• Fleurs de livres 2010 ou le 21ème salon du livre de Saint-Jean-d'Angély

    Fleurs de livres 2010

    ou le 21ème salon du livre de Saint-Jean-d'Angély

     
    Nous y revoilà ! Pour la deuxième année consécutive, le salon du livre, organisé par l'association Lirela, a été jumelé à Floralia (salon ou plutôt jardin des fleurs, des plantes et des outils de jardinage).
     
     
    Pour la deuxième année consécutive également, l'association Val de Boutonne-Louisiane-Québec y a été présente. L'an dernier nous occupions une cabane qui arborait le drapeau du Québec. Cette année nous étions à une table au milieu de la salle Aliénor d'Aquitaine pour illustrer la Louisiane, puisque le thème de la soiré du samedi 1er mai était... la Louisiane !
     
     
    Un petit rappel : en 1994 un pacte de jumelage de ville à ville fut signé entre Saint-Jean-d'Angély et New Iberia, Louisiane. Depuis lors, l'eau a coulé sous les ponts (et le pétrole dans le golfe du Mexique), et les municipalités ibérienne et angérienne ont un peu oublié ce qu'elles avaient signé !

    L'exposition d'objets et de documents rapportés au cours de quelques voyages aux Amériques a été heureusement là pour rappeler ce qui avait été fait et, nous l'espérons, donner envie de relancer les relations et les activités.
     
    Nous avons eu beaucoup de visites et d'intéressantes discussions avec des visiteurs qui connaissaient peu ou prou la Louisiane.

     

    Notre table a servi de décor au "cabaret littéraire" (= discussion") sur la Louisiane, animé, comme l'an passé, par Philippe Bertrand. Sur les quatre intervenants pressentis pour ce cabaret, deux ont été effectivement présents. (Nous n'avons pas de nouvelles des deux autres, dont un spécialiste de la musique de jazz.)

    (Philippe Bertrand était lui-même exposant, cette année, avec son livre issu de ses "Carnets de Campagne" sur France-Inter ; à ne pas confondre avec  "La baronne n'aime pas que ça refroidisse" écrit par un des multiples Philippe Bertrand...)

    Le Gilbert Roussel qui était à notre table n'est pas le réalisateur du film "Les aventures galantes de Zorro", ni un accordéoniste de bal mais un éditeur et un auteur qui a illustré par de superbes photographies un livre qu'il a écrit sur les paysages et les demeures de Louisiane.

    Sa vision de la Nouvelle-Orléans du temps des grands planteurs n'est pas du tout idyllique. Cette ville de la côte lui semblait être un exutoire aux fantasmes sexuels des planteurs blancs.

    Etienne Planchard de Cussac n'a pas la même analyse. Ce spécialiste "Sudiste" (que le Caribou avait vu - de loin - du temps de ses études littéraires) explique, il me semble, qu'il y avait à la Nouvelle-Orléans une société citadine raffinée (à l'image de l'Europe), ce qui changeait de l'ambiance campagnarde de la plantation (même dans une demeure luxueuse). Donc cela faisait du bien d'aller à la Nouvelle-Orléans qui n'était pas constituée que de quartiers mal famés !

    Etienne de Planchard de Cussac a écrit un livre sur "l'Aristocratie sudiste" qui nous montre les tenants et les aboutissants de l'esprit du Sud. Cela ne se résume pas à l'esclavage. On a peut-être oublié que la société sudiste avait été bâtie par une colonisation française et espagnole qui était bien différente de celle des Anglais du Nord. La vertu n'est pas nécessairement dans un seul camp mais je ne sais si notre auteur "Sudiste" aurait repris les paroles du sketch de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault : "si nous les Sudistes on avait été plus nombreux, vous les Nordistes vous auriez bel et bien pris la pâtée !"

    Etienne de Planchard nous a surtout parlé de George Washington Cable, auteur dont il a traduit un roman "The Grandissimes" auquel il a donné un autre titre en français : "Sous l'Ombre immense de l'Ethiopien". L'action se passe au moment où Bonaparte a vendu la Louisiane aux Américains.

    « Septembre 1803 : la bonne société créole de la Nouvelle-Orléans, c'est-à-dire les descendants blancs  des colons franco-espagnols, donne un bal masqué. [...] Seul le verni ténu de la civilisation créole assure encore la cohésion de l'ex-colonie. Ce verni est fragile, produit de compromis, d'expédients et d'arrangements particuliers qui ont sécrété un ordre social complexe et inégalitaire reléguant tout au bas de la hiérarchie l'esclave, dont la relative sécurité repose sur la plus totale soumission. »


    Le temps a vite passé, et la salle n’a pas pu rajouter son grain de sel. Les musiciens de « Bons Temps Asteur » étaient déjà là ; alors nous sommes passés de la société créole à l’ambiance cajun, ce qui n’a rien à voir !

    "Un violon (mais de préférence deux), un accordéon diatonique "mélodéon" et un triangle (le 'tit fer) sont les instruments fondamentaux de l'orchestre cajun", nous a dit un visiteur spécialiste.("Musique cadienne" diraient les Louisianais francophones).

    http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/67/Cajun_instruments.jpgMichael Miceli, Wikipedia

    En outre, au cours du concert, il y a eu le banjo, la guitare, la mandoline, la musique à bouche (l'harmonica), la planche à laver et la guimbarde ; on y ajoute le chant qui est largement entrelardé de parties instrumentales. Il y eut quelques danseurs mais la Boutonne est bien loin des bayous !

    Avant et après les bayous, on rencontre de drôles de bestioles à côté du "chapiteau jeunesse" : les légumes déguisés ! Environnement sympathique pour les "contes vrais et pas vrais" d'Anne-France Dautheville et rafraîchissant par rapport au thème de la conférence d'Yves Paccalet "Les crises mondiales à venir".

    Une autre conférence, dans la grande salle du palais de justice (d'où la justice est partie depuis plusieurs mois), celle de Jean-François Kahn qui pose la question : "Une autre société est-elle possible ?"

     

    La réponse est "oui" ! Une pichenette (alias l'effet papillon) peut changer la face du monde !

    En substance, les grandes hégémonies s'effritent à cause de l'action de quelques uns. La "mondialisation" de l'empire romain a été remplacée par une autre mondialisation, celle du christianisme, à cause de 12 illuminés et leur chef. Un exemple qui montre qu'on peut toujours construire de nouveaux modèles !

    Les Etats-Unis se sont construits sur un nouveau modéle. Ils sont devenus les maîtres du monde. Mais ce n'est pas inéluctable car "c'est nous qui faisons le réel" [...] "La réalité n'est jamais telle quelle, parce qu'on la change." [...] "Les réalistes ne sont pas ceux qu'on croit."

    Cela ne veut pas dire qu'il faille passer par une révolution : "Je ne crois pas à la rupture [...] mais il faut recomposer une autre centralité [...] recomposer autour de l'humain".

    Après la conférence, Jean-François Kahn et Jean-Michel Marquebielle, président de Lirela et organisateur du salon Fleurs de Livres, s'interrogent peut-être sur l'avenir du monde...

    Parler et écrire dans feu le palais de justice. La calligraphie. L'impression d'une page.

     

    Une femme amiral, Chantal Desbordes, côtoye un homme, André Brugiroux, qui a passé sa vie sur les routes et qui est "L'homme qui voulait voir tous les pays du monde." Deux cent cinquante ! Nous l'avions rencontré au salon du livre de Thénac. Il a sans doute parcouru plus de kilomètres que sa voisine de mille nautiques !

    Anne Bert qui a écrit "L'eau à la bouche" côtoye Eric Paradisi qui a écrit "Baiser sous X". C'était une bonne idée de les mettre ensemble !

    Les X et les Y se rencontrent, ou se mélangent, ou s'interrogent, chez l'un et l'autre, pour des raisons différentes. Importance de la sexualité certainement, avec l'érotisme en plus.

     

    Dans la salle Aliénor d'Aquitaine, on retrouve Rémy Prin, toujours passionné d'art roman, et Michel Lis, toujours passionné de jardinage.

    "Saint-Jean-d'Angély, des origines à nos jours" a été écrit sous la direction de Jean Combes, ancien maire, que l'on n'a pas vu au salon. Heureusement un des co-auteurs défendait le livre (à la droite de Rémy Prin)
    Patrick Durand-Peyroles, derrière le drapeau de flibustier était sans doute le seul américain de l'assistance, bien que son nom ne le révèle pas ! Originaire du Dakota du Sud (juste au nord de la Louisiane), il a notamment écrit "William Kassenef et le vaisseau truqué", publié à La Rochelle.

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    Bruno Baverel a écrit son premier roman "Lieutenant Indigène" en s'inspirant de l'arrière grand-père de Séverine, sa compagne. Et puis son deuxième roman "Etienne et les Sirènes" à partir de son propre arrière grand-père ! (Par ailleurs, la Cigogne, à la table d'à-côté,  et lui ont longtemps été voisins ; les enfants ont joué ensemble !)

    Paul-Henri Denieuil a fait un tour des stands. Il a rendu visite  à la table de Michel Téodosijévic (à la gauche de Bernard Maingot), qui a écrit "Chroniques de la maison sociale" et Olivia Oudart qui a illustré. (Elle dessinait d'ailleurs volontiers les visiteurs !) En savoir plus ici

    La remise du prix "Mieux comprendre l'Europe" s'est faite sur la place, au milieu des fleurs.

    Ce prix est décerné par le Centre de Culture Européenne de Saint-Jean-d'Angély. C'est Dominique Reynié qui en a été le lauréat cette année pour sa collection "L'opinion européenne".

    Dominique Reynié est professeur à Sciences Po, Paris.
    Il est aussi directeur général de la Fondation pour l'Innovation politique. Et on peut le voir et l'entendre dans "C dans l'air", remarquable émission de télévision.

     


     
    Retour au palais de justice.
    Le 21ème prix Aliénor d'Aquitaine a été décerné à Laurent Mauvignier pour son septième roman : "Des hommes". Cette année, le maire, Paul-Henri Denieuil, avait eu le temps de lire ce livre qui l'a captivé.
     
    Dans les années 50, il fallait faire ses "vingt-huit mois" en Algérie. Comment "les hommes" se comportaient-ils ? Pas de réponse évidente, ni d'un côté, ni de l'autre. Pas de dogme ici.
    "Où ils sont, les hommes ?" demande-t-on.
     
    Des extraits du livre sont lus par Jean-Marie Bréhier, de la Comédie de l'Eperon.

     

    Frédéric Lenormand écrit des romans dont l'intrigue se situe "dans l'histoire". Il présentait son livre "Le juge Ti" qui se déroule dans la Chine du 7ème siècle. Il a fait rire tout le monde (dont Jean-Michel Marquebielle et Yolande Ducourneau, adjointe à la culture) en déclarant que les Chinois n'étaient pas polygames mais qu'ils avaient plusieurs femmes ! (Le monde n'a guère changé !)

    AlCaribou