• Présentation de la Suisse

    PETITE PRÉSENTATION DE LA SUISSE
    ou la confédération helvétique
     

    Nous allons essayer de vous présenter, un peu, la Suisse, ce grand petit pays, petit par sa superficie (41290 km2 contre 547 030 km2 pour la France métropolitaine), grand par son importance au cœur de l’Europe et même de la planète (L’économie suisse est jugée la meilleure au monde).
     
    Des liens bien intéressants sur la place de la Suisse dans le monde :

    L’origine du nom 

    Le mot Suisse (Schweiz en allemand, Svizzera en italien, Svizra en romanche)  vient du nom d’un des cantons primitifs de la confédération, Schwytz. Ce mot semble venir du  vieil  allemand suedan, et voudrait dire « brûler », rappelant que les habitants défrichaient les forêts pour cultiver et construire leurs maisons.

    Les origines de la confédération suisse

    Les   Helvètes  , peuple celte de l’est de la Gaule, arrivèrent au 1er siècle avant Jésus-Christ, au commencement de la Guerre des Gaules, poussés au sud-ouest par les tribus germaniques en raison d’une forte augmentation démographique, et également repoussés au nord par les troupes de Jules César.

        

    On estime que les origines de ce qui deviendra la confédération helvétique sont apparues en 1291, au moment d’un premier pacte fédéral signé entre trois cantons, Schwytz, Uri et Nidwald pour lutter contre l’oppression des Habsbourg. Les signataires s’engagèrent à respecter une alliance éternelle contre tout agresseur. La fête nationale suisse a été par la suite fixée au 1er août en mémoire à ce qui fut la genèse de la confédération. L’histoire de la Suisse sera longue et douloureuse, et ce n’est qu’en 1815 que le pays aux 22 cantons sera officiellement reconnu, après le départ des troupes napoléoniennes, et la première constitution confédérale regroupant 26 cantons ne sera acceptée qu’en 1848.

     

    La Suisse en tant que confédération est donc un pays très jeune, bien que son histoire remonte à la préhistoire puis l’époque des Celtes et de l’empire romain.

    La Suisse, pays atypique

    • Elle a su garder sa neutralité politique et militaire au sein de l’union européenne. Dufaitde cette neutralité, elle abrite les sièges de nombreuses organisations internationales (l’ONU, l’UNESCO, l’Organisation Mondiale pour la Santé, le CERN pour la recherche nucléaire, le Comité International Olympique…) Elle entretient par ailleurs des liens particuliers avec l’Union Européenne (accords de libre échange en 1972, accords bilatéraux de 1999 et de 2004, entrée dans l’espace Schengen en 2008…). Les douaniers sont discrets, mais gare à la douane volante !
       
    • Elle a gardé son indépendance monétaire, mais chacun connaît la réputation des banques suisses, qui abritent les grandes fortunes du monde entier. Le Franc suisse est une monnaie sûre, et particulièrement en ce moment…
       
    • Le peuple suisse est venu des quatre pays limitrophes et  parle quatre langues : l’allemand surtout, le français, l’italien, et le romanche (langue romane parlée et enseignée dans le canton des Grisons). La population helvète forme ainsi une mosaïque de langues et de cultures européennes, et ce sans les conflits qu’on peut trouver en Belgique, par exemple.
    • Le pouvoir législatif est exercé par l’Assemblée Fédérale, elle-même formée par le Conseil National et le Conseil des États.
       
    • Le pouvoir exécutif est exercé par le Conseil Fédéral formé de sept membres. Un président de la Confédération est élu pour une année parmi les conseillers fédéraux par l'Assemblée Fédérale. Son rôle est principalement symbolique et médiatique, les décisions étant prises collégialement. Traditionnellement, les conseillers fédéraux sont élus président chacun à leur tour en fonction de leur ancienneté.
       
    •     Une particularité de la démocratie suisse est que le peuple garde en permanence un contrôle sur ses élus. Les citoyens sont appelés, trois ou quatre fois par an, à se prononcer par « votation » sur un ou plusieurs sujets relatifs à la politique fédérale, cantonale ou communale. Mais les femmes n’obtiendront le droit de vote qu’en 1971, il y a 40 ans à peine…  L’Armée est constituée principalement d’une milice, les militaires professionnels ne constituant que 5% des effectifs. Le reste est formé par des citoyens conscrits âgés de 20 à 34 ans. Les citoyens suisses n'ont pas le droit de servir dans des armées étrangères à l'exception de la Garde pontificale. La structure du système de milice stipule que le soldat garde chez lui son propre équipement, incluant le bien connu couteau suisse et l'arme personnelle.
       
    • Le statut particulier des cantons :
    Chaque canton a sa propre constitution, son parlement, et son tribunal
    Chaque canton fixe son propre calendrier et programme scolaire.
    - Chaque canton est souverain en matière ecclésiastique et de régler les rapports avec l’église, et trois systèmes ont été mis en place (Exemples : église officielle à Zurich et Berne, église libre dans un état libre dans le Valais et à Lucerne, séparation entre l’État et l’Église à Genève et Neuchâtel).

     

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    Un peu de géographie

    La Suisse est un pays de montagnes (Jura, Alpes, plateau suisse) et d’eau (nombreux lacs : Léman, Neuchâtel, Zurich, Constance, lac Majeur, lac de Lucerne, dit des Quatre-Cantons – fleuves et rivières : Rhin, Rhône, Aar, la Reuss…). Presque chaque région compte un nombre d'étendues d'eau assez important. Les plus grandes sont situées sur le plateau, ainsi qu'en bordure du territoire alpin. Les lacs de montagne proprement dits, sont d'étendues modestes mais particulièrement nombreux si l'on inclut les lacs de retenue destinés à la production d'hydroélectricité, ce qui ne suffit toutefois pas à couvrir les besoins énergétiques du pays, qui va par ailleurs progressivement abandonner sa production nucléaire.

    Le climat est influencé par le climat semi-continental, le climat méditerranéen et le climat océanique, sans oublier le climat montagnard. Les quatre saisons sont bien marquées, mais il y fait très froid en hiver (la température peut descendre jusqu’à – 20°C) et très chaud en été (+ de 30 °C). L’effet de foehn venu des Alpes apporte la pluie et un vent doux ; la bise, quant à elle, apporte du soleil et un vent glacial sur le Léman. Elle a droit à une belle représentation à Genève…

     La Marine Suisse

    La Suisse n’a pas d’accès direct sur la mer, mais la Marine Suisse existe belle et bien et sillonne toutes les mers du monde. Sa flotte est réputée pour être la plus moderne du monde.

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    La navigation sur les lacs peut s’avérer délicate et les tempêtes ne sont pas rares. Il s’agit actuellement principalement d’une navigation touristique, avec une splendide flotte de bateaux à vapeur à aubes datant de la Belle Époque et d’un système sophistiqué de transports lacustres publics.

    Et puis, en ce moment, deux sous-marins russes MIR examinent les fonds du Léman, jusqu’à présent peu explorés. Eh oui….

    des sous-marins russes au fond du lac Léman

     Les villes

    Les Suisses sont environ 8 millions. Ils vivent principalement en zone urbaines, à forte densité (la population urbaine représente 75 % de la population totale).

    Bien que capitale, Berne n’est que la cinquième ville du pays, après Zurich, Genève, Bâle, et Lausanne.

     L’économie

    La Suisse est pauvre en énergie fossiles ; la prospérité de son économie est orientée vers les services (banques et assurances), mais aussi la mécanique de précision, les machines de bureau et les produits à haute valeur ajoutée : l’horlogerie, bien sûr, mais aussi l’industrie pharmaceutique et chimique, l’industrie agroalimentaire étant en perte de vitesse actuellement. Le secteur tertiaire tient de loin la première place.

    L’éducation et la formation professionnelle

    26 cantons, mais aussi 26 systèmes éducatifs différents. Les formations professionnelles suisses n’en sont pas moins renommées (école polytechnique, écoles supérieures, écoles spécialisées, nombreuses universités réputées).

     Les transports

    Pour l’avoir emprunté, nous pouvons affirmer que le réseau routier suisse est exceptionnel, et entretenu de façon régulière (les travaux sont nombreux en été, c’est le revers de la médaille…). Les autoroutes sont superbes, limitées à 120km/heure, ponctuées de ponts et de tunnels. Pas de gare de péage, mais une vignette autoroutière annuelle fixée à 40 CHF, qui risque cependant de passer à 100 CHF ; il faudra prévoir des abonnements autres pour les touristes… et attention aux radars : nos GPS ne les signalent pas, et ils sont parfois déguisés en vache ou en morceau de fromage !

    Un réseau ferroviaire impressionnant : trains de marchandises, de voyageurs, petits trains touristiques, trains à crémaillères dans la montagne, téléphériques... Des rails partout, des trains qui se croisent, entrent et sortent des tunnels : on croirait un circuit de trains électriques ! Mais les billets sont chers…

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    Voir taille réelle

    Une trentaine d’aéroports, dont quatre internationaux (Zurich, Berne, Bâle, Genève, Lugano).

    Les villes sont sillonnées de bus, trolleys-bus et tramways : une vraie toile d’araignée ! Un seul métro cependant (à Lausanne). Il est préférable de laisser sa voiture dans un parking à l’entrée des villes et de prendre les transports en commun.

    Et bien sûr le réseau fluvial et lacustre ; on prend facilement le bateau-bus pour se rendre sur son lieu de travail.

    La culture et les traditions

    ·   Les suisses sont très attachés à leurs traditions, qu'ils s’efforcent de transmettre à leurs enfants. Les fêtes de villages sont très fréquentées. On peut y entendre les airs traditionnels et les cors des Alpes. On pourra assister aux combats des reines (vaches…), écouter les sonneurs de cloches.

    ·   Notons aussi la ponctualité des Suisses (jamais ni en retard ni en avance à un rendez-vous, même en famille), leur sens de la propreté (malheureusement les étrangers de passage ou résidents ne l’ont pas toujours autant…) et leur discipline (qu’il est donc agréable de voir les voitures s’arrêter pour laisser passer les piétons aux passages qui leur sont réservés !).

    ·     Les Suisses sont patriotes (« Est patriote celui, celle qui aime sa patrie et qui s'efforce de la bien servir » dit le dictionnaire de l’Académie Française). Qu’il est donc agréable d’être guidé par quelqu’un qui est fier de faire découvrir son pays, qui en connaît l’histoire, qui n’hésite pas à en arborer les couleurs. Les drapeaux rouges à la croix blanche sont courants dans les jardins ou sur les balcons, dans les objets de la vie courante. Nous avons même vu une voiture avec des rétroviseurs aux couleurs helvétiques. Et le jour de la fête nationale, on n’hésite pas à devenir soi-même drapeau le jour de la fête nationale ! Il ne s’agit pas là de xénophobie comme on le dit un peu trop rapidement. Est-on raciste parce qu’on aime la terre qui est sienne ?

     Le lait, le chocolat, les fromages et les traditions culinaires

    Qui dit Suisse pense chocolat, fromages (fondue et raclette…), rösti, charcuterie et vins !

    Les Suisses sont les premiers consommateurs de chocolat au monde avec environ 11 kg par personne et par an. Chaque magasin d’alimentation a un rayon consacré à cette délicieuse invention venue d’Amérique, et par seulement pour les touristes : des murs entiers de tablettes de chocolats, des chocolats pour le café, des chocolats pour chaque instant de la journée.

    Les fromages sont également nombreux, mais on peu à voir avec les fromages français. Tout d’abord, le gruyère n’a pas de trous ; on le confond avec l’emmental. On trouve aussi des fromages à raclette, à fondue, des têtes de moine, les vacherins, la mozzarella de bufflonne…

    La raclette est une institution. Chaque famille a son appareil à raclette. La fondue aussi, avec des recettes multiples.

    Les röstis sont des galettes de pomme de terre râpée au lard et au fromage. Chaque ville a sa recette.

    Les Suisses sont également friands de charcuterie : salamis, saucisses de veau ou viande des grisons.

    Les vins suisses sont nombreux. Le vignoble en espaliers de Lavaux, près de Lausanne, est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les vins du Valais, du canton de Vaud, de Neuchâtel…. De vignobles sur 150 km2 !

    Bref, si vous avez un régime à respecter, n’allez pas en Suisse ! Ou plutôt si, allez-y et oubliez votre régime !

     Et Guillaume Tell dans tout ça ?

    Guillaume Tell (ou plutôt Wilhelm Tell) est le héros national. Son histoire est  considérée comme l’acte de naissance de la Suisse, puisque c’est grâce à lui que le pays acquière son indépendance en luttant contre les Habsbourg. Son histoire se passe sur le lac de Lucerne. Héros légendaire de l'indépendance helvétique qui demeure pour tous les Suisses le héros national par excellence et la personnification des luttes pour la liberté et l'indépendance. D'après la légende, au XIVe siècle l'empereur Albrecht aurait tenté de priver de liberté les habitants des trois vallées d'Uri, de Schwyz et d'Unterwald.

    La légende dit que Gessler, bailli d'Albert 1er, empereur d'Autriche, avait ordonné aux Suisses de s'incliner devant un chapeau exposé sur la place publique d'Altdorf. Guillaume Tell ne se conforma pas à cet ordre et fut condamné par le bailli à abattre avec une flèche d'arbalète, une pomme sur la tête de son fils, ou à périr avec son enfant. Tell, arbalétrier habile, sortit victorieux de cette cruelle épreuve, mais comme il avoua qu'en cas d'insuccès, il aurait tué le bailli, celui-ci le fit conduire enchaîné sur son bateau pour le mener en prison dans la forteresse de Küssnacht. Tell réussit à s'échapper du bateau pendant une tempête sur le lac des Quatre-Cantons et tua Gessler sur la route de Küssnacht.

    Ce meurtre fut le signal du soulèvement des Suisses contre la maison d'Autriche.

    Guillaume Tell périt plus tard dans la rivière Schächen (canton d'Uri). Après avoir retiré un enfant des flots, il fut lui-même entraîné par le courant.

    Guillaume Tell

    A la fin du XIIIe siècle, alors que la Suisse dépendait du Saint Empire romain germanique, il y avait dans un bourg du canton d’Uri un représentant de l’empereur, le bailli Hermann Gessler, qui terrorisait la population.

    Un jour, il exigeât que tous les habitants saluent son chapeau hissé sur la place publique d’Altdorf.

    Toute la population obéit sauf un homme, un montagnard. Un matin, il passa devant le chapeau, son arbalète à la main, accompagné de son fils de 10 ans, sans se découvrir.

    Pour lire la suite cliquer sur ce lien : Guillaume Tell

    Cette présentation de la Suisse vous a été proposée en préambule à une série d’articles que nous vous proposerons, au fur et à mesure que nous apprenons nous-mêmes à la connaître.

     Flonigogne

     

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