• Séisme au Québec et en Ontario

    Des dégâts matériels, mais pas de victime

    (Allez sur Radio-Canada pour l'article complet)

    Mise à jour le mercredi 23 juin 2010 à 23 h 20

    <script language="javascript" type="text/javascript"> oSrc.oPlusX.writeBarPartage('top'); </script>
    Carte de l'épicentre

    Un tremblement de terre a été ressenti mercredi après-midi dans plusieurs régions de l'ouest du Québec, de l'est ontarien et du nord-est des États-Unis.

    La magnitude du séisme, survenu à 13 h 41 HAE, était de 5, selon les données du US Geological Survey (USGS), le centre de surveillance sismologique américain. Elle avait d'abord été évaluée à 5,7 et ramenée à 5,5 dans l'heure suivant l'événement.

    Son épicentre était situé à Val-des-bois, à 30 km au nord de Buckingham et à 55 km au nord d'Ottawa, à une profondeur d'un peu plus de 16 km, toujours d'après les données du USGS.

    La secousse a été ressentie notamment en Outaouais, à Ottawa, à Toronto, en Abitibi, à Montréal, en Mauricie, à Québec et au Saguenay-Lac-Saint-Jean. En Ontario, même les populations de Sault-Sainte-Marie et de Timmins, des villes situées à quelque 800 km de l'épicentre du séisme, ont senti la terre trembler.

    Le tremblement de terre a aussi été ressenti dans le centre et l'est des États-Unis, notamment en Ohio, au Michigan, au Vermont, dans le Massachusetts et dans l'État de New York.

    Gracefield décrète l'état d'urgence

    Les dégâts les plus importants ont été rapportés à Gracefield, à une centaine de kilomètres au nord de Gatineau, où le maire Réal Rochon a déclaré l'état d'urgence. Des édifices ont été endommagés, dont le clocher de l'église qui menace de s'effondrer. Une périmètre de sécurité a été érigé autour du bâtiment religieux.

    « L'église, la salle communautaire et les bureaux de la Ville ont été fissurés », a expliqué le maire Rochon. Le plancher de l'édifice municipal est endommagé, tout comme la structure du centre communautaire, plusieurs parties du plafond s'étant effondrées. On ne rapporte aucun blessé.


    Photo: La Presse Canadienne /Adrian Wyld
    Une partie de la route s'est effondrée à Bowman.

    Une partie de la route s'est effondrée à Bowman dans le séisme
 de  magnitude 5.

    Des commerçants de Notre-Dame-de-la-Salette ont aussi vu une partie de leurs étalages tomber au sol en raison de la secousse.

    À Bowman, près de l'épicentre du séisme, une section de 30 mètres de la route 307 s'est effondrée près d'un pont. Les automobilistes doivent effectuer un détour de 25 kilomètres pour se rendre à destination. Des employés d'Hydro-Québec étaient sur place pour évaluer les dégâts.

    Une panne de courant et de réseau de téléphonie cellulaire a touché le centre-ville d'Ottawa. Des vitres ont été fracassées et des murs fissurés à certains endroits. Les autorités ont mené une inspection préventive de l'édifice du Parlement, où des évacuations ont eu lieu.

    VIA Rail a procédé à des vérifications de son réseau dans la région d'Ottawa. Le trafic ferroviaire a été interrompu dans l'axe Québec-Windsor par mesure préventive, mais a repris depuis. L'Agence métropolitaine de transport (AMT) a aussi arrêté temporairement ses trains dans la grande région de Montréal. Le service est maintenant rétabli.

    Il se produit une centaine de séismes par année au Québec seulement. De 5 à 10 sont ressentis par la population.

    Selon le USGS, l'un des plus forts tremblements de terre à avoir été ressentis dans l'ouest du Québec était un séisme de magnitude 6,1 survenu en 1935.

    Bien que seulement deux ou trois séismes soient ressentis chaque année dans la région « Ouest du Québec » de la carte des zones sismiques du Canada, comprise entre la vallée de l'Outaouais depuis Montréal jusqu'au Témiscamingue, ainsi que les régions des Laurentides et de l'Est de l'Ontario, il s'en produit environ 65 par année dans ce secteur.

    Radio-Canada.ca avec Presse canadienne

    En profondeur

    La terre tremble au Canada

    Les principaux séismes au Canada, l'explication scientifique, les cartes, le séisme sur le web, les photos des citoyens.


  • Marée noire : le moratoire sur les forages en mer suspendu par la justice

    Info rédaction, publiée le 23 juin 2010
    Partager <script src="http://static.ak.fbcdn.net/connect.php/js/FB.Share" type="text/javascript"></script>
    http://www.maxisciences.com

    La plateforme Deepwater Horizon de BP, photographiée après son 
explosion

    La plateforme Deepwater Horizon de BP, photographiée après son exp...

    États-Unis - Un juge de Louisiane a annulé mardi le moratoire sur les forages en eaux profondes. Décrétée par Barack Obama en réaction à la marée noire qui s'est répandue dans le golfe du Mexique, cette mesure importante est importante aux yeux du président américain, et surtout des sinistrés. La Maison Blanche a fait savoir qu'elle fera appel de cette décision.

    Suite à la catastrophe écologique engendrée par l'explosion suivie du naufrage d'une plate-forme pétrolière exploitée par BP au large de la Louisiane, Barack Obama avait prononcé un moratoire de six mois sur les forages en eaux profondes. Celui-ci imposait la suspension des activités de trente-trois plates-formes, ainsi que le gel de toute nouvelle autorisation de forage au dessous de 152 mètres dans le golfe du Mexique.

    Hier, un juge a annulé cette décision, vivement contestée par les compagnies pétrolières et les autorités locales qui craignaient la perte de 10.000 à 20.000 emplois directs et indirects. "Une décision invalide d'une agence de suspendre le forage en profondeur ne peut tout simplement pas justifier l'impact considérable sur les plaignants, l'économie locale, la région du golfe et la situation critique actuelle de la politique énergétique de ce pays" a estimé le juge Feldman.

    Suite à cet ordre de levée du moratoire, la Maison Blanche a assuré qu'elle prendrait de nouvelles mesures pour suspendre les forages. "Nous observons tous les jours la nécessité de marquer une pause dans les forages en eaux profondes, alors que le pétrole continue de fuir du puits de BP", a souligné le secrétaire aux Affaires intérieures Ken Salazar.

    La Maison Blanche a fait savoir qu'elle allait faire appel "immédiatement" de la décision du juge Feldman. "Le président est foncièrement persuadé (...) que continuer de forer à ces profondeurs sans savoir ce qui s'est passé [lors de l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon en avril] n'a aucun sens" a déclaré le porte-parole Robert Gibbs. Et d'ajouter que forer à ces profondeurs "menace la sécurité des ouvriers sur les plates-formes et l'environnement du golfe à des niveaux que nous ne pouvons pas nous permettre à l'heure actuelle, c'est ce que le président pense".

     

    Les leçons de la marée noire

    Mise à jour le mercredi 23 juin 2010 à 11 h 32

     
    Du pétrole à la surface des eaux de Barataria Bay, en Louisiane

    Photo: AFP/Sean Gardner

    Du pétrole à la surface des eaux de Barataria Bay, en Louisiane.

    Le ministre des Pêches du Nouveau-Brunswick, Rick Doucet, et le ministre de l'Environnement de l'Île-du-Prince-Édouard, Richard Brown, se disent renversés par l'ampleur des dégâts causés par la marée noire en Louisiane. Ils visitent cet État depuis lundi.

    Le spectacle sur place est désolant. Au large des côtes de Grand Isle, on aperçoit à l'horizon une véritable armada luttant contre le déversement. Ce sont les pêcheurs de crevette embauchés par la pétrolière BP qui écument avec leur filet de pêche le pétrole à la surface de la mer.

    Les conséquences du déversement sur les innombrables petites îles barrières sont encore plus frappantes. La véritable tragédie est là, selon Clint Edds, biologiste au secrétariat des Pêches de l'État de la Louisiane.

    Clint Edds explique que les mangroves sont rongées par le pétrole. Ces arbustes protègent les îles de l'érosion. Les oiseaux qui y nichent, surtout les pélicans, sont touchés. Il s'agit aussi d'un habitat pour la crevette, le crabe et d'autres espèces. Cette région protège aussi les côtes des ouragans.

    Le ministre Richard Brown dit qu'il s'agit d'un sérieux avertissement. Les projets actuels de prospection pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent l'inquiètent.

    Le ministre Rick Doucet dit qu'il a subi un choc lors de cette expérience. Il espère seulement qu'on tire des leçons de cette catastrophe.

    Rick Doucet organise d'ailleurs un symposium pour réfléchir sur les effets d'un possible déversement sur les côtes du Canada atlantique et des moyens de mieux se préparer à un tel accident.

    Pour BP, la marée noire est quasiment «une aubaine» pour la région

    Dans le magazine interne «Planet BP», le géant pétrolier fait apparaître la catastrophe écologique entraînée par la marée noire sous un jour nettement plus avantageux… pour lui. Soulignant notamment que la crise s’est avérée des plus bénéfiques pour nombre d’activités locales, les hôtels en tête…

    null
    Le Britannique Tony Hayward, CEO de BP et «gaffeur en série» depuis le début de la marée noire, est officiellement écarté des côtes américaines au profit de l’Américain Robert Dudley. L’homme connaît bien le métier, puisqu’il était actif depuis deux décennies au sein d’Amoco, groupe pétrolier US absorbé par BP en 1998. Membre du conseil d'administration du géant britannique, en charge des activités aux Amériques et en Asie, il devra s'assurer «que BP remplira ses promesses aux habitants de la côte, et poursuivra ses efforts pour restaurer l'environnement local».
     
    Robert Dudley aura fort à faire, notamment en termes de communication. Car le flux d’erreurs commises par BP en la matière, à l’instar des flots de pétrole s’échappant dans le golfe du Mexique, ne semble pas endigué. Dernier exemple en date, relevé par le Wall Street Journal : un article publié dans Planet BP, le magazine interne et en ligne du géant pétrolier.
     
    Un «reporter BP», envoyé en Louisiane, y décrit en effet la catastrophe environnementale sous un jour tout à fait inédit. «Il n’y a aucune raison de détester BP !», assène ainsi un entrepreneur actif dans le secteur des fruits de mer, dans une région dépendant largement de l’industrie pétrolière pour son travail quotidien. Dans ce cadre, l’incident du 20 avril se transforme comme par magie en un «coup de chance» pour toute une région…
     
    Dans un autre article, le WSJ relève ces propos : «Bon nombre des activités ne relevant pas directement de la pêche, les hôtels en particulier, ont prospéré» depuis le début de la marée noire, tout simplement «parce que tant de gens sont venus ici, en provenance de BP et d’autres équipes d’urgence». Cerise sur le gâteau, le responsable touristique d’une petite ville affirme que «BP a toujours été un de nos très grands partenaires… Nous avons toujours apprécié l’activité que BP générait chez nous.»
     
    V.D.

     

     

     

    Marée noire: la fuite repart de plus belle, BP nomme un nouveau responsable

    WASHINGTON - La fuite de pétrole dans le golfe du Mexique laissait échapper entre 30.000 et 60.000 barils par jour mercredi après le retrait provisoire de l'entonnoir qui permettait d'en pomper une partie, au moment où la direction des opérations au sein de BP changeait de mains.

    "Il y a eu un problème aujourd'hui, ils ont remarqué qu'il y avait une sorte de fuite de gaz", a déclaré le commandant des garde-côtes, l'amiral Thad Allen, lors d'une conférence de presse.

    Le problème semble provenir "d'un engin téléguidé qui a touché une des soupapes" de l'entonnoir, a-t-il ajouté en précisant que l'entonnoir était inspecté et qu'il pourrait être réinstallé dans l'après-midi dans le meilleur des cas.

    Le commandant Allen a expliqué que la collision avec le robot téléguidé avait apparemment fermé une des soupapes, augmentant la pression dans l'entonnoir. Cela peut favoriser la formation d'hydrates qui, sous forme de glace, risquent de boucher l'entonnoir qui permet de capter une partie du pétrole et de le pomper vers la surface où il est récupéré sur un bateau.

    Si aucun hydrate n'est détecté à l'intérieur de l'entonnoir lors de l'inspection, il pourra être réinstallé dès mercredi. Mais dans le cas contraire, "cela pourrait prendre beaucoup plus de temps", a-t-il averti.

    En attendant, les images des chaînes de télévision montraient le pétrole jaillissant à gros bouillons au fond de l'océan. Les experts du gouvernement américain estiment que 30.000 à 60.000 barils de pétrole s'échappent du puits chaque jour, soit 4,77 à 9,53 millions de litres. L'entonnoir permettait dernièrement d'en récupérer grosso modo 25.000 barils par jour.

    L'amiral Allen a par ailleurs annoncé une autre mauvaise nouvelle: la mort de deux personnes impliquées dans les opérations de secours, mais dans des incidents apparemment sans rapport avec la pollution.

    Une de ces personnes est morte dans un accident de natation dans une piscine, l'autre pilotait un bateau impliqué dans le nettoyage, a précisé M. Allen, sans donner d'autres détails sur le décès de cette dernière.

    A Londres, la direction de BP a annoncé mercredi que Robert Dudley, un Américain, avait pris la direction effective des opérations du groupe pétrolier contre la marée noire, que pilotait jusque-là son directeur général, Tony Hayward.

    M. Dudley "a été nommé avec effet immédiat président-directeur général de l'Organisation de restauration de la côte du golfe du Mexique", un service créé par BP et chargé de "gérer l'ensemble des aspects de la réponse à l'incident de la plateforme Deepwater Horizon", qui a sombré le 22 avril à 80 km des côtes de Louisiane, a indiqué BP dans un communiqué.

    Tony Hayward avait été pourfendu pour ses maladresses en matière de communication autour de la crise.

    A Washington, le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar, a annoncé que l'administration allait décréter un nouveau moratoire plus "affiné" sur les forages en mer, au lendemain de la décision d'un juge annulant le moratoire décidé par le président Barack Obama et donnant raison mardi à 32 sociétés pétrolières qui avaient déposé un recours.

    Devant une commission du Sénat, M. Salazar a indiqué que les puits pour lesquels l'absence de "risques est avérée" pourraient éventuellement faire l'objet d'une levée de l'interdiction.

    Le moratoire est "une mesure raisonnable", a estimé mercredi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka. Dans une conférence de presse, il a estimé que la marée noire était "une catastrophe qui aurait pu être évitée" et a évoqué une "accumulation d'erreurs humaines".

    burs-cel/chl

    (©AFP / 23 juin 2010 19h35)

    Marée noire: le nouveau moratoire sur le forage sera plus "affiné"

    WASHINGTON - L'administration américaine va décréter un nouveau moratoire plus "affiné" sur les forages en mer, a indiqué mercredi le secrétaire aux Affaires intérieures Ken Salazar au lendemain de la décision d'un juge annulant le moratoire décidé par le président Barack Obama.

    Interrogé par le sénateur républicain Lamar Alexander sur les intentions de l'administration d'imposer un nouveau moratoire sur les forages en mer à plus de 150 mètres sous l'eau, M. Salazar a répondu: "la réponse est oui".

    "Dans les semaines et mois qui suivent nous allons examiner comment le moratoire en place peut être affiné", a dit M. Salazar qui a indiqué que les puits pour lesquels l'absence de "risques est avérée" pourraient éventuellement faire l'objet d'une levée de l'interdiction.

    Interrogé par M. Alexander et sa collègue républicaine Lisa Murkowski, inquiets des effets économiques du moratoire sur l'industrie du pétrole, M. Salazar n'a pas donné davantage de précisions, ajoutant simplement qu'il usera de son autorité pour s'assurer que le moratoire de six mois reste en place.

    M. Salazar était entendu mercredi devant une sous-commission du Sénat aux côté de Michael Bromwich, le nouveau responsable de la supervision des activités de forage.

    Par ailleurs, M. Salazar a changé la semaine dernière le nom de cette instance controversée pour en faire le Bureau of ocean energy management, regulation and enforcement. "Le MMS n'est plus", a dit M. Salazar mercredi.

    (©AFP / 23 juin 2010 19h09)

     

    Deepwater "aurait pu être évité" (AIE)

    AFP
    23/06/2010 | Mise à jour : 14:20 Réagir

    La marée noire dans le golfe du Mexique est une "catastrophe qui aurait pu être évitée", a estimé aujourd'hui le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) Nobuo Tanaka.

    "Nous devons attendre (les résultats de) l'enquête... Mais d'après ce que nous avons appris, il y a eu une accumulation d'erreurs humaines", a-t-il ajouté.

    En attendant de connaître les causes exactes de l'accident, le moratoire sur les forages en mer décidé par l'administration Obama est "une mesure raisonnable", a estimé le directeur de l'AIE.

    Un juge de Louisiane a annulé hier ce moratoire sur les forages en eaux profondes décrété pour six mois par le président américain.

    Quant à l'impact de la marée noire sur le marché du pétrole, il a été "minimal à court terme", selon M. Tanaka.


  • Comptine d'un autre été : Yann Tiersen

    C'est l'été !

    Aube

    J’ai embrassé l’aube d’été.

    Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

    La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

    Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

    Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq. A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

    En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

    Au réveil il était midi.

    Arthur Rimbaud, Illuminations


  • Une nouvelle carte des zones noires en 2011

    Après le Var et Xynthia, l'État souhaite revoir la carte des zones à risque

    Chantal Jouanno souhaite redéfinir les zones à risque. Photo X. 
Leoty

    Chantal Jouanno souhaite redéfinir les zones à risque. Photo X. Leoty

     

    L'État va élaborer une nouvelle cartographie des « zones très dangereuses » en France, où toute nouvelle construction sera interdite, et qui devrait intégrer de nouveaux risques, comme ceux liés au changement climatique.
    « On va cartographier dans l'ensemble de la France les zones très dangereuses, on va définir des zones rouges dans lesquelles on ne pourra plus construire », a déclaré hier la secrétaire d'État à l'Écologie, Chantal Jouanno.
    Cette nouvelle carte, réalisée par l'État, « sera prête à partir de 2011 », a-t-elle ajouté. Mme Jouanno s'exprimait au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à Draguignan (Var), où ce dernier a assuré que l'État n'autoriserait aucune construction d'habitation dans les zones dangereuses « tant que je serai président ». Il a assuré que cette règle ne souffrirait « aucune exception ». « C'est un problème de vie ou de mort », a-t-il déclaré.
    Sous-estimation du risque
    La secrétaire d'État à l'Écologie a justifié cette nouvelle cartographie par le fait que les actuels plans de prévention des risques (PPR) « sous-estiment le risque ».
    Ils ont été « un peu trop négociés sur le terrain », a-t-elle lancé. Lundi déjà, Nicolas Sarkozy avait ouvertement déploré la mise en œuvre des PPR, affirmant que « cela fait des décennies que, dans notre pays, en vérité, on a joué avec la vie de victimes potentielles ».
    Mais « surtout, on n'a pas intégré certains risques, les changements climatiques qui font que, par exemple, en bord de mer, il va y avoir une élévation du niveau de l'eau », a poursuivi Mme Jouanno.
    Le niveau des océans pourrait s'élever de quelque 50 centimètres d'ici à la fin du siècle, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, voire d'un mètre, selon des études récentes.
    « Si on veut le faire de manière parfaitement rigoureuse, c'est un travail titanesque », estime Stéphane Hallegatte, chercheur au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement.
    Mme Jouanno souhaite également intégrer le « risque de ruissellement », ces précipitations qui ne s'infiltrent pas dans le sol.
    « C'est ce qui s'est passé à Draguignan, c'est-à-dire une montée extrêmement rapide des eaux », a-t-elle expliqué.

    Xynthia : un chèque pour les sinistrés

    Le produit d'un bric-à-brac a été donné au maire de Charron.

     Remise du chèque de 700 euros.  Photo Jean-François Crespin

    Remise du chèque de 700 euros. Photo Jean-François Crespin

     

    Samedi, Serge Pinaud, président du comité de quartier Saint- Cybard, assisté d'une délégation de résidents du quartier, est venu remettre au maire de Charron Jean-François Faget, un chèque de 700 €, produit d'un bric-à-brac qu'ils avaient organisé au profit des sinistrés de Xynthia.

    Ayant une amie à Esnandes, Serge Pinaud lui a demandé où adresser leur chèque, cette dame leur a conseillé Charron.

    Ce samedi, ils sont donc venus accomplir ce geste généreux de solidarité. Le maire les a chaleureusement remerciés et les a assuré s que cet argent sera très bien utilisé, la détresse étant encore très présente dans le village.

    Après Xynthia :comment panser les plaies de la terre ?

    Des solutions existent pour les terres agricoles mais elles sont souvent lentes et toujours très coûteuses

     Claude Chataigner suit de près le troupeau de maraîchines.  PHOTO
 K.C.

    Claude Chataigner suit de près le troupeau de maraîchines. PHOTO K.C.

    « Le moteur des solutions, c'est l'eau douce », martèle Claude Chataigner.

    Les canaux devront attendre l'hiver et le souhaiter pluvieux pour se nettoyer et diluer le taux de sel afin de le rendre supportable. « En prairie, les légumineuses pourront revenir, mais pas forcément tout de suite. D'une part, il doit y avoir un stock suffisant de graines dans le sol, d'autre part, il faut qu'elles germent. Tout ça est à voir. Du coup, il faudra peut-être semer des légumineuses pour compenser. Et c'est encore un surcoût. »

    Eau douce et gypse

    Idem pour les cultures : elles ont besoin d'eau douce qui éliminera la salinité du sol. Ainsi, les plantes pourront se réhydrater. S'il pleut, le phénomène peut être rapide.

    En revanche, le problème de la sodicité sera plus long à régler. Car avec un système de drainage du sol, les pluies feront diminuer le taux, mais de façon très lente. « Pour accélérer le phénomène, une solution est connue : l'épandage de gypse. L'inconvénient, c'est qu'il en faut beaucoup - 10 tonnes par hectares - et qu'il en coûte 50 euros la tonne ! »

    Aides, fonds, exonérations

    Effectivement, la dépense fait réfléchir. Bien sûr, les assurances classiques peuvent prendre en charge la perte de récolte, équivalente à 100 % pour certains paysans, mais c'est un dispositif récent auquel peu d'exploitants ont souscrit et il ne vaut que pour cette année.

    La Chambre d'agriculture a tout mis en œuvre pour actionner le fonds de calamités agricoles. Et tout un travail a été mené pour que de dispositif soit adapté à la situation. Par exemple, d'habitude, il intervient à 35 % du préjudice ; pour Xynthia, il pourrait aller jusqu'à 45 %. Enfin, le fonds d'allégement des charges peut prendre à son compte, tout ou partie des intérêts d'emprunts contractés. Il existe aussi des exonérations de tout ou partie des cotisations sociales.

    Dans tous les cas, l'après-Xynthia, c'est souvent pour les agriculteurs, une grosse trésorerie à sortir, des négociations avec la banque, des terres et des bêtes qui elles n'attendent pas et le moral dans les chaussettes.

    Après Xynthia : la terre n'est pas prête à se remettre

    Dans la Charente-Maritime, 32.000 hectares ont été inondés, dont 23.000 de terres agricoles. Le point sur les conséquences pour les agriculteurs et les façons d'y remédier avec l'Inra de Saint-Laurent-de-la-Prée.

     Claude Chataigner dans un champ d'orge. La plante lui arrive aux 
mollets alors qu'elle devrait atteindre sa taille.  PHOTO K.C.

    Claude Chataigner dans un champ d'orge. La plante lui arrive aux mollets alors qu'elle devrait atteindre sa taille. PHOTO K.C.

    Xynthia, c'est une tempête bien sûr, mais ce sont surtout des vies humaines emportées, des maisons éventrées, des habitants délogés, des entreprises paralysées. C'est aussi une réaction en chaîne dans le monde agricole qui n'avait déjà pas besoin d'une telle catastrophe pour souffrir. En Charente-Maritime, la vague du 28 février aura inondé 32 000 hectares de terres, dont 23 000 sont des terres agricoles, la moitié en culture et l'autre en prairie.

    600 exploitations

    Cela représente 600 exploitations, de petite ou de grande taille. Si le degré de sinistre varie de 1 % à 100 %, il va sans dire que les terres les plus proches du littoral ont été les plus touchées à Charron, Esnandes, Villedoux, Port-des-Barques, Marans, Brouage ou Saint-Nazaire-sur-Charente par exemple, sans oublier les rives de l'estuaire de la Gironde.

    L'exploitation agricole que gère l'antenne de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) à Saint-Laurent-de-la-Prée, n'a pas fait exception. Situés en plein marais rochefortais, les 200 hectares de terre - 160 en prairie et 40 en culture - ont été inondés à 75 %. Mais ici comme ailleurs, les parcelles, qui accueillent un troupeau de maraîchines de 150 têtes, n'ont pas réagi de la même façon.

    Inondations de 5 à 12 jours

    Claude Chataigner, technicien agronome et chef d'exploitation, explique : « Nous avons assisté à deux réactions à l'évacuation. Les prairies sont aménagées pour que l'eau circule en surface. Et grâce à la brèche de la Parpagnolle qui avait cédé, l'eau a pu partir vite, en cinq jours. Mais sur les parcelles en cultures drainées, habituellement, l'eau passe par le sol et s'évacue par des drains en dessous. Ensuite, elle est pompée et évacuée par les canaux. Ici, l'eau circule moins vite qu'en prairie et en plus, avec Xynthia, les moteurs ont grillé. Du coup, l'eau a stagné pendant dix à douze jours. »

    L'eau est partie certes, mais les terres sont loin d'avoir retrouvé la santé. « Le gros problème ici, c'est l'eau salée. » Et le sel va dégrader à plusieurs niveaux. D'abord, les végétaux vivants brûlent : le blé n'a pas résisté, ni les légumineuses.

    Le problème, c'est le sel

    Ensuite, sur le sol même, Xynthia laisse des traces. « Ici, le sol se compose d'argile et d'eau. Quand cette dernière est en contact avec de l'eau salée, elle devient salée aussi, c'est ce que l'on appelle la salinité du sol. Du coup, les plantes programmées pour boire de l'eau douce, ne peuvent plus s'hydrater. Voilà pourquoi le maïs, le tournesol et l'orge que nous avons plantés en avril, ne se sont que très peu développés », poursuit Claude Chataigner.

    La dernière conséquence porte sur le sol : une fois qu'il baigne dans l'eau salée, le sel s'accroche aux argiles, et le sol devient sodique. Cela signifie qu'il est plus imperméable, il a donc moins d'air et, du coup, les racines des plantes ne peuvent plus respirer. « D'habitude, nos sols sont non-salés ou faiblement salés. Actuellement, selon nos prélèvements, leur taux de salinité et de sodicité va bien au-delà du fortement salé. »

    La santé du cheptel

    Globalement, la prairie s'en sort un peu mieux que les terres en culture où il n'y a littéralement plus rien. Pour autant, la production de légumineuses - qui fournissent les protéines végétales au bétail - a baissé de moitié et c'est la réaction en chaîne. « Toute l'organisation de l'exploitation est chamboulée : on a moins de légumineuses pour les bêtes, moins de foin, de même qu'on aura moins de paille après la moisson. Du coup, le manque de matières premières va nous obliger à en acheter dans un marché tendu où la rareté aura fait augmenter les prix. »

    Outre le surcoût pour les agriculteurs, il reste encore un point sensible, toujours lié à Xynthia, à surveiller de près : les canaux ont été noyés par l'eau salée au moment de la tempête. Malgré l'évacuation de l'eau, il y reste toujours du sel, or, c'est l'eau de boisson des vaches. « Les bêtes mangent moins bien, ont davantage de diarrhées, pour des animaux qui doivent faire du muscle pour produire de la viande, ça tombe mal ! », poursuit le chef d'exploitation.

    En matière agricole, Xynthia prouve encore que le moindre déséquilibre et le plus petit grain de sable mettent la nature fragile en péril.

    Aytré a reçu les documents qui ont présidé au zonage

    L'association des sinistrés d'Aytré en avait fait la demande par voie de justice.

     Marie-Olivia Rocca et l'avocat Bernard Macera.  photo vincent 
buche

    Marie-Olivia Rocca et l'avocat Bernard Macera. photo vincent buche

    Il a donc fallu qu'ils s'organisent, créent une association, en fassent la demande auprès du tribunal administratif en déposant une requête mesures utiles pour que les documents ayant présidé au zonage soient fournis aux sinistrés d'Aytré. Comme s'il n'était pas naturel de savoir dans le détail pourquoi l'on doit quitter la maison dans laquelle on avait choisi de faire sa vie.

    Hier donc, Marie-Olivia Rocca, présidente de l'association des victimes de la tempête Xynthia dans la commune d'Aytré a reçu, comme décidé par le tribunal, les éléments écrits à partir desquels l'État a décidé de classer en zone noire ou de solidarité toute la route de la plage et en zone jaune le reste des quartiers inondés le 28 février (Les Avocettes, la cité Aristide-Rondeau).

    Bientôt les Boucholeurs

    Communiqué par le préfet, le document réalisé par la Dreac (1) comporte une cartographie détaillée, des généralités sur la définition des zones de danger et une fiche par maison (ou groupe de maisons) « expertisée ». « Tout a été fait en une seule journée : le 19 mars. C'est du moins ce qui est écrit sur le document. Une seule journée pour près de 400 maisons. A titre d'exemple, nous avons fait venir un expert à titre privé chez nous au 30, route de la plage. Il a mis quatre heures pour notre seule maison », note Marie-Olivia Rocca pour souligner la rapidité, voire la légèreté, avec laquelle l'État a traité cet épisode essentiel de l'après-tempête.

    « Quand on regarde les fiches maison dans le détail, elles sont truffées d'erreurs. Chez nous, il est indiqué 60 cm d'eau à l'extérieur alors qu'il y a eu jusqu'à 2 mètres à l'intérieur. Comment ont-ils pu donner un tel chiffre alors que les simples marques de l'eau stagnante sur les murs, c'est-à-dire plusieurs jours après Xynthia, atteignent 1,20 mètre ? », s'interroge la jeune présidente de l'association. Sur la cartographie, Marie-Olivia note une autre erreur : « Il est indiqué que le courant allait nord-sud route de la plage, alors que c'est exactement l'inverse ».

    Tels quels, ces éléments seront transmis à l'avocat de l'association, Bernard Macera, pour étayer son recours pour annulation.

    Et d'ici quelques jours, l'association des sinistrés des Boucholeurs devrait recevoir le même type de document puisque la requête mesures utiles a également été validée au tribunal de Poitiers. La justice d'après-Xynthia suit donc son cours cependant que dans le Var, on en est encore au traumatisme. J'ai reçu des coups de téléphone de sinistrés de là-bas qui me demandent des conseils. Je suis de tout cœur avec eux, même si je ne sais pas comment les aider. Ou plutôt si : comme la Région va nous aider pour les frais de justice, nous pourrons leur envoyer un peu d'argent », conclut Marie-Olivia Rocca.

    (1) Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement

    Comment se prémunir après Xynthia ?

    Digues Le Smiddest et l'état ont réuni vendredi les maires de la rive droite de l'estuaire pour engager la concertation

     Philippe Plisson montrant les dégâts de la tempête sur la digue 
des Callonges.  PHOTO M. M.

    Philippe Plisson montrant les dégâts de la tempête sur la digue des Callonges.PHOTO M. M.

     

    « Il est nécessaire de s'organiser car ce qui se passe dans le Var peut très bien nous arriver », témoigne Philippe Plisson, vice-président du Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (SMIDDEST). Après une réunion analogue le 17 mai dernier à Lesparre avec les élus de la rive gauche de l'estuaire, c'était au tour des maires de la rive droite d'être réunis vendredi à Braud pour engager une discussion sur la prévention de leur territoire. Le Programme d'actions de prévention des inondations (PAPI) leur a été présenté. « Le Smiddest a accepté de porter ce programme sur l'estuaire mais ce n'est pas lui qui en sera le maître d'ouvrage et d'entretien », a néanmoins prévenu Philippe Plisson. Construire et entretenir des digues coûte cher. C'est toute la question du financement qui s'est posée aux élus. Christophe Lotigie, le sous-préfet, a assuré que « l'implication et la solidarité de l'État n'étaient pas mises en cause » dans ce dossier.

    RIG, un outil précieux

    Afin de faire place aux débats et pour donner un maximum d'informations aux élus, le Référentiel de protection contre les inondations de la Gironde (RIG) a aussi été présenté. Cet outil a montré, entre autres, que sur 314 kilomètres de digues analysés, 81 kilomètres présentent un risque de défaillance fort à très fort. Grâce à cet outil de modélisation, les élus peuvent désormais savoir où se situent les priorités de leur territoire. Charge à eux de faire remonter leur desiderata. Par la suite des choix seront à effectuer. Et pour représenter les élus de la rive droite lors des prochaines réunions, le principe de l'intercommunalité a été choisi.

    Une nouvelle carte des zones noires en 2011

    Après le Var et Xynthia, l'État souhaite revoir la carte des zones à risque.

     Chantal Jouanno souhaite redéfinir les zones à risque.  Photo X. 
Leoty

    Chantal Jouanno souhaite redéfinir les zones à risque. Photo X. Leoty

    L'État va élaborer une nouvelle cartographie des « zones très dangereuses » en France, où toute nouvelle construction sera interdite, et qui devrait intégrer de nouveaux risques, comme ceux liés au changement climatique.

    « On va cartographier dans l'ensemble de la France les zones très dangereuses, on va définir des zones rouges dans lesquelles on ne pourra plus construire », a déclaré hier la secrétaire d'État à l'Écologie, Chantal Jouanno.

    Cette nouvelle carte, réalisée par l'État, « sera prête à partir de 2011 », a-t-elle ajouté. Mme Jouanno s'exprimait au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à Draguignan (Var), où ce dernier a assuré que l'État n'autoriserait aucune construction d'habitation dans les zones dangereuses « tant que je serai président ». Il a assuré que cette règle ne souffrirait « aucune exception ». « C'est un problème de vie ou de mort », a-t-il déclaré.

    Sous-estimation du risque

    La secrétaire d'État à l'Écologie a justifié cette nouvelle cartographie par le fait que les actuels plans de prévention des risques (PPR) « sous-estiment le risque ».

    Ils ont été « un peu trop négociés sur le terrain », a-t-elle lancé. Lundi déjà, Nicolas Sarkozy avait ouvertement déploré la mise en œuvre des PPR, affirmant que « cela fait des décennies que, dans notre pays, en vérité, on a joué avec la vie de victimes potentielles ».

    Mais « surtout, on n'a pas intégré certains risques, les changements climatiques qui font que, par exemple, en bord de mer, il va y avoir une élévation du niveau de l'eau », a poursuivi Mme Jouanno.

    Le niveau des océans pourrait s'élever de quelque 50 centimètres d'ici à la fin du siècle, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, voire d'un mètre, selon des études récentes.

    « Si on veut le faire de manière parfaitement rigoureuse, c'est un travail titanesque », estime Stéphane Hallegatte, chercheur au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement.

    Mme Jouanno souhaite également intégrer le « risque de ruissellement », ces précipitations qui ne s'infiltrent pas dans le sol.

    « C'est ce qui s'est passé à Draguignan, c'est-à-dire une montée extrêmement rapide des eaux », a-t-elle expliqué.

     

    Carte des zones inconstructibles : « d'abord un choix politique »

    © Photo Ouest-France

    Tracer une nouvelle carte des zones dangereuses en France où toute nouvelle construction sera interdite est « d'abord un choix politique », souligne le climatologue Stéphane Hallegatte.

    « Il ne faut pas donner l'impression que les scientifiques seuls feront ce travail », met en garde cet ingénieur du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired).

    Question : Le gouvernement a annoncé son intention d'établir une nouvelle cartographie des « zones très dangereuses » en France d'ici 2011 en prenant en particulier en compte le changement climatique. Est-ce réaliste ?

    Réponse : Il faut garder à l'esprit que faire ces cartes de risques est quelque chose de très difficile. On parle d'événements qui sont extrêmes, rares, et qu'on ne connaît donc pas très bien. Quand on rajoute le changement climatique là-dedans, la complexité explose.

    On ne peut pas définir une zone inondable en imaginant qu'en faisant quatre pas, on en sorte. L'endroit où l'on trace cette ligne dépend du niveau de risque que l'on est prêt à accepter.

    L'information scientifique est nécessaire mais il ne faut pas donner l'impression que les scientifiques seuls vont pouvoir faire ce travail là. Cela demande des choix politiques et de la concertation. La façon dont cela a été fait avec les zones noires dans le cadre de Xynthia - très vite, à partir d'un point de vue d'experts, sans concertation - le montre bien.

    Q : Est-on capables aujourd'hui de tracer une carte précise des risques liés au changement climatique - que ce soit en bord de mer ou près des fleuves - à l'échelle d'une région française ?

    R : Sur les zones côtières, on sait qu'à l'horizon 2100 il va y avoir une montée du niveau de la mer. Le chiffre d'un mètre de hausse, parfois évoqué, est considéré comme un scénario pessimiste. Sur les côtes ouest de la France, des travaux sont en cours sur les zones jugées sûres aujourd'hui et qui pourraient devenir à risque à l'avenir.

    Mais, au total, sur la montée du niveau de la mer, c'est plutôt plus simple que sur des événements comme ceux du Var.

    Aujourd'hui, il n'y a pas de consensus des modèles pour dire que les précipitations extrêmes vont augmenter dans la zone (sud de la France), même si la tendance est plutôt vers une augmentation.
    Evaluer les zones qui peuvent être touchées par des crues éclairs demande des travaux extrêmement détaillés, lourds et coûteux.

    Q : Cela signifie-t-il qu'il est impossible d'intégrer le changement climatique dans ces cartes de risque ?

    R : Non, ce n'est pas parce que nous n'avons pas tous les outils que nous sommes complètement paralysés. Pour les décisions que l'on prend sur l'urbanisme aujourd'hui - et on prend beaucoup dans le sud de la France - on a besoin d'une perspective de long terme. La prise en compte du changement climatique est donc une priorité.

    propos recueillis par Jérôme Cartillier, AFP

    Contre les inondations, la Hollande joue l'alerte

    mercredi 23 juin 2010
    • Avec un réseau de grands fleuves comme la Meuse et le Rhin, qui 
pénètrent loin à l'intérieur du pays, les Pays-Bas ont fait de l'alerte 
anti-tempête une priorité nationale.

      Avec un réseau de grands fleuves comme la Meuse et le Rhin, qui pénètrent loin à l'intérieur du pays, les Pays-Bas ont fait de l'alerte anti-tempête une priorité nationale.

      Archives AFP
     

    Avec un territoire inondable pour plus de la moitié, les Pays-Bas n'ont pas droit à l'erreur. La Francepourrait y prendre exemple, pour éviter de nouveaux drames comme celui de Xynthia.

    PAYS-BAS (de notre envoyé spécial). ¯ Avec un tiers du pays sous le niveau de la mer et 55 % du territoire inondable, les Hollandais vivent avec la conscience du risque d'inondation chevillée au corps. Depuis les premiers polders gagnés sur la mer du Nord, au Moyen-Âge, ils livrent une lutte sans fin contre les éléments. « La mer est à la fois leur meilleure amie et leur pire ennemi », résume un diplomate en poste à La Haye.

    Les habitants restent traumatisés par l'inondation de février 1953, qui avait noyé près de 2 000 personnes. L'alerte d'un coup de tabac sur la mer du Nord avait été envoyée aux maires par de simples télégrammes. On les avait retrouvés dans les boîtes aux lettres emportées par les flots...

    Tirant les leçons, le Rijkswaerstaat, l'agence nationale de l'eau, a mis en place un dispositif qui repose sur deux piliers : l'évaluation permanente des 3 500 kilomètres de digues et la rapidité de l'alerte. En cas de prévision de forte marée, les données sont envoyées, au moins douze heures à l'avance, par téléphone, aux vingt-six agences provinciales qui veillent sur l'état des digues. Tous les médias sont alertés dans le même temps.

    1 000 personnes alertées

    Si le niveau rouge (maximal) est atteint, les barrières anti-tempête aux embouchures du Rhin et de la Meuse sont fermées. Des barrages mobiles sont déployés. Maires, police, pompiers, armée, commissaires locaux de la Reine sont sur le pied de guerre, ainsi que ceux qu'on appelle « l'Armée des digues » : une centaine de bénévoles qui surveillent les points faibles. « En tout, plus de 1 000 personnes sont alertées », résume un haut responsable du Rijskwaterstaat.

    Un tel système aurait-il pu sauver des vies lors de la tempête Xynthia en Vendée et Charente-Maritime, en février ? Le souhait du gouvernement français est de mettre en place, dès l'été 2011, un dispositif plus performant en cas de submersion. Météo France, Service hydrographique et océanographique de la marine (shom), Centre d'études techniques maritimes et fluviales (Cetmef) : tout le monde est prié de mieux croiser ses données en temps utile.

    Restera à revoir, tout le monde en convient, la chaîne de l'information jusqu'aux préfets et maires des zones menacées. Sur ce point, l'exemple hollandais peut inspirer un modèle français encore à inventer.

    Marc LAMBRECHTS.

    La Roche-sur-Yon

    Indemnisations des agriculteurs sinistrés : feu vert de la commission européenne

    Agriculture mercredi 23 juin 2010

    Selon Philippe de Villiers, président du conseil général de la Vendée, « la commission européenne vient de donner son feu vert au versement des indemnisations attendues par les agriculteurs victimes de la tempête Xynthia». Philippe de Villiers « se félicite de cette décision qui va enfin permettre d'indemniser de façon complète les agriculteurs vendéens». «La décision de la commission européenne ouvre également la voie au versement des aides que le conseil général a voté à hauteur de 1,5 million d'euros, afin de compléter les aides de l'Etat », insiste le député européen.

     


  •  

     

    Marée noire: une fillette de 11 ans récolte plus de 135.000 dollars

    2 commentaires

    Créé le 22.06.10 à 20h08 -- Mis à jour le 22.06.10 à 20h08

    Des pélicans touchés par la marée noire, dans le golfe du Mexique,
 le 6 juin 2010.

    Des pélicans touchés par la marée noire, dans le golfe du Mexique, le 6 juin 2010. REUTERS/Lee Celano

    ENVIRONNEMENT - Elle a vendu ses dessins aux enchères pour les oiseaux...

    La jeune New-Yorkaise Olivia Bouler, choquée par les images de la marée noire, a réussi à réunir plus de 135.000 dollars (près de 110.000 euros), pour les oiseaux mazoutés.

    Olivia, qui rêve de devenir ornithologue, s’est adressée à la Audubon Society, une association de sauvegarde des oiseaux. Elle a alors proposé de vendre ses dessins, versant ensuite les sommes récoltées à l’association.

    «Beaucoup de personnes sont choquées et ne savent pas quoi faire, car ils ne peuvent pas se rendre sur les plages et aider. Ce qu’a fait Olivia donne un bel exemple: utiliser ses compétences et créer une initiative fructueuse pour chacun», se félicite un responsable de l’association, sur le site de CNN.

    Un été à dessiner

    Facebook et les médias américains s’emparent ensuite de l’initiative. Le buzz monte, à tel point que la jeune fille reçoit 90.000 dollars et un partenariat d’AOL, avec une donation de 25.000 dollars, faisant au passage d’Olivia une «artiste AOL», avec un profil sur le site de l’entreprise.

    Finalement, c’est Larry King qui reçoit la fillette lors de son show, lundi soir.

    La jeune fille a prévu d’envoyer un dessin original aux 500 premiers donateurs qui permettraient d’atteindre les 25.000 dollars. Elle a d’ores et déjà prévu de passer son été à dessiner...

    Oriane Raffin

    Marée noire : l'action BP tombe à son plus bas

     

    L'action du géant pétrolier britannique est tombée à son plus bas niveau depuis quatorze ans en Bourse, alors que la première tempête tropicale de la saison menace ses opérations de nettoyage.

    Marée noire

    BP chute à nouveau ce mardi à la Bourse de Londres. L'action du géant pétrolier britannique est même tombée à son plus bas niveau depuis 1996, perdant jusqu'à 6% à 328,40 pence avant de remonter légèrement. Depuis le début de l'explosion le 20 avril dernier de la plate-forme Deepwater Horizons à l'origine de la marée noire, la capitalisation boursière de BP a fondu de moitié.

    Cette nouvelle baisse a été provoquée par l'arrivée imminente - peut-être dès la semaine prochaine - de la première tempête tropicale de la saison dans le golfe du Mexique. Les opérations de pompage et de nettoyage pourraient alors être menacées.

    Pour faire face à ces obligations financières, BP chercherait à obtenir une ligne de crédit, qui pourrait atteindre sept milliards de dollars, mais ne prévoit pas de levée massive de fonds, ont expliqué ce lundi des sources proches du dossier à l'agence Reuters. Ce week-end, le Sunday Times évoquait une levée de fonds de 50 milliards de dollars.

    BP a accepté la semaine dernière de créer un fonds de 20 milliards de dollars destiné à couvrir les coûts de la marée noire. Il ne devra cependant l'approvisionner qu'à hauteur de cinq milliards de dollars cette année.Le groupe aura en outre à débourser des fonds pour fermer le puits à l'origine de la marée noire et nettoyer les rivages souillés par les nappes de pétrole. BP évalue ces coûts entre trois et six milliards de dollars.

    Ces coûts globaux de huit à onze milliards de dollars pour 2010 seront en partie compensés par la suspension du paiement des dividendes, qui dégagera environ huit milliards de dollars, par deux milliards d'économies réalisées sur des investissements cette année, et par dix milliards de dollars de ventes d'actif

    Marée noire: le directeur de BP Tony Hayward annule un engagement à Londres

    (AFP) – Il y a 12 heures

    LONDRES — Le directeur général de BP Tony Hayward, dont la présence était attendue mardi matin à Londres à une conférence du secteur pétrolier, a annulé sa participation pour mieux se consacrer à la marée noire aux Etats-Unis, a indiqué BP.

    M. Hayward devait s'exprimer sur la responsabilité des grandes compagnies pétrolières, lors du Congrès mondial des compagnies pétrolières nationales qui se tient mardi à Londres.

    Un porte-parole de la compagnie a indiqué que M. Hayward avait annulé sa participation "à cause d'un emploi du temps particulièrement chargé en raison du golfe du Mexique", et qu'il serait remplacé par un des responsables de son équipe, Steve Westwell.

    BP avait refusé dans un premier temps, lundi, de dire si M. Hayward participerait à cette conférence.

    La compagnie a paru échaudée par les très mauvais commentaires, y compris en provenance de la Maison Blanche, qui ont accompagné l'apparition du directeur général à une régate de voiliers sur l'île de Wight samedi, alors que le pétrole continue à sourdre dans le golfe du Mexique par dizaines de milliers de barils chaque jour.

    BP reste pour les projets en eau profonde

    AFP
    22/06/2010 | Mise à jour : 12:47 Réagir

    Les investissements et les projets pétroliers en eau profonde doivent continuer, malgré le tragique accident et la marée noire du golfe du Mexique, a jugé mardi au nom de Tony Hayward, Steve Westwell, un responsable du pétrolier britannique BP.

    "Ce serait une grave erreur de créer un environnement qui rendrait impossibles les investissements en eau profonde", a-t-il affirmé lors d'une conférence sur le pétrole à Londres.
    Pour le responsable de BP, les gisements pétroliers en eau profonde ont un rôle clé à jouer dans les approvisionnements mondiaux en énergie.

    "La marée noire est un coup dur pour BP dans une région clé mais BP entend continuer à fournir le monde en énergie", a-t-il assuré.
    Tout en insistant sur la nécessité de revoir en profondeur les procédures de sécurité des forages offshore, M. Westwell a estimé que la probabilité que l'accident du 22 avril se reproduise était "très faible".
    "C'est un accident complexe, causé par une combinaison sans précédent d'erreurs de jugement humain, de procédés, de systèmes et d'équipements", a-t-il estimé, après avoir pris soin de rappeler que l'enquête était toujours en cours.

    Marée noire. Nouveau témoignage à charge contre BP

    Une fuite sur la plate-forme dans le Golfe du Mexique aurait été détectée quelques jours avant l'explosion et rien n'aurait été fait pour la colmater. Un nouveau scandale pour BP qui cherche désormais à faire porter le chapeau à d'autres.

    <no></no> 

    Après les images du patron de BPà une régate de yachts de luxe sur l'île de Wight, dimanche, la compagnie pétrolière doit désormais faire face à un témoignage accablant. Un employé de la plate-forme Deepwater Horizon, dont l'explosion a causé la mort de onze personnes et une marée noire, a affirmé à la BBC avoir été témoin d'une fuite sur une importante pièce de sécurité. Pire, il assure qu'elle n'a pas été réparée. Les opérateurs auraient préféré se reposer sur une pièce de secours. «Nous avons vu une fuite sur le bloc d'obturation, nous en avons informé la compagnie. Ils ont une salle de contrôle depuis laquelle ils peuvent fermer ce bloc et en activer un autre de telle sorte qu'ils n'ont pas besoin d'arrêter la production», a expliqué Tyrone Benton, lundi. Cet employé compte désormais poursuivre à la fois BP et le propriétaire de la plate-forme Transocean, pour négligence.

    BP change de stratégie

    Face à ces accusations, BP a botté en touche, renvoyant la balle à Transocean, responsable, selon la compagnie pétrolière, à la fois de la maintenance et du fonctionnement de cette pièce. Tout en maintenant le profil bas du coupable décidé à payer ce qu'il doit, BP change de stratégie et commence à désigner d'autres sociétés potentiellement impliquées dans la catastrophe. «D'autres parties pourraient être responsables pour les coûts, et nous nous attendons à ce qu'elles honorent leurs obligations», a ainsi menacé BP. Dans le viseur? Transocean, mais pas seulement. Halliburton, qui s'occupe de la cimentation de la plate-forme, et Anadarko, associé à 25% dans la plate-forme, sont ainsi cités. Une stratégie qui n'est pas du goût du P-DG d'Anarko. «La tragédie est le résultat direct des décisions et des actions imprudentes de BP», a-t-il lancé. Une déclaration qui ne surprend en rien l'analyste Peter Hutton, de NCB: «Avec 8milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2009, soit 3% de celui de BP, on pouvait s'attendre à ce qu'ils se défendent agressivement et leur communiqué est d'une sévérité typique» en la matière.

    Marée noire : troisième facture pour BP

    La Maison Blanche, dont les relations avec le groupe restent tendues, lui a réclamé 51 millions de dollars supplémentaires.

    (c) AFP

    La Maison Blanche a présenté, lundi 21 juin, une nouvelle facture de 51 millions de dollars à BP, la troisième envoyée au groupe pétrolier britannique et à ses partenaires pour compenser les dépenses engagées par l'administration américaine dans la lutte contre la marée noire.
    Elle a rappelé que, au nom de la loi "pollueur-payeur", elle continuerait à facturer à BP tous les coûts associés à la catastrophe. Les deux précédentes factures présentées ce mois-ci à BP et à ses partenaires, et s'élevant au total à 70,89 millions de dollars, ont été réglées dans leur totalité.

    2 milliards de dollars

    BP a annoncé lundi avoir dépensé jusqu'ici deux milliards de dollars à cause de la marée noire, sous forme notamment de travaux d'endiguement du puits défectueux et de forage de puits de secours, de subventions aux Etats du golfe du Mexique, de dommages et intérêts versés à des milliers d'individus et d'entreprises, et de compensations pour les coûts imputés à l'administration américaine.
    La journée de lundi a aussi été marquée par des propos ironiques d'un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton, sur la participation le week-end dernier de Tony Hayward, le DG de BP, à une régate de yachts de luxe près de l'île de Wight (sud de l'Angleterre). "Vous savez, si Tony Hayward veut installer un dispositif de récupération du pétrole sur ce voilier et le faire venir dans le Golfe, nous serons heureux d'avoir son aide", a-t-il persiflé. "Mais ce qui est important n'est pas ce que Tony Hayward fait de son temps libre, c'est ce que BP fait pour prendre ses responsabilités vis-à-vis du désastre qu'il a provoqué".
    Interrogé dans la foulée sur l'emploi du temps de Barack Obama le même samedi, en particulier la partie de golf d'environ quatre heures que le président a disputée près de Washington, le porte-parole a affirmé que ce dernier avait le droit de décompresser un peu.

    (Challenges.fr, avec AFP)

    Moratoire de Washington sur les forages en mer annulé en justice

    Par Reuters, publié le 22/06/2010 à 21:52

    Un tribunal de La Nouvelle-Orléans a annulé le moratoire de six mois décrété par l'administration Obama sur les forages en eau profonde à la suite de la marée noire dans le golfe du Mexique.

    La Maison blanche a annoncé qu'elle allait sans attendre faire appel de cette décision, prononcée après le recours d'une douzaine de compagnies pétrolières hostiles au moratoire.

    "Le président est convaincu que continuer de forer à de telles profondeurs sans savoir ce qui s'est passé (dans le golfe du Mexique) est insensé et met en danger les personnes exposées ainsi que l'environnement du golfe(...)", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche Robert Gibbs.

    Il s'agit d'un coup dur pour la Maison blanche qui espérait que cette interdiction laisserait le temps de vérifier que les autres puits offshore ne présentent pas de danger.

    Malgré le rejet du moratoire, que Barack Obama a annoncé le 27 mai, un peu plus d'un mois après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, à l'origine de la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, les pouvoirs publics demanderont aux compagnies de se conformer aux nouvelles normes de sécurité communiquées il y a deux semaines, a fait savoir le ministère de l'Intérieur.

    Ces normes, qui s'appliquent également aux forages en eaux peu profondes, imposent aux compagnies de certifier qu'elles utilisent des blocs obturateurs de puits, d'effectuer deux tests du cimentage et de suivre de nouvelles procédures de coffrage, a précisé un porte-parole.

    Bien que le pétrole continue à se répandre dans le golfe du Mexique, 56% des Américains continuent à juger l'exploitation en mer nécessaire à l'indépendance énergétique des Etats-Unis, alors que 38% sont d'un avis contraire, selon un sondage Reuters-Ipsos.

    Du côté de BP, Tony Hayward, directeur général du groupe, a abandonné mardi la gestion quotidienne des opérations anti-marée noire. Il a en outre renoncé à participer à Londres à une conférence où des écologistes ont conspué son remplaçant à la tribune.

    Le discours du secrétaire général de BP, Steve Westwell, qui remplaçait Tony Hayward à la tribune du Congrès mondial des compagnies pétrolières, a ainsi été interrompu à deux reprises.

    "METTRE FIN À L'ÈRE DU PÉTROLE"

    "Il faut mettre fin à l'ère du pétrole", a crié une jeune membre de Greenpeace avant d'être emmenée par un agent de sécurité. Des manifestants ont brandi une banderole avec le logo de BP éclaboussé de peinture noire.

    La gestion de la crise par Tony Hayward a été sévèrement critiquée et Carl-Henric Svanberg, président de BP, avait laissé entendre dès vendredi que le directeur général pourrait céder la gestion quotidienne des opérations anti-marée noire.

    Steve Westwell a confirmé mardi que Tony Hayward devait maintenant se concentrer "sur d'autres activités" et qu'une unité dirigée par Bob Dudley reprendrait progressivement la responsabilité des opérations dans le golfe du Mexique.

    Etroitement impliqué dès le départ dans la lutte contre la marée noire, Bob Dudley est considéré comme un successeur potentiel d'Hayward au cas où la crise lui coûterait son poste.

    Selon les compagnies qui ont saisi la justice le moratoire, qui a entraîné la fermeture de 33 plates-formes de forage en eau profonde, va provoquer des licenciements.

    A la conférence de Londres, Chevron a mis en garde contre une réglementation qui risque d'affecter l'ensemble du secteur pétrolier. "Les dirigeants et les décideurs doivent réfléchir au potentiel de conséquences fortuites", a déclaré Jay Pryor, vice-président chargé du développement commercial.

    "Tout en se penchant comme il convient sur la tragédie, les décideurs devraient l'analyser dans son contexte, comme un événement isolé et probablement évitable. Ils doivent garder à l'esprit que globalement, le secteur pétrolier a de bons résultats en matière de sécurité et de protection de l'environnement."

    L'administration Obama fait valoir que le moratoire est nécessaire pour prévenir de nouveaux accidents.

    La marée noire a souillé les côtes de quatre Etats américains, affectant la pêche et le tourisme et compromettant le délicat équilibre écologique de réserves naturelles.

    Elle a aussi porté un coup à l'image de BP dont le cours de l'action a atteint mardi à Londres son plus bas niveau depuis février 1997. La firme a perdu près de la moitié de sa capitalisation boursière depuis le début de la catastrophe.

    Avec Raji Menon à Londres, Jeff Mason et John Whitesides à Washington, Nicole Dupont et Jean-Philippe Lefief pour le service français

     

    Monde- BP vend son réseau de distribution en France à l’israélien Delek
    Publié le 22 juin 2010 à 19h38

    JERUSALEM (Reuters) - Le groupe israélien Delek annonce le rachat des activités de distribution du géant pétrolier BP en France pour 180 millions d’euros.

     

    L’opération concerne 416 stations-service et les participations de BP dans trois dépôts de carburants.

    Les stations-service devraient conserver l’enseigne BP pendant plusieurs années dans le cadre d’un accord de licence. BP et Delek seront en outre liés par un contrat d’approvisionnement.

    Le conglomérat israélien précise que la transaction, réalisée par l’intermédiaire de sa filiale Delek Europe, devrait être menée à bien au second semestre de cette année, sous réserve de l’obtention des autorisations nécessaires.

    Cette opération s’inscrit dans la tendance générale au désengagement des grandes compagnies pétrolières du segment de la distribution, qui ne génère que de faibles marges.

    Parallèlement, BP, confrontée à la perspective de plusieurs dizaines de milliards d’euros d’indemnisations après la marée noire déclenchée par l’une de ses plates-formes dans le golfe du Mexique, envisage de céder pour 10 milliards d’euros d’actifs.

    Steven Scheer, Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat