• Marée noire en Louisiane, revue de presse du 23 juin 2010

    Marée noire : le moratoire sur les forages en mer suspendu par la justice

    Info rédaction, publiée le 23 juin 2010
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    La plateforme Deepwater Horizon de BP, photographiée après son 
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    La plateforme Deepwater Horizon de BP, photographiée après son exp...

    États-Unis - Un juge de Louisiane a annulé mardi le moratoire sur les forages en eaux profondes. Décrétée par Barack Obama en réaction à la marée noire qui s'est répandue dans le golfe du Mexique, cette mesure importante est importante aux yeux du président américain, et surtout des sinistrés. La Maison Blanche a fait savoir qu'elle fera appel de cette décision.

    Suite à la catastrophe écologique engendrée par l'explosion suivie du naufrage d'une plate-forme pétrolière exploitée par BP au large de la Louisiane, Barack Obama avait prononcé un moratoire de six mois sur les forages en eaux profondes. Celui-ci imposait la suspension des activités de trente-trois plates-formes, ainsi que le gel de toute nouvelle autorisation de forage au dessous de 152 mètres dans le golfe du Mexique.

    Hier, un juge a annulé cette décision, vivement contestée par les compagnies pétrolières et les autorités locales qui craignaient la perte de 10.000 à 20.000 emplois directs et indirects. "Une décision invalide d'une agence de suspendre le forage en profondeur ne peut tout simplement pas justifier l'impact considérable sur les plaignants, l'économie locale, la région du golfe et la situation critique actuelle de la politique énergétique de ce pays" a estimé le juge Feldman.

    Suite à cet ordre de levée du moratoire, la Maison Blanche a assuré qu'elle prendrait de nouvelles mesures pour suspendre les forages. "Nous observons tous les jours la nécessité de marquer une pause dans les forages en eaux profondes, alors que le pétrole continue de fuir du puits de BP", a souligné le secrétaire aux Affaires intérieures Ken Salazar.

    La Maison Blanche a fait savoir qu'elle allait faire appel "immédiatement" de la décision du juge Feldman. "Le président est foncièrement persuadé (...) que continuer de forer à ces profondeurs sans savoir ce qui s'est passé [lors de l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon en avril] n'a aucun sens" a déclaré le porte-parole Robert Gibbs. Et d'ajouter que forer à ces profondeurs "menace la sécurité des ouvriers sur les plates-formes et l'environnement du golfe à des niveaux que nous ne pouvons pas nous permettre à l'heure actuelle, c'est ce que le président pense".

     

    Les leçons de la marée noire

    Mise à jour le mercredi 23 juin 2010 à 11 h 32

     
    Du pétrole à la surface des eaux de Barataria Bay, en Louisiane

    Photo: AFP/Sean Gardner

    Du pétrole à la surface des eaux de Barataria Bay, en Louisiane.

    Le ministre des Pêches du Nouveau-Brunswick, Rick Doucet, et le ministre de l'Environnement de l'Île-du-Prince-Édouard, Richard Brown, se disent renversés par l'ampleur des dégâts causés par la marée noire en Louisiane. Ils visitent cet État depuis lundi.

    Le spectacle sur place est désolant. Au large des côtes de Grand Isle, on aperçoit à l'horizon une véritable armada luttant contre le déversement. Ce sont les pêcheurs de crevette embauchés par la pétrolière BP qui écument avec leur filet de pêche le pétrole à la surface de la mer.

    Les conséquences du déversement sur les innombrables petites îles barrières sont encore plus frappantes. La véritable tragédie est là, selon Clint Edds, biologiste au secrétariat des Pêches de l'État de la Louisiane.

    Clint Edds explique que les mangroves sont rongées par le pétrole. Ces arbustes protègent les îles de l'érosion. Les oiseaux qui y nichent, surtout les pélicans, sont touchés. Il s'agit aussi d'un habitat pour la crevette, le crabe et d'autres espèces. Cette région protège aussi les côtes des ouragans.

    Le ministre Richard Brown dit qu'il s'agit d'un sérieux avertissement. Les projets actuels de prospection pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent l'inquiètent.

    Le ministre Rick Doucet dit qu'il a subi un choc lors de cette expérience. Il espère seulement qu'on tire des leçons de cette catastrophe.

    Rick Doucet organise d'ailleurs un symposium pour réfléchir sur les effets d'un possible déversement sur les côtes du Canada atlantique et des moyens de mieux se préparer à un tel accident.

    Pour BP, la marée noire est quasiment «une aubaine» pour la région

    Dans le magazine interne «Planet BP», le géant pétrolier fait apparaître la catastrophe écologique entraînée par la marée noire sous un jour nettement plus avantageux… pour lui. Soulignant notamment que la crise s’est avérée des plus bénéfiques pour nombre d’activités locales, les hôtels en tête…

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    Le Britannique Tony Hayward, CEO de BP et «gaffeur en série» depuis le début de la marée noire, est officiellement écarté des côtes américaines au profit de l’Américain Robert Dudley. L’homme connaît bien le métier, puisqu’il était actif depuis deux décennies au sein d’Amoco, groupe pétrolier US absorbé par BP en 1998. Membre du conseil d'administration du géant britannique, en charge des activités aux Amériques et en Asie, il devra s'assurer «que BP remplira ses promesses aux habitants de la côte, et poursuivra ses efforts pour restaurer l'environnement local».
     
    Robert Dudley aura fort à faire, notamment en termes de communication. Car le flux d’erreurs commises par BP en la matière, à l’instar des flots de pétrole s’échappant dans le golfe du Mexique, ne semble pas endigué. Dernier exemple en date, relevé par le Wall Street Journal : un article publié dans Planet BP, le magazine interne et en ligne du géant pétrolier.
     
    Un «reporter BP», envoyé en Louisiane, y décrit en effet la catastrophe environnementale sous un jour tout à fait inédit. «Il n’y a aucune raison de détester BP !», assène ainsi un entrepreneur actif dans le secteur des fruits de mer, dans une région dépendant largement de l’industrie pétrolière pour son travail quotidien. Dans ce cadre, l’incident du 20 avril se transforme comme par magie en un «coup de chance» pour toute une région…
     
    Dans un autre article, le WSJ relève ces propos : «Bon nombre des activités ne relevant pas directement de la pêche, les hôtels en particulier, ont prospéré» depuis le début de la marée noire, tout simplement «parce que tant de gens sont venus ici, en provenance de BP et d’autres équipes d’urgence». Cerise sur le gâteau, le responsable touristique d’une petite ville affirme que «BP a toujours été un de nos très grands partenaires… Nous avons toujours apprécié l’activité que BP générait chez nous.»
     
    V.D.

     

     

     

    Marée noire: la fuite repart de plus belle, BP nomme un nouveau responsable

    WASHINGTON - La fuite de pétrole dans le golfe du Mexique laissait échapper entre 30.000 et 60.000 barils par jour mercredi après le retrait provisoire de l'entonnoir qui permettait d'en pomper une partie, au moment où la direction des opérations au sein de BP changeait de mains.

    "Il y a eu un problème aujourd'hui, ils ont remarqué qu'il y avait une sorte de fuite de gaz", a déclaré le commandant des garde-côtes, l'amiral Thad Allen, lors d'une conférence de presse.

    Le problème semble provenir "d'un engin téléguidé qui a touché une des soupapes" de l'entonnoir, a-t-il ajouté en précisant que l'entonnoir était inspecté et qu'il pourrait être réinstallé dans l'après-midi dans le meilleur des cas.

    Le commandant Allen a expliqué que la collision avec le robot téléguidé avait apparemment fermé une des soupapes, augmentant la pression dans l'entonnoir. Cela peut favoriser la formation d'hydrates qui, sous forme de glace, risquent de boucher l'entonnoir qui permet de capter une partie du pétrole et de le pomper vers la surface où il est récupéré sur un bateau.

    Si aucun hydrate n'est détecté à l'intérieur de l'entonnoir lors de l'inspection, il pourra être réinstallé dès mercredi. Mais dans le cas contraire, "cela pourrait prendre beaucoup plus de temps", a-t-il averti.

    En attendant, les images des chaînes de télévision montraient le pétrole jaillissant à gros bouillons au fond de l'océan. Les experts du gouvernement américain estiment que 30.000 à 60.000 barils de pétrole s'échappent du puits chaque jour, soit 4,77 à 9,53 millions de litres. L'entonnoir permettait dernièrement d'en récupérer grosso modo 25.000 barils par jour.

    L'amiral Allen a par ailleurs annoncé une autre mauvaise nouvelle: la mort de deux personnes impliquées dans les opérations de secours, mais dans des incidents apparemment sans rapport avec la pollution.

    Une de ces personnes est morte dans un accident de natation dans une piscine, l'autre pilotait un bateau impliqué dans le nettoyage, a précisé M. Allen, sans donner d'autres détails sur le décès de cette dernière.

    A Londres, la direction de BP a annoncé mercredi que Robert Dudley, un Américain, avait pris la direction effective des opérations du groupe pétrolier contre la marée noire, que pilotait jusque-là son directeur général, Tony Hayward.

    M. Dudley "a été nommé avec effet immédiat président-directeur général de l'Organisation de restauration de la côte du golfe du Mexique", un service créé par BP et chargé de "gérer l'ensemble des aspects de la réponse à l'incident de la plateforme Deepwater Horizon", qui a sombré le 22 avril à 80 km des côtes de Louisiane, a indiqué BP dans un communiqué.

    Tony Hayward avait été pourfendu pour ses maladresses en matière de communication autour de la crise.

    A Washington, le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar, a annoncé que l'administration allait décréter un nouveau moratoire plus "affiné" sur les forages en mer, au lendemain de la décision d'un juge annulant le moratoire décidé par le président Barack Obama et donnant raison mardi à 32 sociétés pétrolières qui avaient déposé un recours.

    Devant une commission du Sénat, M. Salazar a indiqué que les puits pour lesquels l'absence de "risques est avérée" pourraient éventuellement faire l'objet d'une levée de l'interdiction.

    Le moratoire est "une mesure raisonnable", a estimé mercredi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka. Dans une conférence de presse, il a estimé que la marée noire était "une catastrophe qui aurait pu être évitée" et a évoqué une "accumulation d'erreurs humaines".

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    (©AFP / 23 juin 2010 19h35)

    Marée noire: le nouveau moratoire sur le forage sera plus "affiné"

    WASHINGTON - L'administration américaine va décréter un nouveau moratoire plus "affiné" sur les forages en mer, a indiqué mercredi le secrétaire aux Affaires intérieures Ken Salazar au lendemain de la décision d'un juge annulant le moratoire décidé par le président Barack Obama.

    Interrogé par le sénateur républicain Lamar Alexander sur les intentions de l'administration d'imposer un nouveau moratoire sur les forages en mer à plus de 150 mètres sous l'eau, M. Salazar a répondu: "la réponse est oui".

    "Dans les semaines et mois qui suivent nous allons examiner comment le moratoire en place peut être affiné", a dit M. Salazar qui a indiqué que les puits pour lesquels l'absence de "risques est avérée" pourraient éventuellement faire l'objet d'une levée de l'interdiction.

    Interrogé par M. Alexander et sa collègue républicaine Lisa Murkowski, inquiets des effets économiques du moratoire sur l'industrie du pétrole, M. Salazar n'a pas donné davantage de précisions, ajoutant simplement qu'il usera de son autorité pour s'assurer que le moratoire de six mois reste en place.

    M. Salazar était entendu mercredi devant une sous-commission du Sénat aux côté de Michael Bromwich, le nouveau responsable de la supervision des activités de forage.

    Par ailleurs, M. Salazar a changé la semaine dernière le nom de cette instance controversée pour en faire le Bureau of ocean energy management, regulation and enforcement. "Le MMS n'est plus", a dit M. Salazar mercredi.

    (©AFP / 23 juin 2010 19h09)

     

    Deepwater "aurait pu être évité" (AIE)

    AFP
    23/06/2010 | Mise à jour : 14:20 Réagir

    La marée noire dans le golfe du Mexique est une "catastrophe qui aurait pu être évitée", a estimé aujourd'hui le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) Nobuo Tanaka.

    "Nous devons attendre (les résultats de) l'enquête... Mais d'après ce que nous avons appris, il y a eu une accumulation d'erreurs humaines", a-t-il ajouté.

    En attendant de connaître les causes exactes de l'accident, le moratoire sur les forages en mer décidé par l'administration Obama est "une mesure raisonnable", a estimé le directeur de l'AIE.

    Un juge de Louisiane a annulé hier ce moratoire sur les forages en eaux profondes décrété pour six mois par le président américain.

    Quant à l'impact de la marée noire sur le marché du pétrole, il a été "minimal à court terme", selon M. Tanaka.


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