GENÈVE,
ville et canton
Genève, Genève. Ne pas confondre Genève-ville, et Genève-Canton.
La ville de Genève est située à l’extrémité ouest du lac Léman, là où le Rhône reprend sa forme de fleuve, d’un beau bleu, comme régénéré par le lac (en amont du lac, on l’appelle « vieux Rhône » ; il garde encore son souvenir de torrent glaciaire sablonneux).
C’est à Genève qu’il poursuit sa route avec l’Arve, rivière glaciaire.
Le canton de Genève semble ne pas faire partie de la Suisse, tant il est ceinturé par le territoire français. 100 km de frontières avec la France, contre seulement quatre petits kilomètres de lien avec le canton de Vaud côté suisse. Par ailleurs, les montagnes environnantes sont toutes française (Jura et pré-Alpes).
Par beau temps, le Mont-Blanc semble tout proche.
Le lac est à environ 400 mètres d’altitude. Les pierres du Niton servent de référence altimétrique en Suisse. On les appelle Neiton et Neptune. Elle ont d’abord servi de lieu de célébration de rites à l’âge de bronze. Les oiseaux du lac ne dédaignent pas s’en servir de perchoir.
Dans la rade de Genève, on appelle le Léman « Petit Lac ».
Le nom de Genève viendrait, si l’on en croit ce cher Jules César qui est passé par là, de Genua, mot latin d’origine gauloise signifiant « embouchure » (Du latin Genava, variante de Genua, d'un terme ligure qui fait allusion à la proximité d'une nappe d'eau, ou d’un mot gaulois genaua signifiant embouchure (Dictionnaire de la langue gauloise, Xavier Delamarre).
Mais Genève était peuplée avant les Romains. On y trouve des traces humaines datant de l’antiquité, vers 3000 ans avant JC…
Puis ce sera une longue et douloureuse histoire entre les Helvètes, les Germains et les Romains (le seul pont existant sur le Rhône était à Genève…), les Gaulois, les Savoyards et les Genevois, les catholiques et les protestants.
D’autres ont déjà écrit tout cela de façon très savante et intéressante, donc rendons à César ce qui est à César et à Genève ce qui est aux genevois, et le document mis en lien mérite qu’on s’y arrête, le temps de lire ses 57 pages. (Histoire de Genève )
Et si Genève est suisse, c’est grâce aux Genevois eux-mêmes, bien sûr, mais aussi à l’aide des Fribourgeois et des Bernois venus leur donner main forte contre les Savoyards. Et c’est aussi ainsi que Genève devint protestante, (Sous l'influence de Berne, Genève accepte de laisser prêcher des prédicateurs dans la ville dès 1526 et à partir de juillet 1536, Jean Calvin aura une influence immense, en tant que président de la Compagnie des pasteurs, sur tous les aspects de la vie genevoise). Le mur des réformateurs rappelle leur histoire.
Un peut plus tard, une certaine nuit du 11 au 12 décembre 1602, Catherine Cheynel (la mère Royaume), jettera sa marmite de soupe sur la tête des savoyards lancés à l’assaut de Genève. Depuis, la tradition veut qu’avant de la manger, on casse une marmite en chocolat remplie de légumes en massepain et de pétards pour commémorer l’épisode de l'Escalade.
Plus tard Genève sera même le département français du Léman de 1798 à 1814.
Genève doit aussi fournir son lot de soldats engagés par le biais de la conscription et les Vieux-Grenadiers se retrouvent dans le régiment de Napoléon. La cérémonie du 1er Juin commémore l’arrivée des Suisses au Port Noir en 1814, événement qui précède l’entrée de Genève dans la Confédération, l’année suivante.
Les « vieux grenadiers », carte de visite de Genève comme nous les présentait un habitant de Cologny, rappellent à chaque occasion le lien entre Genève et les armées napoléoniennes. Leur devise est : « Patrie-Famille-Amitié ». Leurs fusils, épées et sabres sont authentiques et ont réellement servi sur les champs de bataille. Pour en savoir plus sur les Vieux-Grenadiers, consultez leur site sur www.vieuxgrenadiers.ch
Les Genevois aiment se souvenir de leur histoire et la transmettre à leurs enfants.
Les armoiries de Genève représentent la réunion des symboles de l'Empire (l'aigle à tête couronnée), auquel Genève a été rattachée au XIe siècle, et de l'évêque (la clef d'or) dont les citoyens tiennent leurs libertés et franchises depuis 1387.
La devise de Genève est « post tenebras lux » (après les ténèbres la lumière) faisant allusion à la réforme et donc à la rupture avec Rome ; elle exprime son état actuel par rapport à la religion. (http://www.ville-geneve.ch/armoiries-geneve/)
Genève, ville des lumières, des philosophes : Jean-Jacques Rousseau est genevois. Voltaire vécut longtemps à Genève.
Il est intéressant de voir ce que Diderot dit de Genève dans son encyclopédie :
Aujourd’hui Genève est une grande ville moderne tournée vers le monde, et elle a pour principe l’égalité hommes/femmes.
C’est une ville de banques d’affaires
et d’organisations internationales ou non gouvernementales.
La Croix Rouge fut la première à y voir jour en 1864, sur idée d’Henry Dunant après la bataille de Solferino.
La SDN y voit le jour au lendemain de la 1ère guerre mondiale, puis le siège européen de l’ONU après la seconde en 1945 (le siège international est à New-York)
Puis l’UNESCO, OMS, l'Organisation internationale du travail (OIT) et le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR).
Il n’y a pas que les organisations internationales :
Le CERN est l’un des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde. L’accélérateur de particules l’a rendu célèbre. Un certain Tim Berners-Lee y invente le web, dont on ne saurait plus se passer actuellement.
Genève est aussi la capitale de l’horlogerie. Les horloges, montres en tous genres et pendules sont d’ailleurs omniprésentes aux quatre coins de la ville (difficile de ne pas savoir quelle heure il est…)
Et vous finir, voici quelques images emblématiques de la Genève actuelle :
Cette petite plage gratuite, autrefois réservée aux enfants et aux oiseaux du lac, est maintenant ouverte à tous. Un habitant du quartier est à l’origine d’installations ludiques fabriquées avec des matériaux de récupérations (vieux pneus, chambres à air…)
Baby plage est en cours de réaménagement et d’agrandissement.
Le chat et l’orgue de Barbarie
Tous les Genevois le connaissent, tant il fait partie du décor.
Son origine remonte au XVIIIème siècle. Genève plage s’appelait alors les Bains Lullin. Ces bains se trouvaient au débouché de l’ancien chemin des Eaux-Vives.
Le tout Genève s’y retrouve dans la double piscine olympique aménagée de façon remarquable afin que pataugeurs, nageurs apprentis ou confirmés, plongeurs, puissent cohabiter sans se gêner. Les plus petits y ont leur coin. Certains y ont une cabine privée devenue une sortie de résidence secondaire puisqu’ils y passent leurs journées estivales. On y bronze, on y discute, on s’y rencontre, on y mange ou on vient y boire un verre… Douche glacée obligatoire à l’entrée…
Les bateaux emblématiques de Genève
La Neptune est aussi un symbole de Genève. Elle est une des survivantes des barques du Léman à voiles latines, avec la Vaudoise, basée à Lausanne. Les autres barques du Léman navigant actuellement sont des copies (La Savoie, l’Aurore, la Demoiselle…).
C’est un bonheur de pouvoir monter à bord, et un autre bonheur que de la rencontrer sur le lac.
Il est impossible de venir à Genève sans naviguer sur le Léman, en bateau à vapeur ou non, en vedette rapide, en bateau bus ou taxi, en voilier ou en pédalo…
Les plus beaux datent de la Belle-Époque : les huit bateaux à vapeur avec roues à aubes, classés monuments historiques, sont les plus gros du Léman, d’où leur surnom de « gros bateau ». Une croisière s’impose pour découvrir le Léman. Le « Genève » ne navigue plus : il reste à quai au jardin anglais (au moins n’a-t-il pas été démoli ou coulé pour le mettre en pâture aux plongeurs en quête d’épaves…).
Les oiseaux du lac
Cygnes, hérons cendrés, goélands et mouettes rieuses, foulques macroules, canards chipeaux, colverts, nettes rousses, fuligules, harles et grèbes huppés sont partout sur le lac. Les bestioles ont bien compris qu’elles avaient tout intérêt à s’installer là : elles bénéficient d’une zone de protection (la chasse y est interdite) et le couvert y est assuré. C’est ainsi que parfois, il faut laisser son bateau à quai parce qu’un couple de grèbes huppés a décidé d’installer sa « petite » famille (jusqu’à 20 poussins…) sur les amarres !
Il y a de quoi se régaler pour qui aime leur compagnie et les prendre en photos !
Le jet d'eau de Genève est à Genève ce que la Tour Eiffel est à Paris, la statue de la liberté à New-York. Avec ses 140 mètres de haut et une vitesse de 200 km/h, il fut longtemps le plus haut de la planète. Son origine fut au départ une nécessité, afin d’éviter les surpressions d’une usine hydraulique… mais ne faisait que 30 mètres de haut à l’époque.
Quand il est arrêté, il manque quelque chose à la rade de Genève, et quand on passe dessous, c’est un peu la douche….
Les parcs et jardins-publics
Quels plaisir de pouvoir flâner un moment dans ces espaces de verdures
Le jardin anglais et son horloge fleurie, le jardin botanique, son arboretum et son parc animalier, le parc des bastions avec le mur des réformateurs et ses échiquiers géants. Ils sont nombreux.
Une petite préférence pour le parc des Eaux-Vives qui descend vers le lac…
Le phare des Pâquis
Le feu des Pâquis est le seul véritable phare du lac Léman, les autres étant des feux d’avis de tempête.
Il indique l’entrée des bains des Pâquis, haut lieu du Genève cosmopolite. Avec certains jours réservés aux femmes.
Architecture et autres curiosités
Genève est aussi une superbe ville architecturale, avec sa cathédrale (mélange de roman, gothique et néo-classique,
avec son site archéologique qui nous fait remonter les siècles,
son adorable petite église russe et ses coupoles dorées,
l’opéra, la tour du Molard…
Il faut surtout flâner dans le vieux Genève, au fil des rues en pente.
L’île Rousseau
Un autre endroit à ne pas manquer : la petite île Rousseau, ancienne île des barques. Le philosophe y médite toujours au milieu du Rhône, en attendant de fêter ses 300 ans en 2012, dans un petit parc ombragé peuplé de nombreux oiseaux. Les admirateurs de Rousseau y ont construit un petit temple d’amour et planté des peupliers d’Italie (qui doivent malheureusement être abattus, mais seront remplacés…) et des saules pleureurs de manière à rappeler l’île du petit lac d’Ermenonville, où le philosophe a passé les derniers mois de sa vie.
Il s’agit en fait d’un ancien bastion pour surveiller l’entrée de la rade de Genève.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur Genève, ville d’histoire et ville moderne à la fois, ville à dimension humaine. Et quel plaisir pour le piéton de voir les automobilistes laisser le passage, et les pour l’automobiliste de ne pas y retrouver la conduite agressive des grandes métropoles modernes. La Bise veille; mais gare à son souffle glacé !
Sans doute la magie du lac, des oiseaux, de la protection des montagnes environnantes.
Flonigogne