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    Le pianiste virtuose Michel Dalberto discutant avec Ariane Audouin-Dubreuil lors de la séance dédicace photo alban boigeol

    L'association Saint-Jean d'Art Plasty a clôturé en beauté sa manifestation artistique. Lors de la conférence d'Ariane Audouin-Dubreuil, les chaises disposées dans la chapelle suffisaient tout juste à asseoir l'assistance. En effet, la fille de l'explorateur sait captiver son public, le succès de ses trois ouvrages de référence sur les Croisières Citroën (1) en témoigne.

    Personne ne voulait manquer l'une de ses très rares conférences en terre angérienne : « Je suis émue de pouvoir m'exprimer dans la ville où mon père est né. Je suis persuadé que sa vision imaginaire de l'Afrique, alors qu'il n'avait pas encore quitté son Saint-Jean natal, ressemblait fort à l'univers merveilleux des tableaux de Le Tuault ».

    Du rêve à la réalité.

    Et l'on sait que Louis Audouin-Dubreuil passa de son rêve d'ailleurs à la réalité des missions Citroën, les images tournées sur place par Léon Poirier en gardent la trace. « Le film que vous allez voir décrit bien les pays traversés mais passe sous silence les terribles difficultés rencontrées. En 1924, il fallait vaincre sans se plaindre ! Pourtant, rien ne facilitait cette traversée : de rares pistes périlleuses à emprunter et en chemin des maladies comme paludisme, dengue où fièvre typhoïde qui touchèrent plusieurs membres de l'expédition, dont le peintre Iacovleff », précise la conférencière.

    Et le public redécouvrit alors le film sur cette croisière noire dans sa version de 35 minutes. Le long-métrage connut un très grand succès et fut projeté en avant-première en mars 1926 à l'Opéra Garnier, devant les plus hautes autorités de la République. Car cette expédition africaine avait une vocation scientifique et culturelle. « Le Muséum national d'histoire naturelle, la Société de géographie de France demandèrent de très nombreuses missions de reconnaissance : des relevés topographiques, plusieurs étendues de ce continent étant méconnues, mais aussi des prélèvements sur la faune et la flore », explique la conférencière après la projection.

    Fascination.

    « À bord d'une autochenille, on pratiquait la taxidermie. Sans compter qu'il fallait surveiller la colonisation anglaise, qui enclavait les pays sous administration française... », précise-t-on. Si bien que les huit autochenilles, équipées de leur dispositif de propulsion avec chenilles et bandes de roulement en caoutchouc, ont réussi à parcourir 28 000 kilomètres à travers l'Afrique, à une allure de 20 kilomètres par heure. Parties de Colomb-Béchar, elles traversèrent l'Algérie, le Niger, le Tchad, l'Oubangui-Chari et le Congo belge. Arrivés à Kampala, les explorateurs se séparent en quatre groupes afin de rallier l'océan Indien et Tananarive, sur l'île de Madagascar, par des itinéraires différents : Mombasa, Dar es Salaam, Mozambique et Le Cap.

    Mais le témoignage le plus captivant est ethnologique car, contrairement à une idée trop répandue, les civilisations et les rites inconnus fascinent nos premiers explorateurs : le film se focalise sur les femmes mangbetous et leurs crânes oblongues à force d'être enserrés dans des linges, sur les femmes plateaux aux lèvres distendues, puis s'attarde à comprendre les Pygmées vivant dans l'obscurité ou s'émerveille sur chaque cérémonie traditionnelle.

    Au final, on ne fut pas étonné d'apprendre par la voix de sa fille que Louis Audouin-Dubreuil déclara que cette Croisière noire fut, et de loin, sa mission préférée.

    (1) Aux éditions Glénat, « la Croisière jaune : sur la route de la soie », « la Croisière des sables : sur les pistes de Tombouctou », « la Croisière noire : sur la trace des explorateurs du XIXe siècle ».

    Auteur : Alban Boigeol


    Tags : Saintonge International Afrique Océan Indien Loisirs & Culture

    SUD OUEST | Jeudi 06 Novembre 2008

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  • <o:p></o:p>Un regard sur l’Afrique

    La croisière noire<o:p></o:p>

    Film et conférence-débat<o:p></o:p>

    avec Ariane Audouin-Dubreuil<o:p> </o:p>

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    Cette soirée est organisée par l’association Saint-Jean d’Artplasty, sous la présidence de Ninette Mazouin...

    ...et dans le cadre de l’exposition « Le Tuault fait sa croisière noire ».

     

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            Ariane Audouin-Dubreuil est la seconde des trois filles du Commandant Louis Audouin-Dubreuil, chef en second des missions Citroën Centre-Afrique 1924-25 et Centre-Asie 1931-32. Passionnée de théâtre, elle étudie pendant six ans au conservatoire et interprète le Journal d’Anne Frank à 18 ans. A 20 ans, elle traverse l’Afrique jusqu’à Madagascar avec une troupe de théâtre missionnée par André Malraux. Elle est mannequin pendant quelques années, puis suit des études de psychologie et devient thérapeute. Parallèlement, elle ouvre une société de recrutement. Pendant 19 ans, elle exercera un mandat de maire-adjoint (en charge des affaires sociales) de la ville de Boulogne-Billancourt.

    Ariane Audouin-Dubreuil est restée fortement marquée par l’aventure de son père : "Un jour je trouverai les mots pour parler de cette aventure humaine exceptionnelle, c’est un devoir de mémoire. Un jour j’espère faire partager, aux lecteurs, mes émotions, mes émerveillements, ma curiosité, mes découvertes en leur livrant les archives de mon père". Auteur des albums La Croisière Jaune, La Croisière Noire et La Croisière des Sables, parus chez Glénat dans la collection de la Société de Géographie, elle a effectué de nombreux voyages, entre autres à Tombouctou pour préparer une exposition sur le thème de "La première traversée du Sahara en automobile", ainsi que des échappées en Chine et en Amérique. Elle est lauréate du prix Jules Verne 2003 et du prix Éric Hoffer 2007.

    Elle vit actuellement entre Boulogne-Billancourt et Zarzis (Tunisie), dans la villa dont elle a hérité de son père, et dans le patio de laquelle il a été enterré.

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    Dans le cadre de l’exposition Le Tuault à la chapelle des Bénédictines, elle nous présente un extrait du film « un regard sur l’Afrique » réalisé par Léon Poirier. Le film, dédié à la jeunesse française, n’a été sonorisé qu’en 1933, grâce aux musiques rapportées par le cinéaste-musicien. Il ne rend pas bien les difficultés rencontrées par l’équipe, ni le rôle joué par les mécaniciens, sans qui rien n’aurait été possible.

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    Cette expédition fut le voyage préféré de Louis Audouin-Dubreuil. Enfant, il lisait Jules Verne et imaginait des hommes noirs dans un paysage que l’on retrouve dans les œuvres de Patrick Le Tuault. L’équipe, composée de découvreurs et de scientifiques, traverse une Afrique moderne en train de naître ; la cartographie est à faire. Un programme sanitaire avait commencé en 1921. Citroën avait lancé un premier raid qui fut la première traversée saharienne en automobile, à une époque où il fallait deux mois pour rallier le Tchad à Marseille. Chacune des huit auto-chenilles avait sa spécialité : une voiture cinéma, une voiture taxidermiste permettant de naturaliser sur place les animaux chassés, la voiture du médecin (la maladie fut omniprésente), celle de l’ingénieur-géologue…, Audouin-Dubreuil étant, pour sa part, chargé de l’aéronautique. Une galerie de portraits fut réalisée. Ces véhicules ont traversé le continent africain, jusqu’à Madagascar, à une vitesse oscillant entre 5 et 25 km/h. Louis Audouin-Dubreuil offrira sa voiture au musée de Saint-Jean-d’Angély.

    Ce fut l’époque des premières réserves animalières africaines.

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    Après la projection du film, place aux échanges : notre ami Michel Braud, qui fit toute sa carrière professionnelle en Afrique, décida de son parcours en lisant la première version du récit relatant la croisière noire, alors qu’il était lycéen.

     Des échanges aussi entre les participants.

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    Des questions aussi :

    • Comment le problème du carburant a-t-il été géré ? En fait, deux ans avant l’expédition, cinq missions sont parties afin d’installer une trentaine de dépôts sur tout le parcours.

    • Et la nourriture ? Un nutritionniste fait partie de l’équipe. La chasse et la cueillette ont permis une alimentation tout à fait correcte, sans problème de vitamines. Tout le monde est-il rentré ? Oui, mais pas sans dommage. Un membre de l’expédition a dû être évacué du Cap, et tous furent malades : malaria, typhus, maladie du sommeil… Une cartographie des maladies africaines a d’ailleurs pu être dressée.

    • Les routes ? Elles n’existaient pas, ou peu. L’expédition permit de tracer la première piste automobile de Madagascar, par exemple.

    • Les relations avec l’Armée ? l’expédition commence peu de temps après l’assassinat du Père de Foucault. La mission Citroën eut d’ailleurs une mauvaise relation avec l’Armée Française.

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    La soirée se termine par une collation servie par les jeunes descendants de la famille Audouin-Dubreuil, qui, de toute évidence, seront la mémoire de cet ancêtre explorateur.

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    Pour ceux qui voudrait en savoir davantage, restent les livres, le film, et voici quelques liens :

    Angely.over-blog.sur les traces des explorateurs

    Qui est Ariane Audouin-Dubreuil ?

    La Croisière des Sables : elle a rallié Touggourt à Tombouctou

    Le cinéaste Léon Poirier

    Encore Léon Poirier

    La Croisière Noire Citroën

    Flonigogne


  • Suite aux décisions prises lors de notre dernier bureau, et toujours dans le cadre de nos animations sur les 400 ans du Québec, la conférence prévue avec Mme OLICART est sur pieds.

    Vendredi 7 novembre 2008 à 20h30 à l'Amphithéâtre de la Fondation Robert à St Jean d' Angély  (même lieu que pour Mr Pilleul)

    Thème : " DU PATOIS SAINTONGEAIS EN NOUVELLE FRANCE VERS 1608 JUSQU'AU FRANCAIS QUÉBÉCOIS D'AUJOURD'HUI DANS LA BELLE PROVINCE "

    Mme OLICART est Guide Conférencière à l' Office de tourisme de La Rochelle