L'écosystème du golfe du Mexique touché par la marée noire actuelle mettra "des années" à récupérer, a déclaré lundi 7 juin le chef des garde-côtes américains, l'amiral Thad Allen, lors d'un point de presse à la Maison Blanche. "S'occuper de la pollution du pétrole en surface prendra quelques mois. Après cela, ce sera réglé.Restaurer l'écosystème, les habitats (de la faune) prendra des années", a indiqué l'amiral.
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Le groupe BP a pompé 11.000 barils de pétrole ces dernières 24 heures grâce à l'entonnoir installé sur le puits duquel fuit du brut dans le golfe du Mexique, a annoncé lundi le commandant des garde-côtes, l'amiral Thad Allen. "Nous sommes passés de 6.000 à 11.000" barils (soit quelque 1,75 million de litres) pompés ces dernières 24 heures, a précisé l'amiral Allen lors d'un point de presse à la Maison Blanche, ajoutant espérer porter la capacité de capture de pétrole à 20.000 barils par jour une fois que BP aura acheminé des équipements adéquats sur place.
1.250 milliards de dollars déjà dépensés
L'amiral s'est toutefois dit incapable d'évaluer quelle était la proportion de la fuite effectivement capturée par l'entonnoir et souligné que la marée noire continuait à s'étendre, fractionnée en des milliers de petites nappes.
Le groupe pétrolier BP a annoncé lundi avoir déjà dépensé 1,250 milliard de dollars pour tenter d'endiguer la maree noire du golfe du Mexique. Cependant, cette somme ne comprend pas les 360 millions de dollars promis pour la construction d'îles artificielles en Louisiane.
Un peu plus tôt, il avait annoncé avoir collecté samedi un total de 10.500 barils après l'installation d'un entonnoir.
"L'optimisation (du dispositif) continue et nous espérons une amélioration de la collecte sur les prochains jours, mais il faudra quelques jours encore avant de pouvoir évaluer le succès de cette tentative d'endiguement", a expliqué BP
Le groupe pétrolier a également souligné qu'il était trop tôt pour quantifier les coûts totaux de la marée noire, provoquée par l'explosion fin avril de la plate-forme Deepwater Horizon.
(Nouvelobs.com)
Obama se demande à qui "botter le derrière" après la marée noire
Par Reuters, publié le 08/06/2010 à 18:53
Le président Barack Obama se demande "à qui botter le derrière" après la marée noire dans le golfe du Mexique, accentuant encore la pression sur BP.
Carcasse de crabe sur l'île de East Grand Terre en Louisiane. Le président Barack Obama se demande "à qui botter le derrière" après la marée noire dans le golfe du Mexique, accentuant encore la pression sur BP. (Reuters/Lee Celano)
Le groupe pétrolier britannique a annoncé que le dôme de confinement mis en place au-dessus de la fuite avait permis de récupérer 14.800 barils de brut lundi, contre 11.100 la veille. L'objectif est d'atteindre 20.000 barils par jour.
Dans une interview diffusée mardi par la chaîne de télévision NBC, Barack Obama, adoptant un ton très ferme, a rejeté les critiques et rappelé qu'il s'était rendu sur les lieux de la marée noire avant même que "la plupart de ces beaux parleurs" ne prêtent attention à la catastrophe.
"Et je ne réunis pas ces experts autour de moi dans le seul but de tenir un séminaire. Nous parlons à ces gens parce qu'ils peuvent nous donner les meilleures réponses et me permettre de savoir à qui je dois botter le derrière (pour obtenir des résultats)", a-t-il ajouté.
Le chef de la Maison blanche n'a pas caché que si Tony Hayward, directeur général de BP, avait été sous ses ordres, il n'aurait pas hésité à le limoger en raison de son incapacité à juguler la marée noire qui dure depuis cinquante jours - le pire désastre écologique qu'aient connu les Etats-Unis.
"Selon les premières informations (des enquêteurs), il n' y a peut-être pas eu seulement une erreur humaine mais aussi des négligences en matière de sécurité", a-t-il dit.
NÉGLIGENCES EN MATIÈRE DE SÉCURITE
Tony Hayward a pourtant affirmé que la catastrophe n'avait rien à voir avec de quelconques économies budgétaires que son groupe aurait cherché à faire.
L'action BP chutait de plus de 7% vers 14h45 GMT mardi à Londres après les déclarations du président américain. Elle a perdu environ un tiers de sa valeur depuis le 20 avril, jour de l'accident sur la plate-forme Deepsea Horizon.
La Grande-Bretagne a annoncé par ailleurs qu'elle allait intensifier les inspections de ses installations pétrolières en mer du Nord.
La Norvège, cinquième exportateur de pétrole dans le monde, a estimé pour sa part "inappropriée" l'ouverture de nouvelles zones de forage avant de connaître les conclusions de l'enquête sur la fuite de BP dans le golfe du Mexique.
La production actuelle de pétrole ne sera pas affectée par cette mesure, qui pourrait toutefois ralentir l'exploration de nouvelles zones offshore, notamment en mer de Norvège et en mer de Barents.
Jusqu'à lundi, BP actualisait ses données toutes les vingt-quatre heures. Elle a décidé d'accélérer la diffusion de l'information et opté pour deux points par jour.
D'après les estimations de scientifiques américains, la fuite dans le golfe du Mexique oscille entre 12.000 et 19.000 barils par tranche de vingt-quatre heures. Les calculs de l'administration fédérale font pour leur part état d'un rejet maximal de 25.000 barils par jour.
L'amiral des garde-côtes Thad Allen, chargé des opérations de nettoyage, a estimé lundi lors d'une conférence de presse à Washington que le processus se passait "plutôt bien".
La fuite pourrait être bouchée en août. Une fois colmatée, il faudra alors quatre à six semaines au moins pour nettoyer les nappes polluantes et les 200 km de côtes souillées de Louisiane jusqu'en Floride, a-t-il précisé.
Mais la lutte contre les effets à long terme sur les écosystèmes sera beaucoup plus longue.
"Nous ne sommes plus confrontés à une nappe large et monolithique mais à une agrégation de centaines de milliers de nappes de pétrole qui se déplacent dans un grand nombre de directions différentes", a-t-il expliqué.
"Les problèmes à long terme d'environnement et de restauration des habitats dureront des années."
69% DES AMÉRICAINS MÉCONTENTS DU GOUVERNEMENT
Barack Obama s'est efforcé de rassurer ses compatriotes en déclarant que la marée noire serait contenue.
"Ce sera endigué", a déclaré le président américain à l'issue d'une réunion gouvernementale sur ce sujet lundi à la Maison blanche. "L'impact économique de cette catastrophe sera important et cela va continuer", a toutefois ajouté Obama, qui s'est rendu vendredi pour la troisième fois en Louisiane.
Il a réaffirmé lundi que BP devrait indemniser "rubis sur l'ongle" les entreprises qui traversent une période très difficile du fait de la catastrophe - un tiers des eaux fédérales du Golfe, soit 200.000 km2, sont interdites à la pêche.
L'administration fédérale, a-t-il ajouté, fait également pression sur la compagnie pétrolière pour qu'elle se prépare au passage possible d'un ouragan. La saison des ouragans a débuté le 1er juin dans l'Atlantique, et ce système météo est particulièrement puissant à deux périodes, en août et fin novembre.
Selon un nouveau sondage diffusé par le Washington Post et ABC, 69% des Américains estiment que la réponse apportée par l'administration fédérale a été très ou plutôt mauvaise.
Eric Faye, Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français
e ministre de l'écologie français, Jean-Louis Borloo, a estimé mardi que la marée noire dans le golfe du Mexique appelait la création d'une Organisation mondiale de la mer et des océans, à l'image de l'ONU. La pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, due au naufrage d'une plate-forme de forage qui opérait pour le compte de la compagnie pétrolière BP, a souillé 200 kilomètres de côtes dans quatre Etats américains (Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride).
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"Je suis convaincu qu'on ne passera pas la décennie qui vient sans qu'il y ait une Organisation mondiale de la mer et des océans, a déclaré Jean-Louis Borloo sur Canal+. On ne peut pas continuer : il nous faut des casques bleus de la mer et des océans." Le ministre français a mis en garde contre la destruction des richesses de la mer, "première réserve énergétique du monde". "On a déclaré la guerre aux poissons, on est en train de la gagner", a-t-il aussi souligné.
OBAMA REJETTE LES CRITIQUES
La compagnie pétrolière BP a affirmé lundi que le dôme de confinement mis en place au-dessus de la fuite dans le golfe du Mexique avait permis de récupérer 7 500 barils de brut dans les douze premières heures de la journée. A ce rythme de récupération, la journée de lundi a permis la capture de 15 000 barils, soit plus que les 11 000 récupérés dimanche. L'objectif est de faire passer ce chiffre à 20 000 barils par jour.
Selon un nouveau sondage diffusé par le Washington Post et ABC, 69 % des Américains estiment que la réponse apportée par l'administration fédérale a été très ou plutôt mauvaise. Dans une interview que diffusera mardi la chaîne de télévision NBC, M. Obama rejette les critiques et rappelle qu'il s'est rendu sur les lieux de la marée noire avant que "la plupart de ces beaux parleurs" ne prêtent attention à la catastrophe.
Marée noire: du brut sur 75 km
08/06/2010 | Mise à jour : 18:22 Réagir
Du pétrole émanant de la plateforme de BP dans le golfe du Mexique est bien présent jusqu'à environ 75 kilomètres autour de l'épicentre de la catastrophe, a annoncé une responsable de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). La directrice de cet organisme, Jane Lubchenco, a précisé au cours d'une conférence de presse, que cette conclusion découlait de prélèvements effectués en mer, permettant de certifier que le pétrole était bien celui de BP.
Le commandant des garde-côtes américains, l'amiral Thad Allen, avait indiqué dimanche que le pétrole s'étendait sous la forme de très nombreuses nappes dans un rayon de 320 km autour du puits défectueux, mais ce constat n'était pas validé par des prélèvements scientifiques. La pollution est également présente jusqu'à environ 1.000 mètres de profondeur sous le niveau de la mer, a précisé Mme Lubchenco au cours d'une conférence de presse.
"La NOAA confirme la présence de faibles concentrations de pétrole sous la mer entre la surface et environ 1.000 mètres de profondeur à des distances situées entre 74 et 77 kilomètres au nord-est du puits" qui se trouve lui même à environ 80 km des côtes de Louisiane (sud), a indiqué Mme Lubchenco. "Nous surveillons la trajectoire du pétrole en surface et sous la mer", a précisé la responsable, ajoutant que du brut avait été retrouvé à près de 230 kilomètres au sud du puits mais que des tests avaient montré qu'il ne correspondait pas à celui de la plateforme Deepwater Horizon qui a explosé le 20 avril.
Marée noire : des centaines d'animaux morts, englués dans le pétrole
Golfe du Mexique, États-Unis - En Louisiane, en Floride, comme au Texas, des centaines d'animaux et surtout des oiseaux ont été retrouvés morts, victimes de la marée noire qui s'échappe dans le golfe du Mexique depuis le 20 avril dernier.
D'après les autorités fédérales, 792 animaux, et notamment des oiseaux, des tortues de mer ou des dauphins, sont morts mazoutés dans les eaux du golfe et sur les côtes. Mais d'après les scientifiques, comme Tom Bancroft, le véritable bilan est déjà bien plus lourd. "Certains oiseaux coulent à pic en mer et ne pourront jamais être comptabilisés parmi les victimes de la marée noire" explique-t-il.
Après la Louisiane, l'Alabama et le Mississippi, le pétrole qui continue à s'échapper du puits accidenté de BP a atteint une partie des célèbres plages de sable blanc de Floride. La nappe a également atteint le Texas, où la découverte d'oiseaux morts portant des traces de pétrole a été pour la première fois signalée.
Les animaux les plus menacés par la marée noire sont les oiseaux du littoral qui se reproduisent sur les côtes du golfe du Mexique, comme le pluvier de Wilson. Le pélican brun, emblématique de la Louisiane, est lui-aussi en danger, un an seulement après avoir été retiré de la liste des espèces en voie de disparition.
"Quel que soit le nombre de bénévoles déployés sur le terrain, nous ne pourrons jamais scruter le littoral pour pouvoir sauver tous les animaux en danger", déplore Sharin Taylor du Service fédéral de protection de la faune et des poissons.
FRANCE SOIR
La Louisiane et la Floride dans une détresse noire
A Pensacola, en Floride, les première boulettes de pétrole ont déjà atteint les rives. © AFP
BP a beau dire que la situation s’améliore, Obama a beau s’énerver, les gardes-côtes ont beau garder l’espoir… Rien n’y fait. Près de cinquante jours après l’explosion meurtrière et le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon, la Louisiane s’enfonce dans le désespoir. Un désespoir lourd, poisseux et malodorant comme le pétrole qui jaillit du fond du golfe du Mexique, à 70 kilomètres au large des bayous.
Une insupportable imprécision
Confrontée à la pire marée noire de leur histoire, qui macule déjà 200 kilomètres de côtes de quatre Etats (Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride), les autorités américaines ont admis lundi que la nature mettra sans doute « des années » à récupérer. Mais, sur place, notre reporter Alexandra Gonzalez témoigne d’une réalité bien plus catastrophique que ne l’affirment les officiels. Dans la chaleur humide du « Deep South », elle s’est embarquée avec un pêcheur louisianais pour sillonner l’immense lagune et se rendre compte par elle-même de l’importance des dégâts. Une certitude s’impose, confirmée par tous ceux qui se sont approchés du monstrueux « pot au noir » créé par les apprentis sorciers de British Petroleum : non, la nature n’oubliera pas ! Pour la faune et la flore, c’est l’hécatombe !
Certes, le commandant des gardes-côtes a annoncé lundi que la récupération du pétrole progresse grâce à l’entonnoir géant positionné par BP sur la tête du puits endommagé. « Nous nous approchons maintenant des 15.000 barils récupérés par jour », a précisé l’amiral Thad Allen, qui espère atteindre prochainement les 20.000 barils/jour. Mais quelle quantité s’échappe encore ? Les autorités avancent deux fourchettes possibles : entre « 12.000 à 19.000 barils par jour » ou jusqu’à 25.000 barils. Une insupportable imprécision… D’autant que l’obstruction définitive du puits n’est pas espérée avant début août, le temps que BP creuse deux puits de dérivation. En attendant, les boulettes de pétrole se dispersent.
Facture astronomique
L’addition pour le pétrolier fautif atteint déjà 1,250 milliard de dollars (1 milliard d’euros), dépensés pour les opérations de colmatage, de récupération du pétrole et de nettoyage. A terme, la facture que devra acquitter le groupe s’annonce astronomique : « plusieurs milliards de dollars », a estimé le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs. Mais c’est bien peu par rapport à l’opulence de l’entreprise : en 2009, BP a réalisé 246 milliards de dollars de chiffre d’affaires (206 milliards d’euros) et un bénéfice net de 16 milliards (13 milliards d’euros) ! Alors, Tony Hayward, le patron de BP aurait tort de trop s’en faire. En Louisiane, dans l’Etat qui a vu naître le jazz, il y a vraiment de quoi avoir le blues !
RTL info
08 juin 2010
Màj 17h02
La marée noire atteint les côtes de la Floride
Après la Louisiane, l'Alabama et le Mississippi, c'est au tour de la Floride d'être touchée par la marée noire. Et pourtant, les autorités américaines avaient confirmé lundi des progrès dans le captage du pétrole à la source tout en mettant en garde contre la fragmentation des nappes dans le golfe du Mexique. Sur la plage de sable fin de Pensacola, au nord-ouest de la Floride, des équipes ramassent du goudron au beau milieu des touristes en maillot de bain.
tous les sons
Philippe Antoine
08 juin 2010
Sur la plage de Pensacola, des équipes ramassent le goudron au beau milieu des touristes en maillot de bain
Lundi, les autorités américaines ont prévenu que l'impact économique et écologique de cette marée noire se ferait sentir "des années" dans le golfe du Mexique.
"Cela va prendre du temps, va requérir énormément d'efforts (...) mais je suis absolument certain que nous allons sortir de cette crise, comme nous avons triomphé d'autres", a déclaré le président américain Barack Obama.
Mais selon le commandant des garde-côtes, l'amiral Thad Allen, la pollution est devenue plus difficile à maîtriser.
"Nous ne devons plus lutter contre des grandes nappes uniformes. Il y a des traces de brut qui vont dans de nombreuses directions", a reconnu l'amiral, principal responsable de la lutte contre la marée noire.
La compagnie pétrolière BP a cependant déjà réussi à pomper 11.000 barils de pétrole grâce à un entonnoir géant installé sur le puits.
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Auteurs : La rédaction de RTL & Philippe Antoine
Dispersants utilisés contre la marée noire le 5 mai 2010 au large de la Louisiane / AFP
Louisiane. Le chef ne craint pas la marée noire
8 juin 2010 -
Arrivé en 1999 aux États-Unis, Jacques Saleun, de Landivisiau(29), est aujourd'hui le chef du «Château du Lac» près de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Après avoir subi les foudres de Katrina, de Gustav et de Ike, il gère avec philosophie la marée noire du golfe du Mexique.
Attablé pour le lunch dans son bistrot français de Métairie Road, Jacques Saleun déguste des moules marinières avec un bel appétit. L'explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, le 20avril dernier, et la marée noire qui sévit face aux côtes de la Louisiane?: «Moi, pour l'instant, cette marée noire ne m'a pas fait changer mes menus. À ce jour, je n'avais que du saumon à la carte. Ici, c'est plutôt cassoulet, pot-au-feu, blanquette, coq au vin... Tout ce qui était écrevisses, crevettes, moules... je les faisais seulement en plats du jour».
50% de steaks vendus en plus
La Louisiane représentant les deux tiers de l'industrie de la pêche aux États-Unis, il doit bien y avoir une incidence sur les restaurants tout de même? «Je n'ai pas connaissance de collègues en pénurie de fruits de mer à la Nouvelle-Orléans. C'est vrai que pour l'été il y a un risque mais, pour l'instant, notre clientèle s'adapte et on fait face». Oui, depuis que la nappe de pétrole souille les fonds marins de la Louisiane, les clients de Jacques mangent... plus de viande: «J'ai noté une hausse sensible des commandes de steaks depuis deux ou trois semaines. De l'ordre de 50%». Autre effet du sinistre:«Le prix du crabe a doublé chez les fournisseurs». Au-delà des incidences économiques de «l'oil spill», Jacques pense que cette marée noire affecte surtout le «way of life» (*) de la Louisiane: «Ici, la mer, c'est la vie des gens. Dès qu'ils ont un peu de temps, ils le passent sur l'eau, sur un bateau... La pêche, c'est le loisir n°1 pour tous. Alors, c'est difficile de se dire que tout ce bon temps passé en famille ou entre amis pourrait ne plus être possible à cause de cette marée noire». Mais à 52 ans, l'ancien élève hôtelier du lycée Chaptal, à Quimper, en a vu d'autres sur le sol américain: «Pour l'ouragan Ike, on avait été obligés de fermer 15 jours. Et quand Katrina a tout balayé, je venais d'ouvrir un restaurant à Kenner. On a dû arrêter deux mois mais après on est reparti pendant trois ans et demi avant d'investir ici».
«Ça prendra quelques années mais ça repartira»
Et ici, au 2037 Métairie Road, il y a une femme, Paige, ainsi que trois enfants à nourrir. Et14employés à payer. Sans oublier, bien sûr, que les cadres, avocats, docteurs, chirurgiens... qui y déjeunent ou y dînent ne pourraient pas se passer longtemps de la «confortable cuisine» de Monsieur Jacques. Oui, dans ces murs ornés des clichés de son cousin Albert Pennec, photographe à Landivisiau, les upper-classes américaines se retrouvent pour des célébrations, des repas d'affaires. Le maire de la Nouvelle-Orléans, des députés... y ont leurs habitudes. Et Jacques ne craint pas pour son business: «La marée noire, ils mettent de gros moyens pour résoudre le problème. Et côté économique, ça prendra peut-être quelques années mais ça repartira...». Bob, cadre à la retraite, sort de table et acquiesce. «Notre chef saura s'en sortir et la Louisiane aussi».
Marée noire - Voyage au plus près du cauchemar
Un pélican en pleine marée noire © AFP
Barataria bay, dans le golfe du Mexique, en Louisiane. Température extérieure : 39 °C. Humidité : maximale. Taches de pétrole à la surface de la mer : partout. Bienvenue dans l’enfer noir qui souille sans relâche cette partie des côtes américaines depuis l’explosion, le 20 avril dernier, de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, exploitée par la firme British Petroleum (BP).
Notre voyage vers l’horreur a débuté dimanche dernier, sur un ponton en bois qui porte encore les stigmates de l’ouragan Katrina de 2005. L’endroit s’appelle Jean Laffitte, un village dans les bayous louisianais baptisé du nom d’un célèbre flibustier français du XIXe siècle. Nous embarquons à bord du Champion, un petit bateau à moteur blanc, où Justin, jeune garçon d’une vingtaine d’années, maigre et le teint hâlé, et son oncle, le « Capitaine Peanut » – Capitaine Cacahuète, en français – nous accueillent. « On me surnomme comme ça parce que je suis rond comme une cacahuète », éclate, dans un grand rire, ce gros bonhomme ventru de 53 ans au visage poupin, cheveux blancs et lunettes double foyer, engoncé dans sa chemise jaune canari. Franck, de son vrai nom, fait vrombir les moteurs en mâchouillant un cigare éteint. Il a décidé de nous emmener aujourd’hui dans le golfe du Mexique, à travers un chemin sinueux dans les bayous.
Lui est un pêcheur du dimanche, fidèle au rendez-vous, comme la plupart de ses voisins. « Ici, tout le monde pêche, que ce soit pour le travail ou pour le plaisir. C’est plus qu’une passion. C’est ce que tu fais lorsque tu as du temps libre. Tu viens dans ces coins-là, tu prends une dizaine de poissons, et tu rentres à la maison les manger, grillés au barbecue. Depuis un mois et demi, ils n’ont pas arrêté d’ouvrir puis de fermer nos zones de pêche, dans les baies du coin. Mais là, depuis quelques jours, c’est fini, c’est fermé définitivement, et pour un “looong” moment », soupire-t-il, en insistant sur l’adjectif.
L’endroit est vide
Première étape sur le chemin : l’échoppe Joe’s Landing, une grande baraque en bois où l’on trouve des chips, des bidons d’huile et de quoi boire une bonne bière. Mais Peanut n’est pas là pour ça : il veut juste acheter 5 kg de glaçons, pour sa glacière. « Ça permet de garder l’eau et les sodas au frais, car une fois que tu es en pleine mer, il peut faire très chaud quand tu es à l’arrêt, en train de pêcher… Et mieux vaut ne pas mourir au milieu de tout ce pétrole ! », rigole le capitaine.
Le bateau reprend son chemin route, bordé à certains endroits de marécages. Tout le long, des bateaux de pêche de poissons et de crevettes sont amarrés. Devant nous, le bras de mer est vide. « Ce n’est pas normal. Tous ces bateaux devraient être en train de naviguer. Là, avec la pêche devenue interdite depuis quelques jours, ces gars sont forcés de rester à terre. Et pour un week-end, on devrait être cernés de toutes parts par d’autres petites embarcations comme la nôtre. Si il y a un jour pour se balader, c’est bien celui-là ! », souligne Justin d’une voix nasillarde oscillant entre le grave et l’aigu. Soudain, l’horizon s’élargit, les marécages disparaissent pour laisser la place à l’océan Atlantique. Autour de nous, peu d’oiseaux volent. Un autre détail qui n’échappe pas aux habitués. « C’est “putain” de pas normal », grommelle Peanut, le mégot toujours coincé entre les dents.
« Qui va payer ma maison ? »
De temps à autre, nous croisons quelques bateaux de pêche, démunis de leurs filets habituels. Nous nous arrêtons auprès de l’un d’eux. A son bord, Jimmy, blanc de peau, chauve et barbu, les yeux bleus perçants. Jimmy Jr, son fils, sa copie conforme en ajoutant un air complètement latino et une centaine de kilos. Enfin, Paul, métis au visage couvert de taches de rousseur. Les trois compères sont postés sur des caisses en bois et nous regardent d’un air goguenard. La marée noire ? « Elle est en train de nous détruire à petit feu. Elle est comme un cancer de la prostate : ça grandit lentement, c’est douloureux, et ça gagne tout le corps », explique Jimmy, le plus âgé des trois.
« Cette saison était annoncée comme une bonne saison pour la pêche aux crevettes. Et au moment où elle a commencé, BP a répandu toute sa “merde” et nous a bloqués ici. Ils nous paient maintenant pour nettoyer, mais on touche beaucoup moins qu’en travaillant. Et puis, ce n’est pas ça notre métier », renchérit son fils, âgé de la vingtaine. A la question de savoir quand vont-ils reprendre leur « vrai » métier, les trois rient jaune. « Impossible de le savoir ! Peut-être jamais si le pétrole détruit tout l’écosystème ! On est foutus, complètement foutus », dit Paul.
Quant au danger qu’ils encourent à côtoyer chaque jour les nappes de pétrole, ils en sont conscients mais attendent toujours de BP les équipements de protection que la multinationale leur avait promis. « Un gilet de sauvetage. Nos bottes. C’est tout ce qu’on a. Oui, c’est vrai, on a souvent mal à la tête en rentrant à la maison, on a le nez qui crache du noir, et la gorge qui pique. On est comme les oiseaux, on est mazoutés », sourit tristement Jimmy père, qui s’inquiète plus pour ses trois autres enfants, beaucoup plus jeunes que Jimmy Jr. « Le plus grand de ces trois-là a 11 ans. Et ma femme est au chômage ! J’ai vraiment peur, même si je ne lui dis pas tous les jours pour ne pas l’angoisser. C’est évident que c’est une catastrophe pour l’environnement, mais c’est aussi une catastrophe humaine. Qui va payer mon crédit pour ma maison cette année ? mon essence ? de quoi nourrir mes enfants ? »
Vision cauchemardesque
Après quelques salutations amicales, Capitaine Peanut rallume le moteur et s’éloigne lentement des trois pêcheurs. L’atmosphère s’alourdit, les premiers effluves d’essence se font sentir. « On y arrive », prévient Peanut, le regard fixé sur l’horizon. Soudain, les premières taches apparaissent, gangrenant l’océan d’une couleur rouille. « Oh mon dieu, il y en a beaucoup plus que la semaine dernière ! », s’exclame Justin. Telles des méduses couleur sang, les flaques épaisses et gluantes de pétrole forment des ronds étranges à la surface de l’eau. Elles s’agglutinent le long de la coque du bateau. L’odeur est insupportable. Et le pire est à venir.
Un bras de terre d’une cinquantaine de mètres de long rompt la monotonie de l’horizon. Plus on s’en approche, plus on distingue des formes mouvantes à sa surface. Ce sont des pélicans, englués dans le pétrole. Comme par signe de respect, Peanut coupe le moteur du bateau. Sa radio laisse encore échapper les notes d’un rock des années soixante. Il l’arrête, et les cris surgissent alors du néant. Les pélicans piaillent par centaines sur l’îlot. Certains ont encore le plumage blanc. Probablement pas pour longtemps. D’autres sont complètement noircis, les ailes alourdies. On distingue même des bébés dans un nid au bord de l’eau, eux aussi souillés. Le pétrole les tue lentement…
Eloignée d’une dizaine de mètres des rives, une succession de bouées en forme de boudins jaunes encercle les lieux pour les protéger du pétrole. Sauf que ces balises perdent peu à peu leur couleur originelle. Elles semblent avoir été éclaboussées de sang. Et leur efficacité est bien relative : à l’intérieur de ce cercle, entre les bouées et les rives, on distingue des petites nappes… Peanut rallume la radio, étouffant les cris sinistres des oiseaux. Nous continuons notre chemin, laissant ces volatiles proches de la mort dans l’abandon le plus total. « Il y a beaucoup plus de pélicans mazoutés que la semaine dernière. C’est terrifiant », chuchote Justin, le regard perdu.
Après plus d’une heure de solitude, nous finissons par croiser une autre embarcation, nettoyant les nappes. A son bord, plusieurs hommes torses nus, cigarettes au bord des lèvres, casquettes vissées sur le crâne. Eux refusent de s’attarder à discuter. « Vous allez y arriver à nettoyer toute cette “merde” ? » leur lance tout de même Peanut. L’un d’entre eux hausse les épaules et lève les bras en signe d’impuissance. « On n’en sait rien. Ce qu’on sait, c’est que notre matériel est tellement lent, et la marée s’étend tellement vite… »
Pas de bateaux, pas de dauphins…
Soudain, une plage apparaît. Le long des rives léchées par l’océan, des monticules de pétrole sont agglutinés, formant comme une barrière rocheuse noire et inquiétante. Peanut rit. « Il s’agit de Port Fourchon. Barack Obama était juste là, sur cette plage, vendredi dernier. Comme par hasard, ce jour-là, il y avait des centaines de gens en combinaison blanche, avec des pelles, en train de nettoyer… » Là, il n’y a plus personne. L’endroit est désert. « C’est dans cette zone que je pêche normalement. Ici, on est censé voir le fond de l’eau. » Le fond de l’eau ? L’affirmation paraît incroyable, tant la mer est sombre autour de la coque du bateau. Justin nous raconte qu’à cet endroit, il y a normalement « des dizaines et des dizaines de dauphins qui tournent, sautent au-dessus de la surface, s’approchent des bateaux pour réclamer des caresses… » Là, pas de bateaux, pas de dauphins, rien que l’horizon maculé de taches de rouille et ce relent d’essence, tenace et lancinant, qui masque toutes les autres odeurs iodées de la mer.
« Je ne vois pas de scénario de fin heureuse dans cette crise, confie Peanut entre deux mâchouillements de cigare.Le problème est que la Louisiane n’est pas importante, politiquement parlant. Elle ne fait pas partie de ces « swing states » qui peuvent faire basculer dans un camp ou un autre des élections présidentielles. Si la Floride avait été touchée en premier, et aussi gravement atteinte que nous, je suis sûr qu’Obama aurait enfilé ses bottes et serait venu en personne chaque jour nettoyer le mazout ! Tandis que là, comme on a pu le voir, on ne croise pas grand monde en train de nettoyer. » Peanut marque un temps de silence, avant de conclure : « C’est vraiment triste », et de reprendre la direction de son ponton d’attache.
Conscient qu’à cause de cette effroyable catastrophe industrielle, les bayous louisianais sont en péril. Et, qu’avec eux, c’est tout un monde de pêcheurs occasionnels ou professionnels, de restaurants, d’hôtels et commerces qui risque de disparaître. L’explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater a mortellement blessé la Louisiane. La marée noire qui enserre ses côtes meurtries est en train de l’asphyxier à petit feu.
Marée noire: l'écosystème mettra "des années" à récupérer
C'est ce qu'a affirmé le chef des garde-côtes américains alors que les opérations de pompage continuent.
L'écosystème du golfe du Mexique touché par la marée noire actuelle mettra "des années" à récupérer, a déclaré lundi 7 juin le chef des garde-côtes américains, l'amiral Thad Allen, lors d'un point de presse à la Maison Blanche. "S'occuper de la pollution du pétrole en surface prendra quelques mois. Après cela, ce sera réglé.Restaurer l'écosystème, les habitats (de la faune) prendra des années", a indiqué l'amiral.
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Le groupe BP a pompé 11.000 barils de pétrole ces dernières 24 heures grâce à l'entonnoir installé sur le puits duquel fuit du brut dans le golfe du Mexique, a annoncé lundi le commandant des garde-côtes, l'amiral Thad Allen. "Nous sommes passés de 6.000 à 11.000" barils (soit quelque 1,75 million de litres) pompés ces dernières 24 heures, a précisé l'amiral Allen lors d'un point de presse à la Maison Blanche, ajoutant espérer porter la capacité de capture de pétrole à 20.000 barils par jour une fois que BP aura acheminé des équipements adéquats sur place.
1.250 milliards de dollars déjà dépensés
L'amiral s'est toutefois dit incapable d'évaluer quelle était la proportion de la fuite effectivement capturée par l'entonnoir et souligné que la marée noire continuait à s'étendre, fractionnée en des milliers de petites nappes.
Le groupe pétrolier BP a annoncé lundi avoir déjà dépensé 1,250 milliard de dollars pour tenter d'endiguer la maree noire du golfe du Mexique. Cependant, cette somme ne comprend pas les 360 millions de dollars promis pour la construction d'îles artificielles en Louisiane.
Un peu plus tôt, il avait annoncé avoir collecté samedi un total de 10.500 barils après l'installation d'un entonnoir.
"L'optimisation (du dispositif) continue et nous espérons une amélioration de la collecte sur les prochains jours, mais il faudra quelques jours encore avant de pouvoir évaluer le succès de cette tentative d'endiguement", a expliqué BP
Le groupe pétrolier a également souligné qu'il était trop tôt pour quantifier les coûts totaux de la marée noire, provoquée par l'explosion fin avril de la plate-forme Deepwater Horizon.
(Nouvelobs.com)
Marée noire
14 800 barils pompés
Mise à jour le mardi 8 juin 2010 à 12 h 04
Photo: BP Image de BP |
L'entonnoir placé sur le puits duquel fuit du brut dans le golfe du Mexique a permis à BP de pomper 14 800 barils de brut ces 24 dernières heures, selon l'amiral Thad Allen, le commandant des garde-côtes.
Ce qui représente la plus importante quantité pompée depuis l'installation la semaine dernière de l'entonnoir.
BP a également indiqué que la quantité totale du pétrole pompé durant quatre jours est d'environ 42 500 barils.
Impact économique
Le président américain a admis lundi que la marée noire dans le golfe du Mexique aura un impact économique important.
« L'impact économique de ce désastre va être substantiel et durable », a prévenu Barack Obama après une réunion avec des membres de son cabinet et d'autres hauts responsables à la Maison-Blanche, consacrée à la marée noire qui pollue depuis près de 50 jours le golfe du Mexique.
Il a ajouté être conscient que la nappe de pétrole est en train de faire d'importants ravages sur l'environnement et nuit à la vie de milliers de personnes dans la région.
M. Obama a toutefois voulu lancer un message de soutien aux résidents de la région touchée par la catastrophe en disant que la fuite de pétrole finira par être contenue, au plus tard au mois d'août.
Il a aussi réaffirmé qu'il maintiendrait la pression sur BP afin que la pétrolière indemnise jusqu'au dernier sou les entreprises et les personnes touchées par la marée noire.
La situation sur les côtes
Les autorités américaines surveillent très attentivement la situation sur les côtes de la Floride. Des balles de goudron ont été aperçues à certains endroits, mais la situation n'est pas comparable à celle de la Louisiane, où du pétrole visqueux souille les côtes.
La marée noire est maintenant constituée de milliers de petites nappes de pétrole qui se répartissent dans un rayon de 320 kilomètres par rapport à l'endroit de la fuite.
L'amiral Allen affirme que les opérations de nettoyage se poursuivront de 4 à 6 semaines après que le puits aura été scellé. Il prévoit que les écosystèmes côtiers prendront plusieurs années à se remettre de la marée noire.
BP, qui fait déjà l'objet de plusieurs poursuites et d'une enquête criminelle, continuera d'être sur la sellette cette semaine, le Congrès poursuivant ses enquêtes à ce sujet. Des audiences doivent avoir lieu lundi et mercredi en Louisiane, et jeudi, à Washington.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Reuters
Publié le 08 juin 2010 à 11h58 | Mis à jour à 12h02
BP récupère plus de 2 millions de litres de pétrole
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Photo: AP
Le groupe britannique BP, dont la plateforme pétrolière Deepwater Horizon est à l'origine d'une vaste marée noire dans le golfe du Mexique, a récupéré plus de 14.800 barils de pétrole au cours des dernières 24 heures, ont annoncé mardi les garde-côtes américains.
En ce qui concerne les opérations consistant à endiguer la fuite avec une sorte d'entonnoir, «au cours des 24 heures à compter de minuit la nuit précédente et juqu'à minuit cette nuit, nous avons pu récupérer 14.842 barils», soit quelque 2,36 millions de litres de brut, a indiqué l'amiral Thad Allen au cours d'une conférence de presse.
«Cela a augmenté progressivement depuis le premier jour» et la pose de l'entonnoir, a ajouté l'amiral Allen, rappelant que le brut capté était passé ainsi de 6.000 barils à près de 15.000 désormais.
«Nous continuons à optimiser» le système, afin de «nous assurer que nous récupérons autant de pétrole que ce qui s'échappe du puits en ce moment», a-t-il ajouté.
BP, qui a déjà dépensé 1,25 milliards de dollars pour lutter contre la pollution, espère porter la capacité de récupération de pétrole à 20.000 barils par jour.
Grâce à la pose d'un entonnoir, BP a accéléré depuis la semaine dernière la récupération du pétrole qui s'échappe du puits. Mais la nappe continue d'avancer vers les côtes américaines du golfe du Mexique et le brut continuera de couler tant que les puits de dérivation ne seront pas opérationnels, ce qui est prévu au mois d'août.
Commentaires (2)
15:43 tgood 08-juin-2010
mandrake, ne pas tomber tout de même dans un peudo-réalisme, un peu hors-sujet
Bien sûr, BP travaille pour tous ses clients que nous sommes. Mais BP partageait-il ses bénéfices colossaux avec nous ?
Et pour augmenter encore ses bénéf, BP a "taillé sur le budget" sécurité avec les résultats que l'on connaît aujourd'hui. Toute activité est faillible, mais il est possible de réduire les risques, ce qui coûte en effet de l'argent...
BP a économisé. BP a "joué"; BP a perdu. BP doit donc payer, ce qui peut-être mènera à sa faillite
14:42 mandrake 08-juin-2010
tout le monde pointe du doigt BP dans cette catastrophe. avant de jeter la pierre, chacun doit se rendre compte qu'il est un peu responsable : pourquoi?
La course à la recherche de pétrole, et l'extraction à haut risque n'est due que pour satisfaire l'apétit glouton de tout un chacun dans sa consommation d'énergie. Le pétrole est présent dans toute la chaine de production de la société de consommation mondiale. acheter un bien, quel qu'il soit, pour le jetrer peu après, avant qu'il ait fiat son temps, est un gaspillage qui nous fait aller tout droit dans le mur. Nous devons changer note mode de vie, abandonner la consommation pour le seul acte de consommer.. il faut penser que le pétrle n'est pas éternel, et rien ne peut actuellement le remplacer