• Notre cabane au Canada (ou presque)

    Notre cabane au Canada (ou presque)

    On imagine une cabane en bois rond, à la lisière d’une forêt de bouleaux ou d’érables ou de sapins ; et puis la neige qui reste encore sur le toit ou qui fond ou qui n’est pas encore arrivée. On entend au loin le galop d’un troupeau de caribous qui a été dérangé par des loups ou des moufettes ou des moustiques… (On imagine disais-je !) Bref : l’association « Val de Boutonne Louisiane Québec » avait sa cabane saintongeaise sur la place de la mairie de Saint-Jean-d’Angély au milieu des parterres de fleurs  et des arbustes à planter de la 14ème édition de Floralia !

    Mais que diantre faisions-nous dans notre cabane de jardin ? Hé bien nous exposions des livres sur le Québec, gentiment prêtés par la bibliothèque de Saint-Jean-d'Angély.

    Nous vendions des produits québécois : bonbons au sirop d’érable, gelée de bleuets, Eau-Bénite (c’est de la bière…) ; nous jasions avec les visiteurs qui se succédaient à bonne cadence.


    Mais ce n’est pas tout ! Il y avait aussi le 20ème salon du livre de Saint-Jean dans lequel nous avions notre rôle : la vente de crêpes québéco-saintongeaises, le 1er mai,  entre la fin du cabaret littéraire et le tour de chant de Michel Mc Lean !

    Outre la vente de crêpes, ces deux événements nous concernaient directement puisque c’étaient deux événements québécois. D’une part, Michel Mc Lean, nous l’avions fait venir l’an passé dans le cadre des manifestations du 400ème anniversaire de la fondation de Québec.

    D’autre part, le cabaret littéraire avec son thème des « mots migrateurs » mettait en vedette quatre écrivain(e)s québécois(es) maintenant installé(es) en France : Melikah Abdelmoumen, Germaine Dionne, Danielle Charest, à droite, à la place d'Alain Turgeon.






    Faire dire à chacun de ceux-là quels étaient leurs mots qui avaient migré eux aussi, qui avaient été remplacés, qui avaient été oubliés, ce fut la tâche de Philippe Bertrand.

    Cet homme de radio a l’habitude de faire parler les gens (écoutez ses « Carnets de Campagne » sur France-Inter) mais il fallait bien son expérience pour recadrer nos québécois(es) dans le thème choisi, sans trop dériver dans d’autres considérations. Parce qu’il y a eu d’autres considérations ! Les Québécois et les Québécoises sont connu(e)s pour leur franc-parler — et pour leur féminisme concernant les secondes, d’où les nombreux (e) ou (es) dans mon texte… Donc les Français  se sont fait un peu expliquer qu’ils faisaient de belles déclarations  qui n’étaient pas forcément traduites en actes : un exemple à méditer avec notre belle devise, remise en question dans sa pratique : Liberté, Égalité, Fraternité !

    Nos quatre du Québec ont entendu quelques pages de leurs ouvrages lues par des membres de la compagnie de théâtre "La Comédie de l'Eperon". Des instants d'émotion dûs à la découverte auditive de ce qui auparavant était resté dans le silence de l'écrit.

    A part nous ? Les autres ! ils sont venus, les promoteurs de la langue française et de la littérature : Alain Rey (dont le Caribou consulte quasi quotidiennement le Dictionnaire Historique de la Langue Française) ...

    Quelques propos d'Alain Rey sur la francophonie

    ... Bernard Pivot (qui a fait jaillir hors de leurs lignes tant d’auteur(e)s qui ne seraient resté(e)s que de l’encre sur du papier).

    Quelques paroles de Bernard Pivot

    Dans leur sillage, plus de 40 écrivains de toutes sortes ont rencontré leurs lecteurs existants ou potentiels.

    Ce fut un plaisir de discuter avec quelques uns d'entre eux/elles et cela a donné envie à la Cigogne et au Caribou de fréquenter davantage les salons littéraires ! (après avoir acheté deux livres d'auteures pour le Caribou et deux livres d'auteurs pour la Cigogne...)

    N'y a-t-il pas eu des remises de prix littéraires ? Palsambleu, certes ! "Mieux comprendre l'Europe", prix du Centre de Culture européenne, remis à Marie-Christine Vallet et Martine Couderc pour "l'Europe et vous" (Documentation Française).

    Le prix Aliénor d'Aquitaine remis à Jean Echenoz pour "Courir" (Editions de Minuit).

    Cela donne envie de recommencer, n'est-ce pas ? Et pendant ce temps-là les fleurs se coloraient, les arbustes verdissaient, les auteur(e)s dédicaçaient et les éditeurs faisaient leurs comptes !

    AlCaribou

     


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