Ces zones, rebaptisées "zones de solidarité" par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, concernent dix maisons à Loix, sur l'île de Ré, et onze maisons à Nieul-sur-Mer, au nord de la Rochelle.
Henri Lambert, le maire de cette commune ne décolère pas: "Nous pensions que la zone orange deviendrait une zone à prescriptions, c'est-à-dire un secteur où l'on prendrait des précautions particulières", a-t-il déclaré à l'Associated Press. "Ce qui me révolte, c'est qu'une fois encore on n'attend pas du côté des services de l'Etat le résultat des missions parlementaires qui ne se sont pas encore prononcées! Les députés ne sont pas encore venus. Quant aux sénateurs, ils doivent rendre leurs conclusions à la mi-mai", poursuit le maire en indiquant qu'il "réunira dès mardi soir les sinistrés de (sa) commune pour envisager les actions à mener".
D'autres classements ont été rendus publics. A La Flotte, la zone orange devient zone à prescriptions.
"Pour les communes de Fouras, Châtelaillon, Yves et Aytré, les expertises complémentaires qui permettront un classement définitif des zones orange en zones de solidarité ou en zones à prescriptions, sont en cours", précise la préfecture de Charente-Maritime dans son communiqué.
Le député-maire (PS) de La Rochelle Maxime Bono a dénoncé "la précipitation avec laquelle sont prises les décisions depuis le début de cette affaire". Dans un entretien à l'Associated Press, le président de la mission d'information parlementaire sur les causes des dégâts provoqués par la tempête Xynthia fait part de son "scepticisme sur la pertinence des méthodes employées" pour l'évaluation des zones.
"Nous serons attentifs à ce que les décisions qui sont prises ne soient pas des faux-semblants qui mènent directement à l'expropriation des familles", a promis Maxime Bono. "Le rapport de la mission permettra soit de confirmer soit d'infirmer ces décisions et d'ouvrir alors la porte à de nouvelles évaluations". AP
Le préfet de Charente-Maritime, Henri Masse, annonce la création de deux nouvelles "zones noires", après la tempête Xynthia qui a provoqué des inondations et la mort de 53 personnes fin février.

Vue due littoral charentais après le passage de la tempête Xynthia. Deux nouvelles "zones noires" ont été définies après le passage de cette tempête qui a provoqué des inondations et la mort de 53 personnes fin février. (Reuters/Frank Perry/Pool)
Ces deux zones, rebaptisées "zones de solidarité" avaient été provisoirement classées en "zones oranges" dans l'attente d'expertises complémentaires avant leur classement définitif.
Sont concernées onze maisons dans le quartier ancien de La Lauzière à Nieul-sur-Mer, au nord de La Rochelle, et dix maisons à Loix, sur l'île de Ré.
Les "zones noires", qui prévoyaient dans un premier temps la destruction de plus de 1.500 logements en Vendée et Loire-Atlantique, ont été tracées par les pouvoirs publics
Des zones orange en attente d'expertise et des zones jaunes permettant de maintenir l'habitat sous conditions d'aménagements et de travaux, ont complété le dispositif.
Le maire de Nieul-sur-Mer, Henri Lambert (PRG) s'est dit "extrêmement surpris".
"Je ne comprends pas. Après le passage d'un expert, sur les onze maisons, il y en avait quatre qui méritaient une réflexion approfondie, mais pour les autres il n'y avait aucun doute, certaines n'ont même pas eu 20 centimètres d'eau", a-t-il dit à Reuters.
"Nous allons nous battre pour connaître les conclusions qui ont permis de prendre une telle décision, prise dans la précipitation alors que la commission sénatoriale n'a même pas encore rendu ses conclusions", a-t-il ajouté.
Sur l'île de Ré, le maire de Loix, Lionel Quillet (DVD), par ailleurs président de la communauté de communes de l'île, est confronté à une situation différente : sur les 60 maisons classées en "zone orange", seules 10 se retrouvent en "zone noire".
"On se battra pour ces dix maisons", a-t-il toutefois dit à la presse.
Dans son communiqué la préfecture précise que la "zone orange" de La Flotte, sur l'île de Ré, est désormais "classée en zone à prescriptions" (zone jaune).
Les expertises se poursuivent pour les autres zones situées à Fouras, Châtelaillon-Plage, Yves et Aytré.
27/04/2010 | Mise à jour : 17:44 Réagir
Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a indiqué aujourd'hui à l'Assemblée qu'un millier de personnes avaient déjà pris contact avec la cellule d'indemnisation amiable, suite à la tempête Xynthia.
Dans les zones dites à risque, l'Etat s'est engagé à "racheter à l'amiable à toute personne qui le souhaitait sa maison et le terrain à la valeur du bien d'avant la tempête", a rappelé le ministre en réponse à une question du député UMP Christophe Priou (Loire atlantique). "Une procédure exceptionnelle et unique", a dit le ministre. Elle complètera les versements des assurances.
Pour le moment, en Vendée, sur un peu plus de 900 cas, "816 ont pris contact avec la cellule d'indemnisation amiable, 507 sont en rendez-vous d'évaluation, 76 ont déjà reçu leur évaluation", a-t-il dit. En Charente-Maritime, "200 personnes ont pris contact avec la procédure de rachat amiable garanti par l'Etat, 75 rendez vous ont été pris", a dit le ministre. Pour lui, "c'est la moindre des choses qu'il fallait faire".
Il a indiqué qu'il y avait "150 millions d'euros et 60 millions d'euros de réserves" sur le fonds Barnier, ou fonds de prévention des risques naturels majeurs, qui finance ce rachat de biens. "Nous ferons appel au budget de l'Etat s'il y a un besoin complémentaire", a-t-il dit. De nouvelles zones "noires" continuent à être définies, deux aujourd'hui en Charente-Maritime, ce qui pourrait accroître le nombre de demandes.
La tempête Xynthia en Aquitaine
Par CR / documentation : E. Duclos

La tempête Xynthia et ses conséquences en Aquitaine.
53 personnes ont perdu la vie sur l'ensemble du territoire français. Le bilan humain dans notre région est de 2 morts, à Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques, qui ont respiré les gaz d'échappement du générateur qu'ils avaient mis en route après une coupure d'électricité. Et les séquelles matérielles et psychologiques sont importantes.
Plus que le vent, ce sont les eaux salées de l'Océan ont provoqué les plus importants dégâts. Il y eut certes des vents violents (130 km/h au Cap Ferret et 120 km/h à Bordeaux), mais ils l'étaient moins que lors du passage de la tempête Klaus par exemple en janvier 2009.
C'est la conjugaison de ces vents avec les fortes marées, de coefficient 116, qui ont entraîné crues et inondations sur le littoral et dans l'estuaire de la Garonne.
La commission des Finances de l'Assemblée nationale doit examiner aujourd'hui un décret d'avance afin de débloquer des crédits budgétaires pour deux dossiers : 40 millions d'euros de crédits de paiement pour des indemnisations liées à la tempête Xynthia (collectivités locales, agriculteurs, pêcheurs, etc.) et 35 millions d'euros pour des opérations d'urgence à Haïti. Ces deux dépenses supplémentaires sont gagées sur la réserve de précaution et doivent permettre de faire face à des situations urgentes et imprévues : elles ne posent donc pas de problème au regard des règles budgétaires (LOLF). Le président de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac (PS), estime toutefois qu'un décret d'avance ne se justifie pas alors qu'un collectif budgétaire doit être examiné pour le plan d'aide à la Grèce (lire aussi page 5).
Environ 100 tonnes de paille et de foin vont être acheminées dans les prochains jours vers plusieurs exploitations agricoles vendéennes sinistrées par la tempête Xynthia, les 27 et 28 février. L’initiative est venue, courant mars, des présidents d’antennes locales de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs du secteur de Moisdon-la-Rivière. Une quarantaine d’agriculteurs des cantons de Moisdon-la-Rivière et de Saint-Julien-de-Vouvantes ont, ces dernières semaines, fait don de ballots de paille et de foin. Déposée temporairement dans un hangar de l’ancien local Terrena à Moisdon-la-Rivière, une partie de du chargement a été transportée par camion cet après-midi dans un Gaec de Beauvoir-sur-Mer, en Vendée. Les fourrages seront ensuite redistribués dans les différentes exploitations agricoles nécessiteuses.
publié le 27 avril 2010
Suite à la tempête Xynthia, la région Poitou-Charentes souhaite organiser une aide juridique concrète. Une première réunion le 21 avril a ainsi permis de définir une stratégie commune aux collectivités locales sinistrées et aux associations d'habitants. La décision de saisir le juge administratif d'un référé "mesures utiles" a été prise, afin d'obtenir communication des études et documents ayant conduit à l'établissement du zonage par l'Etat. Les demandes d'informations restent en effet sans réponses. Par ailleurs, lors de cette même réunion, une mission a été confiée aux universités de La Rochelle et de Poitiers pour réaliser d'une part des expertises complémentaires concernant le zonage actuel, d'autre part une analyse des risques et des mesures de prévention appropriées pour assurer la sécurité des habitants.
Parallèlement, le conseil général de Charente-Maritime a également créé le 23 avril une mission d'appui aux personnes sinistrées, ainsi qu'une mission littoral, destinée à mener une réflexion globale sur la protection de ses côtes. Au-delà de la question des digues, le département envisage de tenir compte des modifications du trait de côte et de l'évolution du niveau des océans pour maîtriser l'urbanisation. Cette entité s'appuiera sur l'expertise de l'Institut du littoral et de l'environnement de l'université de La Rochelle et souhaite prendre part au plan Digues.
Bien que la majorité des ouvrages de protection des villes littorales soit implantée sur le domaine public maritime et relève de ce fait du contrôle de l'Etat, la région et le département pourraient être amenés à faire des propositions alternatives aux services de l'Etat, notamment en ce qui concerne le découpage des "zones noires".
Enfin, le 27 avril, le préfet de Charente-Maritime, Henri Masse, a annoncé la création de deux nouvelles "zones noires", désignées aujourd'hui sous le vocable de "zones de solidarité", aux maires des communes de Nieul-sur-Mer et de Loix. Jusque-là classées en zones orange, ces nouvelles zones de solidarité ont été déterminées après un travail d'expertise plus approfondi, concernent "onze maisons" dans le quartier ancien de La Lauzière à Nieul-sur-Mer, une commune au nord de La Rochelle, et dix maisons à Loix sur l'île de Ré, ont indiqué les maires des communes concernées.
Pour le maire de Nieul-sur-Mer, Henri Lambert, c'est un choc. Il considère que les expertises complémentaires ont été beaucoup trop superficielles et rapides. "Il y avait litige sur trois pavillons, pour le reste, cela concerne un quartier ancien et certaines maisons n'ont pas eu plus de vingt centimètres d'eau", a-t-il indiqué.
De son côté, le maire de Loix, Lionel Quillet a estimé s'être "bien battu", puisque sur les "soixante maisons qui étaient initialement en zone orange et qui pouvaient passer en zone noire, seulement dix sont finalement en zone noire". "On va continuer à se battre pour les dix maisons en zone noire, mais nous ne savons pas encore précisément quelles sont les maisons concernées", a-t-il précisé. Le maire de Loix a, de plus, indiqué qu'il ne savait pas encore quelles seraient "les obligations" pour la cinquantaine de propriétaires de maison de sa commune qui sont dorénavant en "zone de prescription".
Par ailleurs, la préfecture de Charente-Maritimes mentionne dans un communiqué que la zone orange de La Flotte "est désormais classée en zone à prescriptions" et que pour les villes de "Fouras, Châtellaillon, Yves et Aytré, les expertises complémentaires qui permettront un classement définitif des zones orange en zones de solidarité ou en zone à prescriptions, sont en cours".