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Vers un vieillissement cognitif et cérébral réussi par l'exercice physique
L'Eldorado à Saint-Pierre d'OléronUniversité du Temps Libre de Marennes-OléronConférence résumée par Bernard DESOIZE
Vers un vieillissement cognitif et cérébral réussi par l'exercice physique
Par Cédric ALBINET, Maître de Conférences
à la Faculté de Sciences Physique de l'Université de PoitiersM. ALBINET commence par préciser ce qu'est la cognition et explique son vieillissement. La cognition inclut plusieurs procédures :
- La vitesse du traitement de l'information. Elle ralentit lentement avec l'âge et ceci dès l'âge de… 30-35 ans.
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La mémoire à court terme ou la mémoire de travail. En pratique nous sommes capables de fixer dans cette mémoire 7 + 2 informations pendant une trentaine de secondes. C'est cette mémoire qui permet, par exemple, de faire du calcul mental, de se rappeler le début d'une phrase alors quelle se termine.
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La mémoire à long terme, qui correspond à l'apprentissage :
Comme il est montré ci-dessus, par les signes + et -, la vitesse de vieillissement n'affecte pas tous les paramètres de la même manière.
- Les fonctions exécutives. Elles peuvent s'analyser ainsi : capacités de stratégie ; de planification ; de flexibilité mentale ; d'inhibition ; de mise à jour de la mémoire à court terme. Ces fonctions sont toutes localisées dans les lobes frontal et préfrontal. Cette zone a la particularité d'arriver à complète maturité le plus tardivement (vers 20 ans) et de décroitre le plus précocement. Cette décroissance est marquée par une diminution de son irrigation sanguine et (en conséquence probable) de son volume. La vitesse de vieillissement est variable selon la fonction considérée.
Ensuite M. ALBINET précise ce qu'est l'aptitude physique. Elle peut se décomposer en :
- Aptitude physique aérobie (activité à long terme)
- Aptitude physique anaérobie ou force maximum à très court terme (ex.: soulever un objet lourd)
- Force et résistance musculaire
- Flexibilité
Ensuite plusieurs publications scientifiques sont rapportées.
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Etude de SPIDUSO (1975), c'est l'étude la plus ancienne dans ce domaine. Elle montre que chez des jeunes, comme chez des séniors, ceux qui pratiquent des sports régulièrement ont une vitesse de réaction à un stimulus et une rapidité de mouvement supérieures aux deux groupes de sédentaires.
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Une étude de YAFFE et col. en 2001 montre que chez 6.000 femmes de 65 ans suivies pendant 6 à 8 ans, celles qui marchent le plus présentent un déclin cognitif dû au vieillissement ralenti. De plus cet effet positif est proportionnel à la distance parcourue chaque semaine.
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Une étude interventionnelle de FABRE et col. en 2002 analyse sur 32 sujets l'effet d'un programme d'activité physique et/ou un programme d'activité mentale, ou rien. Chacun des deux programmes ont le même effet positif sur la cognition et les effets sont cumulables chez ceux qui ont suivi les deux programmes en même temps.
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Et enfin les études de KRAMER et col. en 1999 et 2002 avec 124 volontaires ont évalué les effets d'un programme de marche/jogging et un programme d'assouplissements et d'étirements pendant 6 mois. Seul le premier programme a permis l'amélioration nette de certaines fonctions exécutives : l'inhibition et la flexibilité. L'explication la plus probable est que l'activité physique améliore le flux sanguin dans le cerveau et donc son oxygénation.
D'autres études ont permis d'observer que les personnes qui font régulièrement du sport toute leur vie ont un ralentissement de la perte de la masse cérébrale liée à l'âge ; elles présentent une meilleure plasticité cérébrale.
- COLCOMBE et col (2004) ont étudié le fonctionnement cérébral avec une IRM chez des personnes qui ont toujours été sportives ou sédentaires. Certains de ces sédentaires ont ensuite suivi un programme aérobie. Les meilleures images d'IRM ont été observées chez les sportifs ; on notera que celles des sédentaires s'amélioraient s'ils se convertissaient au sport.
Ce qui améliore le système nerveux central des sportifs commence a être mieux connu : l'activité physique stimule l'angiogenèse (synthèse de nouveaux vaisseaux sanguins), la neurogénèse (finalement les cellules nerveuses sont capables de se diviser, parfois) et la synaptogénèse (les contacts entre les cellules nerveuses), avec une augmentation de la sécrétion de facteurs de croissance et de neurotransmetteurs.
En conclusion, il est recommandé d'avoir une demi-heure d'activité physique modérée par jour ou bien 150 minutes par semaine, éventuellement en fractions, jamais inférieures à 10 minutes. Une activité modérée signifie que l'on peut parler, mais pas chanter pendant cette activité. L'activité fractionnée s'avère meilleure et moins dangereuse pour les personnes âgées qu'on ne le pensait ; il s'agit par exemple de marcher 30 secondes à son maximum, puis marcher en récupérant pendant 30 secondes et répéter le cycle. La durée idéale est de 10 minutes pour s'échauffer, 30-45 minutes d'activité physique, suivie de 10 minutes d'étirements.
Dans les questions/discussions qui ont suivi on retiendra que :
- L'amour est une bonne activité physique pour la santé !
- Les tests électroniques ne rendent pas plus intelligents, mais permettent de soulager votre portefeuille.
- Les jeux électroniques avec captation des mouvements sont excellents pour la rééducation des séniors et des blessés handicapés.
Tags : vieillissement, cerveau, exercice, physique, albinet, oléron, desoize