• Un Cano nommé Pierre-Jean

    Un Cano nommé Pierre-Jean
    un pianiste québécois à Néré
     

    Mardi 18 mai, dans la salle des fêtes de Néré, quelque part dans l’est de la Saintonge romane… et très à l’est de la Nouvelle-France.
     
     
    "J'ai commencé le piano à 5 ans, écrit Pierre-Jean Cano. Depuis lors, le piano est mon trésor précieux qui doit rester libre, comme l'eau qui coule sous le pont. Puis, une passion peut respirer, peut être…"

    Pierre-Jean Cano est compositeur, chanteur et pianiste. Il arrive des Cantons de l’Est du Québec et retrouve ce soir le piano de son enfance. Il dédiera le récital à son père. Antoine Cano, très ému, évoque l’époque où il accompagnait le petit garçon au conservatoire de musique de Saguenay-Chicoutimi avec ses frères et sœurs, tous musiciens et dont trois avec lui deviendront professionnels.

     

    Les notes de Pierre-Jean Cano s’envolent dans la salle des fêtes de Néré. De cristal en arpèges, sa musique nous fait rêver des grands espaces canadiens. On dit de sa musique qu’elle évoque Debussy, et il est vrai qu’on y retrouve des accents de « la Sérénade à la poupée » ou des « Reflets dans l’eau ».

    Pierre-Jean Cano a composé aussi pour les enfants dans le cadre de ses activités pédagogiques. Il a écrit, entre autres, une « Légende du cerf-volant magique » parue en livre-cassette et une comédie musicale, « la colère des jouets » pour la « joujouthèque » d’Hochelaga-Maisonneuve à Montréal (pour les enfants en difficulté sociale), et dont il nous fait découvrir un extrait. Nous imaginons la promenade du chat Georges sur le clavier, d’abord altier puis pris par le jeu et qui sautille de croche en trilles.

     

    Il évoque également ses « larmes interdites » (titre de son album de chansons) ; il y est question de l’assassinat de John Lennon, de l’épilepsie dans laquelle il a failli se perdre mais qui deviendra égérie au sortir des crises du « Grand mal », de la perte de son père (que fort heureusement il a retrouvé depuis puisqu’il joue devant lui ce soir).

     

    Pierre-Jean est français par son père, mais il est surtout et avant tout québécois. Les Hurons sont ses amis et sa « parlure » ne fait aucun doute. L’immense Canada est omniprésent dans ses notes inspirées par les esprits des Indiens et les expressions de la langue québécoise nous arrivent tout droit de l’autre rive, quand il parle de « joujouthèque «  ou de la petite fille qui « avait ben d'la misère ».

     

    Au cours de son concert, dont il improvisera le programme au fur et à mesure de son envie, il nous offre à écouter des œuvres déjà enregistrées dans ses disques (« Partir », « Rubato », « Les larmes interdites », « La colère des jouets » ou encore « La légende du cerf-volant magique »…) mais aussi des extraits inédits de son prochain album qui sera enregistré dans le courant du mois de juin.

     

    Une surprise au milieu du concert : l’accent québécois surgit cette fois-ci d’une gorge féminine ! Paule Guérin, sculpteuse, est présente parmi nous et a improvisé une petite intervention en milieu de concert, juste pour le plaisir des oreilles. La gentillesse même, elle offre très symboliquement une de ses œuvres, un tableau de cuivre, à Pierre-Jean en la confiant à son père, Antoine, qui à son tour décide d’en faire don à la « Maison des deux France » actuellement en gestation à Néré. Belle trajectoire pour un cadeau : reçois et donne en retour, donne et tu recevras, et passe à ton voisin…. Belle leçon d’humanité en quelques secondes.

     

     

    Pierre-Jean Cano a offert ce récital à titre gracieux, aux bénéfices de notre association « Val de Boutonne-Louisiane-Québec ». La salle des fêtes était par ailleurs mise à notre disposition sans frais de location. Merci Monsieur le maire de Néré, Alexandre Aubanel, secondé par Madame Monique Caille, conseillère municipale ! Que de cadeaux en une seule soirée !

     

     

    Un grand moment d’émotion et de rêve. Le public présent était sous le charme et il fut difficile de terminer la soirée. Un dernier cadeau du fils au père, de Pierre-Jean à Antoine, qui fêtera ses 80 ans prochainement : il nous a tous fait chanter la chanson de Gilles Vigneault  devenue le symbole de la république québécoise, l’hymne national (non officiel) du Québec : « Gens du pays, c’est votre tour de vous laisser parler d’amour » ; les paroles ont été légèrement modifiées pour souhaiter un bon anniversaire à son père, Antoine Cano, comme c’est l’usage au Québec.

    Le temps que l'on prend pour se dire : je t'aime
    C'est le seul qui reste au bout de nos jours
    Les voeux que l'on fait les fleurs que l'on sème
    Chacun les récolte en soi-même
    Aux beaux jardins du temps qui court
     
    Gens du pays c'est votre tour
    De vous laisser parler d'amour
    Gens du pays c'est votre tour
    De vous laisser parler d'amour

    La semaine prochaine, avant de reprendre l’avion, Pierre-Jean Cano offrira un récital aux personnes âgées de la maison de retraite de Néré. Il ne fait aucun doute qu’il leur apportera un moment de bonheur qui restera dans les souvenirs.

    Flonigogne


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