Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Nous souhaitons partager autour de l'Ancien et du Nouveau Monde, avec nos coups de cœur, au gré de nos rencontres et de l'actualité, dans le cadre - ouvert - de la francophonie.

Xynthia : revue de presse du 3 juin

 

 

 

 

Les sinistrés de la tempête Xynthia peu convaincus par Benoist Apparu

Les propos du secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, dans Le Parisien, sont loin d'avoir rassuré les sinistrés de la tempête Xynthia, qui n'y voient pas un réel changement de politique.

 Marie Olivier-Rocca, présidente de l'Association de défense des 
sinistrés de la tempête Xynthia à Aytré. Archive Pascal Couillaud

Marie Olivier-Rocca, présidente de l'Association de défense des sinistrés de la tempête Xynthia à Aytré. Archive Pascal Couillaud

L'Association des victimes des inondations du Sud Vendée (Avif) a jugé ce jeudi que les déclarations de presse rassurantes du secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu n'apportaient aucune garantie. Pour le vice-président de l'association, Xavier Machuron-Mandard, « il n'y a rien de véritablement nouveau. Les zones existent encore. Ce n'est pas une déclaration dans un journal qui vaut une assurance sur la politique qui sera suivie. »

Pour l'Avif, avec les déclaration du secrétaire d'Etat au Logement ,« on est dans l'annonce, dans la communication. En outre, la nuance - dans l'immédiat - est importante. Déplacer la décision de 15 jours ne va rien changer. L'épée de Damoclès du 8 juin (date limite pour contester le zonage) demeure malgré les déclarations du ministre. »

<script language="JavaScript" type="text/javascript"> OAS_AD('Position1'); </script>

Même sentiment du côté de l'Association de défense des sinistrés de la tempête Xynthia à Aytré (17). Sa présidente, Marie Olivier-Rocca estime qu'il n'y a rien dans les propos de Benoist Apparu « qu'on ne savait déjà ». 

« C'est sans intérêt, sauf celui de faire un effet d'annonce qui brouille un peu les pistes pour ceux qui ne sont pas très au fait des choses. Le problème que ça me pose c'est que les gens qui ne sont pas forcément très au courant de la loi s'affolent et m'appellent pour me dire "On a gagné !" » a-t-elle ajouté.

De son côté, l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, a critiqué « la valse hésitation de l'Etat

Tempête Xynthia : "aucune maison rasée sous la contrainte"

Le secrétaire d'Etat au logement, Benoist Apparu et le porte-parole du gouvernement Luc Chatel ont affirmé ce jeudi, que dans l'immédiat, aucune maison ne sera rasée sous la contrainte.

Marie Olivier-Rocca, présidente de l'association des sinistrés de 
la rue, qui refusent que l'on rase leur maison. Archive Pascal 
Couillaud
Marie Olivier-Rocca, présidente de l'association des sinistrés de la rue, qui refusent que l'on rase leur maison. Archive Pascal Couillaud
 

Alors que l'Etat avait annoncé que plus d'un millier de logements devaient être rasés, le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, a affirmé dans Le Parisien, "dans l'immédiat, aucune maison ne sera rasée sous la contrainte".

Après le passage de la tempête qui avait fait 53 morts le 28 février, des "zones noires" avaient été définies pour déterminer les habitations et les 1.500 logements à détruire. Une décision qui avait été accueillie par une levée de boucliers dans les régions concernées, notamment dans plusieurs de Charente-Maritime.

Pour justifier ce premier zonage, Benoist Apparu a expliqué qu'au lendemain du drame, "des élus locaux nous demandaient des réponses rapides. Nous avons donc présenté un premier zonage, mais il ne peut en aucun cas être considéré comme une zone de destruction massive. Une destruction doit être liée à une enquête publique. C'est en vue de cette enquête qu'un nouveau périmètre, certainement ajusté à la baisse, est en train d'être établi".

Le secrétaire d'Etat au logement considère qu'il s'agit là d'une clarification et non "d'un changement de pied". Une clarification qui intervient après des mois de révision des "zones noires", rebaptisée "zones de solidarité", et le rapport de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la tempête Xynthia, qui avait qualifié ce zonage "d'absurde".


Avec ces déclarations, Benoist Apparu va dans le sens du ministre de l'Environnnement, Jean-Louis Borloo, pour qui il y avait eu un "malentendu" concernant les zones noires. Il avait écrit dans une lettre aux élus de Vendée et de Charente-Maritime, "il ne saurait être question de démolition systématique et autoritaire".

De son côté, Luc Chatel a assuré que l'Etat n'avait "jamais dit" que toutes les maisons seraient détruites dans les zones noires. Selon lui, l'Etat a proposé à l'époque dans les zones où il y avait "un danger majeur pour les populations, une procédure exceptionnelle, c'est-à-dire une transaction à l'amiable où l'Etat rachète aux habitants les maisons concernées".
 

Pour les victimes de Xynthia
Pour les victimes de Xynthia
 

Vendredi à Notre-Dame des Forges, quelque 200 danseurs, chanteurs, musiciens des chœurs, chorales et de l'école de musique de Tarnos, ont offert un spectacle au profit des victimes de la tempête Xynthia. La soirée a rapporté près de 900 €, lesquels seront reversés à la Fondation de France. photo J.-Y. I.

Des subventions pour réparer les dégâts de Xynthia
 

L'ordre du jour du Conseil municipal portait notamment sur des demandes de subventions pour réaliser des travaux à la suite de Xynthia.

Le maire, Marie-Claude Bridonneau, a expliqué qu'à la suite des dégâts causés par la tempête Xynthia, un dossier de demande de subvention auprès de l'Europe a été constitué, au titre du programme opérationnel Feder (de 40 %) - dont la vocation est de préserver l'environnement et prévenir des risques.

Le montant des travaux sans assurance à engager d'urgence serait de 88 973 euros avec une maîtrise d'ouvra

 
 
 
2 juin 2010 10h35 | Par julien lestage 0 commentaire(s)
Tempête Xynthia : l'État avait préconisé des protections rapprochées

Au lendemain de la tempête, une version des services de l'État révèle que des inondations auraient pu être évitées..

  À Labarde, la construction d'une digue à Issan n'était pas la 
seule solution de protection  photo J.L.
À Labarde, la construction d'une digue à Issan n'était pas la seule solution de protection photo J.L.
 

Sur le territoire de la presqu'île, l'après-Xynthia n'est pas de tout repos. Dans le Sud Médoc notamment, le même discours tourne en boucle depuis des semaines chez les élus : « Si l'État avait autorisé la construction de nouvelles digues après la tempête de 1999, les lotissements n'auraient pas été inondés une deuxième fois ! ». Dans les faits, il semble que les choses ne soient pas aussi simples. Des protections ont bien été préconisées par l'État. Et sur le secteur des zones inondables, d'autres enjeux, agricoles et d'urbanisation, sont aussi la face cachée d'une bataille plutôt sévère. Laquelle dure depuis des années. Le point sur la situation.

La digue d'Issan

La construction d'une digue au port d'Issan-Cantenac, réclamée depuis 2004 par le Syndicat des bassins versants Artigue-Maqueline, illustre ce bras de fer qui se déroule entre les élus et l'État.

Un ouvrage d'environ 700 mètres, plus le rehaussement des digues existantes, qui aurait pu éviter que de nombreuses habitations ne se retrouvent dans des situations de sinistre au moment de la montée des eaux provoquée par Xynthia. C'est la version défendue par Guy Guinard, adjoint au maire de Ludon et président du Syndicat des bassins versants, mais aussi par les municipalités de Labarde, Cantenac et Macau (nos précédentes éditions).

 

Sur ce dossier, Henri Cazalet, chargé de mission digues pour la Direction départementale des territoires et de la mer Gironde (DDTE) apporte son éclairage. La version de ses services diffère de celle des élus.

Un dossier pas complet

Ces communes du Sud Médoc, qui ont été sinistrées lors du passage de Xynthia, auraient pu être davantage protégées. Et les inondations évitées, sans pour autant qu'une digue ne soit construite à Issan. C'est du moins ce qui ressort des explications du chargé de mission. Dans le détail, les précisions sont les suivantes. Selon Henri Cazalet, ce que les services de l'État ont toujours refusé depuis 2004, c'est bien un « endiguement » continu sur cette frange de côte estuarienne, parce qu'il existe des zones humides et un périmètre dédié à l'expansion des crues. On est bien le long de l'estuaire, dans un secteur naturellement exposé à la montée des eaux. En revanche, des protections rapprochées, pouvant préserver les zones urbanisées existantes, ont bien été préconisées à cette même période. Le cas pour Labarde et Cantenac. Mais des options que n'ont pas voulu retenir les élus et le Syndicat des bassins versants, préférant une autre ligne de défense. Peut-être parce qu'elle aurait pu permettre un jour de viabiliser de nouveaux terrains. L'hypothèse est crédible. Au final, Le message de l'État n'a donc pas été pris en compte.

Sur ce point, Henri Cazalet revient sur la demande de construction de la digue à Issan, transmise par le Syndicat des bassins versants en 2004. « Dans ce secteur inondable, le dossier ne tenait pas compte des implications écologiques, des conséquences hydrauliques, et aucune solution alternative n'était proposée ».

Urbanisation et viticulture

Ces dernières semaines, le débat s'est aussi focalisé sur « un Médoc sacrifié à l'expansion des crues, afin que la montée des eaux ne vienne pas contrarier la CUB et la grande ville de Bordeaux ». Dans le Sud de la presqu'île, le message a largement été relayé par les maires de Macau et Labarde, soucieux du développement de leurs villages. De son côté, le chargé de mission de la DDTE précise que les projets ne sont pas condamnés. « Nous avons demandé aux municipalités de nous faire remonter leurs projets. En zone estuarienne, des aménagements pourront être réalisés afin d'épanouir de l'urbanisation ou la création de zones d'activités. C'est possible. Par contre, il est évident que l'on ne construira plus jamais juste derrière les digues pour des raisons évidentes ». Le travail sera arbitré dans le cadre de l'élaboration d'un plan d'action de prévention des inondations le long de l'estuaire (PAPI). L'objet d'une réunion d'information qui s'est déroulée il y a dix jours à Pauillac.

Sur le volet agricole, des concertations ont lieu en ce moment avec des exploitants, pour déterminer les cultures qui pourront se développer sur des zones à risque. En ce qui concerne la viticulture, l'enjeu d'une « longue » digue à Issan aurait aussi pu permettre de défendre l'ouverture de nouveaux vignobles en AOC Margaux. Ce serait la raison du soutien d'un château prestigieux, prêt à financer la digue. C'est aussi une version qui se murmurait dans les coulisses bien informées du Sud Médoc.

ui conduit aux carrelets. À la Chaume et à la Manon, l'enrochement de la digue et le chemin du littoral. Sans oublier le port du Loiron.

Un second dossier est constitué pour une demande de subvention auprès de l'État, au titre du programme 122 du ministère de l'Intérieur de prise en charge des réparations aux dégâts suite aux calamités publiques. Le montant de l'ensemble de la réhabilitation sans assurance s'élèverait à 4 407 338 euros. En retranchant les diverses subventions, la part communale serait de 1 699 000 euros à laquelle l'État apporterait 50 %.

Divers travaux ne sont pas pris en charge par les assurances : le réensablement à la Platère ; le poste de secours ; les différentes pistes cyclables ; la digue de la Belette ; l'enrochement à la Colonnelle ; le belvédère de la Manon ; la route de la douane à la Platère ; le port du Loiron ; l'enrochement à la Sapinière ; des replantations dans les espaces verts, etc.

Un petit lotissement

En matière d'urbanisation, pour les jeunes foyers désirant acquérir un logement à Angoulins, la municipalité envisage de créer un lotissement sur l'espace vert situé à l'arrière du parc. Cette parcelle, nommée pour le projet « la Tourelle », est d'une superficie de 1 860 mètres carrés. Quatre parcelles, d'environ de 300 mètres carrés, sont envisagées. Le lot qui appartient au domaine public doit faire l'objet d'une enquête publique pour déclassement et reclassement dans le domaine privé. Au vu des résultats de l'enquête, le Conseil municipal se prononcera sur la réalisation de ce projet.

 


L'Etat joue l'apaisement face aux victimes de Xynthia
LE MONDE | 03.06.10 | 18h32

e secrétaire d'Etat chargé du logement et de l'urbanisme, Benoist Apparu, a confirmé la décision du gouvernement, jeudi 3 juin, dans une interview au quotidien Le Parisien, mettant clairement fin, peut-on penser, à des mois de tergiversations et de confusion au cours desquels l'Etat est passé d'une intransigeance absolue à la conciliation.

 

Au lendemain de la catastrophe, le chef de l'Etat avait exprimé sa volonté de ne pas laisser se réinstaller les victimes de la tempête dans des zones où elles seraient exposées à "un risque mortel".

Le gouvernement avait alors présenté un zonage comprenant 1510 maisons devant être détruites. Le gouvernement avait été contraint d'agir vite "pour répondre aux attentes des élus locaux", explique le secrétaire d'Etat, mais ce premier zonage "ne peut en aucun cas, être considéré comme des zones de destruction massive", reconnaissant que "le terme de zone noire était inapproprié et incompris."

ZONES DE SOLIDARITÉ

D'ailleurs, il n'est plus question de parler de "zones noires" mais de "zones de solidarité" comme avait commencé de le suggérer, dès avril, le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, pour essayer de calmer la colère des sinistrés. "Les zones de solidarité apportent des droits et pas de contraintes", précise Franck Thiébaud, le porte-parole de Benoist Apparu, assurant que sur le fond "le gouvernement n'a jamais changé de stratégie."

Plus de zones noires donc, et plus de destruction obligatoire non plus. Dans l'immédiat, du moins. Les services de l'Etat préparent un nouveau zonage à partir d'enquêtes de terrain plus poussées pour prendre en compte les multiples plaintes des habitants concernés.

Le chiffre de 1510 habitations avancé initialement serait déjà passé à 1200 environ. Mais il faudra attendre l'automne pour connaître le tracé définitif du nouveau périmètre. "On ne part pas d'une feuille vierge, prévient cependant le ministère,les nouvelles zones de solidarité seront un ajustement des zones noires."

PROCÉDURES D'ENTENTE AMIABLE

Ensuite, devrait donc être lancée l'enquête d'utilité publique au terme de laquelle pourront être légalement prononcés des arrêtés d'expulsion. En attendant, les procédures d'entente amiable proposées par le gouvernement continuent. Les habitants des zones de "solidarité" qui le souhaitent peuvent se tourner vers l'Etat pour vendre leur maison.

A ce jour, 412 maisons ont été visitées par les services de l'Etat en Charente-Maritime. Des propositions d'acquisition ont été faites pour 94 d'entre elles ; 29 ont été acceptées. En Vendée, 152 propositions ont été soumises sur 507 maisons visitées et 38 acceptées.

Même si le gouvernement se défend de tout changement de pied, il est clair que la mobilisation croissante des habitants des communes sinistrées et de leurs élus l'a contraint à revenir en arrière. Vendredi 28 mai encore, deux députés de Charente-Maritime, membres de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la tempête Xynthia, avait demandé une audience au premier ministre, François Fillon, pour l'alerter sur  "la gravité de la situation".


Laurence Caramel
Article paru dans l'édition du 04.06.10

 

 

Xynthia: ces zones qui en voient de toutes les couleurs

Par Emilie Cailleau, publié le 03/06/2010 à 17:33

Les résidents de la région dévastée par la tempête Xynthia 
manifestaient le 24 avril dernier. Les habitants de la commune de Fouras
 attendent de connaître le sort de leurs habitations

REUTERS/Olivier Pon

Les résidents de la région dévastée par la tempête Xynthia manifestaient le 24 avril dernier. Les habitants de la commune de Fouras attendent de connaître le sort de leurs habitations

Toutes les maisons des zones noires ne seraient finalement pas rasées. Ce revirement du gouvernement entretient la confusion. Certaines communes attendent toujours d'être fixées sur leurs sort.

Oui, il y a bien eu un "cafouillage" et une "erreur de communication". Le gouvernement reconnaît s'être précipité dans la gestion de l'après tempête Xynthia. Il va revoir sa copie sur les 1500 logements classés en zones noires -déclarées inhabitables et rebaptisées zones de solidarité - qui étaient vouées à la démolition. La cartographie des zones va être révisée, privilégiant une gestion au cas par cas.

Environ 300 habitations pourraient ainsi échapper à la destruction suivant les conclusions des experts. Problème : malgré le mea culpa du gouvernement, le flou demeure autour de la méthode. Et ce qui pouvait apparaître comme une bonne nouvelle s'apparente à un sursis pour les sinistrés concernés.

Aujourd'hui les habitants de Fouras ont peur

Certaines communes oscillent en effet entre le classement en zone noire et orange.

Exemple à Fouras, actuellement classée en zone orange, après avoir plusieurs fois changé de couleur. Le maire de Fouras UMP Sylvie Marcilly reste sur sa faim. "Nous ne sommes pas encore fixés, nous ne savons pas si nous sommes dans des zones hors de danger". L'élue avait manifesté en avril dernier aux côtés des habitants contre les destructions de maisons, parlant de "zonage à la hache". Deux mois plus tard, elle attend toujours des explications sur la méthode employée. "J'attends que les experts nous présentent leurs conclusions. Il faut qu'on nous dise si oui ou non il faut détruire les maisons ou si des mesures de protection sont envisageables."

Si Sylvie Marcilly reconnaît que la marche arrière du gouvernement "va dans le bon sens", elle souhaite un examen en profondeur du dossier et l'ouverture d'un "débat" avec les experts. "Aujourd'hui les gens ont peur, justifie-t-elle. Ils ne savent pas à quelle sauce ils ont vont être mangés et n'ont d'autre choix que de prendre un avocat. Ce serait quand même mieux d'éviter un clash avec les tribunaux".

"C'est une gabegie"

Une remise à plat du dossier, c'est aussi le souhait de Jean-Louis Léonard, député UMP de Charente-Maritime et maire de Châtelaillon. Les déclarations de Benoist Apparu ne sont "pas un scoop" pour l'édile. L'examen par parcelle des zones avant toute expropriation était acquise depuis le déplacement du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo à La Rochelle, le 16 avril dernier. La "reconnaissance des approximations et la superficialité des expertises menées" ne signifie pas pour autant ans changement de méthode, dixit Jean-Louis Léonard.

Il se plaint de l'absence de discussion avec les représentants de l'Etat malgré les demandes à répétition. "On craint que le zonage soit fait avec les mêmes inepties qu'avant. L'Etat est en train d'engager des sommes faramineuses pour racheter des maisons dans des zones de solidarité dont le sort n'est pas connu avant même d'évaluer des mesures de protection. C'est une gabegie".

 

 

 

Xynthia : confusion, « enfumage », petit et grand clientélisme


Le 29 avril 2009, lors d'un discours sur le Grand Paris prononcé à la Cité de l'architecture et du patrimoines, le président de la République se prononçait pour un assouplissement des règles de construction en zones inondables. Mardi 2 mars, en pleine polémique sur la tempête Xynthia, la secrétaire nationale des Verts accusé Nicolas Sarkozy d'avoir lui-même "mis en cause la loi littoral"


Confusion : c'est le mot qui convient le mieux pour décrire la politique de l'Etat après la catastrophe due à la tempête Xynthia. Il y a presqu'un mois la mission commune d'information du Sénat sur les conséquences de cette tempête employait déjà ce mot en déplorant une "très grande confusion" et jugeant qu'une clarification était indispensable. "La mission fait le constat d'une très grande confusion dans l'expression publique sur cette question sensible. (...) Aujourd'hui encore, il y a un besoin évident de clarification", a indiqué la mission.


Cette confusion se lit dans la succession des déclarations contradictoires du gouvernement



Alors que la catastrophe a eu lieu en février dernier, le gouvernement a décidé hier, pour statuer sur le sort de quelque 300 maisons sur les 1.510 logements inscrits en "zone noire", de se donner du temps ! Cette confusion se lit dans la succession des déclarations contradictoires du gouvernement. A tout seigneur, tout honneur : le 16 mars, Nicolas Sarkozy, à la Rochelle: "Nous ne laisserons pas se réinstaller des gens dans des maisons situées dans des lieux où il y a des risques mortels." Le 6 avril, Jean-Louis Borloo: "Ils seront un peu plus d'un millier qui ne pourront plus habiter dans leur maison". Le 8 avril, le préfet de Charente-Maritime: « Les "zones noires" qui présentent "un danger de mort avéré" ne sont "pas négociables". Le 10 avril, le préfet de Vendée: "Cette cartographie ne bougera pas." "Si des propriétaires contestent (ce zonage), les juridictions concernées examineront leurs recours." Le 13 avril, François Fillon: "Les critères qui ont été mis en oeuvre par l'Etat pour définir les zones (...) sont des critères objectifs, basés sur des observations concrètes, précises, et ils n'appellent pas de remise en cause, en tout cas pas dans la phase actuelle".

Corinne Lepage, avocate des victimes, dénonce « une opération d'enfumage



Alors comment expliquer cette confusion. Corinne Lepage, avocate des victimes, dénonce « une opération d'enfumage. Le préfet a envoyé à des gens des courriers les menaçant de démolir leur maison alors qu'il n'avait pas le droit de le faire. Mais le tribunal administratif de Nantes a considéré que ces courriers étaient bien des décisions et a donné deux mois aux habitants pour saisir le tribunal. Le délai expire le 8 juin et comme par hasard le 3 juin M. Apparu communique en disant qu'il n'a jamais été question de démolir... Ils veulent évidemment éviter les recours devant le tribunal ».


Nicolas Sarkozy a justement fustigé  une «cascade de décisions litigieuses», oubliant juste qu'il préconisait voilà à peine un an un assouplissement de la législation pour que les terrains inondables deviennent constructibles !




En attendant, avez-vous vu démissionner quelques-uns des Maires, des membres du Conseil Général qui, à l'instar de Philippe de Villiers, président du conseil général de Vendée, a couvert ces constructions litigieuses qui se sont révélées criminelles ? Non, De Villiers a préféré dresser un écran de fumée pour déplorer que le conseil général n'ait pas eu « une compétence juridique » pour l'urbanisation du littoral, alors qu'il l'avait cette compétence et que l'un de ses vice-présidents a signé les procès-verbaux ! À tous les échelons, on a fermé les yeux. Philippe de Villiers n'a pas été le seul à lancer des écrans de fumée. Nicolas Sarkozy, venu en mars en Vendée, a fustigé justement une «cascade de décisions litigieuses». Oubliant qu'il préconisait voilà à peine un an un assouplissement de la législation pour que les terrains inondables deviennent constructibles ! Avez-vous vu depuis février un maire, un conseiller général, un président de conseil général assumer ses responsabilités et démissionner ? À la Faute sur mer, la bien nommée, et dans le coin, le petit clientélisme ordinaire entre promoteurs et hommes politiques, va se poursuivre tranquillement. Toutes les autorisations données au sceau de l'incompétence et des intérêts bien compris vont pouvoir continuer comme avant.

 

Un an plus tard Nicolas Sarkozy s'est rendu en Charente-Maritime et en Vendée, 15 jours après le passage de la tempête Xynthia,  A l'issue d'une réunion de travail à huis clos, le président a fait des annonces concrètes aux sinistrés et a fustigé  une «cascade de décisions litigieuses», oubliant ce qu'il disait en avril de l'année précédente

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article