Le président américain Barack Obama est à nouveau venu constater les dégâts de la marée noire en Louisiane, vendredi 4 juin. Il a rappelé à BP ses obligations, qui a finalement réussi à placer un entonnoir sur le conduit d'où s'échappe le pétrole, dans le golfe du Mexique.
A l'occasion de sa troisième visite en Louisiane depuis le début de la catastrophe, le président américain a exprimé sa colère envers le groupe britannique. "Il y a des informations selon lesquelles BP va verser 10,5 milliards, je dis bien milliards (de dollars) de dividendes", a ajouté Barack Obama, rappelant que le groupe avait "des obligations morales et légales ici dans le golfe".
Par ailleurs, il recevra, la semaine prochaine, les familles des onze personnes tuées après l'accident survenu sur la plateforme exploitée par BP, dont le naufrage a provoqué la marée noire.
Premier succès de BP
De son côté, BP affichait un optimisme modéré, après avoir posé avec succès un entonnoir sur le puits. Cependant, à cause de la profondeur, toute opération reste incertaine. Le directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles, a indiqué que l'on saurait "dans la journée" si la méthode fonctionne.
Le groupe a affirmé que l'entonnoir devrait permettre de réduire l'écoulement à moins de 160.000 litres par jour, contre les 2 à 3 millions qui s'échappaient selon les estimations actuelles. BP compte ensuite sur la construction de deux puits de secours qui devraient être opérationnels à la mi-août pour stopper définitivement la fuite.
Une catastrophe difficile à gérer
Après avoir lourdement touché la Louisiane, et dans une moindre mesure l'Alabama et le Mississippi, des traces de pétrole ont été repérées, vendredi, sur des plages du nord-ouest de la Floride. Les autorités tentent de déterminer si elles proviennent de la marée noire.
D'ores et déjà, une déclaration "de catastrophe pour la pêche" a été approuvée en Floride. Alors que l'Etat est un véritable sanctuaire pour les pélicans, le gouverneur, Charlie Crist, a demandé à BP une aide de 100 millions de dollars pour faire face à la catastrophe.
Une cinquantaine d'experts américains et canadiens ont recommandé l'usage de dispersants pour lutter contre la catastrophe. A choisir, ces produits sont moins nocifs pour l'environnement que le pétrole, ont-ils estimé alors que près de quatre millions de litres de dispersants ont déjà été utilisé.
Pour faire face aux critiques de la presse américaine, le directeur général de BP, Tony Hayward, a formé une équipe spéciale chargée de la gestion de l'après-crise : estimation des dégâts, poursuite du nettoyage… Cette équipe servira également à "reconstruire la réputation de BP comme une entreprise citoyenne responsable aux Etats-Unis", a indiqué un porte-parole du groupe, Robert Wine.
(Nouvelobs.com avec AFP)
Marée noire : les bateaux dépollueurs de Paimpol en Louisiane
Après moult rebondissements, la société paimpolaise Ecocéane serait sur le point d’expédier neuf de ses bateaux en Louisiane. Le 28 mai dernier, la demande d’aide internationale faite par les Etats-Unis pour lutter contre la marée noire a permis de débloquer la situation. Ce vendredi, le PDG d’Ecocéane Eric Vial a rencontré le ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo. Ensemble, ils ont formalisé l’offre de la France. Celle-ci comprend l’envoi initial prévu : un catamar, 4 grands cataglops et 4 petits cataglops.
Un cataglop est déjà en route. Le départ des huit autres est prévu pour le 16 juin. Éric Vial doit partir aujourd’hui pour la Louisiane.
De Marine LAOUCHEZ (AFP) – Il y a 19 heures
NEW YORK — Le britannique BP pourrait récupérer quelques revenus de la marée noire dans le golfe du Mexique grâce à la commercialisation du pétrole issu de la fuite, bien peu toutefois par rapport aux coups portés par la catastrophe à son portefeuille - et à son image.
Après le succès de la pose d'un entonnoir sur le conduit à l'origine de la fuite, l'attente était de rigueur: le directeur général du groupe pétrolier BP Tony Hayward a indiqué vendredi qu'il faudrait environ "48 heures pour évaluer la quantité de gaz et de pétrole capturée".
Mais qu'adviendra-t-il du pétrole récupéré au cours de l'opération?
"Notre priorité est de capturer le pétrole afin de l'empêcher de se répandre dans le golfe", a assuré à l'AFP Sheila Williams, porte-parole du groupe.
La compagnie a fait savoir que du gaz et du pétrole étaient bel et bien arrivés à bord du navire Discoverer Enterprise après la pose de cet entonnoir, montrant que le principe fonctionne.
Selon les explications données par Sheila Williams, le pétrole "sera transporté du bateau à un terminal, puis vers une raffinerie où il sera traité", sans donner de précisions supplémentaires.
D'après BP, le système va permettre de récupérer la "grande majorité" du pétrole échappé, estimé entre 2 à 3 millions de litres par jour par un panel d'experts mandaté par l'administration américaine.
Cela représente un revenu compris entre 840.000 dollars et 1,33 million de dollars par jour si ce pétrole était récupéré et vendu au prix de 70 dollars le baril. Le pétrole texan échangé à New York, le light sweet crude, étalon du marché de l'or noir, s'échange actuellement un peu au-dessus de ce niveau.
Une misère toutefois, si l'on considère les coûts gigantesques que la catastrophe écologique a déjà engendrés pour le groupe britannique.
BP a dépensé jusqu'à présent un milliard de dollars en nettoyage et puits de secours, et a promis jeudi de payer 360 millions de dollars pour des barrages artificiels en Louisiane.
"Ce rythme de dépenses devrait continuer quelque temps après la réussite du travail destiné à stopper le flux de pétrole s'échappant du puits endommagé. Toute amende ou pénalité représenterait des coûts additionnels", a indiqué le britannique dans un communiqué vendredi.
Tony Hayward a lui estimé dans une conférence avec des investisseurs qu'il était "impossible de prédire le coût (de la marée noire) mais qu'il sera assez important", précisant peu après que les coûts financiers seraient "sévères".
L'Etat américain a présenté jeudi une première facture de 69 millions de dollars dépensés par l'administration américaine pour lutter contre la marée noire, demandant à BP de "rembourser les contribuables", conformément à la loi pollueur-payeur.
Les agences de notation financière, qui ont révisé en baisse leur opinion sur la compagnie cette semaine, annoncent déjà des coûts se montant à plusieurs milliards de dollars, pour les seuls colmatage et nettoyage.
Cela dépend "en partie du temps nécessaire à BP pour contrôler le flot de pétrole. Le coût total final de la catastrophe pourrait être bien plus élevé, même s'il pourrait toutefois s'étaler sur un certain nombre d'années", indiqué Standard and Poor's.
BP fait également face à de potentiels frais de litige, attaqué de toute part aux Etats-Unis. Des milliers de victimes de la marée noire ont déjà porté plainte. Les compensations se comptent en dizaines de milliards de dollars.
Sans compter la valeur évaporée en Bourse: le titre BP a chuté de 40% depuis l'explosion, soit 75 milliards de dollars.
Mis à jour 04-06-2010 17:18
Marée noire : énième et dernière tentative?
Après des échecs répétés, BP pourrait avoir trouvé une solution temporaire pour contenir le pétrole.
Près de deux millions de litres de pétrole s'écouleraient chaque jour.
Photo : AFP
La énième tentative de BP pour colmater la fuite de pétrole qui a provoqué une gigantesque marée noire dans le golfe du Mexique pourrait-elle être la bonne?
L’espoir est en tout cas permis à en croire les récentes déclarations de Doug Suttles, le directeur d’exploitation de la compagnie ce vendredi. "La grande majorité du pétrole devrait être capturée", a-t-il indiqué sur la chaîneABC.
La veille, des sous-marins télécommandés ont réussi à sectionner la tête du puits a environ 1 600 mètres de profondeur et à déposer un entonnoir sur le conduit. Le dispositif doit permettre de pomper le flot de pétrole jusqu'à un navire en surface. "Je suis assez confiant dans le fait que ça va marcher. Cela ne capturera sans doute pas la totalité du flux (de brut). Mais cela devrait en capturer la grande majorité", a-t-il ajouté.
Une solution temporaire qui serait la bienvenue alors que les experts estiment à deux millions de litres de pétrole qui s'écoulent chaque jour dans le golfe. Quatre soupapes ont cette fois été mises en place afin d'éviter que des cristaux ne se forment dans l'entonnoir, ce qui avait provoqué l'échec des dernières tentatives. "Ces quatre soupapes doivent être fermées
progressivement dans la journée, ce qui explique que le pétrole continue pour l'instant à s'écouler du puits", a indiqué le directeur d'exploitation. L'entonnoir pourrait permettre de réduire l'écoulement à moins de 160 000 litres par jour.
BP a estimé pouvoir évaluer la quantité de gaz et de pétrole capturée dans les prochaines 48 heures. Pour l'heure, la marée noire aurait coûté un milliard de dollars au groupe pétrolier britannique. Son directeur général Tony Haywarda a déclaré ce vendredi qu'il était "impossible de prédire le coût mais qu'il sera assez important", en précisant que les coûts financiers seraient "sévères".
Tony Hayward, incarnation de BP pour le meilleur et pour le pire
NEW YORK - Trois ans après son accession à la tête de BP, le directeur général Tony Hayward affronte sa plus grave crise avec la marée noire dans le golfe du Mexique, qui commence à faire s'interroger les analystes sur sa capacité à rester en fonction.
Depuis le début de la crise en avril, M. Hayward est omniprésent dans les médias américains, à coups d'interviews et de publicités. Mais ce qui pouvait passer pour une stratégie de communication habile, destinée à prouver l'implication de BP dans la tragédie, s'est bien souvent retourné contre lui, avec des gaffes à répétition qui ont provoqué la colère des parties concernées.
Visage juvénile malgré ses 53 ans, joues roses sous chevelure frisée, cultivant le bras de chemise et le col ouvert sur les écrans de télévision, M. Hayward, qui a pris ses quartiers sur la côte du golfe du Mexique dès le début de la catastrophe, a d'entrée reconnu la responsabilité de BP, sans lésiner sur les excuses.
Mais jouer la transparence et multiplier les mea culpa ne l'a pas mis à l'abri des gaffes. La semaine dernière il a dû s'excuser pour ses paroles "blessantes et inconsidérées": quelques jours plus tôt, dans la même phrase il avait réussi à la fois à exprimer l'engagement de BP dans la lutte contre la marée noire et à paraître totalement égocentrique et indifférent.
"Il n'y a personne qui veuille plus que moi que tout cela se termine, je veux retrouver ma vie", avait-il dit.
Il s'est aussi fait épingler pour avoir martelé que la marée noire, la plus grosse jamais survenue aux Etats-Unis, aurait un impact "très très modeste" sur l'environnement, alors même qu'il promet que "BP fera tout pour réparer".
Tony Hayward avait pourtant toutes les cartes en main pour mettre le géant pétrolier britannique en conformité avec son nouveau logo vert et ses engagements pro-écologiques.
Il prenait la succession de John Browne, considéré comme l'un des plus brillants hommes d'affaires de sa génération, mais évincé après avoir perdu en justice le droit de cacher son homosexualité.
Le long (12 ans) mandat de M. Browne à la tête de BP avait aussi été marqué par d'autres catastrophes aux Etats-Unis, coûteuses en argent et en image: en particulier l'incendie d'une raffinerie au Texas en 2005, qui avait fait 15 morts, et la fuite d'un oléoduc en Alaska en 2006.
M. Hayward, ancien patron des activés d'exploration-production, docteur en géologie ayant bourlingué de la Chine au Chili en passant par la mer du Nord, était arrivé aux commandes avec la promesse de faire souffler un vent nouveau.
En 2006, il avait selon le Financial Times estimé que la direction de BP était "trop dirigiste et pas assez à l'écoute".
Il avait ajouté que BP avait encore "beaucoup de travail" pour s'assurer du niveau de sécurité de ses installations et de ses méthodes.
Dans ses précédentes fonctions, il martelait que la sécurité était en tête de ses préoccupations.
"Les dirigeants doivent faire de la sécurité de tous ceux qui travaillent pour eux leur première priorité", avait-il dit dans un entretien publié dans un magazine interne du groupe.
Il avait aussi insisté sur sa volonté de "mener les affaires de BP d'une manière qui soit au diapason du monde: en travaillant avec les communautés locales, en donnant des opportunités à nos employés locaux, et en menant nos opérations sans nuire à l'environnement".
Dans le même article, ce passionné de voile, marié à une ancienne géologue de BP avec qui il a deux enfants, expliquait que les croisières en mer en famille étaient son plus grand plaisir.
"C'est tout simplement génial", disait-il: "rien que nous quatre et le bateau".
(©AFP / 05 juin 2010 07h53)
«On connaît mieux la Lune que nos océans»
Mots clés : marée noire, océans, ETATS-UNIS, Philippe Cousteau Jr, BP PLC
Par Thierry Oberlé
05/06/2010 | Mise à jour : 15:43 Réagir
Pour Philippe Cousteau Jr, qui s'est rendu cette semaine à Venice (en Louisiane), «cette marée noire représente une menace pour notre sécurité nationale».
INTERVIEW - Philippe Cousteau Junior, franco-américain, petit-fils du capitaine Jacques-Yves Cousteau, 30 ans, poursuit la mission de son grand-père et de son père à travers l'organisation non gouvernementale Earthecho, qu'il dirige. Depuis la disparition de la plate-forme Deepwater Horizon dans les fonds sous-marins, il étudie les effets de la marée noire. La semaine dernière, il a plongé dans la nappe de pétrole à 5 mètres de profondeur.
LE FIGARO. - Vous êtes allé plusieurs fois sur la côte et vous y êtes ce week-end. Quel est votre rôle ?
Philippe COUSTEAU Jr. - Je ne suis pas un scientifique, ni mon père ni mon grand-père ne l'étaient et n'ont jamais prétendu l'être, mais ce que je fais, comme eux avant moi, c'est d'expliquer au public l'ampleur de la catastrophe et son caractère inédit. C'est terrifiant, car personne n'en connaît exactement les conséquences. Ce qui est sûr, c'est qu'il est extrêmement arrogant de croire que l'on peut maîtriser certaines technologies de forage à des milliers de mètres au fond de l'océan sans investir suffisamment dans celles destinées à limiter les marées noires.
Comment expliquez-vous qu'il soit aussi difficile de mesurer les nappes de pétrole sous-marines ?
D'abord à partir de 200 mètres, il fait nuit noire dans l'océan, mais surtout, on a totalement sous-investi depuis des décennies dans la recherche et la technologie océanographiques. Aux États-Unis, le budget de l'exploration spatiale est 1 000 fois supérieur à celui de l'exploration océanographique. On connaît mieux la surface de la Lune que celle de nos océans ! C'est pour cela que l'on n'a pas la technologie nécessaire aujourd'hui.
Cette catastrophe va-t-elle accélérer la transition vers des énergies plus propres ?
J'espère que cette marée noire nous fera comprendre que le prix à payer pour le soutien de l'industrie pétrolière est en réalité beaucoup plus élevé que celui qu'on paie à la pompe. Non seulement elle détruit l'environnement, mais elle est aussi responsable des problèmes de santé, comme l'asthme, et représente une menace pour notre sécurité nationale. Barack Obama doit faire face à un Congrès où beaucoup de gens ne sont pas disposés à l'aider. J'applaudis sa décision d'imposer un moratoire sur le forage pétrolier sous-marin. Mais ce n'est qu'un début.
Que pensez-vous des méthodes de nettoyage, incluant l'utilisation de près de quatre millions de litres de dispersants interdits en Europe ?
La quantité de pétrole mêlé aux dispersants dans les profondeurs sous-marines m'inquiète beaucoup. Il est clair qu'il faut absolument empêcher la nappe de pétrole de souiller les côtes, mais on n'a aucune idée de l'impact de ces dispersants sur l'écosystème fragile de la région. Toutes les créatures sous-marines de la chaîne alimentaire sont exposées à ces nappes toxiques. On navigue à vue. C'est la première fois que l'on fait cela à une telle échelle.
Les Américains sont très critiques sur la gestion de la crise par Barack Obama. Sont-ils trop impatients ?
C'est une question très complexe. C'est facile de pointer du doigt. Je pense qu'il y a un problème dans l'architecture du management des océans. Il y a trop d'agences. Je l'ai expliqué devant le Congrès l'an dernier. Mais je suis persuadé que Barack Obama fait tout ce qu'il peut. Personne ne savait l'ampleur de la catastrophe, ni lui ni personne, dans les premiers jours après l'explosion.
Espérez-vous voir la fin des forages offshore de votre vivant ?
J'espère bien. Si cela n'arrive pas, alors on aura ce qu'on mérite. Nous avons la capacité et l'imagination pour passer aux énergies renouvelables ; tout ce qui nous manque, c'est la volonté de le faire.
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La marée noire sous un entonnoir
BP l'a mis en place sur le conduit à l'origine de la fuite. Avec l'espoir de récupérer une grande partie du pétrole.
Enfin un dispositif efficace ? Après plusieurs échecs, la prudence s'impose. BP se montrait pourtant confiant hier. Le pétrolier a réussi à placer un entonnoir au-dessus de la fuite, dans le golfe du Mexique, à plus de 1 500 mètres de profondeur. « Cela ne captera sans doute pas la totalité du flux, mais sûrement une grande partie », espère le directeur d'exploitation de BP.
Le commandant des gardes-côtes américains estime pour l'instant cette quantité à environ 160 000 litres par jour. Dans le même temps, l'écoulement est évalué à plus de deux millions de litres.
« Le captage augmente doucement », a-t-il dit en expliquant que quatre soupapes, installées sur l'entonnoir, devaient éviter que des cristaux ne se forment à l'intérieur du dispositif. Ce qui avait été le cas lors d'une première tentative de confinement de la fuite.
Ces soupapes vont être « fermées progressivement et le flot de pétrole capté devrait augmenter ». Ce qui explique pourquoi les images vidéo de la fuite montraient encore un écoulement de brut vendredi matin. Mais il faudra attendre la construction de deux puits de secours, à la mi-août, pour stopper définitivement les dégâts.
En attendant, des traces de pétrole et des boulettes de goudron ont été repérées, hier, sur des plages du nord-est de la Floride. La nappe a déjà lourdement souillé la Louisiane. Un sanctuaire de pélicans, symbole de cet État du sud, a été touché. « Furieux », le président Obama s'est rendu sur place, hier, pour la troisième fois. BP temporise et prétend sur une pleine page publicitaire dans les grands quotidiens américains : « Nous en viendrons à bout. »
Golfe du Mexique
BP pompe du pétrole
Mise à jour le samedi 5 juin 2010 à 5 h 45
Photo: La Presse Canadienne /AP/BP LLC Image extraite d'une vidéo de BP qui montre l'équipement utilisé pour tenter de colmater la brèche d'où s'écoule le pétrole dans le golfe du Mexique, le 3 juin 2010. |
La compagnie pétrolière britannique BP a commencé à recueillir, vendredi, une partie du pétrole qui s'échappe de son puits endommagé après avoir réussi à y installer un couvercle, jeudi.
Des images diffusées par la pétrolière montrent que des robots sous-marins ont déposé un cylindre métallique sur le conduit qui sort du puits.
Selon la garde-côte, le dôme de confinement mis en place au-dessus du puits permet de recueillir 1000 barils par jour sur les 19 000 qui s'échappent quotidiennement.
Le chef de la direction de la pétrolière BP, Tony Hayward, a indiqué que la manoeuvre était périlleuse, mais que le risque s'était considérablement amenuisé, maintenant que la coupure a été effectuée avec succès.
La compagnie ne s'attend toutefois pas à pouvoir colmater totalement la fuite avant août.
Un responsable de BP, Doug Suttles, a estimé que le dôme devrait permettre de recueillir 90 % du pétrole qui s'échappe du puits.
Tony Hayward, lui, a ajouté que BP restera dans le golfe du Mexique encore longtemps et que les opérations de nettoyage se poursuivront tant que la moindre goutte n'aura pas été ramassée.
Du pétrole en Floride
Des boulettes de pétrole ont été découvertes vendredi matin sur des plages du nord-ouest de la Floride. Les autorités tentent de déterminer si elles proviennent de la marée noire qui se répand depuis un mois et demi dans le golfe du Mexique.
Les autorités avaient annoncé jeudi que la nappe de pétrole n'était plus qu'à une dizaine de kilomètres des côtes de Floride.
La Floride accueille 80 millions de visiteurs par an, attirés par un réseau délicat d'îles, de baies et de plages qui abritent une faune abondante.
Le désastre écologique annoncé pourrait donc aussi devenir un désastre économique.
Obama de retour en Louisiane
Par ailleurs, le président des États-Unis, Barack Obama, dont l'image se ressent durement des lenteurs de BP à colmater la brèche, est arrivé en Louisiane, vendredi après-midi.
Photo: La Presse Canadienne /AP/Charles Dharapak Arrivée du président Barack Obama à l'aéroport de La Nouvelle-Orléans, le 4 juin 2010. |
C'est sa troisième visite dans la région depuis le début de la catastrophe, il y a presque 50 jours.
Son porte-parole, Robert Gibbs, a déclaré que le président rencontrerait des responsables locaux, puis des résidents de la côte du Golfe et des entrepreneurs qui subissent les conséquences de la pollution.
Jeudi, en entrevue à la chaîne CNN, le président américain a exprimé sa colère. Il a notamment répété que la marée noire était son absolue priorité, qu'aucun nouveau forage ne sera autorisé jusqu'à nouvel ordre, peu importe la profondeur.
Le président Obama a d'ailleurs annulé un voyage prévu en Australie et en Indonésie, pour concentrer tous ses efforts à gérer la crise.
Titre en chute
L'agence de notation financière Standard & Poor's a abaissé de AA à AA- la note long terme du groupe pétrolier britannique. Selon l'agence, les sommes que devra verser le groupe pour réparer les dégâts sur l'environnement seront énormes.
Les responsables de BP ont toutefois tenté de rassurer les investisseurs vendredi, en affirmant qu'aucune décision n'avait été prise sur une éventuelle annulation des versements de dividendes aux actionnaires.
Le directeur général du groupe, Tony Hayward, a déclaré que BP avait largement les moyens de remplir ses obligations.
Par ailleurs, la pétrolière a reçu une première facture de la part du gouvernement américain d'un montant de 69 millions de dollars pour les dégâts.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Presse canadienne et Reuters
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FORT JACKSON (Etats-Unis) - Le sauveteur ouvre le bec du pélican et passe la main à l'intérieur afin d'ôter le pétrole qui s'est insinué jusque là: la marée noire déferle dans les lagons de Louisiane, engluant autant d'oiseaux en deux jours qu'au cours des six semaines précédentes.
Cinquante-trois oiseaux jeudi, dont 29 pélicans, puis 13 autres vendredi en début d'après-midi: le rythme des arrivées vient de s'accélérer au centre de secours ornithologique de Fort Jackson (sud des Etats-Unis), qui avait recueilli entre un et quatre oiseaux par jour en moyenne depuis le début de la marée noire, le 20 avril.
Le coupable: le vent du large qui s'est levé et a poussé la nappe de brut à l'intérieur des lagunes. Le sanctuaire de pélicans de Queen Bess, à l'entrée de de la baie de Barataria, était aux premières loges. Au moins 60 oiseaux ont été pris au piège, dont 41 pélicans bruns, animal symbole de la Louisiane qui l'avait précisément réintroduit dans cette baie en 1968, alors qu'il avait pratiquement disparu de l'Etat.
"J'en ai vu un tomber dans le pétrole hier", raconte Ross Barkhurst, un pêcheur âgé de 37 ans, qui accompagnait à bord de son bateau une équipe d'inspecteurs de BP, le géant pétrolier à l'origine de la catastrophe écologique.
"Il y avait un petit oiseau qui se débattait dans une nappe de pétrole, à environ 30 km à l'intérieur d'un marais côtier. Un pélican l'a attrapé et s'est retrouvé englué à son tour", ajoute le pêcheur, rencontré dans le delta du Mississippi. "Je n'avais pas vu la marée noire atteindre un niveau aussi grave jusqu'à hier. Il y avait de l'herbe entièrement recouverte de pétrole", témoigne-t-il.
"Le plus gros problème à nos yeux c'est le vent qui pousse le pétrole à la surface de la mer", confirme Jay Holcomb, du Centre de recherches international sur le sauvetage des oiseaux (IBRRC), au milieu des animaux recueillis dans un hangar climatisé à Fort Jackson.
La vingtaine de spécialistes qui travaillent sur place ont fort affaire, le nettoyage de chaque pélican prenant près d'une heure.
"C'est un pétrole coriace", observe M. Holcomb. "Il faut frotter fort".
Les pélicans et autres goélands ou aigrettes sont d'abord "stabilisés", explique la vétérinaire Sharon Taylor, du service national de la pêche et de la faune: on enlève à l'aide d'une serviette le plus gros du pétrole qui leur colle aux plumes, on les pèse et on prend leur température.
Les sauveteurs introduisent ensuite au fond du bec un tube de plastique souple rempli d'eau, que l'oiseau gardera environ deux jours, le temps qu'il se réhydrate. Sans attendre, il sera ensuite frictionné avec un détergent mélangé à de l'eau chaude, puis séché. On lui laissera ensuite entre quatre et sept jours pour se réétanchéifier, avant de le relâcher -- plus loin -- si tout va bien.
Le taux de survie des oiseaux amenés à Fort Jackson ne dépasse pas 50% à 70%, beaucoup d'entre eux succombant au pétrole qu'ils ont avalé ou au stress. Mais les 53 arrivés jeudi étaient toujours en vie vendredi, selon la vétérinaire Heather Nevill. Elle espère que le pétrole qui a passé plusieurs semaines en mer a perdu par évaporation une grande partie de ses effets toxiques.
"Le pétrole a l'air assez dégradé. Les animaux ne sentent pas trop fort", observe-t-elle.
Ce qui inquiète le Dr Taylor, c'est "l'effet à long terme du mélange du pétrole et des produits dispersants" déversés à profusion par BP sur la nappe de brut. "Cela pourrait avoir un impact sur la prochaine saison de nidification", redoute-t-elle.
(©AFP / 05 juin 2010 00h12)
Publié le 05 juin 2010 à 08h13 | Mis à jour à 08h20
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Marée noire aux États-Unis
L'une des pires marées noires de l'histoire des États-Unis menace les côtes de la Louisiane. Suivez le développement de cette «catastrophe nationale» et ses conséquences désastreuses pour l'environnement. »
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Richard Hétu, collaboration spéciale |
(New York) Avez-vous fait vos réservations pour vos vacances estivales dans les Keys, en Floride, à Myrtle Beach, en Caroline-du-Sud, ou au cap Hatteras, en Caroline-du-Nord? Sachez qu'il n'est pas impossible que vos plages préférées soient souillées dans les prochaines semaines par la marée noire provoquée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique.
C'est du moins ce qu'indiquent les simulations informatiques réalisées par les scientifiques du Centre national de recherche atmosphérique (CNRA) de Boulder, au Colorado.
«Plusieurs personnes me demandent si le pétrole atteindra la Floride. En fait, à notre connaissance, l'ampleur de ce désastre écologique est susceptible de dépasser largement la Floride et d'avoir un impact que nous ne comprenons pas encore», a déclaré Synte Peacok, l'un des scientifiques qui ont mené cette recherche, dont les résultats ont été rendus publics jeudi soir.
Selon les simulations informatiques du CNRA, la marée noire sera entraînée vers la côte atlantique de la Floride dans les semaines qui suivront son entrée dans Loop Current, un puissant courant marin qui forme une boucle dans le golfe du Mexique et se dirige ensuite vers l'Atlantique à travers le détroit de Floride. Une frange de la nappe pétrolière a déjà été aspirée par ce courant et a commencé à souiller les plages de Pensacola, un lieu de villégiature populaire.
Emportée par le Loop Current, la marée noire pourrait progresser vers l'Atlantique à raison de 60 km par jour. Une fois dans l'Atlantique, elle pourrait ensuite être entraînée vers le nord par le Gulf Stream jusqu'au cap Hatteras, à raison de 160 km par jour, avant de tourner vers l'est.
Les simulations ne permettent pas aux scientifiques de déterminer la consistance de la marée noire au cours de sa progression. Les chercheurs précisent par ailleurs que leurs simulations ne sont pas des prédictions, mais plutôt des scénarios possibles. Plusieurs variables peuvent notamment changer la progression de la marée noire, dont la météo et l'état du Loop Current, qui change constamment.
Traumatisée par Katrina, La Nouvelle-Orléans tremble pour ses marais
MARRERO (Etats-Unis) - Engloutie il y a cinq ans lors du passage de Katrina, La Nouvelle-Orléans est menacée par la marée noire du golfe du Mexique qui pourrait détruire les marais protecteurs entourant la ville fondée il y a trois siècles par les Français.
La cité du jazz, dont des quartiers entiers sont sous le niveau de la mer, est encerclée de digues, le long du Mississippi et du lac Pontchartrain. Ces dernières avaient cédé le 29 août 2005, lors de l'ouragan qui avait tué un millier de personnes dans la ville.
Mais les digues ne sont qu'un ultime rempart: la ville de Louisiane, située à 50 km de la mer, est avant tout protégée par une immense zone marécageuse, qui ralentit la montée des eaux.
Alors que la saison des ouragans qui vient de s'ouvrir s'annonce redoutable, une brusque montée du niveau de la mer pourrait parfaitement atteindre La Nouvelle-Orléans, comme en 2005. Mais l'eau serait chargée cette fois d'un élément mortel pour la végétation: le pétrole, qui se déverse depuis un mois et demi au large.
"Il pourrait y avoir du pétrole dans les rues de La Nouvelle-Orléans", avertit David Muth, un responsable de la réserve naturelle de Barataria, qui s'étend à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville, sur la commune de Marrero.
Trois cents espèces de végétaux, des milliers d'oiseaux, alligators, crapauds et écureuils peuplent ces marais reliés à la mer par les fameux bayous. Cet écosystème fragile forme "une zone tampon qui protège les villes comme La Nouvelle-Orléans", observe M. Muth.
"Dans le pire des scénarios, le pétrole tuerait les plantes jusqu'aux racines, puis le sol disparaîtrait sous l'effet de l'érosion", redoute-t-il.
Or, les marais côtiers de Louisiane disparaissent à un rythme effréné depuis que les Français ont commencé à endiguer le Mississippi en 1721. Aujourd'hui, le quatrième fleuve du monde traverse la région sans déposer ses sédiments au fond des marais.
"Pour faciliter le trafic fluvial, nous avons dragué le lit du Mississippi et modifié son fonctionnement: il ne nourrit plus les marais", se désole M. Muth.
Résultat, ce sont 65 km2 de marécages qui disparaissent chaque année en moyenne, l'équivalent d'un terrain de football toutes les 20 minutes, s'alarme Larry McKinney, spécialiste du golfe du Mexique à l'Université A&M du Texas à Corpus Christi.
"Pendant Katrina, 350 km2 de marais ont disparu d'un seul coup. Et ces terrains ne sont jamais revenus. Tout cela est maintenant sous l'eau", observe l'expert.
M. McKinney a calculé que sur une distance de 8,6 km, les zones marécageuses réduisent d'un mètre la montée des eaux, par un simple effet de friction qui réduit la puissance des vagues.
Dans le cas de La Nouvelle-Orléans, compte tenu de son éloignement de la côte, "une marée de 6 mètres est réduite de moitié" si les marais sont intacts, ajoute le spécialiste. "Cela sauve des vies et des biens".
A titre de comparaison, la montée des eaux lors du passage de Katrina avait dépassé 8 mètres.
M. Muth espère que le pétrole qui s'écoule depuis plus de six semaines à 80 km des côtes perd chaque jour de sa toxicité sous l'effet de la chaleur, de la lumière du soleil, du sel et des bactéries présentes dans l'eau.
"Mais si une grande quantité de pétrole devait recouvrir les marais, les plantes mourront", prévient-il.
L'industrie pétrolière a déjà coûté cher à l'environnement local: le pompage des nappes de pétrole a accéléré l'affaissement des sols et des milliers de kilomètres de chenaux ont été creusés dans les marais pour faciliter le passage des bateaux. Résultat, l'eau de mer a pénétré plus à l'intérieur des marais, tuant les plantes habituées à l'eau douce.
(©AFP / 05 juin 2010 18h13)
Marée noire: l'entonnoir fonctionne, du pétrole récupéré sur la fuite
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L'entonnoir installé pour capter le pétrole qui fuit dans le golfe du Mexique a commencé à produire ses effets, ont annoncé samedi les garde-côtes américains, tandis que le président Obama promettait de mobiliser "toutes les ressources" de son administration.
Quelque 950.000 litres de pétrole ont pu être récupérés vendredi grâce à l'"entonnoir" placé sur la fuite à 1,5 km de la surface, et cette quantité devrait augmenter, a annoncé samedi le commandant des garde-côtes américains, l'amiral Thad Allen.
"Hier, au cours du premier cycle de 24 heures" depuis l'installation jeudi soir par BP du dispositif visant à capter le pétrole et à le récupérer sur un bateau en surface, "ils ont réussi à récupérer 6.000 barils de pétrole du puits", soit environ 950.000 litres, a déclaré l'amiral Allen au cours d'une conférence de presse.
"Le but est de continuer cette récupération, et de l'augmenter" pour, ensuite, "commencer à réduire la quantité de pétrole qui s'échappe par les soupapes", a-t-il expliqué.
L'entonnoir posé jeudi comporte quatre soupapes qui doivent éviter que des cristaux ne se forment à l'intérieur du dispositif, comme cela avait été le cas lors d'une première tentative de confinement de la fuite.Ces soupapes, par lesquelles fuit toujours du pétrole, doivent être fermées progressivement.
Auparavant, BP, l'exploitant de la plateforme qui a explosé le 20 avril avant de sombrer à 80 km des côtes de Louisiane, avait essuyé échec sur échec pour arrêter l'écoulement du brut.
Le groupe britannique a affirmé vendredi que l'entonnoir devrait sans doute permettre de réduire l'écoulement à moins de 160.000 litres par jour, contre 2 à 3 millions jusqu'ici.
BP compte ensuite sur la construction de deux puits de secours qui devraient être opérationnels à la mi-août pour stopper définitivement la fuite.
En attendant, le président Barack Obama a promis samedi d'utiliser "toutes les ressources" dont son gouvernement dispose pour "protéger les côtes, nettoyer le pétrole, faire en sorte que BP et d'autres entreprises prennent leurs responsabilités, commencer à restaurer la beauté et la générosité de cette région, et pour aider les gens du Golfe, qui travaillent dur, à faire redémarrer leurs affaires et leurs communautés".
Son allocution hebdomadaire était diffusée depuis Grand Isle, une des communes de Louisiane les plus touchées par la marée noire.
M.Obama s'est rendu dans la région vendredi pour la troisième fois en un peu plus d'un mois et devait recevoir la semaine prochaine à la Maison Blanche les familles des 11 victimes de l'accident de la plateforme.
Il a rappelé que son administration avait ordonné à BP de payer pour toutes les demandes d'indemnisations économiques des préjudices entraînés par la marée noire et qu'elle avait déjà envoyé au groupe pétrolier une facture de 69 millions de dollars pour le nettoyage des côtes.
BP a par ailleurs annoncé vendredi qu'il effectuerait ce mois-ci un deuxième versement d'argent aux victimes, ce qui porterait le montant des sommes versées par le groupe à titre de compensation à 84 millions de dollars.
Le gouverneur de Floride Charlie Crist a demandé vendredi une aide de 100 millions de dollars à BP pour faire face à la catastrophe.
Des traces de pétrole ont été repérées vendredi sur des plages du nord-ouest de la Floride et les autorités tentaient de déterminer si elles provenaient de la marée noire, qui a déjà lourdement touché la Louisiane, et dans une moindre mesure l'Alabama et le Mississippi.
En Louisiane, un sanctuaire de pélicans a été atteint par la marée noire qui a englué 60 oiseaux.
AFP
Publié le 05/06/2010