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    AFP

    De Pascale TROUILLAUD (AFP) SHANGHAI —

    Une quarantaine de groupes se sont produits dimanche à Shanghai dans le cadre de la première Fête de la musique jamais organisée en Chine, une fête très encadrée et sage qui s'est déroulée en partie sous la pluie, un jour avant le reste de la planète.

    Dans le quartier ultra-touristique de Xintiandi, Les Lions of Puxi, groupe shanghaien de reggae, rugissent avec ardeur, devant une modeste assistance d'une centaine de personnes, Chinois, touristes et expatriés, dont aucun ne danse.

    De jeunes garçons s'apprêtent à jouer de l'accordéon lors de la première Fête de la musique à Shanghai, le 20 juin 2010

  • BP: Hayward va abandonner la gestion au quotidien de la marée noire (Svanberg)

    LONDRES — Le directeur général de BP Tony Hayward va abandonner la gestion quotidienne de la marée noire du Golfe du Mexique à un autre responsable du groupe pétrolier, Robert Dudley, a déclaré vendredi son président Carl-Henric Svanberg, dans un entretien à la chaîne Sky News.

    "Il (Tony Hayward) s'est rendu sur place juste après l'explosion", et après avoir passé huit semaines à diriger les mesures de crise, "il va maintenant transmettre la gestion des opérations au jour-le-jour à Robert Dudley", a déclaré M. Svanberg à la chaîne d'information britannique.

    M. Dudley est membre du conseil d'administration du groupe britannique, en charge des activités aux Amériques et en Asie. C'est un citoyen américain, entré chez BP au moment du rachat en 1998 par le groupe britannique de la compagnie pétrolière Amoco, au sein de laquelle il travaillait depuis vingt ans.

    Cependant, un porte-parole de BP aux Etats-Unis a tempéré cette annonce. Il a assuré que pour l'instant, Tony Hayward continuait de diriger les mesures de BP face à la marée noire, ajoutant que "M. Dudley et son équipe prendront le relais une fois que la crise immédiate sera passée".

    M. Hayward avait lui-même chargé M. Dudley au début du mois de prendre la direction d'une équipe chargée de gérer, avec les autorités locales et nationales, les conséquences à long terme de la marée noire, une fois que celle-ci aurait cessé.

    M. Svanberg a par ailleurs cherché à rassurer sur la capacité de BP à surmonter cette crise, qui a suscité ces dernières semaines d'énormes craintes parmi les investisseurs, tout en répétant que le groupe n'avait aucune idée du montant final de l'addition qu'il devra supporter.

    "BP est une entreprise très solide" et "nous y survivrons", a assuré le dirigeant. Une disparition du groupe à cause de cette catastrophe, "ne peut pas se produire", a-t-il ajouté.

    Le président russe Dmitri Medvedev avait exprimé jeudi son inquiétude au sujet de l'avenir de BP, présent en Russie à travers la coentreprise TNK-BP, troisième producteur d'or noir du pays, dans un entretien au Wall Street Journal, évoquant le danger d'une éventuelle "annihilation" du grouype britannique

     
    La marée noire pourrait diminuer la production mondiale de pétrole
    LEMONDE.FR avec AFP | 18.06.10 | 18h23

     

    a marée noire dans le golfe du Mexique pourrait amputer la production mondiale de pétrole de 900 000 barils par jour (b/j) par rapport au niveau qu'elle aurait dû atteindre en 2015, a déclaré vendredi 18 juin le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka.

     

    Le président américain Barack Obama a décrété fin mai un moratoire de six mois sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer, après le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP."Si d'autres pays tels que l'Angola, le Brésil et [les pays de] la mer du Nord suspendent les nouveaux projets de développement en mer […], l'impact sur la production mondiale de pétrole pourrait être de 800 000 à 900 000 barils par jour en 2015", a déclaré M. Tanaka, à la veille d'une réunion ministérielle de l'APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) dans la ville japonaise de Fukui (ouest du pays).

    UN DÉCLIN "QUI NE PEUT ÊTRE IGNORÉ"

    Même si ce déclin de production ne représenterait que 1 % de l'offre mondiale, il ne "peut être ignoré", a-t-il ajouté. Début juin, l'AIE estimait dans un rapport que "le moratoire de six mois sur la plupart des forages en eaux profondes mis en place par l'administration américaine […] pourrait, s'il est prolongé, retirer jusqu'à 100 000 à 300 000 barils par jour de la prévision de production de brut américain dans le golfe du Mexique d'ici 2015".

    A cela, elle ajoutait un impact potentiel supplémentaire de 550 000 b/j du fait de risques sur la production du Brésil, de l'Angola et du Nigeria. Toutefois, "il n'y a actuellement aucune indication sur le fait que l'octroi de permis [de forage] dans ces pays puisse être affecté" par la marée noire, prévenait l'AIE. "Les procédures réglementaires et les conditions de production diffèrent d'un pays à l'autre" et extrapoler la situation dans le golfe du Mexique "à d'autres régions de production en eaux profondes a une valeur analytique limitée", ajoutait-elle.

    a marée noire dans le golfe du Mexique pourrait amputer la production mondiale de pétrole de 900 000 barils par jour (b/j) par rapport au niveau qu'elle aurait dû atteindre en 2015, a déclaré vendredi 18 juin le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka.

     

     

    Le président américain Barack Obama a décrété fin mai un moratoire de six mois sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer, après le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP."Si d'autres pays tels que l'Angola, le Brésil et [les pays de] la mer du Nord suspendent les nouveaux projets de développement en mer […], l'impact sur la production mondiale de pétrole pourrait être de 800 000 à 900 000 barils par jour en 2015", a déclaré M. Tanaka, à la veille d'une réunion ministérielle de l'APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) dans la ville japonaise de Fukui (ouest du pays).

    UN DÉCLIN "QUI NE PEUT ÊTRE IGNORÉ"

    Même si ce déclin de production ne représenterait que 1 % de l'offre mondiale, il ne "peut être ignoré", a-t-il ajouté. Début juin, l'AIE estimait dans un rapport que "le moratoire de six mois sur la plupart des forages en eaux profondes mis en place par l'administration américaine […] pourrait, s'il est prolongé, retirer jusqu'à 100 000 à 300 000 barils par jour de la prévision de production de brut américain dans le golfe du Mexique d'ici 2015".

    A cela, elle ajoutait un impact potentiel supplémentaire de 550 000 b/j du fait de risques sur la production du Brésil, de l'Angola et du Nigeria. Toutefois, "il n'y a actuellement aucune indication sur le fait que l'octroi de permis [de forage] dans ces pays puisse être affecté" par la marée noire, prévenait l'AIE. "Les procédures réglementaires et les conditions de production diffèrent d'un pays à l'autre" et extrapoler la situation dans le golfe du Mexique "à d'autres régions de production en eaux profondes a une valeur analytique limitée", ajoutait-elle.

    La marée noire du Golfe du Mexique pourrait impacter l'offre de pétrole

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    Ce qui devait arriver arriva ...

    Si l'on en croit le directeur général de l'Agence internationale de l'Energie Nobuo Tanaka, la marée noire dans le golfe du Mexique pourrait nettement diminuer la production mondiale de pétrole. Une situation de nature à faire grimper le cours. Alors-même que le retour de l'Irak sur le devant de la scéne pétrolière devrait permettre d'accroître l'offre.

    Selon l'AIE, les conséquences du naufrage de la plate-forme de BP en Louisiane pourrait amputer la production mondiale de pétrole de 900.000 barils par jour (b/j) par rapport au niveau qu'elle aurait dû atteindre en 2015.

    Rappelons que suite à la catatsrophe, Barack Obama a décrété fin mai un moratoire de 6 mois sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer.

    Début juin, l'AIE estimait dans un rapport que les mesures prises par le Président américain pourrait, s'il est prolongé, retirer jusqu'à 100.000 à 300.000 b/j de la prévision de production de brut américain dans le golfe du Mexique d'ici 2015.

    Mais désormais, les chiffres sont revus à la hausse, d'autres pays pouvant emboîter le pas au Chef de l'Etat américain.

    "Si d'autres pays tels que l'Angola, le Brésil et la Mer du Nord suspendent les nouveaux projets de développement en mer (...), l'impact sur la production mondiale de pétrole pourrait être de 800.000 à 900.000 b/j en 2015", a ainsi déclaré M. Tanaka,.

    Même si ce déclin de production ne représenterait que 1% de l'offre mondiale, il ne "peut être ignoré", a-t-il ajouté. Une déclaration qui pourrait faire grimper le cours qui peine actuellement à progresser.

    Pourrait s'ajouter à cela un impact potentiel supplémentaire de 550.000 b/j du fait de risques sur la production du Brésil, de l'Angola et du Nigeria.

    Toutefois, "il n'y a actuellement aucune indication sur le fait que l'octroi de permis (de forage) dans ces pays puisse être affecté" par la marée noire, prévient l'AIE.

    Rappelons également que le retour de l'Irak sur l'échiquier pétrolier devrait mathématiquement provoquer une augmentation de l'offre de pétrole

    Fin mai, le porte-parole du ministère irakien du Pétrole Assim Jihad a indiqué à la presse russe que l''Irak envisageait d'augmenter de près d'un tiers sa production de pétrole en 2011.

    "Le ministère a décidé d'accroître la production pétrolière de 150.000 barils par jour en 2010 et d'environ 600.000 barils par jour au cours de l'année prochaine", a ainsi déclaré Assim Jihad à Ria Novosti.

    Fin 2009, les autorités irakiennes ont conclu avec des compagnies étrangères - dont les russes Lukoil et Gazprom Neft - une série de contrats portant sur la mise en valeur de champs pétrolifères. L'ensemble de ces accords devraient permettre d'accroître la production de pétrole irakienne de 10 à 12 millions de barils par jour en 2016.

    Mais l'ambition affichée par l'Irak de quintupler sa production d'ici à 2016 devrait rapidement créer des difficultés au sein de l'Opep et pourait même menacer la cohésion du cartel.

    L'Irak pourrait en effet redevenir un géant pétrolier de la taille de l'Arabie saoudite ... diminuant de facto les parts de marché des autres pays membres de l'Organisation et de la Russie.

    En contrepartie, Bagdad devrait se voir contraint - comme les autres États membres - à respecter un quota de production , obligation dont il est exempté depuis près de 20 ans en raison de la guerre et de l'embargo.

    "Je ne m'attends à aucune discussion sur la fixation de quotas avant que la production irakienne n'augmente de façon significative" avait affirmé en décembre 2009 ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani, à l'avant-veille d'une réunion de l'Opep à Luanda (Angola). Le ministre avait toutefois laissé entendre que son pays entendait obtenir une autorisation de production élevée, à la mesure de ses besoins de reconstruction ...

     

    Barack Obama a parlé de la marée noire depuis son bureau ovale

    Publié le 18 juin 2010 par admin dans Brèves, tags: , , , ,

    Dans un discours prononcé le 15 juin depuis son bureau ovale de la Maison Blanche, une première depuis son élection à la présidence des Etats Unis, Barck Obama a promis de forcer le pétrolier BP à payer des indemnisations pour son imprudence, à l’origine de la marée noire dans le golf du Mexique.

    Alors que BP a toujours déclaré vouloir prendre en charge la réparation des dommages imputable à la fuite de pétrole , on peut se demander, si en parlant d’ imprudence, Barack Obama n’envisage pas de réclamer à BP , en plus de la prise en charge de tous les frais déjà engagé et à venir , les fameux « dommages punitifs », une véritable peine civile prononcée au profit des victimes, une particularité redoutable de la jurisprudence américaine.

    Dans cette hypothèse, la facture totale pour BP pourrait s’élever entre 30 et 100 milliards de dollars, ce qui rend plausible le risque d’une offre d’achat de la part d’un concurrent.

    Le président a également évoqué, en parlant de ses projets dans le cadre de la future loi sur l’énergie, l’avenir des forages en mer aux Etats-Unis, en se déclarant ouvert à toutes les propositions des démocrates comme des républicains pour réduire la dépendance américaine au pétrole, ce qui augure mal de leur expansion.

    BP: de gros moyens pour faire face au coût de la marée noire

    NEW YORK (AP) — British Petroleum a assez de pétrole dans ses réserves pour approvisionner à lui seul les Etats-Unis pendant deux ans, affiche un niveau d'endettement modeste et gagne plus d'argent qu'Apple et Google réunis. Aussi, quand la Maison Blanche lui a demandé de financer un fonds d'indemnisation de 20 milliards de dollars, les investisseurs ne se sont pas inquiétés.

    "Le gouvernement américain deviendra insolvable avant BP", ironise Bruce Lanni, un analyste de Nollenberg Capital Partners. La compagnie pétrolière britannique a enregistré l'an dernier un bénéfice de 17 milliards de dollars, contre 5,6 milliards pour Apple et 6,5 milliards pour Google. Au cours des trois dernières années, BP a dégagé une marge brute d'autofinancement de 91 milliards (73,6 milliards d'euros).

    Contrairement aux banques durant la crise financière, la compagnie n'est pas fortement endettée. Et ses réserves de 18 milliards de barils représentent deux fois la consommation annuelle de pétrole des Etats-Unis.

    La marée noire dans le golfe du Mexique lui a coûté jusqu'ici 1,8 milliard de dollars, et la facture pourrait s'alourdir considérablement. En cas de poursuites pénales, la compagnie pourrait avoir à payer des dizaines de milliards de dollars uniquement en frais de justice.

    Les analystes estiment que le coût total de la catastrophe pour BP devrait se situer entre 17 et 60 milliards de dollars (entre 13,8 et 48,5 milliards d'euros). Mais si les prédictions les plus pessimistes sur la fuite de pétrole se réalisent, la note pourrait dépasser les 100 milliards de dollars, selon une estimation de Goldman Sachs.

    En vertu d'un accord passé mercredi avec l'administration Obama, BP suspendra le versement de son dividende trimestriel jusqu'à la fin de l'année, libérant ainsi 8 milliards de dollars. Le groupe compte aussi vendre pour 10 milliards de dollars d'actifs. Et en puisant dans ses comptes bancaires et des investissements à court terme, il pourrait lever sans difficulté 25 milliards de dollars (20,2 milliards d'euros).

    Par ailleurs, BP devrait dégager un excédent brut d'exploitation de 30 milliards de dollars cette année si les prix du pétrole ne chutent pas. Une grande partie de cette somme doit être réinvestie dans la compagnie, mais une partie pourrait aussi servir à d'autres fins.

    Le groupe possède également une grosse marge de manoeuvre pour emprunter, avec un bémol toutefois: il aurait à payer des taux d'intérêt supérieurs au marché pour l'émission d'obligations ou la souscription d'un prêt.

    L'incertitude sur le coût de la marée noire a fait plonger l'action BP. L'accord sur le financement par BP d'un fonds de 20 milliards de dollars (16,2 milliards d'euros) pour indemniser les victimes, et les déclarations de Barack Obama, qui a affirmé que BP était un groupe "solide", et qu'il était dans l'intérêt de chacun qu'il le reste, ont semblé calmer un peu les investisseurs. Mais ils s'inquiètent toujours du montant final de la facture.

    Selon de nouvelles estimations, la fuite libère jusqu'à 9,4 millions de litres de pétrole par jour, soit le triple de l'estimation d'il y a une semaine. L'action BP a perdu 46% depuis l'explosion le 20 avril de la plate-forme Deepwater Horizon, à l'origine de la marée noire. Mais Fadel Gheit, d'Oppenheimer & Co, estime qu'elle atteindra 55 dollars d'ici la fin 2011, soit une progression de 75% par rapport à la cotation de mercredi. Une chute du prix du pétrole à 60, voire 55 dollars le baril serait "bien plus déstabilisante pour le groupe que toute plainte potentielle dans le Golfe", ajoute cet expert.

    Selon certains analystes, le temps pourrait être un allié précieux pour BP. Les affaires impliquant les grandes sociétés ont tendance à traîner des années dans le système judiciaire américain, et la complexité et les enjeux de la marée noire allongeront sans doute encore davantage la procédure. BP pourra ainsi étaler ses coûts dans le temps.

    Il serait étonnant que "toutes les plaintes civiles et pénales contre BP soient closes avant la fin de la décennie", estime David Logan, doyen de l'école de droit de l'université Roger Williams à Rhode Island.

    Et BP pourra peut-être étaler le paiement de la facture sur une période bien plus longue. Dans le cas de l'Exxon Valdez, le pétrolier qui avait déversé 41 millions litres de pétrole dans les eaux de l'Alaska en 1989, il a fallu près de 20 ans aux tribunaux pour déterminer le montant à payer par Exxon Mobil... AP

    Marée noire: vingt-cinq mille barils de brut récupérés chaque jour

    BP récupère désormais 25'000 barils (4 millions de litres) de pétrole par jour échappés du puits situé dans le golfe du Mexique, a annoncé le commandant des garde-côtes américains. Le chiffre était de 15'000 barils jusqu'à présent.

    "Sur la période de 24 heures qui s'est achevée à minuit la nuit dernière, nous avons été en mesure de récupérer 25'000 barils de pétrole", a indiqué à la presse l'amiral Thad Allen, chargé de coordonner la lutte contre la marée noire qui souille le golfe du Mexique depuis près de deux mois.

    Jeudi, Thad Allen avait dit que ce volume se montait à 15'000 barils (2,4 millions de litres) récupérés chaque jour. Il avait indiqué que BP espérait porter ce chiffre à 28'000 en début de semaine prochaine. Ce volume devrait être porté à 53'000 barils par jour d'ici la fin du mois de juin, a-t-il observé.

    Par ailleurs, le directeur général de BP Tony Hayward va abandonner la gestion quotidienne de la marée noire du Golfe du Mexique, a déclaré son président Carl-Henric Svanberg dans un entretien à la chaîne Sky News. Un autre responsable du groupe pétrolier, Robert Dudley, va le reprendre.

    "Il (Tony Hayward) s'est rendu sur place juste après l'explosion", et après avoir passé huit semaines à diriger les mesures de crise, "il va maintenant transmettre la gestion des opérations au jour-le-jour à Robert Dudley", a déclaré M. Svanberg à la chaîne d'information britannique.

    Toutefois, un porte-parole de BP aux Etats-Unis a tempéré cette annonce. Il a assuré que pour l'instant, Tony Hayward continuait de diriger les mesures de BP face à la marée noire, ajoutant que "M. Dudley et son équipe prendront le relais une fois que la crise immédiate sera passée".

    (ats / 18 juin 2010 20:40)

    18 juin 2010

    BP va s'en sortir, le pétrole nous mène...


    Il est clair qu'en ce qui a trait à ses relations publiques, BP va ressortir affaiblie de cette catastrophe écologique provoquée par l'explosion de l'une de ses plates-formes dans le golfe du Mexique le 20 avril dernier.  
     
    C'est la marée noire la plus considérable de l'histoire, et on ne connaît même pas encore son ampleur réelle. Et plus de 50 jours après l'accident, le tuyau laisse toujours échapper quantité de pétrole dans le golfe. BP n'est parvenue que partiellement à le récupérer jusqu'à maintenant.  
     
    Les relations publiques de BP 
     
    Les images et les cris de cette femme aux mains couvertes de faux pétrole au Congrès jeudi, qui demande la prison pour les dirigeants de BP, ont fait le tour du monde. Ils expriment le dégoût et la colère de centaines de millions de personnes, à commencer d'abord par les Américains eux-mêmes, complètement choqués par l'explosion et surtout l'incapacité des pouvoirs privés et publics à trouver une solution durable et efficace. 
     
    Non seulement BP subit les images du pétrole qui fuit et les colères de citoyens, mais l'entreprise manque cruellement de jugement dans ses sorties publiques. Il fallait voir la tête d'enterrement de Tony Hayward, PDG grassement payé de BP. Il avait l'air totalement blasé durant son témoignage au Congrès, se permettant même des petits sourires en coin piquants.  
     
    Et que dire des propos arrogants de Carl-Henric Svanberg, président du conseil d'administration de BP, qui déclarait mercredi sur les pelouses de la Maison-Blanche que BP se préoccupait des petites gens (« We care about the small people »). Il s'est excusé depuis. 
     
    Oui, les relations publiques de BP sont pourries. Mais dans la réalité, BP ne s'en sort pas trop mal. Il faut comprendre que l'industrie pétrolière est détestée depuis longtemps. Ces entreprises savent comment se défendre, savent composer avec la désapprobation publique, avec les attaques régulières des groupes écologistes. Elles connaissent très bien les forces et les faiblesses de leurs activités.  
     
    Un avenir tout de même prometteur 
     
    BP savait que l'explosion d'une plate-forme était possible. Et, tout ce qu'elle cherche à faire, c'est de s'assurer qu'elle peut traverser la tempête sans trop perdre de morceaux. Et, soyons lucides, elle y arrive. L'affaire a progressivement glissé vers le président Obama, déchargeant BP d'une bonne partie de la responsabilité. 
     
    La réaction des investisseurs en bourse est révélatrice. Après une période d'incertitude et de profonde inquiétude, l'action de BP, malgré la baisse de sa note de crédit, est repartie à la hausse. L'entreprise a conclu une entente de 20 milliards de dollars pour les victimes avec Washington, ce qui est considérable, mais qui ne constitue pas un plafond pour autant. C'est surtout un chiffre, précis. BP a aussi réglé le dossier des dividendes, en annonçant la suspension des versements jusqu'à la fin 2010. Mais comptez sur BP pour reprendre les versements en 2011, une fois que le tuyau sera enfin bien bouché. Enfin, on l'espère (qu'il soit bouché, le trou!). 
     
    Et puis, BP, faut-il le rappeler, est l'une des cinq plus grandes entreprises du monde. Ses revenus ont atteint 246 milliards de dollars en 2009, année difficile, je vous le signale, avec la chute du pétrole, ce qui n'a pas empêché l'entreprise d'encaisser des profits nets de plus de 17 milliards de dollars. Certes, l'entreprise doit mettre 20 milliards de côté, mais en suspendant son dividende, elle pourrait épargner près de 10 milliards de dollars, elle prévoit vendre aussi certains actifs et elle prévoit des liquidités de 30 milliards en 2010.  
     
    Financièrement, BP ne s'en sort pas trop mal finalement. Il faut dire aussi que le monde a toujours besoin de pétrole. Et, dans les circonstances, les pouvoirs publics continuent d'appuyer l'exploration en mer. Faut-il le rappeler, Barack Obama a suspendu le développement de nouvelles explorations en mer pour six mois. Mais, c'est pour six mois seulement. Et puisque son programme vise l'indépendance énergétique aux États-Unis, comment le président Obama pourrait-il se passer des projets en mer? 
     
    Que BP soit confrontée à un défi sans précédent, je pense qu'on est tous d'accord. Mais l'avenir de BP demeure prometteur, quoi qu'on pense du pétrole, de la saleté de son exploitation, des dommages sur l'environnement et des intérêts de tout un chacun. Tant qu'il n'y aura pas d'autres solutions durables et imposantes, tant qu'il y aura des milliards à faire pour les régimes de retraite et les gouvernements, BP, Total, Chevron, Exxon et les autres vivront et seront les entreprises les plus importantes de notre planète

     


  • juin 2010 18h05 | Par Frédéric Zabalza  

    Antoine Albau pagaye pour les sinistrés de Xynthia

    Le champion du monde rétais a rallié ce matin le port de la Pelle à la point de l'Aiguillon en stand-up "pour ne pas oublier les victimes de la tempête Xynthia"

     
 Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo 
Frederic Zabalza   
Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo Frederic
 Zabalza   
Antoine a posé le pied sur la pointe de l’Aiguillon après 40 minutes et 
42 secondes  || Photo Frederic Zabalza   
Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo Frederic
 Zabalza  
 L’arrivée d’Albeau à Marsilly  || Photo Frederic Zabalza   
Le passage de la bouée de l’Aiguillon  || Photo Frederic Zabalza   
Son préparateur physique Philippe Canto l’a accompagné dans cette 
traversée.  || Photo Frederic Zabalza   
Albeau et Canto sur le chemin du retour  || Photo Frederic Zabalza A Marsilly.|| Couillaud Pascal

    Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board
    ( Photo Frederic Zabalza)

     
 Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo 
Frederic Zabalza
      
Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo Frederic
 Zabalza
      
Antoine a posé le pied sur la pointe de l’Aiguillon après 40 minutes et 
42 secondes  || Photo Frederic Zabalza
      
Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo Frederic
 Zabalza
     
 L’arrivée d’Albeau à Marsilly  || Photo Frederic Zabalza
      
Le passage de la bouée de l’Aiguillon  || Photo Frederic Zabalza
      
Son préparateur physique Philippe Canto l’a accompagné dans cette 
traversée.  || Photo Frederic Zabalza
      
Albeau et Canto sur le chemin du retour  || Photo Frederic Zabalza
    A Marsilly.|| Couillaud Pascal

     

     

    Mer d’huile, vent calme, peu de courant. Les conditions étaient presque idéales cematin – il manquait juste un peu de soleil –, au moment où Antoine Albeau a posé sa longue planche sur la surface de l’eau, devant le port de la Pelle, à Marsilly, pour entamer sa traversée de la baie de L’Aiguillon, dans le cadre d’une opération menée en partenariat avec «Sud Ouest» Solidarité.

    Après avoir reçu les encouragements d’Aimé Gloux, maire de Masilly, de son adjoint Bernard Jagu, de Yann Juin, maire d’Esnandes, et de Jean-Claude Marionneau, adjoint au maire de Charron, le multiple champion du monde de planche à voile s’est élancé sur son paddle board à 9 heures, cap au nord-ouest, en direction de la pointe de L’Aiguillon, accompagné de son préparateur physique Philippe Canto, suivi en bateau par sa nièce Marie Bouyer, du club des Dauphins de La Couarde-sur-Mer, dirigé par M. Albeau père. «Avec un temps comme ça, les 5,4 kilomètres vont être vite avalés», estimait Jean Giraud, de l’association «Vieux-tape-cul», fin connaisseur de la baie de L’Aiguillon.

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    Le véliplanchiste rétais, qui a fêté ses 38 ans jeudi, tablait sur un trajet aller-retour de deux heures. Il ne lui en aura pas fallu autant. Après 40 minutes et 42 secondes de traversée, Antoine Albeau atteignait déjà la pointe de L’Aiguillon. «J’ai mis le paquet. C’est un bon coup de pagaie en faveur des sinistrés!», clamait-il, soucieux de donner un sens à sa performance. «Je fais ça uniquement pour ne pas qu’on oublie les victimes de la tempête Xynthia. Ce grand malheur restera ancré dans nos mémoires.»

    Le Rétais, actuellement en tête du championnat du monde de slalom, est revenu au port de la Pelle en 36 minutes. «Le vent commençait à se lever. On est parti au bon moment!», souriait-il.

    Si vous désirez faire un don par chèque bancaire ou postal, envoyez-le avec la mention «Aide aux sinistrés Xynthia» à «Sud Ouest» Solidarité : BP 20086 - 33036 Bordeaux Cedex (rappel : une partie de vos dons est déductible de vos impôts, si vous êtes imposable).

    8 juin 2010 06h00 | Par Marie-Claude Aristégui    

    Les sinistrés de Xynthia sont très solidaires

    Les événements du Var remuent les souvenirs et suscitent des propositions d'aide.

    « En apprenant ce qui s'est passé, j'ai eu envie de prendre mon sac et d'aller les aider », commente spontanément Marie-Olivia Rocca, la jeune présidente de l'association des sinistrés d'Aytré, dont la propre maison a été très endommagée. « Tant que l'on n'a pas été soi-même dans cette situation, on ne peut pas vraiment comprendre, ajoute-t-elle. Justement, je dois aller à un mariage, ce week-end dans le Var, et je me dis que c'est un peu bizarre de faire la fête dans ces circonstances. Donc, il est tout à fait possible que je passe les voir. Concernant l'association, elle est pauvre. Quand nous aurons payé l'avocat, il ne restera rien. Mais nous avons encore des meubles et en conseil d'administration nous prendrons peut-être la décision de les envoyer dans le Var. »Aide d'urgence

    « En regardant ces images à la télévision, j'ai été profondément attristé, j'ai eu l'impression de me retrouver le 1er mars. Je sais ce qu'ils vivent et je sais aussi qu'ils ne sont pas sortis de l'auberge », témoigne Thierry Demaegdt, sinistré et président de l'association de Charron.

    « Notre association n'a pas les moyens d'aider financièrement les Varois. Mais je suis aussi rotarien et nous avons créé un comité Xynthia qui a déjà apporté 120 000 à 130 000 euros. Il nous reste de l'argent et, mercredi soir, nous avons décidé d'envoyer un chèque à Draguignan. L'argent qui transite par les centres communaux d'action sociale n'est pas débloqué tout de suite. Là, nous apportons une aide d'urgence et immédiate. »

    catastrophes naturelles
    Catastrophes naturelles - Inondations - Tremblement de terre
    Présentation du pré-rapport : « Xynthia, les leçons d’une catastrophe » 18/06/2010 21:02 (Par Jean-Charles BATENBAUM)

     

    Présentation du pré-rapport : « Xynthia, les leçons d’une 
catastrophe »Présentation du pré-rapport : « Xynthia, les leçons d’une catastrophe »
    Le rapport d'étape intitulé « Xynthia : les leçons d'une catastrophe », a été rendu public par la mission commune d’information sur les conséquences de la tempête Xynthia, que préside M. Bruno Retailleau (NI–Vendée), et dont M. Alain Anziani (Soc–Gironde), est le rapporteur.

    Le rapport d'étape intitulé « Xynthia : les leçons d'une catastrophe », a été rendu public par la mission commune d’information sur les conséquences de la tempête Xynthia, que préside M. Bruno Retailleau (NI–Vendée), et dont M. Alain Anziani (Soc–Gironde), est le rapporteur.

    La tempête Xynthia est une dépression météorologique majeure qui a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1er mars 2010, causant un épisode de vents violents. Le système, en provenance des régions subtropicales mais de type frontal, a principalement touché l'Espagne (Îles Canaries, Galice, Asturies et Pays basque), le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et dans une moindre mesure, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique.

     

    Tempête «Xynthia»: un rapport accable l’Etat français

    INONDATIONS | Le bilan des pluies torrentielles s’alourdit dans le Var (22 morts). Le Sénat français souligne les «graves défaillances» en matière de prévention après «Xyntia».

    © AFP | Vendée, après le passage de la tempête «Xynthia». Un rapport met en évidence de «graves défaillances» de l’Etat en matière de prévention des catastrophes naturelles.

    Liens en relation avec l'article :


    Jean-Noël Cuénod, Paris | 18.06.2010 | 00:00

    Les scènes de désolation ne sont pas encore effacées dans le département du Var (midi de la France). Hier après-midi, le bilan s’est encore alourdi: les inondations de mardi ont causé la mort de 22 personnes. Il est à craindre que d’autres victimes soient encore découvertes.

    Au moment où la Provence panse ses plaies, une commission du Sénat français – la deuxième Chambre du parlement – vient de publier un
    pré-rapport accablant sur les «graves défaillances» de l’Etat en matière de prévention des catastrophes naturelles.

    L’eau, le péril No 1

    Ce document de 100 pages est le fruit d’une longue enquête sénatoriale menée à la suite de la tempête Xynthia qui a provoqué en février dernier la mort de
    53 habitants en Vendée et Charente-Maritime.

    On y apprend qu’«en France, l’inondation est le premier des risques naturels. Elle concerne deux communes sur trois.» Le pré-rapport sénatorial se fait
    réquisitoire: «Notre pays souffre d’un manque de culture du risque […]. La tempête Xynthia a mis cruellement en évidence les dysfonctionnements actuels dans la gestion du risque. Ses trois piliers que sont la prévision, la prévention et la protection coexistent sans véritable coordination.»

    235 000 maisons en zones dangereuses

    L’enquête sénatoriale met aussi en évidence l’urbanisation massive du littoral qui conduit à des situations aberrantes: «Quelque 800 communes en France sont classées dans des zones dites à risques de submersion marine lors de marées exceptionnelles, à un niveau situé entre 0 et 2 mètres au-dessus de celui de la mer; 235 000 maisons y sont construites.»

    En matière de délivrance des permis de construire, c’est le règne de la confusion entre diverses autorités. Les sénateurs évoquent, à ce propos, «une
    nébuleuse d’irresponsabilité collective».

    Ils préconisent une série de mesures pour combler ces nombreuses lacunes. Surtout, les parlementaires insistent sur la diffusion dans le public de cette «culture du risque» qui peine à s’inscrire dans les consciences.

    "Traumatisé" par Xynthia et ses suites, un maire démissionne

    BORDEAUX (Reuters) - Le maire de Charron, commune de Charente-Maritime dévastée par la tempête en février, a annoncé à Reuters qu'il démissionnait de ses fonctions sous le coup du "traumatisme" causé par Xynthia et ses conséquences.

    Lui-même victime de la tempête, qui a fait 53 morts fin février en Vendée et Charente-Maritime, Jean-François Faget s'était beaucoup investi pour les 2.200 habitants de sa commune. Il a choisi de s'installer à La Rochelle.

    "Par souci d'honnêteté, j'ai présenté ce matin ma démission au préfet qui rendra sa décision lundi prochain. Cette tempête a laissé des traces profondes. C'est un traumatisme qui ne passe pas", a-t-il expliqué à Reuters.

    "Mon esprit est entièrement occupé par cette terrible nuit et je n'arrive pas à m'intéresser à autre chose. Il faut que je passe la main pour que la commune continue à avancer", a-t-il ajouté. "Il faut que je tourne la page".

    Il se remémore encore cette nuit du 27 au 28 février où sa vie "a basculé", quand il s'est retrouvé avec son épouse pendant des heures avec de l'eau jusqu'au menton mais a trouvé la force ensuite d'organiser les secours.

    "La solidarité a été exceptionnelle dans les heures, les jours et les semaines qui ont suivi. Aujourd'hui, il faut dépasser tout ça et je n'y arrive pas", dit-il.

    Charron a été particulièrement touchée. Trois personnes y sont mortes et 250 maisons sur les 900 du village ont subi des dégâts. Au total, 180 habitations déclarées en "zone noire" ou "de solidarité" sont vouées à la destruction.

    "Les premières négociations avec les services de l'État sur le rachat des biens à détruire se passent bien. Nous avons ouvert 15 hectares de terrains à l'urbanisation soit pour les sinistrés soit pour de nouvelles populations. La vie continue, mais moi, je n'ai plus le ressort pour continuer", affirme Jean-François Faget.

    Le fait que deux autres élus municipaux aient déjà démissionné depuis la tempête implique qu'une nouvelle élection soit organisée, au plus tard au mois de septembre.

    Claude Canellas, édité par Sophie Louet

     

     


  • Marée noire : la guerre de la communication

    Crédits photo:  Barack Obama constate les dégâts causés par la marée noire, en Louisiane. (Reuters/Larry Downing)

    Depuis le début de la marée noire aux Etats-Unis, la compagnie BP a mis en place une grande campagne pour protéger son image. Obama, lui, ne lésine pas sur les mots pour exprimer sa colère et accuser la compagnie pétrolière. Les offensives sont lancées. 

    Avec près de 200 kilomètres de côtes souillées et 40 000 barils de pétrole qui se déversent toujours quotidiennement dans le golfe du Mexique, British Petroleum (BP) est d'ores et déjà responsable de la plus grosse catastrophe environnementale de l'histoire des Etats-Unis. En termes d'image, cela lui coûte cher. Le groupe aurait recensé 51 000 plaintes et le PDG, Tony Hayward, est très vite devenu l'homme le plus haï d'Amérique. En cause, ses gaffes à répétition. "Je pense que l'impact sur l'environnement de ce désastre sera très, très modeste", avait-il déclaré le 18 mai.

    BP achète des mots clés sur Internet pour se refaire une image

    Alors pour se refaire une image de marque, l'entreprise britannique n'a pas hésité à investir. En plus des campagnes télévisées (voir la vidéo), des pleines pages dans les quotidiens américains assurant "Nous en viendrons à bout", et des films explicatifs sur le colmatage des brèches; BP s'est payé des mots clés sur Internet.

    Aux 50 millions de dollars de spots publicitaires, l'entreprise ajoute 10 000 dollars par jours en frais de mots clés. Tous les termes liés à la catastrophe, comme "marée noire" ou "golfe du Mexique", sont rachetés aux principaux moteurs de recherche. Pour le porte-parole du groupe il s'agit simplement de :

    "faciliter les recherches des gens qui veulent en savoir plus sur les efforts que nous entreprenons dans le golfe et les renvoyer plus facilement vers les liens qui ont trait aux dépôts de plainte, aux informations sur les plages souillées par le pétrole et aux appels aux volontaires."

    BP espère surtout rediriger les internautes vers le site du groupe afin de focaliser le débat sur ses tentatives de colmatage et non sur les conséquences du désastre.

    Sur la toile, les appels au boycott se multiplient

    Néanmoins, il semble peu probable que BP parvienne à épurer la toile. Sur le Web, on recense de nombreux appels au boycott comme le groupe facebook "Boycott BP" qui a déjà atteint plus de 640 000 membres. Sans compter les chansons réalisées par des internautes.

    De son côté, l'organisation non-gouvernementale (ONG) Greenpeace se mobilise pour que BP ne puisse pas se faire oublier. Fin mai, des activistes britanniques ont escaladé la façade du siège pour y suspendre un drapeau au logo entaché de pétrole sur lequel les initiales "BP" ne signifiaient plus "British Petroleum" mais "British Polluters". L'ONG a également lancé une grande campagne pour redessiner le logo de la compagnie pétrolière et les premiers résultats sont déjà en ligne.

    Selon Sylvain Lefèvre, spécialiste de Greenpeace, l'ONG reste mesurée.

    "Dans le cas de cette marée noire, Greenpeace n'a pas vraiment besoin de mettre la tête de BP sous l'eau car Washington passe déjà ce message. Par ailleurs, les groupes pétroliers sont des cibles parfaites pour Greenpeace. C'est une cause consensuelle et facile. A tel point qu'il ne sert à rien d'enfoncer le clou avec des actions coup de poing."

    Obama ne veut pas endosser la responsabilité de la marée noire

    Effectivement, le Président américain est bien décidé à "botter des fesses." Barack Obama veut montrer qu'il est présent, qu'il est en colère et, surtout, qu'il n'est pas responsable de la catastrophe. Depuis fin avril, il en est déjà à sa quatrième visite dans le golfe du Mexique. Mais rien n'y fait, selon un sondage abc News/Washington Post, 69 % des personnes interrogées pensent toujours que la crise est mal gérée. Bernard Lamizet, professeur de sciences de l'information à l'institut d'études politique de Lyon, n'est pas étonné :

    "Le peuple cherche toujours un responsable et généralement il prend celui qui est le plus visible. Ce sont souvent des personnalités politique et dans ce cas, c'est Obama."

    Mais Barack Obama est déterminé à ne pas endosser la responsabilité des pétroliers. Pour arriver à ses fins, dans une interview au magazine Politico il n'hésite pas à comparer la marée noire à un "11 Septembre écologique".

    "Il fait ainsi appel à la notion de catastrophe, donc comme c'est une catastrophe, elle est au-delà du pouvoir politique. C'est une façon de dire "je ne suis pas l'unique responsable"", explique Bernard Lamizet.

    Avantage à Obama

    Le 15 juin, Obama s'est pour la première fois adressé aux Américains depuis le Bureau oval, cadre généralement réservé aux crises graves. Un discours consacré uniquement à BP et à la marée noire dans lequel il a affirmé qu'il obligerait le groupe à créer un fonds d'indemnisation.

    C'est chose faite. Hier, à l'issue de la rencontre entre Obama et les dirigeants de BP, le groupe s'est engagé à placer 20 milliards de dollars sur un compte bloqué destiné à dédommager les victimes de la marée noire. Pour les ouvriers du pétrole licenciés, BP a également accepté de mettre en place un fonds de 100 millions de dollars. Barack Obama conserve donc l'avantage dans cette bataille de la communication.

    Malgré tous leurs efforts, le groupe pétrolier et les autorités américaines auront bien du mal à faire oublier leur responsabilité dans cette catastrophe. D'autant plus que des journalistes d'Associated Press ont révélé que le plan anti-marée noire de BP pour le golfe du Mexique était truffé d'erreurs. Ce rapport, validée par les autorités américaines, minimise fortement les dangers d'une fuite et exagère la capacité de la compagnie pétrolière à gérer la situation.

    Et pour mémoire, le 31 mars dernier, Barack Obama avait levé un moratoire sur les forages en mer...

     

     

     

     

    Marée noire: Le discours d'Obama fait un flop

    Créé le 16.06.10 à 21h13 -- Mis à jour le 16.06.10 à 21h13

    Barack Obama pendant son discours en direct de la Maison Blanche, 
le 15 juin 2010.

    Barack Obama pendant son discours en direct de la Maison Blanche, le 15 juin 2010. REUTERS/Kevin Lamarque

    POLLUTION - La presse n'est pas convaincue par le grand discours du président américain...

    La marée noire en Louisiane sera-t-elle le Katrina de Barack Obama? Il est un peu tôt pour le dire mais en tout cas, le président américain ne convainc pas grand monde dans sa gestion d’une catastrophe écologique en cours depuis presque deux mois. Etson discours solennel en direct du bureau oval mardi soir n'a pas fait mieux.  Ironiquement, le New York Times titrait mercredi: «Au 56e jour, l'appel à prendre les armes.» Et de développer: «56 jours, des millions de litres de pétrole et des heures à spéculer sur les plateaux de télévisions plus tard, Obama s'est finalement adressé à la nation mardi depuis le Bureau ovale pour déclarer la guerre» à la marée noire, écrit le quotidien de référence.

    Le site Internet Politico se moque également du patron de la Maison blanche: «Le président Barack Obama a déclaré la guerre à la marée noire qui se répand dans le golfe du Mexique mardi. Dommage que ses troupes attendent encore un plan de bataille clair.» En clair, le discours de mardi n’a pas rencontré l’écho qu’il aurait dû. En faisant appel à un champ lexical guerrier – «plan de bataille» pour combattre une marée noire qui «agresse nos côtes et nos citoyens» - Barack Obama voulait montrer qu’il y avait un capitaine à la barre, et combattre l’image d’impuissance qui lui colle aux chaussures alors que le pétrole continue de s’écouler.


    «Termes déconnectés»

    «Le fait qu’Obama ait choisi de faire son discours depuis le Bureau ovale souligne l'ampleur du désastre tant d'un point de vue écologique qu'économique dans la région du golfe», note de son côté le Washington Post. La Maison Blanche «ne veut pas d'une répétition des derniers mois de la présidence de Carter, quand ce dernier était considéré comme prisonnier des crises économiques et internationales qui tourbillonnaient autour de lui», ajoute le quotidien économique.

    Mais c’est pour mieux insister sur le fait que finalement, il «n'a parlé qu'en général, usant de termes déconnectés de la réalité pour appeler le Congrès à voter une réforme de l'énergie cette année».  Il «a consacré le dernier quart de son discours à l'adoption d'une loi sur l'énergie (...) mais il n'a pas exposé les contours spécifiques d'un nouveau texte de compromis et les moyens de le faire voter», renchérit USA Today.

    Publié le 17 juin 2010 à 07h38 | Mis à jour à 07h50

    Une rare victoire pour Obama

     

    Les temps sont durs pour le président américain,... (Photo: AFP)

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    Les temps sont durs pour le président américain, mais il peut désormais revendiquer une -rare- victoire dans sa «bataille» contre la marée noire après avoir obtenu de BP qu'elle place 20 milliards de dollars dans un compte bloqué pour dédommager les victimes de la catastrophe écologique.

    Photo: AFP

    Richard Hétu, Collaboration spéciale
    La Presse

    (New York) Au lendemain d'un discours à la nation qu'a froidement reçu la presse américaine, Barack Obama a pu revendiquer une rare victoire dans sa «bataille» contre la marée noire du golfe du Mexique en annonçant un accord par lequel BP placera 20 milliards de dollars dans un compte bloqué pour dédommager les victimes de la catastrophe écologique.

    Le président a confirmé cette entente après avoir rencontré pour la première fois depuis le début de la crise les dirigeants du groupe pétrolier, dont son président Carl-Henric Svanberg et son directeur général Tony Hayward.

     

    «Ces 20 milliards de dollars vont assurer que les demandes d'indemnisation des habitants et des entreprises seront honorées, a déclaré le chef de la Maison-Blanche aux journalistes. Il est important de souligner que ce n'est pas un plafond. Les gens du Golfe ont ma parole, BP répondra à ses obligations à leur égard.»

    L'entente n'empêchera pas les particuliers ou les entreprises touchés par la marée noire de recourir aux tribunaux pour obtenir des dédommagements.

    Peu après la brève intervention de Barack Obama devant les journalistes, le président de BP a annoncé la décision de son groupe de suspendre le versement de son dividende pour le reste de 2010, une autre demande de la Maison-Blanche. Il a également présenté ses excuses «au peuple américain» pour la catastrophe provoquée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon il y aura bientôt deux mois.

    «Cet accident tragique n'aurait jamais dû se produire», a déclaré Carl-Henric Svanberg.

    Le fonds d'indemnisation sera géré de façon indépendante par Kenneth Feinberg, ancien responsable du ministère de la Justice, qui a déjà été chargé par le président de superviser les salaires et primes des dirigeants d'entreprises ayant reçu une aide gouvernementale à la suite de la crise financière de 2008. Ce juriste a également dirigé le fonds d'indemnisation des victimes des attentats du 11 septembre 2001.

    Outre les 20 milliards de dollars que mettra de côté BP pour les victimes de la marée noire (à raison de 5 milliards par année au cours des 4 prochaines années), le groupe pétrolier s'est également engagé à verser 100 millions de dollars pour indemniser les travailleurs de l'industrie pétrolière qui chôment depuis l'annonce du moratoire sur les forages en mer.

    Dans son discours de mardi soir, le président Obama a déclaré que le fonds d'indemnisation allait servir à dédommager «les ouvriers et les entrepreneurs qui ont eu à souffrir de l'imprudence» de BP. Il a également appelé les Américains à rompre avec leur dépendance au pétrole et à se lancer dans une «mission nationale» pour assurer à leur pays un «avenir énergétique propre».

    La plupart des critiques du discours présidentiel ont déploré son manque de détails sur la façon de procéder à la transition vers des sources d'énergie plus propres. Plusieurs des alliés du président lui ont reproché de n'avoir pas prononcé les mots «changements climatiques» ou exposé les contours précis de la loi sur l'énergie et le climat qu'il voudrait voir le Sénat adopter.

    «Le président Barack Obama a déclaré la guerre à la marée noire qui se répand dans le golfe du Mexique mardi. Dommage que ses troupes attendent encore un plan de bataille clair», a écrit le site internet Politico.

    À l'opposé, les républicains ont accusé le président d'exploiter la catastrophe pour faire avancer son programme.

    La marée noire en chiffres 

    > Quantité de pétrole qui s'écoule du puits endommagé: de 35 000 à 60 000 barils par jour, selon les nouvelles estimations que le gouvernement américain a rendues publiques mardi.

    > Quantité de pétrole capté par l'entonnoir installé au-dessus du puits: 15 000 barils par jour, un nombre qui devrait passer à 50 000 barils par jour d'ici à la fin du mois de juin.

    > Nombre de kilomètres de côtes souillées: 190

    > Coût du nettoyage et des indemnisations: 1,6 milliard de dollars en date du 14 juin.

     

     

     

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    Marée noire: le forage des puits de secours prend de l'avance

    WASHINGTON - Le forage des puits de dérivation censés stopper la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique avance plus vite que prévu et pourrait être terminé avant mi-août, date initialement fixée, a indiqué jeudi le commandant des garde-côtes américains, Thad Allen.

    "Mi-août est la date qui a été ciblée, ils sont actuellement en avance sur le calendrier, mais je ne peux pas garantir que ce sera plus tôt", a dit l'amiral Allen, soulignant la complexité de l'opération.

    "Nous devons être très prudents au sujet de dates-butoirs définitives", a-t-il ajouté.

    Le groupe britannique BP, qui exploitait la plateforme qui a explosé le 20 avril, provoquant la pire marée noire de l'histoire du pays, a entrepris le forage de deux puits de dérivation pour stopper définitivement le flux de pétrole. Les autres solutions mises en oeuvre par BP n'ont pour l'instant que permis de limiter l'écoulement.

    L'amiral Allen a également indiqué jeudi que BP sera en mesure de récupérer 28.000 barils de pétrole par jour en début de semaine prochaine, alors que la fuite déverse jusqu'à 60.000 barils chaque jour dans le golfe du Mexique.

    Actuellement, quelque 15.000 barils de pétrole, soit 2,4 millions de litres de brut, sont récupérés chaque jour par BP.

    Par ailleurs, l'amiral Allen s'est rendu au Congrès jeudi pour une réunion d'information bicamérale de près d'une heure sur la marée noire.

    Plusieurs élus ont exprimé leur satisfaction à l'issue de la réunion à l'image du sénateur républicain Lamar Alexander qui a qualifié l'amiral de "compétent" et "direct". "Nous avons de la chance de l'avoir", a ajouté le sénateur, numéro trois de la minorité républicaine.

    Interrogé ensuite par la presse sur des déclarations de Billy Nungesser, le président du comté de Plaquemines en Louisiane, qui demande son départ, l'amiral a répondu: "Je suis dans le service public depuis longtemps, j'ai toujours apprécié les remarques constructives et je sers le président avec plaisir".

    Le comté de Plaquemines est le plus touché par le pétrole qui s'écoule depuis le 22 avril dans le golfe du Mexique.

    Thad Allen a ensuite indiqué qu'il disposait désormais d'estimations plus fines de la quantité de pétrole qui s'échappe du puits, après avoir notamment fait analyser les vidéos dans un centre informatique ultra-sophistiqué et après avoir fait appel à des sonars et engins acoustiques pour évaluer la densité.

    "Nous en sommes maintenant autour de 60.000 (barils par jours) en estimation haute et une estimation basse probablement dans les 30.000", a-t-il dit.

    (©AFP / 17 juin 2010 19h35)

     

     

     

     

    Marée noire  : chronologie des événements

    [ 17/06/10  - 11H43  - Les Echos  - actualisé à 14:44:36  ]

    Tout a commencé le 20 avril avec l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, à 60 km des côtes de Louisiane.

    LES ECHOS

    20 avril 2010 -Une explosion, suivie d'un incendie, se déclare sur Deepwater Horizon, plate-forme de forage semi-submersible (maintenue en place grâce à des hélices), propriété de Transocean mais louée par BP jusqu'en septembre 2013 . L'accident intervient à la suite d'une tentative de déplacement de la plateforme pour effectuer un nouveau forage. Mais la valve de sécurité qui régule la pression du puits d'origine dysfonctionne...

    22 avril 2010 -La plateforme accidentée est située à environ 70 km au large de la Nouvelle-Orléans. Elle coule à 1 500 m de fond. Onze personnes sur les 126 présentes sur la plateforme décèdent. Les familles de deux travailleurs disparus portent d'ores et déjà plainte contre BP et Transocean devant les tribunaux fédéraux et devant les tribunaux de l'Etat de Louisiane ; en cause la négligence et le non-respect des règlements fédéraux.

    26 avril 2010 -La fuite de pétrole détectée est évaluée à 1 000 barils par jour par BP. Elle sera rapidement revue à la hausse. L'accident ravive le débat sur les forages aux Etats-Unis.

    28 avril 2010 -Deux entreprises de pêche de crevettes déposent une class action contre Transocean, BP, Halliburton Energy Services Inc. et Cameron International Corporation. Elles réclament 5 millions de dollars de dommages et intérêts.

    29 avril 2010 -Le gouverneur de Louisiane Bobby Jindal déclare l'état d'urgence. Plus de 1 000 membres de la Garde nationale sont dépêchés dans l'Etat de la Louisiane par Barack Obama qui déclare la marée noire «catastrophe nationale».

    30 avril 2010 -Le 30 avril 2010, les premières boulettes de pétrole brut sont repérées sur les plages de Louisiane.

    4 mai 2010 -Les premières estimations des réassureurs font état d'un coût total pour le secteur de 1 à 1,5 milliard de dollars.

    6 mai 2010 -Les sénateurs démocrates déposent une proposition de loi qui porterait de 75 millions à 10 milliards de dollars le seuil des remboursements des dommages que doit payer un pétrolier en cas de marée noire, hors coûts de nettoyage. La future mise en place d'un couvercle sur la fuite est annoncée.

    8-9 mai 2010 -Mise en place du «couvercle» sur la fuite de pétrole, puis retrait du couvercle.

    12 mai 2010 -La commission de l'Energie de la Chambre des représentants auditionne le directeur général de Transocean, le président de BP aux Etats-Unis, et le PDG de Halliburton qui a fourni toute une série de prestations.

    17 mai 2010 -Première victime politique de la marée noire : Chris Oynes, directeur du Mineral Management Service (MMS), organisme fédéral responsable de la délivrance des permis de forage en haute mer, annonce son départ à la retraite, deux jours après les critiques de Barack Obama à l'encontre de cet organisme. Le président américain annonce la création d'une commission présidentielle pour enquêter sur la marée noire dans le golfe du Mexique.

    19 mai 2010 -Obama annoncé la création d'une commission d'enquête indépendante, sur le modèle de celle créée après la catastrophe de Three Mile Island en 1979.

    21 mai 2010 -La fuite plus importante que prévu ? BP indique que sont désormais pompés 5.000 barils de brut par jour du puits situé dans le golfe du Mexique. Le groupe a reconnu pour la première fois que la fuite était plus importante que l'estimation de 5.000 barils avancée jusqu'à présent. L'Agence américaine pour la protection de l'environnement (EPA) ordone à la compagnie pétrolière d'utiliser des dispersants moins toxiques dans un délai de trois jours.

    25 mai 2010 -Les critiques enflent vis-à-vis du pétrolier britannique. BP se voit reprocher son manque d'anticipation vis-à-vis des possibilités d'accidents dans une grande profondeur d'eau. Des représentants Démocrates demandent l'arrêt de sa plate-forme Atlantis en opération dans le golfe du Mexique. Washington presse BP de juguler la marée noire. BP annonce une nouvelle tentative de colmatage baptisée «Top kill».

    27 mai 2010 -BP tente un colmatage à hauts risques. Face à la montée des critiques sur la gestion de la marée noire, l'annonce d'un renforcement des procédures de délivrance des permis de forage en mer est attendue.

    28 mai 2010 -Nouvelle tentative de colmatage. De la boue, des débris sont injectés dans le puits de pétrole pour boucher la fuite à l'origine de la marée noire. BP se laisse 48 heures pour valider les résultats.

    30 mai 2010 -Mais BP est contraint d'annoncer un nouvel échec. «Après trois jours continus d'essais, nous avons été dans l'incapacité de contenir la fuite» reconnaît le directeur général de BP chargé des opérations. Le nouveau revers est qualifié de «navrant» et de «déchirant» par Obama.

    31 mai 2010 -Le «plan B» prévu par BP pour colmater le puits de pétrole endommagé dans le golfe du Mexique pourrait accroître de 20% la quantité de brut qui s'en échappe, fait savoir la Maison blanche.

    1er juin 2010 -Les autorités américaines et BP avertissent que du pétrole pourrait continuer à se déverser dans le golfe du Mexique jusqu'à l'installation de puits secondaires... soit jusqu'en août. Objectif avec ces puits secondaires : atténuer la pression qui s'exerce sur le puits principal pour pouvoir le sceller définitivement et stopper l'écoulement de millions de litres de brut.

    2 juin 2010 -Les échecs répétés de BP alarment sérieusement les investisseurs. Ce jour-là, BP s'effondre à la Bourse de Londres. Depuis le jour de l'accident, la capitalisation boursière est réduite de 70 milliards de dollars. Les Etats-Unis ouvrent une enquête judiciaire au civil et au pénal. Barack Obama promet que les responsables de la marée noire rendront des comptes. Selon les analystes de Credit Suisse, la facture pourrait désormais atteindre 37 milliards de dollars au total, soit trois années de cash-flow net (les coûts de nettoyage pourraient s'élever entre 15 et 23 milliards et les frais juridiques liés aux plaintes pourraient atteindre 14 milliards).

    3 juin 2010 -BP réussit une première opération pour stopper la marée noire. Des robots sous-marins sont parvenus à couper la colonne montante du puits.

    4 juin 2010 -L'entonnoir est désormais posé. La question est de savoir quelle sera l'efficacité du nouveau système. Barack Obama se rend en Louisiane pour tenter d'apaiser la colère des populations locales.

    6 juin 2010 -BP a réussi à capturer plus de la moitié de la fuite mais la diffusion en boucle sur CNN des images de pélicans englués n'arrive pas à dédramatiser la situation. Une première « facture préliminaire » de 69 millions de dollars a été adressée à BP par l'administration fédérale pour couvrir les premiers coûts de nettoyage assumés par le contribuable. BP tient sa première conférence avec les analystes financiers depuis la catastrophe. Le PDG ne se prononce pas sur le dividende. Les autorités locales s'alarment de la décision d'imposer un moratoire sur le forage en eaux profondes et de la fermeture conséquentes de 33 plates-formes exploratoires dans le golfe du Mexique.

    8 juin 2010 -Nouveau « coup de gueule » de Barack Obama. Le président Barak Obama met la pression sur le patron de BP, Tony Hayward, en déclarant, sur la chaîne ABC, savoir parfaitement « quel derrière botter » dans cette affaire.

    9 juin 2010 -Washington somme BP de clarifier ses plans Face à l'avalanche de critiques d'experts sur la gestion de la crise par BP, les autorités fédérales ont sommé hier le groupe pétrolier de clarifier ses plans pour limiter la fuite. Face au navire qui récupère déjà quelque 15.000 barils de brut par jour, le corps des gardes-côtes met en demeure BP, dans une lettre rendue publique de « faire état de ses plans concernant ses initiatives parallèles, continues et alternatives de récupération du pétrole, dans les soixante-douze heures ».

    10 juin 2010 -Pour l'Agence internationale de l'énergie, la marée noire peut « changer la donne dans le domaine de la production pétrolière ». Les experts de l'Agence estiment que cet accident pourrait éliminer jusqu'à 300.000 barils équivalent pétrole de production offshore dans le golfe du Mexique à l'horizon de 2015. Une estimation fondée sur une hypothèse simple : un retard de un à deux ans pour tous les nouveaux projets offshore dans la région.

    11 juin 2010 -Londres monte au créneau pour soutenir BP dans la presse.

    12 juin 2010 - Entretien téléphonique Obama-Cameron. Le président américain assyre au Premier ministre britannique David Cameron qu'il n'a «aucun intérêt à saper» la valeur boursière de la compagnie BP après la marée noire qui souille le golfe du Mexique.

    13 juin 2010 -Barack Obama va réclame aux dirigeants de BP la mise en place d'un fonds qui sera destiné à régler les dommages et intérêts qui seront réclamés par les particuliers et les entreprises affectés par la marée noire qui touche le golfe du Mexique, rapporte une source proche du dossier. Le dividende de BP est également dans le collimateur du président américain.

    14 juin 2010 -BP annonce que la marée noire lui a déjà coûté 1,6 milliard de dollars et qu'il va commencer à mettre en place un nouveau mécanisme pour récupérer davantage de pétrole brut de son puits endommagé. Le groupe précise avoir reçu 51.000 demandes de dédommagement et avoir déjà effectué plus de 26.500 versements, représentant plus de 62 millions de dollars. Obama entame sa 4e visite dans le Golfe du Mexique. L'accident du golfe du Mexique « aurait pu être évité », affirme le patron de Chevron, le deuxième pétrolier américain,

    15 juin 2010 -Alors que doit témoigner devant une commission d'enquête parlementaire américaine, Lamar McKay, le patron de BP America, deux des membres de la commission expose dans une lettre les principales conclusions de leur enquête. Ils estiment notamment que des précautions ont été négligées par souci d'économie et de gain de temps. L'agence Fitch abaisse de six crans la note de BP en raison de la hausse du coût estimé pour l'indemnisation des victimes. Barack Obama intervient en prime time à la télévision pour évoquer la marée noire.

    16 juin 2010 -Les dirigeants de BP, Carl-Henric Svanberg, président non-exécutif et Tony Hayward, directeur général, sont reçus avec quelques autres responsables à la Maison Blanche. BP s'engage à bloquer 20 milliards de dollars sur plusieurs années pour indemniser les victimes.

    Consulter le diaporama Marée noire

     

     

     

     

    Marée noire: "personne ne connaît exactement" la quantité de pétrole en fuite, selon le président de BP

     

    STOCKHOLM (AP) — "Personne" ne connaît "exactement" la quantité de pétrole s'échappant du puits en fuite à 1.500m de profondeur au large de la Louisiane, a affirmé le président de BP Carl-Henric Svanberg dans une interview diffusée jeudi par la télévision suédoise.

    Les estimations précises sont difficiles à établir, explique le président suédois du groupe pétrolier britannique. "Ce dont nous disposons sont ces vidéos (sous-marines de la fuite, NDLR), et nous avons des images satellite pour voir comment évolue la fuite de pétrole. Et à partir de là vous faites une évaluation, et bien sûr personne ne peut dire exactement la quantité (de pétrole) en fuite", a-t-il ajouté.

    M. Svanberg estime que la fuite provoquée par l'explosion le 20 avril de la plate-forme Deepwater Horizon sera comblée "d'ici la fin de l'été". Le président de BP a été critiqué pour son silence durant la crise, et pour avoir affirmé, mercredi, que le groupe pétrolier se souciait des "petites gens" du Golfe du Mexique.

    Selon des documents récemment révélés, dont l'Associated Press a pu prendre connaissance, BP estime que jusqu'à 9,5 millions de litres de pétrole par jour pourraient se répandre dans le Golfe du Mexique, un chiffre beaucoup plus élevé que les estimations faites publiquement par le groupe pétrolier. Cette estimation semble avoir été réalisée en mai.

    D'après les chiffres communiqués mardi par une commission scientifique gouvernementale, la fuite atteint entre 5,56 et 9,54 millions de litres par jour, plus que les dernières estimations, et jusqu'à 439 millions de litres pourraient déjà s'être répandus dans le golfe du Mexique.

    BP a commencé mercredi à faire brûler du pétrole siphonné du puits, avec pour objectif d'incinérer entre 800.000 et 1,6 million de litres de brut chaque jour une fois que le système sera complètement opérationnel. Un puits secondaire, en cours de forage, doit être installé pendant l'été afin de faire cesser totalement la fuite. AP

    ll/v0743

     

     

     

    Le poisson pancake victime de la marée noire

     

    Créé le 17.06.10 à 17h07 -- Mis à jour le 17.06.10 à 17h07

    Le platax à lèvres rouges, proche cousin du poisson pancake.

    Le platax à lèvres rouges, proche cousin du poisson pancake. Hal Beral KCA/SUPERSTOCK/SIPA

    MAREE NOIRE - A peine découvert, il pourrait déjà disparaître...

    Il n’est pas très photogénique et se cache dans les profondeurs du Golfe du Mexique. Le poisson pancake, nommé ainsi à cause de sa forme plate et ronde, pourrait être une victime méconnue de la marée noire qui touche la Louisiane. Selon les scientifiques, le pétrole qui se dépose en profondeur pourrait faire disparaître ce poisson, qui joue un rôle important dans la chaîne alimentaire.

    Des pancakes avec des pieds

    D’aspect étrange, ce poisson se déplace en utilisant ses petites nageoires, ressemblantes à des pieds, pour ramper sur les fonds marins. Prosanta Chakrabarty, professeur en biologie marine à l’Université de Louisiane, a eu la chance d’en croiser quelques spécimens lors d’une exploration en eaux profondes à l’automne dernier: «Ils ressemblent à des pancakes avec des pieds. Ils sont bizarres par leur apparence et par la manière dont ils se comportent».

    A peine découvert par les biologistes, le poisson pancake n’a pas encore été répertorié en tant qu’espèce. On ignore combien de spécimens existent et quel rôle ils jouent exactement dans la chaîne alimentaire. Il semblerait que les thons et les marlins s’en nourrissent. Le poisson pancake serait lui friand de petits invertébrés qui peuplent les fonds marins, dont la disparition causée par la marée noire pourrait remettre en cause son existence.

    Pas encore répertorié, déjà disparu

    Les chercheurs sont d’autant plus exaspérés par les conséquences de la marée noire qu’ils estiment que 98% de la vie marine du Golfe du Mexique est encore inconnue, et pourrait bien l’être pour toujours: «L’ensemble de la vie sur Terre est un grand livre. Toutes les espèces disparues sont des pages arrachées de ce livre qui façonne notre histoire» déplore Prosanta Chakrabarty.

    Le biologiste américain est actuellement en train de rédiger la description du poisson pancake, dont l’espèce devrait être officiellement reconnue en Août prochain. Peut-être comme une espèce disparue...

     

     

     

    Barack Obama et Tony Hayward englués dans la marée noire
     

    L’audition, jeudi, de Tony Hayward au Congrès fait figure de test pour le directeur général de BP, mais aussi pour le président américain. Les deux hommes ont été pris de court par la marée noire. Leur stratégie les a menés au centre des critiques.

    Par Sébastian SEIBT (texte)
     

    L’un est devenu le roi de la communication maladroite, l’autre se voit reprocher de ne pas en faire suffisamment. Pour le directeur général de BP, Tony Hayward, et le président américain Barack Obama, la marée noire n’est pas seulement une catastrophe écologique. Alors que Tony Hayward s’apprête jeudi à faire face à la colère du Congrès américain, la gestion de la crise par les deux hommes est de plus en plus pointée du doigt.

    Dès le départ, le spectre de l’ouragan Katrina est, très vite, venu s’installer au-dessus de la tête de Barack Obama. Georges W. Bush s’était rendu trop tard à la Nouvelle Orléans ; l’actuel président américain aurait-il commis le même faux pas après la marée noire ? Il n’est allé en Louisiane que 10 jours après la catastrophe. Certes, l’administration démocrate va déployer dans la première quinzaine de mai 22 000 personnes sur place, mais pour l’essentiel, la direction des opérations est laissée à BP.

    Une erreur. Le groupe pétrolier britannique non seulement multiplie les échecs sur le terrain, mais ses relations publiques font flop sur flop. La faute à Tony Hayward. "Il a été totalement incapable de réagir vite et bien", confirme à France24.com le britannique Khalid Aziz, auteur de 'Gérer sa communication de crise'". Au fil des jours et des semaines, ses interventions publiques vont donner lieu à des "best of" de ses bourdes. Ses premières sorties, fin avril, sur "l’impact limité" de la marée noire et sur son désir "de retrouver sa vie d’avant" restent encore en travers de la gorge des habitants de la Louisiane.

    Réunion de crise

    Il faudra près d’un mois à la Maison Blanche pour comprendre que l’opinion publique associe le sort de l’autorité fédérale aux maladresses du pétrolier pollueur. Mi-mai, des sondages publiés par CBS et CNN montrent qu’une majorité d’Américains jugent dorénavant de manière négative l’action de Barack Obama. Ou plutôt son inaction. En effet, le principal reproche adressé au président américain est de ne pas en faire assez. Le 25 mai, la Maison Blanche tente de rectifier le tir. Une réunion de crise est organisée dans le Bureau ovale pour ajuster son discours et prendre ses distances avec BP.

    Barack Obama organise une conférence de presse trois jours plus tard, sa deuxième seulement depuis juillet 2009, et décide de se rendre pour la deuxième fois en Louisiane. Il muscle son discours et s’autoproclame "responsable en chef" des opérations sur place. De son côté, BP aussi tente de réagir à son déficit d’image. Le géant britannique engage une nouvelle chargée des relations publiques et axe davantage son discours sur la détresse des victimes. Il va même jusqu’à acheter des mots clefs sur Google pour améliorer la visibilité de son message…

    "Virer Tony Hayward"

    Problème pour Tony Hayward : le président américain a décidé de sortir la grosse artillerie contre le groupe pétrolier. Les conservateurs ont, en effet, mis à contributiontous leurs flingueurs politiques pour brocarder Barack Obama et invoquer une supposée collusion avec BP… Ainsi Sarah Palin s’étonne-t-elle du manque de réactivité de la Maison Blanche et demande à ce que son locataire l’appelle pour qu’elle lui donne des conseils… Même des démocrates pressent le président de prendre des mesures concrètes.

    Ce dernier décide donc de taper sur BP : "Il faudra que BP paie", "si Tony Hayward avait été dans mon administration, il aurait été licencié". La charge est claire et éloignée des déclarations de début mai, lorsque Barack Obama expliquait que BP "faisait tout ce qu’il pouvait".

    L’offensive de la Maison Blanche n’a pas encore inversé la tendance dans l’opinion. Un sondage d’Associated Press du 15 juin montrait que 52 % des Américains demeuraient critiques à l’égard de l’action présidentielle. Est-ce que le fait qu’il a obtenu l’assurance que BP paiera 20 milliards de dollars aux victimes pourra infléchir la tendance ? En tout cas nul doute, dans cette atmosphère, que Tony Hayward ne va pas être épargné au Congrès ce jeudi.

     

    EMMANUEL GRASLAND

    Marée noire, le Tchernobyl de l'industrie pétrolière ?

    [ 16/06/10  - 01H00  - Les Echos  - actualisé à 00:36:59  ]5 commentaire(s)

    EMMANUEL GRASLAND EST JOURNALISTE AU SERVICE INDUSTRIE DES « ECHOS ».

    Le 20 avril, l'explosion puis le naufrage de la plate-forme de pétrole Deepwater Horizon ont entraîné les Etats-Unis dans une crise politique et écologique d'un nouveau genre. L'accident du golfe du Mexique est différent des marées noires précédentes pour deux raisons : il s'inscrit dans la durée et dresse un constat d'impuissance de la technologie.

    Jusqu'à présent, les marées noires étaient essentiellement liées aux naufrages de cargos pétroliers. L'accident durait quelques jours. Mais le volume de pétrole rejeté à la mer était fini. Ici, chaque jour qui passe accroît l'ampleur de la catastrophe. En 1989, le naufrage de l' « Exxon Valdez » a rejeté 257.000 barils de pétrole. Au cours du mois de mai, le puits endommagé au large de la Louisiane dégorgeait ce volume en l'espace de six à douze jours, selon les dernières estimations.

    Pour mettre un terme à la marée noire, BP a tout tenté. Une cloche de confinement aux allures de prototype, un tube aspirant conçu dans l'urgence, une injection de boue et de ciment sous très haute pression… La dernière méthode, le cisaillement du tube d'évacuation et la mise en place d'un caisson sur la tête de puits, permet désormais de récupérer l'équivalent de 15.000 barils de pétrole par jour. La capacité de collecte de BP va quasiment doubler d'ici à la fin juin. Mais, pour véritablement colmater la fuite via une injection de ciment, il faudra attendre le mois d'août et la réalisation de deux puits de secours.

    Ce constat d'impuissance est particulièrement choquant pour l'opinion publique américaine parce qu'il va à l'encontre d'une culture qui a toujours célébré la toute-puissance de la technologie. Au pays de la mission Apollo 11 et de la Silicon Valley, le volontarisme tient lieu de valeur clef. Comment, dès lors, accepter l'impuissance de BP alors même que le pétrolier dispose d'énormes moyens financiers ? BP a dégagé 17 milliards de dollars de profit en 2009 et investit chaque année 20 milliards de dollars. Ebranlée dans sa vision des choses, l'opinion publique américaine risque fort d'aboutir à une conclusion simple : le groupe britannique est incompétent. Une idée qui ne déplairait ni à un président Obama soucieux de trouver un bouc émissaire, ni à des pétroliers américains désireux de se distinguer de BP.

    Pourtant, ce constat d'impuissance n'affecte pas seulement BP mais l'industrie pétrolière tout entière. La plupart des grandes compagnies ont fourni des équipements ou délégué des experts auprès de BP. Mais aucune n'a de solution miracle. Les technologies de captage de pétrole ne sont pas matures à cette profondeur. L'industrie n'a pas anticipé ce type d'accident, même si plus d'un professionnel se doutait qu'il arriverait un jour avec le développement de l'offshore profond.

    Les moyens de lutte contre la pollution relèvent aussi de l'expérimentation. L'utilisation massive de produits dispersants à la source de la fuite a limité l'afflux de pétrole à la surface mais a créé des nappes sous-marines de pétrole dégradé, dont l'impact sur l'écosystème s'avère inconnu.

    Enfin, BP a beau concentrer les critiques, on peut se demander ce qui se serait passé si l'opérateur avait été un acteur de second rang comme les américains Anadarko, Murphy ou Hess. Voire une petite société. L'offshore profond n'est pas l'apanage des grands. Fin 2010, le britannique Tullow va débuter l'exploitation de l'énorme gisement de Jubilee, au large des côtes du Ghana. La société compte 670 employés dans le monde. En cas de souci, qui interviendra ? L'armée ghanéenne ?

    BP mettra probablement un terme à l'éruption du puits au mois d'août. Quelles seront les conséquences de cette tragédie pour l'industrie ? Après ses marchés financiers, l'Amérique va réglementer sa production offshore. L'administration va scinder l'attribution des licences d'exploration et les contrôles de sécurité, et revoir les règles en vigueur. Ce durcissement va entraîner une augmentation des coûts opératoires. Le plafond des sommes susceptibles d'être payées en plus des coûts de nettoyage sera revu à la hausse. Ce qui favorisera les poids lourds du secteur.

    Mais l'offshore profond va continuer de se développer. Compte tenu de l'ampleur des enjeux financiers, le coup de frein ne sera que temporaire. A l'instar de ce qui s'est déjà produit dans le passé. Aux yeux des pétroliers, l'ampleur de la catastrophe s'apparente au naufrage de la plate-forme Piper Alpha en 1988 en mer du Nord. L'accident, qui avait fait 167 morts, avait entraîné une redéfinition de la réglementation britannique avec l'implémentation de plus d'une centaine de nouvelles procédures de sécurité et de maintenance. Mais il n'avait pas freiné le développement de la mer du Nord. Dans le nucléaire non plus, la catastrophe de Tchernobyl n'a pas entraîné la fermeture de toutes les centrales et n'empêche pas, vingt-quatre ans plus tard, qu'on en construise d'autres… Mais les dégâts et le traumatisme ont été suffisamment grands pour amener les industriels de l'atome à repenser leurs pratiques, enterrant au passage le mythe de l'infaillibilité technologique… Face à la marée noire, une remise en question de ce type s'impose aujourd'hui à tous les acteurs du secteur pétrolier.

     

    Avec la marée noire, une polémique sur l'extraction du gaz de roche enfle

    LONDRES - Dans le contexte de la marée noire, défenseurs de l'environnement et producteurs de gaz s'affrontent au sujet du gaz de roche, une énergie en plein essor aux Etats-Unis, défendue comme une source alternative plus propre que le pétrole, mais critiquée pour les risques sur les nappes phréatiques.

    "Le développement du gaz de roche associe des techniques de forages horizontaux à la fracturation de la roche par un mélange d'eau et de produits chimiques. L'opinion publique (américaine) est-elle actuellement en état de soutenir ces méthodes +on shore+, si elles posent problème?", s'interroge Paul Horsnell, analyste chez Barclays Capital, dans une note consacrée à l'impact de la marée noire du golfe du Mexique.

    Enfermé dans des couches de schistes, le gaz de roche (ou de schistes) était il y a encore quatre ans une source d'énergie confidentielle. Mais l'apparition de nouvelles technologies a révolutionné le paysage américain et même mondial de l'énergie: les Etats-Unis ont récupéré 20 à 30 ans de consommation de gaz et pourraient, à court terme, voler à la Russie leur titre de premier producteur mondial, selon le rapport Cyclope, supervisé par Philippe Chalmin, professeur d'économie à Paris-Dauphine.

    Selon l'agence américaine de l'énergie, 7,6 trillions de mètres cubes de gaz non conventionnel resteraient à découvrir aux Etats-Unis.

    Mais tandis que les techniques non-conventionnelles gagnaient en importance, "les questions environnementales qui les entourent ont suivi la même tendance", a souligné récemment dans une étude Daniel Yergin, président du cabinet IHS Cera et auteur d'un best seller sur l'histoire du pétrole (The Prize).

    L'extraction du gaz de schistes soulève en effet deux problèmes liés à l'eau: le danger que le mélange d'eau et de produits chimiques injectés dans la roche ne s'infiltrent dans les nappes d'eau potable et la gestion des eaux usées une fois que le gaz a été récupéré.

    Alerté par les défenseurs de l'environnement, le Congrès américain a commandé à l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) une étude complète sur l'impact environnemental de ces forages.

    L'inquiétude sur ces forages s'est accrue début juin après une explosion dans le gisement de Marcellus, en Pennsylvanie.

    En un ralliement opportuniste aux idées écologistes, le patron du géant gazier russe Gazprom - qui défend son marché - a récemment souligné la dangerosité pour l'eau potable de l'extraction du gaz de schistes.

    Mais la marée noire apporte aussi de solides arguments au lobby des producteurs de gaz.

    Face aux côtes souillées de la Louisiane et aux dégâts massifs et durables que causera la marée noire du puits BP de Macondo, les risques liés à l'exploitation terrestre du gaz de schistes semblent un moindre mal.

    Et à l'heure où le président Obama entend faire basculer le pays dans les énergies "propres", le gaz naturel apparaît comme une source d'énergie abondante, bon marché et émettant moins de CO2 que le pétrole.

    A terme, les atouts du gaz naturel devraient largement l'emporter sur les risques environnementaux liés à son extraction, estime ainsi Laurent Key, analyste à la Société Générale.

    "Des fonds importants sont actuellement consacrés à la conversion de flottes de transport du pétrole vers le gaz naturel", souligne-t-il.

    Le potentiel de ce nouveau type d'énergie n'a pas non plus échappé aux géants du secteur: fin mai, le groupe anglo-néerlandais Shell a annoncé l'acquisition de la société américaine East Ressources pour près de 5 milliards de dollars.

    <org idsrc="ISIN" value="RU0009024939">GAZPROM</org>

    (©AFP / 17 juin 2010 17h42)

     

    Glee - " Over the Rainbow " contre la marée noire  : une vidéo

    L'ONG américaine, "The Environnemental Defense Fund" (EDF) vient d'obtenir l'autorisation par la Fox d'utiliser la chanson du générique de la série à succès Glee pour nous alerter sur les ravages que cause la marée noire sur les côtes de la Louisiane.

    Glee le meilleur moyen pour sensibiliser les adolescents

    David Yarnold, le directeur de « The Environnemental Defense Fund » explique qu'il a eu l'idée d'associer la chanson « Over the Rainbow » de la série Glee en rentrant d'une inspection dans la Golfe du Mexique. 

    « La chanson « Over the rainbow » de la série Glee est une très belle chanson. En y associant les images terribles de cette catastrophe je veux rappeler à tous que nous devons lutter pour laisser à nos enfants un monde meilleur » a déclaré David Yarnold sur son blog.

    D'autres infos Peoples et marée noire

    Ian Somerhalder veut plus d'argent pour la marée noire

     

    Aux Etats-Unis les stars s'impliquent de plus en plus pour récolter des fonds pour lutter contre la marée noire qui ravage les côtes du Golfe du Mexique.

    Si un téléthon va être organisé la semaine prochaine sur les grandes chaines nationales du pays, certaines vedettes regrettent l'absence d'autres stars.

    C'est le cas de Ian Somerhalder, la star de « Vampire Diarie » et de Bone dans la série « Lost », qui se demande pourquoi Hollywood ne fait pas plus pour la protection des côtes de la Louisiane.

    Mais où sont Brad Pitt et Léonardo di Caprio ?
    Dans une interview, Ian Somerhalder, voudrait bien savoir ou est passé Brad Pitt et Léonardo di Caprio que l'on entend peu sur ce sujet.
    Ian Somerhalder estime tout de même que le téléthon, animé par Larry King est un bon moyen pour lever des fonds et agir pour la biodiversité locale.


    Ian Somerhalder qui vient d'ailleurs d'enregistrer un spot télé pour attirer l'attention du public sur le sort des pélicans bruns dont les nids et les aires de reproductions sont affectés par le pétrole


    D'autres infos people et Marée noirée :

    La série à succès Glee pour sensibiliser les ados aux ravages de la marée noire.

    David Charvet s'engage auprès de "Blue Seal".

     

     

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    Xynthia, « Une nuit de cauchemars »

    Le documentaire de Jacques Barinet est en vente sur Internet.

     Lors d'une intervention de Dragon 17, à Aytré.   photo archives 
xavier léoty

    Lors d'une intervention de Dragon 17, à Aytré. photo archives xavier léoty

     

    Installé à La Rochelle, le réalisateur parisien Jacques Barinet met la dernière main à son film de 60 minutes « Une nuit de cauchemars » sur la tempête Xynthia. « Il sera terminé début juillet », précise-t-il.

    Lors de la tempête, qui a ravagé, durant la nuit du 27 au 28 février, une partie du littoral charentais-maritime et vendéen avec les conséquences humaines et matérielles que l'on sait, ce professionnel du documentaire était à bord d'un véhicule du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de Charente-Maritime.

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    Outre la préparation au sein du PC de crise, installé à la préfecture, Jacques Barinet a, durant la nuit, filmé les premiers dégâts des eaux ainsi que les interventions des sapeurs-pompiers et de l'hélicoptère Dragon 17 de la sécurité civile sur le secteur d'Aytré.

    Son film, dont une bande-annonce est visible sur le site tempete-xynthia-lefilm.fr (il est possible de commander le DVD pour 10 euros, frais de port en sus) (1), s'articule aussi sur des témoignages de trois couples. « Mon projet est pédagogique, pas polémique sur ce qui s'est passé, explique Jacques Barinet. J'ai aussi en cours un 52 minutes pour France 3, dont la date de diffusion n'est pas encore arrêtée. »

    (1) Un euro sera reversé au secours populaire.

    Par Thomas Villepreux    

    Le champion du monde va pagayer pour sinistrés de Xynthia

    Demain, en lien avec « Sud Ouest » Solidarité, Antoine Albeau traversera la baie de L'Aiguillon

     Il ne devrait pas y avoir de telle vague, demain, dans la baie de
 l'Aiguillon. Ce qui n'empêchera pas Antoine Albeau de relier Marsilly à
 la pointe de l'Aiguillon en stand-up.  photo dr/diabolofunboard.com

    Il ne devrait pas y avoir de telle vague, demain, dans la baie de l'Aiguillon. Ce qui n'empêchera pas Antoine Albeau de relier Marsilly à la pointe de l'Aiguillon en stand-up. photo dr/diabolofunboard.com

     

    Antoine Albeau est un enfant des vagues et du vent. Pourtant, lorsque les éléments se déchaînent plus que de raison, le multiple champion du monde de windsurf ressent au fond de la gorge la même boule que le commun des mortels.

    Aussi, l'athlète de La Couarde-sur-Mer a décidé de créer l'événement pour venir en aide aux sinistrés de la tempête Xynthia. Vendredi matin, à 9 heures, il partira du port de la Pelle, à Marsilly, pour rallier la pointe de L'Aiguillon en stand-up. Autrement dit : debout sur une longue planche et muni d'une pagaie.

    « Cela fait un moment NDLR(plus de trois mois et demi, ) que Xynthia est passée, rappelle-t-il. Mais cela nous permet de ne pas oublier. » Pour récolter des fonds, le véliplanchiste a choisi de médiatiser cette traversée de deux heures, principalement via les revues et sites spécialisés dans les sports de glisse.

    Les donateurs pourront ensuite s'en remettre à l'association de notre journal, « Sud Ouest » Solidarité, choisie par Antoine Albeau, qui a déjà collecté et reversé 100 000 euros au profit des sinistrés.

    « J'ai tout de suite accepté »

    Pour l'accompagner dans cette aventure, symboliquement organisée entre Charente-Maritime et Vendée, le Rétais a trouvé un acolyte : Philippe Canto, son préparateur physique, soigneur et ami. « Il m'a suggéré cette idée, précise le champion du monde. J'ai tout de suite accepté. »

    Il s'agissait ensuite de trouver une date dans l'agenda surchargé de ce globe-trotteur chasseur de records qui, voilà une semaine, se trouvait en Espagne… où il retournera dès le mois de juillet. « J'y ai décroché la deuxième place d'une étape de coupe du monde de funboard, en slalom », indique Antoine Albeau.

    Pas de record en vue

    Il faut dire qu'il est difficile de suivre les pérégrinations de celui qui a décroché cette année un 17e titre mondial (1). C'était au mois de mars dernier, en formula windsurfing… et non en stand-up.

    « Je pratique régulièrement le stand-up mais je ne peux pas tout faire, glisse-t-il. Cette année, je n'ai pas pu participer à la Coupe du monde de cette discipline car j'étais en Corée sur une étape de slalom. »

    Certes. Mais rien ne l'empêche d'inventer un nouveau record sur la baie de L'Aiguillon, non ? « Je serai quand même obligé d'attendre Philippe (Canto) », s'amuse le Rétais, dont la traversée ne ressemblera pas à une promenade de santé pour autant. « Il n'y aura pas de vague et il faudra ramer. La planche à voile aurait été une solution de facilité. »

    (1) On peut néanmoins le faire sur www.antoinealbeau.com.

    7 juin 2010 06h00 | Par Éric Chauveau 0 commentaire(s)

    Le parquet a ouvert une enquête

    La section de recherches de la gendarmerie de Poitiers a été saisie à la suite d'une plainte de Me Collard pour mise en danger de la vie d'autrui.

     Me Collard.  photo xavier léoty

    Me Collard. photo xavier léoty

    Dans le cadre des conséquences de la tempête Xynthia de fin février, le procureur de La Rochelle a confirmé, hier après-midi, qu'il avait confié à la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers l'enquête ouverte à la suite du dépôt, par Me Gilbert Collard, d'une plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui. « Cette plainte est la seule parvenue au parquet rochelais », précise le magistrat. Me Collard, qui s'était déplacé, fin avril, à Charron, l'une des communes sinistrées de Charente-Maritime, défend les intérêts d'Emmanuel Pineau. Marin-pêcheur de 40 ans, cet homme considère que l'entretien des digues a fait défaut. « J'étais en mer lorsque c'est arrivé, précise-t-il. Ma femme et une de mes filles étaient dans la maison où il y a eu 90 centimètres d'eau. Elles se sont réfugiées sur le tracteur à l'extérieur et ont été secourues par un voisin. »

    Toujours particulièrement remonté contre l'État, Emmanuel Pineau, dont la maison a été sinistrée et qu'il a remise en état, n'accepte pas le fait que son domicile a été mis en « zone noire » dite aussi « zone de solidarité », dans un secteur où les habitants sont appelés à quitter les lieux du fait de la dangerosité potentielle. « Je resterai ici jusqu'à ma mort, insiste le marin-pêcheur. Y compris en sortant le fusil. »

    Var : les assureurs réactivent les dispositifs de Xynthia

    Par Anne-Hélène Pommier
    17/06/2010 | Mise à jour : 20:27 Réagir
    Draguignan. crédit: AP
    Draguignan. crédit: AP

    Sans attendre la publication des arrêtés de catastrophe naturelle, plusieurs mutualistes étendent exceptionnellement leurs garanties pour aider les sinistrés des inondations du Var.

    Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le sud-est de la France ont laissé des milliers de Français sans foyers . La décrue terminée - ce qui n'est pas encore totalement le cas dans tout le département du Var - viendra l'heure de constater les dégâts parfois considérables et d'obtenir des dédommagement. S'il faudra probablement des jours, voire des semaines, pour évaluer l'impact de la catastrophe, les assureurs ont pris les devants. Plusieurs sociétés ont d'ores et déjà annoncé qu'elles réactivaient le plan mis en place après la tempête Xynthia qui avait dévasté la côte ouest du pays en mars dernier. «Nous n'attendons plus que la publication des arrêtés de catastrophe naturelle, ce qui devrait être fait d'ici le 23 juin. Nous sommes prêts à enregistrer les déclarations et à débloquer les fonds nécessaires à nos assurés », explique Catherine Traca, secrétaire générale adjointe du Gema (Groupement des entreprises mutuelles d'assurances) auquel appartiennent la GMF, la Maaf, la Macif, la Matmut, Natixis assurances et la MAE.

    Aide au relogement

    L'aide au relogement est le principal dispositif réactivé. «Nous allons prendre en charge les frais de relogement des personnes dont la résidence principale est inhabitable», affirme Catherine Traca. Il suffira aux adhérents de présenter les justificatifs de sinistres pour bénéficier de cette aide prévue pour six mois. L'assurance du logement provisoire sera également gratuite pour les relogés.

    Déclarations facilitées

    Les déclarations de sinistres vont être aussi facilitées. Les délais de déclaration sont tout d'abord allongés. Les sinistrés auront jusqu'au 31 juillet au lieu des cinq à dix jours prévus par les contrats. Les formalités sont considérablement allégées. Sauf dans le cas de dommages très importants, les lettres recommandées ne seront pas nécessaires et des déclarations et téléchiffrages par téléphone, internet, lettre simple ou visite à l'agence seront recevables. Les assureurs du Gema s'engagent également à verser rapidement les remboursements. «Les règlement seront adressées dans les 15 jours dès que le dossier sera complet», précise Catherine Traca. Pour les dégâts très importants, ce sera plus long, poursuit-elle. «Lorsque l'habitation a subi de gros dommages, deux visites d'experts sont souvent nécessaires ce qui ralentit la procédure».

    Bons d'achats

    Les adhérents de la Maaf, des MMA et de la GMF qui appartiennent également au réseau Covéa, vont pouvoir en outre bénéficier d'autres prestations telle qu'une aide de 500 euros pour louer un véhicule. Le groupement négocie par ailleurs des accord avec des centrales de vente de voitures neuves ou d'occasion afin d'obtenir la gratuité des frais d'immatriculation et de carte grise. Enfin, des bons d'achats seront disponibles chez Darty et But pour le remplacement des appareils électroménager détruits par les inondations.

    LIRE AUSSI :

    » Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (GEMA)

    » Covea

    » Tempête: l'arrêté publié au JO

    » La délicate indemnisation des familles sinistrées par Xynthia

    » Après le passage de Xynthia, 1.500 logements à détruire

    » Tempête Xynthia : les images vidéo du désastre

     

     

    Une mauvaise gestion des risques naturels en France

    LE MONDE | 17.06.10 | 14h49
    e lourd bilan des inondations qui ont frappé le département du Var, mardi 15 juin, jette un nouvel éclairage sur la gestion française des risques naturels, dans le sillage de la tempête Xynthia. Les leçons de cette catastrophe, qui avait causé la mort de 53 personnes fin février, font l'objet d'un pré-rapport d'information présenté, mercredi 16 juin, par le Sénat.
     

    Au-delà des causes climatiques, son rapporteur, Alain Anziani, sénateur PS de Gironde, souligne "une défaillance humaine à la française", qui a aggravé les conséquences de la tempête. "La France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement sur son territoire", déplore-t-il. L'inondation est le premier des risques naturels en France, il concerne deux communes sur trois, rappellent les sénateurs.

    Le rapport met en cause un manque de coordination entre les différents maillons de la chaîne de gestion du risque qui freine l'application locale des règles de prévention, pourtant nombreuses. Ainsi en Vendée et en Charente-Maritime, seules 46 des 800 communes classées en "zones à risque de submersion marine" étaient munies d'un plan de prévention des risques approuvé. Il critique aussi la complexité et le manque de lisibilité des systèmes d'alerte.

    Face à l'urbanisation des zones inondables, le Sénat espère voir l'Etat s'engager davantage et contrôler systématiquement la légalité des permis de construire. Le Sénat suggère de prendre en compte la spécificité du risque de submersion marine, en instaurant une gouvernance, un système d'alerte et des protections (digues, cordons dunaires...) particulières. Cette proposition a été évoquée, mardi, par une mission d'inspection interministérielle, qui préconise de revoir la cartographie des zones inondables du littoral.

    Les habitants de ces zones, régulièrement inondées par le passé, semblent oublier, au fil des générations, le risque qu'ils encourent. Un défaut de mémoire qui inspire à Bruno Retailleau, sénateur non-inscrit de Vendée, et président de cette mission d'information, la nécessité de "restaurer la culture du risque en France".

    D'autant que si de telles catastrophes restent aujourd'hui exceptionnelles, elles pourraient devenir, du fait du réchauffement climatique, "un risque ordinaire", selon Alain Anziani.

    e lourd bilan des inondations qui ont frappé le département du Var, mardi 15 juin, jette un nouvel éclairage sur la gestion française des risques naturels, dans le sillage de la tempête Xynthia. Les leçons de cette catastrophe, qui avait causé la mort de 53 personnes fin février, font l'objet d'un pré-rapport d'information présenté, mercredi 16 juin, par le Sénat.

    Au-delà des causes climatiques, son rapporteur, Alain Anziani, sénateur PS de Gironde, souligne "une défaillance humaine à la française", qui a aggravé les conséquences de la tempête. "La France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement sur son territoire", déplore-t-il. L'inondation est le premier des risques naturels en France, il concerne deux communes sur trois, rappellent les sénateurs.

    Le rapport met en cause un manque de coordination entre les différents maillons de la chaîne de gestion du risque qui freine l'application locale des règles de prévention, pourtant nombreuses. Ainsi en Vendée et en Charente-Maritime, seules 46 des 800 communes classées en "zones à risque de submersion marine" étaient munies d'un plan de prévention des risques approuvé. Il critique aussi la complexité et le manque de lisibilité des systèmes d'alerte.

    Face à l'urbanisation des zones inondables, le Sénat espère voir l'Etat s'engager davantage et contrôler systématiquement la légalité des permis de construire. Le Sénat suggère de prendre en compte la spécificité du risque de submersion marine, en instaurant une gouvernance, un système d'alerte et des protections (digues, cordons dunaires...) particulières. Cette proposition a été évoquée, mardi, par une mission d'inspection interministérielle, qui préconise de revoir la cartographie des zones inondables du littoral.

    Les habitants de ces zones, régulièrement inondées par le passé, semblent oublier, au fil des générations, le risque qu'ils encourent. Un défaut de mémoire qui inspire à Bruno Retailleau, sénateur non-inscrit de Vendée, et président de cette mission d'information, la nécessité de "restaurer la culture du risque en France".

    D'autant que si de telles catastrophes restent aujourd'hui exceptionnelles, elles pourraient devenir, du fait du réchauffement climatique, "un risque ordinaire", selon Alain Anziani.

     

    Angela Bolis et Caroline Fontant
    Article paru dans l'édition du 18.06.10

    Xynthia - Coups de gueule autour de deux zones noires

    Romain Bourg 17/06/10 à 07h30
    Les deux nouvelles zones noires définies en Charente-Maritime provoquent sur place colère et indignation des maires.

    Une maison touchée par Xynthia Une maison touchée par Xynthia © SIPA « Le système est complètement absurde », a réagi auprès de France-Soir Jean-Louis Léonard, député-maire de Châtelaillon-Plage, après la réunion mercredi avec le préfet de La Rochelle. Ce dernier venait de lui annoncer, ainsi qu’aux maires d’Yves et de Fouras, Didier Roblin et Sylvie Marcilly, la décision prise de réviser deux zones oranges en zones noires à la suite du passage de la tempête Xynthia en février dernier. « Au cours de la réunion pour finaliser la situation des deux sites, on a essayé de nous justifier les décisions d’un expert qui n’a jamais vu une défense de côte de sa vie », pestait-il.

    Dans les faits, concernant le quartier des Boucholeurs, à cheval sur les communes d’Yves et Châtelaillon-Plage, un périmètre de solidarité d’une profondeur de 50 mètres a été établi sur le front de mer. Au total, 111 constructions s’y trouvent, dont 107 habitations. Ce périmètre « est liée à la mise en place d’un ouvrage de protection contre le risque de submersion […] », précise la préfecture.

    Vente ou expropriation

    Une des nombreuses aberrations, selon Jean-Louis Léonard qui dénonce : « Ils veulent nous construire une digue là où il suffit simplement de procéder à un renforcement à la mer. » Concernant la pointe de la Fumée, à Fouras, 107 habitations sont concernées cette fois. « Les propriétaires vont se voir ouvrir immédiatement le droit à l’acquisition à l’amiable par l’Etat de leur bien, à la valeur d’achat avant la tempête », précise la préfecture. Car dans les zones noires, requalifiées zones de solidarité par les autorités, il est impossible de résider.

    Pour le député-maire, « les habitants, craignant pour la valeur de leur bien, vont être incités à vendre. Et tous ceux qui ne voudront pas partir seront tôt ou tard expropriés. » Un procédé qu’il juge « scandaleux, très coûteux pour l’Etat dans une période difficile, et en plus inéquitable ». Avant de conclure : « toutes les démonstrations que l’on nous a faites étaient stupides et inadaptées à la situation. Sur la base de méthodes aussi aléatoires, je me demande comment ils vont faire avec les inondations dans le Var… » En tant que président du conseil général de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau s’est dit solidaire de ces maires entrés en résistance.

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    Photo  de © illustration : le drapeau du Front
 de Libération du Boyard

    [ initiative ] Après Xynthia : sur l'île d'Oléron, le F.L.B, Front de libération du Boyard organise un référendum dimanche 20 juin 2010

    Une devise : liberté, insubmersion, égalité ! Un drapeau noir et jaune avec en son centre un fort Boyard orange qui reprend les couleurs du zonage décidé par l'État après le passage de la tempête Xynthia. Un "comité du peuple" élu sous le nom de F.L.B, Front de libération du Boyard. Un manifeste qui appelle à l'autodétermination pour la création d'un État libre, indépendant de la République Française. L'organisation le dimanche 20 juin 2010 à Boyardville d'un "référendum" de statuer dans une ambiance festive et musicale afin d'interpeller dans la bonne humeur les curieux, visiteurs et touristes. Sur l'île d'Oléron, les territoires de Boyardville, Fort Royer, La Perrotine et certains sites rattachés aux 153 maisons ont été classées en zone noire "de solidarité". La résistance s'est organisée avec comme arme l'humour, féroce et intransigeante. L'imagination a pris le pouvoir et transformé la colère en espoir pour lutter contre le rouleau compresseur administratif. Dimanche 20 juin, Boyardville rappellera en même temps que la station balnéaire est belle, les stigmates de la tempête effacés, le calme revenu et que les habitants comme les commerçants sont prêts à accueillir, comme tous les ans, les estivants dans d'excellentes conditions.

    Pour Jouanno, la France sous-estime le risque inondation

    Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 17/06/2010 à 12:53


    •  

    "Nous avons sous-estimé le risque de submersion et de 
ruissellement. Nous sous-estimons également les conséquences de 
l'élévation du niveau de la mer", a reconnu la ministre.

    AFP / PATRICK KOVARIK

    "Nous avons sous-estimé le risque de submersion et de ruissellement. Nous sous-estimons également les conséquences de l'élévation du niveau de la mer", a reconnu la ministre.

    La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a renvoyé la France vers ses "insuffisances" face aux risques.

    Après les catastrophes meurtrières dont la dernière s'est déroulée le Var, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a admis une sous-estimation de certains risques.

    "Nîmes, Vaison-la-Romaine, Xynthia et hier, le Var.. ces catastrophes nous renvoient à nos insuffisances", a-t-elle déclaré lors d'un débat mercredi soir au sénat sur les conséquences de la tempête Xynthia (56 morts).

    "Nous avons sous-estimé le risque de submersion et de ruissellement. Nous sous-estimons également les conséquences de l'élévation du niveau de la mer", a reconnu la ministre.

    "Mieux vaut surestimer le risque que l'inverse. A défaut, le nombre de morts risque d'augmenter", a-t-elle lancé.

    Des procédures de zonage "pas assez claires"

    La Faute sur Mer après la tempête Xynthia, le 1er mars 2010.

    REUTERS/Regis Duvignau

    La Faute sur Mer après la tempête Xynthia, le 1er mars 2010.

    Xynthia, qui a frappé le littorial atlantique le 28 février, "a démontré que certaines zones étaient en extrême danger", selon Chantal Jouanno. "Le président de la République a dit clairement qu'il ne fallait pas laisser leurs habitants exposés à un risque mortel. Les maisons doivent être soit rachetées, soit expropriées."

    Elle a rejeté les accusations de précipitation sur le zonage des départements concernés selon leur niveau de risque, évoquées par la mission d'information du Sénat sur la tempête qui a rendu mercredi son pré-rapport.

    "Oui, nous avons été vite. Certains ont parlé de précipitation: c'était volontaire", a-t-elle dit. Elle a toutefois convenu: "nous n'avons pas été assez clairs sur les procédures". "Dans un premier temps, ces zones (noires et jaunes) ouvrent un droit de rachat à l'amiable. Dans un deuxième temps, des expertises auront lieu parcelle par parcelle et l'expropriation ne se fera que sous le contrôle du juge", a-t-elle précisé.

    Elle a enfin annoncé que les arbitrages sur le co-financement par l'Etat des travaux sur les digues devaient intervenir jeudi.

    Bruno Retailleau (Non Inscrit), président de la mission sénatoriale, avait averti de l'urgence d'engager les travaux avant les grandes marées d'équinoxe en septembre.