• A l'assaut d'Angoulême pour la 37e !

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    Mercredi 27 Janvier 2010


    BANDE DESSINÉE. Une trentaine d'expositions, une quinzaine de rencontres prestigieuses, une demi-douzaine de spectacles à voir à partir de demain et jusqu'à dimanche

    A l'assaut d'Angoulême pour la 37e !

    Lire également la note "Léonard, un génie pour sauver la planète", publiée dans le BDBlog

    Les bulles gonflent dans le ciel d'Angoulême, le nouveau musée, ouvert en juin sur les rives de Charente, a rhabillé toutes ses vitrines avec 250 planches nouvelles, la sempiternelle polémique de veille de festival s'est calmée. Bref, la Charente est prête à accueillir plus de 200 000 festivaliers du monde entier dans un climat apaisé. Il ne reste plus qu'à consulter le programme, les festivités commencent demain.

    Touches d'innovation

    Les habitués ont beau jouer les blasés, dire que la grand-messe BD, c'est la foire d'empoigne, qu'Angoulême, ce n'est plus ce que c'était, tous les publics peuvent ici trouver quelque chose à leur goût, en partant à l'assaut du monde des bulles.

    Une trentaine d'expositions, pionnières ou patrimoniales ; une quinzaine de rencontres avec des auteurs prestigieux ou rares, dont les plus attendus sont Sempé et Crumb ; une demi-douzaine de spectacles mêlant musique, dessin, cinéma et théâtre, avec des touches d'innovation dans une partition à succès ; des projections ; des débats ; des animations de rue... tout cela en quatre jours.

    Autant dire qu'une fois de plus, même le festivalier animé des meilleures intentions ne saurait tout voir. D'autant que le territoire du festival s'étend encore cette année.

    Outre ses fiefs du Champ-de-Mars et des allées de New-York (le Monde des bulles et ses grands éditeurs, le Nouveau Monde et sa BD alternative, les temples de la dédicace) et ses implantations traditionnelles, le festival pose un pied au musée des Beaux-Arts pour un clin d'oeil au Louvre vu par Crécy, Liberge ou Marc-Antoine Matthieu.

    Deux expositions majeures

    Il s'étend autour du conservatoire, qui accueillera un fameux programme de rencontres. Le roman noir ou l'oeuvre d'Hergé y reviendront comme des fils rouges. Fred, Martin Veyron, Nix, David Prudhomme ou Charles Berberian s'y exprimeront. Tout comme Fabrice Neaud ou une délégation de la bande dessinée russe émergente, que l'on retrouve l'hôtel Saint-Simon et au musée du Papier.

    Du côté de ce dernier s'étend autour de la Cité un autre territoire marquant du festival. Deux expositions majeures s'y font face. Côté bâtiment, Castro, le génie inventé par Turk et De Groot, invite les festivaliers à sauver la planète. Les machines infernales grandeur nature de Léonard ont investi l'espace. En face, le musée propose un ambitieux dialogue entre les trésors de son patrimoine et une centaine d'auteurs d'aujourd'hui. Le gratin du 9e art a rendu hommage, à travers une planche, à un auteur choisi dans les collections. Le résultat constitue un véritable arbre généalogique de la bande dessinée.

    Autre exposition très attendue, celle consacrée à Blutch. Les premiers visiteurs privilégiés se disent impressionnés. Le président de la 37e édition a choisi d'exclure les extraits d'albums, de révéler ses dessins personnels, habillés par une ambiance sonore jazz fidèle à son univers. L'exposition est constituée à plus de 70 % d'inédits.

    Blutch et son double

    Christian Hincker devant, depuis l'enfance, son pseudo de Blutch à ce râleur de caporal des Tuniques bleues, un clin d'oeil à Lambil et Cauvin s'imposait. L'hommage se traduit par une expo accessible à tous place de l'Hôtel-de-Ville, un lâcher de colombes, vendredi, pour évoquer le sort des enfants-soldats avec l'Unicef, et, surtout, la présence de Willy Lambil, que l'on n'avait pas vu depuis bien longtemps à Angoulême.

    Blutch a aussi apporté sa touche aux spectacles proposés. Le festival veut s'offrir demain une cérémonie d'ouverture. Comme à Cannes ? En tout cas, le président Blutch jouera celle de clôture « à l'américaine » et à la mode « Ferraille ». À son concert dessiné de samedi avec Irène Jacob, cet amoureux des voix d'acteurs a aussi offert un prélude où des comédiens tels Matthieu Amalric ou Michael Lonsdale vont dire des récitatifs de bande dessinée.

    Les concerts de dessins, devenus incontournables, donnent rendez-vous chaque jour à 14 heures au théâtre. Schuiten et Peeters proposent, samedi à 11 heures, une conférence exploration de leurs cités obscures, Bilal invente, vendredi à 21 heures, avec Cinémonstre, un ovni vidéo à partir de ses films.

    La planète manga se concentre toujours autour de l'Espace Franquin transformé en Manga building riche d'expos, de débats et d'animations.

    Les rencontres internationales à la Cité prennent cette année une coloration très anglo-saxonne avec Joe Sacco, Ivan Brunetti, Dash Dash Shaw, Kevin O'Neill ou David Heatley.

    Ne restera plus à Angoulême qu'à décerner son Fauve d'or au meilleur album de l'année, à choisir un successeur au président Blutch, et ce sera le baisser de rideau.

    Auteur : haude giret
    h.giret@sudouest.com

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