• En pleine nature : le chasseur, le coureur des bois, l'Indienne et l'ours noir : Okwari Aventures

    En pleine nature le long de la rivière à Mars

    A la rencontre du chasseur, du coureur des bois,
    de sa femme amérindienne et de l’ours noir,
    avec Okwari Aventures

    Jour 11 du circuit

    Après la soirée tonitruante puis le matin calme à Chicoutimi, nous redescendons  vers la Baie des Ha! Ha!

    Pourquoi ce nom de Ha! Ha! Cela me fait penser au « ha-ha » qui en anglais désigne un obstacle (un mur, une palissade) installé dans un fossé pour faire obstacle, certes, mais ne pas obstruer la belle perspective sur le jardin à partir des fenêtres du château (ha! ha! ça surprend l’ennemi !) Le mot viendrait d’une expression française identique qui désignait tout obstacle inopiné sur un chemin. On pouvait penser que des Français qui remontaient le Saint-Laurent s’étaient fourvoyés au fond de la Baie avant de s’apercevoir qu’il fallait tourner à droite pour poursuivre la remontée du Saguenay. Mais l’écriture de l’expression, à l’anglaise, qui ne met pas d’espace avant le point d’interrogation, plus le fait que la première référence à ce nom est liée à un explorateur anglais, Edward Harrisson, démontrerait que ce sont les Anglais qui se seraient fourvoyés les premiers ! Il y a aussi une expression anglaise, très semblable, « haw-haw » avec le même sens mais où « haw » serait l’équivalent de « hedge » = une haie… (Lire aussi l’article de Jean-François Cliche dans le journal Le Soleil qui donne l’hypothèse Harrisson).

    Une autre version est que le nom indien de l’endroit était quasi imprononçable par les colons de l’Ancien Monde qui n’aurait retenu que la voyelle « a »…

    Autrement il y a aussi la légende de la mère amérindienne qui naviguait en canot et dont le bébé, tombé à l’eau, aurait été sauvé par une baleine. La baleine, que la maman ne savait comment remercier, aurait simplement dit « Ha ! Ha ! » (Je n’ai pas pu vérifier l’histoire…)


    Alors… nous arrivons avec notre car au Centre Plein-Air Bec-Scie où nous sommes pris en charge par Okwari Aventures sous la forme d'une jeune guide qui va commencer par nous présenter l'ours noir !

    Nous voyons une maman ourse noire et son rejeton, empaillés ; mais aussi des photos d'ours sur un écran, accompagnées des commentaires de la guide. Je retiens surtout que l’ours noir peut-être noir, brun ou blanc ! (et qu’il ne faut pas confondre l’ours blanc qui devrait être noir avec l’ours polaire qui est vraiment blanc !)

    On nous équipe de moustiquaires (et de bottes pour celles et ceux qui étaient chaussés comme pour aller au bal…)

    Nous laissons notre car, notre chauffeur et notre guide qui vont pouvoir souffler un peu et s’occuper d’autres choses. (Cela les aura soulagés des « chiâleux » de notre groupe !)

    Nous traversons à pied le pont en bois qui enjambe la rivière à Mars et nous embarquons dans un bus scolaire jaune (comme les Américains mais c’est marqué «écoliers» et non pas « school bus »…) Surprise ! Je ne pensais pas qu’un bus scolaire soit utilisé comme un 4x4 ! Il faut croire que la fabrication traditionnelle était bien solide ! On s’accroche bien aux sièges et on se dirige vers le sentier du canyon.

    On débarque, on marche, on se dirige vers le barrage, souvent en empruntant des passerelles de bois accrochées au flanc du canyon. C'est ben joli !


    Voir taille réelle

    Retour au bus. On embarque un chasseur de caribou... (Grrrr...)

    On se dirige vers un autre endroit où le chasseur nous explique la chasse au caribou. Il faut être plusieurs. Il faut ruser pour faire venir la bête ; en s’enduisant de pipi de femelle par exemple… Mais le chasseur ne tire pas toujours !

    Retour au bus puis direction la cabane en bois rond, au bord d'un lac, où nous déjeunons confortablement à l'intérieur grâce aux boîtes à pique-nique.

    Puis début du sentier d’interprétation. Nous découvrons Bébert, le coureur des bois, qui nous attend avec son chapeau, sa pétoire et sa pipe.

    Nous le suivons jusqu’à son campement où il rejoint sa « blonde », Faucon Agile, l’Amérindienne. (« Faucon »  parce qu’elle est née au printemps ; « agile » parce qu’elle est agile…)

    Faucon Agile (Chikowé) nous explique l'herboristerie et nous fait goûter des plantes (et des pancakes…) Elle nous parle des symboles ; des croyances comme la queue de chat sauvage qui éloigne les mauvais esprits. Elle nous explique les franges de son vêtement pour chasser les bibittes ; les clochettes au pied pour faire fuir les ours.

    Bébert nous explique comment il est arrivé là et ce qu’il est venu y faire : la traite des fourrures avec les Indiens ; et comment il s’est retrouvé en ménage avec une Indienne, la sœur de son copain Indien.

    Et puis il va nous montrer comment tirer au fusil ! Premier essai et deuxième essai...

    Troisième essai !
    C'est bon (si le gibier est toujours là !)

    Le coup de fusil ! Puis on repart avec le chasseur de caribou.

    On rencontre un crapaud. Le chasseur nous montre comment faire un feu avec une planchette de bois et un bâton pointu que l’on fait tourner rapidement sur sa pointe dans le trou.
    Et comment faire une cabane avec les branches et les feuillages de la forêt.
     

    Nous faisons ensuite un tour en canot rabaska sur la rivière à Mars. Ce fut court mais paisible… et facile en redescendant le courant ! Personne n’est tombé à l’eau ; mais ça ne craignait pas trop car le fond était près du bout des pagaies.

    Canot bien stable, cependant pour qui remontait le courant il fallait faire travailler les bras !

    Joli dessin mais les Indiens montagnais n'étaient pas emplumés comme dans les westerns !

     

    C’est maintenant l’heure d’aller voir, en vrai, les ours noirs à partir de miradors installés au-dessus d’une zone où de la nourriture est judicieusement  distribuée pour attirer les bêtes… Nous observons tranquillement. Les gros bidons bleus et les gros colliers ne font pas très « sauvages » mais ces ours sont malgré tout en liberté, alors si cela peut leur faire plaisir de venir  à la cantine !

    Puisque les ours sont des gourmands, il y a sans doute un rapport avec cette légende :

    La naissance des ours

    C’est d’un four à pain de l’île Dupas, près de Sorel, que naquirent les ours :

    « Une fois, il y avait un garçon et une femme qui avaient deux petits enfants, une fille et un garçon, qui étaient ‘malcommodes’ ; à tous moments ils se rendaient coupables de tours pendables. Il ne se passait jamais une journée sans que les brebis aillent manger les radis du jardin, que le sucre soit mélangé au sel, qu’une voiture perde une de ses roues, ou que les animaux changent de place dans l’étable. Les coupables [de nos jours on dirait ‘les présumés innocents’…] s’en amusaient follement. Pour les punir, un jour qu’ils grimpaient aux arbres et se chicanaient, leur mère, après avoir trempé sa cuite de pain, les enferma dans le four à pain érigé dans le fond de la cour, leur disant qu’ils étaient aussi déplaisants que des petits ours.

    La femme s’en alla ensuite démêler ses pois pour faire la soupe, puis, au baissant de la marée, elle se rendit sur la rive aider son mari à vider les coffres de pêche à l’anguille. Après souper, comme il restait de la soupe, elle dit à son mari : « Mon Dieu, si nos petits enfants étaient ici, ils mangeraient bien cette soupe-là. » Elle se rappela alors qu’ils étaient tooujours enfermés dans le four et courut vivement en ouvrir la porte. Mais, qui est-ce qui en sortit ? un couple de petits ours, une femelle blanche et un mâle noir, qui se mirent à grogner et qui s’enfuirent à toutes jambes vers la forêt.

    Et depuis ce jour-là, les ours se sont répandus sur la terre. »

    (In « Légendes de l’Amérique française » Jean-Claude Dupont, Ed. J.-C. Dupont 1985)

     

    Retour à Bec-Scie et à notre car de l'autre côté du pont de la rivière à Mars. Pourquoi ce nom ? Parce que le premier colon à s'y aventurer s'appelait Mars... Retenez qu'il y a des saumons !

    Nous allons souper et dormir au bord du lac Saint-Jean. Mais le lac était de l’autre côté de la route et il était bien tard pour voir quelque chose... Heureusement la journée avait, à nouveau, été bien remplie !

    AlCaribou


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