• Marée noire en Louisiane, revue de presse du 5 août 2010

    La fuite est bouchée, 780 millions de litres de pétrole sont dans la nature

    BP semble avoir réussi à colmater le puits sous-marin. Le bilan demeure cependant bien lourd : 780 millions de litres se sont échappés au fond de l'océan.

     Une équipe de nettoyage sur une plage de Louisiane. L'usage de  dispersants pour freiner la marée noire pourrait avoir de graves  conséquences sur la biodiversité. Toutefois, le bien-fondé de ces  procédés ne pourra être évalué avant longtemps.  Photo AFP

    Une équipe de nettoyage sur une plage de Louisiane. L'usage de dispersants pour freiner la marée noire pourrait avoir de graves conséquences sur la biodiversité. Toutefois, le bien-fondé de ces procédés ne pourra être évalué avant longtemps. Photo AFP

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    Les riverains du golfe du Mexique ont poussé hier un grand « ouf » de soulagement. La compagnie pétrolière BP a annoncé que la première phase de rebouchage de son puits, situé à 1 500 mètres sous les eaux, était couronnée de succès. Commencée mardi soir, l'opération a consisté à injecter des boues dans le conduit pour repousser le pétrole au fond du puits. La bataille entre les pressions contraires a connu l'issue espérée, mais il faudra condamner définitivement le puits en le cimentant à sa base, d'ici à la mi-août. Deux puits de secours seront mis en service à la même période.

    Comme tous les chantiers envisagés depuis l'explosion de la plate-forme « Deepwater Horizon », ce procédé est une première à une telle profondeur. BP serait mal inspirée de crier à l'exploit. Le bilan de la marée noire, qui a dévasté les écosystèmes du golfe du Mexique comme l'économie côtière des états touchés (pêche et tourisme), est très lourd. Les autorités estiment que 780 millions de litres de pétrole se sont échappés. Soit la pire marée noire jamais survenue dans les eaux américaines. Une portion minime, 127 millions de litres, a pu être récupérée par pompage partiel de la fuite.

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    La stratégie des autorités a consisté à limiter au maximum l'impact sur les côtes, de façon à sauvegarder l'économie locale comme la biodiversité. Les zones littorales sont cruciales pour la reproduction et le nourrissage de nombreuses espèces sous-marines. En Louisiane, elles constituent par ailleurs un immense puzzle de marécages quasiment impossible à nettoyer quand le pétrole s'y faufile.

    Des produits dispersants

    Pour atteindre ce but, les équipes ont fait en sorte de pomper les nappes au large et de les brûler. Par ailleurs, d'énormes quantités de produits dispersants ont été utilisées en surface, mais aussi au fond de l'eau, à la sortie du puits. L'estimation officielle porte sur 7 millions de litres, mais elle pourrait être revue à la hausse. Cette tactique inquiète nombre de défenseurs de l'environnement, qui évoquent des effets toxiques sur les organismes vivants. Le bien-fondé des procédés de lutte contre la marée noire ne pourra pas être évalué avant longtemps. Il le pourra d'autant moins que cet accident pétrolier n'est pas l'unique source de pollution du golfe, loin s'en faut. Le Mississippi y déverse en permanence des quantités de pesticides et de métaux lourds à faire frémir… « C'est la première fois qu'on épandait de tels volumes de dispersants », souligne néanmoins Georges Peigné, l'adjoint au directeur du Cedre, un organisme spécialisé dans l'étude des pollutions accidentelles des eaux.

    Le premier effet est visible et il ravit les Américains : la marée noire se fait toujours plus discrète. La semaine dernière, la pêche et le ramassage des crustacés ont été à nouveau autorisés dans certaines zones du golfe du Mexique. Selon un rapport officiel, 74 % du pétrole déversé dans l'océan a disparu. Méthode Coué ou réalité ?

    « Le chiffre paraît assez cohérent avec ce que l'on a constaté. Ce pétrole est léger, ses composants se dissolvent dans l'eau ou s'évaporent au contact de la surface. Ce phénomène naturel représente à lui seul 25 % des volumes sortis du puits », risque Georges Peigné.

    Des microgouttelettes

    Traitée au dispersant, la grosse majorité du pétrole encore présent dans l'eau ne s'est pas agglomérée en nappes. Elle a été fractionnée en microgouttelettes dans la colonne d'eau. « Celles-ci se sont réparties entre la surface et une trentaine de mètres de profondeur. Elles ne vont pas plonger. En demeurant à ces profondeurs, elles vont être prises dans la circulation des eaux. Leur concentration va devenir très faible et elles vont pouvoir être dégradées », rassure-t-on au Cedre.

    Les Américains devraient donc éviter de nouveaux arrivages de boulettes sur les côtes du golfe du Mexique, voire sur le littoral atlantique, où le Gulf Stream peut en théorie les porter au-delà du détroit de Floride. Mais BP n'en a pas fini avec les ennuis. Selon la loi américaine, la compagnie encourt une amende de 13,4 milliards d'euros. Et les forages en eau profonde, qui sont l'avenir de l'industrie pétrolière, inspirent maintenant les plus vives craintes.

     

    Vidéo : Marée noire : BP va enfin boucher le puits YouTube BFMTV

     

    BP annonce avoir colmaté le puits de la marée noire

    L'opération "static kill" consistant à injecter des boues de forage pour "tuer" le puits de pétrole a atteint son objectif, selon BP.


    Après 104 jours d'incertitudes et de frustration, BP juge que "l'objectif" est "atteint" concernant le colmatage du puits à l'origine de la marée noire.
 (c) Afp
    Après 104 jours d'incertitudes et de frustration, BP juge que "l'objectif" est "atteint" concernant le colmatage du puits à l'origine de la marée noire. (c) Afp

    "Objectif souhaité" atteint. C'est ce qu'a annoncé BP mercredi 4 août concernant l'opération "static kill" destinée à colmater définitivement le puits à l'origine de la pire marée noire aux Etats-Unis.

    "La pression du puits est à présent contenue par la pression hydrostatique des boues injectées, ce qui était l'objectif souhaité de l'opération static kill", a déclaré le groupe dans un communiqué.

    Le procédé "static kill" consiste à injecter des boues de forage pour "tuer" le puits de pétrole.

     

    Retards et incertitudes

    Le groupe pétrolier avait annoncé l'opération lundi 2 août, après 104 jours d'incertitudes et de frustration.

    "Aujourd'hui (lundi), nous allons effectuer les tests d'injection, nous allons évaluer les résultats, et faire les ajustements nécessaires", avait expliqué le vice-président de BP Kent Wells avant d'ajouter "puis nous effectuerons le "static kill", cela prendra peut-être toute la journée de demain. Cela pourrait se poursuivre mercredi".

    Mais lundi en début de soirée, BP avait annoncé que la découverte d'une petite fuite hydraulique au niveau du couvercle du puits allait retarder le déroulement des tests d'injection et de l'opération "static kill".

     

    Sceller le puits qui a laissé filer 780 millions de litres

    Le géant britannique a toutefois débuté mardi 3 août cette intervention consistant à injecter des liquides et des matières solides puis à cimenter le puits endommagé par l'explosion et le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril.

    La procédure qui n'avait toutefois jamais été testée et une initiative similaire avait échoué fin mai.

    Avec ce succès, les équipes du groupe britannique ont donc enfin scellé le puits, qui ne fuit plus depuis mi-juillet grâce à la pose d'un entonnoir mais n'a pas encore été condamné de façon permanente.

    En tout, quelque4,9 millions de barils, soit 780 millions de litres de brut et de gaz, se sont échappés du puits endommagé, dont 800.000 barils (127 millions de litres) ont été récupérés, a indiqué Washington lundi 2 août. C'est près de 20 fois le volume qui s'était déversé dans les eaux d'Alaska en 1989, lors du naufrage du pétrolier Exxon Valdez.

     

    La polémique sur les dispersants

    Et les Américains demeurent préoccupés par les conséquences écologiques à long terme de la catastrophe, en particulier après la publication samedi par le Congrès de documents portant sur le recours aux dispersants.

    Edward Markey, président démocrate d'une sous-commission sur l'Environnement à la Chambre des représentants, a dénoncé lundi sur CNN le fait que ces produits chimiques aient été utilisés en quantité plus importante qu'autorisé et "quasimentquotidiennement" alors que les autorités recommandaient un usage limité.

    "Nous devons donc surveiller attentivement la "soupe toxique" sous-marine que l'injection de ces produits chimiques dans un matériau déjà toxique, le pétrole, a provoquée", a souligné Edward Markey.

    Selon BP et les autorités américaines, près de 7 millions de litres de ces dispersants ont été utilisés, mais Edward Markey estime que ces chiffres doivent être "remis en question". Mais les autorités fédérales s'efforcent de désamorcer la polémique.

    BP assure "faire le boulot jusqu'au bout"

    Dimanche, l'amiral Thad Allen, chargé de la lutte contre la marée noire par le gouvernement américain, avait assuré que les "dispersants n'ont été utilisés que quand ils étaient nécessaires" et sur ordre des autorités américaines et non de BP.

    Et selon l'Agence américaine de protection de l'environnement, le mélange chimique de dispersants et de pétrole n'est pas plus toxique que l'or noir lui-même, contrairement à ce que beaucoup ont craint.

    Après avoir mené des tests sur les huit sortes de dispersants utilisés dans le Golfe, l'Agence a indiqué lundi que ce mélange ne s'était avéré "généralement pas plus toxique pour les espèces (animales) testées que le pétrole lui-même".

    Les habitants des régions touchées - et en particulier lespêcheurs -, craignent par ailleurs que la fin de la crise ne provoque un départ massif des responsables présents sur place.

    "Nous allons rester là et faire le boulot juqu'au bout", a assuré dimanche le directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles depuis Venice en Louisiane (sud).

    (Nouvelobs.com)

    Marée noire: Et maintenant?

    Créé le 05.08.10 à 15h44 -- Mis à jour le 05.08.10 à 15h48

    Marée noire

    Marée noire Ho New / Reuters

    POLLUTION - Si l'opération de cimentage réalisée jeudi par le groupe pétrolier BP réussit, la fuite sera totalement colmatée. Mais rien n'est fini, au contraire...

    Jeudi, BP doit sceller de manière définitive le puits de pétrole dans le golfe du Mexique. La veille, la compagnie s'était félicitée de la réussite du «static kill», saluée par Barack Obama: «La longue lutte pour arrêter la fuite (…) est proche de son terme. Et nous en sommes très contents».

    Les Etats-Unis entrevoient donc le bout du tunnel concernant l'écoulement de brut. Le travail de dépollution, lui, ne fait que commencer.

    Nettoyer les bayous

    Principaux points noirs du nettoyage: les marécages qui composent l'essentiel de l'écosystème de la Louisiane. Cette éponge environnementale abrite des centaines d'espèces et s'avère très compliquée à nettoyer du fait de ses ramifications. Atteindre le fond des marais englués dans le brut sera plus difficile encore que le décrassage du littoral.

    Evaluer les conséquences sur l'écosystème

    L'impact écologique de la catastrophe n'est plus à prouver. Mais personne ne connaît vraiment les conséquences «à long terme». Mercredi, Jane Lubchenko, la directrice de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) s'en est d'ailleurs inquiétée. Selon elle, l'impact de la marée noire sur l'écosystème «pourrait se faire sentir pendant des années et peut-être des décennies».

    Point positif: le projet international «Census of Marine Life» a permis de recenser 15.000 espèces qui vivaient dans le golfe du Mexique avant la marée noire. De quoi servir de base pour mesurer l'impact de la catastrophe sur l'écosystème.

    Faire face aux suppressions d'emploi

    La pêche et le tourisme sont également affectés. Un coup dur pour la Louisiane et la Floride, dont les économies reposent sur ces deux activités. Mercredi, Jane Lubchenko a voulu rassurer la population. Concernant les possibles conséquences sur les espèces destinées à la consommation, elle a assuré que les organismes supprimaient naturellement les hydrocarbures.

    La région risque aussi de pâtir de l'interdiction temporaire des activités de forage en pleine mer. D'ici décembre, la marée noire va engendrer au moins 1,2 milliard de dollars de perte d'activité ainsi que la suppression de 17.000 emplois.

    Surveiller l'effet des dispersants

    4,9 millions de barils se sont finalement écoulés dans le golfe du Mexique, soit 779 millions de litres. Mais seul 26% du pétrole déversé dans le golfe du Mexique se trouve encore dans la nature, selon un rapport de l'Agence océanique et atmosphérique (NOAA) et du gouvernement.

    Beaucoup de pétrole s'est, lui, évaporé, aidé par les 7 millions de litres de dispersants déversés. Les associations ont dénoncé ce procédé, à l'instar de Greenpeace qui soupçonne ces produits d'être toxiques. Après avoir réalisé des tests, l'Agence américaine de protection de l'environnement a nuancé ces craintes, lundi, assurant que le mélange ne l'était «pas plus (…) que le pétrole lui-même».

    Julie Rasplus, avec AFP

    La marée noire serait disparue à 70 pour cent

    SETH BORENSTEIN, THE ASSOCIATED PRESS
    04 août 2010 23:19
    WASHINGTON - Dans un rapport surprenant que certains chercheurs associent davantage à une interprétation partisane qu'à la science, le gouvernement des États-Unis a affirmé mercredi que le gâchis causé par la marée noire dans le golfe du Mexique est en grande partie déjà disparu.

    Hors de vue ne signifie toutefois pas hors de danger, pas plus que cela ne signifie que le golfe est maintenant propre. Les effets néfastes de la marée noire pourraient se faire sentir pendant encore des années au plan microscopique, a prévenu un scientifique gouvernemental de haut rang.

    Les responsables américains ont annoncé que près de 70 pour cent de la marée noire s'est dissoute naturellement, ou a été brûlée, nettoyée, dispersée ou contenue, et que presque plus rien ne paraît — du moins, à la surface de l'eau. Cette déclaration survient le même jour que le succès annoncé du colmatage du puits endommagé de BP.

    L'agence nationale chargée des océans et de l'atmosphère (NOAA) et l'Institut géologique des États-Unis ont annoncé dans un rapport de cinq pages que seulement 199,49 millions de litres de pétrole se trouvaient encore dans le golfe. Cela représente environ 31 pour cent des quelque 651 millions de litres qui se sont déversés dans la mer.

    La quantité de pétrole qui reste dans les eaux du golfe du Mexique demeure tout de même cinq fois plus importante que celle déversée par l'Exxon Valdez en 1989.

    Néanmoins, la journée de mercredi en était une de célébrations prudentes pour la Maison-Blanche, qui n'a pas eu beaucoup d'occasions de se réjouir sur le dossier de la marée noire.

    «Je crois qu'il est juste de dire... que plusieurs des scénarios de fin du monde dont on a parlé et reparlé ne se sont pas réalisés et ne se réaliseront pas», a dit le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, lors d'un exposé avec le scientifique en chef de la NOAA.

    Les calculs du gouvernement sont basés sur des mesures directes réalisées sur un échantillon de 68,14 millions de litres du pétrole qui s'est échappé — principalement le pétrole qui a été brûlé ou nettoyé. Les autres chiffres sont des suppositions scientifiques, a dit le scientifique en chef des situations d'urgence au NOAA, Bill Lehr. Cela s'explique par le fait qu'il est impossible de mesurer la quantité de pétrole qui s'est dispersé, a-t-il ajouté.

    Et c'est ce qui suscite l'inquiétude d'autres scientifiques.

    «C'est un rapport peu solide. Plus je le lis, et moins je suis satisfait par la minutie de la présentation», a dit à l'Associated Press le professeur d'océanographie Ian MacDonald, de l'université d'État de Floride. «Il y a des suppositions à l'emporte-pièce ici.»

    La chef de la NOAA, Jane Lubchenco, a admis que les chiffres pourraient comporter une marge d'erreur allant jusqu'à dix pour cent.

    L'un des scientifiques qui a revisé le rapport et dont le nom est mentionné dans le document, Ed Overton, de l'université d'État de la Louisiane, a dit qu'il ne se sentait pas à l'aise avec le fait que la NOAA donnait des pourcentages précis de la quantité de pétrole qui reste dans le golfe. Selon lui, la quantité de pétrole restante se situe plutôt dans une large fourchette allant de 151,4 à 227 millions de litres.
     
     

    Agence France-Presse
    Washington

    Environ trois quarts du brut qui s'est déversé dans le golfe du Mexique depuis la rupture du puits de pétrole à l'origine de la marée noire ont été éliminés, a annoncé mercredi une responsable du gouvernement américain.

    «Les scientifiques nous disent qu'environ 25% (du pétrole) n'a pas été récupéré, ne s'est pas évaporé ou n'a pas été pris en charge par la nature», a déclaré sur ABC Carol Browner, chargée des questions énergétiques et environnementales à la Maison-Blanche.

    Selon un rapport de l'Agence océanique et atmosphérique (NOAA) et du département de l'Intérieur, seul 26% du pétrole déversé dans le golfe du Mexique se trouve encore dans la nature.

    Pour le reste, un tiers a été capté ou traité, que ce soit en le brûlant, en le dispersant avec des produits chimiques, en le récupérant à la surface ou directement à la sortie du puits, et 41% s'est évaporé ou s'est dispersé sous forme de gouttelettes microscopiques sous l'action des forces naturelles, explique le rapport.

    Les 26% qui restent, soit 1,3 million de barils (207 millions de litres), sont classés dans le rapport comme «pétrole résiduel» qui «se trouve soit à la surface, soit juste en-dessous sous forme de résidus ou de boulettes, soit sur le rivage où il (...) s'est retrouvé enterré dans le sable et les sédiments».

    Le fait que les trois quarts du pétrole aient disparu «n'est pas une surprise, c'est même très cohérent avec nos premières estimations», a commenté, Georges Peigne, chercheur au Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), un organisme public français basé à Brest (ouest).

    «Nous avions noté que la fuite ne provoquait pas une nappe en surface qui allait en s'amplifiant jour après jour, alors qu'elle était alimentée jour après jour», a souligné ce chercheur interrogé par l'AFP.

    Un total de 4,9 millions de barils (780 millions de litres) se sont échappés du puits endommagé à la suite de l'explosion et du naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril. Quelque 800.000 barils (127 millions de litres) ont été récupérés.

    La fuite de brut avait été stoppée le 15 juillet grâce à la pose d'un entonnoir sur la tête de puits, et, mercredi, BP a annoncé être parvenu lors de l'opération «static kill» à boucher le puits par des boues de forage, une étape cruciale en vue de son colmatage définitif.

    Le risque qu'une importante fuite sous-marine apparaisse à certains endroits à la surface de l'océan, mettant en péril les zones côtières du Golfe, semble hautement improbable.

    «Il n'y a absolument aucune preuve qu'il existerait une concentration significative de brut que nous n'aurions pas prise en compte», a affirmé Jane Lubchenco, à la tête de la NOAA.

    Cependant, bien que le pétrole semble «se dégrader rapidement», en partie grâce aux températures élevées et «à des niveaux favorables de nutriments et d'oxygène» dans le golfe, les estimations gouvernementales «ne tirent pas de conclusions sur l'«impact à long terme», a-t-elle déclaré au New York Times.

    «Comprendre entièrement les dégâts et l'impact de la marée noire sur l'écosystème du golfe du Mexique prendra du temps et nécessitera une surveillance et des recherches constantes», avertissent les autorités dans un communiqué de presse.

    BP crie victoire

    Selon Bill Butler, que l'on voit ici avec... (Photo: AFP)

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    Selon Bill Butler, que l'on voit ici avec son fils Dylan devant des crevettes fraîchement pêchées dans le golfe du Mexique, «la marée noire n'est pas aussi terrible que les médias l'ont laissé entendre».

    Photo: AFP

    Richard Hétu, Collaboration spéciale
    La Presse

    (New York) Plus de 100 jours après le déversement du premier baril de brut dans le golfe du Mexique, BP a annoncé mercredi le succès de la première phase du bouchage de son puits maudit, une étape cruciale en vue de son colmatage définitif.

    Commencée la veille, l'opération static kill a atteint son objectif, selon le groupe pétrolier, à savoir contenir la pression du puits «par la pression hydrostatique des boues injectées». L'ex-amiral Thad Allen, chargé de coordonner la lutte contre la marée noire, s'est dit «très optimiste sur le fait qu'il n'y aura plus de fuite de pétrole dans la nature».

    De son côté, le président Barack Obama a qualifié de «très bonnes nouvelles» le succès apparent de l'opération static kill ainsi que les conclusions d'un rapport gouvernemental sur la marée noire.

    Selon ce rapport, 74% du pétrole qui s'est écoulé dans le golfe du Mexique depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon a été éliminé. Un tiers du brut a été brûlé, dispersé avec des produits chimiques, récupéré à la surface ou pompé à la sortie du puits, selon l'étude réalisée par l'Agence océanique et atmosphérique et le département de l'Intérieur.

    Plus de 41% du pétrole s'est évaporé ou s'est dispersé sous l'action des forces de la nature comme le soleil, le vent et les bactéries.

    «Les scientifiques nous disent qu'environ 25% du pétrole n'a pas été récupéré, ne s'est pas évaporé ou n'a pas été éliminé par la nature», a déclaré sur la chaîne ABC Carol Browner, responsable des questions énergétiques et environnementales à la Maison-Blanche.

    Selon le gouvernement américain, 4,9 millions de barils de pétrole se sont échappés du puits endommagé. Si l'on se fie aux données officielles, cela signifie que 1,3 million de barils souillent encore les eaux du Golfe - à la surface ou juste en dessous - et le rivage.

    Cette situation a fait dire au président Obama qu'il reste encore «beaucoup de travail à faire» pour remettre le golfe du Mexique en bon état.

    Deux scénarios sont à l'étude pour le colmatage définitif. On pourra injecter du ciment dans le puits par la même voie que celle que l'on a utilisée pour le static kill. Si ce scénario est rejeté, les ingénieurs passeront directement à l'opération bottom kill, qui consiste à cimenter le puits par en dessous grâce aux puits de secours construits dans les dernières semaines.

    «Pas aussi terrible que ce que les médias ont laissé entendre»

    La mer est d'azur, la pêche de nouveau largement autorisée: les habitants de Venice, dans le sud de la Louisiane, aimeraient que tout redevienne comme avant la marée noire. Mais les touristes ont fui et les restaurants servent des crevettes importées de Chine.

    «La marée noire n'est pas aussi terrible que ce que les médias ont laissé entendre», dit Bill Butler, commerçant et hôtelier, en contemplant les eaux claires de la marina. «La quantité de pétrole qui s'est répandue, c'est comme un moucheron sur le derrière d'un éléphant.?»

    «Les gens ont l'impression que tout, ici, est couvert de pétrole, mais ce n'est pas vrai, dit Chris Callaway, capitaine d'un bateau qui emmène pêcher les touristes. Vous pouvez vous balader toute la journée sans rien trouver.»

    Chris Callaway fait des sorties dans le Golfe tous les deux ou trois jours depuis que la zone a été rouverte à la pêche, il y a trois semaines. Il a pris des rascasses, des crevettes, des truites. Les avertissements des écologistes sur les dangers des dispersants répandus par BP pour détruire les nappes de pétrole ne l'inquiètent pas: «Ça a un goût de poisson. Je ne suis pas encore mort.»

    - Avec AFP


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