LES SABLES D'OLONNE (AP) — La fille d'une victime de la tempête Xynthia a porté plainte contre X pour "homicide involontaire" auprès du parquet des Sables d'Olonne (Vendée) le 26 avril dernier, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Le père de la plaignante, âgé de 75 ans est décédé à la Faute-sur-Mer lors du passage de la tempête Xynthia le 28 février dernier. Le parquet des Sables d'Olonne a ouvert une enquête préliminaire le jour même de la tempête "pour identifier les victimes", a rappelé Thierry Dran, procureur de la République, qui a décidé de joindre cette plainte à celle-ci.
L'enquête a été confiée aux gendarmes de la section de recherche d'Angers ainsi qu'à la brigade de recherche des Sables d'Olonne. "Nous en sommes encore dans la phase de constatation", a dit le procureur. AP
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Xynthia: le gouvernement débloque 40 millions d'euros
PARIS (AP) — Le gouvernement va débloquer 40 millions d'euros cette année pour faire face aux conséquences de la tempête Xynthia et 35 millions d'euros pour le financement des opérations d'urgence en faveur d'Haïti, frappé le 12 janvier par un séisme, a annoncé lundi le ministre du Budget François Baroin.
"Il s'agit d'ouvrir (...) 35 millions d'euros en crédits de paiement pour le financement des opérations d'urgence en faveur de la reconstruction d'Haïti, suite au dramatique séisme du 12 janvier dernier" qui a fait plus de 200.000 morts, a précisé le ministre en présentant à l'Assemblée nationale le projet de loi de finances rectificative, qui prévoit aussi les conditions d'un prêt à la Grèce.
"Il s'agit d'autre part d'ouvrir (...) 40 millions d'euros en crédits de paiement pour faire face aux conséquences de la tempête Xynthia de février dernier", a également déclaré François Baroin.
"C'est une aide exceptionnelle apportée aux collectivités locales et aux agriculteurs, pour les dégâts non assurables qu'ils ont subis", a-t-il expliqué, en évoquant notamment "la voirie communale et départementale, les ponts et ouvrages d'art, les réseaux d'assainissement et d'eau potable, les stations d'épuration et de relevage des eaux. AP
Une association de victimes de la tempête Xynthia a déposé lundi un recours et deux demandes de référé contre la délimitation des "zones noires" élaborée par le préfet de Charente-Maritime, annonce son avocat.
A Aytré, en Charente-Maritime, après le passage de la tempête Xynthia. Une association de victimes de la tempête dans cette commune a déposé un recours et deux demandes de référé contre la délimitation des "zones noires" élaborée par le préfet de Charente-Maritime. (Reuters/Régis Duvignau)
Dans un communiqué, Me Bernard-Frank Macera, chargé de défendre les intérêts de l'Association de défense des intérêts des victimes de Xynthia d'Aytré (Charente-Maritime), qui se battent contre la destruction programmée de leurs maisons, indique qu'il s'agit d'un recours pour excès de pouvoir.
"Face à l'impossibilité d'obtenir des services de la préfecture les textes et les études ayant été rédigés", l'avocat estime "que le document de zonage peut être considéré comme un acte administratif à caractère décisoire, ce qui le rend susceptible d'être attaqué directement devant les juges".
La deuxième action devant le tribunal administratif de Poitiers (Vienne) est un référé contre le document de zonage, dont l'association demande la suspension dans l'attente du jugement sur le recours.
Me Macéra précise que, si elle est accordée, la suspension "n'interrompt pas la procédure d'acquisition amiable dont peuvent bénéficier les propriétaires qui désirent abandonner les zones sinistrées par la tempête".
La troisième action est une requête en référé par laquelle il est demandé d'imposer au préfet de rendre publics le texte de l'arrêté de zonage et les études ayant servi de base à la délimitation des zones noires.
Les "zones noires", qui dans un premier recommandaient la destruction de plus de 1.500 logements en Vendée et Charente-Maritime, ont été tracées par les pouvoirs publics après la tempête qui a provoqué des inondations et la mort de 53 personnes dans la nuit du 27 au 28 février dernier.
Elles ont été rebaptisées depuis "zones de solidarité" mais elles sont toujours contestées par la population concernée.
Des zones oranges en attente d'expertise et des zones jaunes permettant de maintenir l'habitat sous condition d'aménagements et de travaux, ont complété le dispositif.
Spécial La Rochelle
Un désastre nommé Xynthia
Ardoise. Tour d’horizon des secteurs de Charente-Maritime les plus affectés par la tempête.
Par Pascal Mateo
Agriculture La récolte 2010 perdue
Le 28 février, la Charente-Maritime était balayée tout comme la Vendée par une violente tempête, conjuguée à une marée de fort coefficient. Résultat : la mer est entrée jusqu’à 12 kilomètres à l’intérieur des terres, submergeant 23 000 hectares de terres agricoles dans le département. « Mille exploitations ont été touchées et environ quarante complètement anéanties » , souligne Luc Servant, président de la chambre d’agriculture de la Charente-Maritime. Au total, l’ardoise pour l’agriculture du département devrait s’élever à 46 millions d’euros. Au-delà de la destruction de matériels, c’est la récolte 2010 qui est perdue : le blé venait d’être semé, tout comme une partie des pommes de terre qui font la réputation de l’île de Ré. L’orge, le maïs et le tournesol allaient l’être, mais les terrains qui ont été gorgés d’eau de mer sont désormais impraticables. Et ils ne seront pas cultivables à nouveau avant longtemps. « Sur les terrains consacrés aux grandes cultures, il faudra procéder à l’épandage de gypse afin d’absorber l’excès de sel , explique Luc Servant. Mais deux ou trois ans seront nécessaires pour revenir à des sols normaux. » De même, nul ne sait comment le vignoble rétais va réagir à sa submersion par la mer : « Il ne nous reste qu’à attendre pour voir si les bourgeons sortent et se développent » , conclut Christophe Barthère, directeur de la coopérative Uniré.
Conchyliculture Le matériel à terre affecté
Sur les 1 200 entreprises conchylicoles que compte le département, 1 000 ont été touchées par Xynthia. « Les dégâts sont très différents d’une exploitation à l’autre, mais certains producteurs ont tout perdu, en particulier à Port-des-Barques, aux Boucholeurs et sur l’île de Ré » , précise Gérald Viaud, le nouveau président de la section régionale conchylicole de Marennes-Oléron. Si quelques parcs de pleine mer ont souffert, c’est principalement le matériel à terre - bâtiments, véhicules, collecteurs, etc. - qui a été affecté. Les assurances prendront une partie des dégâts à leur charge, mais l’aide de l’Etat est attendue impatiemment. Son montant reste pour l’heure inconnu. Pour les ostréiculteurs, cette tempête a été un nouveau coup de poignard. Elle est arrivée après deux années de mortalité estivale des jeunes huîtres, pour lesquelles ils commencent juste à toucher des indemnités. De plus, le 19 mars, les services vétérinaires ont interdit la commercialisation des huîtres de Marennes-Oléron à cause de la présence d’une toxine. Certes, cette interdiction a été levée le 4 avril pour les huîtres placées en claires. Mais la profession a de plus en plus de mal à se remettre des calamités qui la frappent.
Saliculture Plus de 1 000 tonnes de sel détruites
170 000 euros : tel est le montant des travaux à conduire en urgence afin de permettre à la centaine de sauniers exerçant sur l’île de Ré de redémarrer leur activité. « Pour pouvoir commencer la récolte mi-juin, il nous faut remettre les marais en état et restaurer le réseau hydraulique au plus vite » , explique Loïc Picart, président de la Coopérative des sauniers de l’île de Ré. Les destructions de matériels devraient être prises en charge par les assurances. En revanche, les pertes de production - estimées à 420 000 euros - posent problème : le sel étant considéré comme un produit minier, la profession ne cotise pas au fonds des calamités agricoles. « Si un fonds spécifique n’est pas créé par l’Etat, nous serons dans une situation dramatique », poursuit Loïc Picart. En effet, sur les 1 500 tonnes de sel qui étaient stockées sur les marais avant la tempête, seules 420 sont restées intactes. En une seule nuit, certains exploitants ont perdu jusqu’à trois années de production...
Tourisme Des dégâts minimes
« La Charente-Maritime n’a pas été entièrement ravagée par Xynthia : seuls 15 kilomètres de côtes sur 450 ont été fragilisés ! Et 99 % de l’offre d’hébergement est d’ores et déjà opérationnelle. » Pour Christophe Marchais, directeur de l’office du tourisme de La Rochelle, l’été prochain le littoral sera apte à recevoir son lot de touristes. De nombreux bars, restaurants, hôtels et campings ont certes été sinistrés par la tempête, mais la plupart d’entre eux ont pu rouvrir en quelques jours. Quant aux plages, elles devraient retrouver leur allure habituelle d’ici à la mi-juin. Même si, par endroits, la dune a reculé de plus de 10 mètres...
Nautisme Des livraisons retardées
Comme toutes les activités littorales, le nautisme a subi de plein fouet les conséquences de Xynthia. « Plusieurs entreprises ont été ravagées à Angoulins et sur le port des Minimes » , indique Robert Butel, président de la CCI de La Rochelle. La plupart des exploitants ont réussi le tour de force de relancer leur activité rapidement. Mais certaines commandes ont pris du retard. Et la profession n’avait pas besoin de cela, après une année 2009 morose : « En moyenne, le chiffre d’affaires du secteur avait chuté de 30 à 40 % l’année dernière » , conclut Robert Butel.
Romandie News | Texte |
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Les agriculteurs français aidés après le passage de Xynthia
L'Etat français va débloquer cette année 40 millions d'euros en faveur des collectivités locales et agriculteurs touchés par Xynthia, a indiqué le ministre du Budget François Baroin. Les inondations provoquées par la tempête ont fait 53 morts et 500'000 sinistrés le 28 février.
"C'est une aide exceptionnelle apportée aux collectivités locales et aux agriculteurs pour les dégats non-assurables qu'ils ont subi", a précisé le ministre devant le Parlement, rappelant les objectifs de ces aides déjà présentées le mois dernier.
L'Assemblée nationale devait aussi voter dans la soirée 35 millions d'euros en crédits de paiement pour la reconstruction d'Haïti, dévastée par un tremblement de terre meurtrier en janvier. Quant au projet de loi de finances rectificative, il devait être voté jeudi et vendredi par le Sénat.
(ats / 03 mai 2010 21:43)