milliards d'euros) l'an dernier, précise dans un communiqué que la somme de 1,43 milliard comprend les premiers 60 millions prévus pour un projet de construction de six îles artificielles destiné à protéger la Louisiane.

    Le cours de BP a plongé jeudi à Londres, perdant jusqu'à 11% pour atteindre son niveau le plus bas depuis 13 ans à l'ouverture de la bourse, avant de regagner un peu de terrain. Le titre a perdu environ la moitié de sa valeur boursière depuis le début de la catastrophe causée par l'explosion d'une plate-forme dans le golfe du Mexique le 20 avril.

    BP se retrouve pris entre ses actionnaires, quelque 18 millions de Britanniques qui détiennent une participation directe ou par le biais de fonds de pension, et une partie de la classe politique américaine, qui exige que le groupe renonce à verser des dividendes pour indemniser plus généreusement les entreprises et salariés frappés par la marée noire ou ses conséquences.

    Les investisseurs s'inquiètent notamment de ce que le président Barack Obama a suggéré que BP devrait prendre en charge les allocations de chômage versées aux milliers de travailleurs du pétrole privés d'activité par le moratoire de six mois sur le forage en haute mer. Le groupe s'est voulu rassurant en affirmant jeudi avant l'ouverture de la bourse à Londres que sa situation financière restait forte. De nombreux analystes partagent cet avis.

    Selon ses services, le Premier ministre britannique David Cameron discutera de la situation avec M. Obama lors d'un entretien téléphonique prévu ce week-end.

    En ce qui concerne l'indemnisation des victimes, Tracy Wareing, du bureau du Commandement national des interventions (National Incident Command office), a déclaré à la presse à Washington qu'un accord avait été trouvé lors d'une réunion mercredi avec le PDG de BP, Tony Hayward, et d'autres dirigeants du groupe.

    Les responsables gouvernementaux ont exprimé leur "inquiétude" au sujet des délais de paiement de BP aux entreprises de la côte du golfe en particulier, a précisé Mme Wareing. Le groupe aurait accepté de modifier sa procédure. AP

    st/v479-581

     

    Marée noire: plus de 70 personnes malades en Louisiane

    (AFP) – Il y a 22 heures

    WASHINGTON — Plus de 70 personnes ont souffert à ce jour de problèmes de santé en Louisiane (sud des Etats-Unis) en lien avec la marée noire du golfe du Mexique, ont indiqué mercredi les autorités sanitaires de l'Etat.

    Parmi les personnes ayant signalé des symptômes tels que gorge irritée, toux, difficultés respiratoires, irritation des yeux, nausée, douleurs dans la poitrine et maux de tête, 50 travaillaient sur des plateformes pétrolières ou participaient aux opérations de nettoyage de la marée noire, selon le département de la Santé et des Hôpitaux de Louisiane.

    Ce rapport, mis à jour chaque semaine, indique que 30 de ces personnes ont signalé ces symptômes après avoir été exposées à du pétrole émulsifié et à des produits chimiques dispersants.

    Huit personnes, toutes travaillant sur des plateformes ou aux opérations de nettoyage, ont été hospitalisées pour des problèmes liés à la marée noire. L'ensemble de ces hospitalisations a cependant été de courte durée, "généralement une journée", selon le rapport.

    Par ailleurs, 21 personnes dans le reste de la population se sont déclarées malades, pour la plupart en lien avec des odeurs provenant de la marée noire alors qu'elles se trouvaient chez elles.

    Les données de ce rapport, régulièrement mis à jour depuis l'explosion le 20 avril de la plateforme Deepwater Horizon à 80 km des côtes de Louisiane, entraînant une marée noire toujours en cours, proviennent des urgences hospitalières, des cabinets médicaux et du centre antipoison de Louisiane.

     

    Marée noire - L'ampleur de la fuite réévaluée à la hausse

    HOUSTON, 10 juin (Reuters) - Des scientifiques américains ont estimé jeudi que la fuite sous-marine à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique a pu s'effectuer à un rythme atteignant 40.000 barils par jour avant que la compagnie BP parvienne à cisailler la colonne montante du puits le 3 juin.

    Cette évaluation, présentée par Marcia McNutt, directrice du Centre américain de veille géologique (USGS), est nettement supérieure à l'évaluation précédente qui faisait état d'une fourchette comprise entre 12.000 et 19.000 barils par jour.

    Selon l'USGS, la fuite était au minimum de 20.000 barils par jour et au maximum de 40.000 avec une moyenne comprise entre 25 et 30.000.

    (Chris Baltimore et Kristen Hays; Pierre Sérisier pour le service français)

    ((Service Informations générales. Tel: 01 49 49 53 34. paris.newsroom@reuters.com. Reuters Messaging: pierre.serisier.reuters.com@reuters.net))

    Marée noire : le secteur pétrolier tremble

    Mots clés : Pétrole, Bourse, ETATS-UNIS, FRANCE, Barack Obama, Total, HALLIBURTON CO, BP PLC, TECHNIp, CHEVRON, CONOCOPHILLIPS

    Par Marine Rabreau
    10/06/2010 | Mise à jour : 11:36 Réactions (29)


    Crédits photo : AFP

    La marée noire fait plonger BP en Bourse, et entraîne avec elle tout le secteur pétrolier. Un durcissement des règles de l'exploration off-shore se fait sentir. ExxonMobil, Chevron, Halliburton, Total, Technip... toutes souffrent, sauf Bureau Veritas.

    Barack Obama veut «botter les fesses» de BP. Les investisseurs en Bourse lui donnent une claque monumentale. Les conséquences de l'explosion de la plate-forme DeepWater Horizon au large des côtes américaines le 20 avril dernier, à l'origine de la marée noire la plus grave du monde, sont très lourdes pour le secteur pétrolier.

    Les entreprises tremblent à l'idée que les autorités donnent prochainement un tour de vis aux règles d'exploration en mer. Pourtant, sous les fonds marins repose un cinquième des réserves d'or noir.

    Alors que BP coule à la Bourse de Londres et à Wall Street - où la compagnie est également cotée -, les géants de l'or noir sont tirés par les pieds. Depuis l'explosion de la plate-forme au large des côtes américaines survenue le 20 avril dernier, l'américain ExxonMobil - la plus grosse capitalisation boursière de Wall Street - a abandonné 15%, et ses compatriotes ConocoPhillips et Chevron ont lâché respectivement 12,5% et 15%.

    Aux Etats-Unis, les parapétroliers sont aussi à la peine. A l'instar de Halliburton et Transocean qui ont chuté de 31% et de 54% ! A noter que ces deux compagnies, qui s'occupaient de gérer la consolidation des puits et de la plateforme, sont impliquées dans la catastrophe. D'ailleurs, dans le cadre de l'enquête civile et pénale lancée le 2 juin par le ministre de la Justice américain, Eric Holder, les deux sociétés, avec BP, ont été sommées de conserver les archives liées à l'accident.

     

    L'onde de choc atteint la Bourse de Paris

    En France, Total n'échappe pas à la contagion : le cours en Bourse du groupe le plus lourd sur le CAC 40 a trébuché de 14% depuis l'accident.

    Les parapétrolières souffrent énormément aussi, comme Technip, spécialiste des projets clés en main pour des entreprises du secteur pétrolier,qui a dégringolé de 24%. Vallourec, le fabricant de tubes sans soudure, a cédé 9%.

    De son côté, Schlumberger a dévissé de 7,2%.

     

    Les gagnants d'une réforme

    La catastrophé écologique historique que sont en train de vivre les Etats-Unis devrait se traduire par un renforcement des réglementations. «Les sociétés de certification devraient en tirer parti», estiment les analystes de Natixis, qui pensent que «Bureau Veritas paraît le plus à même d'en profiter», car la société est très impliquée dans le contrôle des installations offshore en amont.

    Alors que le broker a relevé ce jeudi son objectif de cours sur Bureau Veritas de 38 à 39 euros, les actions s'adjugent 0,8% à 44,9 euros vers 10h30, alors que le marché s'inscrit en baisse de 0,1% à 3442 points. Depuis le 20 avril, les actions Bureau Veritas ont gagné 6,2%.





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique