• Marée noire en Louisiane : revue de presse du4 juin 2010

     

    Marée noire : Barack Obama accentue la pression sur BP 

    Mots clés : BP marée noire, ETATS-UNIS, Obama

    Par Adèle Smith
    04/06/2010 | Mise à jour : 21:53
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    La compagnie pétrolière affirme avoir réussi à placer un entonnoir sur la fuite. 

    Sous le feu de la critique, Barack Obama est retourné vendredi en Louisiane, pour la troisième fois depuis l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique le 20 avril dernier et la deuxième fois en une semaine. Au 46e jour de la catastrophe, le président espérait ainsi mieux maîtriser sa communication. L'opinion publique reste convaincue qu'il ne fait pas assez, encouragée dans cette perception par des médias extrêmement rugueux, l'absence manifeste de ressources sur place pour empêcher la marée noire de souiller les côtes, et surtout par l'association inévitable à BP, le «vilain» dans cette crise majeure.

     

    Oiseaux englués 

    Le groupe pétrolier britannique est toutefois parvenu avant-vendredi à sectionner le conduit endommagé de pétrole situé à 1 500 mètres de fond et à déposer au-dessus un dôme. Ses ingénieurs devaient encore fixer des soupapes. Le directeur technique de BP, Doug Suttles, a déclaré que si l'opération devait réussir, «la grande majorité» du pétrole serait capturée. L'écoulement de brut pourrait ainsi être réduit selon lui à 160 000 litres par jour au lieu d'environ 2 millions jusque-là. Prudent, l'amiral Thad Allen en charge de l'opération a rappelé que seuls les deux puits de secours creusés actuellement permettraient de stopper totalement la fuite. Or le premier d'entre eux ne doit être opérationnel qu'à la mi-août.

    La marée noire, qui a surtout touché la Louisiane et dans une moindre mesure l'Alabama et le Mississippi, devait atteindre les plages de sable blanc de la Floride vendredi. Entre 80 et 180 millions de litres d'hydrocarbures ont été déversés dans la mer depuis le 20 avril selon les estimations officielles. Les chaînes de télévision diffusent de plus en plus d'images d'oiseaux englués dans le pétrole ainsi qu'un inquiétant modèle virtuel du Centre national de recherche atmosphérique montrant la trajectoire possible de la marée noire, autour de la pointe de la Floride, jusqu'au fameux cap Hatteras en Caroline du Nord dans l'Atlantique et plus loin en direction de l'Europe.

    Conscient de l'impact politique dévastateur potentiel de cette catastrophe, Barack Obama a tenté, autant que possible, de se démarquer du groupe BP. Mais l'Administration doit constamment se défendre des critiques estimant inapproprié le «calme olympien» affiché par le président face à une catastrophe de cette ampleur, lequel donne une impression de «froideur» à l'égard des populations touchées, voire «d'inaction».

    Lors de sa deuxième visite, le président n'avait en effet passé que trois heures sur place et n'avait pas rencontré d'habitants. vendredi, il devait réparer ce faux pas. Interrogé jeudi soir sur CNN par Larry King, qui lui demandait s'il était vraiment en colère, il a répondu avec le même calme qu'il était «furieux» contre BP pour n'avoir pas prévu les «conséquences» de son «action».

    Mais la frustration du chef de l'État est bien réelle. Son agenda est bousculé par la marée noire, qui l'a contraint à annuler pour la deuxième fois son voyage en Indonésie et en Australie prévu à la fin du mois et qui le force à consacrer une grande partie de son temps à cette catastrophe, alors qu'il a deux guerres sur les bras, plusieurs crises à l'étranger et une situation économique fragile et censée être sa priorité absolue sur le plan national.

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    Marée noire : les Etats-Unis en état d'urgence


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    Marée noire : BP espère capturer «la grande majorité» du pétrole

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    </btn_noimpr> 04.06.2010, 09h19 | Mise à jour : 13h39

    Le gouvernement américain a présenté une première facture au groupe pétrolier britannique BP. Selon le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, cette note qui s'élève à 69 millions de dollars est destinée à «rembourser les contribuables», conformément à la loi américaine pollueur-payeur. <btn_noimpr> </btn_noimpr>

     

    La «grande majorité» du pétrole devrait être capturée grâce à l'entonnoir mis en place jeudi soir sur la fuite dans le golfe du Mexique, a indiqué vendredi le directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles, sur la chaîne ABC. Cette nouvelle apporte un peu d'espoir alors que le groupe, auquel la marée noire a déjà coûté 1 milliard de dollars, est allé jusqu'ici d'échec en échec pour stopper l'écoulement de brut depuis le 22 avril. Il a toutefois réussi jeudi à sectionner le conduit à l'origine de la fuite et tente d'y apposer un entonnoir. Selon le dispositif prévu par BP, cet entonnoir doit permettre de pomper le flot de pétrole jusqu'à un navire en surface.

    Jeudi soir, une vidéo du groupe pétrolier montrait cet appareillage posé sur le conduit sectionné de la tête de puits à environ 1 600 m de profondeur. Mais les nappes de pétrole, qui continuent de se déverser dans le golfe du Mexique, ne permettaient pas aux ingénieurs de s'assurer qu'il était bien ajusté. Le patron de BP, Tony Hayward, avait indiqué un peu plus tôt que le groupe pourrait savoir «d'ici 12 à 24 heures» si l'opération est un succès, notant qu'il y avait «toujours un risque».

    Le président Barack Obama retourne vendredi en Louisiane

    M. Hayward a également annoncé qu'une autre initiative visant à contenir la fuite était en cours, et que d'autres méthodes plus pérennes devraient être mises en place prochainement. BP compte ensuite sur la construction de deux puits de secours qui devraient être opérationnels à la mi-août, pour stopper définitivement la marée noire.

    Signe de la gravité de la situation, 45 jours après le début de la pire marée noire de l'histoire américaine, la Maison Blanche a annoncé que le président Barack Obama retournerait vendredi en Louisiane (sud), pour sa troisième visite dans la région depuis la catastrophe.

    La nappe n'est qu'à une dizaine de kilomètres de la Floride, où son arrivée sur les plages très fréquentées par les touristes est attendue de façon imminente, et risque de provoquer des dommages économiques considérables, alors que le pétrole a déjà lourdement touché la Louisiane, et dans une moindre mesure l'Alabama et le Mississippi.

    La frustration est telle face aux échecs de BP que certains vont jusqu'à évoquer l'idée d'atomiser le puits. Cette hypothèse extrême, que le New York Times exposait en Une jeudi, est toutefois rejetée par les autorités. Interrogé sur cette option, le commandant des garde-côtes Thad Allen a répondu qu'il faudrait «qu'on ait épuisé beaucoup de possibilités avant d'y penser». Dans le même temps, BP continuait son offensive pour défendre son image de plus en plus écornée, s'offrant pour la deuxième journée consécutive des pleines pages de publicité dans les grands quotidiens américains. Le groupe a vu ses actions plonger et sa note a été abaissée par les agences de notation.

    Son directeur général a admis jeudi que BP n'était pas préparé à un tel problème survenant en haute mer.

    «Ce qui est incontestable est que nous n'avions pas les instruments qu'il aurait fallu dans notre trousse à outils», a dit Tony Hayward, reconnaissant «qu'on était parfaitement fondé à faire des critiques à la compagnie» sur son manque de préparation à une telle fuite.

    A ce sujet, les groupes anti-BP continuaient de foisonner jeudi sur internet. L'un d'entre eux réunissant plus de 300 000 personnes sur Facebook, appelle à un boycott international du pétrolier.

    Pétrole : les Cajuns ont des idées
    LE MONDE | 04.06.10 | 11h26  •  Mis à jour le 04.06.10 | 11h29
    Bellechasse (Louisiane) Envoyée spéciale

    orsqu'on dit à l'assistant de Billy Nungesser que son patron porte un nom illustre en France, il prend l'air modeste. "Non, quand même pas!" Kurt Fromherz est très étonné d'apprendre que le Nungesser qui est passé à la postérité n'est pas Billy mais Charles, le pilote de la première guerre mondiale, disparu en essayant de traverser l'Atlantique en 1927.

     

    Dans la paroisse (comté) de Plaquemines, l'aviateur est inconnu. Pour tout le monde, Nungesser (prononcer: "Noun-gue-sser"), c'est "Billy", un homme qui a le cœur sur la main, qui ne dit jamais non (notamment aux interviews), et qui a un bagout d'enfer. Un républicain qui a fait plier la Maison Blanche sur l'affaire des dunes artificielles que le peuple cajun veut ériger dans le golfe: dernier rempart face à la marée noire, puisque BP s'est jusqu'ici révélée incapable de colmater la fuite et qu'une certaine quantité de pétrole – nul ne sait combien – va s'écouler dans l'Océan jusqu'à ce que les puits de secours soient terminés (fin août au plus tôt).

    La paroisse de Plaquemines accompagne le Mississippi jusqu'à sa dernière extrémité, là où il se jette dans le golfe du Mexique. En 2005, l'ouragan Katrina y a fait son atterrissage, dans le hameau appelé Empire. Jusque-là, Billy Nungesser ne faisait pas de politique, bien que son père ait été l'un des cadres du parti républicain louisianais. Dégoûté par la lenteur de la reconstruction, il a décidé de se présenter aux élections. Depuis 2007, il dirige le comté.

    "MODE DE VIE EN DANGER"

    Avec son embonpoint et sa manière de traiter les "bureaucrates de Washington" de gens qui n'y connaissent rien, Billy Nungesser est devenu le porte-parole des pêcheurs du pays cajun et de leur "mode de vie en danger". A titre personnel, loin d'être un "shrimper" ("crevettier") trimant sur les bayous, il a fait fortune grâce à l'expansion de l'industrie pétrolière après avoir inventé un conteneur de la taille d'un compartiment de train, susceptible de loger les ouvriers des plates-formes de forage.

    D'ailleurs, certains relèvent qu'il critique de manière plus virulente le gouvernement que BP. Mais comme dit Allyson Lott, qui coupe les cheveux et vend des donuts à Bellechasse, le chef-lieu du comté, "au moins ce n'est pas pour l'argent qu'il s'est lancé dans la politique".

    Dès le début de la marée noire, Billy Nungesser a fait cause commune avec Bobby Jindal, le gouverneur de l'Etat, un républicain lui aussi. D'origine indienne, âgé de 38 ans seulement, Bobby Jindal préparait la promotion du livre qu'il devait publier en juillet (Real Hope, Real Change) pour rappeler qu'il entend figurer dans le peloton des présidentiables en 2012. Saisi par la marée noire, Bobby Jindal a annulé sa tournée promotionnelle et il est passé à l'attaque. Il n'est pas le seul à miser sur la catastrophe.

    Son collègue Charlie Crist, le gouverneur de Floride, en difficulté pour l'élection sénatoriale de novembre, est lui aussi en train de tenter de renverser la tendance en se montrant sur toutes les plages comme le protecteur des côtes de l'Etat.

    Si le président est le maître du zen, Bobby Jindal est à l'extrême opposé. Volubile, hyperactif, il est rapidement apparu comme l'anti-Obama. Dans une région abattue, désespérée d'impuissance, il a présenté un plan. Lequel consiste non pas à essorer les pélicans un à un, mais à "combattre" la marée noire. "On a un plan", répète Billy Nungesser. "Nous sommes en guerre", dit Bobby Jindal, qui n'hésite pas à comparer la marée noire aux attentats du 11-Septembre. Les côtes doivent être protégées de l'envahisseur étranger.

    PROJET PHARAONIQUE

    Adopté par l'ensemble des maires de la côte, le plan prévoit la construction de 24 digues de sable, de part et d'autre du Mississippi, pour arrêter le pétrole avant qu'il n'envahisse les marécages et ne détruise durablement l'écosystème. Un projet assez pharaonique: les digues couvriraient 205 km, elles feraient 1,80 m de haut, 91 m de large à la base et 7,5 m au sommet.

    Nombre d'experts – notamment parmi le corps des ingénieurs du génie militaire – sont sceptiques. Cette ligne Maginot risque de céder au premier ouragan. Il faudra au moins quatre mois pour qu'elle prenne forme. Et le Mississippi a déjà été tellement bousculé, avant et après Katrina, que les conséquences d'un énième remodelé du tracé sont problématiques.

    Lors de sa première visite, début mai, le président Barack Obama est venu chez Billy Nungesser, à Venice, et il a promis d'étudier le plan. Puis plus rien. Furieux, Billy, Bobby et leurs amis se sont montrés partout sur CNN, Fox News, etc. alimentant les critiques contre "l'inaction" de la Maison Blanche et l'inefficacité du gouvernement fédéral en général. Le mot d'ordre a été repris sur les radios locales. On a imprimé des tee-shirts: "Dredge, baby dredge" (pour "drague", l'engin nécessaire à l'édification des digues). Du bout des lèvres, la Maison Blanche a approuvé le 27 mai une seule digue, à titre expérimental.

    LA SOLUTION "CAJUN"

    Quand Barack Obama est revenu, le 28 mai, il a choisi Grand Isle, de l'autre côté du bayou. Qu'à cela ne tienne, Billy Nungesser a dit que, si les routes étaient bloquées, il irait voir le président en bateau. Le meeting a duré deux heures de plus que prévu. Barack Obama a demandé qu'on accélère le plan "Sand Berms" (digues de sable). Il a donné un numéro de téléphone où le joindre. "Et il m'a dit de l'appeler avant d'appeler CNN", raconte "Billy". Le maire de Grand Isle, David Camardelle, a repris espoir. "Obama m'a regardé dans les yeux et il m'a dit: je vais vous aider." Mercredi 2juin, la décision de Barack Obama est tombée: feu vert pour six digues. Avec obligation pour BP de payer la facture.

    David Camardelle s'est félicité que la solution "cajun" ait prévalu. "Je suis né ici et j'y ai grandi. Je connais mes maths. Ce n'est pas un scientifique qui va venir dire à un Cajun ce qu'il faut faire dans son pays." Mais jeudi 3 juin, alors que la Maison Blanche annonçait que Barack Obama revenait pour la deuxième fois en une semaine, le pétrole a envahi Grand Isle, menaçant l'estuaire de Barataria.

    David Camardelle retenait difficilement ses larmes. Cela faisait trois jours qu'il alertait BP et les gardes-côtes. "Je suis né ici et j'y ai grandi. Monsieur le Président, écoutez-moi bien. J'ai du respect pour vous, mais il nous faut des dragues, des pierres et des péniches. Et dites à BP de dégager…"


    Corine Lesnes
    Article paru dans l'édition du 05.06.10
     

    Louisiane : les oiseaux payent un lourd tribut à la marée noire

    LEMONDE.FR | 04.06.10 | 17h50  •  Mis à jour le 04.06.10 | 18h12
    Pour voir la vidéo cliquez ici
     

     

    Barack Obama lors de son déplacement en Louisiane, vendredi 28 
mai.
    AP/Evan Vucci
    Barack Obama lors de son déplacement en Louisiane, vendredi 28 mai.

    Depuis plus de six semaines, le pétrole se répand dans le golfe du Mexique. Des millions de litres de brut souillent ou s'apprêtent à souiller les côtes du sud des Etats-Unis, avec de potentielles conséquences désastreuses sur les fragiles écosystèmes des bayous de Louisiane et... sur la popularité et la crédibilité du président Obama. De nombreux éditorialistes de la presse américaine ont fait le rapprochement entre la gestion de cette crise et celle de l'ouragan Katrina par le prédécesseur d'Obama. En août 2005, La Nouvelle-Orleans a été ravagée par Katrina, restée dans les mémoires comme l'un des plus cuisants échecs du président Bush, qui avait grandement tardé à jauger l'ampleur du drame qui se jouait dans les quartier pauvres de la ville.

    La marée noire est apparue comme "un test de la capacité [d'Obama] à gérer une crise imprévisible", écrivait Doyle McManus, qui a signé dimanche 30 mai un éditorial dans le Los Angeles Times. Il se pose la question de la pertinence du rapprochement entre Bush et Obama ."Jusqu'à la semaine dernière, Obama a manqué d'autorité et de crédibilité. Comme lors de Katrina, la Maison Blanche a répondu à un problème inattendu avec des hésitations et des erreurs", poursuit-il. Mais, reconnaît-il, "à la différence de Katrina qui a inondé La Nouvelle-Orleans en vingt-quatre heures, [la présente crise] s'est développée plus lentement".

    Le magazine The Root a comparé ce qui est comparable entre la marée noire et Katrina, rappelant que les deux catastrophes naturelles étaient de natures bien différentes. En considérant cinq critères – temps de réaction, rapidité et efficacité de la réponse gouvernementale, conséquences économiques et nombre de morts –, le magazine affirme sans détour que "sous aucun aspect, la marée noire n'est le Katrina d'Obama".

    En revanche, pour l'ancien conseiller du président Bush, Karl Rove, il n'y a aucun doute : "la marée noire est le Katrina d'Obama". Ainsi est titrée sa tribune publiée sur le site Internet de la très républicaine chaîne de télévision Fox News. M. Rove déplore que les autorités américaines aient "laissé à BP seul la charge de juguler la fuite". Une opinion curieuse venant du représentant d'un parti qui prône depuis des décennies pour une réduction de la voilure de l'Etat...

    "RESPONSABILITÉ FINALE"

    Des opinions tranchées qui ne sont pas très surprenante au moment où les élections de mi-mandat approchent. "L'enjeu à court terme pour les démocrates est que cette marée noire ne nuise pas à la cote de popularité d'Obama", explique le site Pollster.com, sondage à l'appui. Les Américains "commencent à voir l'action d'Obama contre la marée noire comme négative". Selon deux sondages de l'institut Gallup, 53 % des personnes interrogées jugent négativement Barack Obama un mois après le début de la fuite de pétrole, contre 57 % pour George W.Bush un mois après Katrina.

    Peut-être est-ce une des conséquences de ces mauvais sondages, mais la presse reconnaît que la politique fédérale a connu un point d'inflexion le dernier week-end de mai, quand M. Obama s'est rendu sur les plages souillées et a dit assumer "la responsabilité finale" de la catastrophe. Le président et son administration semblent avoir pleinement mesuré le risque d'être durablement englués dans la marée noire. Depuis, le président s'est rendu sur place, a martelé que BP payerait les dégâts jusqu'au dernier dollar et annoncé le triplement des effectifs déployés. Vendredi 3 juin, jour où Barack Obama doit retourner sur place, la Maison Blanche a annoncé qu'il reportait sine die son voyage en Asie prévu à la fin du mois pour se consacrer pleinement à "la pire catastrophe environnementale de l'histoire des Etats-Unis", comme le note le New York Times.

    Dans l'éditorial du Washington Posttitré "Oubliez Katrina, la marée noire est-elle le Waterloo d'Obama ?" –, Howard Kurtz reconnaît la "profonde intelligence" d'Obama et sa capacité de travail, mais il déplore son manque de panache dans ce dossier comme dans ceux qui ont marqué le début de son mandat."En regardant Obama [sur les plages de Louisiane], j'ai pensé que c'était un homme qui comprenait vraiment le dossier. Mais il était plat et technocratique", remarque-t-il.

    La Maison Blanche semble désemparée par ces critiques, ne voulant pas endosser la responsabilité du géant pétrolier BP. Cité par le blog Politics and Policy du Washington Post, Robert Gibbs, conseiller de Barack Obama, "a rejeté l'idée qu'Obama n'ait pas montré assez de passion" dans sa gestion de la crise."Si sauter en l'air et crier pouvait améliorer les choses, nous l'aurions fait il y a cinq semaines. Nous l'aurions fait la première nuit", ironise-t-il.

    Jonathan Parienté

    Marée noire: BP affiche à nouveau sa confiance, Obama de retour sur place

    Paru aujourd'hui, vendredi 4 juin 2010 à 20:43 0 commentaire(s)
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    Photo : Saul Loeb
    Barack Obama monte dans l'avion Air Force One pour se rendre dans le golfe du Mexique, le 4 juin 2010 dans le Maryland
    Le président américain Barack Obama est arrivé vendredi en Louisiane pour constater les dégâts de la marée noire que BP a bon espoir de juguler après avoir enfin enregistré un succès en plaçant un entonnoir sur le conduit à l'origine de la catastrophe.
     

    Le président américain Barack Obama est arrivé vendredi en Louisiane pour constater les dégâts de la marée noire que BP a bon espoir de juguler après avoir enfin enregistré un succès en plaçant un entonnoir sur le conduit à l'origine de la catastrophe.

    M. Obama est arrivé en Louisiane (sud) peu après 13H00 (18H00 GMT) pour sa troisième visite sur place depuis le début de la marée noire dans le golfe du Mexique. Il devait rencontrer des responsables locaux, des habitants et des entrepreneurs victimes de la pollution.

    Quelque douze heures après la pose d'un entonnoir sur le puits qui fuit depuis 46 jours, un vice-président de BP, Kent Wells, a indiqué que les choses se déroulaient "comme prévu". "Je suis encouragé", a-t-il même déclaré au cours d'une conférence de presse.

    Il a néanmoins refusé de parler de "succès", précisant que l'entonnoir avait été posé il y a seulement 12 heures et à une profondeur inédite de 1.500 mètres. Le groupe britannique est allé jusqu'ici d'échec en échec pour stopper l'écoulement de brut.

    Le directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles, a indiqué que l'on saurait "dans la journée" si la méthode fonctionne.

    Le responsable de BP a affirmé que l'entonnoir devrait sans doute permettre de réduire l'écoulement à moins de 160.000 litres par jour, contre 2 à 3 millions selon les estimations actuelles.

    BP compte ensuite sur la construction de deux puits de secours qui devraient être opérationnels à la mi-août pour stopper définitivement la fuite.

    Le commandant des garde-côtes américains, l'amiral Thad Allen, a indiqué de son côté que la quantité de pétrole récupérée correspondait vendredi matin à 160.000 litres par jour, précisant que "le captage augmente doucement".

    Mis en cause par l'association de défense de l'environnement Sierra Club qui s'est plainte du manque de moyens humains dédiés aux opérations de sauvetage de la faune, Thad Allen a invoqué le caractère "réellement sans précédent" de la catastrophe et l'étendue des côtes touchées.

    Le directeur général de BP Tony Hayward était dans le collimateur de la presse américaine vendredi, le New York Times affichant en Une au dessus d'une photo du dirigeant grimaçant le titre: "Un autre débordement que BP cherche à maîtriser: celui de son patron".

    Jugeant le responsable "enclin aux gaffes", le quotidien cite plusieurs de ses déclarations récentes, lorsqu'il a assuré que "l'impact du désastre sur l'environnement sera sans doute très, très modeste", ou encore lorsqu'il a dit vouloir "retrouver (sa) vie d'avant" la marée noire, avant de s'en excuser.

    Un journaliste du Washington Post va plus loin, appelant au départ du dirigeant. "A ce stade, comment quelqu'un peut-il croire un mot de ce qu'il dit? S'il me disait que ma mère m'aime, je chercherais à obtenir confirmation", écrit-il.

    Après avoir lourdement touché la Louisiane, et dans une moindre mesure l'Alabama et le Mississippi, des traces de pétrole ont été repérées vendredi sur des plages du nord-ouest de la Floride où les autorités tentent de déterminer si elles proviennent de la marée noire.

    D'ores et déjà, une déclaration "de catastrophe pour la pêche" a été approuvée en Floride, ce qui permettra de venir en aide aux pêcheurs.

    Dans cet Etat, un sanctuaire de pélicans a été atteint par la marée noire qui a englué 60 oiseaux, dont 41 pélicans, selon les autorités.

    Le gouverneur de Floride Charlie Crist a demandé vendredi une aide de 100 millions de dollars à BP pour faire face à la catastrophe.

    Par Patrick BAERT © 2010 AFP afp.com

    Etats-Unis

    Obama reporte une tournée Asie-Pacifique pour retourner en Louisiane

    Le président Barack Obama s’est rendu vendredi en Louisiane, sa troisième visite dans la région, pour évaluer les efforts visant à juguler la marée noire dans le Golfe du Mexique.

    Par | Washington, D.C. Vendredi, 04 Juin 2010

    Photo: white house

    Le président Barack Obama a reporté une tournée à l'étranger pour effectuer une troisième visite en Louisiane et inspecter les efforts visant à juguler la marée noire

    Le président Barack Obama s’est rendu vendredi en Louisiane, sa troisième visite dans la région pour évaluer les efforts visant à juguler la marée noire dans le Golfe du Mexique. Jeudi, il a dit sur la chaine CNN qu’il était « furieux » de la situation. Il a d’ailleurs reporté une tournée en Indonésie et en Australie pour mieux gérer la crise.

    Après avoir conféré avec l'amiral Thad Allen des garde-côtes, chargé des opérations de nettoyage, il devait rencontrer des responsables de l’État, puis se rendre sur la côte près de Grand Isle pour discuter avec des pêcheurs et des hommes d’affaires de la situation.

    Par ailleurs, l'amiral Thad Allen des garde-côtes, chargé des opérations de nettoyage, se dit prudemment optimiste sur la possibilité de contrôler la fuite de pétrole. Jeudi, BP est parvenu à sectionner la colonne montante du puits d'où s'échappait le pétrole, puis un dôme de confinement a été placé sur la fuite, et ce dispositif va fonctionner  comme un entonnoir permettant de récupérer et de transférer le pétrole vers un bateau-citerne en surface. Néanmoins, a reconnu l’amiral Allen, le processus visant à juguler la marée noire une bonne fois pour toute est à peine enclenché.

    Dans un communiqué publié vendredi, British Petroleum (BP) a dit qu’il faudra entre 24 et 48 heures pour déterminer combien de pétrole et de gaz sont captés par le nouveau dôme. La marée noire a déjà atteint les côtes de la Louisiane, de l’Alabama, du Mississipi et se rapproche des plages de la Floride. L’administration Obama a envoyé une première facture de 69 millions de dollars à BP, pour couvrir les premiers frais encourus depuis l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon.

    Marée noire en Louisiane : nos 10 dates clés

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    (Greenpeace France (Flickr))
     
    De l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon aux dernières promesses de BP, une chronologie signée « Terra eco » pour un premier bilan de la plus grande catastrophique écologique de l'histoire des Etats-Unis.

    C’est grâce à un entonnoir mis en place jeudi soir que la « grande majorité » du pétrole qui fuit dans le golfe du Mexique devrait pouvoir être capturé, a annoncé ce vendredi BP. L’histoire dira si c’est bien le cas mais l’heure du premier bilan a sonné. Après quarante-cinq jours de lutte contre la marée noire, entre 102 000 et 133 000 tonnes de pétrole déversés et un milliard de dollars (833 millions d’euros) perdus pour BP, que peut-on retenir de la catastrophe ?

    Les tentatives, parfois rocambolesques, de BP pour colmater ou pomper la fuite ? Le déchaînement des ONG et associations environnementales, comme ce plug-in qui remplace sur votre écran les lettres BP par une tâche de pétrole ou le piratage du compte twitter de BP ? Les contributions parfois douteuses des stars ? Terra eco a retenu 10 dates pour revenir sur les étapes clés du plus grand désastre écologique de l’histoire des Etats-Unis.

    La chronologie de la maree noire vue par Terra Eco à voir en plein écran sur le site internet deDipity.

    Pour en savoir plus, le New York Times et le Washington Post ont également réalisé de (très) belles chronologies, frises et cartes multimédias sur cette catastrophe


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