• Aujourd'hui, jeudi 9 septembre, ou plutôt le jeudi qui suit le premier dimanche de septembre, est le jour du jeûne genevois. Certains ont fait remonter à tort  l'origine de ce jeûne au massacre de la Saint-Barthélémy, lorsque plusieurs milliers de huguenots (protestants français) furent massacrés dans la nuit du 23 au 24 août 1572 à l'occasion des noces du roi de Navarre. Les genevois auraient observé un jeûne en signe de solidarité. En fait, le premier jeûne genevois remonte à 1567, soit avant le massacre ordonné par Charles IX. Les protestants observaient souvent des jeûnes en signe de pénitence, à l'occasion de chaque événement grave, comme des épidémies de peste et les périodes de disette.

    Pour tout savoir sur le jeûne genevois, cliquez ici

    En fait de jeûne, ce jour, chômé, est devenu l'occasion de manger de la tarte aux pruneaux. Le pruneau est une variété de prune, qui a des origines alsaciennes. Il ne faut pas confondre avec le sens qui est donné en France au mot pruneau, qui signifie prune séchée.

    Pour tout savoir sur la tarte aux prumeaux, cliquez ici


  • ZURICH

    Il ne sera pas aussi facile de parler de Zurich que de Genève ; nous n’y avons passé que quelques heures…

    Zurich est la plus grande ville suisse (deux fois plus peuplée que Genève…) C’est la capitale économique du pays ; elle fait partie des « villes mondiales » du fait de son importance financière, scientifique et artistique. La langue officielle y est l’allemand, mais les zurichois y parlent surtout le Züritüütsch.  Les gènes prussiens légués par ma grand-mère font que personne n’imagine que mon niveau dans la langue de Goethe est si faible ; on se débrouille quand même pour communiquer, même si les possibilités d’échanges philosophiques sont limitées…

    Nous avons peu de temps, et avons donc décidé de partir à la découverte de  la vieille ville. Nous ferons les musées une autre fois (il y en a une cinquantaine), et peut-être les bains publics un jour.  Comme à  Genève, l’eau est omniprésente.  La ville s’est implantée sur les rives de la Limmat et de la Sihl , ainsi que sur les bords du lac de Zurich. Un circuit bien agréable conseillé par le guide touristique.

    La voiture est restée au parking et le tram nous a conduits à la gare centrale. Une gare surprenante, ouverte sur la rue : le quai et le trottoir ne font qu’un ! Puis nous faisons une première halte devant le musée national suisse  qui paraît-il recèle des collections exceptionnelles. Nous nous contenterons cette fois-ci d’en voir l’extérieur (c’est un château néogothique) avant de rejoindre pour un temps les rives de la Limmat.

    Passage obligé, nous empruntons la Bahnhofstrasse (« la rue de la gare ») qui est à Zurich ce que les Champs-Élysées sont à Paris : boutiques de luxe, joailleries, grands magasins, tramways et trolleys, scooters, vélos et voitures, ambiance animée, mais à la sauce suisse bon enfant. On a du mal à imaginer là se trouvait le fossé des remparts de la ville, poétiquement nommée Fröschengraben (fossé aux grenouilles…)

    Comme nous ne sommes pas à Zurich pour faire des affaires ou du shopping, nous quittons le tourbillon du  XXIème siècle pour nous engager dans les rues médiévales.

    La météo n’est pas au top, nous n’allons pas prendre un verre à l’observatoire Jules Verne qui paraît-il domine le centre ville.

    Sur la werdmühleplatz nous découvrons un passage couvert : de nombreuses fresques et sculptures d’enfants qui dansent et s’amusent, et d’adultes qui travaillent (architectes et bâtisseurs, les outils à main, mais aussi artistes et philosophes, militaires et cyclistes).

    Il faudrait revenir à Noël pour voir le sapin chantant et le marché.

    Notre circuit nous ramène sur les rives de la Limmat et ses barques, avec ses terrasses de café, ses cygnes, mais aussi ses maisons médiévales colorées aux façades décorées de fresques et d’enseignes devant les échoppes à l’ancienne.

    Il nous faudrait de l’aide pour décrypter tout ce qui s’offre à nos yeux. Nous sommes en Suisse, aucun doute : les fontaines nous attendent avec leur bonne eau fraîche, et les vaches sont parfois au balcon.

    Des églises aux clochers pointus pour que la neige ne s’y attarde pas en hiver, aux cadrans aux chiffres et aiguilles dorés pour nous donner l’heure exacte (nous sommes en Suisse…).

    Les murs nous racontent l’histoire, mais parfois de façon énigmatique. Qui est cet homme à lunettes et que tient-il dans ses mains ?

    Quel est cet enfant chevauchant une grenouille ?

    Et qu’y a-t-il d’écrit sur le parchemin que celui-ci tient serré contre lui ?

    Une rencontre sympathique nous attend dans un jardin sous la forme d’un chat roux et blanc, qu’on nous présente comme étant la mascotte du quartier. La star ne nous prête d’ailleurs guère attention, trop occupée à faire sa toilette.

    Le dédale des rues médiévales nous reconduira vers la Limmat que nous traverserons par le « Rathausbrucke », place-pont qui nous mène vers l’hôtel de ville puis plus haut vers la cathédrale de style roman allemand (très différent de celui de nos églises romanes de Saintonge…), la « Grossmünster », dont la première partie fut construite au VIIIème siècle par Charlemagne qui découvrit là les tombes des Saints Felix et Regula, les saints martyrs chrétiens de Zurich. La cathédrale, aujourd’hui protestante, a été bien remaniée au fil des siècles, et est en partie gothique. Une copie de la statue de Charlemagne, alors empereur carolingien, orne une des deux tours monumentales qui dominent la ville.

    La crypte et le cloître roman sont paraît-il intéressants, mais nous n’avons pas pu y accéder.

    Un coup d’œil aux modillons romans (le bestiaire est semblable à celui de nos églises)...

    ... avant de redescendre sur terre vers la wasserkirche (l’église de l’eau) et de retraverser la Limmat pour rejoindre la Fraumünster (le monastère de la femme) décorée de vitraux de Chagall et Giacometti, mais les photos sont interdites dans les lieux de culte, nombreux dans la ville. Non loin de là, la Sankt-Peterkirche est célèbre pour être la plus ancienne église de la ville et pour son cadran, le plus grand d’Europe (8,70 m de diamètre).

    Nous passons vers la WeinPlatz (la place du vin) pour voir le vigneron qui surplombe la fontaine (encore une fontaine… nous sommes en Suisse et l’eau est bonne).

    ... et nous longeons l’hôtel de la cigogne (il y en a un aussi à Genève…)

    ... avant de jeter un coup d’œil sur le lac et de reprendre le tram pour retourner vers la voiture.

    La visite fut brève, mais intéressante pour une première rencontre avec la plus grande ville suisse. Nous reviendrons sûrement un jour, il y a tant à voir et à faire à Zurich…

    Flonigogne


  • GENÈVE,
    ville et canton

     
    Genève, Genève. Ne pas confondre Genève-ville, et Genève-Canton.
    La ville de Genève est située à l’extrémité ouest du lac Léman, là où le Rhône reprend sa forme de fleuve, d’un beau bleu, comme régénéré par le lac (en amont du lac, on l’appelle « vieux Rhône » ; il garde encore son souvenir de torrent glaciaire sablonneux).
    C’est à Genève qu’il poursuit sa route avec l’Arve, rivière glaciaire.
    Le canton de Genève semble ne pas faire partie de la Suisse, tant il est ceinturé par le territoire français. 100 km de frontières avec la France, contre seulement quatre petits kilomètres de lien avec le canton de Vaud côté suisse. Par ailleurs, les montagnes environnantes sont toutes française (Jura et pré-Alpes).
    Par beau temps, le Mont-Blanc semble tout proche.
    Le lac est à environ 400 mètres d’altitude. Les pierres du Niton servent de référence altimétrique en Suisse. On les appelle Neiton et Neptune. Elle ont d’abord servi de lieu de célébration de rites à l’âge de bronze. Les oiseaux du lac ne dédaignent pas s’en servir de perchoir.
    Dans la rade de Genève, on appelle le Léman « Petit Lac ».
    Le nom de Genève viendrait, si l’on en croit ce cher Jules César qui est passé par là, de Genua, mot latin d’origine gauloise signifiant « embouchure » (Du latin Genava, variante de Genua, d'un terme ligure qui fait allusion à la proximité d'une nappe d'eau, ou d’un mot gaulois genaua signifiant embouchure (Dictionnaire de la langue gauloise, Xavier Delamarre).
    Mais Genève était peuplée avant les Romains. On y trouve des traces humaines datant de l’antiquité, vers 3000 ans avant JC…
     
    Puis ce sera une longue et douloureuse histoire entre les Helvètes, les Germains et les Romains (le seul pont existant sur le Rhône était à Genève…), les Gaulois, les Savoyards et les Genevois, les catholiques et les protestants.
    D’autres ont déjà écrit tout cela de façon très savante et intéressante, donc rendons à César ce qui est à César et à Genève ce qui est aux genevois, et le document mis en lien mérite qu’on s’y arrête, le temps de lire ses 57 pages. (Histoire de Genève )
    Et si Genève est suisse, c’est grâce aux Genevois eux-mêmes, bien sûr, mais aussi à l’aide des Fribourgeois et des Bernois venus leur donner main forte contre les Savoyards. Et c’est aussi ainsi que Genève devint protestante, (Sous l'influence de Berne, Genève accepte de laisser prêcher des prédicateurs dans la ville dès 1526 et à partir de juillet 1536, Jean Calvin aura une influence immense, en tant que président de la Compagnie des pasteurs, sur tous les aspects de la vie genevoise). Le mur des réformateurs rappelle leur histoire.
     
    Un peut plus tard, une certaine nuit du 11 au 12 décembre 1602, Catherine Cheynel (la mère Royaume), jettera sa marmite de soupe sur la tête des savoyards lancés à l’assaut de Genève. Depuis, la tradition veut qu’avant de la manger, on casse une marmite en chocolat remplie de légumes en massepain  et de pétards pour commémorer l’épisode de l'Escalade.
    Plus tard Genève sera même le département français du Léman de 1798 à 1814.
     
      
    Genève doit aussi fournir son lot de soldats engagés par le biais de la conscription et les Vieux-Grenadiers se retrouvent dans le régiment de Napoléon. La cérémonie du 1er Juin commémore l’arrivée des Suisses au Port Noir en 1814, événement qui précède l’entrée de Genève dans la Confédération, l’année suivante.
    Les « vieux grenadiers », carte de visite de Genève comme nous les présentait un habitant de Cologny,  rappellent à chaque occasion le lien entre Genève et les armées napoléoniennes. Leur devise est : « Patrie-Famille-Amitié ». Leurs fusils, épées et sabres sont authentiques et ont réellement servi sur les champs de bataille. Pour en savoir plus sur les Vieux-Grenadiers, consultez leur site sur www.vieuxgrenadiers.ch 
     
    Les Genevois aiment se souvenir de leur histoire et la transmettre à leurs enfants.
    Les armoiries de Genève représentent la réunion des symboles de l'Empire (l'aigle à tête couronnée), auquel Genève a été rattachée au XIe siècle, et de l'évêque (la clef d'or) dont les citoyens tiennent leurs libertés et franchises depuis 1387.
     
    La devise de Genève est « post tenebras lux » (après les ténèbres la lumière) faisant allusion à la réforme et donc à la rupture avec Rome ; elle exprime  son état actuel par rapport à la religion. (http://www.ville-geneve.ch/armoiries-geneve/)
    Genève, ville des lumières, des philosophes : Jean-Jacques Rousseau est genevois. Voltaire vécut longtemps à Genève.
    Il est intéressant de voir ce que Diderot dit de Genève dans son encyclopédie :
    Aujourd’hui Genève est une grande ville moderne tournée vers le monde, et elle a pour principe l’égalité hommes/femmes.
     
    C’est une ville de banques d’affaires
     
    et  d’organisations internationales ou non gouvernementales.
    La   Croix Rouge    fut la première à y voir jour en 1864, sur idée d’Henry Dunant après la bataille de Solferino.
    La SDN  y voit le jour au lendemain de la 1ère guerre mondiale,  puis le siège européen de l’ONU après la seconde en 1945 (le siège international est à New-York)
     
    Puis l’UNESCO, OMS, l'Organisation internationale du travail (OIT) et le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR).
    Il n’y a pas que les organisations internationales :
    Le CERN est l’un des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde. L’accélérateur de particules l’a rendu célèbre. Un certain Tim Berners-Lee y invente le web, dont on ne saurait plus se passer actuellement.
     
    Les universités genevoises sont réputées (voir le   palmarès universitaires  ).
    Genève est aussi la capitale de l’horlogerie. Les horloges, montres en tous genres et pendules sont d’ailleurs omniprésentes aux quatre coins de la ville (difficile de ne pas savoir quelle heure il est…)
    Et vous finir, voici quelques images emblématiques de la Genève actuelle :
     
    Cette petite plage gratuite, autrefois réservée aux enfants et aux oiseaux du lac, est maintenant ouverte à tous. Un habitant du quartier est à l’origine d’installations ludiques fabriquées avec des matériaux de récupérations (vieux pneus, chambres à air…) 
     
     
    Baby plage est en cours de réaménagement et d’agrandissement.
     
     Le chat et l’orgue de Barbarie
    Tous les Genevois le connaissent, tant il fait partie du décor.
     
    Genève Plage est un endroit incontournable à Genève en été.
    Son origine remonte au XVIIIème siècle. Genève plage s’appelait alors les Bains Lullin. Ces bains se trouvaient au débouché de l’ancien chemin des Eaux-Vives.
     
     
    Le tout Genève s’y retrouve dans la double piscine olympique aménagée de façon remarquable afin que pataugeurs, nageurs apprentis ou confirmés, plongeurs, puissent cohabiter sans se gêner. Les plus petits y ont leur coin. Certains y ont une cabine privée devenue une sortie de résidence secondaire puisqu’ils y passent leurs journées estivales. On y bronze, on y discute, on s’y rencontre, on y mange ou on vient y boire un verre… Douche glacée obligatoire à l’entrée…
     
    Les bateaux emblématiques de Genève
    La Neptune est aussi un symbole de Genève. Elle est une des survivantes des barques du Léman à voiles latines, avec la Vaudoise, basée à Lausanne. Les autres barques du Léman navigant actuellement sont des copies (La Savoie, l’Aurore, la Demoiselle…).
    C’est un bonheur de pouvoir monter à bord, et un autre bonheur que de la rencontrer sur le lac. 
     
    Il est impossible de venir à Genève sans naviguer sur le Léman, en bateau à vapeur ou non, en vedette rapide, en bateau bus ou taxi, en voilier ou en pédalo… 
     
    Les plus beaux datent de la Belle-Époque : les huit bateaux à vapeur avec roues à aubes, classés monuments historiques, sont les plus gros du Léman, d’où leur surnom de « gros bateau ». Une croisière s’impose pour découvrir le Léman. Le « Genève » ne navigue plus : il reste à quai au jardin anglais (au moins n’a-t-il pas été démoli ou coulé pour le mettre en pâture aux plongeurs en quête d’épaves…).
     
     
    Les oiseaux du lac
    Cygnes, hérons cendrés, goélands et mouettes rieuses, foulques macroules, canards chipeaux, colverts, nettes rousses, fuligules, harles et grèbes huppés sont partout sur le lac. Les bestioles ont bien compris qu’elles avaient tout intérêt à s’installer là : elles bénéficient d’une zone de protection (la chasse y est interdite) et le couvert y est assuré. C’est ainsi que parfois, il faut laisser son bateau à quai parce qu’un couple de grèbes huppés a décidé d’installer sa « petite » famille (jusqu’à 20 poussins…) sur les amarres ! 
    Il y a de quoi se régaler pour qui aime leur compagnie et les prendre en photos !
     
    Le jet d'eau de Genève est à  Genève ce que la Tour Eiffel est à Paris, la statue de la liberté à New-York. Avec ses 140 mètres de haut et une vitesse de 200 km/h, il fut longtemps le plus haut de la planète. Son origine fut au départ une nécessité, afin d’éviter les surpressions d’une usine hydraulique… mais ne faisait que 30 mètres de haut à l’époque. 
     
    Quand il est arrêté, il manque quelque chose à la rade de Genève, et quand on passe dessous, c’est un peu la douche….
     
    Les parcs et jardins-publics
    Quels plaisir de pouvoir flâner un moment dans ces espaces de verdures
    Le jardin anglais et son horloge fleurie, le jardin botanique, son arboretum et son parc animalier, le parc des bastions avec le mur des réformateurs et ses échiquiers géants. Ils sont nombreux.
     
    Une petite préférence pour le parc des Eaux-Vives qui descend vers le lac…
     
    Le phare des Pâquis
    Le feu des Pâquis est le seul véritable phare du lac Léman, les autres étant des feux d’avis de tempête.
     
     
    Il indique l’entrée des bains des Pâquis, haut lieu du Genève cosmopolite. Avec certains jours réservés aux femmes.
     
    Architecture et autres curiosités
    Genève est aussi une superbe ville architecturale, avec sa cathédrale (mélange de roman, gothique et néo-classique,  
     
    avec son site archéologique qui nous fait remonter les siècles,
    son adorable petite église russe et ses coupoles dorées,
     
    l’opéra, la tour du Molard…
    Il faut surtout flâner dans le vieux Genève, au fil des rues en pente.
    L’île Rousseau
    Un autre endroit à ne pas manquer : la petite île Rousseau, ancienne île des barques. Le philosophe y médite toujours au milieu du Rhône, en attendant de fêter ses 300 ans en 2012, dans un petit parc ombragé peuplé de nombreux oiseaux. Les admirateurs de Rousseau y ont construit un petit temple d’amour et planté des peupliers d’Italie (qui doivent malheureusement être abattus, mais seront remplacés…) et des saules pleureurs  de manière à rappeler l’île du petit lac d’Ermenonville, où le philosophe a passé les derniers mois de sa vie.
     
    Il s’agit en fait d’un ancien bastion pour surveiller l’entrée de la rade de Genève.
     
    Il y aurait encore beaucoup à dire sur Genève, ville d’histoire et ville moderne à la fois, ville à dimension humaine. Et quel plaisir pour le piéton de voir les automobilistes laisser le passage, et les pour l’automobiliste de ne pas y retrouver la conduite agressive des grandes métropoles modernes.  La Bise veille; mais gare à son souffle glacé !
     
     
    Sans doute la magie du lac, des oiseaux, de la protection des montagnes environnantes.
     
     
    Flonigogne
     

  • PETITE PRÉSENTATION DE LA SUISSE
    ou la confédération helvétique
     

    Nous allons essayer de vous présenter, un peu, la Suisse, ce grand petit pays, petit par sa superficie (41290 km2 contre 547 030 km2 pour la France métropolitaine), grand par son importance au cœur de l’Europe et même de la planète (L’économie suisse est jugée la meilleure au monde).
     
    Des liens bien intéressants sur la place de la Suisse dans le monde :

    L’origine du nom 

    Le mot Suisse (Schweiz en allemand, Svizzera en italien, Svizra en romanche)  vient du nom d’un des cantons primitifs de la confédération, Schwytz. Ce mot semble venir du  vieil  allemand suedan, et voudrait dire « brûler », rappelant que les habitants défrichaient les forêts pour cultiver et construire leurs maisons.

    Les origines de la confédération suisse

    Les   Helvètes  , peuple celte de l’est de la Gaule, arrivèrent au 1er siècle avant Jésus-Christ, au commencement de la Guerre des Gaules, poussés au sud-ouest par les tribus germaniques en raison d’une forte augmentation démographique, et également repoussés au nord par les troupes de Jules César.

        

    On estime que les origines de ce qui deviendra la confédération helvétique sont apparues en 1291, au moment d’un premier pacte fédéral signé entre trois cantons, Schwytz, Uri et Nidwald pour lutter contre l’oppression des Habsbourg. Les signataires s’engagèrent à respecter une alliance éternelle contre tout agresseur. La fête nationale suisse a été par la suite fixée au 1er août en mémoire à ce qui fut la genèse de la confédération. L’histoire de la Suisse sera longue et douloureuse, et ce n’est qu’en 1815 que le pays aux 22 cantons sera officiellement reconnu, après le départ des troupes napoléoniennes, et la première constitution confédérale regroupant 26 cantons ne sera acceptée qu’en 1848.

     

    La Suisse en tant que confédération est donc un pays très jeune, bien que son histoire remonte à la préhistoire puis l’époque des Celtes et de l’empire romain.

    La Suisse, pays atypique

    • Elle a su garder sa neutralité politique et militaire au sein de l’union européenne. Dufaitde cette neutralité, elle abrite les sièges de nombreuses organisations internationales (l’ONU, l’UNESCO, l’Organisation Mondiale pour la Santé, le CERN pour la recherche nucléaire, le Comité International Olympique…) Elle entretient par ailleurs des liens particuliers avec l’Union Européenne (accords de libre échange en 1972, accords bilatéraux de 1999 et de 2004, entrée dans l’espace Schengen en 2008…). Les douaniers sont discrets, mais gare à la douane volante !
       
    • Elle a gardé son indépendance monétaire, mais chacun connaît la réputation des banques suisses, qui abritent les grandes fortunes du monde entier. Le Franc suisse est une monnaie sûre, et particulièrement en ce moment…
       
    • Le peuple suisse est venu des quatre pays limitrophes et  parle quatre langues : l’allemand surtout, le français, l’italien, et le romanche (langue romane parlée et enseignée dans le canton des Grisons). La population helvète forme ainsi une mosaïque de langues et de cultures européennes, et ce sans les conflits qu’on peut trouver en Belgique, par exemple.
    • Le pouvoir législatif est exercé par l’Assemblée Fédérale, elle-même formée par le Conseil National et le Conseil des États.
       
    • Le pouvoir exécutif est exercé par le Conseil Fédéral formé de sept membres. Un président de la Confédération est élu pour une année parmi les conseillers fédéraux par l'Assemblée Fédérale. Son rôle est principalement symbolique et médiatique, les décisions étant prises collégialement. Traditionnellement, les conseillers fédéraux sont élus président chacun à leur tour en fonction de leur ancienneté.
       
    •     Une particularité de la démocratie suisse est que le peuple garde en permanence un contrôle sur ses élus. Les citoyens sont appelés, trois ou quatre fois par an, à se prononcer par « votation » sur un ou plusieurs sujets relatifs à la politique fédérale, cantonale ou communale. Mais les femmes n’obtiendront le droit de vote qu’en 1971, il y a 40 ans à peine…  L’Armée est constituée principalement d’une milice, les militaires professionnels ne constituant que 5% des effectifs. Le reste est formé par des citoyens conscrits âgés de 20 à 34 ans. Les citoyens suisses n'ont pas le droit de servir dans des armées étrangères à l'exception de la Garde pontificale. La structure du système de milice stipule que le soldat garde chez lui son propre équipement, incluant le bien connu couteau suisse et l'arme personnelle.
       
    • Le statut particulier des cantons :
    Chaque canton a sa propre constitution, son parlement, et son tribunal
    Chaque canton fixe son propre calendrier et programme scolaire.
    - Chaque canton est souverain en matière ecclésiastique et de régler les rapports avec l’église, et trois systèmes ont été mis en place (Exemples : église officielle à Zurich et Berne, église libre dans un état libre dans le Valais et à Lucerne, séparation entre l’État et l’Église à Genève et Neuchâtel).

     

    canton_ecus

    Un peu de géographie

    La Suisse est un pays de montagnes (Jura, Alpes, plateau suisse) et d’eau (nombreux lacs : Léman, Neuchâtel, Zurich, Constance, lac Majeur, lac de Lucerne, dit des Quatre-Cantons – fleuves et rivières : Rhin, Rhône, Aar, la Reuss…). Presque chaque région compte un nombre d'étendues d'eau assez important. Les plus grandes sont situées sur le plateau, ainsi qu'en bordure du territoire alpin. Les lacs de montagne proprement dits, sont d'étendues modestes mais particulièrement nombreux si l'on inclut les lacs de retenue destinés à la production d'hydroélectricité, ce qui ne suffit toutefois pas à couvrir les besoins énergétiques du pays, qui va par ailleurs progressivement abandonner sa production nucléaire.

    Le climat est influencé par le climat semi-continental, le climat méditerranéen et le climat océanique, sans oublier le climat montagnard. Les quatre saisons sont bien marquées, mais il y fait très froid en hiver (la température peut descendre jusqu’à – 20°C) et très chaud en été (+ de 30 °C). L’effet de foehn venu des Alpes apporte la pluie et un vent doux ; la bise, quant à elle, apporte du soleil et un vent glacial sur le Léman. Elle a droit à une belle représentation à Genève…

     La Marine Suisse

    La Suisse n’a pas d’accès direct sur la mer, mais la Marine Suisse existe belle et bien et sillonne toutes les mers du monde. Sa flotte est réputée pour être la plus moderne du monde.

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    La navigation sur les lacs peut s’avérer délicate et les tempêtes ne sont pas rares. Il s’agit actuellement principalement d’une navigation touristique, avec une splendide flotte de bateaux à vapeur à aubes datant de la Belle Époque et d’un système sophistiqué de transports lacustres publics.

    Et puis, en ce moment, deux sous-marins russes MIR examinent les fonds du Léman, jusqu’à présent peu explorés. Eh oui….

    des sous-marins russes au fond du lac Léman

     Les villes

    Les Suisses sont environ 8 millions. Ils vivent principalement en zone urbaines, à forte densité (la population urbaine représente 75 % de la population totale).

    Bien que capitale, Berne n’est que la cinquième ville du pays, après Zurich, Genève, Bâle, et Lausanne.

     L’économie

    La Suisse est pauvre en énergie fossiles ; la prospérité de son économie est orientée vers les services (banques et assurances), mais aussi la mécanique de précision, les machines de bureau et les produits à haute valeur ajoutée : l’horlogerie, bien sûr, mais aussi l’industrie pharmaceutique et chimique, l’industrie agroalimentaire étant en perte de vitesse actuellement. Le secteur tertiaire tient de loin la première place.

    L’éducation et la formation professionnelle

    26 cantons, mais aussi 26 systèmes éducatifs différents. Les formations professionnelles suisses n’en sont pas moins renommées (école polytechnique, écoles supérieures, écoles spécialisées, nombreuses universités réputées).

     Les transports

    Pour l’avoir emprunté, nous pouvons affirmer que le réseau routier suisse est exceptionnel, et entretenu de façon régulière (les travaux sont nombreux en été, c’est le revers de la médaille…). Les autoroutes sont superbes, limitées à 120km/heure, ponctuées de ponts et de tunnels. Pas de gare de péage, mais une vignette autoroutière annuelle fixée à 40 CHF, qui risque cependant de passer à 100 CHF ; il faudra prévoir des abonnements autres pour les touristes… et attention aux radars : nos GPS ne les signalent pas, et ils sont parfois déguisés en vache ou en morceau de fromage !

    Un réseau ferroviaire impressionnant : trains de marchandises, de voyageurs, petits trains touristiques, trains à crémaillères dans la montagne, téléphériques... Des rails partout, des trains qui se croisent, entrent et sortent des tunnels : on croirait un circuit de trains électriques ! Mais les billets sont chers…

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    Voir taille réelle

    Une trentaine d’aéroports, dont quatre internationaux (Zurich, Berne, Bâle, Genève, Lugano).

    Les villes sont sillonnées de bus, trolleys-bus et tramways : une vraie toile d’araignée ! Un seul métro cependant (à Lausanne). Il est préférable de laisser sa voiture dans un parking à l’entrée des villes et de prendre les transports en commun.

    Et bien sûr le réseau fluvial et lacustre ; on prend facilement le bateau-bus pour se rendre sur son lieu de travail.

    La culture et les traditions

    ·   Les suisses sont très attachés à leurs traditions, qu'ils s’efforcent de transmettre à leurs enfants. Les fêtes de villages sont très fréquentées. On peut y entendre les airs traditionnels et les cors des Alpes. On pourra assister aux combats des reines (vaches…), écouter les sonneurs de cloches.

    ·   Notons aussi la ponctualité des Suisses (jamais ni en retard ni en avance à un rendez-vous, même en famille), leur sens de la propreté (malheureusement les étrangers de passage ou résidents ne l’ont pas toujours autant…) et leur discipline (qu’il est donc agréable de voir les voitures s’arrêter pour laisser passer les piétons aux passages qui leur sont réservés !).

    ·     Les Suisses sont patriotes (« Est patriote celui, celle qui aime sa patrie et qui s'efforce de la bien servir » dit le dictionnaire de l’Académie Française). Qu’il est donc agréable d’être guidé par quelqu’un qui est fier de faire découvrir son pays, qui en connaît l’histoire, qui n’hésite pas à en arborer les couleurs. Les drapeaux rouges à la croix blanche sont courants dans les jardins ou sur les balcons, dans les objets de la vie courante. Nous avons même vu une voiture avec des rétroviseurs aux couleurs helvétiques. Et le jour de la fête nationale, on n’hésite pas à devenir soi-même drapeau le jour de la fête nationale ! Il ne s’agit pas là de xénophobie comme on le dit un peu trop rapidement. Est-on raciste parce qu’on aime la terre qui est sienne ?

     Le lait, le chocolat, les fromages et les traditions culinaires

    Qui dit Suisse pense chocolat, fromages (fondue et raclette…), rösti, charcuterie et vins !

    Les Suisses sont les premiers consommateurs de chocolat au monde avec environ 11 kg par personne et par an. Chaque magasin d’alimentation a un rayon consacré à cette délicieuse invention venue d’Amérique, et par seulement pour les touristes : des murs entiers de tablettes de chocolats, des chocolats pour le café, des chocolats pour chaque instant de la journée.

    Les fromages sont également nombreux, mais on peu à voir avec les fromages français. Tout d’abord, le gruyère n’a pas de trous ; on le confond avec l’emmental. On trouve aussi des fromages à raclette, à fondue, des têtes de moine, les vacherins, la mozzarella de bufflonne…

    La raclette est une institution. Chaque famille a son appareil à raclette. La fondue aussi, avec des recettes multiples.

    Les röstis sont des galettes de pomme de terre râpée au lard et au fromage. Chaque ville a sa recette.

    Les Suisses sont également friands de charcuterie : salamis, saucisses de veau ou viande des grisons.

    Les vins suisses sont nombreux. Le vignoble en espaliers de Lavaux, près de Lausanne, est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les vins du Valais, du canton de Vaud, de Neuchâtel…. De vignobles sur 150 km2 !

    Bref, si vous avez un régime à respecter, n’allez pas en Suisse ! Ou plutôt si, allez-y et oubliez votre régime !

     Et Guillaume Tell dans tout ça ?

    Guillaume Tell (ou plutôt Wilhelm Tell) est le héros national. Son histoire est  considérée comme l’acte de naissance de la Suisse, puisque c’est grâce à lui que le pays acquière son indépendance en luttant contre les Habsbourg. Son histoire se passe sur le lac de Lucerne. Héros légendaire de l'indépendance helvétique qui demeure pour tous les Suisses le héros national par excellence et la personnification des luttes pour la liberté et l'indépendance. D'après la légende, au XIVe siècle l'empereur Albrecht aurait tenté de priver de liberté les habitants des trois vallées d'Uri, de Schwyz et d'Unterwald.

    La légende dit que Gessler, bailli d'Albert 1er, empereur d'Autriche, avait ordonné aux Suisses de s'incliner devant un chapeau exposé sur la place publique d'Altdorf. Guillaume Tell ne se conforma pas à cet ordre et fut condamné par le bailli à abattre avec une flèche d'arbalète, une pomme sur la tête de son fils, ou à périr avec son enfant. Tell, arbalétrier habile, sortit victorieux de cette cruelle épreuve, mais comme il avoua qu'en cas d'insuccès, il aurait tué le bailli, celui-ci le fit conduire enchaîné sur son bateau pour le mener en prison dans la forteresse de Küssnacht. Tell réussit à s'échapper du bateau pendant une tempête sur le lac des Quatre-Cantons et tua Gessler sur la route de Küssnacht.

    Ce meurtre fut le signal du soulèvement des Suisses contre la maison d'Autriche.

    Guillaume Tell périt plus tard dans la rivière Schächen (canton d'Uri). Après avoir retiré un enfant des flots, il fut lui-même entraîné par le courant.

    Guillaume Tell

    A la fin du XIIIe siècle, alors que la Suisse dépendait du Saint Empire romain germanique, il y avait dans un bourg du canton d’Uri un représentant de l’empereur, le bailli Hermann Gessler, qui terrorisait la population.

    Un jour, il exigeât que tous les habitants saluent son chapeau hissé sur la place publique d’Altdorf.

    Toute la population obéit sauf un homme, un montagnard. Un matin, il passa devant le chapeau, son arbalète à la main, accompagné de son fils de 10 ans, sans se découvrir.

    Pour lire la suite cliquer sur ce lien : Guillaume Tell

    Cette présentation de la Suisse vous a été proposée en préambule à une série d’articles que nous vous proposerons, au fur et à mesure que nous apprenons nous-mêmes à la connaître.

     Flonigogne

     

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