Retour sur le Festival de la BD d'Angoulême 2011

27.11.2011

Sous la présidence de Baru (qui avait fait une affiche style "tag de déchetterie"), on a fêté les 60 ans de Peanuts, avec la présence de Snoopy, Charlie Brown & Co. dans une grande exposition sur le parvis du musée de la BD.

Dans les chais réhabilités qui abritent le nouveau musée, je ne retrouve pas la mise en scène de la partie historique de la BD qui se trouvait dans l'ancien musée et qui créait les ambiances pour évoquer la famille Fenouillard, Zig et Puce, et même Batman (qui a pris de l'âge).

Des chais, on n'a gardé que la coquille. L'intérieur me fait penser à une usine d'embouteillage d'eau minérale... Si on a voulu faire fluide et aseptisé, c'est réussi !

L'extérieur offre de la place pour une exposition sur les personnages de l'année, qui se sont déplacés de la place de l'hôtel de ville jusqu'à ce parvis du nouveau musée.

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Pour reprendre les propos de Jérôme Briot, tirés de son excellent article dans "ZOO" du 29 janvier 2011,

« La particularité de la première série est l'absence de représentation des adultes. Les Peanuts ont des parents, des instituteurs ou des voisins, mais on ne devine leur présence que dans les questions ou les réponses que leur font les enfants.

Le personnage principal, Charlie Brown, d'humeur mélancolique, est convaincu de sa propre médiocrité. Il se sait incapable de faire voler un cerf-volant, de remporter un match de baseball ou de déclarer sa flamme à la "petite fillle rousse" qu'il aime en secret. Cependant il est aussi un modèle d'opiniâtreté. Quels que soient ses échecs, il ne renonce jamais.

A ses côtés, Schroeder est un pianiste virtuose capable d'interpéter tout Beethoven (qu'il idolâtre) sur un piano-jouet.

Lucy van Pelt, militante féministe au caractère bien trempé, passe la moitié de son temps à alimenter les névroses de Charlie Brown, et l'autre moitié à prétendre le soigner en lui proposant une assistance psychologique.

Son petit frère Linus est un petit génie, malgré son irrésistible addiction à la couverture-doudou (the "security blanket") et sa foi inébranlable en la "grande citrouille".[...]

Tous se posent des questions existentielles typiquement adultes, à l'exception de Snoopy, chien beagle anthropomorphe qui cultive une indéfectible joie de vivre en s'inventant des existances héroïques. [...] Snoopy, du haut de sa niche, n'est jamais à court de ressources. »

Nous sommes gentiment accueillis dans la bulle des éditeurs par une sorte de fée clochette verte, héroïne de manga, et par Mickey...

Dorénavant, depuis plusieurs années, le manga japonais est installé à Angoulême ; comme quoi on est capable de lire un livre de droite à gauche (enfin une BD...)

Le Québec était présent cette année avec Jimmy Beaulieu et sa "Comédie sentimentale pornographique".

Toujours dans "Zoo" je cite John Young :

« On tombe sur un auteur qui sait montre des personnages qu'il aime, un scénariste qui sait mélanger de manière accessible le réalisme du quotidien et des phrases plus oniriques, un dessinateur capable de mettre en scène un érotisme cru sans le rendre voyeuriste. Tous les anti-héros de Beaulieu ont envie de vivre et surtout de trouver un sens à ce qu'ils font. »

Et surtout, était physiquement présent Michel Rabagliati et son "Paul à Québec".

Des récompenses au Québec, un prix à Angoulême en 2010, c'est une bd/roman qui nous fait facilement entrer dans la vie d'une famille et nous mettre en empathie avec des gens qui vivent des moments difficiles, sans chercher le mélodrame. Il y a de la simplicité et beaucoup de délicatesse dans le trait du dessinateur et les propos des personnages.

Tout commence le 23 juin 1999 lorsque Paul, Lucie et leur fille Rose sont en chemin pour rendre visite aux parents de Lucie.

« Depuis quelques années, Roland et Lisette, les parents de Lucie, avaient quitté Boucherville. Ils vivaient leur retraite à deux pas de Québec, dans le vieux Saint-Nicolas, un joli village où ils avaient eu autrefois un chalet d’été. C’est chez eux que nous allions passer ce week-end de la Saint-Jean-Baptiste. »

Et "Le Petit Oeuf" de Philippe Garand ? Cette fois-ci il y a un livre de recettes et un autre livre qui fait découvrir le jardin.

Petit rappel des principaux personnages :

le Petit Oeuf, qui ne veut pas grandir et veut rester un oeuf
Rampe en Plan, l'escargot, "l'inséparable ami baveux"
Les mères poules, qui ne pensent qu'à couver
Testo, le coq, grand amateur d'escargots
Scarabouse, le bousier, "infatigable pousseur de crottin"
M. Dupommier, le fermier
Coccibelle, la coccinelle, "sensible et douce"

Verrons-nous un jour Simon à Angoulême ?

Et Dieu dans tout ça ? On en discute toujours !

Cliquez pour l'histoire de la nouvelle Cité internationale de la bande dessinée et de l'image (CIBDI) qui vient de remplacer le Centre national de la bande dessinée et de l'image (CNBDI).

Allez, bien sûr, sur le site de la CIBDI.

AlCaribou

A suivre !