• Quelques arbres feuilletés par Vincent Bernier, de retour chez lui à Sainte-Famille, sur l'île d'Orléans, après avoir tenu le mini golf du Château, sur l'île d'Oléron, pendant tout l'été !

    Automne au Québec
    Automne au Québec
    Automne au Québec
     

  • Premier butinage

  • LE PRINTEMPS EST DE RETOUR

    Juste quelques images pour saluer le retour du printemps.

    Déjà un œuf a éclos dans le jardin. Le petit tourtereau a dû se claquer le bec !

    Les tondeuses à gazon reprennent du service...

    Les fleurs égaient le jardin de leurs belles couleurs...

    Les chats préfèrent les premiers rayons du soleil au feu de cheminée...

    Et les hérissons ont grand faim !


  • COULEURS D'AUTOMNE

    Version 2010

    L'automne est revenu, avec ses belles couleurs flamboyantes. Je vous invite à une petite pause photographique et poétique pour le saluer :

    Quand automne en saison revient

    Quand automne en saison revient,
    La forêt met sa robe rousse
    Et les glands tombent sur la mousse
    Où dansent en rond les lapins.

    Les souris font de grands festins
    Pendant que les champignons poussent.
    Ah ! que la vie est douce, douce
    Quand automne en saison revient.

    SAMIVEL (1907-1992)

     

     
     

    L’écureuil et la feuille

    Un écureuil, sur la bruyère,
    Se lave avec de la lumière.
    Une feuille morte descend,
    Doucement portée par le vent.

    Et le vent balance la feuille
    Juste au-dessus de l’écureuil ;

    Le vent attend, pour la poser
    Légèrement sur la bruyère,

    Que l’écureuil soit remonté
    Sur le chêne de la clairière

    Où il aime à se balancer
    Comme une feuille de lumière.

    Maurice CARÊME (1899-1978)

     

     

    Le bel automne est revenu

    À pas menus, menus,
    Le bel automne est revenu
    Dans le brouillard, sans qu’on s’en doute,
    Il est venu par la grand’route
    Habillé d’or et de carmin.
    Et tout le long de son chemin,
    Le vent bondit, les pommes roulent,
    Il pleut des noix, les feuilles croulent.
    Ne l’avez-vous pas reconnu ?
    Le bel automne est revenu.

    Raymond RICHARD

     

     
     
     
     
     
     
     
    Les Charmeuses
    À Jules Breton.

    Le soleil s’est levé rouge comme une sorbe
    Sur un étang des bois : — il arrondit son orbe
    Dans le ciel embrumé, comme un astre qui dort ;
    Mais le voilà qui monte en éclairant la brume,
    Et le premier rayon qui brusquement s’allume
    A toute la forêt donne des feuilles d’or.

    Et sur les verts tapis de la grande clairière,
    Ferme dans ses sabots, marche en pleine lumière
    Une petite fille (elle a sept ou huit ans).
    Avec un brin d’osier menant sa vache rousse,
    Elle connaît déjà l’herbe fine qui pousse
    Vive et drue, à l’automne, au bord frais des étangs.

    Oubliant de brouter, parfois la grosse bête,
    L’herbe aux dents, réfléchit et détourne la tête,
    Et ses grands yeux naïfs, rayonnants de bonté,
    Ont comme des lueurs d’intelligence humaine :
    Elle aime à regarder cette enfant qui la mène,
    Belle petite brune ignorant sa beauté.

    Et, rencontrant la vache et la petite fille,
    Un rouge-gorge en fête à plein cœur s’égosille ;
    Et ce doux rossignol de l’arrière-saison,
    Ebloui des effets sans connaître les causes,
    Est tout surpris de voir aux églantiers des roses
    Pour la seconde fois donnant leur floraison.

    André Lemoyne

     

     
     
     
     
     
    Premières méditations poétiques

    Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
    Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
    Salut, derniers beaux jours ; le deuil de la nature
    Convient à la douleur et plaît à mes regards.

    Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire ;
    J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
    Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
    Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois.

    Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
    À ses regards voilés je trouve plus d’attraits :
    C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
    Des lèvres que la mort va fermer pour jamais.

    Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
    Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
    Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
    Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui.

    Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
    Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau !
    L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
    Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !

    Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
    Ce calice mêlé de nectar et de fiel :
    Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
    Peut-être restait-il une goutte de miel !

    Peut-être l’avenir me gardait-il encore
    Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu !
    Peut-être dans la foule une âme que j’ignore
    Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu !…

    La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphyre ;
    À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
    Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu’elle expire,
    S’exhale comme un son triste et mélodieux.

    Alphonse de Lamartine

     

     
     
     
     
     
     
    Automne
     
    Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneux
    Et son bœuf lentement dans le brouillard d'automne
    Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux

    Et s'en allant là-bas le paysan chantonne
    Une chanson d'amour et d'infidélité
    Qui parle d'une bague et d'un cœur que l'on brise

    Oh ! l'automne l'automne a fait mourir l'été
    Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises

    Guillaume Apollinaire, Alcools
     
     
     
     
     
     

    L'automne est le printemps de l'hiver.
       Henri de Toulouse-Lautrec

     

     
     
    L'automne raconte à la terre les feuilles qu'elle a prêtées à l'été.  
    Georg Christoph Lichtenberg

     

     
     

    En automne, je récoltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin. Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces, mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles.  

    [Khalil Gibran]
    Extrait de Le Sable et l'écume

     

     
    Juste pour le plaisir des sens
     
     
    Flonigogne

  • Juste quelques photos et poèmes pour saluer le printemps...

    Flonigogne

    JOIE DU PRINTEMPS

    Toutes les fenêtres sont claires,

    Les prés sont pleins de primevères,

    On voit des nouveautés partout.

    Oh! regarde, une branche verte!

    Ses feuilles sortent de l'étui!

    Une tulipe s'est ouverte...

    Ce soir, il ne fera pas nuit,

    Les oiseaux chantent à tue-tête,

    Et tous les enfants sont contents

    On dirait que c'est une fête...

    Ah! que c'est joli le printemps!

    Lucie Delarue-Mardrus

     

    Pour faire le portrait d’un oiseau
    Jacques Prévert

    Peindre d'abord une cage
    avec une porte ouverte
    Peindre ensuite
    quelque chose de joli
    quelque chose de simple
    quelque chose de beau
    quelque chose d'utile pour l'oiseau.
    Placer ensuite la toile contre un arbre
    dans un jardin
    dans un bois
    ou dans une forêt
    se cacher derrière l'arbre
    sans rien dire sans bouger...
    Parfois l'oiseau arrive vite.
    mais il peut aussi bien mettre de longues années avant de se décider.
    Ne pas se décourager
    attendre
    attendre s'il faut pendant des années
    la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau n'ayant aucun rapport
    avec la réussite du tableau.
    Quand l'oiseau arrive
    s'il arrive
    observer le plus profond silence
    attendre que l'oiseau entre dans la cage
    et quand il est entré
    fermer doucement la porte avec le pinceau
    puis
    effacer un à un tous les barreaux
    en ayant soin de ne toucher à aucune des plumes de l'oiseau.
    Faire ensuite le portrait de l'arbre
    en choisissant la plus belle de ses branches
    pour l'oiseau
    peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
    la poussière du soleil
    et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
    et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter.
    Si l'oiseau ne chante pas
    c'est mauvais signe
    signe que le tableau est mauvais
    mais s'il chante
    c'est bon signe
    signe que vous pouvez signer.
    Alors vous arrachez tout doucement
    une des plumes de l'oiseau
    et vous signez votre nom dans un coin du tableau.

     

    Impression de printemps

    Il est des jours - avez-vous remarqué ? -
    Où l'on se sent plus léger qu'un oiseau,
    Plus jeune qu'un enfant, et, vrai ! plus gai
    Que la même gaieté d'un damoiseau.

    L'on se souvient sans bien se rappeler…
    Évidemment l'on rêve, et non, pourtant.
    L'on semble nager et l'on croirait voler.
    L'on aime ardemment sans amour cependant

    Tant est léger le coeur sous le ciel clair
    Et tant l'on va, sûr de soi, plein de foi
    Dans les autres, que l'on trompe avec l'air
    D'être plutôt trompé gentiment, soi.

    La vie est bonne et l'on voudrait mourir,
    Bien que n'ayant pas peur du lendemain,
    Un désir indécis s'en vient fleurir,
    Dirait-on, au coeur plus et moins qu'humain.

    Hélas ! faut-il que meure ce bonheur ?
    Meurent plutôt la vie et son tourment !
    Ô dieux cléments, gardez-moi du malheur
    D'à jamais perdre un moment si charmant.

    Verlaine.

     

    Le printemps

    Le printemps n'a point tant de fleurs,
    L'automne tant de raisins mûrs,
    L'été tant de chaleurs halées,
    L'hiver tant de froides gelées,
    Ni la mer a tant de poissons,
    Ni la Beauce tant de moissons,
    Ni la Bretagne tant d'arènes,
    Ni l'Auvergne tant de fontaines,
    Ni la nuit tant de clairs flambeaux,
    Ni les forêts tant de rameaux,
    Que je porte au coeur, ma maîtresse,
    Pour vous de peine et de tristesse.

    Pierre de RONSARD

     
     
    RONDEAU

    Le temps a laissé son manteau

    De vent, de froidure et de pluie,

    Et s'est vêtu de broderie,

    De soleil luisant, clair et beau.

    Il n'y a bête ni oiseau

    Qu'en son jargon ne chante ou crie :

    Le temps a laissé son manteau

    De vent, de froidure et de pluie.

    Rivière, fontaine et ruisseau

    Portent en livrée jolie

    Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,

    Chacun s'habille de nouveau.

    Le temps a laissé son manteau.

    Charles d'Orléans

    (1391-1465)

     

     




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