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Un premier roman d'Anne Bert
Mardi 24 Février 2009
LITTÉRATURE. Anne Bert publie son premier roman, « L'eau à la bouche ». Particularité, il s'agit d'un recueil de nouvelles érotiques. Elle assume totalement le risque lié au genre
« Le désir est le vrai moteur de la vie »
<script> OAS_AD('Position1'); </script>Anne Bert, un premier livre subtilement épicé.Didier Faucard
Saintes compte un nouvel écrivain. Anne Bert vient de publier son premier ouvrage « L'eau à la bouche » (1). Au-delà de la simple annonce, la nouvelle retient l'attention, en raison de quelques particularités.
Tout d'abord parce que la dame inaugure ses publications à 50 ans. Non pas que le fait d'être (toute jeune) quinquagénaire vous place, aujourd'hui, dans la catégorie « hors d'âge ». Mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit d'un « accouchement » tardif, pour un premier livre...
« Cela fait trente ans que j'écris. Mais j'ai un caractère un peu dilettante qui ne m'avait, jusque-là, pas poussée à rechercher une publication. Auparavant, j'étais gérante de tutelle, mais j'ai arrêté, il y a six ou sept ans, pour me consacrer totalement à l'écriture », justifie Anne Bert.
Celle-ci profite de ce temps pour ouvrir un blog littéraire où elle dépose des écrits. « J'ai de bons retours de lecteurs qui m'ont encouragée à aller vers la publication », indique-t-elle.
« Mon image, je m'en fiche »
La seconde singularité tient dans le fait que « L'eau à la bouche » est un recueil de nouvelles érotiques. Un pari plutôt risqué, voire carrément « gonflé », notamment en terme d'image.
« Mon image, je m'en fiche un peu, confie Anne. Les gens qui me connaissent sont ou seront, peut-être, surpris. Pour le reste, peu importe. J'ose dire, pas pour provoquer, mais pour bousculer. Il faut un peu de violence dans la vie, la tiédeur inhibe ». Demeure, également, le risque d'être cataloguée en tant qu'écrivain. « Peut-être aurait-il été préférable de pas être dans une maison d'édition spécialisée dans l'érotisme, comme le sont les Éditions Blanche ? »
Mais Anne Bert ne s'en inquiète pas plus que cela et n'a pas l'intention de se voir confinée dans ce registre. On en veut pour preuve l'ouvrage sur lequel elle travaille actuellement et qui traite de la vieillesse et de la mort.
« Jouer avec les mots »
« Érotisme ne rime pas forcément avec vie dissolue », sourit Anne Bert. N'allez d'ailleurs pas chercher d'éléments trash ou sordides dans ce livre. Le ton en est poétique, léger, amusé. Le langage est, parfois, un peu cru, mais rien de plus.
« J'ai voulu décrire un érotisme joyeux, solaire. Mon défi était d'écrire des textes érotiques, tout en mettant l'accent sur l'aspect littéraire. L'idée était vraiment de jouer avec les mots », explique-t-elle encore.
Anne Bert met ainsi en scène des situations banales dans lesquelles l'érotisme surgit tout d'un coup : « je suis allée chercher dans le quotidien, mais aussi en détournant des contes d'enfants ou des chansons comme « Les trois capitaines. ». J'ai essayé de traiter un certain nombre de thèmes : la laideur, la jalousie... »
S'est-elle, parfois, retenue, mue par le sentiment d'aller peut-être trop loin ? « Pas vraiment, je n'ai jamais eu l'impression d'écrire quelque chose de trop provoquant ou violent, à partir du moment où il y avait une histoire derrière. Et puis, je suis attachée à la liberté d'expression. Encore une fois, le but était de jouer avec les mots, alors pourquoi se brider ? »
L'écrivain ajoute : « Le désir c'est le vrai moteur de la vie. Sans désir, il n'y a pas d'existence. Aujourd'hui les gens ne rêvent plus ; ils n'ont plus d'imagination. »
Auteur : d.faucard@sudouest.com
Tags : anne bert, premier roman, littérature