-
Xynthia : revue de presse du 26 avril
Yves (17) Nettoyage du marais
Arrivés depuis lundi, 10 jeunes Allemands se sont portés volontaires pour aider à remettre en état la réserve naturelle du marais d'Yves, dévastée par la tempête Xynthia. Pendant trois jours, ils ont ramassé, trié et jeté de nombreux déchets et débris de bateaux, bouteilles de gaz, bidons de fioul, et même un pare-chocs...
Rallye vélo du 1er mai
Un rallye au profit des sinistrés de la tempête Xynthia. p. vallade
Comme chaque année, le traditionnel rallye vélo du comité des fêtes aura lieu le 1er mai prochain. Le rendez-vous est fixé devant la salle de la Bugade à 9 h 30. L'arrivée et le repas sont prévus à Troussas, route de Saint-Laurent. Le prix est fixé à 15 € pour les adultes et 7,50 € pour les enfants de moins de 12 ans.
Réservations : dernier délai aujourd'hui 26 avril auprès du président. Tél. 05 56 03 32 85 ou 06 87 24 87 66.
Les bénéfices de cette journée seront intégralement versés au profit des sinistrés de la tempête Xynthia.
Dix jeunes Allemands nettoient le marais
Écolos et volontaires, ils remettent en état la réserve naturelle.
Pendant trois jours, en renfort dans le marais. photo agnès naveaux
Ils sont arrivés lundi d'outre Rhin pour aider à remettre en état la réserve naturelle du marais d'Yves, dévastée par la tempête Xynthia. Pendant trois jours, dix jeunes volontaires allemands, âgés de 19 à 22 ans, ont prêté main-forte à la conservatrice de la réserve, Marie-Laure Cayatte. C'est grâce au partenariat entre la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et une association allemande, spécialisée dans le volontariat écologique, que cette opération a été mise en place.
Bateaux, bouteilles de gaz, bidons de fioul, et même un pare-chocs… Les jeunes volontaires ont ramassé tous ces déchets, les pieds dans l'eau. Puis ils les ont triés, empilés en sortie de réserve, et jetés. Ils ont aussi œuvré à la réparation des clôtures, abîmées par Xynthia.
Ils n'ont pas hésitéParmi les volontaires, plusieurs avaient participé à un séminaire dans le marais d'Yves, la veille de la tempête. Ils n'ont donc pas hésité une seconde à revenir.
« Nous étions inquiets en repartant vers l'Allemagne car il y avait déjà beaucoup de vent. Nous avons été choqués par l'ampleur et la violence de la tempête. Nous nous sommes dit qu'il fallait absolument y aller pour aider », raconte Gesa Hahn, la coordinatrice du projet.
Daniel, 20 ans, est un de ces jeunes. « Pour moi, cette tempête était une catastrophe. Je tenais à participer à la remise en état de la réserve », confie cet écovolontaire, en poste pendant un an dans une ferme pédagogique et biologique en Auvergne.
Christof, 21 ans, est lui volontaire en Allemagne dans une administration chargée de sensibiliser à la protection de l'environnement. Il regrette de devoir rentrer si tôt. « Malheureusement, nous devons repartir. C'était déjà exceptionnel de pouvoir venir nettoyer le marais », assure-t-il.
Quant à Sami, 20 ans, il est écovolontaire à la réserve naturelle depuis neuf mois. Il a écourté ses vacances en Allemagne pour prendre part au nettoyage. « La tempête m'a beaucoup touché. Je ne voulais pas laisser mon équipe ici toute seule. Je souhaitais aider à reconstruire tout ce qui a été détruit. C'était important pour moi », explique-t-il.
Après plusieurs semaines de remise en ordre de la réserve, Sami est impatient de reprendre une de ses activités préférées : l'observation des oiseaux. « Il devrait pouvoir le faire début mai », glisse, optimiste, Marie-Laure Cayatte.
« Pourquoi être Lions »
Lors de leur congrès régional, les Lions ont réfléchi à leur engagement.
De gauche à droite, Pierre Dumont, président du club Saintes doyen, Christine Dolléans et le gouverneur Jean-Noël Naud. PHOTO DOMINIQUE PARIES
Les femmes restent minoritaires chez les Lions puisqu'elles ne représentent que 20 % des effectifs dans ces clubs services. Présidé par Christine Dolléans, le Lions Saintes Vallée Romane accueille, lui, une majorité d'éléments féminins. Et c'est sur lui qu'a reposé, vendredi et samedi, l'organisation du congrès régional de printemps.Plus de 300 membres, issus des soixante-douze clubs du district Centre-Ouest, y ont pris part. Au Saintes-Végas, les travaux ont été consacrés à une restitution des contributions de ces différents clubs sur le thème de réflexion lancé par le gouverneur Jean-Noël Naud, au début de son mandat en juillet 2009.
« À partir de la question « Être Lion, pourquoi et pourquoi faire ? », nous avons réfléchi, les uns et les autres, à notre engagement », explique Jean-Noël Naud. Les conclusions ? « Nous avons pris conscience qu'il nous faut revenir aux valeurs du lionisme, aux fondamentaux dont, parfois, nous nous sommes éloignés. Les Lions défendent des valeurs humanistes et placent l'homme au cœur de leurs préoccupations », ajoute le gouverneur. Jean-Noël Naud parle encore d'écoute, de tolérance et de solidarité.
« Nous pouvons améliorer la société si nous savons nous ouvrir aux autres », assure-t-il.
26 avril 2010 06h00 | Par F.P. 0 commentaire(s) Un projet de digue à l'étude
Les élus souhaitent l'édification de 3 à 4 km de digue.
Jusqu'à 80 centimètres d'eau, plus d'une vingtaine d'habitations inondées dont certaines sont toujours inoccupées, Saint-Yzans-de-Médoc n'a pas échappé au raz-de-marée provoqué par la tempête Xynthia. « En 1999, on nous avait dit : une fois tous les cent ans. Psychologiquement, c'est difficile à vivre, surtout si cela devient décennal », soupire Segundo Cimbron, maire de la commune.Chacun à sa placeUn traumatisme qui conduit aujourd'hui les élus de Saint-Yzans à réclamer une nouvelle digue. Un projet qu'ils souhaitent cohérent, établi en concertation avec les communes avoisinantes afin de mutualiser les moyens financiers, notamment pour les études. « Le point positif, souligne le maire, c'est que l'État ne dit pas non, nous sommes enfin écoutés. »
Une digue de 3 à 4 km
Le projet prévoit l'édification d'une digue de trois à quatre kilomètres de long. Un rempart contre les eaux, non pas construit sur les berges du fleuve, mais dont la plus grande partie serait édifiée plus loin dans les terres afin de protéger des habitations dont certaines sont plus que centenaires.
Segundo Cimbron souhaite ainsi prendre les devants. « Toutes les communes ont intérêt à ne plus attendre, pour qu'il n'y ait plus de prochaine fois. » La première étape sera d'obtenir un accord de la part des services étatiques, DDE et sous-préfecture en tête. Un point sur lequel le maire de Saint-Yzans fait preuve d'optimisme. Et Segundo Cimbron tient à être clair sur ces intentions. « Cela ne veut pas dire que les terrains protégés deviendront constructibles, prévient-il d'emblée. Nous ne referons pas les mêmes erreurs. »
Plus difficile sera de trouver les financements nécessaires à la construction de cette digue. Impossible pour la commune de supporter une telle charge, même en mutualisant les moyens. Ni d'assurer le coût de l'entretien de l'ouvrage une fois bâti. Une question qui inquiète l'élu : « sur la gestion future, c'est le flou complet ».
Sur ces points, le maire espère bien que l'État jouera pleinement son rôle et tiendra ses engagements. « Le gouvernement nous parle constamment de sécurité. Pour moi, fait-il remarquer, elle commence ici, la sécurité. »
Humanistes, les Lions n'entendent pas prendre la place des associations humanitaires. Laissant les interventions d'urgence aux structures spécialisées, ils agissent, toutefois, eux aussi, en faveur de populations sinistrées ou en détresse, en mobilisant des fonds sur des actions concrètes de développement ou de reconstruction.
Les Lions financeront ainsi un hôpital de campagne à Haïti après le tremblement de terre. Au plan national, leurs clubs ont aussi recueilli plus de 100 000 euros pour les victimes de la tempête Xynthia.
Lui-même Vendéen puisqu'il vit à Fontenay-le-Comte, Jean-Noël Naud dit sans détour : « Cet argent ira aux victimes qui en ont le plus besoin. Pour ce faire, les clubs Lions des zones sinistrées travailleront en liaison avec les élus locaux et les centres communaux d'action sociale (CCAS). »
ril 2010 06h00 | Par Agnès Lanoëlle 0 commentaire(s) «Quelle zone noire?»
Hier matin, à Boyardvillle, les sinistrés se sont retrouvés autour d'un verre après avoir débattu pendant deux heures de leur sort. photo A.L.
L'association des sinistrés de Boyardville-la Perrotine n'a pas l'intention de baisser la garde. Mieux organisés que jamais, ses bénévoles se relaient chaque jour derrière le guichet d'un cabanon sur le parking de l'embarcadère pour vendre autocollants et T-Shirt à l'effigie du plus illustre de leurs monuments, fort Boyard. Leur mission : faire parler du sort de Boyardville et de la Perrotine où 150 maisons ont été classées en zone noire au lendemain de Xynthia, et de maintenir la pression pour faire plier les autorités.
200 personnesHier matin, les responsables de l'association avaient ainsi convié ses adhérents à une réunion d'information, en présence de nombreux élus dont les maires des trois communes sinistrées, Eric Proust pour Saint-Georges-d'Oléron, Patrick Moquay pour Saint-Pierre-d'Oléron, et Pascal Massicot pour Saint-Trojan. Objectifs de la réunion qui a rassemblé plus de 200 personnes : tenir informés les principaux intéressés, envisager de futures actions juridiques et parler des actions à venir. Une rencontre qui est venu rappeler aux sinistrés, s'ils en doutaient, le flou qui pèse au-dessus de leur tête et les nombreuses questions qui restent sans réponses.
« Une vue de l'esprit ! »À commencer par l'une des principales : quels ont été les critères pour délimiter les zones ? « L'État n'a rien matérialisé. Il n'existe aucune lettre, aucun courrier. Il n'y a rien. Où sont les dossiers techniques ? », s'est interrogé le président, Olivier Schmit. D'autres vont plus loin : « Les zones noires ? C'est une vue de l'esprit ! Pour nous aujourd'hui, ça n'existe pas. Les gens n'ont pas à s'imposer l'existence de zones noires alors que l'État n'est pas capable de les assumer. La montagne risque d'accoucher d'une souris. Mais tout cela n'enlève pas la menace qui pèse psychologiquement sur la tête des gens. Il faut continuer à se battre pour monter des dossiers techniques et envisager des procédures juridiques », commente en aparté Philippe Halaubrenner, autre pilier de l'association.
Avec un millier d'adhérents, et 20 000 visiteurs sur son site Internet, l'association peut s'enorgueillir d'un certain succès. Elle promet également un grand événement pour marquer les esprits et inverser l'opinion publique plutôt favorable aux zones noires. Repeindre le point de l'île d'Oléron en rose ou prendre en otage le Père Fouras ? L'affaire qui nécessiterait une certaine préparation est encore classée confidentielle.
26 avril 2010 06h00 | Par Fabien Paillot 0 commentaire(s) Les riverains face à des dilemmes immobiliers
Un mois après le passage de la tempête, les plaies sont encore vives. Toujours sous le coup de l'émotion, les habitants se veulent néanmoins optimistes. Témoignages.
De nombreuses habitations du secteurs ont subi les ravages de la tempête Xynthia. Photo.J. L.
«C'est un petit coin de paradis, mais ça peut vite devenir l'enfer. » Un mois après le passage de la tempête Xynthia, David Aguire dit avoir retrouvé la sérénité. Lui qui venait d'emménager à Port-de-By durant les fêtes de Noël s'est pourtant fait une belle frayeur.Il venait à peine de restaurer sa maison. « On sait que le risque est permanent mais on ne s'attendait pas à une telle ampleur. Impossible de dormir, un stress pas possible. » Aujourd'hui, David Aguire bataille avec les assurances. « On les appellent deux fois par semaine. Ils ont perdu nos dossiers ! », s'emporte-t-il.
À Port Lamena, sur le hameau de Saint-Yzans-de-Médoc, plusieurs habitations ont également été touchées. Les habitants évoquent un nouveau coup dur, dix après la dernière grande tempête. « On connaissait les risques lorsque l'on a acheté cette maison. Mais l'on ne s'attendait pas à cela », reconnaît Corinne Mouton.
Permis de construire« Dorénavant », explique-t-elle d'un sourire amer, « des parpaings sont entreposés au fond du garage, au cas où ». Optimiste, elle voudrait l'être. Corinne Mouton s'interroge pourtant : « Si nous mettions la maison en vente aujourd'hui, est-ce que les gens l'achèteraient ? »
À quelques encablures, face à l'estuaire, Grégoire Lavergne est lui confronté à un autre problème. Les assurances lui conseillent de raser entièrement sa maison. Trop de dégâts, cela reviendrait moins cher de reconstruire à neuf. La DDE refuse pourtant de lui accorder un permis de construire pour rebâtir une maison sur pilotis.
Son habitation est considérée comme une cabane de pêche et de chasse. L'acte de vente signé il y a trois ans mentionne pourtant une maison à usage d'habitation. Et les services fiscaux la reconnaissent comme telle. Le propriétaire paye en effet normalement ses impôts.
Une situation jugée complexe par le maire de la commune. « Un acte de vente ne prime pas sur le cadastre », explique Segundo Cimbron. « Et la cabane devenue une maison n'a jamais eu de permis ». Dans ces conditions », juge-t-il « difficile d'obtenir gain de cause ».
AppréhensionGrégoire Lavergne garde le sourire : « J'ai acheté pour le site. Lorsque l'on habite au bord de l'eau, on connaît les risques ». Le propriétaire, sûr de son bon droit, compte bien se défendre et trouver une solution. « Sinon, à la prochaine inondation, ça recommence ! »
À Saint-Christoly, Amandine et Marc Duverneuil se réinstallent petit à petit. « On a été choqué, on ne s'attendait pas à être inondés. » Un expert est passé, suivi d'un contre-expert. « Cela facilite les choses, reconnaissent-ils. Dans l'ensemble, on s'en sort plutôt bien. »
Le couple avoue désormais ressentir une certaine appréhension lors de coups de vents. « On n'est pas du tout préparé à ce type d'incident. C'est un choc, un événement dans une vie », souligne Amandine Duverneuil.
Son mari assure être dans un état d'esprit nouveau : « On ne se rend pas compte mais les gens ont réellement besoin d'aide. »
6 avril 2010 06h00 0 commentaire(s) Un conseil de crise
Le maire de Charron, Jean-François Faget, a ouvert la séance du dernier conseil municipal en demandant un instant de recueillement à la mémoire des victimes de la tempête Xynthia. Puis furent examinés les points à l'ordre du jour :Taux d'imposition. Le maire propose au conseil le maintien des taux d'imposition 2009 pour 2010 soit : taxe d'habitation 9,19 %, foncier bâti 19,53 %, foncier non bâti 61,84 %. Il s'est dit favorable au maintien de ces taux en raison de la situation financière des habitants victimes de la tempête. « Garder la population ». Christian Giraudet s'est dit favorable à une baisse de ces taux « compte tenu du peu de chose entrepris ». Hervé Hennequin, par contre, propose une augmentation « pour préparer l'avenir et éviter une majoration brutale ». Jean-Philippe Colas, quant à lui, considère que « vu les circonstances, une augmentation n'est pas souhaitable ». Jean-François Raymond s'est dit préoccupé du départ de familles sinistrées et donc de l'impact sur les rentrées prochaines. Jérémy Boisseau pense qu'« il faut tout mettre en œuvre pour garder la population et accueillir tout nouvel arrivant ».Christian Giraudet lui demanda par quels moyens il entendait faire venir de nouveaux habitants « alors que la commune est en état de délabrement ».
« Si les digues avaient été entretenues, rien de ce que nous connaissons ne serait arrivé ».
Débat. Le maire répondit à l'élu qu'il aurait préféré que ce débat intervienne en fin de séance mais qu'il ne pouvait laisser passer pareille accusation. En faisant allusion à une intervention de Christian Giraudet sur BFM TV, il ajouta « c'est lamentable de profiter de la situation pour régler ses comptes, il est facile de donner des leçons mais qu'en est-il de votre action sous vos précédents mandats et aujourd'hui car, pas une seule fois au pire moment de la catastrophe, vous n'êtes intervenu ».M. Giraudet lui rétorqua que, « dans les années 70, l'état des digues était déjà d'actualité, érodées, rongées par les ragondins. Les conseillers de l'époque ont passé outre toutes les procédures et, avec les bonnes volontés, les ont consolidées ». Après la tempête de 1999, le dossier était déjà bien avancé, expliqua-t-il, et de reprocher au maire « de ne pas avoir suffisamment persévéré auprès des pouvoirs publics. »
Les habitations seront donc détruites, les propriétaires indemnisés sur la base d'une évaluation établie par les Domaines. Des entretiens individualisés avec les sinistrés ont lieu actuellement en mairie pour connaître les intentions des habitants pour ouvrir très rapidement des zones à urbaniser.
Et les digues ? Hervé Hennequin s'est étonné que personne ne parle de plan digues. Le maire assura que c'est toujours un sujet d'actualité mais rappela les propos du chef de l'État : « Pas de digues immobilières » et les digues ne changeront rien au zonage. Leur restauration sera prise en charge par l'État à hauteur de 50 % du montant des travaux car il n'est pas maître d'ouvrage, ce dossier étant au stade de la déclaration d'utilité publique. Le maire ajouta, qu'un stade important va permettre d'acquérir par la force l'emprise des digues qui est actuellement la propriété de 150 personnes. Divers. Jérémy Boisseau a informé Christian Giraudet que sa demande de stationnement pour son logement locatif rue de la République a été prise en compte mais il regrette l'intervention du député pour son cas personnel. Christian Giraudet répondit qu'il n'avait pas été entendu par les responsables locaux, qu'il a donc été contraint de s'adresser au député en précisant qu'il n'est pas intervenu que pour son cas personnel.
Tempête Xynthia : comment gérer les déchets occasionnés ?
publié le 26 avril 2010
Les 27 et 28 février dernier, le passage de la tempête Xynthia a entraîné la destruction et l'inondation de centaines de maisons sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime. Ce qui a signifié pour les habitants sinistrés la perte pure et simple de leurs biens. Laissés à l'abandon, les déchets provenant des habitations ravagées menaçaient de stagner et d'être oubliés. Dans de nombreuses communes, des stocks non-négligeables se sont en effet constitués car les habitants, absents (dans les cas des résidences secondaires) ou bien privés par la tempête de leurs véhicules, n'ont pu les évacuer vers une déchetterie.
Grâce à des services techniques soudés et bien pilotés, certaines collectivités locales ont fait preuve d'une grande réactivité pour prendre en charge ces tonnes de déchets. C'est notamment le cas de la communauté de communes de l'île d'Oléron qui durant tout le mois de mars a su improviser et maintenir un dispositif d'aide aux habitants sinistrés axé sur la collecte des déchets. "Si notre collectivité a su réagir vite, c'est parce qu'elle a la compétence déchets et qu'elle est bien outillée pour le faire, avec ses trois déchetteries, son usine d'incinération et son écopôle. Evidemment, le fait de demander aux habitants de trier dans ce contexte dramatique n'a pas été facile. Mais le dispositif d'urgence déployé, qui a associé une collecte mobile assurée par les services techniques des communes à des mini-déchetteries installées par exemple sur le parking central du village de Boyardville, a plutôt bien fonctionné. Les rotations en porte-à-porte ont été journalières et, sur le parking, six bennes ont réceptionné les matériaux pouvant être recyclés. Des ferrailles, de l'électroménager, du bois ou du textile par exemple. Mais pas le papier ou le carton, trop souillés suite aux dégâts occasionnés", explique Marianne Girard, responsable écopôle, déchetteries et sécurité de la communauté de communes de l'île d'Oléron.
Au total, ce dispositif et ces bennes disposées sur les sites d'Ors, de Saint-Trojan-les-Bains et de Boyardville ont permis de collecter plus de 600 tonnes de déchets. A noter : des opérateurs de recyclage comme Nicollin, Paprec ou l'éco-organisme de collecte des déchets d'équipements électriques et électriques (DEEE) Ecologic ont offert leur appui et apporté à cette collectivité locale leur savoir-faire ou du matériel.Morgan Boëdec / Victoires-Editions
Xynthia : sur les maisons, les tags de la colère
Environ 450 personnes, selon la police, ont défilé samedi sur le pont de l'île de Ré afin d'exiger une concertation et une méthode d'expertise transparente et contradictoire dans la définition des zones noires, décrétées inhabitables par l'État après la tempête Xynthia. Banderoles et pancartes clamaient "arrêtez-vos zoneries", "nos villages sont une famille, laissez-nous vivre ensemble". Ailleurs, en Charente-Maritime, aux Boucholeurs et à Aytré, la colère des sinistrés s'écrit sur les murs de leurs maisons condamnées à la destruction.
En Vendée et en Charente-Maritime, 1 510 maisons ont été classées en "zone noire" après la tempête du 28 février. Depuis avril, où les zones ont été dévoilées, la colère ironise ou éclate pour dénoncer "l'iniquité flagrante de traitement". Les propriétaires ont le sentiment d'être les victimes de l'Etat prenant des décisions ubuesques dans l'urgence et la précipitation. L'injustice est entrevue jusque dans le futur : après la destruction de leurs maisons, les sinistrés craignent la vente de leurs terrains par des promoteurs à d'autres personnes pouvant construirent, du fait d'une modification de la loi, des maisons... à étage à la place de leurs maisons.
En allusion aux maisons classées en zones noires le 8 avril par la préfecture, le coiffeur des Boucholeurs, village de pêcheurs, affiche "ici, on rase gratis".
À Aytré, dans l'agglomération de La Rochelle, quarante maisons sont classées en "zone noire". Comme un tableau, la route de la plage se couvre d'inscriptions. Murs, portails des maisons : tous résument la position des habitants déterminés à rester chez eux.
- "Monsieur le président Sarkosy (sic), d'autres solutions existent que détruire nos maisons. Entendez-nous!"
- "Nous ne partirons pas sans nous battre, des solutions existent pour protéger les maisons et nous permettre de rentrer chez nous"
- "Ici, vivaient un couple, un petit garçon, une petite fille", "ils aimeraient revenir".Pour les sinistrés, la question n'est pas de savoir combien il y a eu d'eau, mais pourquoi il y en a eu et comment ils vont être protégés à l'avenir.
Quatre "délégués à la solidarité", placés sous l'autorité des préfets en Vendée comme en Charente-Maritime, ont été nommés en Charente-Maritime après la tempête Xynthia. Leur "mission d'interface" consiste, notamment, à effectuer
"un travail d'explication sur le zonage".
Il s'agit aussi de "faire remonter un certain nombre de choses" concernant les "situations particulières de chaque individu". Les délégués à la solidarité vont donc rencontrer directement les habitants pour clarifier le concept de "zones noires" (comme le ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, qui s'était déplacé le 15 avril et avait affirmé qu'"il ne saurait être question de démolition systématique et autoritaire") et pour régler les situations au cas par cas.
Source AFP
Tags : xynthia, revue de presse