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La justice en Nouvelle-France
La justice en Nouvelle-France
Voici quatre saynettes illustrant des aspects de la justice en Nouvelle-France, mis en scène par la compagnie Dramamuse, dans le cadre du très intéressant Musée canadien des Civilisations à Gatineau (Hull), en face d'Ottawa.
La justice sous le Régime français
Quelques procès en Nouvelle-France
Avril 1664 - Une chicane de domestique
Le domestique Pierre Hudon porte plainte contre un dénommé Saint-Martin pour abus physique. À la suite d’un rapport du chirurgien, ce dernier est condamné à verser 20 livres pour payer ses médicaments et sa nourriture durant sa convalescence.
Juillet 1664 - Deux joyeux lurons
Les dénommés Lafleur et Labrière sont pris en état d’ébriété dans le secteur de la Place-Royale. Les deux fêtards sont condamnés à verser chacun une amende de 10 livres aux pauvres de l’Hôtel-Dieu.
Avril 1665 - Vin trop cher
Regroupement de citoyens pour faire condamner le cabaretier Gabriel Lemieux et son épouse Marguerite Lebœuf qui vendent leur vin plus cher que le prescrit la loi. Le couple est condamné à payer une amende de 10 écus et en cas de récidive, il y aurait une plus forte pénalité.
Avril 1665 - Les dangers du cap Diamant
Charles Amiot, résident de Place-Royale, poursuit Jean Fouin qu’il juge dangereux pour la sécurité publique. En effet, ce dernier extrait des roches de la paroi abrupte, provoquant de petits éboulis. Fouin échappe à l’amende, mais doit remettre le chemin en ordre à la suite de nombreux éboulements.
Avril 1665 - Blé volé
Jacques Lelanc est accusé d’avoir volé du blé à Jacques Bris. Le voleur est condamné à être battu et flétri de verges par l’exécuteur de la haute justice.
Juillet 1667 - Violence chez un groupe de femmes
Catherine Caron, Marie Trotin, Anne Saint-Denis et Suzanne Rocheleau sont reconnues coupables d’avoir molesté Nicolat Huot. Ce dernier gagne sa cause et obtient la permission d’organiser une petite séance d’humiliation envers ses agresseurs.
Octobre 1668 - Insulte contre le roi
Jean Talon est insulté de la teneur de deux lettres rédigées par un dénommé Gaillard, dans lesquelles il insulte le roi de France. Gaillard est déclaré coupable et est jeté en prison en plus de l’acquittement d’une forte amende de 300 livres.
Novembre 1668 - Une traversée bien particulière
Dès son arrivée au port de Québec, le capitaine du navire, Henri Reuse de Hambourg, dépose une plainte contre un groupe de mutins. Ces derniers connaissent leur peine qui se traduit par un bannissement complet du Canada.
Juillet 1669 - Duel
Duel à Trois-Rivières entre deux soldats, François Blanche dit Langevin et Daniel Lemaire dit Desroches. Déclaré coupable, Blanche est condamné à être pendu et étranglé et son poing droit coupé et attaché à un poteau sur le cap Diamant.
Décembre 1669 - Vol chez un employeur
Louis Sédillot se fait voler une importante somme chez lui par son domestique Jean Comperon. Ce dernier est condamné à être battu de verges à tous les carrefours de la ville et est tenu de servir son maître pendant cinq ans.
Juin 1672 - Gendre empoisonné
Jacques Bertault et son épouse Gilette Banne sont coupables du meurtre de leur gendre Julien Latouche. Ils seront condamnés au supplice de la croix Saint-André, c’est-à-dire étranglé sur une croix et bras et cuisses rompus d’un coup de barre.
Décembre 1674 - Monopole du cuir
Un groupe de cordonniers porte plainte contre le seul fournisseur de cuir Étienne Charet qui fixe à la hausse ses prix. Ce dernier est reconnu coupable et doit donner à chacun six cuirs entiers, trois peaux de vache et une douzaine de peaux de veau.
Mars 1690 - Fausse monnaie
Un chirurgien, Pierre Malidor, est accusé de fabriquer de la fausse monnaie. Il est condamné à être battu nu aux portes du palais et aux portes de l’église.
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Source: GIGUÈRE, Guy. La scandaleuse Nouvelle-France, Éditions Alain Stanké, 2002, 240 p.
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AlCaribou
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