• Marée noire en Louisiane, revue de presse du 10 juillet 2010

     

     

     

     

    Marée noire: début de la pose d'un entonnoir pour contenir la fuite à 100%

    LA NOUVELLE-ORLEANS — BP a commencé samedi à retirer l'entonnoir qui récupère le pétrole responsable de la marée noire dans le golfe du Mexique, en vue de le remplacer par un modèle censé capter la totalité du brut.

    Des robots sous-marins, maniés depuis la surface par les ingénieurs de la compagnie pétrolière britannique, ont été déployés en profondeur pour réaliser l'opération, a expliqué Stephanie Herbert, une porte-parole des autorités.

    L'entonnoir qui doit être installé est bien plus performant que ses prédécesseurs. Selon BP et les responsables américains chargés de la lutte contre la marée noire, il peut récupérer 80.000 barils de brut (environ 13 millions de litres) par jour, soit largement plus que les 35.000 à 60.000 barils qui s'écoulent quotidiennement dans le golfe du Mexique.

    Le système actuel permet de récupérer environ 25.000 barils chaque jour.

    L'opération pourrait être bouclée dès lundi, selon BP. Si elle réussissait, elle permettrait d'arrêter l'hémorragie de pétrole qui s'est déclarée voici plus de 80 jours avec l'explosion, puis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon au large de la Louisiane (sud des Etats-Unis). Mais il faudra attendre encore plusieurs semaines et la mise en marche de puits de dérivation pour que la fuite soit entièrement bouchée.

    L'amiral Thad Allen, qui supervise les opérations de lutte contre la marée pour le compte de l'administration Obama, a dit avoir donné son aval à l'opération de changement d'entonnoir car, a-t-il dit, "la capacité de récupération de pétrole sera beaucoup plus élevée que celle obtenue avec les systèmes actuels".

    Mais BP a pris soin d'avertir que pendant les quelques jours qu'il faudra pour changer d'entonnoir, le flux de pétrole qui se déverse dans la mer pourrait augmenter de 15.000 barils par jour. Et, a prévenu le pétrolier, rien ne garantit que l'opération soit un succès.

    "Ce nouvel entonnoir n'a jamais été mis en place à ces profondeurs (1.500 mètres, ndlr) ou dans de telles conditions. Il n'y a aucune garantie que l'installation de l'entonnoir soit un succès ou que nous respections les délais annoncés", a expliqué BP dans un communiqué diffusé samedi.

    La mise en place de ce +super-entonnoir+ a été poussée par la Maison Blanche, qui souhaitait une solution rapide, efficace et capable de résister à de mauvaises conditions météorologiques, alors que la saison cyclonique promet de battre des records.

    En outre, BP compte raccorder un navire, l'Helix Producer, à une autre portion du puits endommagé pour, là aussi, pomper le brut. Selon Thad Allen, le bateau devrait être opérationnel dès dimanche.

    Ces solutions permettront de contenir intégralement la fuite, mais pas de l'arrêter: BP a indiqué jeudi que les puits de dérivation qu'il est en train de forer pour stopper définitivement la fuite pourraient porter leurs fruits à partir du 27 juillet, même si la date la plus probable reste mi-août.

    Depuis le début de la catastrophe fin avril, entre 2,9 et 4,9 millions de barils de pétrole se sont déversés dans le golfe du Mexique, mettant en péril l'écosystème et les perspectives économiques de la région.

    Selon l'administration américaine, environ 700 km de côtes sont souillés par le brut dans les cinq Etats riverains du golfe (Texas, Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride).

    vidéo : un nouvel entonnoir

    Bannis des eaux américaines, les pétroliers vont chercher le brut ailleurs

    NEW YORK - Bannies provisoirement des eaux américaines par la marée noire dans le golfe du Mexique, les compagnies pétrolières intensifient leurs forages sur la terre ferme aux Etats-Unis, et menacent d'aller chercher le brut ailleurs si l'interdiction se prolonge.

    Barack Obama a ordonné fin mai un moratoire de six mois sur les forages en eaux profondes afin de prévenir de nouvelles catastrophes.

    Jeudi, une cour d'appel de Louisiane (sud) a néanmoins confirmé l'annulation de ce moratoire, comme le souhaitait le secteur, mais l'administration Obama a l'intention d'en mettre un autre en place.

    En attendant la fin de ce bras de fer judiciaire, l'activité dans la zone, qui regroupe plus de 30% de la production de brut américaine, a stoppé net.

    "Si vous avez un budget d'exploration, et que vous ne pouvez pas forer quelque part, il faut compenser la perte de production en forant de nouveaux puits", indique James Williams, analyste pétrolier pour WTRG Economics.

    Selon lui, le nombre d'appareils de forage actuellement en activité sur les terres aux Etats-Unis atteint 580, plus de deux fois plus qu'il y a un an.

    Cette progression s'est accentuée ces dernières semaines.

    Anadarko, l'un des principaux acteurs du secteur aux Etats-Unis, a indiqué à l'AFP réfléchir à la réallocation d'une partie de ses investissements prévus cette année à d'autres zones que le golfe, notamment dans le Colorado (ouest) et au Texas (sud).

    Parmi les plus petites sociétés, Swift Energy va forer davantage au Texas, se détournant des côtes de la Louisiane. Sur la côte ouest, Venoco, qui avait des projets au large de la Californie, va redéployer les fonds vers ses opérations existantes, notamment dans les schistes qui constituent le sous-sol du même Etat.

    Reste qu'un puits sur les terres ne délivre en général que quelques centaines de barils par jour, contre plusieurs dizaines de milliers en eaux profondes.

    Le gouvernement américain a estimé cette semaine que le moratoire se traduirait par une perte de production de 82.000 barils par jour en moyenne en 2011 aux Etats-Unis, entraînant une baisse de la production du pays par rapport à cette année.

    Si un moratoire devait être effectivement mis en place, "nous allons devoir rediriger nos ressources humaines vers d'autres parties du monde où nous sommes autorisés à travailler", prévient de son côté une porte-parole d'ExxonMobil, qui a dû suspendre plusieurs projets dans le golfe du Mexique.

    "Si le moratoire est relativement long, on va voir des actifs quitter le golfe du Mexique et aller au Brésil, ou en Afrique de l'Ouest", avance Gary Flaharty, porte-parole de la société de services au secteur pétrolier Baker Hughes. "Et si (les compagnies) payent pour mobiliser du matériel de forage (dans ces zones), je ne pense pas que ce sera pour un seul puits, il faudra donc peut-être attendre longtemps avant de revenir à un niveau d'activité normale dans le golfe du Mexique".

    Le directeur financier du groupe de services pétroliers Halliburton, Mark McCollum, a estimé début juin qu'il faudrait entre un et deux ans, après la fin du moratoire, pour retrouver la moitié de l'activité perdue depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon.

    Et même si le moratoire s'arrête en décembre, un durcissement de la régulation est prévisible.

    "Il faudra plus d'équipement. Il faudra des inspections plus fréquentes. Il faudra plus de personnel, probablement plus qualifié", a déploré sur la radio NPR Bruce Vincent, le président de l'Association pétrolière indépendante américaine (IPAA), qui regroupe 5.000 compagnies.

    (©AFP / 09 juillet 2010 16h00)

    Nouveau revers pour la Maison blanche sur les forages en mer

    Une cour d'appel de La Nouvelle-Orléans a rejeté la demande de l'administration Obama de suspendre la décision de justice annulant un moratoire de six mois sur les forages pétroliers en eau profonde instauré par la Maison blanche dans la foulée de la marée noire du golfe du Mexique.

    Nouveau 
revers pour la Maison blanche sur les forages en mer

    Une cour d'appel de La Nouvelle-Orléans a rejeté la demande de l'administration Obama de suspendre la décision de justice annulant un moratoire de six mois sur les forages pétroliers en eau profonde instauré par la Maison blanche dans la foulée de la marée noire du golfe du Mexique. (Reuters/Woodside Petroleum/HO)

    Cette décision est un nouveau revers pour la Maison blanche, qui avait initialement interdit les forages en eau profonde pour un semestre, le temps d'enquêter sur les causes de l'explosion d'une plate-forme pétrolière le 20 avril dans le golfe du Mexique, à l'origine de la marée noire actuelle.

    Un juge de La Nouvelle-Orléans, Martin Feldman, avait annulé le 22 juin le moratoire décrété par l'administration Obama, qui avait aussitôt annoncé son intention de faire appel. Le magistrat avait jugé le moratoire trop large et trop arbitraire car, à ses yeux, il ne prenait pas en compte l'impact économique que la mesure aurait sur l'industrie et les populations.

    Le département de l'Intérieur a réaffirmé jeudi qu'il allait prononcer un nouveau moratoire sur les forages en eau profonde, en réaction à la décision de la cour d'appel. Il n'a pas donné de date d'annonce de ce nouveau moratoire.

    "Au vu de ce que nous avons appris depuis la marée noire, il est de plus en plus évident que les compagnies (pétrolières) n'ont peut-être pas les moyens suffisants pour faire face à une marée noire. Par conséquent, et comme le secrétaire (à l'Intérieur) l'a déjà dit, il va décider d'un nouveau moratoire", a déclaré Kendra Barkoff, porte-parole du département de l'Intérieur.

    La décision du département de l'Intérieur risque fort de déclencher une nouvelle bataille juridique.

    Jeremy Pelofsky, Eric Faye pour le service français

    Marée noire : la fuite pourrait être contenue d'ici à lundi

    [ 10/07/10  - 16H18  - Les Echos  - actualisé à 16:21:54  ]

    La compagnie britannique, pressée par l'administration Obama, a installé un entonnoir plus gros que le précédent, qui pourrait récupérer la quasi-totalité du pétrole qui s'échappe depuis le 20 avril dans le golfe du Mexique, a affirmé l'amiral des gardes-côtes.

    JULIEN POMPEY, LES ECHOS

    BP va-t-elle enfin parvenir à stopper la marée noire, au 82e jour de la catastrophe ? La compagnie pétrole britannique pourrait, en tout cas, parvenir à contenir à 100% la brèche du puits d'où s'écoule le pétrole d'ici à dimanche ou lundi, a affirmé l'amiral des gardes-côtes américains, Thad Allen, chargé de superviser les opérations de nettoyage dans le golfe du Mexique.

    Un nouvel entonnoir, bien plus gros que les précédents, a en effet été installé par le groupe, pressé par l'administration Obama. Cette structure, baptisée «Top Hat Number 10», doit permettre de récupérer jusqu'à 80.000 barils (12.700.000 litres) de pétrole par jour, contre 25.000 actuellement. Pour comparaison, les autorités américaines estiment que le puits perd au maximum 60.000 barils par jour, mais certaines évaluations indépendantes vont jusqu'à parler de 100.000 barils par jour.

    Pour la mise en place de ce nouvel entonnoir, le précédent sera retiré. La procédure ne sera pas sans risque puisqu'une énorme quantité de pétrole s'échappera lors du remplacement, durant près de 48 heures. Le flux de pétrole se déversant dans la mer pourrait alors augmenter de 15.000 barils par jour. Mais, une fois installé, le nouveau dôme permettra d'obtenir des résultats immédiats, annonce félicite Thad Allen, visiblement confiant malgré l'échec des précédentes tentatives...

    Thad Allen a toutefois tenu à relativiser cette annonce. «J'ai utilisé le mot ‘contenir' et non pas ‘stopper'», a-t-il précisé. D'après lui, le puits ne serait pas obturé tant que deux puits de dérivation ne seront pas achevés. Ces puits, creusés en profondeur afin d'injecter du ciment et de la boue, ne devraient pas être installés avant la mi-août, a annoncé jeudi BP. Une fois la fuite stoppée, les vastes opérations de nettoyage et de restaurations des cotes devront se poursuivre.

    BP se veut plus prudent

    De son côté, BP se montre plus prudent dans ses prévisions. Bob Dudley, chargé de gérer la catastrophe, a évoqué un autre scénario où des difficultés dans l'installation du nouvel entonnoir pouvaient repousser le délais de lundi à jeudi.

    Mais, quels que soient les délais, si cette opération réussit, elle devrait redonner de l'espoir aux habitants des cinq Etats (Floride, Alabama, Mississippi, Louisiane, Texas) du golfe du Mexique dont les côtes ont été souillées par la marée, mettant en péril l'écosystème de la région et ses perspectives économiques.

    Obama veut éviter une crise avant les législatives

    Sur le plan politique, un succès permettrait de soulager en partie Barack Obama d'une crise qui pourrait jouer sur le résultat des élections législatives de mi-mandat prévues en novembre. L'administration veut à tout prix éviter une réédition du passage de l'ouragan Alex, le premier de la saison dans l'Atlantique, qui avait fortement perturbé fin juin les opérations de lutte contre la marée noire.

    Depuis le 20 avril dernier, jour de l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon au large de la Louisiane, BP a multiplié les tentatives de colmatage, toutes infructueuses. Cette marée noire est d'ores et déjà la plus grave de l'histoire des Etats-Unis.

    Photo : AFP

     


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