• Marée noire en Louisiane : revue de presse du 7 juin 2010

     

     

     

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    WASHINGTON (AP) — Le président américain Barack Obama a assuré lundi ses compatriotes que les Etats-Unis "surmonteront" la marée noire dans le golfe du Mexique, tout en avertissant que cela nécessiterait du temps et des efforts.

    M. Obama a été informé des opérations en cours pour lutter contre la marée noire par l'amiral des garde-côtes Thad Allen, qui supervise la réponse des pouvoirs publiques à la catastrophe.

    A l'issue du briefing, le chef de la Maison Blanche a déclaré à la presse que les régions côtières touchées "vont avoir besoin de l'aide de l'ensemble du pays". Il a également dit sa volonté de voir ces régions retrouver un état encore meilleur qu'avant la marée noire. L'écosystème et les habitants des côtes du golfe sont "résistants", a-t-il affirmé. AP

     

     

    Marée noire: les USA se préparent à "des années" de dégâts

    De Tangi QUEMENER (AFP) – Il y a 7 heures

    WASHINGTON — L'impact économique et écologique de la marée noire se fera sentir "des années" dans le golfe du Mexique, ont averti lundi les autorités américaines, même si davantage de pétrole était désormais récupéré du puits de pétrole percé au fond de la mer.

    Le président Barack Obama a estimé que l'impact économique de la catastrophe serait "substantiel et durable" pour les régions côtières du Sud des Etats-Unis après l'explosion et le naufrage d'une plateforme pétrolière en avril à 80 km au large.

    Evoquant le drame que vivent les pêcheurs, ostréiculteurs et autres corps de métier vivant des ressources naturelles, M. Obama a une nouvelle fois requis de BP, le géant britannique, qui exploitait la plateforme, qu'il ne "mégote pas" son aide financière.

    "Cela va prendre du temps, va requérir énormément d'efforts (...) mais je suis absolument certain que nous allons sortir de cette crise, comme nous avons triomphé d'autres", a-t-il dit, en promettant que le gouvernement se tiendrait aux côtés des sinistrés.

    Mais dans l'immédiat, la pollution est devenue plus difficile à maîtriser, a souligné le commandant des gardes-côtes, l'amiral Thad Allen, avant de participer à une réunion à la Maison Blanche avec M. Obama.

    "Nous ne devons plus lutter contre des grandes nappes uniformes. Il y a des traces de brut qui vont dans de nombreuses directions", a reconnu l'amiral, principal responsable de la lutte contre la marée noire.

    Et les perspectives à long terme ne sont pas plus riantes, en particulier pour la nature, a-t-il estimé. Si environ 200 km de côtes ont été touchées par du pétrole, ces chiffres peuvent être "trompeurs", car certaines sont des zones marécageuses fragiles qui ont pu être souillées en profondeur.

    Et une fois le puits colmaté, "s'occuper du pétrole en surface prendra quelques mois. Après cela, ce sera réglé. Restaurer les écosystèmes, les habitats (de la faune) prendra des années", a indiqué l'amiral Allen.

    BP a cependant accéléré la récupération du pétrole qui continue à s'échapper du puits.

    Ces dernières 24 heures, "nous sommes passés de 6.000 à 11.000" barils pompés (soit quelque 1,75 million de litres) grâce à un entonnoir géant installé sur le puits, a déclaré l'amiral.

    Thad Allen a dit espérer porter la capacité de récupération de pétrole à 20.000 barils par jour une fois que BP aura acheminé des équipements adéquats sur place. Mais il s'est dit incapable d'évaluer dans l'immédiat le rythme auquel le brut s'est déversé depuis le début de la catastrophe.

    Jusqu'ici, les autorités ont donné deux fourchettes possibles: "l'une de 12.000 à 19.000 barils par jour, l'autre de 12.000 à 25.000 barils", a rappelé l'amiral Allen.

    L'entonnoir posé jeudi comporte quatre soupapes qui doivent éviter que des cristaux ne se forment à l'intérieur. Ces soupapes, par lesquelles fuit toujours du pétrole, doivent être fermées progressivement.

    L'installation de cet entonnoir n'est qu'une solution provisoire, le temps que BP creuse deux puits de dérivation qui serviront à boucher le puits principal, des opérations dont l'amiral Allen a dit espérer qu'elles seraient terminées début août.

    En attendant, les Américains jugent sévèrement la réaction de leurs dirigeants face à la marée noire. Selon un sondage ABC News/Washington Post, 69% des personnes interrogées ont une mauvaise opinion de la gestion de la crise par l'administration Obama. Quant à BP, sa réaction est jugée négativement par 81% des sondés.

     

    Les produits dispersants: moindre mal ou "agent orange" de la marée noire?

    De Patrick BAERT (AFP) – Il y a 5 heures

    HOUMA (Etats-Unis) — Les 4 millions de litres de produits dispersants jetés dans le combat contre la marée noire au large des côtes américaines ont permis de réduire l'impact du pétrole sur les côtes, mais au prix de l'empoisonnement de la vie marine.

    La marée noire s'étend désormais dans un rayon de 320 km autour du puits qui déverse son pétrole depuis un mois et demi par 1.500 m de fond, a déclaré dimanche à la télévision l'amiral Thad Allen, commandant des garde-côtes américains.

    Mais lorsqu'on survole la mer au départ de la petite ville d'Houma, en Louisiane, il faut attendre d'avoir quitté la côte depuis une bonne demi-heure avant d'apercevoir les premières nappes de pétrole orangées qui strient la surface de l'eau, là où mouillait la plateforme de BP Deepwater Horizon.

    Explication: les produits dispersants appliqués par BP ont fractionné la marée noire. Elle prend désormais la forme "de centaines de milliers de petites nappes", a observé l'amiral Allen.

    Moins visible, la nappe de pétrole n'en est pas moins toxique, elle l'est même davantage du fait de la présence des dispersants, s'alarment les pêcheurs locaux, dont neuf ont été hospitalisés fin mai après avoir travaillé sans protection au nettoyage du brut.

    Pour Clint Guidry, président de l'Association des pêcheurs de crevettes de Louisiane, le Corexit, le produit dispersant épandu par BP, rappelle "l'agent orange" utilisé comme herbicide par l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam et responsable de nombreuses maladies graves.

    Les pêcheurs redoutent que ce produit ne tue coquillages et crustacés en pleine période de reproduction.

    La notice du Corexit, un produit fabriqué par la société Nalco de Naperville dans l'Illinois (nord), précise que le produit irrite la peau et les yeux et est nocif par "inhalation, contact avec la peau et ingestion"."Ne pas contaminer l'eau de surface", avertit la notice.

    BP a modifié le Corexit qu'il utilise dans le golfe du Mexique, après avoir utilisé une première version qui contenait du butoxyethanol, un dissolvant mortel pour les poissons, précise Ron Tjeerdema, professeur de toxicologie écologique de l'Université de Californie à Davis.

    Ce dissolvant provoque chez les animaux la destruction des globules rouges, entraînant des lésions aux reins, à la vésicule ou au foie.

    BP a "d'abord utilisé ses vieux stocks de Corexit avant de passer à une nouvelle version dans laquelle le butoxyethanol est remplacé par ce qu'il appelle un dissolvant de classe alimentaire", ajoute le professeur. Le groupe britannique "a fait cela pour que ce soit un peu moins dangereux pour ses employés et aussi parce que le nouveau produit se mélange mieux avec le pétrole".

    Mais la nouvelle version est mortelle pour deux sortes de crustacés, selon la notice du produit. Moins de 100 litres suffiraient à tuer la moitié des crustacés présents dans une piscine olympique, a calculé un chercheur.

    Des experts réunis à la demande des autorités ont toutefois délibérément accepté de sacrifier l'écosystème marin, meurtri de toute façon par la présence du pétrole, afin de sauvegarder les marais côtiers, qui abritent de nombreuses espèces animales et végétales.

    "Nous sommes tombés d'accord pour estimer que les dispersants sont un moindre mal", a expliqué à l'AFP le professeur Tjeerdema, qui a participé fin mai à une réunion de deux jours avec une cinquantaine d'experts qui ont recommandé à l'unanimité de continuer à utiliser ce produit.


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