• Marée noire en Louisiane, revue de presse du 24 août 2010

     

    Mississipi : des milliers de poissons morts à cause de la marée noire ?

    Info rédaction, publiée le 24 août 2010
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    Mississipi : des milliers de poissons morts à cause de la marée noire ?

    Mississipi : des milliers de poissons morts à cause de la marée no...

    Louisiane, États-Unis- Des milliers de poissons morts ont été découverts à l'embouchure du Mississippi, en Louisiane. Les autorités s'interrogent sur un possible lien avec la marée noire du golfe du Mexique.

    Dimanche, les cadavres de milliers de poissons ont été retrouvés flottant à la surface de l'eau. Comme le rapporte le quotidien de la Nouvelle-Orléans Times-Picayune, les crabes, raies pastenagues, anguilles, ascasses et acoupas rouges découverts ont été récupérés grâce aux barrages flottants mis en place pour lutter contre la marée noire dans le golfe du Mexique.

    "Selon nos estimations, il y a eu des milliers de poissons morts, et je parle d'une fourchette allant de 5.000 à 15.000", a déploré dans un communiqué Craig Taffaro, le président du comté de St Bernard, en Louisiane.

    Afin de déterminer si le pétrole qui s'est déversé suite à l'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon est la cause de cette hécatombe, des responsables du service de la faune et des pêches de Louisiane ont prélevé des échantillons d'eau qui seront rapidement analysés. Les autorités de l'Etat refusent de tirer des conclusions trop hâtives, des problèmes d'oxygène liés au barrage du bayou La Loutre, proche de l'embouchure du Mississippi, étant fréquents dans la région.

    Des milliers de poissons morts découverts à l'embouchure du Mississippi

    (AFP) – Il y a 14 heures

    LA NOUVELLE-ORLEANS (Etats-Unis) — Des milliers de poissons morts ont été découverts à l'embouchure du Mississippi, en Louisiane, et les autorités cherchent à savoir si la marée noire du golfe du Mexique est en cause, a rapporté lundi le quotidien de La Nouvelle-Orléans Times-Picayune.

    Les poissons ont été trouvés dimanche flottant à la surface de l'eau et ont été récupérés grâce aux barrages flottants qui avaient été déployés pour lutter contre la marée noire, selon le journal.

    "Selon nos estimations, il y a eu des milliers de poissons morts, et je parle d'une fourchette allant de 5.000 à 15.000", a déclaré dans un communiqué Craig Taffaro, président de la paroisse (comté) de St Bernard (Louisiane), cité par le quotidien,

    Du pétrole se trouve dans la zone et des responsables du service de la faune et des pêches de Louisiane ont prélevé des échantillons d'eau, a ajouté ce responsable locale, précisant que parmi les animaux morts se trouvaient des crabes, des raies pastenagues, des anguilles, des rascasses et des acoupas rouges.

    Mais, a-t-il ajouté, "nous ne voulons pas tirer de conclusion hâtive car nous avons parfois des problèmes d'oxygène liés au barrage du bayou La Loutre", proche de l'embouchure du Mississippi.

     
     

    Marée noire : du pétrole dérive dans les profondeurs

    20.08.10 | 16h12

    Les autorités américaines ont peut-être crié victoire un peu tôt, face à la disparition apparente du pétrole dans le golfe du Mexique. Certes, quatre mois après l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par BP, qui allait entraîner la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, les côtes ne subissent pas la déferlante de brut redoutée et la nappe a disparu de la surface de l'eau. Mais une bonne partie du pétrole continue à dériver dans les profondeurs, affirme une étude publiée sur le site Internet de la revue Science, jeudi 19 août.

    Des océanographes américains du Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), un institut privé à but non lucratif, confirment ainsi, pour la première fois, l'existence de nappes sous-marines d'hydrocarbures échappés du puits de BP, jusque-là jugée très improbable."Non seulement nous avons démontré qu'il existe bien un panache de pétrole dans le golfe du Mexique, mais nous avons déterminé son origine et sa composition", a assuré Richard Camilli, l'auteur principal de cette étude, lors d'une conférence de presse, jeudi.

    Entre le 10 et le 28 juin, son équipe a envoyé un robot sous-marin équipé d'un spectrographe de masse zigzaguer dans la colonne d'eau autour du site de la catastrophe et plongé une sonde à échantillonnage à différentes profondeurs. Leur découverte : un panache d'hydrocarbures de plus de 35 kilomètres de long, 2 kilomètres de large et 200 mètres de haut, progressant de 6,7 kilomètres par jour en direction du sud-ouest, à environ 1 100 mètres de profondeur.

    Loin de l'image d'une marée noire sous-marine, ce nuage toxique passe d'autant plus inaperçu qu'il est incolore et inodore, en raison de l'absence de certains composés du pétrole brut. "Les échantillons d'eau prélevés au coeur du panache sont clairs comme de l'eau de source", décrit M. Camilli.

    Pour traquer cette nappe furtive, les chercheurs ont focalisé leurs instruments sur quelques éléments qui composent le pétrole brut : le benzène, le toluène, l'éthyl-benzène et les xylènes, des hydrocarbures volatils toxiques faciles à détecter. "Ces résultats confirment qu'il existe un mécanisme de transfert direct des hydrocarbures dans les écosystèmes marins profonds. Mais la quantité totale de pétrole dans le panache et l'étendue complète des risques possibles pour la faune et la flore marines restent incertaines", indiquent-ils.

    Les premières conclusions sont malgré tout inquiétantes. Etant donné les concentrations relevées à 35 kilomètres du puits, "il paraît probable que le panache s'étend considérablement plus loin que les limites de l'étude", interrompue par l'arrivée de l'ouragan Alex, souligne M. Camilli. Et rien n'indique que la nappe identifiée soit la seule à polluer le fond de l'océan.

    De plus, alors que de nombreux experts tablent sur une biodégradation naturelle du pétrole, les chercheurs du WHOI révèlent que les quantités d'oxygène dissous dans le panache n'avaient, fin juin, pas baissé à des niveaux suggérant que les bactéries détruisent les hydrocarbures. Cette biodégradation, si elle est possible à cette profondeur, pourrait demander de très nombreux mois.

    Malgré la prudence des auteurs, cette étude ne manquera pas de relancer la polémique sur le discours rassurant des autorités américaines et de BP concernant les conséquences pour l'environnement de cette marée noire qui a vu 4,9 millions de barils, soit 780 millions de litres de brut, se déverser dans la mer entre l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril, au large de la Louisiane, et le colmatage du puits, le 5 août.

    D'après le rapport rendu, le 4 août, par les experts de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) et du département de l'intérieur, 25 % seulement du pétrole qui s'est déversé par 1 500 mètres de fond se trouveraient encore dans la nature. Les trois quarts du brut auraient été récupérés, brûlés, dispersés chimiquement, se seraient évaporés ou dissous naturellement. "Il n'y a absolument aucune preuve qu'il existerait une concentration significative de brut que nous n'aurions pas prise en compte", affirmait alors la directrice de la NOAA, Jane Lubcheco. L'article deScience vient bousculer cette certitude.

    Déjà, le 17 août, cinq experts de l'université de Georgie avaient mis en cause le discours officiel et estimé que 70 % à 79 % du brut se trouvait encore dans l'océan. "Une des principales erreurs est de penser que le pétrole qui s'est dissous dans l'eau a disparu et est de ce fait inoffensif", expliquait l'océanographe Chuck Hopkinson.

    Le président démocrate de la sous-commission de l'énergie et de l'environnement de la Chambre des représentants, Ed Markey, a fustigé, jeudi, l'optimisme de la NOAA, jugeant que "ce rapport et la façon dont il est présenté donnent une idée erronée de la situation dans le golfe du Mexique".

    Les Etats-Unis et le Mexique ont prévu d'étudier conjointement les conséquences de la marée noire sur l'environnement. Sans attendre, Greenpeace a déjà lancé une expédition de trois mois pour mesurer l'impact sur les écosystèmes du pétrole, mais aussi des 7 millions de litres de dispersants chimiques déversés dans l'océan.

    La neutralisation définitive du puits, quant à elle, n'interviendra pas avant début septembre, ont annoncé, jeudi, les autorités américaines. Il s'agira de colmater le forage par le bas, à 4 000 mètres sous le fond de la mer, grâce à deux puits de secours. Cette opération devait, dans un premier temps, avoir lieu à la mi-août. Mais BP s'est résolu à remplacer d'abord la valve anti-explosion placée à la sortie du puits, dont la panne avait conduit à la catastrophe.

     

    Actu-Environnement.com

    Golfe du Mexique : la marée noire persisterait sous les eaux

    POLLUTION- Actu-Environnement.com - 23/08/2010
     

    Si ces dernières semaines, la marée noire, issue de la fuite du puits de BP, n'est pas visible en surface, elle n'aurait pas disparu pour autant. Des océanographes américains ont détecté une nappe de pétrole dans les profondeurs du golfe du Mexique.
     
    © Xaver Klaußner


    L'équivalent de cinq millions de barils - près de 800 millions de litres - de pétrole ont été déversés dans le golfe depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon (Louisiane) en avril, avant que la fuite du puits ait été stoppée début août. Le colmatage définitif du puits a, quant à lui, été repoussé à septembre.
    Mais un nuage de pétrole provenant du puits de BP s'étend encore ''sur au moins 35 km à plus de 900 m de profondeur'', ont confirmé les océanographes américains de la Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), un institut privé d'études océanographiques. Leurs travaux ont été publiés le 19 août dans la revue ''Science''. Le panache d'hydrocarbures mesure ''près de 2 km de largeur sur près de 200 m de hauteur''. Le gouvernement américain et BP affirmaient pourtant le 4 août venir à bout de cette marée noire. Pour rassurer la population, le président Barack Obama s'était même récemment baigné en Floride tandis que de nombreuses zones de pêche ont été rouvertes en Louisiane.

    Les chercheurs de la WHOI ont réalisé, du 19 au 28 juin, plus de 57.000 analyses chimiques, à l'aide notamment d'un spectromètre de masse sous-marin, dans un périmètre de 5 km autour du puits. Avant d'être interrompus par l'Ouragan Alex, ils ont mesuré des concentrations de plus de 50 microgrammes d’hydrocarbures par litre et relevé la présence de benzène, de toluène, d'éthybenzène et de xylène. Des gouttelettes d'huile inodores et diffuses ont été prélevées. Cependant, ''nous n’avons pas déterminé le degré de toxicité'' du nuage de pétrole ''ni comment il s'est formé'', a souligné Christopher Reddy, géochimiste marin de l’équipe de recherche.
    Si les chercheurs ont observé que la bio-dégradation de ce pétrole était en cours grâce aux microbes vivant dans les grands fonds, le processus est relativement lent. Alors que le pétrole reste sous la surface, la température de l'eau y est plus froide, ce qui ralentirait le processus de dégradation. Le panache de pétrole pourrait ''subsister dans l'océan plus longtemps qu'on ne le pensait'', ont alerté les scientifiques. Des mois voire des années…? D'autant que la nappe se déplacerait ''à la vitesse de 0,27 km/h en direction du sud-ouest, vers les côtes mexicaines'', a précisé Richard Camilli, le chef de l’expédition scientifique.

    Polémique autour du rapport de la NOAA

    Après les océanographes de l'Université de Géorgie ayant estimé le 17 août que 79 % du brut se trouvait encore dans l'océan, les chercheurs du WHOI ont à leur tour contredit le rapport officiel présenté par l’agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), qui affirmait pourtant, il y a deux semaines, que les trois quarts du pétrole échappés du puits s'étaient évaporés, dispersés naturellement et/ou avaient été récupérés ou éliminés.
    26% du pétrole seraient toujours dans l'eau, soit à l'état liquide, soit sous forme de résidus lourds au fond de la mer issus des brûlages localisés de la nappe, selon la NOAA. Or, d'après les experts de l'Université de Géorgie, seuls 8 % ont été dispersés, 6 % brûlés, 4 % dragués et 12 % évaporés. ''Une des principales erreurs est de penser que le pétrole qui s'est dissous dans l'eau a disparu et est de ce fait inoffensif'', a prévenu Charles Hopkinson, spécialiste de la vie marine à l'Université de Georgie. ''Le pétrole est toujours là, et il risque de prendre des années à se dissoudre complètement. Nous sommes encore bien loin d’avoir évalué tous les impacts possibles de la catastrophe'', a-t-il ajouté. Selon l'équipe scientifique, un autre nuage de pétrole se dirigerait vers la Floride et serait ''cinq fois plus important'' que celui analysé par les océanographes de la WHOI.

    Quels impacts environnementaux ?

    La question de l'impact environnemental causé par quatre mois de marée noire demeure entière. Tout comme celui des 7 millions de litres de produits chimiques utilisés pour la disperser. Des chercheurs de l'Université de Floride viennent de souligner les effets du pétrole sur la biodiversité, dans une étude préliminaire. Ils ont constaté un impact sur la santé du phytoplancton ''entre 275 m et un millier de mètres de profondeur''. Ils ont par ailleurs découvert des dépôts microscopiques de pétrole dans le sol d’un canyon sous-marin, proche de Panama City, en Floride. Là, où s'était d'ailleurs baigné Barak Obama… De son côté, Samantha Joye, de l’Université de Georgie, entend évaluer l’impact du méthane, échappé aussi du puits. La scientifique appréhende l'apparition de zones mortes provoquées par le méthane, en raison du manque d’oxygène, ce qui asphyxie et tue les créatures marines.

    La publication de ces études scientifiques intervient alors que les Etats-Unis et le Mexique ont annoncé le 20 août ''vouloir réaliser conjointement une première évaluation de l'impact environnemental de la marée noire''. Si les autorités des deux pays ont prévu de se rencontrer fin septembre ''pour préparer cette étude'', l'organisation écologiste Greenpeace vient de lancer une expédition scientifique de trois mois pour mesurer les impacts de la marée noire et des dispersants chimiques sur la vie marine et sous-marine du golfe. L'agence américaine de protection de l'environnement (EPA) assure pour sa part que ''les mélanges dispersants ne sont généralement pas plus toxiques pour les espèces aquatiques testées (une espèce de crevette et de petits poissons, ndlr) que le pétrole seul''.

    Rachida Boughriet

    Marée noire : le fonds d'indemnisation de BP est déjà discuté

    POLLUTION- Actu-Environnement.com - 24/08/2010

    Entré hier en vigueur, le fonds d'indemnisation de 20 milliards de dollars, promis en juin par BP pour les victimes de la marée noire dans le Golfe du Mexique, fait déjà polémique. Baptisé le Gulf Coast Claims Facility (GCCF), ce fonds est administré par l'avocat américain Kenneth Feinberg, qui a déjà géré le fonds d'indemnisation des victimes des attentats du 11 septembre 2001. Il remplace le processus d'indemnisation, géré jusqu'ici par BP qui affirme avoir déjà versé près de 370 millions de dollars aux victimes. Le groupe pétrolier s'est engagé à financer ce fonds sur quatre ans, soit cinq milliards par an.

    Mais la question d'une indemnisation définitive demeure entière, alors que l'ampleur des dégâts provoqués par la marée noire survenue en avril - qui a vu près de 800 millions de litres de pétrole se déverser dans le golfe - reste à déterminer. Selon Reuters, l'avocat est également critiqué pour avoir fixé un délai (jusqu'aux six prochains mois) au-delà duquel toute victime devra renoncer au droit d'attaquer en justice BP. ''Le New York Times'' avait déjà indiqué le 20 août qu'entreprises et particuliers ne pourront être indemnisés que s'ils abandonnent leurs poursuites contre BP et les autres acteurs impliqués. Selon le quotidien, la compensation attribuée à chacune des victimes serait liée à la proximité géographique avec la zone souillée. De son côté, Kenneth Feinberg assure que le fonds va débloquer des indemnités d'urgence en moins de 48 heures pour les particuliers et en moins d'une semaine pour les entreprises.

    Des milliers de poissons morts dans le Mississipi

    La question de l'impact environnemental de la marée noire et des produits chimiques utilisés pour la disperser se pose également. Selon l'édition d'hier du quotidien ''La Nouvelle-Orléans Times-Picayune'', plusieurs milliers de poissons morts (entre 5.000 et 15.000) ont été découverts le 22 août à l'embouchure du Mississippi, en Louisiane. Du pétrole se trouve dans la zone et les autorités cherchent à savoir si la marée noire du golfe du Mexique est en cause. Des problèmes d'oxygène liés au barrage du bayou La Loutre sont aussi invoqués, ce qui aurait tué les poissons. Parmi les animaux morts se trouvaient également des crabes, des raies pastenagues ou des anguilles.

    Rachida Boughriet

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