• Infos franco-québécoises - janvier & février 2009

    9 février 2009

    Importante mobilisation franco-québécoise dans le domaine du travail social

    Les Association France-Québec et Québec-France, les IRTS (Institut régional du travail social) de Bretagne, de Lorraine, de Poitou-Charentes et les Centres jeunesse de Québec - Institut universitaire, de la Montérégie et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine ont signé le 30 janvier 2009, à la Délégation générale du Québec à Paris, une entente de partenariat d'une durée de trois ans, qui permettra d'établir et de formaliser des liens entre les services de formation en action sociale en France et au Québec.

    Ce réseau devrait contribuer à la mobilité des idées, des actions et des personnes et concourir à une meilleure employabilité dans le domaine.

    Au chapitre de la mobilité étudiante et professionnelle, des stages pourront être offerts aux étudiants se formant aux métiers nouveaux et au développement de services d'aide à la personne ainsi qu'aux travailleurs sociaux en formation initiale.
    Les échanges d'expertises et de bonnes pratiques professionnelles, les activités de recherche avec les universités et la tenue de colloques franco-québécois traitant d'enjeux communs seront aussi favorisés.

    Rappelons qu'au Québec, les Centres jeunesse sont des établissements publics spécialisés dans l'intervention psychosociale et la réadaptation auprès des enfants, des adolescents et des familles en grande difficulté. Ces centres partagent un intérêt commun pour le développement de recherches appliquées à l'intervention sociale et éducative et l'amélioration constante de leurs pratiques.

    Quant aux IRTS français, ouverts à l'international depuis quelques années, ils favorisent la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Ils visent ainsi le développement des connaissances sur les réalités sociales auxquelles sont confrontés les travailleurs sociaux.

    22 janvier 2009

    Offre de stage à l'Assemblée nationale

    En collaboration avec l'Assemblée nationale du Québec, l'Association internationale des études québécoises (AIÉQ) offre à nouveau cette année à un étudiant de l'extérieur du Québec la possibilité de réaliser un stage de travail au sein de cette institution. L'objectif de ce stage est de permettre à un étudiant étranger d'appliquer les connaissances et habiletés acquises dans le cadre de ses

     

    études, tout en développant de meilleures connaissances sur le Québec, ses institutions parlementaires et ses pratiques en matière de démocratie.

    Ce stage rémunéré se fera en 2009 à la Division de la recherche de l'Assemblée nationale, du 31 août au 11 décembre. Il s'adresse aux étudiants étrangers inscrits dans un programme d'études universitaires exigeant la réalisation d'un ou de plusieurs stages pour l'obtention du diplôme. Les champs d'études visés sont l'économie, la sociologie, la science politique, l'histoire et l'administration publique.

    La date limite de dépôt de candidature est le 20 mars 2009. Le résultat du concours sera connu à la mi-avril.

    2 février 2009

    Une télésérie québécoise primée au FIPA 2009 de Biarritz

    La télé série « Les Lavigueur, la vraie histoire », produite par la société québécoise Locomotion Films, s'est vu décerner deux prix lors de sa participation au Festival international des programmes audiovisuels (FIPA) qui se tenait à Biarritz du 20 au 25 janvier.

    La télésérie a remporté le FIPA d'Argent dans la catégorie Feuilletons et séries, et le FIPA de la meilleure interprétation masculine pour le comédien Pierre Verville.

    La télésérie est librement inspirée d'un fait réel. Le destin de la famille Lavigueur qui, en 1986, ayant remporté à la loterie nationale le plus important lot de l'histoire du Québec, a suscité l'intérêt grandissant du grand public et subit d'innombrables déboires et déconvenues suite au harcèlement d'une presse à sensation parfois sans scrupule.

    Écrite par Jacques Savoie et réalisée par Sylvain Archambault, la série québécoise a remporté au Québec neuf Prix Gémeaux en 2008, en plus de récolter des cotes d'écoutes sans précédent lors de sa diffusion sur la chaîne de Radio-Canada.

    Ces deux récompenses tombent à point nommé pour toute l'équipe de production de Locomotion Films qui a récemment signé un contrat d'option pour le développement d'une adaptation française.

    29 janvier 2009

    Le bruit des os qui craquent de Suzanne Lebeau en première mondiale

    La compagnie Le Carrousel est en tournée en France du 13 janvier au 14 mars pour présenter sa dernière création Le bruit des os qui craquent.

    Cette pièce de la Québécoise Suzanne Lebeau raconte, avec sensibilité et réalisme, la fuite de deux jeunes enfants soldats dans un pays en guerre. Le bruit des os qui craquent a reçu le Prix des journées des auteurs de théâtre de Lyon 2007 et est récipiendaire de la Distinction de la Comédie-Française, au terme des Journées de lectures d'auteurs contemporains en 2008.

    La compagnie Le Carrousel se démarque depuis plus de trente ans, sur les scènes nationales et internationales, par le regard qu'il pose sur l'enfance et sur l'art. La question essentielle de savoir quoi dire aux enfants et comment, est au cœur de sa démarche artistique. Le Carrousel n'a de cesse de s'interroger et de nous interroger sur la place de l'enfant dans le monde. Cette approche singulière se manifeste aussi bien par la richesse et la rigueur de l'écriture de Suzanne Lebeau que par la facture résolument contemporaine des spectacles de Gervais Gaudreault. Ses mises en scène contribuent à magnifier leur point de vue. Cofondateurs en 1975 du Carrousel, Gervais Gaudreault et Suzanne Lebeau ont donné naissance à un imposant répertoire d'œuvres originales faisant appel au pouvoir évocateur du théâtre et considérées comme des repères importants dans l'histoire du théâtre jeune public.

    Le bruit des os qui craquent de Suzanne Lebeau - Mise en scène Gervais Gaudreault - Avec Emilie Dionne, Sébastien René, Lise Roy

    Une création de la compagnie Le Carrousel et du Théâtre d'Aujourd'hui (Montréal), en coproduction avec le Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine et la Fédération d'Associations de théâtre populaire, avec l'aide à la création du Centre national du théâtre et le soutien à l'auteur de la SACD (France).

    13/01 : Centre culturel Marcel Pagnol à Fos-sur-Mer (13)
    15-16/01 : Théâtre de Cavaillon (84)
    18-19-20/01 : Le Périscope à Nîmes (30)
    22/01 : Théâtre municipal de Villefranche-de-Rouergue (12)
    24/01 : Théâtre Na Loba à Pennautier (11)
    26/01 : Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence (13)
    28/01 : Le Carré Saint-Vincent à Orléans (45)
    30-31/01 : Théâtre Jean-Vilar à Vitry-sur-Seine (94)
    1er-02/02 : Théâtre Jean-Vilar à Vitry-sur-Seine (94)
    05/02 : Théâtre municipal d'Épinal (88)
    24-25/02 : Espace Maurice Novarina à Thonon-les-Bains (74)
    27/02 : L'Hexagone de Meylan (38)
    03/03 : Théâtre des 4 saisons à Gradignan (33)
    05/03 : L'Atrium à Dax (40)
    06-07-08/03 : Le Colisée à Biarritz (64)
    10/03 : Théâtre municipal de Roanne (42)
    13-14/03 : La Filature de Mulhouse (68)

    Le Carrousel

     

    5 février 2009

    Les universités québécoises lancent leur image de marque

    Le ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie, Pierre Arcand, a prononcé une allocution à l'occasion du lancement de l'image de marque des universités québécoises à la Délégation générale du Québec à Paris.

    Devant quelque 150 personnes, M. Arcand a partagé son enthousiasme de voir les universités québécoises s'unir pour maximiser leurs activités de promotion. Le ministre a souligné l'atout indéniable que constituent les universités pour la société québécoise et rappelé le rôle central de la coopération universitaire dans la relation entre la France et le Québec.

    Prenant acte de l'importance de la mobilité étudiante internationale, le ministre a indiqué qu'«en raison des retombées bénéfiques pour l'ensemble des institutions et des étudiants, le gouvernement du Québec souhaite augmenter le nombre d'étudiants étrangers dans ses établissements d'enseignement. Il souhaite aussi augmenter le nombre d'étudiants québécois qui effectuent un séjour d'études à l'étranger».

    De Québec, la ministre de l'Education, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, a d'ailleurs déclaré que «le dynamisme de la relation franco-québécoise en matière d'éducation ne s'est d'ailleurs jamais démenti depuis 1965, année de la première entente dans ce domaine entre le Québec et la France».

    Le lancement de l'image de marque des universités québécoises, une initiative de la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ), s'inscrit dans la volonté gouvernementale d'agir collectivement sur la scène internationale afin de faire du Québec un lieu de choix pour les étudiants étrangers.

    Rappelons que le gouvernement du Québec, en collaboration avec les réseaux de l'éducation, a adopté en juin 2008 l'Initiative gouvernement - réseaux de l'éducation en matière de recrutement d'étudiantes et d'étudiants étrangers. Cette initiative vise à mettre en commun les efforts des différents acteurs en lien avec les étudiants étrangers et est assortie de plusieurs mesures de soutien financier.

    CREPUQ

    29 janvier 2009

    Deux oeuvres québécoises lauréates du Prix Roberval

    Prix francophone du livre et de la communication scientifique en technologie, le prix Roberval a pour objectif de favoriser le développement d'une culture technologique francophone et sa diffusion vers le grand public. Il est décerné aux auteurs d'œuvres consacrées à l'explication de la technologie dans quatre catégories : Grand public, Enseignement supérieur, Télévision et Multimédia.
    Cette année, sur les 25 œuvres en compétition, 5 provenaient du Québec.
    Parmi celles-ci, deux oeuvres ont été récompensées:
    Biostatique, de Bruno Scherrer, lauréat du Prix Roberval dans la catégorie "Enseignement Supérieur"; et Airbus A-380, le plus gros avion civil au monde de Daniel Carrière et Chantal Théorêt, qui ont reçu une mention dans la catégorie "Télévision" .
    La cérémonie de remise du prix a eu lieu le mercredi 21 janvier 2009 au Cercle national des Armées à Paris, sous le haut patronage de Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en présence notamment des représentants de l'Université de Technologie de Compiègne, du Conseil général de l'Oise, de l'Agence universitaire de la Francophonie, du Sénat et de la Délégation générale du Québec à Paris.
    Organisé par l'Université de Technologie de Compiègne, le prix Roberval est décerné annuellement depuis 1987. Cette année, pour sa 22e édition, le prix aura reçu les candidatures de 613 auteurs provenant de 20 pays francophones. Depuis 1993, des Québécois participent au prix et ont été distingués à plusieurs reprises. Au cours des sept dernières années, les Québécois ont été présents dans les quatre catégories du prix. Le Québec est ainsi l'État participant le mieux représenté après la France.

    Prix Roberval
    Communiqué lauréats

    2 février 2009

    La France honore Jean Charest

    Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a reçu le 2 février à Paris les insignes de Commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur des mains du président de la République française, Nicolas Sarkozy.

    L'Ordre national de la Légion d'honneur est la plus haute distinction accordée par l'État français à ses citoyens, mais également aux personnalités étrangères ayant servi les intérêts de la France. Dans son allocution, le premier ministre Jean Charest a insisté sur les liens historiques en retraçant certains jalons de la « relation directe et privilégiée » entre le Québec et la France. « L'honneur que vous me faites aujourd'hui est pour moi un moment de grand bonheur. Je le reçois comme le témoignage de l'amitié éternelle qui unit la France et le Québec », a déclaré le premier ministre.

    La remise de cette décoration au Palais de l'Élysée a été précédée d'un entretien entre MM. Charest et Sarkozy. Il s'agissait de leur première rencontre depuis la visite à Québec du président français en octobre dernier. À cette occasion, le premier ministre Charest et le président Sarkozy avaient notamment conclu une entente sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles destinée à répondre plus efficacement aux besoins de main-d'œuvre au Québec et en France.

    Était présent à la cérémonie le ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie, Pierre Arcand. Celui-ci amorçait le jour même une première mission en sol européen à Paris, où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères et européennes de France, Bernard Kouchner, ainsi que le Secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet.

    Le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Raymond Bachand, et la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, étaient également sur place.

    Paris, le 2 février 2009 - Voici l'allocution du premier ministre du Québec, Jean Charest, alors qu'il a reçu aujourd'hui du président de la République française, Nicolas Sarkozy, les insignes de Commandeur de la Légion d'honneur. La version prononcée fait foi.

    « Monsieur le Président de la République,
    Monsieur le Premier Ministre de la France,
    Monsieur le Premier Ministre et Sénateur de la Vienne,
    Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie,
    Monsieur le Secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie,
    Monsieur le Grand Chancelier de la Légion d'honneur,
    Distingués invités,

    L'honneur que vous me faites aujourd'hui est pour moi un moment de grand bonheur.

    Je le reçois comme le témoignage de l'amitié éternelle qui unit la France et le Québec.

    Je le reçois comme la reconnaissance de la contribution de mon gouvernement à cette relation séculaire qui unit nos peuples, « nos peuples frères », comme vous le dites, Monsieur le Président,  par-delà l'océan et les aléas de l'histoire.

    Je le reçois au nom de tous les miens qui, avec courage et détermination, ont gardé vivantes la langue et la culture françaises en terre d'Amérique pendant 400 ans.

    Je le reçois aussi avec le doux souvenir de mes premières découvertes de la France avec la famille de mon épouse Michèle. La famille Dionne et en particulier son père, le docteur Philippe Dionne, que je salue aujourd'hui, m'ont fait découvrir la France; le pays, son histoire, ses régions et ses accents.

    Cette langue que le docteur Dionne aimait au point de consacrer ses heures de loisirs à la traduction en français d'ouvrages médicaux.

    Ce pays où voyageait cette famille le plus souvent et le plus longtemps possible.

    Je le reçois avec ce doux souvenir que je partage avec mon épouse Michèle et que je lègue à mes enfants Amélie, Antoine et Alexandra.

    De la fondation de Québec, en 1608, à la fin du régime français, en 1760, c'est  plus de 10 000 fils et filles de France qui se sont installés chez nous. 

    C'est dire combien ils ont dû être déterminés, nos ancêtres communs, farouches et ardents aussi pour peupler le Québec et conserver leur héritage.

    Cela tient bien du prodige, Monsieur le Président, que nous soyons aujourd'hui côte à côte à parler français.

    De Montesquieu, à Voltaire, à Choiseul, ils ont été nombreux, les intellectuels et les ministres qui ont encouragé les rois, surtout Louis XV, à renoncer au projet coûteux de la Nouvelle-France.

    Voltaire en fera presque une croisade; il parlera de ce « pays couvert de neiges et de glaces huit mois dans l'année, habité par des barbares, des ours et des castors...».

    Soixante-dix ans plus tard, lors de son voyage initiatique aux États-Unis, Alexis de Tocqueville passera 15 jours au Canada. Il sera marqué par le Québec.

    À son correspondant, l'Abbé Le Sueur, il écrira ceci dans une lettre datée du 7 septembre 1831 :

    « Ce qui nous a intéressés le plus vivement au Canada, ce sont ses habitants. Je m'étonne que ce pays soit si inconnu en France. Il n'y a pas six mois, je croyais comme tout le monde que le Canada était devenu complètement anglais. [...]

    Aujourd'hui, il y a dans la seule province du Bas-Canada 600 000 descendants de Français. [...] Ils sont aussi Français que vous et moi. [...] Comme nous, ils sont vifs, alertes, intelligents, railleurs, emportés, grands parleurs et fort difficiles à conduire quand leurs passions sont allumées. »

    Et 178 ans plus tard, les Québécois n'ont pas beaucoup changé.

    Les relations entre la France et le Canada français ont été marquées par une longue période de silence.

    Le lien entre nos peuples n'a jamais été totalement rompu. La religion catholique, le commerce puis la littérature ont nourri le souvenir... et préparé l'avenir.

    C'est Adolphe Chapleau, premier ministre québécois, qui posera la première pierre d'une relation directe et privilégiée entre le Québec et la France.

    En 1882, il crée le poste d'agent général de la province de Québec à Paris, dont le premier titulaire sera le journaliste et libraire Hector Fabre. 

    Cette initiative diplomatique vaudra à Adolphe Chapleau de devenir le premier, premier ministre du Québec décoré de la Légion d'honneur.

    À partir de 1887, il y a assez de Canadiens français à Paris pour qu'on y célèbre la Saint-Jean-Baptiste. En 1893, les Québécois à Paris ont leur lieu de retrouvailles, un bar qui s'appelle La Boucane1.

    Quelques années plus tard, l'Europe s'embrase. Et pour la première fois, des fils du Québec font à rebours le chemin de leurs ancêtres et vont combattre à Verdun au nom de la liberté et de la justice.

    C'est dans ces années que Louis Hémon, né à Brest, écrit, depuis le Québec, Maria Chapdelaine. Ce livre connaîtra dans les années 20 un immense succès et fixera dans l'imaginaire français l'image du Québécois coureur des bois.

    Et puis, il y aura la guerre, encore la guerre.

    Monsieur le Président, en 2004, j'ai marché sur la plage Juno, cette plage de Normandie où 14 000 des nôtres sont débarqués le 6 juin 1944. Je me suis rendu au cimetière de Bény-Reviers.

    J'ai marché parmi les 2 049 pierres blanches qu'on trouve dans ce cimetière de Normandie. Les soldats qui y sont enterrés ont souvent l'âge de mes enfants et les noms de nos voisins.

    On les pleurait encore lorsque Félix Leclerc a traversé l'océan avec sa guitare et son P'tit bonheur.

    En 1964, avec l'ouverture de la Délégation générale du Québec à Paris, prend forme une véritable relation privilégiée et directe entre la France et le Québec.

    À cette époque où les Québécois se munissaient des outils de la modernité, le général de Gaulle, dans une visite historique, est venu nourrir l'élan nationaliste d'un peuple qui redécouvrait sa fierté.

    Depuis, chacun de vos prédécesseurs, Monsieur le Président, et chacun de mes prédécesseurs ont nourri cette relation qui embrasse maintenant tous les domaines de la vie économique, sociale et culturelle.

    Aujourd'hui, la relation entre la France et le Québec met en scène deux peuples adultes et libres, séparés par un océan, mais réunis par l'histoire, par le sang et par le cœur.

    Cette relation unique s'inscrit dans l'évolution de nos sociétés respectives. Elle reflète notre ambition, notre fierté et notre attachement à cet héritage que nous avons en commun et qui est plus qu'une langue, c'est le souffle d'une civilisation.

    Cette relation trouve son expression par la présence de nos artistes. Par les relations que nous avons nouées avec les régions de France; par tous ces groupes d'amitié qui s'inscrivent dans le sillon tracé depuis plus de 30 ans par l'Office franco-québécois pour la jeunesse.

    Cette amitié, cette fraternité, continue d'accumuler des précédents.

    En novembre 2004, avec le premier ministre Jean-Pierre Raffarin, nous avons porté pour la première fois la coopération France-Québec dans un pays tiers lors d'une mission économique conjointe au Mexique.

    En 2005, à l'UNESCO, le Québec, la France et le Canada ont fait front commun pour que soit adoptée une convention visant à protéger la diversité des expressions culturelles, affirmant ainsi que l'âme des peuples n'est pas un objet de commerce.

    ***

    Les explorateurs français qui ont fondé le Québec et donné naissance au peuple Québécois étaient à la recherche du Nouveau Monde.

    Le destin a voulu, 400 ans plus tard, que nous nous trouvions au cœur d'une crise financière internationale sans précédent et d'une crise environnementale qui menace l'avenir de l'humanité.

    Quatre cents ans plus tard, nous sommes appelés à la fondation d'un monde nouveau.

    Ce monde nouveau, nous allons y contribuer en créant un nouvel espace de liberté pour nos citoyens.

    Nous avons signé, en octobre dernier, dans notre Assemblée nationale, une entente sans égale dans le monde, une entente qui crée un  premier corridor de mobilité entre deux continents, une entente qui crée un espace de mobilité entre deux peuples.

    Ce nouveau monde, c'est un accord transatlantique ambitieux et sans précédent entre l'Union européenne et le Canada, qui donnera naissance à une collaboration intense sur les plans économique, social, institutionnel et culturel.

    Le Québec sera la porte d'entrée de l'Europe dans ce nouvel espace de coopération entre les deux continents.

    En nous tournant vers l'avenir pour fonder ce monde nouveau, nous nous tournons l'un vers l'autre.

    Pour l'avenir de ce nouveau monde, il n'est plus question de découverte de territoires, mais bien de la redécouverte de notre humanité, de la création d'un nouvel espace de vie commune.

    Quatre cents ans après la fondation de la ville de Québec par Samuel de Champlain, la France et le Québec marchent côte à côte, partageant des idéaux et une vision du progrès dont le monde a besoin.

    Par votre intermédiaire, Monsieur le Président, je rends hommage au peuple français, dont je salue le courage et le génie, et au nom de notre amitié, je vous remercie. »

    _____________
    1 FRANCE-CANADA-QUÉBEC 400 ANS DE RELATIONS D'EXCEPTION, Les Presses de l'Université de Montréal, 2008, p. 109

     

     


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