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20 janvier 1795 : Les Français passent les portes d’Amsterdam
Le général français Pichegru entre à Amsterdam avec son armée, dans le but de s’emparer définitivement des Provinces-Unies. Le gel des glaces lui permet de vaincre sans difficulté la flotte hollandaise et d’atteindre ainsi Groningue le mois suivant. La France détient alors la totalité des Provinces-Unies, qui s’ajoute au territoire de la future Belgique. Cette invasion signe la disparition des Provinces-Unies. Cette même année, la République batave sera fondée par les patriotes, qui avaient soutenu les progressions françaises depuis le début. Ces derniers rassemblent les différentes provinces sous une même autorité. Mais la République batave restera sous la domination de Napoléon Bonaparte.
Voir aussi : Dossier histoire des Provinces-Unies - Napoléon Bonaparte - Histoire d'Amsterdam
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19 janvier 1840 : Découverte de la Terre-Adélie
Parti le 1er janvier d'Hobart en Tasmanie à la tête d'une expédition composée de deux corvettes, "L'Astrolabe" et "La Zélée", le navigateur français Jules Dumont d'Urville découvre une grande étendue terrestre au milieu des icebergs de l'Antarctique. Il la baptise "Terre Adélie" du nom de son épouse. Le 21, il prend possession de cette nouvelle terre au nom du roi de France, Louis-Philippe. Jamais une expédition ne s'était autant approchée du pôle Sud.
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18 janvier 1689 : Naissance de Montesquieu
Charles-Louis de Secondat est né le 18 janvier 1689 à La Brède, près de Bordeaux. Baron de La Brède et de Montesquieu, il fut un célèbre penseur politique et philosophe des Lumières. Après des études de philosophie, il partage sa vie entre sa charge de président du parlement de Bordeaux et son intérêt pour la société et la politique. Il multiplie les voyages à travers l'Europe et observe minutieusement chaque pays visité, notamment l'Angleterre et sa monarchie constitutionnelle qui le fascine. Mais c'est l'écrivain qui laisse une trace, d'abord avec son roman épistolaire "Lettres persannes" en 1721, qui est une satire de la société française, puis "De l'esprit des lois" en 1748, qui pose les principes de la pensée libérale. Montesquieu aura à peine le temps de participer à l'Encyclopédie : il meurt le 10 janvier 1755 de la fièvre jaune, à l'âge de 66 ans.
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Le bestiaire dans l’art roman
D’après la conférence de
Christian Gensbeitel,A l’Eldorado de Saint-Pierre d’Oléron,
dans le cadre de l’Université du Temps Libre de Marennes-Oléronle lundi 9 janvier 2012
La pierre sculptée d’images est une des caractéristiques des églises romanes. Les maçons ont monté les murs ; les charpentiers ont assemblé les toitures ; les sculpteurs ont la mission d’évoquer des thèmes et de raconter des histoires, grâce aux images de pierre.
Ces images ne venaient pas de la seule imagination du sculpteur. Elles étaient principalement inspirées d’œuvres écrites gréco-latines, on les trouvait dans des ouvrages copiés, recopiés, transcrits, et souvent (mais pas toujours) enluminés.
Nous allons reprendre les grandes lignes de la conférence de Christian Gensbeitel, avec quelques illustrations.
Christian Gensbeitel nous précise que, pour les bestiaires, l'ouvrage de base est :
- « Physiologus » (= étude de la nature), qui est un recueil de contes animaliers - avec une morale chrétienne - apparemment rédigés en grec à Alexandrie au IIème, IIIème ou IVème siècle de notre ère. Une version célèbre est le Physiologus de Berne, rédigé au IXème siècle pendant le règne de Louis Ier le Pieux.
D’autres ouvrages importants :
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« Etymologiae » d’Isidore de Séville (au VIIème siècle). Œuvre divisée en 20 livres, citant 154 auteurs, aussi bien païens que chrétiens.
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« De Rerum Naturis » (aussi connu sous le nom de « De Universo ») de Raban Maur (fin IXème siècle). Encyclopédie de 22 livres, en partie inspirée des Etymologies.
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« Liber monstrorum de diversis generibus » (anonyme du VIIIème siècle). C’est un inventaire des excès.
Fallait-il sculpter les pierres ? Bernard de Clairvaux vitupère contre ce qu’il voit dans les églises à cause du IIème commandement : « Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. »
Quoi qu’il en soit, les sculpteurs s’en sont donné à cœur joie pendant moult siècles !
Les animaux
LE LION
Son rôle symbolique est ambigu et interchangeable. (C’est la bête le plus souvent représentée, de pair avec l’oiseau.) Son sens est positif ou négatif : c’est le Christ ou le Malin. Nous n’avons jamais le mode d’emploi pour être sûr de l’interprétation à donner. Exemples :
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Sainte-Radegonde à Poitiers
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Saint-Sulpice à Marignac (près de Pons)
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Sainte-Richarde à Andlau (Bas-Rhin)
« Daniel dans la fosse aux lions » préfigure le Christ. Exemples :
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Saint-Pierre à Aulnay
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Cathédrale Saint-Pierre à Angoulême
Le lion peut représenter le Mal :
- A la Sauve-Majeure : les hommes sont à l’envers, croqués par deux lions.
- Abbatiale Notre-Dame à Saintes
En revanche Saint-Marc est représenté sous l’aspect d’un lion : auréole, ailes emplumées et livre.
- Cathédrale de Jaca en Aragon.
L’OURS
La connotation était très positive jusqu’à l’ère chrétienne, négative ensuite.
- Sainte-Richarde à Andlau
LES OISEAUX
Leur valeur est positive.
- Corme-Ecluse : oiseaux qui se font face en buvant dans une coupe. Ce sont les âmes pures qui viennent s’abreuver au sang du Christ (le roi du ciel).
Races d’oiseaux :
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L’aigle à Haimps
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Le phénix à Notre-Dame de Saintes (on se réfère à la tradition littéraire)
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Le pélican
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La chouette à Saint-Thomas de Conac ; à Saint-Andèche (Saulieu, Côte-d’Or). La connotation est négative, à l’inverse de la connotation antique.
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Etres à corps d’oiseaux à Saintes
LES ELEPHANTS
C’est la force tranquille !
- Saint-Pierre d’Aulnay. (Ils sont un peu bizarres des fois, avec leurs petites oreilles et leurs pattes crochues !)
LE CHAMEAU
La sobriété : c’est positif !
- Andlau
- Saint-Gilles du Gard
LE SERPENT
C’est le Mal rampant
- Saint-Mandé sur Bridoire (Chte-Maritime). Avec la prostituée, reconnaissable à sa longue chevelure et aux rayures de son vêtement.
LE SINGE
Donne une image négative : les excès de l’homme
Il y a aussi les relations complexes entre les espèces :
- A Saint-Eutrope : hommes + lions + oiseaux
Les monstres hybrides
Saint-Augustin distinguait les êtres « rationalia et mortalia », proches des hommes, et les « magis besta quam homines », plus proches des bêtes. Il était alors nécessaire de discuter de l’existence de l’âme chez ces êtres-là.
LES DEMONS
[Rappel : symbolon = ce qui rassemble / diabolon = ce qui divise]
Le poil est l’attribut du diable !
LES MONSTRES ANTHROPOMORPHES.
- Notre-Dame de Souillac
- Sainte-Foy à Conques
- Saint-Eutrope à Saintes
LES MONSTRES PAR DEVIANCE
Les animaux musiciens (on se moque un peu des clercs !...) :
LES MONSTRES PAR DEFORMATION OU MALFORMATION
(Ils font partie de peuples qui viennent de contrées lointaines.)
Exemples (notamment à Vézelay) :
- les Ethiopiens avec de grands nez.
- Les Panotii (les Panotéens) aux grandes oreilles.
- Les pygmées.
(Ce sont des Humains mais pas tout à fait des Humains. Cela entretient des controverses...)
LES MONSTRES HYBRIDES A COMPOSANTE HUMAINE
Les sirènes ailées et les harpies :
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Notre-Dame de… (Indre-et-Loire)
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Saint-Pierre à Aulnay
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Saint-Pierre à Haimps
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Matha
Les sirènes poissons :
- Saint-Eutrope à Saintes
- Brioude (Lot-et-Garonne)
- Saint-Pierre à Aulnay
- Mozac (Puy-de-Dôme
- Saint-Pierre d’Aulnay. Archer centaure.
Sphynx ou sphynge :
- Chauvigny
Les cynocéphales :
- A Vézelay
- A Aulnay
LES HYBRIDES EN ASSEMBLAGE
Le basilic : tête de coq et queue de serpent.
Le dragon et ses variantes :
- Aulnay
- La Sauve-Majeure
- Saint-Hilaire à Melle
- Varaize
- Chauvigny
Les griffons :
- Aulnay
- Parthenay-le-Vieux
Etc… !
Sur la voussure supérieure du portail sud de Saint-Pierre d’Aulnay, on peut voir toutes les catégories de péché. Exemples : l’âne qui joue de la lyre, le cyclope, la chouette, l’archer centaure, un personnage à trois pieds, des sirènes oiseaux, des sirènes poissons.
QUESTIONS
Il n’y a pas de tortues. [Heu... à Champagne ?...] Tout ce qu’on voit n’est pas forcément roman. Le XIXème siècle a eu quelques rêveries et il est allé chercher bien loin ses références, alors que l’héritage est avant tout grec, romain ou au plus loin autour des rives de la Méditerranée.
La liberté dans la création ?Il y a un toujours un commanditaire pour un projet précis. Ensuite le sculpteur interprète et adapte au volume qu'il a à sculpter.
Messages ?
Ce n’est pas vraiment un livre d’images pour tout le monde. Les images s’adressent d’abord aux lettrés.
Alors les images ?
Le côté didactique est très important.
Il faut se méfier des images mais elle peuvent être utiles à l’éducation. (Voir les libri carolini)Le clergé ?
A la fin du XIème siècle, le clergé se pose comme intermédiaire entre Dieu et les hommes et c’est l’Eglise qui est le lieu où cela se passe.
Les marges ?
La notion de marges : les parties de l'église moins accessibles. Les illustrations qu'on y trouve sont aussi codifiées : on peut installer ici des sculptures qu'on ne peut pas installer ailleurs (mais ce n'est pas à l'insu du commanditaire).
Le sens ?
Les images peuvent changer de sens. C’est le contexte qui renseigne.
D'autres images et des liens viendront s'ajouter à cet article.
AlCaribou