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Xynthia, revue de presse du 1er juillet 2010
Une cabane remise à flot au grand galop
Le carrelet taille XXL du plasticien Richard Texier est en cours de reconstruction après le passage de la tempête Xynthia.
Une nouvelle couverture en zinc a été installée fin juin. photo archives dominique jullian
<script type="text/javascript"> var t_rss = new Array; t_rss[0]= new Array('http://www.sudouest.fr/charente-maritime/la-rochelle','La Rochelle'); t_rss[1]= new Array('http://www.sudouest.fr/charente-maritime/marsilly','Marsilly'); t_rss[2]= new Array('http://www.sudouest.fr/charente-maritime','Charente-Maritime'); t_rss[3]= new Array('http://www.sudouest.fr/environnement/tempete-xynthia','tempête Xynthia'); writeOutils(info_id,'http%3A%2F%2Fwww.sudouest.fr%2F2010%2F07%2F01%2Fune-cabane-remise-a-flot-au-grand-galop-130087-1391.php','Une+cabane+remise+%C3%A0+flot+au+grand+galop',t_rss,'defaut','Une cabane remise à flot au grand galop'); </script>Les cabanes sont des lieux intimes, une invitation au refuge et aux conciliabules entre amis. Qu'elle soit au fond du jardin, suspendue dans un arbre ou à la montagne, elle demeure un peu magique et intrigante. Le carrelet de l'artiste parisien Richard Texier est l'une de ses plus grandes représentantes au bord de l'eau salée. Sa destruction partielle après le passage, fin février, de Xynthia est la troisième que connaît son propriétaire.
« Je ne voulais pas repartir une fois de plus dans cette aventure. Mais devant tous les messages de soutien, c'est une véritable chaîne d'amitié qui s'est constituée, des gens que je ne connaissais pas m'ont ainsi rapporté du mobilier et des objets emportés par la tempête », raconte Richard Texier.
Dédommagé par l'assurance
Reconstruit avec la même essence de bois qu'auparavant, l'azobé, c'est l'entreprise Escabelle (de Marsilly) qui s'est chargée de toutes les surfaces bois. Ce chantier de deux mois et demi a nécessité de relever la structure d'un mètre de haut, conformément aux nouvelles indications des Affaires maritimes en ce qui concerne les carrelets.
Les vents et la montée de l'eau ont soulevé de 60 centimètres la cabane, arraché la girouette et détruit entièrement le carrelet voisin. Richard Texier explique avoir été « très bien remboursé » par son assurance après la constatation des dégâts.
Néanmoins, la situation du plasticien reste à relativiser car rares sont les propriétaires de ce type de constructions à pouvoir assurer leurs biens tous risques. Les services du Conseil général rédigent actuellement une charte technique afin d'attribuer, sous certaines conditions, des aides financières allouées aux propriétaires de carrelets sinistrés. Une enveloppe de 50 000 euros a été mise sur la table par le Département. Pour en bénéficier, une assurance pourrait être exigée.
Jean-Louis Martin, président de l'association des Carrelets charentais, évalue la construction d'un carrelet aux alentours de 25 000 euros. Pour défendre ce que les amoureux des carrelets considèrent comme un élément du patrimoine charentais-maritime, Jean-Louis Martin propose à leurs propriétaires de mettre en commun leurs moyens financiers afin de trouver une société d'assurances prête à garantir le risque.
De son côté, Richard Texier affirme que « c'est la dernière fois qu'il reconstruit son carrelet, car il s'agit toujours d'un gros investissement personnel. Ce type de construction, c'est du plaisir, évidemment mais lorsqu'on en a la charge, on a aussi les emmerdements qui vont avec. »
la tempête en images sur Libération
Trois mois après la grande marée Xynthia, qui tua 47 personnes résidant sur le littoral vendéen et charentais, les sinistrés sont toujours dans l'incertitude et confrontés à l'arbitraire de l'État.
Beaucoup ne savent toujours pas si la mise en place de protections leur permettra de conserver leur maison ou s'ils seront expropriés. Dans plusieurs communes, des associations de sinistrés ont dû recourir à la justice pour imposer au préfet de leur fournir les documents sur la base desquels la carte des zones noires (zones d'expropriation) a été établie.
À cela s'ajoute le fait que de nouvelles zones d'habitation viennent de basculer de la zone orange (en attente d'un statut) à la zone noire (donc destinées à être expropriées), là encore sans que soient fournies des explications aux intéressés.
Le gouvernement, par la bouche de Fillon, avait pourtant paru reculer face à la mobilisation des habitants, en ouvrant la possibilité pour certaines habitations de sortir de la zone noire, au cas par cas. Il avait aussi accepté, à l'inverse, que des habitants de Port-des-Barques, situés en zone jaune (requérant une protection), mais qui souhaitaient partir, puissent bénéficier du statut zone noire (expropriation avec rachat au prix du marché avant la tempête).
Cependant, la dernière annonce de transformation globale de zones oranges en zones noires montre que le gouvernement n'a pas renoncé à imposer l'expropriation à des habitants réticents. On peut se demander s'il n'est pas plus sage de quitter certaines zones trop risquées. Mais il n'en reste pas moins que le choix effectué par l'État entre les zones à évacuer et celles à protéger relève plus d'un choix social que d'un choix rationnel guidé par des raisons techniques.
La loi elle-même va dans ce sens : elle justifie la construction d'une digue si son coût est moins élevé que celui de l'expropriation, ce qui est évidemment plus fréquemment le cas pour les riches villas des Portes-en-Ré que pour de modestes pavillons construits sur du terrain meilleur marché. D'ailleurs, les habitants de Nieul-sur-Mer qui réclament : « Nous voulons les experts de l'île de Ré » sont conscients de cette injustice sociale qu'ils dénoncent.
En fait, ce sont les sommets de l'État qui devraient être condamnés, ont démantelé les Directions départementales de l'Équipement (DDE), ceux qui ont mis si peu de moyens pour le recensement systématique des digues, entrepris après les dramatiques inondations de Vaison-la-Romaine de 1992, qu'il n'est toujours pas achevé aujourd'hui.
Correspondant LO
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