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    Les sinistrés de Xynthia taguent leur désespoir

    Les habitants des "zones noires" décrétées inhabitables en Charente-Maritime écrivent leur désespoir sur les façades de leurs maisons

    Les sinistrés des zones déclarées inhabtitables ont tagué leur 
mécontement sur les murs de leurs maisons|| Couillaud Pascal Les sinistrés des zones déclarées inhabtitables ont tagué leur  
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mécontement sur les murs de leurs maisons|| AFP JEAN-PIERRE MULLER Les sinistrés des zones déclarées inhabtitables ont tagué leur  
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mécontement sur les murs de leurs maisons|| AFP JEAN-PIERRE MULLER

    Les sinistrés des zones déclarées inhabtitables ont tagué leur mécontement sur les murs de leurs maisons
    ( Couillaud Pascal)

     
     
     
    Les sinistrés des zones déclarées inhabtitables ont tagué leur  
mécontement sur les murs de leurs maisons|| AFP JEAN-PIERRE MULLER
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mécontement sur les murs de leurs maisons|| AFP JEAN-PIERRE MULLER
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    mpête Xynthia du 28 février, la colère des sinistrés des Boucholeurs et d'Aytré, en Charente-Maritime, s'écrit en tags sur les murs de leurs maisons. 

    Aux Boucholeurs, la coiffeuse Olivia a barré sa porte d'un panneau clamant ironiquement: "Ici on rase gratis".

    A quelques rues de là, l'ironie laisse la place à la franche colère dans un grand tag bleu occupant tout un mur: "Pour être au bord de la route, cette maison doit être rasée", avec à suivre, en guise de signature, "le préfet".

    A Aytré, dans l'agglomération de La Rochelle, où quarante maisons sont classées en "zone noire", la route de la plage est également désormais balisée d'inscriptions signées pour la plupart de l'association de défense des intérêts des victimes de Xynthia (Div-X).

    "Monsieur le président Sarkosy (sic), d'autres solutions existent que détruire nos maisons. Entendez-nous!", clame un message écrit sur un portail. "Nous ne partirons pas sans nous battre, des solutions existent pour protéger les maisons et nous permettre de rentrer chez nous", ajoute un autre, peint sur un mur, résumant la position d'habitants décidés à rester chez eux.

    Sur sa maison, la présidente de l'association, Marie-Olivia Rocca, rappelle également dans un autre tag qu'"ici, vivaient un couple, un petit garçon, une petite fille" et qu'"ils aimeraient revenir". 

    "Nous sommes en colère, un permis de construire c'est un permis de vivre (...) On va détruire nos maisons, et dans 5 ans des promoteurs vont vendre nos terrains à des gens qui y construiront des maisons à étage parce que la loi aura changé", dénonce-t-elle.

     

    Mobilisation pour la côte

     

      Le groupe de Saint-Jean-des-Sables.  PHOTO BERNADETTE JACQUET

    Le groupe de Saint-Jean-des-Sables. PHOTO BERNADETTE JACQUET

    Cette année, le nettoyage de la côte d'Angoulins a été une opération Littoral propre de plus grande envergure, avec les conséquences du passage de la tempête Xynthia. Elle était organisée par la municipalité, samedi, avec le concours des habitants.

    Plus de 300 Angoulinois - soit trois fois plus que lors des années précédentes - ont agi en écocitoyens. Trois groupes se sont répartis la tâche en partant de Saint-Jean-des-Sables ou de la Platère pour converger vers celui du port du Loiron.

    Dans une ambiance bon enfant, les bénévoles ont ramassé de tout : ferraille, plastiques, papiers, canettes et du matériel d'ostréiculture, poches et collecteurs. Les détritus étaient évacués par des tracteurs avec leur remorque d'une contenance d'environ 16 mètres cubes. À Saint-Jean-des-Sables, en à peine dix minutes, la remorque était pleine.

    Cette matinée ensoleillée s'est terminée par un déjeuner de grillades, offert par la municipalité qui a vivement remercié les participants de toutes générations.

    Tempête Xynthia : les sinistrés vont bloquer le pont de l'île de Ré, samedi

    Le collectif regroupant les associations des communes victimes de Xynthia appelle les sinistrés à venir défiler, vêtus de blanc .

      La semaine dernière, ils s'étaient rassemblés devant la 
préfecture ; cette semaine, ils iront sur le pont.  Photo Xavier léoty

    La semaine dernière, ils s'étaient rassemblés devant la préfecture ; cette semaine, ils iront sur le pont. Photo Xavier léoty

     

    Le collectif qui regroupe toutes les associations de sinistrés de Charente-Maritime a décidé d'organiser « un défilé en cortège » sur le pont de l'île de Ré, samedi matin. Un rassemblement est prévu à 10 h 30 au Belvédère, au pied du pont en somme, pour un départ en direction de Rivedoux à 11 heures. Les manifestants sont appelés à se vêtir de blanc.

    « Intolérable »

    « On réclame moins d'arbitraire, plus d'équité, plus de réalisme et plus d'humanité », explique Thierry Demaegdt, président de l'association de Charron. Qui ajoute : « Il y a une semaine, le ministre Jean-Louis Borloo est venu pour nous apaiser, en parlant de « malentendu ». Mais, depuis une semaine, nous n'avons rien vu venir. Nous considérons cet immobilisme intolérable et inacceptable. C'est un manque de considération pour les sinistrés. Notre idée est donc de nous rappeler au bon souvenir des pouvoirs publics. »

    « Nous regrettons le manque d'information qui persiste. M. Apparu s'est engagé dimanche soir sur France 3, dans l'émission « 7 à voir », à rendre publiques les expertises techniques sur lesquelles est basée toute la procédure actuelle. Nous les attendons toujours…. Nous déplorons la volonté du gouvernement de persister dans une logique autoritaire et d'agir sans discernement. Les mesures de diminution du risque, du renforcement des protections ont-elles été étudiées ? Il ne semble pas… », souligne, pour sa part, une autre présidente d'association, Marie-Olivia Rocca (Aytré). Et de poursuivre : « Notre volonté n'est pas de nuire mais bien de faire entendre notre voix et notre colère face à cette situation ubuesque. »

    Un point commun

    Rappelons que ce collectif regroupe les associations de Charron, Fouras, les Boucholeurs (communes de Châtelaillon et d'Yves), de Boyardville (commune de Saint-Georges-d'Oléron et de Saint-Pierre-d'Oléron), de Loix-en-Ré et de La Flotte, d'Aytré, de Port-des-Barques.

    D'une commune à l'autre, les problèmes sont sensiblement différents en fonction de la topographie des lieux, de l'ampleur du désastre et des zones différemment coloriées. Et, dans chaque commune, certains sinistrés sont disposés à négocier leur maison alors que d'autres veulent absolument la conserver.

    Mais, pour l'heure, le collectif reste soudé avec le souci de respecter « les contraintes et les engagements de chaque association ». De toute façon, une préoccupation commune les réunit : « Obtenir enfin davantage d'écoute. »

    Quentin écrit à Borloo

    Par ailleurs, le député UMP Didier Quentin vient d'écrire au ministre Jean-Louis Borloo pour attirer son attention sur Boyardville (île d'Oléron). Il se fait l'écho des propos du président de l'association (Olivier Schmit), qui insiste notamment sur le caractère historique de ce port (construit sous Vauban).

    Didier Quentin sollicite « un réexamen bienveillant et diligent des zonages du quartier de Boyardville et de la Perrotine ».

     
     
     
    23 avril 2010 07h35 | Par Raphaël Burgos    

    Du cœur et de la paille

    Un convoi solidaire d'agriculteurs a acheminé 500 tonnes de fourrages aux éleveurs sinistrés

      Chaque éleveur a fourni cinq à six bottes de foin de sa réserve,
 afin de soutenir les agriculteurs charronnais sinistrés.  photo xavier 
Léoty

    Chaque éleveur a fourni cinq à six bottes de foin de sa réserve, afin de soutenir les agriculteurs charronnais sinistrés. photo xavier Léoty

     

    Heureusement, la pluie ne s'est pas attardée sur le trajet du convoi agricole exceptionnel, parti de Beurlay hier, vers 9 heures du matin, pour rejoindre Charron sur les coups de midi. Une destination symbolique choisie par une vingtaine de membres de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et des Jeunes Agriculteurs pour exprimer leur solidarité aux éleveurs sinistrés du nord du département.

    Escortés par les gendarmes, des agriculteurs venus des cantons de Saintes, de Saint-Savinien et de Saint-Porchaire ont conduit - au volant de leur tracteur - des remorques chargés afin de répondre aux besoins de fourrage du mois prochain.

    Mis à part un petit embouteillage à l'arrivée, rue Serpentine, les fermiers se sont organisés très vite pour décharger leur cargaison devant l'exploitation d'Alain Boutet ; deux bouts de terrain dégagés et encore verts vont servir à stocker respectivement les 500 tonnes de paille et de foin.

    Le sel de la terre inquiète

    Les champs des éleveurs locaux n'ont plus de quoi nourrir leurs vaches. Le sel a rongé la moindre herbe à brouter. De plus, les clôtures sont actuellement en cours de réparation par les équipes du parc du Marais poitevin. En attendant, les bêtes sont transportées vers les prés communaux de Courçon ou de Fontenay-le-Comte.

    Certains agriculteurs viennent ici pour la première fois, ils constatent la hauteur d'eau (1, 50 m) qui a inondé les champs voisins. Jean-Paul Julien, représentant des éleveurs à la FDSEA et membre de la Chambre d'agriculture, parle de « l'urgence » pour nourrir les bêtes. « Charron ne dispose pas de terres hautes préservées et la luzerne qui reste n'est pas bonne pour l'ensilage. »

    Jean-François Gaillard, un éleveur charronnais sinistré à 85 %, explique avoir ensemencé à nouveau, la semaine dernière, afin d'assécher la terre. « Même si, cet été, il n'y aura pas de moissons, ce dont nous avons besoin, en plus de ce fourrage, c'est d'une fin de printemps humide qui nourrira les plants en eau douce, contrecarrant les effets du sel. » Un été trop précoce et trop sec condamnerait les semis et empêcherait le redémarrage des cultures d'orge, de maïs et de blé dur.

    Empêcher la mer d'avancer

    « Durant la tempête de 1999, nous avions eu tout l'hiver pour que les intempéries nettoient les sols », déclare cet éleveur.

    Même si les taux de salinité ont baissé depuis le passage de Xynthia, les agriculteurs avouent ne pas savoir ce que cela va donner. Les éleveurs soutiennent également la volonté des habitant sinistrés de conserver leurs maisons vouées à la destruction par les services de l'État. Un combat dont ils se sentent solidaires et aussi victimes, s'il devait échouer.

    « Si les maisons disparaissent, les digues seront-elles entretenues ? Sans protection, nous risquons de vivre encore une fois l'inondation de nos terres et de nous retrouver dans la même situation », s'inquiète Jean-François Gaillard.

     

    Ostréiculture: feu vert de Bruxelles pour l'aide Xynthia


     

    La commissaire euroépenne en charge de la pêche, Maria Damanaki, a donné aujourd'hui son feu vert au plan d'aide de l'Etat aux ostréiculteurs français après la tempête Xynthia. Au lendemain du sinistre, lors d'un déplacement en Charente-Maritime, le ministre de l'Agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire, avait présenté un plan de 20 millions pour soutenir la relance de l'activité des professionnels sinistrés par la tempête du 28 février. Il attendait le feu vert de Bruxelles pour le débloquer.

     

     

    • Une "mission littoral" installée en Charente-Maritime après Xynthia

      23/04/2010-[19:02] - AFP

      LA ROCHELLE, 23 avr 2010 (AFP) - Le président du conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau (UMP), a présenté vendredi la "mission littoral" qui doit définir une stratégie globale de protection des côtes du département, durement frappé le 28 février par la tempête Xynthia.

      Il s’agit de protéger le littoral en "dépassant la seule question des digues pour intégrer les modifications du trait de côte et l’évolution prévisible du niveau des océans, en prenant en compte la totalité du littoral aussi bien que le système hydraulique des marais", a dit le secrétaire d’Etat aux Transports lors d’une conférence de presse à La Rochelle. La mission, placée sous l’autorité du département, s’appuiera notamment sur l’expertise de l’Institut du littoral et de l’environnement de l’Université de La Rochelle. "Nous développerons ainsi notre propre expertise, ce qui nous permettra de nous assurer que le plan digues qui doit être mis en oeuvre par l’Etat prendra en compte les spécificités de la Charente-Maritime", a ajouté M. Bussereau. Les travaux de la "mission littoral" pourraient au passage remettre en cause le bien fondé d’une partie des "zones noires" décrétées inhabitables par les services de l’Etat. "En Charente-Maritime, au contraire de la Vendée, il y aura sans doute beaucoup de propriétaires de maisons situées dans ces zones qui ne voudront pas vendre", a déclaré Dominique Bussereau. "Dans ce cas, il y aura une enquête contradictoire avant une éventuelle déclaration d’utilité publique. Et les travaux de la mission littoral pourront effectivement servir d’argument aux propriétaires", a-t-il ajouté. Ce travail de fond, qui pourrait s’étendre sur plusieurs années, devrait à terme déboucher sur de nouvelles règles d’urbanisme et de construction.

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    • Xynthia: manifestation des habitants sinistrés samedi sur le pont de l'Ile de Ré


      LA ROCHELLE (AP) — Huit jours après la venue de Jean-Louis Borloo à La Rochelle, les habitants des communes sinistrées par la tempête Xynthia sont appelés à manifester samedi matin sur le pont menant à l'Ile de Ré pour protester contre la délimitation par l'Etat de "zones noires" devant être abandonnées par leurs occupants en Vendée et en Charente-Maritime.

      Cette visite fait suite à la venue de M. Borloo à La Rochelle, au cours de laquelle le ministre de l'Ecologie avait assuré qu'il n'y aurait pas de "démolition systématique et autoritaire" dans les zones noires, qu'il avait qualifiées de "zones de solidarité".

      "En parlant de zones de solidarité, on a juste changé les termes mais sur le fond, c'est la même chose", a déploré vendredi l'un des organisateurs de la manifestation, Michel Le Bozec, président de l'Association pour la sauvegarde du village des Boucholeurs (Charente-Maritime).

      De nouvelles expertises avaient été engagées après la venue de Jean-Louis Borloo. Les premiers éléments devaient être transmis ce vendredi soir au ministère de l'Environnement, et les résultats sont attendus mercredi prochain.

      Pour Jean-Louis Léonard, député-maire UMP de Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime), l'une des communes les plus touchées par le passage Xynthia, il y a un mieux puisque "les gens peuvent désormais soit négocier avec l'Etat leur départ, soit rester à condition que l'on puisse prouver qu'il n'y a pas de risque". Il précise toutefois que "ce qui reste flou, c'est le devenir des zones oranges dans la mesure où le préfet refuse d'évaluer les zones de protection". AP

       

       

      De Anthony LUCAS (AFP) – Il y a 6 heures

      LA ROCHELLE — Depuis la tempête Xynthia du 28 février et plus encore depuis la localisation des "zones noires" décrétées inhabitables, la colère des sinistrés des Boucholeurs et d'Aytré, en Charente-Maritime, s'écrit en tags déterminés sur les murs de leurs maisons.

      Aux Boucholeurs, la coiffeuse Olivia a barré sa porte d'un panneau clamant ironiquement: "Ici on rase gratis". Une allusion aux maisons de ce village de pêcheurs situé sur les communes de Châtelaillon-Plage et d'Yves classées en "zones noires" le 8 avril par la préfecture.

      A quelques rues de là, l'ironie laisse la place à la franche colère dans un grand tag bleu occupant tout un mur: "Pour être au bord de la route, cette maison doit être rasée", avec à suivre, en guise de signature, "le préfet".

      A Aytré, dans l'agglomération de La Rochelle, où quarante maisons sont classées en "zone noire", la route de la plage est également désormais balisée d'inscriptions signées pour la plupart de l'association de défense des intérêts des victimes de Xynthia (Div-X).

      "Monsieur le président Sarkosy (sic), d'autres solutions existent que détruire nos maisons. Entendez-nous!", clame un message écrit sur un portail. "Nous ne partirons pas sans nous battre, des solutions existent pour protéger les maisons et nous permettre de rentrer chez nous", ajoute un autre, peint sur un mur, résumant la position d'habitants décidés à rester chez eux.

      Sur sa maison, la présidente de l'association, Marie-Olivia Rocca, rappelle également dans un autre tag qu'"ici, vivaient un couple, un petit garçon, une petite fille" et qu'"ils aimeraient revenir".

      "Nous sommes en colère, un permis de construire c'est un permis de vivre (...) On va détruire nos maisons, et dans 5 ans des promoteurs vont vendre nos terrains à des gens qui y construiront des maisons à étage parce que la loi aura changé", dénonce-t-elle.

      Un collectif regroupant neuf associations représentant les habitants vivant sur le littoral de Charente-Maritime et sur les îles de Ré et d'Oléron appelle à une manifestation, samedi à 11H00 devant le pont de l'île de Ré, pour "dénoncer une situation ubuesque" et "l'iniquité flagrante de traitement".

      Les quatre "délégués à la solidarité" nommés en Charente-Maritime après la tempête Xynthia ont débuté cette semaine leur "mission d'interface" comprenant notamment "un travail d'explication sur le zonage", a-t-on appris vendredi auprès de l'un d'entre eux.

      La création de "délégués à la solidarité", placés sous l'autorité des préfets en Vendée comme en Charente-Maritime, départements où ont été instaurées des "zones noires" décrétées inhabitables, avait été annoncée le 13 avril par le Premier ministre, François Fillon.

      "Nous avons une mission d'interface", a expliqué à l'AFP Marie-Françoise Simon-Rovetto, l'une des quatre délégués de Charente-Maritime.

      Cette mission comprend "un travail d'explication sur le zonage", mais il s'agit aussi de "faire remonter un certain nombre de choses" concernant les "situations particulières de chaque individu", a-t-elle expliqué.

      Les délégués de Charente-Maritime ont commencé cette semaine à "prendre contact" avec les maires avant de rencontrer directement les habitants, a précisé Mme Simon-Rovetto.

      Le 15 avril, le ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, s'était déplacé sur le terrain pour clarifier le concept de "zones noires", affirmant qu'"il ne saurait être question de démolition systématique et autoritaire" dans ces zones dévoilées le 8 avril. En Vendée et en Charente-Maritime, 1.510 maisons ont été classées en "zone noire" après la tempête du 28 février.

      Copyright © 2010 AFP

       

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      Faits divers


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      INONDATIONS.

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      Après la tempête Xynthia, les autres zones inondables

      Les préfets du littoral ont reçu une feuille de route leur demandant de prendre des mesures face au risque d’inondations. Notre enquête pour savoir si des leçons ont été tirées depuis la tempête.

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    Xynthia n’en finit plus de faire des vagues. La semaine dernière, les ministres ont été priés de se rendre d’urgence en Vendée et en Charente-Maritime pour tenter de calmer les esprits. Le ballet des officiels (Borloo, Jouanno, Apparu) et leurs efforts de pédagogie n’ont toutefois rien changé. Le vent de la colère souffle toujours dans l’Ouest depuis que 1 510 maisons sont promises à la démolition. <btn_noimpr> </btn_noimpr>

    L’incompréhension demeure et l’émotion n’est pas près de retomber. Un peu partout, on dénonce la rapidité avec laquelle les « zones noires » ont été tracées après le passage de la tempête Xynthia. Pourquoi certaines familles qui n’ont eu que 20 cm d’eau dans le salon doivent-elles tout abandonner quand des maisons noyées sous 2 m d’eau échappent au couperet ? Si la moitié des propriétaires concernés accepte de vendre ses biens à l’amiable, les autres sont tous décidés à engager un bras de fer avec les préfets.
    Le conflit promet de durer. Comme à Blois, où cela fait six ans que l’Etat cherche à déloger 127 familles directement menacées par l’assaut de la Loire en cas de crue. Or la moitié des propriétaires de maisons nargue toujours les autorités.

    Entretenir les digues coûte cher

    Parce que d’autres Xynthia menacent partout en France, Jean-Louis Borloo, le ministre du Développement durable, et Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, ont envoyé à chacun des préfets du littoral une circulaire leur rappelant les actions à mener d’urgence et listant les mesures à prendre dans les mois à venir. Notre journal a enquêté sur ces zones dangereuses pour savoir si des mesures avaient déjà été prises. Certains préfets nous ont confié la complexité d’élaborer un plan de prévention des risques et la difficulté de le mettre en oeuvre. L’entretien des digues reste aussi un vrai problème. La loi ordonne aux propriétaires de réaliser les travaux, mais certains, particuliers ou petites communes, sont dans l’impossibilité de rassembler les fonds. On estime à plus d’un million d’euros le coût moyen d’entretien d’un kilomètre de digues.

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  • Xynthia n’en finit plus de faire des vagues. La semaine dernière, les ministres ont été priés de se rendre d’urgence en Vendée et en Charente-Maritime pour tenter de calmer les esprits. Le ballet des officiels (Borloo, Jouanno, Apparu) et leurs efforts de pédagogie n’ont toutefois rien changé. Le vent de la colère souffle toujours dans l’Ouest depuis que 1 510 maisons sont promises à la démolition. <btn_noimpr> </btn_noimpr>

    L’incompréhension demeure et l’émotion n’est pas près de retomber. Un peu partout, on dénonce la rapidité avec laquelle les « zones noires » ont été tracées après le passage de la tempête Xynthia. Pourquoi certaines familles qui n’ont eu que 20 cm d’eau dans le salon doivent-elles tout abandonner quand des maisons noyées sous 2 m d’eau échappent au couperet ? Si la moitié des propriétaires concernés accepte de vendre ses biens à l’amiable, les autres sont tous décidés à engager un bras de fer avec les préfets.
    Le conflit promet de durer. Comme à Blois, où cela fait six ans que l’Etat cherche à déloger 127 familles directement menacées par l’assaut de la Loire en cas de crue. Or la moitié des propriétaires de maisons nargue toujours les autorités.

    Entretenir les digues coûte cher

    Parce que d’autres Xynthia menacent partout en France, Jean-Louis Borloo, le ministre du Développement durable, et Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, ont envoyé à chacun des préfets du littoral une circulaire leur rappelant les actions à mener d’urgence et listant les mesures à prendre dans les mois à venir. Notre journal a enquêté sur ces zones dangereuses pour savoir si des mesures avaient déjà été prises. Certains préfets nous ont confié la complexité d’élaborer un plan de prévention des risques et la difficulté de le mettre en oeuvre. L’entretien des digues reste aussi un vrai problème. La loi ordonne aux propriétaires de réaliser les travaux, mais certains, particuliers ou petites communes, sont dans l’impossibilité de rassembler les fonds. On estime à plus d’un million d’euros le coût moyen d’entretien d’un kilomètre de digues.

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    Après Xynthia, l'UE autorise un soutien de 20 ME à l'aquaculture

    plan digues-Xynthia

     

     

    Le préfet de Vendée : «Les élus locaux ont déjà oublié Xynthia»

    RAPHAËL STAINVILLE
    23/04/2010 | Mise à jour : 16:54 Réagir
    Le préfet de Vendée fait face aux micros et aux caméras pour redire
 qu'il ne signera pas de décharge à ceux qui voudraient rester en zone 
noire.
    Le préfet de Vendée fait face aux micros et aux caméras pour redire qu'il ne signera pas de décharge à ceux qui voudraient rester en zone noire. Crédits photo : Franck Perry/AFP

     

    INTERVIEW - Près de deux mois après le passage de Xynthia, alors que certains élus orchestrent la résistance des sinistrés et demandent la suspension du zonage, Jean-Jacques Brot, préfet de Vendée, monte en première en ligne. Il défend la cohérence du plan de l'Etat et dénonce les récupérations politiciennes. Entretien.

    Le Figaro Magazine -Comment avez-vous préparé la cartographie des zones concernées par une démolition totale des habitations?

    Jean-Jacques Brot -Les préfets n'agissent pas par caprice personnel. Ils appliquent la politique du gouvernement. En la matière, la détermination des zones de déplacement des populations a fait l'objet d'un processus très itératif entre les administrations locales, régionales et nationales de l'Etat, sur la base des instructions du président de la République. Le 16 mars, à La Roche-sur-Yon, Nicolas Sarkozy a demandé de faire en sorte de ne pas laisser se réinstaller des gens dans des maisons situées dans des lieux où existent des risques mortels. Lors d'une réunion le 1er mars, la cartographie présentée a été approuvée par les ministres concernés. On est donc loin d'un exercice solitaire, et bien dans une application solidaire des instructions gouvernementales.

    Vous attendiez-vous à ce que le plan de zonage provoque la colère des sinistrés et de nombre d'élus locaux?

    Je suis frappé de l'amnésie généralisée. Depuis les 7 et 8 avril, tout se passe comme si on oblitérait totalement la tragédie du 28 février et ses 29 morts. Cette amnésie me stupéfie. A commencer par l'amnésie des élus locaux, et particulièrement ceux de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon-sur-Mer, qui font comme s'ils avaient oublié tout le travail préparatoire qui a abouti à cette cartographie. Je le répète : celle-ci n'est pas le fruit d'une invention précipitée et ultra-prudentielle d'un principe de précaution paroxystique, mais le résultat de constats sur le terrain, d'une étude géographique approfondie et d'années de discussions avec les collectivités concernées.

    Certains habitants, qui ont eu moins de 15centimètres d'eau dans leur maison, sont concernés par le zonage. N'en fait-on pas trop au nom du principe de précaution?

    Alors s'il vous plaît, non ! Si on l'avait fait, il n'y aurait pas eu cette tragédie. Je ne voudrais pas que demain on me reproche d'avoir été négligent pour ne pas avoir pris en considération tous les facteurs de risques ! Les mêmes qui aujourd'hui crient au loup ont une capacité d'amnésie qui m'époustoufle. Les mêmes nous reprocheraient de ne pas avoir, par exemple, pris en compte le fait que le Lay, ce fleuve qui coule entre L'Aiguillon et La Faute, n'était pas en crue au moment de la tragédie du 28 février. S'il l'avait été, le drame aurait été encore plus grave. Le coefficient de marée était certes important, mais il aurait pu l'être davantage. Il était de mon devoir d'imaginer qu'il fût plus important. C'était de mon devoir de tenir compte de la réalité actuelle des ouvrages anciens de défense contre la mer, qui ont été mal entretenus, et pas seulement par l'Etat. Qu'on cesse ces accusations unilatérales contre l'Etat. Qu'on dise qui a la charge de telle ou telle digue, de tel ou tel ouvrage de défense contre la mer !

    C'est-à-dire...?

    Il y a des syndicats de communes, des syndicats de propriétaires privés, des communes proprement dites... Il faut peut-être revoir les réalités. Il faut tenir compte de l'activité réelle de ces organismes.

    On vous reproche votre précipitation, le manque de concertation qui a présidé à l'établissement de cette cartographie. Que répondez-vous à ces critiques?

    Si la concertation avait servi à quelque chose dans le passé, cela se saurait. S'agissant de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon, mes prédécesseurs - je ne suis moi-même arrivé en Vendée que le 15 février - discutaient depuis neuf ans du plan de prévention des risques et inondations (PPRI). Alors, s'il ne s'agit pas de concertation, il va falloir qu'on m'explique. Cela fait neuf années d'atermoiements et de recul devant les élus locaux, qui refusaient que l'on prenne en compte les risques réels d'inondation.

    Depuis le 28 février, nous avons travaillé d'arrache-pied. J'étais quotidiennement sur le terrain, avec les maires, pour faire colmater les brèches de telle ou telle digue, pour sauver telle ou telle habitation, pour réconforter aussi les sinistrés. Aujourd'hui, on ne nous montre que certaines personnes qui veulent crier contre« l'Etat brutal ». C'est faire fi de tous les gens qui veulent fuir ces zones de drame, qui ont été abusés par des marchands dont le moins que l'on puisse dire, c'est que l'humanité n'était pas le principe fondateur de leur action. J'ai vu nombre de gens me dire : «Monsieur le préfet, décidez-vous vite, donnez-nous vite une réponse.» Je réfute totalement l'idée de précipitation.

    N'avez-vous pas le sentiment d'avoir commis une erreur de communication en évoquant des «zones noires»?

    Ce n'est pas moi le premier qui ait utilisé ce terme, mais je ne le récuse en rien. Nous vivons dans une société tout à fait compassionnelle, qui vit dans l'émotionnel et qui, dans le même temps, refuse l'idée même de la mort. Elle la refuse, sauf quand on est dans la tragédie pendant vingt-quatre heures et que les journaux télévisés s'ouvrent sur«29morts en Vendée». Après, on oublie tout. Je suis désolé, ces zones-là sont des zones mortifères. Que des esprits outrageusement bien-pensants aient considéré que « zone noire » était une atteinte à la bienséance du politiquement correct actuel, je peux l'imaginer, mais il faut savoir regarder les choses en face et revenir aux réalités : il y a eu 29 morts.

    Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, et Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports, ont tour à tour affirmé que des exceptions pourraient naître de l'étude au cas par cas des maisons situées dans ces «zones de solidarité», que des «aménagements» seraient possibles. On est loin de ces «zones noires, non négociables» que vous défendez ?

    Monsieur Borloo n'exprime rien d'autre que la volonté explicite du Premier ministre, dans la droite ligne des instructions présidentielles. Il dit le droit. Par ailleurs, qu'il y ait à la marge, au cas par cas, des ajustements qui résulteraient du travail des commissaires enquêteurs pour l'établissement des déclarations d'utilité publique (DUP), suite à des recours, cela me paraît le bon sens. Ce faisant, encore une fois, les ministres ne font que traduire le droit.

    Des habitants persistent à vouloir rester...

    Des indemnités exceptionnelles vont être mobilisées pour les habitants qui seront déplacés. C'est un processus inédit, extraordinaire et exceptionnel qui doit se faire prioritairement, substantifiquement, à l'amiable. D'après les dernières évaluations dont je dispose, 220 habitations, sur les 915 vouées à la destruction dans le département de la Vendée, vont d'ores et déjà faire l'objet d'une estimation par le service des Domaines. Cela signifie que nombre d'habitants sont déjà entrés dans le processus à l'amiable. Maintenant, si des personnes refusent d'y rentrer, nous sommes dans un Etat de droit. Nous irions alors vers le juge d'expropriation après contestation du zonage. On retomberait dans le processus de droit commun de l'expropriation. Il reviendrait au juge d'estimer à terme la valeur des biens. Mais permettez-moi d'insister : l'évaluation à laquelle le gouvernement propose d'acquérir les biens - à la valeur de leur estimation en 2008-2009 à laquelle s'ajoute la valeur du foncier - est à proprement parler exceptionnelle et inédite dans l'hitoire des indemnisations de cette nature.

    Les maires font-ils preuve d'irresponsabilité?

    Il faut d'abord relativiser les choses. J'aimerais insister sur l'extraordinaire solidarité vendéenne par rapport à ce drame et sur la quasi-unanimité des élus. Il n'y a, à ma connaissance, qu'un seul des 282 maires qui s'oppose à la cartographie. Il me semble que ce sont des chiffres qui démentent totalement les propos germanopratins qui essaiment ici ou là.

    On observe un mécontentement résiduel que je peux expliquer par la colère d'un certain nombre de personnes qui, pour certaines, ont des activités professionnelles intimement liées à la promotion immobilière... Reste que, comme l'a dit le président de la République, cette situation n'est pas née de l'opération du Saint-Esprit. Elle est la conséquence d'une sorte d'accumulation de « processus confus » ayant abouti à ce que notamment la Pointe de L'Aiguillon, qui est dans le domaine public maritime, le domaine de l'Etat, soit occupée illégalement. C'est un des éléments du dossier. Il ne faut pas perdre de vue que nombre de personnalités politiques de premier plan ont oublié que le respect de la loi littoral, le respect du domaine maritime de l'Etat, le respect du bon sens et de l'humanité, qui consiste peut-être à ne pas construire systématiquement sous le niveau de la mer, ont été complètement perdus de vue dans le passé.

    Pas question donc de suspendre le zonage, comme le préconise Ségolène Royal, ou de reculer face aux pressions?

    Je ne suis pas aveugle par rapport aux intérêts financiers qui s'agitent et je ne suis pas aveugle par rapport aux politiciens électoralistes qui se manifestent. L'opinion publique dans sa profondeur, je le crois, n'est pas dupe de certains appétits financiers et de certaines récupérations politicardes qui ne pèsent pas plus lourd que leur poids !

    On vous sent en colère.

    Je suis profondément choqué par l'amnésie qui consiste à oublier non seulement les morts, mais le dévouement exceptionnel de tous les pouvoirs publics, l'héroïsme de tous les sauveteurs qui, au péril de leur vie, ont permis de sauver des centaines de personnes en Vendée. Quand j'entends dire : «Laissez-nous, il y a des sauveteurs dont c'est le métier», je suis ulcéré, outré, effaré. Les sauveteurs sont des personnes humaines qui ont des familles. Un des sauveteurs a sauvé pendant douze heures des gens alors qu'il ne savait même pas où étaient sa femme et ses deux filles ! Mais ce n'est pas de la colère : ce qui dicte mon action, c'est le service de nos concitoyens, leur protection, leur survie. Je n'accepte pas de signer des décharges.

    Après la tempête Xynthia, le devenir des espaces conchylicoles et ostréicoles vendéens et charentais était en suspens... Lors de son déplacement du 3 mars en Charente-Maritime et en Vendée, Bruno Le Maire -Ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche- avait présenté un plan de soutien exceptionnel aux professionnels conchylicoles et piscicoles.

    Ce plan vient d'être validé par la Commission européenne. Un soutien exceptionnel de 20 Millions d'Euros vient d'être accordé aux conchyliculteurs et pisciculteurs des départements touchés par la tempête.

    Ce plan de soutien est organisé autour de trois mesures. D'une part, des aides au remplacement du matériel seront octroyées. Elle permettront le redémarrage des exploitations sinistrées en complément des indemnités versées par les assurances. L'Etat apporte la part non prise en charge par les assurances, dans la limite de 75% de la valeur du réinvestissement et d'un plafond d'aide de 60.000 Euros.

    D'autre part, le plan va mettre en oeuvre le fonds national de garantie des calamités agricoles, pour compenser les pertes de coquillages ou de poissons.

    Enfin, des allégements de charges financières des emprunts en cours ou nouveaux seront accordés au travers du Fonds d'allègement des charges (FAC).

    Le Ministre français de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche remercie la Commissaire européenne aux Affaires maritimes et à la Pêche, Maria Damanaki, "pour la réponse rapide qu'elle a apportée et dont il se réjouit".

    Bruno Le Maire se rendra de nouveau sur place, dans les prochains jours pour rencontrer les professionnels.

     

    Xynthia. Que vont devenir les millions d'euros de dons?

    Catastrophe vendredi 23 avril 2010
    • Marc Ollivier
     

     

    Après Xynthia, entre 2,5 et 3 millions d'euros ont été collectés. L'État va coordonner les aides. Dont une partie pourra être débloquée dès la semaine prochaine.

    Un concours de belote par ci, une randonnée par là, le chèque d'un particulier ému... Deux mois après la tempête Xynthia, les dons, publics ou privés, continuent d'affluer. Au total, les différents organismes ont collecté entre 2,5 et 3 millions d'euros (1). « C'est une somme disponible, assure le sous-préfet Franck Chaulet. Cela veut dire que nous sommes en capacité, dès demain, de répondre à des besoins. »

    Lesquels ? C'était tout l'enjeu de la réunion qui s'est tenue, hier matin, à la préfecture. Autour de la table, l'État a rassemblé des collectivités, des services sociaux, des associations collectrices de fonds (2). Avec un objectif : définir les priorités et l'orientation des dons. « Il fallait établir une méthode, explique le sous-préfet. Nous avons une responsabilité vis-à-vis de donateurs soucieux de l'utilisation de leur argent. »

    Au cas par cas

    Pour coller au mieux aux besoins des sinistrés, les différents acteurs comptent s'appuyer sur les Centres d'action sociale des communes (CCAS) et les chambres consulaires. Les premiers seront chargés d'identifier les besoins des particuliers, les seconds de repérer les difficultés des professionnels. « Car il faut relancer l'activité économique », insiste Franck Chaulet.

    Avec un autre souci : faire concret et ne pas interférer avec d'autres dispositifs. Des exemples ? C'est une retraitée de 60 ans, relogée provisoirement en dehors de sa commune et qui n'a pas le permis. « Elle veut visiter des maisons pour reconstruire sa vie. On peut imaginer une prise en charge du taxi », témoigne le sous-préfet.

    La mobilité, c'est un enjeu fort. Avec des sinistrés obligés de louer des véhicules pour aller travailler. Et donc confrontés à des coûts. « On peut mettre en place des aides au rachat quand l'assurance ne couvre pas tout. » Les dons serviront aussi à meubler des foyers quand les gens ont tout perdu. « On n'exclut rien. On fera du cas par cas. »

    En s'appuyant sur les situations sociales et financières des bénéficiaires, qui seront réalisées par les CCAS. « Comme dans une commission d'attribution. » Les différents acteurs se retrouveront la semaine prochaine. Pour débloquer les premiers fonds. « On devra décider du montant de l'aide, si c'est une participation ou une prise en charge intégrale, pose Franck Chaulet. La question, c'est : est-ce qu'on finance mieux, mais moins. »

    Car les besoins sont nombreux. Très nombreux, même. « On doit répondre à une urgence, tout en apportant des solutions dans le temps. » Chez les professionnels, par exemple, la réussite ou non de la saison touristique, pourrait générer des nouveaux besoins.

    (1) La différence entre les deux sommes provient de la Fondation de France. Celle-ci, qui a collecté près d'1,5 million d'euros, n'a pas encore défini la répartition des sommes entre la Vendée et la Charente.

    (2) Étaient présents : la Région, le Département, la commune et le CCAS de L'Aiguillon, la Caf, les chambres des Métiers et du Commerce, l'Association des maires de Vendée, la Fondation de France, le Secours catholique, les Restos du Coeur, Ouest-France Solidarité.

    Jean-Marcel BOUDARD.

     

    Vertus / Réfection du toit de l'église Une opération réalisée sans filet

    Publié le vendredi 23 avril 2010 à 11H00

    Une technique éprouvée, montée en un temps record  et une 
nacelle remarquablement stable.

    Une technique éprouvée, montée en un temps record et une nacelle remarquablement stable.

    La tempête Xynthia a aussi frappé notre région et a laissé ce dimanche 28 février des stigmates sur l'église de Vertus, endommageant près de 10 mètres carrés de toiture, avec des tuiles envolées ou décrochées. Il est vrai que les couvreurs ont eu ces derniers temps et comme conséquence, un carnet d'intervention bien rempli pour panser ces plaies, mais comment faire sur une construction aussi monumentale que celle de l'église Saint-Martin de Vertus.
    Il fallait de toute évidence faire appel à une entreprise spécialisée pour intervenir sur la toiture d'un édifice difficile d'accès et de surcroît de grande hauteur. La technique classique demande la mise en place d'échelles, échafaudages avec filets de sécurité et barrières de protection, soit une préparation longue et donc coûteuse. La performance des moyens actuels avec nacelle élévatrice rend cette opération beaucoup plus aisée, rapide et menée en toute sécurité.
    C'est à l'entreprise Boelle de Reims que cette mission a été confiée. Inutile de préciser que les badauds, y compris monsieur le curé, furent certes étonnés de voir un tel équipement en action. En moins de trois jours, les réparations fut réalisées et la toiture minutieusement inspectée, principalement au niveau du clocher, endroit le plus exposé. Une opération rondement menée à plus de 30 mètres de hauteur.

     

    Bagnères-de-Luchon. 160 arbres victimes de la tempête

    xynthia

    Les violentes rafales
 ont  arraché de grosses branches du cèdre de l'Atlas,faisant une 
victime. Malgré tout, l'arbre pourra être conservé.
    Les violentes rafales ont  arraché de grosses branches du cèdre de
 l'Atlas,faisant une victime. Malgré tout, l'arbre pourra être 
conservé.

    Il y a presque deux mois que la tempête Xynthia s'est déchaînée sur le Luchonnais. Aujourd'hui, les souches encore saillantes dans les parcs rappellent ce déchaînement climatique. « Entre les parcs, les jardins, le golf, l'avenue de la Gare, les boulevards… Ce sont environ 160 arbres qui ont été victimes de la tempête. Il a fallu aussi couper tous ceux qui avaient bougé, le bilan est lourd en terme patrimonial » constate Denis Thalazac, responsable des parcs et jardins de la ville. « Nous avons perdu de belles essences et des arbres plus que centenaires, comme les deux araucaria du Chili, ou désespoir des singes, un grand pin noir situé boulevard Charles Tron, et un épicéa, derrière le pavillon Normand » précise Cécile Percy du Sert, adjointe à la mairie et botaniste de formation. Sur les Allées d'Etigny, un seul arbre est tombé, mais certains, déstabilisés, devront être abattus. « La tempête nous a permis de faire un bilan détaillé de l'état de santé de nos arbres, reprend Cécile Percy du Sert. Un arbre en ville est toujours plus fragile, beaucoup se portent mal. Il a fallu les tailler en rideau, très rapidement, pour essayer de les fortifier ».

    Repenser les jardins

    Concernant le grand cèdre de l'Atlas, situé à l'entrée de l'esplanade thermale, la décision a été prise d'essayer de le conserver. « C'est un arbre qui a plus de 150 ans. Les élagueurs de la ville vont couper les plaies et en descendre la hauteur, annonce la 3e adjointe. Il conservera un joli port de cèdre. Nous allons installer un périmètre de sécurité et sans doute modifier l'entrée des voitures sur l'esplanade thermale. » Enfin une vaste réflexion va être engagée avant de replanter. « Les jardins sont architecturés et la disparition de l'araucaria du parc du Casino déséquilibre l'ensemble, conclut Cécile Percy du Sert. Nous avons perdu au fil des années une certaine mise en scène de ces jardins, que la tempête a fini de mettre à mal. Il faut repenser tout cela et replanter en renouant avec cette qualité paysagère ».

     

    Tempête Xynthia : La Communauté de Communes de l’île d’Oléron fait appel à EcoLogic pour sa gestion de crise des déchets

    Pour faire face à l’afflux important de déchets provoqué par le passage de la tempête Xynthia sur l’Ile d’Oléron le 28 février dernier, la Communauté de Communes de l'Ile d'Oléron a monté, en collaboration avec ses partenaires, une cellule de crise très efficace. Grâce notamment à la réactivité et aux conseils avisés des experts en déchets EcoLogic et PAPREC, des dispositifs de « mini-déchetteries mobiles » ont été mis en place pour soulager les villages sinistrés.



    empête Xynthia :  La Communauté de Communes de l’île d’Oléron fait
 appel à EcoLogic pour sa gestion de crise des déchets
    Se réorganiser après la tempête

    La tempête Xynthia a été en France l’une des plus violentes depuis 1999. Les rafales de vent allant jusqu’à 150 km/h sur le littoral, conjuguées à un haut coefficient de marée ont provoqué de fortes inondations et causé de nombreux dommages matériels : dans les maisons, la submersion des meubles et des équipements électriques les a rendus inutilisables. Face à cette situation de crise, l’ensemble des acteurs régionaux se sont mobilisés pour prendre en charge les victimes et les maisons sinistrées. Très vite, la problématique de récupération des déchets s’est imposée à eux. Pour Joseph Hughes, Directeur Général des Services de la Communauté de Communes de l'île d'Oléron, « gérer les déchets est une mission importante permettant ainsi de décharger les sinistrés de cette problématique. En effet, dans une habitation inondée tout est bon à jeter, les matériaux se confondent… Proposer un service de collecte et de tri adapté s’est donc avéré être une priorité. »

    Des expertises mutualisées pour une gestion optimisée des déchets

    En collaboration avec ses partenaires dont les responsables régionaux de l’éco-organisme EcoLogic et du groupe PAPREC, la Communauté de Communes de l'Ile d'Oléron a improvisé un système de collecte et de déchetteries pour trier à la source. En moins de cinq jours, plus de treize bennes ont été déposées sur les sites d’Ors, de Saint-Trojan-les-Bains et de Boyardville afin de collecter les différents déchets.

    Pour l’ensemble des sites, les sinistrés ont déposé les déchets dans la rue devant leur porte. Les services techniques des communes ont alors organisé un système de rotation pour collecter ces déchets de manière régulière et les apporter sur les déchetteries. Les bennes et caisses grillagées prêtées par NICOLLIN et PAPREC ont été conçues afin de recevoir de façon distincte les déchets Incinérables, Encombrants, Bois, Ferraille et Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE). De plus, des agents de la collectivité étaient sur place pendant trois semaines pour aider les habitants et contrôler le tri.

    BK
     
     

    Source :
    http://www.universalpressagency.com

  • Une plateforme pétrolière prend feu à la Nouvelle-Orléans

    LA NOUVELLE ORLÉANS

    Plateforme pétrolière au large des USA: pas encore de fuite sous-marine

    Par AFP, publié le 23/04/2010 à 07:22

    LA NOUVELLE ORLÉANS - Aucune fuite de pétrole sous-marine n'a été repérée au large des côtes américaines, ont assuré les gardes-côtes vendredi, mais les risques d'une pollution majeure demeuraient après qu'une plateforme contenant 2,6 millions de litres de pétrole a sombré jeudi.

    La plate-forme 'Deep Water Horizon' en feu, le 22 avril 2010.

    AFP/Garde-côtes américains/Ho

    La plate-forme "Deep Water Horizon" en feu, le 22 avril 2010.

    "Il n'y a pas de fuite sous-marine de pétrole brut provenant du puits à l'heure actuelle", a déclaré à l'AFP Mike OBerry, porte-parole des garde-côtes de la Nouvelle Orléans. "Nous ne sommes pas sortis d'affaire mais c'est une bonne nouvelle", a-t-il ajouté.

    L'exploration des abords du puits a été assurée jeudi soir par un robot sous-marin spécialement équipé pour cette tâche.

    La veille, les gardes-côtes avaient indiqué à l'AFP qu'une nappe considérée comme "importante" de 1,6 sur 8 km s'était échappée de la plateforme.

    Ils avaient ajouté que des bateaux équipés de matériel de dépollution étaient à pied d'oeuvre pour éviter que les hydrocarbures atteignent les côtes de Louisiane, de l'Alabama et du Mississipi, des Etats dont les écosystèmes ont déjà été mis à rude épreuve par de nombreux ouragans.

    Interrogé sur CNN, le contre-amiral Mary Landry a précisé vendredi que les garde-côtes recherchaient toujours la trace de 11 employés disparus depuis la forte explosion mardi qui a fait sombrer deux jours plus tard l'ensemble de la plateforme située à 70 km au large de la Nouvelle Orléans (Louisiane, sud).

    Selon elle néanmoins, "les interrogatoires des survivants font penser que (les 11 disparus) étaient dans la structure quand l'explosion a eu lieu".

    "S'il y avait la moindre fuite, nous serions prêts à réagir", a ajouté la responsable, assurant que les autorités se préparaient "au pire scénario".

    En tout, 126 personnes se trouvaient à bord de "Deep Water Horizon" au moment de l'explosion suivie d'un important incendie, et 115 ont pu regagner la côte. Parmi eux, 17 étaient blessés dont quatre dans un état critique.

    La plateforme "Deep Water Horizon" contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait 8.000 barils de pétrole par jour, soit près de 90.000 litres.

    A Washington, le président américain Barack Obama a affirmé jeudi que la réaction aux conséquences de la catastrophe pétrolière était la "priorité numéro 1" du gouvernement.

    Dans un communiqué, il a assuré que "le gouvernement fédéral tout entier offrait toute l'assistance nécessaire dans les efforts de sauvetage, ainsi que pour répondre à l'impact sur l'environnement et le minimiser".

    Le locataire de la plateforme, le groupe pétrolier britannique BP, a déployé des bateaux afin de surveiller les fuites éventuelles et leurs conséquences sur l'environnement, dans ce qui pourrait devenir selon les autorités américaines la pire marée noire aux Etats-Unis depuis l'Exxon Valdez en 1989.

    Le pétrolier Exxon Valdez s'était échoué sur les côtes de l'Alaska dans le détroit du Prince Williams et avait déversé plus de 40 millions de litres de pétrole sur une distance de 1.300 km.

    D'une taille de 121 sur 78 mètres, "Deep Water Horizon" a brûlé pendant un jour et demi offrant d'impressionnantes images d'énormes balles de feu dans le ciel.

    La société propriétaire Transocean, basée au Texas (sud), a indiqué qu'il n'avait pas été possible d'"enrayer la fuite d'hydrocarbures avant que la plate-forme ne sombre". "Nous travaillons en étroite collaboration avec BP Exploration et Production et les garde-côtes américains pour déterminer l'impact de l'immersion de la structure et la réponse à y apporter", a expliqué jeudi soir Transocean, première entreprise de forage off-shore du monde.

     

    Marée noire contenue en Louisiane

    Marée noire contenue en Louisiane

    La marée noire provoquée par le naufrage d'une plate-forme pétrolière au large de la Louisiane a été contenue, selon les garde-côtes américains. /Photo prise le 21 avril 2010/REUTERS/Garde-côte américaine/Handout

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    La marée noire provoquée par le naufrage d'une plate-forme pétrolière au large de la Louisiane a été contenue, déclarent vendredi les garde-côtes américains.

    "A l'heure actuelle, la nappe ne s'étend pas", a dit un porte-parole après l'inspection du site par un sous-marin.

    La plate-forme, située à 70 km environ de la côte de Louisiane, dans le golfe du Mexique, a sombré jeudi après avoir brûlé pendant 36 heures. Onze personnes sont portées disparues.

    Sur les 126 personnes travaillant à bord quand une explosion s'est produite mardi soir, déclenchant l'incendie, 115 ont pu être évacués, dont 17 blessés qui ont été hélitreuillés jusqu'aux hôpitaux de la région de la Nouvelle-Orléans.

    L'opérateur de la plate-forme, le groupe Transocean, basé à Zoug, en Suisse, a indiqué que, selon des témoignages de l'équipage rescapé, les onze disparus avaient été dans l'incapacité d'évacuer la plate-forme en feu.

    Bruce Nichols, Jean-Stéphane Brosse et Clément Dossin pour le service français, édité par Gilles Trequesser

    Explosion d'une plate-forme pétrolière aux Etats-Unis: aucune nouvelle fuite signalée

     
    Explosion d'une plate-forme pétrolière aux Etats-Unis: aucune 
nouvelle fuite signalée

     

     
    THE ASSOCIATED PRESS
    23 avril 2010 14:20
     
    LA NOUVELLE-ORLEANS - Les autorités de Louisiane tentaient vendredi d'éviter une marée noire dans les eaux du Golfe du Mexique, qui menacerait un écosystème fragile, alors que les recherches se poursuivaient pour retrouver onze employés toujours portés disparus.

    Le pétrole a apparemment cessé de fuir de la plate-forme pétrolière qui a sombré jeudi matin au large des côtes de Louisiane, après avoir brûlé pendant 36 heures, selon les autorités.

    L'incendie a été éteint, mais les autorités craignaient dans un premier temps que jusqu'à 1,27 million de litres de pétrole brut s'échappe chaque jour de la plate-forme reposant à 1.524 mètres sous l'eau.

    Le contre-amiral Mary Landry, des garde-côtes, a affirmé que ses équipes surveillaient de très près la plate-forme pétrolière pour éviter des risques de fuite sous-marine.

    Le groupe pétrolier britannique BP, qui exploitait la plate-forme pétrolière et dirige les opérations de nettoyage, a fait savoir vendredi qu'il avait engagé des moyens importants pour lutter contre la pollution.

    Cent onze employés qui se trouvaient sur la plate-forme ont été ramenés à terre, dont 17 qui ont été hospitalisés. Quatre se trouvaient dans un état critique vendredi.

    Oil rig explodes off Louisiana coast; 11 missing

    In this aerial photo taken in the Gulf of Mexico more than 50 
miles southeast of Venice on Louisiana's tip, the Deepwater Horizon oil 
rig is seen burn AP – In this aerial photo taken in the Gulf of Mexico more than 50 miles southeast of Venice on Louisiana's …
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    By KEVIN McGILL, Associated Press Writer Kevin Mcgill, Associated Press Writer Wed Apr 21, 7:16 pm ET

    NEW ORLEANS – Rescuers in helicopters and boats searched the Gulf of Mexico for 11 missing workers Wednesday after a thunderous explosion rocked a huge oil drilling platform and lit up the night sky with a pillar of flame. Seventeen people were injured, four critically.

    The blast Tuesday night aboard the Deepwater Horizon rig 50 miles off the Louisiana coast could prove to be one of the nation's deadliest offshore drilling accidents of the past half-century.

    The Coast Guard held out hope that the missing workers escaped in one of the platform's covered lifeboats.

    Nearly 24 hours after the explosion, the roughly 400-by-250-foot rig continued to burn, and authorities could not say when the flames might die out. A column of boiling black smoke rose hundreds of feet over the Gulf of Mexico as fireboats shot streams of water at the blaze.

    "We're hoping everyone's in a life raft," Coast Guard Senior Chief Petty Officer Mike O'Berry said.

    Adrian Rose, vice president of rig owner Transocean Ltd., said the explosion appeared to be a blowout, in which natural gas or oil forces its way up a well pipe and smashes the equipment. But precisely what went wrong was under investigation.

    Crews were doing routine work before the explosion and there were no signs of trouble, Rose said.

    A total of 126 workers were aboard the rig when it blew up. The Coast Guard said 17 were taken by air or sea to hospitals. Four were reported in critical condition. Others suffered burns, broken legs and smoke inhalation.

    Nearly 100 other workers made it aboard a supply boat and were expected to reach the Louisiana shore by evening.

    Kelly Eugene waited with nine family members for husband Kevin Eugene, 46, a cook on the Deepwater Horizon. A catering company operating on the rig notified her he was safe.

    "He's on the boat. That's all we know. And that's all we need to know," she said.

    The rig was tilting as much as 10 degrees after the blast, but earlier fears that it might topple over appeared unfounded. Coast Guard environmental teams were on standby, though officials said the damage to the environment appeared minimal so far.

    The rig, which was under contract to the oil giant BP, was doing exploratory drilling but was not in production, Transocean spokesman Greg Panagos said. Seventy-nine Transocean workers, six BP employees and 41 contract workers were aboard.

    Ted Bourgoyne, a retired professor of petroleum engineering at Louisiana State University, said the explosion was probably caused by natural gas or a mixture of oil and gas coming up through the well, combined with some kind of ignition source.

    He said there are numerous defenses on a modern rig to prevent something like that from happening. For instance, fluids used in drilling are weighted with barium sulfite to prevent gas from traveling up the well, and there are alarms to alert workers to gas. Machinery is built to prevent sparking and is placed as far away as possible from places where gas might leak.

    "In almost all of these things, there's not one thing that happens; it's a series of things," Bourgoyne said.

    Rose said the crew had drilled the well to its final depth, more than 18,000 feet, and was cementing the steel casing at the time of the explosion.

    "They did not have a lot of time to evacuate. This would have happened very rapidly," he said.

    According to Transocean's website, the Deepwater Horizon is about twice the size of a football field. Built in 2001 in South Korea, it is designed to operate in water up to 8,000 feet deep, drill 5 1/2 miles down, and accommodate a crew of 130. It floats on pontoons and is moored to the sea floor by several large anchors.

    The site of the accident is known as the Macondo prospect, in 5,000 feet of water.

    Workers typically spend two weeks on the rig at a time, followed by two weeks off. Offshore oil workers are typically well paid, earning $40,000 to $60,000 a year — more if they have special skills.

    Last September, the Deepwater Horizon set a world deepwater record when it drilled down just over 35,000 feet at another BP site in the Gulf of Mexico, Panagos said.

    "It's one of the more advanced rigs out there," he said. Panagos did not know how much the rig cost to build but said a similar one today would run $600 million to $700 million.

    Kelly Eugene said her husband flew to work on the rig, and until Tuesday's explosion, that was the part of his job that scared her most. Kevin Eugene has worked in the offshore industry about 12 years and had been on the Deepwater Horizon about a month. Until now, she said, hurricane evacuations were the worst he had been through.

    "My biggest fear is the helicopter ride," she said.

    Working on offshore oil rigs is a dangerous job but has become safer in recent years thanks to improved training, safety systems and maintenance, said Joe Hurt, regional vice president for the International Association of Drilling Contractors.

    Since 2001, there have been 69 offshore deaths, 1,349 injuries and 858 fires and explosions in the Gulf, according to the federal Minerals Management Service.

    There are 42 rigs either drilling or doing upgrades and maintenance in depths of 1,000 feet or greater in the Gulf of Mexico, according to the agency. They employ an estimated 35,000 people. Transocean has 14 rigs in the Gulf and 140 worldwide.

    In 1964, a catamaran-type drilling barge operated by Pan American Petroleum Corp. near Eugene Island, about 80 miles off Louisiana in the Gulf of Mexico, suffered a blowout and explosion while drilling a well. Twenty-one crew members died.

    The deadliest offshore drilling accident took place in 1988, when an Occidental Petroleum platform about 120 miles off Aberdeen, Scotland, was rocked by explosions and fire. A total of 167 men were killed.


  • Xynthia : revue de presse du 22avril

     

     

     

    Ostréiculture: feu vert de Bruxelles pour l'aide Xynthia

    La commissaire euroépenne en charge de la pêche, Maria Damanaki, a donné aujourd'hui son feu vert au plan d'aide de l'Etat aux ostréiculteurs français après la tempête Xynthia. Au lendemain du sinistre, lors d'un déplacement en Charente-Maritime, le ministre de l'Agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire, avait présenté un plan de 20 millions pour soutenir la relance de l'activité des professionnels sinistrés par la tempête du 28 février. Il attendait le feu vert de Bruxelles pour le débloquer.  

    Aide aux ostréiculteurs après Xynthia : Bruxelles n'a pas d'objection

    La commissaire européenne en charge de la Pêche, Maria Damanaki, a donné aujourd'hui son feu vert au plan d'aide d'Etat aux ostréiculteurs français après la tempête Xynthia

    Les dégâts après la tempête Xyntia. Photo Dominique Julian

    Les dégâts après la tempête Xyntia. Photo Dominique Julian

     

    La commissaire a signé "une décision de la Commission de ne pas soulever d'objections à l'encontre de l'aide française", indique un communiqué. "Maria Damanaki et ses services, en étroite collaboration avec les autorités françaises, ont tout mis en oeuvre pour que cette décison puisse être adoptée par procédure accélérée, afin que tous ceux qui sont concernés puissent être aidés dans les délais les plus brefs", précise le communiqué.

    Début mars, le ministre français de la Pêche et de l'Agricuture Bruno Le Maire avait présenté un plan de soutien de 20 millions d'euros aux ostréiculteurs victimes fin février de la tempête Xynthia, mais attendait le feu vert de Bruxelles pour le débloquer. Les conchyliculteurs de la région ont subi depuis une nouvelle épreuve, avec une interdiction de la pêche et de la consommation des coquillages, notamment les huîtres et les moules, en provenance du littoral charentais prononcée le 19 mars. Etendue à la pêche de loisir et professionnelle des crustacés, elle a fini par être levée début avril à la suite d'analyses favorables des services de l'Ifremer.

    Après Xynthia, quel avenir pour les digues?

    [VIDEO] Depuis le passage de la tempête, l'entretien des digues revient au centre des préoccupations des habitatnts et des pouvoirs publics

    La digue du Martray en Charente-Maritime a subi les effets du vent
 et de la mer (PHOTO P.COUILLAUD)

    La digue du Martray en Charente-Maritime a subi les effets du vent et de la mer (PHOTO P.COUILLAUD)

     

     

     

     


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  • SAINT-PIERRE-D’OLERON (17). Aménager contre les eaux

    Thierry Sauzeau, chercheur et géohistorien spécialisé dans l'aménagement du littoral, s’intéresse sur l’île d’Oléron à la tanne de la Perrotine, système de digues et de fossés ayant permis aux anciens de gagner de la terre sur l’eau. « Depuis cinquante ans, les générations qui se sont succédé n'ont pas pris au sérieux des ouvrages déjà existants et redoutablement efficaces, » estime-t-il. Selon lui, les conséquences de la tempête Xynthia auraient pu être moindres et démolir les maisons aujourd’hui en sursis est une aberration. « Il faut protéger et revenir à des aménagements de bon sens », dit-il.

     

     

  • Des commerces encore marqués par Xynthia

    Durement touchés par les inondations, de nombreux commerces pansent encore leurs plaies et attendent des aides. Tous n'ont pas eu la chance de rouvrir.

     
  • Pour le patron de Monsieur Meuble, Xynthia se chiffre entre 350 000 et 450 000 euros de préjudices. photo Kharinne Charov
    ( Charov Kharinne)

     
 Pour le patron de Monsieur Meuble, Xynthia se chiffre entre 350 000 et 
450 000 euros de préjudices.  photo Kharinne Charov  || Charov Kharinne
     
 Au Relais des Vignes, les 2 000 bouteilles qui ont pris la vase 
pourraient prochainement être bradées.  PHOTO Kharinne Charov  || Charov
 Kharinne
     

    Bien sûr, il y a les zones littorales qui occupent le devant de la scène. Pourtant, à Rochefort aussi, Xynthia a fait des dégâts le 28 février dernier. Deux mois après, les traces sont encore visibles chez de nombreux commerçants et dans certains hauts lieux culturels comme la médiathèque (1).

    1 Grosses pertes chez Monsieur Meuble

    Le magasin de Bernard Rouet, avenue William-Ponty, avait déjà été inondé, en décembre 1999, mais dans une moindre proportion. « Nous avions quand même dû tout refaire, alors que l'ensemble avait été entièrement rénové trois mois avant. » Xynthia n'a pas épargné Monsieur Meuble : « Je suis venu dès le dimanche matin et tous nos dépôts étaient inondés. L'eau était entrée dans le magasin par le fond et le côté. Du coup, tout le stock du dépôt, c'est-à-dire beaucoup de meubles non montés, a été mouillé, et, dans le magasin, tout ce qui était au sol a été noyé », raconte le PDG.

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    Au départ, le commerçant était anéanti, d'autant plus que son magasin avait été refait en 2007. Et puis, avec son fils et les cinq employés, il a remonté les manches pour, dès le mardi, arracher les moquettes et les parquets, nettoyer, assainir avec des produits spéciaux. « Nous avons dû jeter un bon tiers du stock à la benne et nous liquidons ce qui est encore vendable mais qui a été plus ou moins mouillé. Nous informons les clients qui, du coup, bénéficient de tarifs hors du prix de revient. »

    Malgré cette mésaventure, Bernard Rouet a tenu à poursuivre son activité : pas un seul jour de fermeture, pas un seul chômage technique. Il mène de front la liquidation du 18 mars au 18 mai, les travaux qui commenceront le 26 avril et la vente qui continue.

    Après le défilé des assurances, il espère que 90 % des dégâts seront pris en charge. Car refaire le magasin coûte 120 000 euros et le stock détruit avait une valeur de 100 000 euros environ. Bref, avec la perte d'exploitation et autres déficits, Bernard Rouet situe son préjudice entre 350 000 et 450 000 euros.

    2 Biomonde fermé pour inondation

    Alors que le magasin spécialisé dans le bio, impasse Fichemore, avait été racheté, agrandi, refait et rouvert cet automne, Xynthia est passé par là et a anéanti bien des efforts. Aujourd'hui sur la vitrine, on peut lire « Fermé pour cause d'inondation » et c'est le même refrain sur le répondeur téléphonique. Des travaux vont être engagés, mais la date de réouverture n'est pas arrêtée.

    3 Europlat a repris du service

    Ici aussi, avenue du Colonel-Fuller, les lieux ont été inondés et les commerçants ont dû fermer pendant cinq jours. Plus d'électricité, les moteurs des frigos dans l'eau, le stock à jeter. « Nous n'avons toujours pas été indemnisés, mais des réparateurs sont venus relancer nos machines et l'électricité est revenue. » Du coup, le 6 mars, le magasin de plats cuisinés et à emporter rouvrait.

    4 2 000 bouteilles dans la vase

    La cave tenue par Franck et Eleanor Piou a subi l'inondation elle aussi. « En entrant par les égouts et les bouches d'aération, l'eau a poussé les cartons, les a fait chavirer et les bouteilles ont trempé. Face à l'alerte, nous avions pourtant tout rehaussé de 25 centimètres, mais ça n'a pas suffi », raconte Eleanor Piou.

    Du coup, avec les quelque 2 000 bouteilles qui ont pris la vase, les cavistes organiseront une braderie à la fin du mois vraisemblablement. En attendant, après avoir refait le sol, les murs et l'électricité, ils rouvrent totalement leur commerce cette semaine. Car, depuis le 28 février, ils avaient juste maintenu leurs livraisons aux restaurateurs et aux maisons de retraite, par exemple, et la vente du vrac sur place.

    5 Ils attendent d'être indemnisés

    Carrefour Market et Lidl ont été épargnés, sans doute grâce à leur construction légèrement surélevée. Pourtant, outre des pavillons du village Libération dont nous avions parlé, d'autres magasins de ce quartier ont subi les affres de Xynthia : le bar tabac le Forban, le restaurant du Port, le restaurant le Berbère, la station de lavage, le magasin d'électroménager Electro-Choc, la boulangerie, par exemple.

    La plupart ont dû fermer et sont rouverts maintenant. Nul n'a encore été indemnisés.

    (1) Ce soir, l'ordre du jour du Conseil communautaire sera exclusivement consacré aux conséquences de la tempête Xynthia.

    Que les lecteurs rochefortais se rasurent : la médiathèque, fermée au lendemain de la tempête pour cause d'inondation, devrait rouvrir courant mai, le 18 ou le 19. En attendant, il y aura une ouverture partielle pour que les emprunteurs puissent rapporter leurs livres. Du côté du Centre international de la mer (qui englobe la Corderie, l'exposition temporaire et la librairie maritime), la réouverture pourrait avoir lieu le 1er mai. Là aussi, le site s'est retrouvé sous 40 centimètres d'eau. Rappelons que l'« Hermione » et le café des Longitudes sont ouverts.

     

    Journée écocitoyenne au port des Callonges

     

      Des enfants sensibilisés à l'environnement.  photo H. r.

    Des enfants sensibilisés à l'environnement. photo H. r.

    Organisée par la municipalité de Saint-Ciers et par la Communauté de communes, cette opération « Vacances solidaires » a été couronnée de succès.

    Une grande mobilisation des habitants et des associations (Tintamarre, Entre deux Mondes, Surf Rider mais aussi le Foyer d'animation rural de Braud, le Point accueil jeunes de Saint-Ciers et les centres aérés de Braud et de Saint-Ciers). Tout au long de la journée, ce petit monde s'est affairé à ramasser sur les « baux » ce que la tempête Xynthia avait laissé après son passage. Au final, c'est cinq remorques remplies de verre, plastique, métaux divers et un énorme bric-à-brac : deux cumulus, roues de tracteur, réservoirs et calandres de voitures… Le temps clément de cette journée a contribué à ce que l'événement se déroule dans la bonne humeur et la convivialité, le pique-nique du midi en était la preuve.

    Ce passage de la théorie à la pratique a permis aux enfants de juger de l'importance de l'action citoyenne à la préservation de l'environnement, et se disent prêts à recommencer l'expérience.

     

     
     
     
    22 avril 2010 06h00 | Par Marie-Claude Aristégui 1 commentaire(s)

    Le collectif des sinistrés est toujours sur le pont

    Le collectif d'associations de sinistrés s'est réuni hier soir. Il veut maintenir la pression.

      Les présidents des associations se sont réunis hier soir à 
Châtelaillon.  Photo Xavier Léoty

    Les présidents des associations se sont réunis hier soir à Châtelaillon. Photo Xavier Léoty

    Les associations de sinistrés des communes touchées par la tempête Xynthia, désormais intégrées dans un collectif, se sont réunies hier soir à Châtelaillon pour décider de la suite à donner à leur mouvement. Ils vont organiser une « action commune », c'est-à-dire une manifestation, samedi. L'heure et le lieu devraient être annoncés aujourd'hui.

    Leur but est de montrer leur détermination. En fait, les déclarations du ministre Jean-Louis Borloo ne les ont pas rassurés. Ils ont l'impression que le vocabulaire a changé… pour qualifier une situation identique. Les zones noires n'ont pas changé de couleur et les habitants des secteur orange ne savent toujours pas quel sort leur sera réservé.

    « Iniquité »

    « Nous n'avons pas l'intention de nous laisser faire. On a l'impression qu'il n'y a eu aucune avancée. Nous continuons à dénoncer l'iniquité de ce zonage. Et le manque de transparence des critères choisis pour sacrifier des maisons. »

    La Région a aujourd'hui annoncé que des cabinets d'avocats avaient été choisis pour saisir le juge administratif, afin - justement - d'obtenir communication des pièces en question. « Oui, nous n'avons pas encore pris position à ce propos mais, en effet, l'intérêt est d'avoir ces pièces », répond Jean-Jacques Bégué (Fouras), qui s'exprime en l'occurrence au nom du collectif.

    Un collectif dont les adhérents sont solidaires sans avoir, pour autant, exactement les mêmes problèmes. Les topographies des communes sont différentes, certaines sont classées en orange et noir, d'autres complètement en noir ou en orange… Mais ils ont en commun le sentiment « d'injustice ».

    À Charron

    Par ailleurs, concernant Charron, Thierry Demaegdt a rencontré Gilles Servanton, directeur de la Direction départementale des territoires et de la mer, mardi.

    « Nous avons déposé 27 dossiers de contestation concernant des habitants de Charron qui ont été très peu sinistrés. On lui a demandé d'apporter une dimension humaine. Nous souhaitons que les inspecteurs aillent sur les lieux, avec les sinistrés. Notre demande est très formelle. On va voir… »

    Ténors à la rescousse

    . Me Gilbert Collard défend des habitants, notamment à Charron. La Région mandate Corinne Lepage

      Me Gilbert Collard sera à Charron jeudi prochain.  photo afp

    Me Gilbert Collard sera à Charron jeudi prochain. photo afp

     

    Comme annoncé, Emmanuel Pineau s'est rendu à Paris, pour rencontrer Me Gilbert Collard, qui a accepté de défendre ce marin-pêcheur de Charron ainsi que d'autres victimes de la tempête Xynthia. Une « soixantaine » dans le département de Charente-Maritime, selon l'avocat parisien. Il viendra en Charente-Maritime, à Charron, jeudi prochain.

    « On attaque pour les digues. L'attaque, c'est la meilleure des défenses », commente Emmanuel Pineau. Rappelons que lui-même et son épouse refusent de négocier la vente de leur maison située en zone noire, rue de la Laisse à Charron.

    Me Collard envisage, en effet, de déposer plainte auprès du procureur de la République pour « mise en danger délibérée de la vie d'autrui ». « L'état des digues, leur mauvais entretien » fondent cette démarche.

    Sous réserves toutefois, Me Collard pourrait également déposer plainte pour non-assistance à personne en danger, dans l'hypothèse où toutes les mesures prises pour assurer la sécurité de ses clients, après l'alerte liée à l'arrivée de la tempête, n'auraient pas été prises.

    « Leur cause me touche »

    « Ils ont fait appel à moi, c'est normal que je les défende, ajoute l'avocat. C'est très émouvant, leur cause me touche. Ils sont complètement désorientés. Ils ont peur de perdre leur maison, c'est toute une vie de sacrifices qui est anéantie. En plus, ils se sentent abandonnés.

    On va se battre mais je sais que le combat sera très difficile, on va se heurter à tout un système de pouvoirs. Mais ça vaut la peine de le faire. »

    Corinne Lepage aussi

    De son côté, la Région Poitou-Charentes, présidée par Ségolène Royal, a décidé de mettre à la disposition des sinistrés trois cabinets d'avocats réputés : celui de Corinne Lepage (Huglo-Lepage), Lysias Partners (un cabinet parisien fondé par Me Jean-Pierre Mignard) et le cabinet Pielberg (Poitiers).

    « L'idée était d'adopter une stratégie commune aux collectivités locales et aux associations de sinistrés », explique Françoise Mesnard, vice-présidente de l'assemblée régionale. Hier à Poitiers, elle a présidé une réunion à laquelle assistaient des présidents d'associations de sinistrés ainsi que des représentants des cabinets d'avocats.

    Avant le 8 mai, la Région va saisir le juge administratif, selon la procédure du référé « mesures utiles », afin d'obtenir rapidement la communication des études et des documents ayant conduit à l'établissement du zonage par l'État. « Les demandes d'informations faites par les communes et les associations d'habitants restent à ce jour sans réponses », note-t-on à la Région.

    Par ailleurs, la Région va également confier une mission aux universités de Poitiers et de La Rochelle, plus précisément à l'équipe de Thierry Sauzeau (lire également en pages 12 et 13). L'objectif est de réaliser « des études complémentaires au zonage actuel et aussi une analyse des risques et des mesures préventives appropriées pour assurer la sécurité des habitants ».

     

    )

    Des paysages trop négligés

    Modifié au fil du temps, le polder de la Perrotine, sur l'île d'Oléron, n'a pu jouer son rôle de rempart. Les explications de Thierry Sauzeau, géo-historien.

      Thierry Sauzeau, chercheur et géo-historien, devant la tanne de 
la Perrotine, à Saint-Pierre-d'Oléron. Autrefois entretenu par les 
anciens, le polder a été négligé au fil du temps.  photo A.L.

    Thierry Sauzeau, chercheur et géo-historien, devant la tanne de la Perrotine, à Saint-Pierre-d'Oléron. Autrefois entretenu par les anciens, le polder a été négligé au fil du temps. photo A.L.

     

    C'est un bout de paysage entre terre et mer, entièrement façonné par la main de l'homme : la Perrotine, à Saint-Pierre-d'Oléron. Situé sur la rive droite du chenal qui mène à Boyardville, le quartier compte une quarantaine de maisons. D'adorables maisons aux volets jaunes et bleus aujourd'hui en sursis.

    Petit retour en arrière. Avant 1820, rien de tout cela n'existait. À la place de ce charmant lotissement, de l'eau et du sable. Puis les anciens ont voulu gagner sur la mer. Ils ont construit une première digue, puis une deuxième en 1880, et ont mis au point un système ingénieux de fossés. Sur l'île, on appelle ça une tanne. Aux Pays-Bas, on parle de polder. Craignant toujours la menace de l'océan, les anciens ont eu l' idée d'édifier leurs maisons sur l'ancien cordon dunaire, légèrement en hauteur.

    Aménagements imprudents

    Pendant des décennies, des familles y vécurent heureuses. Et jamais l'eau ne vint troubler leur sommeil. Jusqu'à ce que passe Xynthia, le 28 février. Cette nuit-là, le système de polder sur lequel les anciens avaient toujours pu compter, n'a pas joué son rôle. Non seulement la mer est venue inonder les maisons mais elle y est revenue à sept reprises pendant quatre jours, à la faveur de la marée haute.

    La faute à qui ? La faute à quoi ? Pour Thierry Sauzeau, chercheur à l'université de Poitiers, géo-historien spécialisé dans l'aménagement du littoral, cela ne fait aucun doute. Depuis cinquante ans, les générations qui se sont succédé n'ont pas pris au sérieux des ouvrages déjà existants et redoutablement efficaces, estime-t-il.

    « Chaque génération a gaspillé le capital qu'on lui avait légué. Cela s'est fait petit bout par petit bout. Comme un tricot qu'on détricoterait sous prétexte que cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu un hiver rigoureux », poursuit le spécialiste.

    Le cas du polder de la Perrotine est emblématique : absence d'entretien, réalisation d'une piste cyclable qui a fragilisé la digue, dégradation des vannes au point qu'elles ne servent plus et que plus personne ne savait où elles se trouvaient aux lendemains de la tempête… Idem côté Boyardville. Ces vingt dernières années, l'entrée du chenal n'a cessé naturellement de s'élargir. Tout le monde a pu l'observer. Mais personne n'a rien fait. Conséquence : le 28 février, il y a eu un effet entonnoir. Plus loin, toujours sur le chenal, le pont avec son tablier plat a fait obstacle quand, autrefois, l'ancien pont était tournant. Bref autant d'« aménagements imprudents », juge Thierry Sauzeau qui n'accuse personne en particulier.

    Et après ?

    Depuis quinze jours, l'historien, qui vit à Saint-Pierre-Oléron, travaille jour et nuit sur la question du sauvetage de la Perrotine. Selon lui, démolir des maisons situées en hauteur et entourées de remparts naturels est une aberration. Il faut protéger et revenir à des aménagements de bon sens, et aux coûts raisonnables, martèle-t-il. Inverser la forme du chenal, reconstruire un muret-digue le long du chenal, rénover les vannes pour pouvoir vidanger le polder, surélever les digues…

    « Je ne prétends pas que tout cela aurait pu permettre d'éviter la submersion de la Perrotine et de Boyardville, mais je dis que l'eau serait moins rentrée et, surtout, qu'on aurait été en mesure de la faire ressortir. Il y aurait eu aussi un effet différé de la surcote et donc un laps de temps pour réagir », assure Thierry Sauzeau.

    Un regard d'historien, un certain recul sur les événements, que le chercheur a décidé aujourd'hui de mettre au service des sinistrés

     

     

    Les sinistrés de Xynthia vont manifester

    Les sinistrés de la tempête Xynthia en Charente-Maritime manifesteront samedi leur mécontentement face à la réaction des pouvoirs publics, notamment la destruction programmée des habitations situées en "zone noire", en bloquant l'accès à l'île de Ré. Les victimes dénoncent des procédés "inacceptables, d'une iniquité flagrante, manquant de transparence et d'humanité", dénonce Thierry Demaegdt, président de l'association des sinistrés de Charron, l'une des communes les plus touchées par la tempête du 28 février dernier. Le collectif appelle la population à manifester devant le pont de l'île de Ré à partir de 11 heures et à bloquer l'accès à cette île touristique "un certain temps".

     

    Xynthia : maires et associations menacent l'Etat d'aller en justice

    [ 22/04/10  ]

    Les maires et les associations de victimes de la tempête Xynthia réunis hier à Poitiers ont demandé de nouveau des « justifications » à l'Etat sur le zonage, qu'ils contestent, et ont menacé d'aller en justice s'ils n'obtenaient pas satisfaction. « Les élus, les associations demandent la justification du zonage. Ils ne disposent d'aucun élément d'explication. C'est anormal », a expliqué à la presse M e Alexandre Moustardier, un de leurs quatre conseils. « S'ils n'obtiennent pas les explications demandées, ils iront en justice. On fera un référé pour obtenir les documents qui ont servi à faire le zonage », a souligné l'avocat qui avec ses confrères représentent 33 maires de communes concernées et 8 associations de défense des sinistrés de la tempête du 28 février.

    Les Echos

     

    Tempête Xynthia : indemnités de chômage partiel pour la Gironde et la Loire-Atlantique

    Marika Roche | 22/04/2010 | 15:53 | Droit social

    Cet arrêté fixe à 100% le taux maximal de prise en charge par l'Etat des indemnités de chômage partiel versées par l'employeur pour les conventions signées du 1er janvier au 31 décembre 2010 par les entreprises contraintes de réduire ou de suspendre temporairement leur activité du fait de la tempête Xynthia.
     

    Le taux de prise en charge par l'Etat des indemnités de chômage partiel est déterminé par convention en fonction de la gravité des difficultés constatées, de l'importance de la réduction apportée au nombre des licenciements envisagés et des efforts de réorganisation de l'entreprise dans un but de redressement économique. Ce taux ne peut excéder un maximum fixé annuellement par arrêté conjoint des ministres chargés de l'emploi et du budget.

    Un arrêté publié au Journal officiel du 22 avril 2010 fixe à 100% le taux maximal de prise en charge par l'Etat des indemnités de chômage partiel versées par l'employeur pour les conventions signées du 1er janvier au 31 décembre 2010 par les entreprises contraintes de réduire ou de suspendre temporairement leur activité du fait de la tempête Xynthia. Cet arrêté est applicable aux communes de la Gironde et de la Loire-Atlantique visées par l'arrêté du 11 mars 2010 (cliquez ici) portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.

    Consulter l'arrêté

     

    <titre>Chômage partiel et tempête Xynthia : un arrêté définit le taux de prise en charge</titre>

    L'employeur peut obtenir, sous certaines conditions, un remboursement par l'Etat des allocations conventionnelles de chômage partiel qu'il a versées à ses salariés (c. trav. art. D. 5122-41).

    Le taux maximal de prise en charge est de 80 % pour les conventions conclues entre le 1er janvier et le 31 décembre 2010.Ce n'est qu'exceptionnellement, sur décision conjointe du ministre chargé de l'économie et du ministre chargé du budget que ce taux peut être porté à 100 % (arrêté du 9 avril 2010, JO du 14).

    Un arrêté applique ce taux exceptionnel de 100 % de prise en charge par l' État aux indemnités de chômage partiel versées pour les conventions signées du 1er janvier au 31 décembre 2010 par les entreprises contraintes de réduire ou de suspendre temporairement leur activité du fait des événements naturels d'intensité anormale de la tempête Xynthia.

    Sont ici concernées les entreprises situées dans deux des départements (la Gironde et la Loire-Atlantique) frappés par Xynthia (arrêté du 11 mars 2010 portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, JO du 13).

    Arrêté du 19 avril 2010, JO du 22

    EcoLogic pour gère la crise des déchets après le passage de la 
tempête XynthiaEcoLogic pour gère la crise des déchets après le passage de la tempête Xynthia
    La Communauté de Communes de l'Ile d'Oléron a monté, en collaboration avec ses partenaires, une cellule de crise très efficace, et ce, pour faire face à l’afflux important de déchets provoqué par le passage de la tempête Xynthia sur l’Ile d’Oléron le 28 février dernier. Ainsi, des dispositifs de « mini-déchetteries mobiles » ont été mis en place pour soulager les villages sinistrés, en collaboration avec les experts en déchets EcoLogic et PAPREC

    La Communauté de Communes de l'Ile d'Oléron a monté, en collaboration avec ses partenaires, une cellule de crise très efficace, et ce, pour faire face à l’afflux important de déchets provoqué par le passage de la tempête Xynthia sur l’Ile d’Oléron le 28 février dernier. Ainsi, des dispositifs de « mini-déchetteries mobiles » ont été mis en place pour soulager les villages sinistrés, en collaboration avec les experts en déchets EcoLogic et PAPREC.

    La tempête Xynthia est une dépression météorologique majeure qui a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1er mars 2010, causant un épisode de vents violents. Le système, en provenance des régions subtropicales mais de type frontal, a principalement touché l'Espagne (Îles Canaries, Galice, Asturies et Pays basque), le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et dans une moindre mesure, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique



    Photo  de © dessin de Jak S-K pour Les 
Bacchantes de la Cie Toufik OI

    [ jeudi 22/04 ] La Rochelle - Châtelaillon : Solidarité Xynthia, vernissages, blues, swing, jazz, danse...

    Charente-Maritime - l'après Xynthia : annonces, résistance, manifestations, glissement de vocabulaire, ballet de ministres, nouvelles expertises pour étudier la situation des habitations dans les ex-zones noires transformées la semaine dernière en zones de solidarité, premières évaluations des biens que certains sinistrés seront contraints d'abandonner, entrée en scène de ténors du barreau, l'attente aussi pour de nombreux habitants... Même si la paralysie des aéroports européens a largement mobilisé les médias depuis une semaine, la gestion de l'après-tempête Xynthia fait encore, au quotidien, les gros titres de l'actualité. Cette exposition médiatique ne doit pas faire oublier les actions qui, sur le terrain, contribuent toujours à l'élan de solidarité né au lendemain de la nuit du 27 au 27 février 2010. À Châtelaillon-Plage, la commune du village des Boucheleurs, une grande braderie est organisée à l'Espace Carnot au profit des sinistrés du jeudi 22 au lundi 26 avril de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 17h30. À l'affiche jeudi 22 avril à La Rochelle : vernissage en deux temps en présence du sculpteur et photographe François Méchain dès 15h "in situ" devant le mur érigé en face de la bouée Richelieu au parc d'Orbigny puis à 18h30 à la salle de l'ancien marché de l'Arsenal et au Carré Amelot. Dans le cadre du mois de l'architecture en Poitou-Charentes, aujourd'hui à La Rochelle, un rendez-vous à 18h devant l'attique du bâtiment Meissonier dans la rue éponyme à Mireuil. "Comme une herbe dans le vent" : Alain Trehard expose chez Matlama : vernissage en fin de journée. À 18h30 : la compagnie de danse contemporaine Toufik OI présente à la Chapelle Saint Vincent sa pièce en cours de création Les Bacchantes. Dîner jazz à 20h30 au restaurant Ô5 , une des très belle tables rochelaises, profitez de l'occasion pour (re)découvrir une cuisine très juste qui sait mettre en valeur et respecter de très beaux produits avec une signature personnelle très actuelle. Les guitaristes Karim Duménil et Laurent Lesur, le violoniste Mathias Guerry et Cyril Babin à la contrebasse du Swing d'O Quartet donnent un concert gratuit à 20h30 sous la yourte du collectif des associations de Villeneuve-les-Salines, entrée libre place du 14 juillet. Blues à 21h30 au café-théâtre l'Azile avec Teddy Costa & The Thompsons.



     

    Point de vue
    Principe de précaution et principe de réalité, par Christian Morel
    LEMONDE.FR | 22.04.10 | 18h51


    gnorer les probabilités des événements indésirables est une source répétée de fixation absurde des priorités. Bien qu'il ne soit pas facile de calculer de façon précise les probabilités d'accidents et de catastrophes, on peut dégager des ordres de grandeur, en recoupant des informations provenant de plusieurs sources. Pour fixer les idées, voici les probabilités de décès relatives à un certain nombre de risques :

     

    Alpinisme himalayen : 1/100
    Chirurgie : 1/250 à 1/1 000
    Anesthésie années 1980 : 1/10 000
    Randonnées hivernales en montagne (avalanches) : 1/25 000 à 1/10 000
    Circulation routière : 1/10 000
    Anesthésie années 2000 : 1/150 000
    Transport aérien, grandes compagnies : 1/1 000 000

    Les pouvoirs publics devraient méditer ces ordres de grandeur et le grand public y être sensibilisé. Cela permettrait de relativiser davantage les aléas dans un certain nombre de débats et de décisions. Il serait intéressant par exemple de rapprocher le risque zéro recherché pour une tempête du type de Xynthia de la probabilité de mourir d'une intervention chirurgicale. La probabilité de retour, sur les zones déclarées noires, du centre d'une dépression exceptionnellement creuse à l'instant de la pleine mer d'une grande marée doit être très faible, sans doute de une par siècle, peut-être moins (la tempête de 1999 n'a pas provoqué un danger mortel de même intensité sur cette zone). Or la probabilité de mourir d'une intervention chirurgicale est de 1 pour 1 000. L'Etat décide donc une solution radicale concernant les zones noires où le risque mortel est très faible. Par ailleurs, alors qu'une étude internationale récente a démontré que la check-list de bloc opératoire permettait de diviser par deux la mortalité des interventions chirurgicales, l'Etat ne l'a pas rendue obligatoire. Un résident d'une zone noire a considérablement plus de "chances" (au sens statistique du terme) de mourir d'une intervention chirurgicale que d'une nouvelle tempête Xynthia.

    La comparaison des risques et de leur évolution montre aussi l'efficacité des politiques de réduction de l'aléa (mitigation) sans viser le risque zéro. La probabilité de décès lors d'une anesthésie est passée de 1 pour 10 000 dans les années 1980 à 1 pour 150 000 dans les années 2000 grâce à des solutions simples comme la check-list spécifique des actes anesthésiques. Cela veut dire que le nombre de décès a été divisé par un facteur 10. Les autorités suisses ont mis au point une méthode à destination des randonneurs à ski pour évaluer le risque d'avalanche (méthode Munter) en acceptant un risque résiduel. Ce qui a permis de produire une solution simple et pratique. Grâce à quoi le nombre de randonneurs tués par avalanche dans la confédération helvétique a été divisé par 5 à 10. Pourquoi, au lieu de viser le risque nul, n'a-t-on pas envisagé la mitigation de l'aléa dans les zones touchées par la catastrophe Xynthia ? On peut réduire le risque mortel de l'inondation en limitant la hauteur d'eau à laquelle les résidents sont soumis en jouant soit sur la hauteur des protections, soit sur celle des habitations.

    La prise en compte des probabilités peut même conduire à accepter sciemment un risque mortel infime. Ainsi le transport aérien est confronté à un risque très rare : la perte simultanée de tous les circuits redondants de direction de l'avion. Les pilotes ne peuvent plus actionner ni les ailerons, ni la gouverne de direction, ni la gouverne de profondeur. Dans l'histoire de l'aviation civile, cela est déjà arrivé trois fois. Dans ces cas-là, la seule solution est de tenter de diriger l'appareil en dosant la puissance des réacteurs. C'est très délicat. Sur les trois cas, seul un équipage est parvenu à poser l'appareil sans pertes humaines. A la suite de ces catastrophes, un système a été mis au point pour aider les pilotes à diriger l'appareil à l'aide des réacteurs en cas de panne totale de direction. Mais les compagnies ne l'ont pas installé sur les avions en raison d'une probabilité d'accident très faible et de la complexité induite toujours porteuse d'inconnu. Ici risque faible admis et certainement compris, là risque zéro imposé et incompris.

    Il peut être rétorqué que la réflexion probabiliste ne peut pas être introduite dans le débat public parce qu'elle est trop complexe et difficile à rendre palpable. Pourtant les randonneurs suisses ont parfaitement accepté une méthode de prévention du risque d'avalanche qui exclut explicitement le risque zéro comme postulat de départ et qui tire son efficacité de son ambition réaliste. D'ailleurs cette méthode est appelée "méthode de réduction du risque" et non "méthode de protection", ce qui est tout un symbole. Il n'est plus exceptionnel aujourd'hui que le chirurgien informe son patient de la probabilité d'événements indésirables lors de l'intervention (1 pour 100 en général) et discute avec lui des inconvénients et avantages de l'opération au regard de ce risque. Le principe de précaution a beaucoup à s'enrichir du principe de réalité.

    Christian Morel est sociologue.

     

     

    A La Faute-sur-Mer, une enveloppe de 500 000 euros pour réparer la voirie après Xynthia

    Urbanisme jeudi 22 avril 2010
    • Le conseil municipal s’est réuni mercredi soir, pour la seconde 
fois après Xynthia. La tempête a encore été au cœur des conversations.

      Le conseil municipal s’est réuni mercredi soir, pour la seconde fois après Xynthia. La tempête a encore été au cœur des conversations.

    Réuni hier soir, le conseil municipal de La Faute-sur-Mer a officialisé le lancement de nombreux « travaux d’urgence », rendus nécessaires après le passage de la tempête Xynthia. Une délibération qui prévoit trois sommes distinctes pour un même budget : 502 320 € pour réparer la voirie, 200 000 € pour le port et 65 000 € pour l’accès à la plage. « Ces travaux seront réalisés dans les secteurs où il y a eu le plus de dégâts et où le trafic est le plus important », expliquait le maire René Marratier.

    Dans ce planning, « la route de la pointe d’Arçay, où des améliorations étaient déjà programmées, fera partie des priorités ». La Ville espère un lancement des travaux imminent, au plus tard « fin avril, début mai », afin de pouvoir bénéficier de subventions. Le Conseil général, le Conseil régional et l’État vont être sollicités.

    Rétablissement de la liaison Bordeaux-Nantes

    Par Ph.L./AFP  

    La liaison entre Rochefort et La Rochelle, sur l'axe Bordeaux-Nantes, va rouvrir ce vendredi à midi.

    La liaison ferroviaire entre La Rochelle et Rochefort en Charente-Maritime, interrompue depuis le 28 février en raison des dégâts causés par la tempête Xynthia, doit reprendre vendredi à 12h00, a annoncé jeudi la direction régionale Poitou-Charentes-Aquitaine de la SNCF.

    "Les deux premières semaines, les trains criculeront à 40 km/h sur les zones remaniées" sur cette portion accueillant TER et trains Intercité (axe Bordeaux-Nantes), précise la SNCF dans un communiqué.

    Les travaux, aux abords de la commune de Châtelaillon-Plage, au sud de La Rochelle, "ont permis de reconstruire, sur près de 4 kilomètres, les deux voies détruites à plusieurs endroits" et de remplacer "la totalité des circuits électriques et informatiques nécessaires à la signalisation", indique-t-elle.

    Depuis le 28 février, date des inondations provoquées par la tempête Xynthia, un système de substitution par autocars a été mis en place entraînant une "perte d'environ 50 % de la fréquentation", selon la SNCF.

     

     

     

     

    Lutte Ouvrière n°2177 du 23 avril 2010

    Charente-Maritime et Vendée : zones noires de Xynthia : pavillons rasés, villas préservées
     

    Les manifestations de colère d'habitants menacés d'expulsion en Charente-Maritime et en Vendée ont obligé une brochette de ministres, autour de Jean-Louis Borlo, à se rendre sur place, mais sans rien promettre d'autre qu'un examen au cas par cas.

    Outre le mépris du gouvernement, qui n'a daigné consulter ni les habitants ni les maires des communes concernées pour définir les zones noires où les maisons doivent être détruites, les sinistrés dénoncent aussi l'inégalité de traitement dont ils sont victimes. La délimitation des zones noires d'expropriation ne semble pas en effet obéir qu'à des critères topographiques, comme l'altitude des terrains par rapport à la mer : elles épousent parfois des frontières de classe.

    Ainsi l'île de Ré, pourtant largement inondée, et même coupée en trois îles comme au Moyen Âge, est quasiment exempte de zone noire, et de grands travaux sont en cours pour la protéger par des digues. Dans un même temps, des zones moins inondées sont vouées à être rasées. Les habitants n'ont obtenu que de fausses explications, comme une prétendue volonté d'éviter des zones « peaux de léopard ». Une habitation entourée de maisons inondées doit être rasée, même si elle a été épargnée par les flots. Mais en quoi cela justifie-t-il que des zones entières de riches villas sur l'île de Ré soient exemptées ?

    Dominique Bussereau, intervenu sur France 3 le 14 avril pour nier tout favoritisme dans la définition des zones noires, dut cependant reconnaître que « les choses sont très différentes » selon qu'il s'agit d'un terrain coûtant 1 million d'euros les 3 500 mètres carrés sur l'île de Ré ou de terrain à 3 euros le mètre carré.

    En fait, nul besoin de piston pour pareille injustice. On trouve une explication dans une loi faite sur mesure pour protéger les plus riches. Selon une circulaire de février 2005, on ne peut procéder à une expropriation que si « le coût estimatif de l'acquisition est moins élevé que celui des autres moyens envisageables de sauvegarde et de protection des populations ». C'est parfaitement clair : un lotissement de modestes pavillons situé sur une zone où le terrain est bon marché sera détruit, car une digue coûterait plus cher que leur rachat. Mais construire une digue pour protéger de riches villas, même peu nombreuses, sera jugé valable si ces villas coûtent plus cher que la digue.

    Les plus riches protégés, les plus modestes chassés : voilà le tracé des « zones de solidarité », nouveau nom dont le gouvernement vient de rebaptiser les « zones noires ».

    Correspondant LO

    2/04/2010 à 10h47

     

     

     

    17 000 communes en danger

     
    Lothar, une des catastrophes les plus coûteuses, en 1999. Archives 
AFP

    zoom

    Lothar, une des catastrophes les plus coûteuses, en 1999. Archives AFP

    La France a subi de nombreuses calamités, et près d’une commune sur deux est menacée par une catastrophe naturelle.

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    Depuis 1999, l’Hexagone est abonné aux catastrophes. Lothar et Marti, puis Klaus, et ensuite Xynthia représentent une bande inorganisée dont les méfaits sont lourds sur les finances publiques et privées. La barre du milliard d’euros a été dépassée à chaque fois, avec un record pour Lothar : sept milliards d’euros.

    EDF, qui avait particulièrement souffert du passage de l’ouragan Klaus, en janvier 2009, avait pourtant lancé dès 2001 un plan de renforcement de ses pylônes. Cela lui coûtera, jusqu’en 2017, date de fin des travaux, 2,4 milliards d’euros. D’autres investissements en matière de sécurisation ont été programmés. Ils coûteront 2,6 milliards d’euros l’an prochain au premier électricien de France, qui peine à enterrer ses lignes, par exemple.

    11 millions d’euros à cause du froid

    Les intempéries n’épargnent pas la SNCF. Le coup de froid de décembre dernier a coûté 11 millions d’euros à la société. Cette facture était loin d’atteindre celle de 2008, quand un incendie dans le tunnel sous la Manche avait coûté 250 millions d’euros.

    D’autres secteurs professionnels souffrent aussi. En 2009, le passage de Klaus sur le Sud-Ouest a détruit 45 millions de mètres cubes de bois, soit 300 000 ha de forêts dévastés, notamment dans les Landes.

    En Vendée et Charente-Maritime, Xynthia a noyé 45 000 ha de terres sous l’eau salée en mars dernier.

    La sécheresse, un phénomène de plus en plus fréquent chez nous, creuse un peu plus le déficit lié aux catastrophes naturelles. Selon le Conseil de l’Europe, celle de 1999 aurait généré en France, tous dommages confondus, 2,6 milliards d’euros de pertes. La lutte contre les feux de forêt coûte annuellement à la France 150 millions d’euros.

    Enfin, pour mesurer l’ampleur du danger qui pèse sur la France, le ministère de l’Environnement estime que 17 000 communes, sur les 36 000 que compte l’Hexagone, sont « menacées par un ou plusieurs risques naturels ». Entre 1982 et 1996, toujours selon ce chiffrage, 30 000 communes ont été déclarées en situation de catastrophe naturelle, dont 10 000 d’entre elles à trois reprises.

     

    Société

    La facture des catastrophes est de plus en plus lourde à supporter

    La 
tempête Xynthia coûtera 1,5 milliard d’euros aux assureurs.  AFP
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    Le monde est de plus en plus touché par des catastrophes qui, elles-mêmes, déclenchent des séismes économiques. Cette facture catastrophique, dans toute l’acception du terme, risque d’augmenter dans les prochaines années.

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    Le début de l’année a été particulièrement tumultueux en France. La tempête Xynthia, qui a touché la côte atlantique, a été suivie du nuage émis par le volcan islandais Eyjafjöll. Si on y ajoute les épaisses couches de neige hivernales qui ont coincé des trains sous la Manche et quelques autres coups de tabac, la facture s’annonce salée alors que nous ne sommes qu’en avril. La colère de Xynthia coûtera 1,5 milliard d’euros aux assureurs, selon les chiffres avancés par le président de la Fédération française des sociétés d’assurances. Cinq cent mille dossiers attendent les assureurs, a expliqué leur président, pour qui les dégâts causés par l’invasion des terres par l’eau salée expliquent cette facture énorme.

    Les fumées du volcan islandais ont déjà coûté quelque 200 millions d’euros à la France, mais le total de cette catastrophe naturelle est loin d’être établi.

    Les tempêtes Lothar et Martin, qui avaient ravagé la France en décembre 1999, étaient parties vers l’Europe de l’Est, laissant derrière elles un monceau de débris chiffré à sept milliards d’euros. On pourrait dresser une liste très longue des événements calamiteux qui ont ravagé notre pays ces dernières années, tout en sachant que bien des experts s’attendent à voir ces tristes records battus.

    « Il faut se préparer à des dommages plus élevés »

    Pour une fois, assureurs, banquiers, économistes et écologistes sont d’accord : le pire en matière de catastrophes, donc de coûts économiques, est devant nous. Le principal économiste du groupe de réasssurance Swiss Re se montrait particulièrement pessimiste dans le dernier rapport publié par ce géant mondial de l’assurance. « Le secteur ferait bien de se préparer à des dommages beaucoup plus élevés » que ceux enregistrés l’an passé, voire depuis le début de l’année. « En 2005, les dommages assurés sont montés en flèche à 120 milliards de dollars, établissant un nouveau record. Je ne serais guère surpris que ce record soit battu dans un futur proche ». Pour Swiss Re, l’année 2009, n’a pas été particulièrement noire. Et pourtant, on a enregistré 15 000 décès dans le monde, et les assureurs ont payé 26 milliards de dollars d’indemnités. Pour l’assureur suisse, « l’événement le plus coûteux a été la tempête hivernale Klaus qui a frappé la France et l’Espagne en janvier, causant des dégâts assurés à hauteur de 2,35 milliards d’euros ». Cette prévision s’appuie sur une observation méthodique des catastrophes naturelles ou industrielles depuis trente ans.

    Selon le réassureur allemand Munich Re, le coût des catastrophes naturelles s’est accru de 11 % par an depuis 1980. La facture globale de tous ces événements s’élèverait à 1600 milliards de dollars en 28 ans. Entre 2000 et 2008, le monde a déboursé 750 milliards de dollars pour panser ses plaies.

    80 000 morts par an dans le monde

    La Croix-Rouge complète la dureté de ces chiffres par l’horreur du bilan humain : dans les années quatre-vingt-dix, chaque année, 80 000 personnes sont mortes des suites d’une catastrophe naturelle dans le monde.

    Depuis 2002, à la suite des inondations qui avaient ravagé l’Europe centrale et de l’Est, l’Union européenne a créé un fonds de solidarité annuellement doté d’un milliard d’euros. C’est dire que les pays européens ont à leur tour pris conscience qu’ils allaient devoir souffrir des dérèglements climatiques, coûteux en vie et de plus en plus lourds pour l’économie.

     

    <texte> <signature>Dossier réalisé par Raymond Couraud</signature></texte>

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  • Xynthia : revue de presse du 21avril

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    21 avril 2010 16h06 | Par Marie-Claude Aristégui    

    Charente-Maritime : Me Gilbert Collard va défendre des sinistrés de Xynthia

     

    Maître Collard va défendre les sinistrés de la tempête Xynthia

    Maître Collard va défendre les sinistrés de la tempête Xynthia

    Sollicité notamment par des habitants de Charron, Me Gilbert Collard a accepté de défendre des sinistrés de Xynthia. Il a l'intention de déposer plainte pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui". Pour cette démarche, il se fonde sur le mauvais état des digues.

     

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    21 avril 2010 12h41 | Par Sylvain Petitjean    

    Bassin d'Arcachon : le Banc d'Arguin a encore bougé

    Soumis aux vents et aux courants marins, le banc de sable situé à l'entrée du Bassin d'Arcachon est en constante évolution. La tempête Xynthia a accentué sa transformation

    Le 
Banc d'Arguin en avril 2010 || (photo Stéphane Scotto)  Le 
Banc d'Arguin en avril 2010 

 || (photo Stéphane Scotto) Le 
Banc d'Arguin en 2008|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 2004|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1999|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1994|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1992|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1985|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1983|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1980|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1976|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1968|| MICHEL LE COLLEN Le 
Banc d'Arguin en 1968|| MICHEL LE COLLEN

    Le Banc d'Arguin en avril 2010
    ( (photo Stéphane Scotto))

    Le Banc d'Arguin en avril 2010 || (photo Stéphane Scotto)
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Banc d'Arguin en avril 2010 

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Banc d'Arguin en 2008|| MICHEL LE COLLEN
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Banc d'Arguin en 1980|| MICHEL LE COLLEN
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Banc d'Arguin en 1976|| MICHEL LE COLLEN
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Banc d'Arguin en 1968|| MICHEL LE COLLEN
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Banc d'Arguin en 1968|| MICHEL LE COLLEN
     

    Le Banc d'Arguin marque l'entrée du Bassin d'Arcachon. Bien connu des plaisanciers qui y accostent l'été, cet espace posé au pied de la Dune du Pilat, fait également le bonheur des ostréiculteurs qui y abritent quelques parcs à huîtres. Au gré des vents et des courants, ce banc de sable évolue, plus ou moins rapidement, s'ouvre sur le Bassin, ou se déroule sur l'océan, jonglant entre passe nord et passe sud.

    La tempête xynthia, début mars 2010, a bouleversé cet environnement. Si dans les années 80, le Banc d'Arguin n'était qu'une fine bande, puis un coeur dans les années 90, ou une ancre dans les années 2000 (voir photos de Michel Le Collen), le voici redevenu plus étalé, un peu comme dans les années 60.

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    Ce constat a été fait par Stéphane Scotto, un photographe professionnel, qui a survolé la zone en début de semaine et observé "les nouvelles petites conches qui se sont formées au Sud et les petits esteys qui serpentent en plein milieu de cette bande de sable vierge."

     

    21 avril 2010 06h00 0 commentaire(s)

    Des chants pour la Vendée

     

      La chorale À Tout Chœur.  Photo gérard ramaïoli

    La chorale À Tout Chœur.Photo gérard ramaïoli

    Nicole Toussaint a fondé la chorale À Tout Chœur il y a douze ans. Les 80 choristes sont originaires du sud du département et se retrouvent régulièrement pour répéter. Venant de tous horizons, ces personnes prennent plaisir à chanter et à se déplacer ensemble.

    Lors des récents et dramatiques événements sur la côte atlantique, suite au passage de la tempête Xynthia, Nicole Toussaint a souhaité que la formation s'implique pour aider les sinistrés, et particulièrement ceux de La Faute-sur-Mer, en Vendée. Tous ont donné le meilleur d'eux-mêmes au cours d'un concert, ce week-end, en l'église.

    La soirée était divisée en deux parties, chacune d'elles étant introduite par la lecture d'un poème relatif à ces catastrophes. La première était consacrée aux chants folkloriques de différents pays ; la seconde faisait la part belle aux morceaux classiques, avec un magnifique « Canticorum Jubilo » de Georg Friedrich Händel.

    Vingt urnes

    Pour compléter cette initiative, la chorale a demandé et obtenu l'accord de 20 maires du secteur afin qu'une urne soit déposée dans leur mairie. La recette sera versée intégralement aux sinistrés.

     

    21 avril 2010 09h30 | Par thomas brosset    

    Une catastrophe comme Xynthia tous les 10 000 ans ?

    Le rapport préliminaire du BRGM sur les événements du 28 février évoque une occurrence de 10 000 ans. Un élément que les sinistrés qui veulent rester ne vont pas manquer d'utiliser comme argument.

      Rue de la Plage, à Aytré, le 3 mars. Selon les géologues du 
BRGM, un phénom ène météorologique d'une telle ampleur ne risquerait de 
se reproduire que tous les 10 000 ans.  photo pascal Couillaud

    Rue de la Plage, à Aytré, le 3 mars. Selon les géologues du BRGM, un phénom ène météorologique d'une telle ampleur ne risquerait de se reproduire que tous les 10 000 ans. photo pascal Couillaud

     

    Ils sont intervenus du 8 au 12 mars. Quelques jours donc après le passage de Xynthia et avant que les traces n'en soient effacées. Les géologues du BRGM ont balayé un linéaire de côtes de 240 kilomètres entre Loire et Garonne, pour étudier l'évolution du trait de côte, les niveaux d'inondation maximum et les dégâts induits. Et ils viennent de livrer un compte rendu préliminaire de cette mission. Compte rendu public que les sinistrés se sont empressés de dévorer pour y trouver les arguments à opposer à ceux qui veulent les voir partir.

    Le plus significatif se trouve en page 12 : « D'après les observations marégraphiques du Shom (2), le niveau extrême aurait atteint 4,5 m au marégraphe de La Rochelle. Une valeur très supérieure au niveau de retour centennale prédit par le Shom. Cela traduit évidemment le caractère exceptionnel de la tempête, mais remet aussi en question la validité des méthodes statistiques basées sur des séries temporelles de quelques dizaines d'années pour établir des périodes de retour centennales. En effet, si on extrapole le niveau de 4,5 m, cela correspondrait à une période de retour proche de 10 000 ans. »

    En clair, selon les outils statistiques du BRGM, un phénomène comme Xynthia peut se reproduire en l'an 12010. Ce qui laisse largement le temps aux propriétaires sinistrés de finir leurs travaux et aux zones touchées de passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Précision toutefois : l'étude fait un constat. Mais ne prend pas en compte les phénomènes de dérèglement climatique qui pourraient accélérer le rythme de ces événements dits extraordinaires.

    22 m de recul à La Couarde

    Dans ce constat, les géologues ont pu notamment constater que le recul moyen du cordon dunaire, pendant la nuit du 27 au 28 février, a été de 3 à 5 mètres sur toute la côte, avec un record sur la plage du Moulin Brûlé, à La Couarde, où la dune a cédé sur 22 mètres.

    « Ce rapport est édifiant. A l'heure où l'on nous demande de prouver que notre maison ne se trouve pas dans une zone dangereuse, il suffit de lire ce qui est écrit : une occurrence de 10 000 ans », commente Marie-Olivia Rocca, représentante de l'association des sinistrés d'Aytré. Route de la plage, seuls trois foyers veulent partir.

    « Nous avons ouvert un cahier d'évaluations. Chaque famille y inscrit le coût estimé de sa maison. Il faut qu'on sache collectivement à quoi s'attendre. Pas question de nous défendre séparément, même si c'est ce que souhaite l'État », poursuit Marie-Olivia Rocca.

    Comme tous les sinistrés de la route de la Plage, elle se trouve en zone noire, ou « de solidarité » selon les propos de Jean-Louis Borloo.

    Elle n'a donc plus d'experts techniques à attendre, comme cela s'est fait en fin de semaine dernière à Fouras, Yves et Châtelaillon.

    « J'ai fait la démarche auprès des domaines pour faire expertiser ma maison. La méthode est simple. Ou vous vous engagez dans une procédure pour partir à l'amiable et l'on vous promet des fonds débloqués sans délai, ou vous n'êtes pas d'accord et vous devez prouver vous-même que vous n'êtes pas dans une zone dangereuse. Une contre-expertise peut être commandée et votre demande déboutée. Il faut être plus groupés que jamais », poursuit la jeune Aytrésienne.

    Même son de cloche du côté de Fouras où, pourtant, la pointe de la Fumée est restée orange : « L'intervention de Jean-Louis Borloo n'était qu'un changement de ton. Dans les faits, rien ne se passe. Les zones, noires ou orange, restent les zones et c'est toujours aux sinistrés de faire la preuve qu'ils peuvent rester. Un expert technique est passé vendredi à Fouras. Il est resté deux heures, a réalisé des photos, pris des données topographiques et est reparti sans nous consulter. Pour quel résultat ? », s'interroge Grégoire Courdé, de l'association Vivre à Fouras.

    Quant à Thierry Demaegdt, président des sinistrés de Charron, il était reçu hier par Gilles Servanton, directeur départemental des Territoires et de la mer, pour en savoir plus sur les intentions de l'État.

    Chacun puise ses informations où il peut. Mais tous seront regroupés ce soir, à 19 heures, à Châtelaillon, au sein d'un collectif des huit communes sinistrées de Charente-Maritime, afin de parler d'une seule voix.

    (1) Bureau de recherches géologiques et minières (www.brgm.fr) (2) Service hydrographique et océanographique de la Marine

  • Xynthia: les menaces des maires

    AFP
    21/04/2010 | Mise à jour : 18:12 Réagir

    Les maires et les associations de victimes de la tempête Xynthia réunis aujourd'hui à Poitiers ont demandé de nouveau des "justifications" à l'Etat sur le zonage qu'ils contestent et ont menacé d'aller en justice s'ils n'obtenaient pas satisfaction.

    "Les élus, les associations demandent la justification du zonage. Ils ne disposent d'aucun élément d'explications. C'est anormal", a expliqué à la presse Me Alexandre Moustardier, un de leurs quatre conseils présents à la réunion qui s'est tenue au conseil régional.

    "S'ils n'obtiennent pas les explications demandées, ils iront en justice. On fera un référé pour obtenir les documents qui ont servi à faire le zonage", a souligné l'avocat qui avec ses confrères représentent 33 maires de communes concernées et 8 associations de défense des sinistrés de la tempête du 28 février. Xynthia a fait 53 morts en Vendée et en Charente-Maritime.

    Le zonage, décidé par l'Etat, prévoit la démolition de 1.510 maisons.

    Ségolène Royal, qui a ouvert la réunion, estime que "quand on va sur le terrain, on se rend compte des incohérences, des aberrations du zonage".  "Je souhaite que l'Etat entende les arguments de bon sens. Je crois qu'il est toujours mieux de trouver un accord que de se lancer dans des contentieux", a ajouté la présidente de la région Poitou-Charentes.

    "Il faut justifier ce zonage. Les gens ont besoin de preuves pour comprendre et nous les réclamons, tout simplement", a indiqué Marie-Oliva Rocca, présidente de l'association Divx (défense des intérêts des victimes de Xynthia). "Si nous n'obtenons pas les justifications demandées, nous irons en justice", a-t-elle asséné.

    Les maires et associations avaient tenu une première réunion sur le zonage mercredi dernier à Bourcefranc (Charente-Maritime).

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    Oléron face à l’afflux de déchets après la tempête

    21 avril 2010

    Le passage de la tempête Xynthia a entraîné la destruction et l'innondation de centaines de maisons. Cela signifie pour les habitants sinistrés, la perte pure et simple de leurs biens, transformés du jour au lendemain en déchets.

    Pour faire face à cet afflux important (mobiliers, équipements électriques et autres matériels endommagés…), la Communauté de Communes de l'Ile d'Oléron a bénéficié du soutien de deux experts de la collecte et du recyclage : EcoLogic et Paprec. Entre autres actions, des « mini-déchetteries mobiles » ont été mises en place pour soulager les villages sinistrés. En moins de cinq jours, plus de treize bennes ont été déposées sur les sites d’Ors, de Saint-Trojan-les-Bains et de Boyardville afin de collecter les différents déchets à l'abandon. Pour l’ensemble des sites, les sinistrés ont déposé les déchets dans la rue devant leur porte. Les services techniques des communes ont alors organisé un système de rotation pour collecter ces déchets régulièrement et les apporter sur les déchetteries. Les bennes et caisses grillagées prêtées par Nicollin et Paprec ont été conçues pour recevoir de façon distincte, les déchets incinérables, les encombrants, le bois, la ferraille et les DEEE. Des agents de la collectivité ont encadré cette opération pendant trois semaines pour aider les habitants et contrôler le tri. Au total, plus de 600 tonnes de déchets dont 50 tonnes de DEEE ont été collectées.

     

    mercredi 21 avril 2010 à 16:48
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    La catastrophe humaine et écologique provoquée par la tempête Xynthia était inéluctable !

    par Claude-Marie Vadrot

    Au bout de quelques jours de reportage dans les zones ravagées que des milliers de personnes devront quitter, volontairement ou non, il serait facile de mettre les méchants, l’Etat et les maires, d’un côté et les gentils, les propriétaires qui doivent partir, de l’autre. Parce que le pouvoir politique n’a pas su user de ses prérogatives, parce que des élus n’ont pas souhaité mécontenter les demandeurs de permis de construire, parce que les milieux immobiliers font pression depuis des années, parce que les acheteurs, riches ou modestes, ont également fait pression, il n’y a que des victimes. Les morts d’abord, la nature ensuite et ceux qui devront aller faire construire ailleurs mais qui, consciemment ou non, avaient accepté le risque. Au nom d’une certitude ancrée depuis des lustres dans nos mentalités : il serait toujours possible de s’opposer efficacement aux aléas naturels ; et aux conséquences insidieuses du réchauffement climatique qui fait lentement monter la mer. Certitudes partagées à parts égales par les pouvoirs politiques et les citoyens. Ce qui revient à penser (naïvement ?) qu’il existe toujours des solutions techniques. Ce qui revient à oublier qu’il y a toujours eu des tempêtes submergeantes dans les régions lentement gagnées sur la mer mais qu’autrefois il n’y avait pas des dizaines de milliers de personnes souhaitant par dessus tout vivre ou prendre des vacances « avec vue sur la mer ».

    Au sud, au nord et à l’ouest, les littoraux sont de plus en plus peuplés, voire surpeuplés et depuis des années, les élus de tous niveaux jouent avec les protections et la loi littoral considérées comme des obstacles à l’urbanisation et aux constructions.

    Ce qui vient de se passer sur le littoral de Charentes et de Vendée et dont les conséquences enflamment des polémiques, était inéluctable. Que cela puisse se reproduire, ici ou ailleurs, est également inéluctable. Les réactions désordonnées ou stupides du pouvoir sarkozien ne sont que l’écume d’un « toujours plus ». Et les écologistes ne tirent aucune gloire d’avoir prévenu depuis longtemps que la précaution n’est pas qu’un principe.....

    Retrouvez le reportage sur les conséquences de la tempête dans le numéro de Politis à partir de demain, jeudi 22.

    Retrouvez le numéro hors série de Politis "Les multinationales à l’assaut du bio et du commerce équitable" jeudi 22 avril à France Inter de 10 h à 11 h dans l’émission"Service Public". Et dans tous les kiosques également à partir du jeudi 22 avril.

     

    Urbanisation en zone inondable

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    Article publié le : 21/04/2010 à 18:00:00

    La tempête Xynthia du 28 février 2010, renforcée par une forte marée et une puissante dépression atmosphérique, a révélé les risques de construire des maisons d'habitation en zone inondable, derrière des digues qui se sont avérées impuissantes face aux forces déchainées de la nature.

    Les habitants de lotissements implantés sur deux communes les plus touchées en Vendée, L'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer, ont payé un lourd tribut humain indépendamment de la destruction de leurs maisons, et voient maintenant la majorité des lotissements classés en zone noire, donc déclarés inconstructibles, sans pouvoir effectuer des travaux pour pouvoir y revenir.

    Les victimes sont en droit de demander des explications, des réparations, voire des sanctions à l'encontre d'éventuels responsables, mais ce n'est pas notre propos, qui est uniquement tourné vers l'avenir, savoir, si et comment construire en zone réputée inondable.

    Rappelons simplement, en ce qui concerne les sites touchés par la tempête Xynthia, que le chef de l'Etat a prôné la fermeté, face à l'urbanisme effréné du littoral sinistré, alors que dans son discours sur le Grand Paris, le 29 avril 2009, il appelait à rendre constructible les zones inondables, pour des bâtiments adaptés à l'environnement et au risque.

    Les architectes à l'origine de cette inspiration ont confirmé, après la catastrophe du 28 février dernier, qu'ils savent construire en zone inondable, mais que cela demande de l'attention et qu'il ne fallait pas s'affranchir de toute contrainte, en acceptant d'en payer le coût comme pour une construction antisismique.

    Les exemples de construction en zone inondable ne manquent pas, à commencer par l'urbanisation des Pays Bas, qui ont gagné une partie de leur territoire sur la mer, en aménageant des polders situés sous le niveau de la mer.

    Ces polders sont protégés par des digues, qu'il faut entretenir et rehausser régulièrement en prévision d'une montée du niveau de la mer et de fortes tempêtes liées au dérèglement climatique.

    Pour les Hollandais, il n'est pas question d'abandonner un seul pouce de leur territoire aux forces de la nature, en y mettant le prix.

    Aux Etats-Unis, on étudie, pour la reconstruction de la Nouvelle Orléans, après le passage de l'ouragan Katrina, toutes sortes de solutions : des maisons sur pilotis, des pavillons à étage sur rez-de chaussé inondable, des habitations posées sur caissons flottants, voire l'utilisation de matériaux faciles à ravaler après une inondation.

    En fait, on envisage de développer deux modèles de construction, l'un qui supporte d'être inondé et l'autre qui est étanche.

    La France dispose d'un vaste littoral, avec des zones plus ou moins exposées à la montée des eaux, qu'il faut pouvoir traiter en conciliant l'approche sécuritaire et une culture raisonnée du risque.

    Tout le monde ne trouve pas à s'installer à 10 mètres au dessus du niveau de la mer.

    On sait que le développement des digues sur l'ensemble du littoral n'est ni techniquement ni financièrement réalisable et que certains secteurs devront être déclarés non constructibles, même s'il s'y trouve des constructions sur le sort desquels il faudra statuer.

    L'urbanisation ne peut plus dépendre, des seules négociations entre les élus locaux et les services de la préfecture, sous la pression du développement économique et démographique, au risque de conduire à des pratiques incohérentes.

    Nicolas Sarkozy a demandé, à l'occasion de sa visite sur le littoral sinistré, une modification de la loi pour permettre aux préfets d'accélérer la mise en œuvre des plans de prévention des risques d'inondations, le PPRI.

    Il avait noté que sur les 864 communes exposées au risque d'inondation par la mer, seulement 46 communes, soit un peu plus d'une sur 20 en était doté.

    Les PPRI a venir risquent de condamner certaines constructions en fonction de critères clairement définis, en sachant qu'il n'est jamais interdit de prendre des risques si l'intérêt pou

     

    Suite au passage de Xynthia, l’île d’Oléron gère ses déchets

    Pour faire face à l’afflux important de déchets provoqué par le passage de la tempête Xynthia sur l’Ile d’Oléron, la Communauté de Communes de l'ile a mis en place un dispositif de «mini-déchetteries mobiles».


     

  • Xynthia : revue de presse du20avril

     
     
     
     
     
     
     
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    20 avril 2010 06h00 | Par Basile Lemaire    

    Trente années noyées

    Le photographe Yves Ronzier a perdu près de 40 000 photos sur papier et autant de diapositives, lors de la montée des eaux due au passage de Xynthia.

      Yves Ronzier (ici en compagnie de son fils) a souvent réalisé 
des expositions à partir des photos de sa « collection privée », 
malmenée par la tempête.  photo archives, dominique jullian

    Yves Ronzier (ici en compagnie de son fils) a souvent réalisé des expositions à partir des photos de sa « collection privée », malmenée par la tempête. photo archives, dominique jullian

    «J'ai commencé la photographie à 16 ans et tout ce qui valait quelque chose était là », explique Yves Ronzier en désignant le local des Minimes inondé par 1,70 m d'eau le 28 février dernier.

    Depuis les années 1970, cet amoureux du nautisme immortalise les plus beaux bateaux du globe. Du prototype à la pièce de collection, tout ce qui se rapporte à la mer est susceptible de passer un jour devant son objectif.

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    Il avait amassé ainsi près de 80 000 photos et diapositives, qui constituaient sa « collection privée ».

    Une mémoire détruite

    Si Yves Ronzier est loin de s'apitoyer sur son sort, ce drame a tout de même des conséquences professionnelles importantes. Aucune archive de plus de cinq ans n'a été épargnée. Des clichés de régates en Suède, en Grèce, en Écosse ou en Italie. Des images détaillées de bateaux qui ne navigueront plus, pour certains, ou qui sont devenus internationalement célèbres, pour d'autres.

    « Chaque année, des figures emblématiques du nautisme, comme Joubert et Nivelt, Daniel Andrieux ou encore Jean Berret, préparaient des prototypes pour les régates de la saison suivante. C'est sur ces voiliers que j'ai fait mes premières photos. Ce sont les bateaux qui m'ont amené à la photo, pas le contraire. »

    Yves a décidé de regarder devant lui : « Tant que je peux continuer à travailler, je n'ai pas le droit de me plaindre. » Il a donc repris son appareil avec l'objectif de constituer une nouvelle collection, numérique celle-là, pour les décennies à venir.

     
     
     
    20 avril 2010 06h00    

    Chantier reporté à la digue du Chay

    Le texte de cette annonce légale concernant la commune d'Angoulins et relatif aux travaux prévus sur une digue au nord, à la pointe du Chay, côté Aytré, a alerté nos lecteurs : « Ouvrages de défense contre la mer : report de l'enquête publique ».

    En effet, par arrêté préfectoral du 24 février 2010, une enquête publique portant sur la remise à niveau, la gestion et l'entretien d'ouvrages de défense contre la mer devait avoir lieu du 15 mars au 14 avril 2010. Mais, « compte tenu des événements climatiques exceptionnels survenus dans la nuit du 27 au 28 février dernier, l'enquête publique a été reportée à une date ultérieure ».

    Marie-Claude Bridonneau, maire d'Angoulins, répond très volontiers à cette question : « Étant donné ce qui s'est passé, on pense que, probablement, la digue devra être rehaussée davantage. Il est inutile d'effectuer un travail qui risque d'être ensuite remis en question. Ce n'est pas la peine de faire quelque chose pour recommencer après. Nous avons donc préféré tout arrêter. »

    Il est effectivement possible que les règles concernant les digues soient modifiées, que de nouvelles prescriptions soient établies. C'est d'ailleurs un des objets de la mission sénatoriale en cours qui doit, entre autres, définir les causes des ravages de Xynthia et ensuite proposer, éventuellement, de nouvelles règles pour les constructions d'ouvrages de défense. Mais, pour l'instant, aucune consigne particulière n'a été donnée.

    « On ne sait rien, en effet, commente Marie-Claude Bridonneau. D'ailleurs, avec les maires des communes sinistrées, nous avons prévu une réunion, pas la semaine prochaine mais la semaine d'après, à la communauté d'agglomération. Nous discuterons notamment avec des techniciens. »

     
     
     
    20 avril 2010 06h00 | Par Yvon Vergnol 0 commentaire(s)

    Dominique Nadeau démissionne

     

      De gauche à droite Lionel Pacaud, Jean-Jacques Bazerbes, 
Philippe Villa, Dominique Nadeau et ses collaboratrices.  photo Y.V.

    De gauche à droite Lionel Pacaud, Jean-Jacques Bazerbes, Philippe Villa, Dominique Nadeau et ses collaboratrices. photo Y.V.

    Lors de l'assemblée générale extraordinaire de l'Office de tourisme, le mot « financement » était apparemment tabou. Il semble pourtant que c'est précisément une promesse de financement non tenue qui soit à l'origine de la démission du président Dominique Nadeau.

    « Sans vouloir polémiquer, la raison de la démission est que je n'ai pas obtenu ce que l'on m'avait promis et que je ne supporte pas cette situation », a-t-il expliqué. Avant de remercier ses collaboratrices pour le travail accompli, tout particulièrement avec la Maison du tourisme du Pays Marennes-Oléron, rappelant que le tourisme est une activité capitale pour le territoire. « Il est dommage que certaines municipalités n'en soient pas convaincues », a conclu le président. Et d'indiquer son souhait « de voir l'Office rester sous sa forme actuelle sans être municipalisé. »

    Deux candidats

    C'est sur les sollicitations pressantes du maire Jean-Jacques Bazerbes et de Lionel Pacaud, directeur de la Maison du tourisme, que le président démissionnaire a ensuite repris sa place jusqu'au terme de la réunion. Auparavant, Lionel Pacaud avait exprimé son dévouement au président démissionnaire « qui l'a souvent accompagné lors d'importantes réunions. »

    Philippe Villa, après s'être associé à l'éloge général, indiquera les choix qui ont conduit la commune à diminuer les subventions aux associations (60 000 euros à l'Office de tourisme pour 63 000 précédemment) après le lourd investissement fait pour l'achat de la Cailletière « qui renforce de façon conséquente le patrimoine communal. » Après un retour sur la tempête Xynthia, la très saine situation financière de l'Office a été présentée par Nathalie Bon avant que les deux candidats à la succession de Dominique Nadeau ne soient invités à exposer leur programme respectif.

    Le maire Jean-Jacques Bazerbes précisant que tous les présidents « avaient toujours été libres de donner une impulsion personnelle à l'Office de tourisme. »

    Après la réunion du nouveau conseil d'administration, un nouveau président devait être élu.

     

    20 avril 2010 06h00 | Par Jean-Pierre Ouvrard 0 commentaire(s)

    Le Plomb vaut encore de l'or

     

      Les restaurateurs et les ostréiculteurs du port du Plomb.  PHOTO
 JEAN-PIERRE OUVRARD

    Les restaurateurs et les ostréiculteurs du port du Plomb. PHOTO JEAN-PIERRE OUVRARD

     

    L'Houmeau et Nieul se partagent un lieu unique, le port du Plomb. Ce site aux effluves océanes, ce bel abri côtier ne laisse pas insensibles les nombreux promeneurs. L'écrin marécageux a su garder son charme naturel, malgré une rénovation qui lui fut nécessaire. La vase, certes un peu débordante, fait partie du décor : sans elle, le Plomb ne serait pas le Plomb.

    Tous les amoureux du secteur se sont fait un sang d'encre quand l'océan s'est permis des débordements lors de la tempête Xynthia. La situation s'est révélée préoccupante pour les huit professionnels qui travaillent autour du Plomb ; mais, grâce à leur énergie et à celle du Sivu (Syndicat intercommunal à vocation unique) qui régit ses installations et son administration, le port a pansé ses plaies et les derniers stigmates ont disparu.

    Une image négative

    Dès le lendemain du sinistre, les restaurateurs se sont retroussé les manches pour être rapidement opérationnels. Pour eux, il y a eu plus de peur que de mal mais toutes ces images négatives ont terni la réputation du site. Coquillages et Crustacés, la Passerelle, la Cabane du pertuis (du côté de L'Houmeau), le Café de la mer, Port Lauzières, la Cabane de Lauzières (du côté de Nieul) ont souhaité positiver, pour clamer haut et fort que le lieu était toujours magique.

    Les entreprises ostréicoles situées à l'arrière du port ont pris la marée de plein fouet mais, aujourd'hui, les professionnels (MM. Rivasseau, Puyo et Joguet) ont récupéré leur outil de travail et ils sont prêts à accueillir la clientèle (puisque la consommation des coquillages est de nouveau autorisée).

    Signalons encore que l'ensemble du secteur a été réhabilité : les sentiers pour les promeneurs et tous les circuits pour les sportifs sont accessibles. Avec les beaux jours, les courageux voileux ont refait leur apparition sur le pertuis, avec l'île de Ré en toile de fond. Ils offrent aux impatients un avant-goût de la saison estivale.

     

     
     
     
    20 avril 2010 08h40 | Par Philippe Baroux 0 commentaire(s)

    Sauver le matériel ostréicole

    En marge de la profession, les ateliers de réparation de matériel ostréicole sont en surchauffe depuis un mois. Une conséquence de la tempête Xynthia.

      À Marennes, Michel Cochon (photo) a recruté un technicien pour 
faire face à la demande de réparations.  photo P. B.

    À Marennes, Michel Cochon (photo) a recruté un technicien pour faire face à la demande de réparations. photo P. B.

     

    L'ostréiculture en déroute peut compter sur quelques fidèles alliés. Depuis les ravages causés par Xynthia sur le parc de matériel des établissements conchylicoles, les fabricants d'outillage professionnel et réparateurs spécialisés sont en surchauffe.

    Dans de nombreuses cabanes, l'eau de mer, qui a pu monter jusqu'à plus d'un mètre, a détruit ou sérieusement endommagé le matériel de manutention et d'expédition, au point de paralyser le fonctionnement des entreprises. Des pompes qui garantissent la circulation hydraulique dans les bassins, des chariots élévateurs, des cercleuses pour l'emballage, des cribles pour le tri, des laveurs ; tout équipement immergé est passé entre les mains de ces « chirurgiens » des tableaux électriques et de l'inox.

    Des dizaines de devis

    « Aujourd'hui, ça commence à se calmer », indique, à La Tremblade, Yejin Mulot. Elle garde en mémoire la noria de camions qui a déchargé tout ce matériel. Des devis par dizaines : en un mois, l'équivalent d'un trimestre de propositions d'une année ordinaire.

    Le parking de la société Mulot, une entreprise de 47 salariés, « était garni de machines ». Et pour faire face, la décision a été prise de mettre la production entre parenthèses, pour se consacrer aux réparations liées au sinistre. Parce que la majorité des clients « a fait le choix de réparer », ajoute Mme Mulot. Et en priorité les pompes et l'équipement électrique.

    Sur la commune du Gua, Philippe Landreau témoigne aussi d'une augmentation des demandes de devis, mais la spécificité de cette SARL tournée vers le matériel mytilicole l'a mise quelque peu à l'écart du sinistre ostréicole. « Même si nous avons assuré un peu plus d'interventions que d'habitude. »

    À l'inverse, Conchy-services, qui faisait, il y a un an, le choix d'orienter, à Marennes, son activité vers la maintenance de l'outillage professionnel, a dû mettre le grand braquet. Le couple Nicole et Michel Cochon a même recruté un technicien pour l'épauler. Ici aussi les demandes de devis ont afflué. « Et maintenant, petit à petit, les commandes de travail nous parviennent. Il y a beaucoup à démonter, il y a beaucoup de temps à passer dans l'atelier », indique Nicole Cochon.

    Charles Bertrand, une autre adresse réputée, à Bourcefranc, partage l'analyse : « Beaucoup de professionnels ne sont toujours pas fixés sur les indemnités qu'ils toucheront. C'est pour cela qu'ils commandent les travaux de réparation au coup par coup, indique le patron de la SARL Bertrand, à la Chaînade. Le gars qui avait trois pompes abîmées est tout d'abord venu nous en commander une nouvelle. Pour les deux suivantes, il attend l'assurance. C'est logique. »

    Des tâches prioritaires

    En 1999, l'approche du client était différente. « Il y avait eu moins de dégâts, mais ce qui avait été abîmé fut remplacé par du matériel neuf. Cette fois, nous réparons, même lorsque le montant de la réparation atteint les deux tiers du neuf. En plus, les experts qui sont venus n'étaient pas spécialement compétents. Ils n'y étaient pas pour grand-chose puisqu'ils arrivaient d'un peu partout et ne connaissaient pas le matériel conchylicole. »

    La cour de l'entreprise Bertrand déborde donc, elle aussi, de matériel. Ici, les tâches ont été classées par ordre de priorité. D'abord les pompes, qui sont à une exploitation ce que le cœur est à l'organisme. Puis les laveurs, pour préparer le produit à son expédition. « En ce moment, nous attaquons les réparations du matériel pour travailler le naissain. Parce que la saison démarre, détaille le dirigeant. J'estime la demande en réparation trois fois supérieure à ce qu'elle est une année normale. Nous avons encore un bon mois de travail pour tout remettre en ordre. »

    20 avril 2010 06h00 0 commentaire(s)

    Priorité au centre de sauvetage

    En déplacement à l'île d'Aix, le président de la SNSM a réaffirmé la priorité de créer un centre de sauvetage. Les explications du délégué départemental.

      Bruno de Bouärd, délégué départemental de la SNSM.  photo xavier
 léoty

    Bruno de Bouärd, délégué départemental de la SNSM. photo xavier léoty

     

    « Sud Ouest ». Quel bilan d'activités les stations de sauvetage en mer de la Charente-Maritime ont-elles livré lors de votre assemblée générale ?

    Bruno de Bouärd. 2009 a été une année relativement stable par rapport à 2008. Au cours de l'année, 171 bateaux ont été assistés, 360 personnes sauvées, dont 4 quatre d'une mort certaine. En outre, 82 exercices ont été effectués, hélitreuillages, sorties de nuit, etc.

    Quel est, dans le département, le déploiement de la SNSM ?

    Il y a six stations de sauvetage en Charente-Maritime, à La Rochelle, l'île de Ré (La Couarde), Aix, la Cotinière, La Tremblade et Royan, et deux centres de formation de nageurs-sauveteurs à La Rochelle et Rochefort. Ces deux derniers fournissent un effectif important sur les plages du littoral et assurent une surveillance sous la responsabilité du Service départemental d'incendie et de secours. Sur un total de 320 sauveteurs, 180 provenaient de la formation SNSM.

    Quels sont vos projets concernant les équipements nautiques des stations ?

    À la fin de l'année, ou au début de l'année prochaine, La Couarde devrait recevoir une vedette. C'est une construction neuve de 8 m, un peu équivalente à celle qui navigue à La Tremblade. Elle couvrirait le pertuis Breton et, en cas de défaillance, elle doublerait le canot de La Rochelle. Nous avons aussi un projet de changement de vedette à Royan, mais pour l'année 2012.

    Lorsqu'on prononce le nom de Xynthia, quelle est sa résonance à la SNSM ?

    Nos locaux de La Rochelle et de La Tremblade ont été inondés. Il en a résulté quelques dégâts matériels. Cette tempête, qui a soulevé beaucoup d'émotion au sein de la population, a conduit à l'intervention des bénévoles de l'île d'Aix pour participer aux opérations liées à l'échouage du bac « Pierre-Loti ». À titre privé, plusieurs sauveteurs de Rochefort et de La Rochelle sont aussi allés aider les populations sinistrées. À ce propos, nous ignorons pourquoi la préfecture n'a pas sollicité la SNSM en tant que telle lors de cet événement, alors que, pour la grippe H1N1, nos équipiers avaient été mobilisés pour des vacations de vaccinations.

    Un centre de sauvetage regroupant, en un seul lieu, pôle d'intervention et centre de formation devait sortir de terre, à Chef-de-Baie, à La Rochelle, cette année. Un projet mort-né ?

    Nous sommes toujours au point mort. Nous avions, un temps, envisagé l'idée de construire un bâtiment neuf. Elle n'a pas été développée, mais nous avions visé au port de pêche un bâtiment dont la Coopérative des sardiniers voulait se séparer. Mais il est situé sur le domaine public maritime et nous ne pouvons pas en disposer comme nous le souhaitons. Notre président national, l'amiral Yves Lagagne, veut rencontrer le président du Conseil général, Dominique Bussereau, pour que nous soyons fixés sur les intentions du Département au sujet de notre projet d'implantation, le Conseil général ayant la main sur le port. L'amiral Lagane nous a indiqué que cette mission était une priorité.

    Pourquoi vouloir regrouper vos moyens à Chef-de-Baie ?

    Pour l'instant, un local est mis à disposition de notre centre de formation de La Rochelle, dans le quartier de Tasdon. On ne peut qu'y assurer les stages mais, pour stocker tout le matériel, les Zodiac, nous disposons d'un hangar un peu plus loin. Ce n'est pas rationnel.

    Si ce pôle voyait le jour à La Rochelle, cela signifierait-il la fermeture du centre de formation de Rochefort ?

    Absolument pas. Nous souhaitons préserver notre centre de Rochefort, où 120 sauveteurs ont été formés l'an dernier. Mais, là aussi, nous aimerions pouvoir disposer d'autres locaux. Chaque fois que je rencontre un élu municipal, c'est "Oui, oui, nous allons nous occuper de vous". Mais, en fin de compte, rien ne se passe.

     

     

     

     

    Xynthia : ASI (et Marianne) entre émotionnel et vengeance sociale

    Régis Soubrouillard - Marianne | Mardi 20 Avril 2010 à 17:01 | Lu 1717 fois

    S'interrogeant sur la détresse (trop?) télégénique des victimes de la tempête Xynthia, le site Arrêt sur Images rappelle cet oubli présumé délibéré des chaînes de télé: la plupart des maisons touchées sont des résidences secondaires. Dans Sud-Ouest, Jean-Claude Guillebaud écrit qu'au-delà de la valeur d'un bien immobilier, c'est bien plus d'une dévastation immatérielle dont aucun expert ne saurait évaluer l'intensité dont il est question.



    Xynthia ? Une tempête dans un verre d’eau avec quelques « résidences secondaires » autour ou une « blessure de l'âme dont aucun expert ne saurait évaluer l'intensité » comme l’écrit le journaliste Jean-Claude Guillebaud dans Sud-Ouest.

    Le site Arrêt sur Images a choisi.Dans un article  - repris dans le n uméro de Marianne atuellement en kiosque - critiquant l’aspect trop émotionnel de la couverture par les JT des « sinistrés de Xynthia », le site fait remarquer un oubli : « la plupart des maisons détruites étaient des résidences secondaires. L'affaire est entendue. Les vies de ces habitants sont à reprendre à zéro, « une vie s'en va », il leur faut « tourner la page ». Du moins si l'on en croit les JT ».     

    Arrêt sur Images passe rapidement sur ces menus détails :  « pour la grande majorité d'entre eux, la réalité n'est pas aussi noire que ne le laissent penser ces images. D'abord, comme le rappellent tous les reportages, ils toucheront d'importantes sommes d'argent, 250 000 euros en moyenne par maison détruite, selon la Fédération française des sociétés d'assurance. Mais surtout, ni le 7, ni le 8 avril, les JT n'ont rappelé un fait important : la plupart des habitants des maisons bientôt détruites ne se retrouveront pas à la rue ! Ces maisons sont en effet pour leur large majorité des résidences secondaires ».

    Un torrent lacrymal

    Et les journalistes de citer les exemples de  l’Aiguillon-sur-Mer où sur 241 habitations rasées, seules 25 sont des résidences principales et de la Faute-sur-Mer où on en dénombre 92 sur les 674 maisons condamnées. « En clair, dans ces deux communes, plus de 87% des habitations à détruire sont des résidences secondaires…» affirme le site.

    Les auteurs évoquent dès lors d’une information « tronquée par les chaînes, au bénéfice de l'émotion, naturellement déclenchée devant le torrent lacrymal présenté sur les écrans. D'autant plus gênant que les journalistes de TF1, France ou France 3 disposaient des éléments pour amener cette précision ». Nulle découverte ici : la télévision a abandonné toute adresse à l’intelligence et ne rime plus qu’exclusivement avec émotion. Du bon gros pathos qui à trop dégouliner sur les écrans peut tout aussi bien susciter des réactions de rejet.

    Des résidences secondaires pour riches de la télé


    C’est le cas sur le forum du site où les intervenants adhèrent en masse à ce discours. Chacun y va de ses arguments : « me sont revenus en tête les Haïtiens, avec leurs handicaps (car beaucoup ont du subir des amputations), avec leurs pauvres tentes sous les pluies diluviennes... et en même temps, dans le même journal, les images des favelas de Rio qui glissaient en enfouissant sous leurs détritus et la boue, des personnes vivantes...Et oui, ensuite, on relativise » écrit clomani.

    - « Bien dit et établi. C'est que pour la grande bourgeoisie française et notamment parisienne et notamment médiatique, ces pauvres victimes qui viennent de perdre leur deuxième maison, c'est tellement émouvant, ca les touche tellement... » ajoute jean-christophe.

    - Marie explique qu’elle a « passé des années de colère à cause de toutes ces affreuses baraques qui ont salopé le bord de mer. Alors, les morts, c'est grave et triste mais sinon, je suis ravie de ce qui vient de se passer . Je crois savoir pourquoi la télé a zappé allègrement l'info résidence secondaire : parce qu'il doit y avoir des gens riches de la télé qui ont des maisons là-bas et veulent empêcher que ça soit détruit en ameutant l'opinion publique : il faudrait enquêter là-dessus, je pense».

    Un projet de vie en zone noire...

    Dans Sud-Ouest, le journaliste Jean-Claude Guillebaud propose une autre lecture de ces situations de détresse répliquant au bavardage « principalement chiffré » proposé par les médias : « tant de victimes, tant de millions de mètres cubes d’eau de mer, tant de milliards pour réparer les dégâts (…) Nos médias ont finalement ressemblé à un immense tableau de comptes, une leçon d’arithmétique » quand la peine des hommes ne se « réduit pas à des chiffres, ni même à des raisonnements rationnels. Le regard des habitants de Charron, de Fouras ou de La Faute-sur-Mer n'en finit pas de s'attarder sur ces coins de dunes ou de marais submergés. Ils comprennent que ce qu'ils risquent de perdre, ce n'est pas seulement un «bien immobilier». À côté de l'idée de perte, il faut prendre en compte ce que faute de mieux on appellera le « chagrin ».

    Une notion difficile à figurer en diagrammes ou autres baromètres dont la télé raffole « Or tout cela, savez-vous » poursuit le journaliste, « n'a rien à voir avec les chiffres. Ce n'est pas une perte »quantifiable que pleurent en silence ces hommes et ces femmes que l'on décide d'exiler loin de « chez eux ». C'est le deuil d'un paysage familier ; c'est la privation subite de quelques points de repère ; c'est une blessure de l'âme dont aucun expert ne saurait évaluer l'intensité. Tous ces gens ont bien compris que, au nom de la sécurité et de la « précaution », c'est du grenier de l'âme qu'on a décidé de les expulser à la va-vite. La plupart d'entre eux sont des retraités. Or, passé un certain âge, on ne reconstruit pas si facilement son paysage intérieur ».

    Parmi l’abondance des commentaires d’ASI qui dans leurs vitupérations contre les résidences secondaires ne font qu’évoquer une forme de vengeance divine fondée sur l’indignation. Fabien s’étonne de cette « solidarité des @sinautes ». Evoquant l’exemple de ses beaux parents : « Ils ont acheté le terrain en 70 et ont construit cette maison pendant plus de 20 ans. ce sont des personnes modestes (lui cadre moyen dans l'industrie et elle ouvrière spécialisée dans la chaussure) et leur résidence principale à Chôlet est bien modeste (bien plus que la maison de la Faute). Ils passent tous leurs week end et toutes leurs vacances à la Faute, tous leurs investissements sont faits sur la maison de la Faute...
    Il y a 2 semaines, mon beau père à fêté son départ à la retraite, l'idée était de vendre leur logement de Chôlet et de partir enfin vivre à la faute. toutefois pour toutes les « bonnes âmes » qui s exprime sur ce forum et pour les statistiques, il s agit sûrement d'une résidence secondaire mais pour eux c’est plus que ça : c'est un projet de vie »
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    Un projet de vie réduit à l’état de zone noire.

     

     
     
     
     
     
    Xynthia: Villiers à Matignon pour plaider un "plan digues" pour la Vendée

    (AFP) – Il y a 1 jour

    PARIS — Le président du conseil général de Vendée Philippe de Villiers s'est entretenu lundi avec François Fillon d'un plan de renforcement des digues de son département après le passage de la tempête Xynthia, qu'il chiffre à 100 millions d'euros.

    "Le Premier ministre m'a répondu que l'Etat était prêt à financer 40% du projet, 10% devant provenir de fonds européens", a assuré l'élu vendéen à l'AFP à l'issue de la rencontre. Son département et la région Pays de la Loire contribueraient au reste du financement, à hauteur de 25% chacun.

    Selon Philippe de Villiers, 75 km de digues servant à protéger les exploitations agricoles - "il ne s'agit en aucun cas de digues immobilières" - doivent être renforcées, soit parce qu'elles ont été endommagées soit qu'elles risquent de l'être lors d'une prochaine tempête.

    L'élu a également répété au Premier ministre qu'il "soutenait" le plan d'action mis en place par l'Etat après la tempête malgré les violentes critiques qu'il suscite de la part de certains sinistrés, notamment en ce qui concerne les "zone noires", sur lesquelles des habitations vont être rasées.

    Il a également plaidé pour que ces terrains, une fois rendus inconstructibles, redeviennent des "zones agricoles, c'est-à-dire ce qu'ils étaient il y a cinquante ans".

     

     

     

    L’Etat est prêt à financer 40% du plan digues

    Le président du Conseil Général de Vendée a été reçu par le Premier Ministre lundi 19 avril.
    L’Etat est prêt à financer 40% du plan digues
     

    Le président du conseil général de Vendée Philippe de Villiers a été reçu à Matignon par le Premier Ministre lundi 19 avril.


    Il s'est entretenu lundi avec François Fillon d'un plan de renforcement des digues de son département après le passage de la tempête Xynthia, plan qu'il chiffre à 100 millions d'euros.

    "Le Premier ministre m'a répondu que l'Etat était prêt à financer 40% du projet, 10% devant provenir de fonds européens", a assuré Philippe de Villiers à l'issue de la rencontre. Le Conseil Général de la Vendée et la région Pays de la Loire contribueraient au reste du financement, à hauteur de 25% chacun.

    Selon Philippe de Villiers, 75 km de digues servant à protéger les exploitations agricoles - "il ne s'agit en aucun cas de digues immobilières" - doivent être renforcées, soit parce qu'elles ont été endommagées soit qu'elles risquent de l'être lors d'une prochaine tempête.


    "Derrière ces digues ancestrales, construites il y a des siècles, il y a des hommes qui travaillent, qui créent de la richesse"
    expliquait au lendemain de la ctastrophe le Président du Conseil Général de la Vendée, « ces digues agricoles ou ostréicoles séculaires servent avant tout à protéger les terres cultivables, elles sont indispensables. Plusieurs dizaines de kilomètres de digues ont été endommagés. Il nous faut sans attendre les réparer ».
     

    « Il nous faut lancer les travaux sans perdre de temps» notait il y a quelques semaines, Philippe de Villiers, confirmant que le Département n'allait pas attendre l'Etat pour financer les travaux de rénovation des digues et lancer les opérations les plus pressées:

    « Les maîtres d'ouvrages peuvent lancer les travaux que le Conseil général financera en intégralité s'il le faut, en attendant que l'Etat tienne ses engagements et participent financièrement ».


    Lors de sa venue en Vendée le 16 mars dernier, le Président de la République avait confirmé que l'Etat prendrait en charge une partie du coût du futur plan digues, estimé à plusieurs milliards d'euros.

    Concernant les travaux de rénovation d'urgence des digues du littoral Atlantique endommagées par la tempête, le chef de l'Etat avait indiqué que l'Etat les financerait même à hauteur de 50%.

    « Au moins de 150 km de digues doivent être rénovés de toute urgence. Pour y parvenir dans les délais les plus brefs, je souhaite que l’Etat prenne à sa charge, de manière tout à fait exceptionnelle, 50% du coût de ces travaux » a t-il précisé dans son discours.

    'arrêté du 4 mars 2009 fixant le taux de prélèvement du fonds de prévention des risques naturels majeurs est paru au Journal Officiel.

    Le taux de prélèvement du fonds de prévention des risques naturels majeurs (qui sert notamment à financer certains Plan de Prévention des Risques Naturels et les expropriations exceptionnelles pour cause de risques naturels majeurs constituant des menaces sérieuses sur la vie humaine) sur le produit des primes ou cotisations additionnelles relatives à la garantie contre le risque de catastrophes naturelles prévues à l'article L. 125-2 du code des assurances est fixé à 12 %.

    L'arrêté du 12 août 2008 fixant le taux de prélèvement du fonds de prévention des risques naturels majeurs est abrogé.

    Source: Assemblée Nationale
    Questions au Sénat relatives à la tempête Xynthia PDF Imprimer Envoyer
    Mardi, 20 Avril 2010 10:02

     

    Question d'actualité au gouvernement n° 0465G de  M. Michel Doublet   (Charente-Maritime - UMP) -  publiée dans le JO Sénat du 09/04/2010

    M. Michel Doublet. Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.

    Le 28 février dernier, la tempête Xynthia a endeuillé la Charente-Maritime et la Vendée. Ma pensée, à laquelle j'associe Claude Belot, Daniel Laurent et nos amis de Vendée, va aux victimes et à leurs familles.

    Aujourd'hui, nous devons faire front et reconstruire. Compte tenu du montant des dépenses qui vont être engagées par les collectivités locales, la mise en place d'une mesure exceptionnelle permettant de percevoir les sommes dues au titre du Fonds de compensation pour la TVA, le FCTVA, l'année même de la dépense serait particulièrement favorable aux collectivités. Que pensez-vous de cette suggestion, monsieur le ministre d'État ?

    Quant à l'entretien des digues et des ouvrages de protection des côtes, indispensables au maintien de l'intégrité de nos territoires, la phase 1 des travaux d'extrême urgence a été réalisée en un temps record. Nous entrons à présent dans la phase 2, qui va exiger des moyens financiers importants, que les collectivités ne pourront supporter seules. Les associations syndicales de propriétaires seront dans l'incapacité financière d'en assumer le coût, d'autant qu'elles doivent intégrer des contraintes environnementales ou architecturales excessives et dispendieuses. Il conviendrait ici de revenir sur l'arrêté d'interdiction de travaux du 1er avril au 30 juin. Un taux dérogatoire de 90 % de subvention devrait de surcroît être accordé à ces propriétaires.

    Par ailleurs, 8 millions d'euros de travaux de consolidation ont été réalisés sur réquisition de l'État. Monsieur le ministre d'État, confirmez-vous leur prise en charge intégrale ? Il faut y ajouter les 20 millions d'euros de travaux prévus pour 2010.

    Le conseil général de la Charente-Maritime, dont le président siège au banc du Gouvernement, ne pouvant supporter une telle charge, nous attendons que l'État s'engage à financer les travaux correspondants à hauteur d'au moins 50 %, en plus des crédits européens.

    Nous espérons également qu'il s'engagera à financer au moins 80 % des travaux du plan « digues », prévus sur dix ans et estimés à 200 millions d'euros.

    Monsieur le ministre d'État, j'oserai une suggestion : ces sommes ne pourraient-elles pas être prélevées, en partie, sur le reliquat du plan de relance ?

    Enfin, concernant les « zones noires »,…

    M. Jean-Louis Carrère. C'est la gendarmerie !

    M. Michel Doublet. … il est indispensable de revoir le zonage en collaboration étroite avec les élus locaux et les associations de sinistrés, car l'on constate que certaines zones sont vouées à la destruction alors qu'elles ne devraient pas l'être.

    Monsieur le ministre d'État, nous devons avoir la certitude que l'État sera à nos côtés pour mener à bien ces projets indispensables pour l'avenir de nos territoires et des générations futures. (Applaudissements sur les travées de l'UMP. – MM. Philippe Darniche et Jean Arthuis applaudissent également.)

     



    Réponse du Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat -  publiée dans le JO Sénat du 09/04/2010 - page 2514


    M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat. Monsieur Doublet, nous avons eu l'occasion d'échanger sur ce sujet à la fois douloureux et complexe hier, lors de la réunion de la mission d'information présidée par M. Bruno Retailleau.

    Premièrement, en réponse à la demande que vous avez présentée avec les sénateurs de Vendée et de Charente-Maritime, un dispositif exceptionnel de compensation de la TVA sera mis en place, conformément à l'arbitrage rendu par M. le Premier ministre en fin de matinée,…

    M. Roland du Luart. Très bonne nouvelle !

    M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État. … afin que les communes concernées par l'arrêté de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle puissent engager immédiatement les travaux et disposer des avantages de trésorerie.

    M. Jean-Pierre Chauveau. Très bien !

    M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État. Ce dispositif étant exceptionnel, il ne s'appliquera bien entendu qu'aux travaux directement liés aux éléments consécutifs à la tempête. Vous avez donc entière satisfaction sur ce point, monsieur le sénateur.

    Deuxièmement, je vous confirme, au nom du Premier ministre et du Gouvernement, que, en cas de réquisition, lorsque l'État donne des ordres, il assume ses responsabilités.

    Troisièmement, et c'est la confirmation des propos tenus hier, la quote-part non locale – le terme « locale » couvre toutes les strates de collectivités – sera de 50 %, y compris les 10 % du Fonds européen de développement régional, le FEDER. Sous la responsabilité globale de l'État – par son budget et par l'intermédiaire du FEDER –, la prise en charge atteindra donc bien 50 %.

    En ce qui concerne les fameuses zones noires, un accord général a été trouvé, à l'exception de quatre zones situées en Charente-Maritime qui vont faire l'objet d'une analyse plus détaillée.

    Aux termes de cet accord, les personnes qui possèdent un patrimoine dans ces zones – résidence principale ou secondaire – se verront proposer par l'État, directement ou indirectement, une offre d'indemnisation financée par l'État. Cette offre correspondra à la valeur exacte du bien avant la catastrophe, sans tenir compte du risque de catastrophe auquel le bien était exposé et quels que soient le taux et le niveau d'indemnisation de l'assurance. (M. le ministre chargé des relations avec le Parlement apprécie.)

    M. René-Pierre Signé. Ce n'est pas ce qu'ils disent !

    M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État. Monsieur le sénateur, j'espérais plutôt que vous vous réjouiriez de cette procédure exceptionnelle, qui me paraît absolument décisive !

    De manière générale, pour le classement en « zone noire », quatre communes bénéficieront d'un complément d'étude. Dans tous les cas, nos amis et compatriotes de Vendée et de Charente-Maritime ne subiront aucune perte en patrimoine. (Applaudissements sur les travées de l'UMP. – M. Philippe Darniche applaudit également.)







    Question d'actualité au gouvernement n° 0468G de  M. Michel Boutant   (Charente - SOC) - publiée dans le JO Sénat du 09/04/2010


    M. le président. La parole est à M. Michel Boutant. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)

    M. Michel Boutant. Ma question pourrait s'adresser à plusieurs ministres, qu'ils soient présents ou non aujourd'hui dans cet hémicycle.

    Six semaines après le phénomène Xynthia, on ne peut s'empêcher de penser à ces 53 personnes mortes au cours de la nuit tragique du 27 au 28 février. À la suite de deux visites présidentielles et d'une kyrielle de visites ministérielles sur la côte charentaise ou vendéenne, le chef de l'État a annoncé le 16 mars 2010 à la Roche-sur-Yon de nombreuses mesures. Or il semble que la seule décision prise, celle qui marque les esprits en tout cas, soit de démolir près de 1 400 maisons situées en zone submersible et de proposer une indemnisation par l'État, sur le Fonds de prévention des risques naturels majeurs, et de lancer un plan « digues ».

    J'observe d'ailleurs à ce sujet que l'aide de l'État, qui devait couvrir 50 % des dépenses selon les annonces présidentielles du 16 mars, n'en couvre plus aujourd'hui que 40 %…

    M. Jean-Louis Carrère. Exact !

    M. Michel Boutant. Jusqu'où allons-nous descendre ? La construction de 150 kilomètres de digues, sur la base d'un million d'euros en moyenne par kilomètre, représente 150 millions d'euros. Même si ces travaux sont financés à hauteur de 40 % par l'État, il reste 90 millions d'euros à la charge des collectivités, alors que ces digues, pour l'essentiel, ne sont pas leur propriété.

    Et il est fort à parier que les propriétaires concernés par la destruction ne retrouvent pas leurs billes, si vous me passez l'expression, car les compagnies d'assurance et l'État vont se renvoyer la balle.

    À côté de ces questions extrêmement importantes de digues et de maisons, qu'en est-il, messieurs les ministres, des professionnels qui, outre leur maison d'habitation, ont également perdu leur outil de travail ? Je pense en particulier aux filières touristique, ostréicole, conchylicole et aquacole.

    Qu'en est-il des biens non assurables des communes qui ont réalisé des investissements lourds pour viabiliser ces zones en passe d'être rendues à la nature, et pour lesquelles des emprunts ont été contractés, ces derniers n'étant désormais plus couverts par des recettes correspondantes ? Qu'en est-il de ces communes qui vont perdre une part considérable de leur patrimoine bâti, et donc de leur produit fiscal ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)

    M. Roland Courteau. Eh oui ! C'est un problème important.
     


    Réponse du Secrétariat d'État au logement et à l'urbanisme -  publiée dans le JO Sénat du 09/04/2010 - page 2517

    M. Benoist Apparu, secrétaire d'État chargé du logement et de l'urbanisme. Monsieur le sénateur, le Président de la République l'a clairement affirmé le 16 mars dernier : « Dans les zones exposées au plus fort risque, nous n'avons pas le droit, collectivement, de laisser nos concitoyens se réinstaller comme si de rien n'était ».

    M. Alain Gournac. Absolument !

    M. René-Pierre Signé. On n'arrive plus à le croire !

    M. Benoist Apparu, secrétaire d'État. Pour le Premier ministre, pour Jean-Louis Borloo, qui vient de le réaffirmer à l'instant, comme pour moi-même, le principe est très clair : entre le fonds « Barnier » et l'intervention des assureurs, chacun recevra une indemnité correspondant à la valeur de son bien avant la tempête.

    M. René-Pierre Signé. Et le foncier ?

    M. Benoist Apparu, secrétaire d'État. Le fonds « Barnier » sera mobilisé à cette fin, et nous avons déjà reçu des engagements de la part des assureurs.

    Dans tous les cas, pour les sinistrés, le rachat sera établi sur la valeur des Domaines. Cette évaluation sera faite sans tenir compte des conséquences de la catastrophe, et nous nous préoccuperons bien évidemment du bâti, mais également du foncier, pour répondre à votre interpellation, monsieur Signé.

    Quoi qu'il arrive, nous allons privilégier les acquisitions à l'amiable, parce que nous souhaitons répondre le plus rapidement possible à l'attente de nos concitoyens, et essayer de régler toutes les situations individuelles dans les trois mois à venir. (Mme Nicole Borvo Cohen-Seat s'esclaffe.)

    Au-delà de l'aspect financier, parce que ce n'est pas la seule question qui compte, le Gouvernement et l'ensemble des services de l'État sont entièrement mobilisés pour aider chacun, dans le cadre de sa situation individuelle, à affronter ce traumatisme.

    En Vendée, dès demain et samedi toute la journée, une permanence sera mise en place dans les mairies de la Faute-sur-mer et de l'Aiguillon-sur-mer pour donner les premiers renseignements aux ménages et approfondir leurs dossiers. Un accueil téléphonique est d'ailleurs prévu en ce sens pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer.

    M. Jean-Louis Carrère. Ce n'est pas assez !

    M. Benoist Apparu, secrétaire d'État. Il en sera bien évidemment de même en Charente-Maritime, où un numéro dédié est d'ores et déjà mis en place pour ceux qui en expriment le besoin.

    M. Claude Bérit-Débat. Et les professionnels ?

    M. Benoist Apparu, secrétaire d'État. Outre le relogement à court terme, le relogement à long terme, là encore individu par individu, famille par famille, sera pris en charge…

    M. Roland Courteau. Et les professionnels ?

    M. Benoist Apparu, secrétaire d'État. … et accompagné par les services de l'État, par le biais d'une mission spécifique que nous avons déployée sur place.

    Vous le voyez, monsieur le sénateur, le Gouvernement est entièrement mobilisé et nous répondrons individuellement à chaque cas. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

    M. Claude Bérit-Débat. Et les communes ?

    M. Roland Courteau. Vous ne répondez pas aux questions !

     

    L'arrêté du 4 mars 2009 fixant le taux de prélèvement du fonds de prévention des risques naturels majeurs est paru au Journal Officiel.

    Le taux de prélèvement du fonds de prévention des risques naturels majeurs (qui sert notamment à financer certains Plan de Prévention des Risques Naturels et les expropriations exceptionnelles pour cause de risques naturels majeurs constituant des menaces sérieuses sur la vie humaine) sur le produit des primes ou cotisations additionnelles relatives à la garantie contre le risque de catastrophes naturelles prévues à l'article L. 125-2 du code des assurances est fixé à 12 %.

    L'arrêté du 12 août 2008 fixant le taux de prélèvement du fonds de prévention des risques naturels majeurs est abrogé.

    Source: Assemblée Nationale
     
     
     
     
     
     

    "Zones noires" : arrivée des experts des Domaines

    Par Marie-Agnès CORDIER  

    Un expert à l'oeuvre 
sur le terrain

    Un expert à l'oeuvre sur le terrain

    Francetv
    Mandatés par l'Etat, des experts des Domaines arrivent en Charente-Mme pour des relevés topographiques

     

    Le défilé se poursuit en Charente-Mme : après les hommes politiques, ce sont les experts qui débarquent, mardi 20 avril. Mandatés par l'Etat, ils ont pour mission d'effectuer des relevés qui permettront d'expertiser les maisons afin d'y voir plus clair entre celles qui doivent être détruites et celles qui peuvent être sauvées

     Vidéo

     

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    Entrée en lice des experts des Domaines

     

    Mardi 20 avril 2010 : les experts chargés de faire des relevés topographiques permettant ensuite d'estimer les maisons touchées peu ou prou par la tempête Xynthia sont arrivés en Charente-Mme. Au programme de la journée : le village des Boucholeurs à Châtelaillon le matin, puis Charron dans la journée. Ils sont allés à la rencontre de tous les sinistrés et rendrons leur rapport sur le bien ou mal fondé des zones noires dans quelques jours au Ministère des Finances.

     

     

    Hydrologie du Marais Poitevin

     

    Dans le Marais Poitevin, qui s'étend de Niort (79) à la baie de l'Aiguillon (85), des inondations similaires à celles provoquées par Xynthia se sont produites 5 fois en moins d'un siècle et demi ! Elles ont été décrites dans les mêmes termes par les ingénieurs et chroniqueurs de l'époque. Pourquoi la zone est-elle autant exposée aux caprices de la nature ? Un historien du Marais Poitevin, Yannis Suire, s'est penché sur la question. (Voir la vidéo).

     

    Ecluse du Brault, en Vendée

     

     

     

    Voyage éclair de Jean-Louis Borloo

     

    Jeudi 15 avril 2010 : le Ministre de l'Ecologie était jeudi matin à La Rochelle pour rencontrer les maires des "zones noires". Pour lui, il y a un malentendu : les zones noires ne sont pas des zones de destruction massive mais des zones de solidarité. Nuance qui échappera peut-être aux habitants des communes en zone noire ! Par ailleurs, le député-maire UMP de Châtelaillon, Jean-Louis Léonard a rencontré le Président de la République

     

    Jean-Louis Borloo accompagné du Préfet de Charente-Mme

     

     

    Manifestation devant la Préfecture à La Rochelle

     

    Mercredi 14 avril 2010 : l'émotion et la colère ne faiblissent pas devant la cartographie des "zones noires" telle que définies par les pouvoirs publics. Mercredi après-midi, 200 à 300 personnes venues du village des Boucholeurs à Châtelaillon sont venus manifester une fois encore leur total refus de ce qu'ils considèrent comme un brutal diktat pris sans concertation.

     

    Mercredi après-midi, devant la Préfecture de Charente-Mme à La Rochelle

     

    Voir aussi l'interview de Ségolène Royal dans le JT 19h-20h du 14 avril

     

     

    Visite d'une mission sénatoriale

     

    Mercredi 14 avril 2010 : la mission commune d'information du Sénat sur les conséquences de la tempête Xynthia a effectué mercredi une "visite de terrain" dans certaines zones sinistrées de Charente-Maritime, à Charron et aux Boucholeurs. Les neuf Sénateurs ont posé de nombreuses questions aux habitants et aux élus. "Nous sommes là pour faire en sorte de comprendre ce qui s'est passé. Nous écoutons les habitants et je crois qu'ils sont heureux que nous soyons à leur écoute", a commenté Bruno Retailleau, sénateur (NI) de Vendée.

     

    Pendant la visite de terrain des Sénateurs

     

     

     

    Boyardville "devrait" disparaître : le Préfet hué

     

     

    Mardi soir, 13 avril 2010 : ambiance très lourde mardi soir sur l'île d'Oléron où le Préfet était venu, à l'instar du Premier Ministre à Matignon, faire de la "pédagogie". Accueilli dans un silence glacial à son arrivée à Oléron, le Préfet de Charente-Maritime a été chahuté lors d'une réunion très houleuse à St-Georges et est reparti sous les huées

    Personne ne comprend qu'un petit village comme Boyardville soit condamné à disparaître, alors que dans l'île d'en face (île de Ré), les mêmes causes n'auraient pas eu les mêmes effets ? A Boyardville, qui existe depuis des siècles, pas de lotissements, pas de maisons récentes, mais un village calme qui a subi fin février "un coup de tabac" comme beaucoup d'autres. Les habitants, la plupart au bord des larmes, sont apparus à bout de nerfs et demandent pourquoi on voudrait les "protéger malgré eux". Le Préfet, arrivé dans un silence glacial, a dû repartir (solidement escorté) sous les huées unanimes.

     

     

    "Pas de modification du périmètre des zones noires" (François Fillon)

     

    Mardi 13 avril 2010 : François Fillon a longuement justifié mardi la décision de l'Etat de ne pas modifier le périmètre des "zones noires" fixant les habitations à détruire après la tempête Xynthia, tout en assurant aux sinistrés qui le conteste âprement qu'il avait entendu leur "traumatisme". En convoquant, à la demande expresse de Nicolas Sarkozy, une réunion de neuf de ses ministres à Matignon, le chef du gouvernement a voulu aussi mettre un terme à la cacophonie qui a prévalu sur le sujet le week-end dernier, marqué par des manifestations d'habitants en colère en Vendée et Charente-Maritime.

    Contredisant - comme l'a fait avant lui le Président de la République - le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau lorsqu'il évoquait de possibles "modifications de telle ou telle zone", François Fillon a cependant assuré ne vouloir "faire de reproche à personne".

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    Sur le fond il a réaffirmé qu'il ne reviendrait pas sur le découpage qui destine à la démolition 1.501 maisons dans ces deux départements, affirmant que les critères mis en œuvre pour définir les zones étaient "objectifs" et n'appellaient "pas de remise en cause dans la phase actuelle". "Dans l'immédiat, ce qui compte, c'est que tous ceux qui veulent" quitter les terrains concernés "puissent le faire", a dit le Premier ministre, rebaptisant au passage "zones de solidarité" ces très décriées "zones noires". "L'Etat aurait pu laisser les procédures normales courir", a-t-il justifié, mais alors les "habitants auraient été pendant des mois et des mois dans l'incertitude sur la question de savoir où ils allaient habiter, comment se reloger, s'ils devaient réparer ou non leurs maisons".

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    Question indemnisation, François Fillon a réaffirmé que les maisons et les terrains dans les zones concernées seraient rachetés "au prix de marché avant la tempête", ce qui "est une situation sans précédent dans notre pays". Et dans les cas où les procédures amiables n'aboutiraient pas, "une mise à l'enquête publique des zones noires en vue d'une déclaration d'utilité publique serait engagée". "Dans ce cadre, les particuliers et les collectivités pourront faire valoir leurs avis sur les zonages auprès des commissaires enquêteurs et faire valoir leurs droits selon les procédures classiques", précise un communiqué de Matignon. Une telle enquête pourrait démarrer "à partir de l'été", a estimé le Premier Ministre. Pour répondre individuellement aux requêtes des propriétaires, le chef du Gouvernement a par ailleurs annoncé la création de "délégués à la solidarité", placés sous l'autorité des Préfets.

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    Il a aussi fait savoir qu'il avait demandé aux fédérations d'assureurs de réduire de trois à un mois le délai permettant l'indemnisation, rappelant que "près de 500 experts étaient mobilisés sur le terrain".

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    Enfin, à ceux qui s'étonnent que l'Etat ne concentre pas plutôt ses moyens sur le renforcement des digues, François Fillon a assuré que celles-ci ne pourraient pas "assurer la protection sur le long terme d'habitations qui sont à des niveaux trop bas par rapport au niveau de la mer". "Pour faire face à cette situation inédite nous avons mis en œuvre des moyens sans précédents", a insisté le Premier Ministre. Qui a enfin promis que "les membres du Gouvernement auront à cœur dans les prochains jours de se rendre sur le terrain pour écouter et pour soutenir les victimes de ce drame".

     

     

    Comité interministériel à Matignon

     

    Mardi 13 avril 2010 : Nicolas Sarkozy avait appelé lundi le Premier ministre à tenir "rapidement" cette réunion afin de "vérifier la mobilisation effective des services de l'Etat aux côtés des sinistrés et le respect" des principes qu'il avait lui-même arrêtés au lendemain de la catastrophe. Il a, par la même occasion (voir plus bas), réaffirmé sa volonté d'interdire la réinstallation des victimes de la tempête dans les zones où elles seraient exposées à un "risque mortel". Participent à la réunion, Jean-Louis Borloo (Environnement), Christine Lagarde (Economie), Brice Hortefeux (Intérieur), Dominique Bussereau (Transports), Bruno Le Maire (Agriculture), Luc Chatel (porte-parole), François Baroin (Budget), Chantal Jouanno (Environnement) et Benoist Apparu (Logement).

     

     

    Zonage ou parcellisation ?

     

    Lundi 12 avril 2010 : la réunion du Conseil général de Charente-Maritime a été l'occasion pour les élus départementaux de dire tout ce qu'ils ont sur le coeur depuis qu'ils connaissent le périmètre des zones noires. Ils remettent en cause l'utilisation des fonds publics délégués à des experts qui devaient plancher, depuis 1999, sur la consolidation des digues, consolidation qui n'a pas eu lieu. Pour eux, le choix de la parcellisation, au cas par cas, plutôt que le zonage à l'emporte-pièce, serait plus juste et moins traumatisant pour tous les sinistrés. Dominique Bussereau a dit qu'il allait présenter ses conclusions de terrain au chef du Gouvernement. Il est vrai que dans le cas présent, Dominique Bussereau, Président de la Charente-Mme est en totale contradiction avec Dominique Bussereau membre du Gouvernement.

     

    La motion qui pourrait tout faire changer

     

    Lundi 12 avril 2010, les élus du Conseil général de Charente-Maritime ont adopté une "motion" demandant une "estimation des moyens qui pourraient être mis en œuvre pour assurer la protection des habitats" avant de décider toute destruction. Cette "motion", adressée au Président de la République, a été adoptée à l'unanimité par les élus, toutes étiquettes politiques confondues, selon le service de presse du Conseil général, présidé par le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau

    (UMP). Les élus souhaitent, dans ce texte, que "conformément à l'article L561-1 du code de l'environnement, l'ensemble des zonages actuellement élaborés, et notamment les secteurs classés en zone d'extrême danger à délocaliser, fassent l'objet d'une étude et d'une estimation des moyens qui pourraient être mis en œuvre pour assurer la protection des habitats avant de prendre la décision définitive de les détruire". Cette motion signée par les élus de Charente-Maritime "n'est pas un geste neutre", a commenté Dominique Bussereau, précisant qu'il "la ferai(t) porter à l'Elysée ce soir (lundi) et la remettrait en main propre au Premier ministre". Samedi, lors d'une conférence de presse, il avait estimé que des "aménagements" pouvaient encore être trouvés au sujet des "zones noires".

     

    Le Président de la République persiste et signe

     

    Nicolas Sarkozy a réaffirmé lundi sa volonté d'interdire la réinstallation des victimes de la tempête Xynthia dans les zones où elles seraient exposées à un "risque mortel", et a demandé au Premier Ministre de réunir "rapidement" les ministres concernés pour s'en assurer. Dans un communiqué, l'Elysée a rappelé que le chef de l'Etat avait décrété mi mars, lors d'un déplacement sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime, "qu'il ne serait pas possible d'autoriser des personnes à se réinstaller là où elles sont exposées à un risque mortel". A cette occasion, il avait souligné que "les pouvoirs publics ne laisseraient pas les conditions ayant conduit à ce désastre se réunir à  nouveau", a insisté lundi la Présidence. En conséquence, Nicolas Sarkozy a demandé au chef de Gouvernement François Fillon de réunir "rapidement" les ministres concernés afin de "vérifier la mobilisation effective des services de l'Etat aux côtés des sinistrés et le respect de (ces) principes", a conclu l'Elysée.

     

    Comprendre les critères choisis pour désigner les zones noires

     

    Dimanche 11 avril : ils étaient nombreux, dimanche 11 avril au village des Boucholeurs à venir manifester leur colère face à des décisions préfectorales dont la logique leur échappe. Pour l'heure, personne ne comprend comment ont pu être définies les "zones noires" : ici des maisons inondées mais épargnées, là des maisons intactes mais condamnées. Regroupés en associations, les habitants concernés n'ont pas l'intention d'en rester là. Ils vont porter leurs cas devant la justice. De nombreux élus ont apporté dimanche, au village des Boucholeurs, leur soutien aux habitants.

     

    Vers des recours en justice

     

    Vendredi 9 avril 2010 : le maire de Charron, Jean-François Faget, exigeait vendredi une revision de la cartographie des zones noires et certaines associations de sinistrés ont l'intention de saisir les tribunaux administratifs pour contester les decisions de l'état. Les propriétaires des 1.510 maisons qui vont être rasées après la tempête Xynthia ont reçu cependant vendredi l'assurance du secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu qu'ils seraient indemnisés "totalement", lors d'une interview sur France 2.

    Plus de 300 habitants de cette commune, la plus durement touchée du département de Charente-Maritime où quelque 150 maisons devraient être détruites, étaient réunis dans la salle des fêtes jeudi soir et ont laissé éclaté colère et sanglots devant le préfet.

    Ils ont annoncé, avec le soutien de leur maire, des recours. Hué plusieurs fois pendant la réunion, le préfet Henri Masse, qui a quitté la salle sous les cris de certains sinistrés, avait expliqué à l'assistance que cette "cartographie visait à protéger vos vies et vos biens" pour d'autres "événements encore plus graves" que Xynthia, et s'est dit "conscient" que la population de Charron vivait "un deuxième traumatisme". Vendredi soir les habitants d'Aytré à leur tour réunis avec le préfet pour les maisons construites rue de la plage.

     

    Zones noires non négociables

     

    Jeudi 8 avril 2010

    De nouvelles expertises ont été menées jeudi aux Boucheleurs (Chatelaillon), Fouras, Nieul-sur-Mer et Loix en Ré, ainsi que l'avait laissé entendre Jean-Louis Borloo dés mercredi. Mais le préfet Henri Masse reste ferme quant à la destruction programmée de 595 habitations situées en zone noire. La première réunion avec les habitants concernés suffira-t-elle à calmer les esprits?  A Charron, où 150 maisons devraient être rasées, le président de l'association " Reconstruire Charron" entend bien résister "becs et ongles". Il demande aux habitants de faire évaluer leurs biens par leur notaire et de se tenir prêts à engager des procédures avec les assurances et les services de l'Etat en cas de désaccord. "Il faut être bien indemnisé et que ça ne traîne pas" explique ce président d'association de sinistrés. C'est aussi le sentiment du député-maire de La Rochelle, Maxime Bono, qui parle d'une décision "sage" pour ce qui est de la décision de détruire l'habitat  menacé en cas d'inondation ( voir ci-contre).

                                              

    Le préfet de Charente-Maritime Henri Masse a indiqué jeudi à La Rochelle que les"zones noires", "présentant un danger de mort avéré" après le passage de la tempête Xynthia, n'étaient "pas négociables" et que leurs habitants devraient "quitter leurs maisons. Au total 1.393 habitations sinistrées lors de la tempête situées dans des zones "noires" seront rasées, dont 595 en Charente-Maritime, selon les chiffres communiqués mercredi par le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. En Charente-Maritime, douze communes présentent des zones rendues inhabitables et quatre autres ont des zones dites "jaunes" où "la population peut continuerd'habiter mais avec des prescriptions claires", a déclaré le préfet à la presse. Enfin des "zones oranges" nécessitent une "expertise complémentaire pour être classées noires ou jaunes", a-t-il dit.

     

     

     

    Rappel

     

     

    2 avril 2010 : dans le village des Boucholeurs à Châtelaillon, on trouve que l'on va un peu trop vite en besogne. Une association de sauvegarde s'est créée. Jeudi soir (1er avril), elle a fait salle comble.

    31 mars 2010 : les réunions se succèdent en Préfecture de Charente-Mme avec les maires des communes concernées, en particulier Charron, Aytré et Châtelaillon. Mais tout le monde ne comprend pas la définition de "zone rouge" de la même façon : pour certains maires, il n'est pas bon de se précipiter et il faut réfléchir au devenir de certains quartiers sans pour autant les raser complétement (c'est le cas du maire de Châtelaillon, concernant Les Boucholeurs). A Charron, le réflexe est inverse : il faut tout raser et vite. Reste au Préfet à mettre en œuvre les dispositifs d'indemnisation. Un arbitrage au plus haut niveau serait le bienvenu mais jusqu'à présent les réunions en ce sens n'ont pas apporté d'éclairage.

     

    Cellule de crise réactivée

     

    Quatre semaines après la grande marée qui accompagnait Xynthia, les grandes marées d'équinoxe de printemps ont pointé leur nez : le coefficient de marée était de 112 mardi 30 mars à l'heure de la haute mer, mais tout s'est bien passé.

    Pour anticiper le phénomène, alors qu'à St-Laurent-de-La Prée la brèche ouverte sur une trentaine de mètres s'agrandit, la Sécurité civile était sur le pied de guerre, une cellule de veille est sur le terrain et dès lundi matin, la cellule de crise de la Préfecture de Charente-Mme avait été réactivée.

    29 mars 2010 : en prévision des marées d'équinoxe dont le coefficient, dans la nuit de lundi à mardi, atteindra 112, la cellule de crise du servic départemental de secours a été réactivée. 560 hommes ont été appelés en renfort ainsi que des pompiers spécialisés. Le pleine mer est prévue pour la toute fin de nuit, mais les circonstances de vent ne sont pas du tout les mêmes qu'il y a un mois. Néanmoins, c'est la vigilance qui est le mot d'ordre. Mais les pompiers demandent aux habitants de rester civiques et de ne pas appeler pour des bricoles. L'importance des appels sera d'ailleurs hierarchisée.

     

    Bilan, un mois après

     

    29 mars 2010 : alors que l'on redoute la grande marée de la nuit prochaine, le bilan (toujours provisoire) est impressionnant : 12 morts en Charente-Mme, 4000 maisons détruites, 5000 voitures immergées, des professions sinistrées comme la conchyliculture, l'agriculture et le tourisme et une note salée pour les assureurs : 1 milliard 500 millions d' €. les sinistrés ont jusqu'au 31 mars pour faire le point avec leurs assureurs.

     

    Association des familles sinistrées à Aytré

     

    L'association des familles sinistrées d'Aytré en Charente-Mme se pose beaucoup de questions mais n'a pas de réponses à ces questions : la zone va-t-elle être classée "à riques", si oui, les familles vont-elles être exporpriées, comment seront-elles indemnisées ? Pour l'heure les familles ont bien du mal à se faire entendre, c'est la raison pour laquelle elles se sont regroupées en association. De cette manière, elles pourraient éventuellement se constituer partie civile s'il y avait procès en justice. Mercredi, le Conseil des Ministres devrait dire si la zone sinistrée d'Aytré doit être classée "zone à risque" ou non.

     

    FRANÇOIS EWALD

    Xynthia et le difficile gouvernement des risques

    [ 20/04/10  ]

    FRANÇOIS EWALD EST PROFESSEUR AU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERS.

    La tempête Xinthia a fait 52 victimes, piégées la nuit, chez elles, là même où elles pouvaient se penser protégées. On comprend le traumatisme pour les élus locaux comme pour l'administration qui n'ont pas su prévenir la situation, avertir la population et prendre les mesures qui auraient pu permettre de sauver les vies. Face à un tel drame, qui met en cause la vision protectrice de l'Etat que le président de la République s'attache à promouvoir, les solutions ont dû être rapidement trouvées. L'arrêté de catastrophe naturelle, nécessaire pour permettre l'indemnisation des victimes, a été pris pratiquement instantanément. Et l'administration, sans désemparer, a voulu proposer aux sinistrés un nouveau plan d'occupation des sols qui condamnait plusieurs zones dites « noires » à la destruction. Les permis de construire qui n'auraient pas dû être accordés seraient comme retirés. On allait exproprier tout en indemnisant. Le risque aurait disparu.

    Mais ça ne marche pas comme ça. Les événements naturels sont désormais perçus dans le cadre de la loi de 1982 qui met en oeuvre un principe de solidarité nationale face à des événements naturels anormaux. Il s'agit, en réalité, d'une loi d'aménagement du territoire, l'assurance étant en principe indexée sur des plans de prévention des risques, permettant leur bonne gestion. En réalité, deux visions peuvent l'inspirer : appartient-il à la solidarité nationale de faire que certains territoires exposés à certains risques soient pourtant occupés comme les autres ? Faut-il, au contraire, faire en sorte que la solidarité ne s'exerce que sur des territoires dont on aura pris la précaution de connaître les risques et leur récurrence ? Ce sont là deux visions de la solidarité : la première consiste à dire que, grâce à la loi de 1982, la France s'est organisée de telle manière que l'ensemble de son territoire soit traité avec une certaine égalité malgré la différence des risques naturels qui peuvent en affecter chacune des parties. La seconde dira que ne méritent la solidarité que ceux qui ont pris les mesures de prévention pour réduire les risques. Ce qui introduit un principe de différenciation au sein des territoires.

    La première version correspond à une vision « progressiste ». L'histoire de l'aménagement du territoire a été de viabiliser des zones considérées longtemps comme insalubres. C'est l'histoire d'une conquête sur la nature, presque d'un défi comme dans le cas des polders hollandais. On conquiert parce qu'on sait se défendre et se protéger. La seconde trouve la première vision « prométhéenne » et trop risquée : les hommes ne doivent pas prétendre pouvoir soumettre les lois de nature, mais se soumettre à elles. On fait appel à la mémoire, à l'histoire. Conséquence : il faudra bientôt placer en zone « noire » tout territoire conquis sur la nature et exposé à un risque.

    Mais ce débat est trop abstrait. Car nous ne sommes plus en 1982. Trente ans ont passé qui font apparaître le dispositif alors conçu comme aussi efficace que frustre. En 1982, d'abord, on ne disposait pas de la masse d'informations sur les risques que l'application de la loi a permis de rassembler. C'est une raison qui explique le choix d'une solidarité très large qui a été alors adopté. Surtout, les capacités de prévision de la météo ont progressé d'une manière telle que l'on vend désormais aux entreprises des services afin de leur permettre de gérer au mieux leurs activités en fonction des événements naturels prévisibles. Cela permet des conduites fines de protection au cas par cas, qui permettent de réduire les risques. On n'est plus dans le tout ou rien de la zone « noire ». Un tel cadre peut fournir les éléments d'une gestion différenciée des situations.

    Le plus étrange dans la gestion des conséquences de Xynthia, c'est la brutalité avec laquelle l'Etat, manifestant un pouvoir sur les élus locaux, décrète souverainement sa volonté de réaménager le territoire selon ses propres critères de risque, selon une balance où le droit de propriété, un des droits en principe fondamentaux, doit céder devant un principe de gestion des risques où il s'agit de protéger la population contre elle-même dès lors qu'elle serait exposée à un risque vital prévisible. Mais, avec la tempête Xynthia, comme hier avec le virus H1N1, le gouvernement fait l'expérience qu'à l'âge de la démocratie participative, on ne peut pas priver les individus de la décision. Le principe en a d'ailleurs été constitutionnalisé avec la Charte de l'environnement : si l'article 5 (principe de précaution), renforce le pouvoir des « autorités publiques », l'article 7 pose le principe que le citoyen a le droit d'être informé et de « participer à l'élaboration des décisions publiques ».