• Marée noire en Louisiane : revue de presse du 25 mai 2010

    La marée noire du golfe du Mexique rappelle le précédent de 1979

    La marée noire en cours dans le golfe du Mexique présente une grande similarité avec celle qui avait suivi en 1979, dans la même région du globe, l'explosion d'un puits de forage mexicain - un précédent qui n'incite guère à l'optimisme.

    Sur la plage
 de Port Fourchon, en Louisiane. La marée noire en cours dans le golfe 
du Mexique présente une grande similarité avec celle qui avait suivi en 
1979, dans la même région du globe, l'explosion d'un puits de forage 
mexicain - un précédent qui n'incite guère à l'optimisme. (Reuters/Lee 
Celano)

    Sur la plage de Port Fourchon, en Louisiane. La marée noire en cours dans le golfe du Mexique présente une grande similarité avec celle qui avait suivi en 1979, dans la même région du globe, l'explosion d'un puits de forage mexicain - un précédent qui n'incite guère à l'optimisme. (Reuters/Lee Celano)

    Dans les deux cas, du gaz naturel s'est échappé, sans être décelé, dans un puits de pétrole en cours de forage, provoquant une explosion. Chaque fois, c'est le bloc obturateur du puits, une valve de sécurité utilisée lors des forages, qui a failli.

    Les opérateurs, la compagnie mexicaine Pemex en 1979 et la British Petroleum en 2010, ont à chaque fois rapidement déployé tous les efforts possibles pour enrayer le jaillissement subséquent du brut dans le golfe du Mexique.

    Mais le puits d'Ixtoc de la Pemex n'était situé qu'à 50 mètres de profondeur alors que le Macondo, celui de la BP, était en cours de forage par plus de 1.500 mètres de fond, où la pression empêche une action humaine et impose l'usage plus complexe de robots sous-marins.

    Selon des experts, la fuite ne pourrait n'être maîtrisée qu'une fois forés des puits annexes destinés à faire baisser la pression du jaillissement, ce qui impliquerait un délai de deux mois.

    A la faveur de ce délai la marée noire pourrait s'avérer plus dévastatrice encore que celle provoquée en 1989 par l'échouement du pétrolier Exxon Valdez sur la côte de l'Alaska, où il avait déversé plus de 40 millions de litres de pétrole.

    UN COÛT DE PLUSIEURS MILLIARDS DE DOLLARS

    Mais cela resterait encore en deçà de la marée noire causée par la plate-forme d'Ixtoc, qui, durant 297 jours, a libéré un total de 477 millions de litres de pétrole dans le sud du Golfe du Mexique, dont une partie ont pollué les côtes texanes.

    L'expérience de la compagnie nationale mexicaine Pemex montre de plus que le forage de puits annexes pour soulager la pression dégagée par le forage principal n'est pas une méthode miraculeuse.

    Ixtoc, au large de l'Etat mexicain de Campeche, a continué à rejeter son pétrole dans la mer plus de trois mois après la réalisation d'un premier puits annexe de secours.

    La Pemex n'a jamais dévoilé les causes exactes de l'accident qui s'est produit sur l'Ixtoc, où elle a dû injecter du ciment durant des mois avant de venir à bout de la fuite. Les experts s'interrogeaient encore sur les leçons à tirer de cette catastrophe quand celle du Macondo s'est produite.

    BP a recouru à tous les stratagèmes déjà essayés par la Pemex pour venir à bout de la fuite, mais sans grand succès, notamment en raison de sa profondeur. La "major" envisage cette semaine d'injecter des fluides lourds dans le puits, mais elle avoue ne pas être très optimiste sur les chances de succès de cette tentative.

    La marée noire a d'ores et déjà coûté 760 millions de dollars, selon British Petroleum, qui a promis de satisfaire toutes les demandes légitimes d'indemnisation, ce qui pourrait se chiffrer par des milliards de dollars.

    Par comparaison, la Pemex avait dépensé 100 millions de dollars pour combler la fuite de son puits et procéder aux opérations de dépollution. Mais elle avait évité la plupart des procès en indemnisation intentés aux Etats-Unis en invoquant l'immunité souveraine du Mexique.

     

    La catastrophe qui touche actuellement le golfe du Mexique va-t-elle pourvoir se résoudre ? La où les professionnels ne semblent pas pouvoir endiguer la marée noire qui approche dangereusement de la côte atlantique américaine, Kevin Coster aurait un début de solution.

    Concerné par la sauvegarde des océans depuis une quinzaine d’années au travers de son entreprise, la Costner Industries Nevada Corporation, Kevin Coster vient de tester en Louisiane, territoire menacé, une machine (développé par son frère Dan Costner) capable de séparer le pétrole et l’eau. Et visiblement la démonstration a convaincu : BP, propriétaire de la plateforme pétrolière où le puits a cédé le 22 avril dernier, et les autorités de Louisiane, auraient prévu la mise en service prochainement de six de ces appareils.

    "Les compagnies pétrolières n'ont pas été entièrement préparées pour de telles catastrophes écologiques: les machines qui séparent le pétrole de l’eau, qui n'utilisent pas de produits chimiques nocifs, devraient être obligatoires sur toutes les plates-formes", a déclaré l’acteur.

    Et Kevin Costner est loin d’être la seule star à se porter au secours de l’océan puisque James Cameron a proposé de mettre à disposition des vaisseaux aquatiques qu’il avait utilisés lors du tournage de Titanic (1997).

    Hollywood vaincra-t-il la marée noire ?

    N.R.

     

     

    BP va encore tenter d'endiguer la fuite de pétrole

    BP se préparait mardi à injecter du ciment dans le puits de pétrole qui fuit depuis plus d'un mois dans le golfe du Mexique, mais reconnaissait n'avoir que deux chances sur trois de parvenir à arrêter la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

    Le groupe pétrolier britannique a affirmé mardi qu'il lancerait dans les "prochains jours" l'opération consistant à injecter de la boue dans le puits afin d'en réduire la pression, puis à le boucher avec du ciment. "Les derniers préparatifs sont en cours pour tenter de fermer le puits, si les opérations se déroulent bien aujourd'hui (...) une décision sera prise ce soir ou tôt demain matin quant à une tentative pour boucher le puits demain (mercredi)", a indiqué de son côté mardi devant le Sénat David Hayes, secrétaire-adjoint aux Affaires intérieures, chargé de la gestion des ressources naturelles.

    Mais le directeur général du groupe Tony Hayward a évalué lundi à "entre 60 et 70%" la probabilité que l'opération soit couronnée de succès. BP souligne en effet qu'une telle opération n'a jamais été réalisée à une telle profondeur. BP tente depuis plus d'un mois de stopper par tous les moyens l'écoulement de brut à 1.500 m de profondeur provoqué par le naufrage de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon qu'il exploitait à 70 km des côtes américaines et qui a fait 11 morts. Au cas où cette tentative échouerait, le groupe envisage d'autres opérations mais pas avant la fin du mois.

    Interrogée mardi par la chaîne américaine ABC pour savoir si cette catastrophe constituait la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, la responsable des questions d'environnement à la Maison Blanche, Carol Browner, a répondu: "Malheureusement, je crois qu'il n'y a aucun doute la-dessus". (afp)

    25/05/10 19h50

     

    Barack Obama englué dans la marée noire 

    L'Administration fédérale n'est pas en première ligne dans les opérations de sauvetage. Mais la catastrophe pourrait avoir un prix politique pour le président. 

    De notre correspondante à Washington

    Et si l'Administration Obama allait s'engluer dans la marée noire du golfe du Mexique au point d'y laisser des plumes politiques? La question est posée, au moment où ses partisans se mettent en ordre de bataille pour les élections de novembre.

    Malgré la différence évidente de contexte, les nappes de brut rougeâtre qui arrivent sur les plages de Louisiane, menaçant le delta du Mississippi d'une catastrophe écologique, pourraient devenir le boulet de Barack Obama, comme Katrina avait été celui de George W. Bush. Les critiques ont d'ailleurs commencé à fuser côté républicain. «Il est manifeste que les ressources nécessaires pour protéger nos côtes ne sont toujours pas là: barrages, écumeuses, aspirateurs... Nous manquons de tout», s'indigne Bobby Jindal, le gouverneur républicain de la Louisiane. L'ancien gouverneur de l'Alaska Sarah Palin accuse carrément le président Obama d'avoir tardé à se rendre sur place en raison de ses liens supposément étroits avec les pétroliers qui auraient financé sa campagne.

    BP à la manœuvre 

    Balayant ces attaques, le porte-parole présidentiel Robert Gibbs a vertement rétorqué ne pas penser que les compagnies pétrolières «considèrent l'Administration Obama comme un allié de taille», réfutant aussi toute comparaison avec la gestion calamiteuse de Katrina par Bush en 2005. «Nous avons été là immédiatement, et nous y sommes encore», dit-il, répétant que «BP paiera pour les dégâts». «Il y a eu rupture de responsabilité» de la compagnie, insiste Obama, qui promet d'encadrer le contrôle de l'activité de forage en mer et la délivrance de permis offshore.

    Dès le départ, le mot d'ordre de l'Administration a été de placer le géant pétrolier en première ligne. BP a été présenté comme le responsable, avec un grand R, de l'arrêt de la fuite, du nettoyage des dégâts et du dédommagement des victimes. Si le gouvernement fédéral s'est mobilisé très vite, envoyant ses garde-côtes et son matériel militaire à la rescousse, la compagnie privée est restée à la manœuvre. Un scénario qui colle bien au modèle américain, où l'État ne se saisit pas de manière aussi claire qu'en France du gouvernail en cas de catastrophe. «Chez nous, les autorités auraient pris la direction des opérations; ici c'est une force d'appoint», note un observateur français.

    «Savent-ils exactement ce qu'ils font ?» 

    Dans le climat d'incertitude qui prévaut, le pouvoir fédéral donne pourtant des signes d'impatience. Dimanche, sur CNN, le ministre américain aux Affaires intérieures, Ken Salazar, a paru douter des chances de succès de la compagnie: «Je ne mets pas en doute le fait que BP fait tout ce qu'il peut pour tenter de résoudre le problème… Est-ce que je pense qu'ils savent exactement ce qu'ils font? Pas totalement», a-t-il reconnu. Salazar n'a pas exclu d'«écarter» la compagnie, «comme il se doit si nous découvrons qu'ils ne font pas ce qu'ils sont censés faire».

    Mais la question se pose de savoir si l'État fédéral a les moyens technologiques de s'y substituer. Dimanche, le responsable des gardes frontières, Thad Allen, paraissait en douter. L'accès au «point d'écoulement» étant contrôlé par la technologie BP, les choses ne pourront se régler que par une action de la compagnie pétrolière, a-t-il jugé. Or, tous les efforts de BP ont échoué et la compagnie a même annoncé que sa capacité de pomper une partie du pétrole qui se déverse avait diminué de moitié. Le groupe dit étudier les moyens de «tuer le puits» en le scellant avec du ciment, mais souligne aussi les «incertitudes importantes» d'un tel scénario. Un inquiétant flottement qui pourrait finir par atteindre Obama.

     

    ECHO 89

    Marée noire : BP ou le dilemme de l'industrie pétrolière

    Par Samuel Lussac | Chercheur en relations internationa... | 25/05/2010 | 19H05

    Dessin représentant BP versant du sang sur planète (Mike Licht, 
NotionsCapital.com/Flickr)


    La tragédie de la marée noire en Louisiane met en lumière les manquements d'une entreprise présentée il y a quelques années comme la plus verte de l'industrie pétrolière.

    Du milieu des années 1990 au milieu des années 2000, BP a souhaité bouleverser le monde pétrolier. Rebaptisée Beyond Petroleum (« Au-delà du pétrole ») après la fusion avec Amoco en 1998, la compagnie veut faire de l'exploitation des hydrocarbures une industrie propre.

    Sous la direction de John Browne, surnommé le « roi soleil » en raison de sa politique très centralisée, la compagnie basée à Londres devient le fer de lance de ce qu'on nomme la responsabilité sociale des entreprises. Elle se sert d'un projet emblématique -la construction de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan dans le Caucase du Sud- pour démontrer sa capacité à conjuguer souci de l'environnement d'un côté, et exploitation et transport de l'or noir de l'autre.

    BP collabore ainsi avec la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et des organisations non gouvernementales, comme Amnesty International ou le WWF Turquie, pour mettre en œuvre l'oléoduc le plus vert possible.

    Dans la foulée, elle multiplie les initiatives visant à soutenir le développement économique des communautés locales en Azerbaïdjan, en Géorgie et en Turquie.

    Tony Hayward « oublie » l'engagement social de BP

    Devant le succès de cette politique, BP décide de l'étendre aux autres régions où elle est présente, notamment en Asie du Sud-Est. L'entreprise anglo-saxonne apparaît alors comme le modèle à suivre dans l'industrie pétrolière et, au-delà, dans toutes les industries polluantes.

    Mais le départ de John Browne en 2007 sonne le glas de cette politique. Le président de BP est contraint à la démission pour avoir menti à la justice britannique et avoir payé un appartement à son amant sur les fonds de BP.

    Tony Hayward, ancien directeur financier de l'entreprise, lui succède alors. L'une de ses premières décisions est de focaliser BP sur son cœur de métier, à savoir la production de pétrole et de gaz, et de mettre entre parenthèses l'engagement social et environnemental de la société.

    Constatant que la compagnie, après avoir talonné ExxonMobil comme major de l'industrie, a rétrogradé à la quatrième place (derrière ExxonMobil, Shell et Chevron), il décide une réduction massive des coûts.

    Une course en avant au détriment de la sûreté

    Mais, en voulant maximiser ses profits et rattraper son retard sur les autres majors, BP a sacrifié ce qui devrait être son souci numéro 1 : la sûreté.

    Le projet Deep Water Horizon dans le golfe du Mexique devait incarner le retour en force de la compagnie anglo-saxonne : à partir de cette plate-forme, BP avait réalisé le forage le plus profond de l'histoire pétrolière, à plus de 10 000 mètres de fonds. Ce sera le symbole de l'échec de la nouvelle stratégie.

    Elle avait ainsi démontré son savoir-faire face à la concurrence accrue des compagnies pétrolières nationales émergentes, dont Gazprom n'est que la partie émergée de l'iceberg.

    Selon les premiers témoignages des techniciens travaillant sur cette plate-forme, BP demandait depuis plusieurs semaines une accélération de la production alors que Transocean, propriétaire de l'infrastructure, suggérait une pause.

    Prendre exemple sur Exxon Mobil après l'Exxon Valdez

    En adoptant une stratégie commerciale à l'opposé de celle de John Browne, Tony Hayward a perdu de vue l'un des principes de base de l'industrie pétrolière : produire du pétrole et du gaz, c'est également gérer des risques environnementaux et sociaux.

    La compagnie anglo-saxonne est aujourd'hui pointée du doigt comme une entreprise polluante, dégradant l'environnement et conduisant au chômage les pêcheurs de Louisiane. Exxon avait reçu les mêmes critiques il y a plus de vingt ans, au moment de la catastrophe d'Exxon Valdez.

    En 1999, alors que John Browne décidait de faire construire l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, la compagnie américaine suggérait d'accroître le transit pétrolier dans le Bosphore -et ce malgré les risques environnementaux et humains que cela posait- et suggérait la fermeture du transport maritime turc dans les détroits.

    Dix ans plus tard, ExxonMobil est vue, dans l'industrie pétrolière, comme le modèle à suivre en matière de sûreté : chaque décision de forage est longuement pesée par la direction d'ExxonMobil et tout est fait pour limiter les risques de catastrophe.

    Il faut désormais souhaiter que BP se serve de cet exemple pour reprendre son métier, en arrivant à faire ce que John Browne avait réussi autour des années 2000 : concilier profits et prise en compte de l'environnement.

    Nous devrons tirer les leçons de ce drame

    Le drame de Deep Water Horizon doit aussi servir l'industrie pétro-gazière. Contrairement à ce que réclament les militants environnementaux, il n'est pas raisonnable de demander l'arrêt des forages pétroliers.

    L'économie mondiale est basée sur le pétrole et aucun Etat, aucune entreprise ne peut se priver de cette ressource essentielle à tout développement économique. Mais cette industrie doit repenser son mode de production.

    Quelques semaines avant la marée noire en Louisiane, le président Obama annonçait sa volonté d'autoriser les forages pétroliers en mer au nord de l'Alaska, faisant fi des risques que cela posait pour les écosystèmes locaux.

    Les Etats-Unis, avant l'Allemagne et la Pologne prochainement, encouragent un nouveau moyen de production de gaz qui consiste à injecter des liquides (eau et autres) dans les roches calcaires pour en extraire le gaz qu'elles contiennent. Cette nouvelle technologie a fait des émules, au point que l'industrie s'enthousiasme à l'idée d'une nouvelle « révolution du gaz ».

    Mais peu d'études ont été faites jusqu'à présent sur les impacts de ces liquides sur les sous-sols et les nappes phréatiques. Deep Water Horizon doit être une mise en garde pour BP et pour l'industrie pétro-gazière : dans un contexte extrêmement concurrentiel, la sûreté ne doit pas être sacrifiée sur l'autel du profit.

    Illustration : dessin représentant BP versant du sang sur planète (Mike Licht, NotionsCapital.com/Flickr)

    rtbf info
     
    Marée noire: la colère gronde
    25.05.10 - 09:31

    Cela fait plus d'un mois maintenant que le puits de pétrole exploité par BP déverse dans la mer des centaines de milliers de litres de brut. Résultat : des dégâts sur le littoral américain où des nappes de pétrole ou de boues gluantes ont blessé ou tué des dizaines d'oiseaux ou de tortues de mer.

    La pêche est interdite et, dans la région, la colère monte, contre BP et contre l'Administration Obama. 

    De la Louisiane à la Floride, la colère est palpable, face à l'avancée lente mais sûre, de la marée noire, face à l'échec de BP à stopper les fuites sur le puits et face  l'insuffisance de la réaction du Gouvernement fédéral.

    Le maire d'une localité de Louisiane accuse British Petroleum d'avoir commis un crime écologique et économique en souillant les côtes et les eaux de son Etat et en causant la suspension de la saison de pêche. Ce maire appelle aussi le Président Barack Obama à s'engager plus personnellement pour empêcher un désastre sur l'ensemble du littoral, alors que les stations balnéaires de Floride enregistrent un nombre record d'annulations de réservations d'hôtel et de location.

    Le gouverneur républicain de Louisiane accuse, quant à lui, et BP et l'administration Obama, de lenteur inacceptable, non seulement pou ce qui est de colmater le puits et de nettoyer les effets de la marée noire mais aussi pour ce qui est d'informer les populations.

    La colère qui s'exprime ne provient pas seulement des habitants des zones touchées ou des élus de l'opposition républicaine. Un député démocrate du Massachussetts traite ainsi le PDG de BP de menteur et demande à l'administration Obama de ne plus faire confiance à la compagnie pétrolière. De fait, de plus en plus d'organisations de défense de l'environnement exhortent la Maison Blanche à cesser de déléguer les opérations de colmatage et de nettoyage, à BP.

    M.S. avec Marie-Christine Bonzom à Washington

     

    Marée noire : l’état de catastrophe décrété dans trois Etats 
américainsMarée noire : l’état de catastrophe décrété dans trois Etats américains
    Suite à la marée noire qui souille actuellement le Golfe du Mexique, l’état de catastrophe pour la pêcherie a été décrété dans trois Etats américains. Les oiseaux victimes du pétrole se comptent déjà par centaines dans cette région.

    Le gouvernement américain a déclaré l’état de « catastrophe pour la pêcherie » dans les Etats de Louisiane, du Mississippi et d’Alabama, à cause de la marée noire qui souille le Golfe du Mexique, d’après ce qu’a déclaré le Secrétaire d’Etat au Commerce, Gary Locke.

     

    Ces Etats, pour lesquels l’industrie de la pêche est une source principale de revenus, seront donc éligibles pour recevoir des fonds fédéraux en vertu de ce décret.

    « Nous prenons cette mesure aujourd’hui à cause des difficultés économiques significatives potentielles que cette marée noire pourrait entraîner pour les pêcheurs, les entreprises et les communautés qui dépendent de ces pêcheries » a déclaré Gary Locke.

    316 oiseaux sont morts sur les côtes de la Louisiane, du Mississippi, de l’Alabama et de la Floride jusqu’à présent

    « Le décret de l’état de catastrophe aidera à garantir que le gouvernement Fédéral est dans une position permettant de mobiliser la totalité de l’assistance dont les communautés de pêcheurs auront besoin » a-t-il ajouté.

    L’industrie de fruits de mer de la Louisiane, qui vaut 2,4 milliards de dollars, représente près de 40% de la production de fruits de mer des Etats-Unis et emploie près de 27 000 individus. L’Etat est le deuxième principal producteur de fruits de mer et est le premier producteur de crevettes, d’huîtres, de crabes et d’écrevisses.

    Le Département du Commerce du gouvernement américain a déclaré que le décret d’état de catastrophe avait été pris en réponse aux demandes faites par les Gouverneurs de la Louisiane et du Mississippi.

    Les Etats du Golfe du Mexique n’ont plus accès à leurs pêcheries commerciales depuis qu’un puits de pétrole répand des centaines de milliers de litres de pétrole dans le Golfe chaque jour, une catastrophe qui menace de devenir la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis.

    Par ailleurs, 316 oiseaux sont morts sur les côtes de la Louisiane, du Mississippi, de l’Alabama et de la Floride jusqu’à présent, pour seulement 31 ayant été recueillis et soignés dans des centres.

    De nombreux oiseaux ont ainsi été retrouvés morts, certains ayant leurs ailes souillées par le pétrole, et d’autres ne montrant aucun signe visible de contamination. Ils sont cependant tous considérés comme des victimes potentielles de la marée noire, du fait de leur proximité en termes de temps et d’espace, avec la nappe de pétrole.

    Les oiseaux les plus touchés par la marée noire dans le Golfe jusqu’à présent sont ceux qui se nourrissent en plongeant dans l’eau pour trouver des poissons, comme par exemple le pélican brun, emblème nationale de la Louisiane, d’après Jay Holcomb, directeur du Centre de Recherche Internationale pour le Sauvetage des Oiseaux en Californie.

    Cependant, les oiseaux côtiers, les échassiers et les oiseaux chanteurs seront de plus en plus affectés eux aussi par la marée noire, tandis que le pétrole s’infiltre davantage dans les marécages et sur les plages.

    D’après Jay Holcomb, la mortalité des oiseaux de mer devrait augmenter rapidement, surtout si des ouragans ont lieu dans la région et balayent davantage de pétrole sur les côtes.

    « Il est très probable que ce soit catastrophique parce qu’il y a une grande quantité de pétrole dans l’eau, et il s’échappe toujours du puits, tandis que beaucoup d’oiseaux sont en période de reproduction ou utilisent la côte actuellement » a-t-il indiqué.

    « Si les tempêtes tropicales prennent ce pétrole et le font se déplacer, alors il y aura un vrai impact, je pense ».

    L’ampleur de cette marée noire provoquée par l’explosion d’une plateforme pétrolière de BP pourrait éclipser celle de la marée noire de 1989 Exxon Valdez en Alaska, lors de laquelle 250 000 oiseaux de mer avaient péri.

    Golfe du Mexique/marée noire : déclaration de sinistre pour la pêche des Etats-Unis
      2010-05-25 10:42:24  xinhua

    Le secrétaire américain au Commerce, Gary Locke, a annoncé lundi une déclaration de sinistre pour la pêche dans trois Etats américains, Lousiane, Mississipi et Alabama, dans le golfe du Mexique, à cause de l'impact économique de la marée noire dans le golfe sur la pêche professionnelle et de loisir dans la région.

    "Nous allons prendre cette mesure aujourd'hui à cause des dégâts économiques potentiellement significatifs que cette fuite pourrait causer aux pêcheurs, aux hommes d'affaires et aux communautés locales, qui dépendent de cette pêche", a déclaré M. Locke dans un communiqué publié par son ministère.

    La déclaration de sinistre permettra au gouvernement fédéral de mobiliser des ressources pour aider les pêcheurs et les communautés locales sinistrés, selon lui.

    La déclaration a été faite à la demande des gouverneurs de Louisiane, Bobby Jindal, et du Mississipi, Haley Barbour. Les pêcheurs professionnels dans le golfe du Mexique ont pêché plus d'un milliard de pounds (environ 450.000 tonnes) de produits marins en 2008. Durant la même année, environ 5,7 millions de pêcheurs amateurs ont fait 25 millions de sorties en mer pour la pêche de loisir.

    Depuis le 2 mai dernier, les autorités américaines ont fermé une partie des eaux fédérales aux activités de pêche, dans le golfe du Mexique, à cause de la marée noire.

    Une explosion a eu lieu le 20 avril dernier sur la plateforme de forage Deepwater Horizon, située à environ 42 km au sud-est de Venice, en Louisiane. Onze foreurs ont été tués.

    L'appareil de forage, propriété de Transocean et loué par BP, a coulé le 22 avril après avoir brûlé pratiquement pendant 36 heures, et la tête du puits inexploité laisse couler à flot le pétrole dans le golfe du Mexique. Le gouvernement américain a critiqué BP pour ce désastre environnemental.


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