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Par le traversier le 30 Mars 2011 à 22:50
Fred Pellerin à La Rochelle
La salle de spectacle de la Coursive était pleine, ce vendredi 25 mars 2011, dont une bonne délégation de Pays Rochelais-Québec, régionale de France-Québec.
Du brouillard dans la salle de spectacle (le Saint-Laurent ou la Charente, c'est le même brouillard). Des projecteurs pour mettre en valeur le brouillard (et éventuellement l'artiste). Une chaise, une guitare, une mandoline, un harmonica, un verre d'eau, un micro sur pied. Tout cela a l'air immense, mais c'est un effet d'éclairage.
L'artiste arrive - pantalon carreauté, tee-shirt à manches longues ou sweat-shirt léger (pas facile à définir, peu importe). Et on se trouve transporté, en une fraction de seconde, dans l'ambiance surréaliste d'un Québec de contes, très humains, où l'amour des gens n'est pas supplanté par la moquerie du conteur. Et on entend parler de choses et d'autres :
l'arbre fourchu avec sa branche de la vie et sa branche de la mort, le panier de pommes, les dentiers, le charnier (où les morts passent l'hiver au frais), la bécosse.
Et de gens et d'autres :
le coiffeur (artiste capillaire à l'art fluctuant), le curé neuf, la Stroop (l'extraordinaire madame extralucide), la belle Lurette...
Cela ne vous dira rien si vous n'écoutez pas, en vrai, Fred Pellerin, qui manie la langue avec encore plus de fantaisies de conjugaisons et d'accords que dans le québécois authentique !
Deux semaines en France et retour au Québec pour Fred, à Saint-Elie de Caxton, en Mauricie, superbe région (où l'on trouve notamment le lac du Caribou, en remontant au nord de Saint-Elie...)
AlCaribou
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Par le traversier le 20 Mars 2010 à 08:41
PARTIR POUR QUÉBEC AVEC CINÉ-PASSION 17
L’association Val de Boutonne-Louisiane-Québec était partenaire, cette année encore, de Ciné-Passion en ce dimanche 7 mars à Saint-Jean-d'Angély au cinéma Éden.
Le thème de cette année était : « Partir pour Québec ». La séance a été présentée par Claire Beunat, gérante de la salle.
En première partie, le conteur Robert Amyot nous a régalés avec son spectacle « la dent du loup ».
« Nous sommes au Québec, et c'est la nuit. Au retour d'une noce, un raccourci par la forêt s'impose… et tout commence. L'enfant devient le héros de l'aventure et part à la rencontre : d'Indiennes cent fois plus jolies que Pocahontas, de chansons à répondre rythmées, de percussions iroquoises, d'énormes cornemuses faites pour mener les loups, de la flore et la faune sauvage du Québec, de sa gastronomie de trappeur. »
(source : http://www.amyot-le-conteur.com/)
Voilà un prétexte pour nous emmener dans le monde de la forêt québécoise, mais aussi pour rencontrer les kippernappers (lutins gallois) transplantés par magie de l’autre côté de l’Atlantique.
Ambiance québécoise assurée, avec la saveur de la langue aux expressions si poétiques, mais aussi la culture amérindienne, la faune : il est question de la « bête puante », la mouffette tant redoutée de tout québécois, des colibris qui viennent passer l’été dans les Laurentides. Le sens de la fête dans la cabane à sucre, les chansons à répondre, l’instrumentarium traditionnel, les bonheurs simples de ceux dont la vie est dure.
Robert Amyot est issu d’une famille québécoise où, depuis le début du dix-septième siècle, chanter et « musiquer » font partie du quotidien. Fasciné par la France de ses ancêtres, il fut tout à fait naturel pour lui d’en venir à jouer, à "sonner" de la grande cornemuse bourbonnaise, celle décrite par George Sand…
Il vit actuellement dans les Alpes. Comme tout québécois, il recherche ses racines, irlandaises, écossaises, galloises et françaises. Il découvre Saint-Jean-d'Angély et qu’un de ses ancêtres en est parti pour s’installer en Nouvelle-France.Au moment de l’entr’acte, l’association Val de Boutonne-Louisiane-Québec propose un apéritif québécois typique, le caribou (cocktail à base de vin, bourbon, sirop d’érable, épices), le temps d’une exposition photos pour donner une idée « visuelle » de cet immense pays qu’est le Québec.
C’est l’occasion d’échanges au niveau du public. Ca discute ferme autour du verre. Certains y retrouvent des souvenirs, d’autres découvrent un pays inconnu pour eux.
Ambiance chaleureuse et instructive pour tous.
La deuxième partie est cinématographique, avec la diffusion d’un film québécois de 2009 réalisé par Ken Scott, « Les doigts croches ».
Synopsis
Pour perpétrer le « vol du siècle », Charles recrute les copains avec qui il a fait les 400 coups. Le soir du vol, la police rapplique et ils doivent rapidement procéder au plan B : ils se feront prendre, sauf l'un d'entre eux qui se sauvera avec 2 millions de $ canadiens.
À leur sortie de quatre années prison, les voleurs sont estomaqués d'apprendre qu'ils recouvreront leur argent à deux conditions : ils doivent marcher 830 kilomètres, imitant les gens qui font le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, et doivent surtout avoir changé. Ces éternels délinquants devront, pour la première fois de leur vie, déployer de véritables efforts pour devenir d'honnêtes citoyens.
(Source : Wikipédia)
L’histoire se passe essentiellement en Espagne sur les routes de Saint-Jacques de Compostelle et non au Québec, mais impossible de s’y tromper : le style, l’accent et la langue sont bien là.
Flonigogne
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Par le traversier le 13 Décembre 2009 à 18:03
SEPT CORBEAUX VOLENT AU-DESSUS DE BIGNAY
ou SOIREE CONTES A BIGNAY AVEC ROBERT SEVEN-CROWS
Bignay est un village charentais quelque part en Saintonge, entre Saint-Savinien et Saint-Jean-d'Angély.
Sa chapelle romane fera un jour l’objet d’un article. Et nous aurons l’occasion de reparler de ce village partenaire de notre association.
Joël Touzet, le maire, nous accueille à nouveau. Il y a quelques mois, c’était pour le concert de Jean-Guy Deraspe et Red Mitchell.
Cette fois-ci, c’est une soirée contes amérindiens qui est proposée au public. Une cinquantaine de personnes, dont une quinzaine d’enfants, a répondu à l’appel.
Bob Bourdon, dit Robert Seven-Crows, est a’tukwewinu, ce qui veut dire conteur traditionnel de sa nation. Il est fils d’une mère micmac de Gaspésie et d’un père métis illinois de la nation Kaskaskia. Il vit à quatre heures au nord de Montréal, à l’orée de la forêt, sur les berges de la rivière au lièvre. Il a toujours baigné dans la musique, et a commencé à jouer de guitare tout enfant, avec son grand-père et ses oncles, en Gaspésie. Il a commencé par la musique Country et le Rythm and Blues.
En se présentant, il fait tomber quelques clichés concernant les indiens. Des cheveux noirs ? Non, il est blond aux yeux bleus. Des plumes sur la tête ? Vous imaginez, d’aller en forêt avec des plumes sur la tête ? Des rubans rouges en travers du front ? C’est une invention des studios de cinéma de Hollywood pour tenir les perruques des comédiens ! Des franges aux vêtements ? Là aussi, imaginez les déplacements en canot ou en forêt… Non, les indiens n’ont pas forcément les cheveux noirs de corbeau, même quand on s’appelle « Sept Corbeaux », et leurs tenues vestimentaires sont adaptées à leur habitat en forêt au bord de lacs et de rivières.
Robert Seven-Crows n’est pas seulement conteur et musicien. Il est aussi éducateur. Avec sa compagne, Joan Pawnee, il œuvre, dans le cadre de la "Kumik Elders Lodge" du Ministère des Affaires Indiennes et du Nord du Canada, auprès de la population autochtone et dans les prisons, et en France en partenariat avec le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Joan Pawnee Parent est de la nation Métis/Nipissing ; elle est herboriste traditionnelle, et auteur de contes. La veste que Robert porte ce soir a été conçue et cousue dans une structure de réinsertion, en France.
Devant le nombre d’enfants présents ce soir, Robert décide de modifier le programme. Il ne nous racontera donc pas « les contes au son du tambour », s’adressant plutôt aux adultes mais « les contes du Calumet Wabanaki ».
Au fil des contes, nous découvrons Wuchosen, L’aigle du vent… Lûnsûm le premier chien, qui devient grand comme un orignal… L’oiseau tonnerre, Kagtukwag, le monde des géants, la légende de l’attrapeur de rêves… ainsi que le voyage de Kwé, Kwé et Mulgtess.
Le tambour et les airs traditionnels ponctuent les récits. La sagesse des anciens est honorée avec les interventions de la KoumKoum qui connaît les herbes sauvages (s’agit-il de Joan Pauwnee ?)
Ces histoires sont prétextes à une approche de la culture traditionnelle amérindienne. Les enfants, comme les plus grands, sont emportés par la magie du conte.
L’humour ne manque pas, et nous apprenons comment les femmes s’habituent à supporter leur homme, même quand il est devenu un moyen-moyen-beau-bonhomme !
Une soirée riche qui nous transporte dans la culture amérindienne micmac, mais surtout la rencontre avec un homme généreux avant d’être musicien et conteur.
La Maudite et l’Eau bénite pour arroser la tarte au sucre et les merveilles sauront trouver leurs amateurs avant de clore le chapitre.
C’était une première rencontre avec des enfants. Notre vœu est que maintenant des liens se nouent entre des écoles de Saintonge et de Lanaudière. A vous, les profs, de profiter de l’opportunité qui vous est offerte d’entamer des échanges culturels entre nos deux cultures. Les enfants sont partants, nous l’avons vu ce soir. Et vous ?
Notons la présence ce soir d’Elise Boucher de Gonzague, chanteuse amérindienne abénakise qui reviendra prochainement parmi nous pour une prochaine manifestation. Flonigogne
Le site d'Elise Boucher de Gonzague
Pour se souvenir de la soirée contes du 11 décembre à Bignay, la diffusion de l'entretien avec Robert Seven-Crows est sur RCF
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