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La grande soirée du Retour à Saint-Jean-d'Angély
Par le traversier dans Au fil des jours à Saint-Jean-d'Angély (et alentours) le 23 Août 2008 à 19:33Vendredi 22 août.
Beau parquet, beaux lustres, belle cheminée ; grandes fenêtres à vitraux colorés ; petite collation en attente : le salon d'honneur de la mairie de Saint-Jean-d'Angély.
Le maire, Paul-Henri Denieul, accueille les équipages qui ont intrépidemment traversé et retraversé l'Atlantique.
Christian et Elisabeth Renaud étaient là. (Ils avaient délégué leur équipier québécois, Frédéric, à la réception de la Maison de la Charente Maritime à La Rochelle).
Loïc Cerclé de l'Avel Breiz était accompagné de ses marins Yves et Annie. Jannick souffrante, n'a pas pu venir...Fanac était représenté par la directrice du Centre Aéré Beaufief de Saint-Jean-d'Angély, laquelle a coordonné la réalisation d'un grand livre réalisé par les enfants : "l'Aventure d'Emmanuel", Emmanuel le skipper de Fanac.
Bravo les enfants, pour le travail réalisé !
Nombreuse assistance : les membres de l'association Val-de-Saintonge Louisiane Québec, les maires des communes voisines, un ou deux conseillers généraux, la maréchaussée en tenue d'été.
Discours du maire évoquant l'émigration française au Québec à partir du XVII siècle. Réponse de Michel Mazouin (Marzouin ?) parlant des familles originaires de Saint-Jean et des environs.
La parole est donné aux deux skippers présents. Ceux-ci évoquent les joies et les difficultés de leur voyage (cf les nouvelles des bateaux sur le blog).
Christian Renaud a spécialement rendu hommage à Frédéric, l'équipier québécois d'origine normande, qui a tenu juqu'à 16 heures par jours la barre de fortune pour la fin de la traversée et qui avait déclaré à Christian :"Ton bateau, je vais le ramener."
Loïc Cerclé a rappelé qu'au temps de l'Acadie des bateaux partaient, non pas de La Rochelle, mais du Port-du-Plomb, près de Lauzières où il habite. Ces bateaux emportaient du bois au Québec (mais si) et en rapportaient des peaux et fourrures et de l'huile de baleine. Comme la cargaison du retour était plus légère, il fallait lester le bateau avec des cailloux du Saint-Laurent. Alors, si on rendait aux Québécois un gros caillou avec les noms des enfants de l'école de Nieul-sur-Mer dans laquelle se trouve le petit-fils de Loïc ? C'est ce qui fut fait ! (En échange de quelques autres petits cailloux au retour...)
A propos d'échange, qu'a rapporté Christian dans ses soutes, en contre-partie du tonnelet pour Saint-Sulpice et Repentigny de la part de Saint-Jean et Bignay ? -- Un sac de coureur des bois en peau de martre !
Les poils à l'extérieur avec des plumes, pour courir plus vite ; la peau à l'intérieur, dédicacée par les jumeaux québécois (Pierrette, Luc, Diane et Michel en tête).
Le sac n'est pas vide : il contient une lettre du maire pour le maire (peut-être un mot sympathique à rendre public ?), le livre de Maurice Prud'homme - l'historien local - sur l'histoire de Saint-Sulpice, un paquet cadeau (un autre livre ?), un drapeau du 300ème anniversaire de Saint-Sulpice, une épinglette du même événement et et deux bouteilles de vin du Domaine de l'Ile Ronde, sur le Saint-Laurent, en face de Saint-Sulpice.
(Le Caribou avait pu apprécier sur place la production locale.)
C'est alors le moment du "Perrier d'honneur" et des croquettes...
NB : On peut faire mieux sans dépenser plus. Voici une piste pour les prochaines réceptions :
http://www.1001cocktails.com/recettes/cocktails-sans-alcool.html
Les équipages, "rassasiés", partent et la soirée se poursuit à la Fondation Robert, avec la conférence sur "L'émigration française au Québec", faite par Monsieur Gilbert Pilleul (ex-président de France-Québec, ex-professeur d'histoire mais toujours écrivain).
Conférence fort intéressante, qui nous a rappelé -- ou appris -- qui étaient les Français qui se sont établis au Québec, leur nombre, leurs motivations ; et les raisons de la main-mise des Anglais.
C'est le Poitou-Charentes actuel qui a fourni le plus fort contingent d'émigrants. On estime à 30 000 les Français qui ont fait le voyage aller. 27 000 sont effectivement arrivés. 14 000 sont restés. 9 000 se sont mariés. 6 500 ont eu une descendance (5 000 hommes, 1 500 femmes). Ces 6 500 sont la souche de tous les Québécois !
On partait plus des villes que des campagnes. Une relative pauvreté pouvait être un moteur mais pas l'extrême pauvreté comme chez les Anglais. On recrutait pour l'armée ; on recrutait pour l'église (il fallait sauver les âmes des sauvages) ; ou bien on fuyait des persécutions religieuses ; on partait aussi pour satisfaire l'envie d'exploiter de plus grandes superficies de terre en établissant des seigneuries (dont il reste des traces).
Mais le pays était bien vaste à tenir et la population coloniale bien peu dense. Guerre ou pas, les Anglais ont très vite eu l'atout du nombre. Alors nous avons longtemps perdu de vue nos "cousins"...
A la fin de la conférence, Michel Braud, en guise d'exemple concret, nous a parlé de ses recherches et de ses trouvailles concernant les générations successives de Braud.
Une délégation de Saint-Sulpice (d'Arnoult) était là, et adresse un grand bonjour à Pierrette et à tous nos amis de Nouvelle France.
Après la conférence, les auditeurs très attentifs sont allés se restaurer à la Maison de Jeannette chez Pierre et Jacqueline Fortin.
L'idée était de faire un "repas à pique-nique" (selon la vieille formule où chacun apporte un petit quelques chose à manger et à boire).
Ce fut fait ainsi, mais avec les suppléments maison : pineau rouge ou blanc, escargots à la Saintongeaise, chassés par Michel Braud et préparés par Jacqueline...
Pour en savoir plus sur Jacqueline, cliquez donc :
Tout le monde s'est convivialement partagé le "pique-nique" sous le "balet" (l'auvent) charentais, et notre conférencier a su apprécier...
Belle fin de soirée !
Jean Combes, signataire de la charte de jumelage, et son épouse n'étaient pas là mais nous les saluons et leur dédions cette assiette !
AlCaribou
Tags : grande traversée, retour aux sources, Christian Renaud, Loïc Cerclé, Fanac