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    SALON DU LIVRE. Alain Rey a ouvert le feu avec un vibrant plaidoyer sur les langues. Bernard Pivot l'a accompgné dans la longue épreuve des dédicaces

    La vraie vie des langues

    «La télévision ne vous manque-t-elle pas? Vous, vous nous manquez beaucoup !» Une fidèle télespectatrice d'Apostrophes que Bernard Pivot anima pendant quinze ans est venue dire ses regrets, hier après-midi, à ce grand défenseur des livres et de la littérature que reste le journaliste et critique littéraire.

    Bernard Pivot et Alain Rey, autre tête d'affiche de la journée, ont attiré beaucoup de monde hier après-midi au Salon du livre de Saint-Jean-d'Angély. Un salon qui revit sous la houlette de l'association Lirela et de son président Jean-Michel Marquebielle, après une année de disette totale.

    Bernard Pivot aura-t-il eu seulement le temps d'admirer la belle rose jaune portant son nom que le rosiériste Stéphane Charrière présente sur son stand à Floralia? Rien de moins sûr. L'homme de lettres et de télévision a été fort sollicité par des télespecteurs, des lecteurs sollicitant une dédicace d'un de ses ouvrages.

    Pivot fait un tabac avec ses « 100 mots à sauver » ou ses « 100 expressions à sauver ».

    La défense des dialectes

    Alain Rey était, lui aussi, très attendu. L'invité d'honneur du Salon s'est livré, en ouverture, à un vibrant plaidoyer pour la langue française mais aussi pour les langues régionales disparues ou trop oubliées.

    « Depuis l'école de Jules Ferry, sous la troisième République, le Français a permis une grande progression de la connaissance, et ce en fédérant.

    « Mais ce fut au détriment des dialectes, des patois. Or, chaque région a ses traditions et il faut encourager la renaissance des langues régionales, respecter et défendre les dialectes en danger. Après « Bienvenue chez les Ch'tis », je dirai volontiers «Bienvenue chez les Charentais! ». Alain Rey salua encore les auteurs étrangers qui écrivent en français et défendent notre langue. Et de citer, notament, le Marocain Tahar Ben Jelloun. « La langue est française mais aussi universelle. »

    Et le lexicologue, concepteur des dictionnaires Le Petit Robert, plaida pour « la langue qui vit, la langue qui est en train de se perdre d'un côté, de gagner de l'autre. Ce qui compte c'est le bilan! »

    Bernard Pivot raconta, pour sa part, l'itinéraire de l'écrivain haïtien Dany Laferrière.

    De Port-au-Prince en Floride, en passant par le Québec, celui-ci fut solliciter pour défendre le créole contre le français, le français contre l'anglais, l'anglais contre l'espagnol.

    « La bataille des langues est permanente.

    La langue des colonisateurs dans un pays peut devenir celle des colonisés dans un autre...» Et le journaliste de conclure: « il faut être fier de sa langue et, surtout, ne pas redouter qu'elle évolue, qu'elle se transforme. »

    Auteur : DOMINIQUE PARIES
    d.paries@sudouest.com


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