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Nous souhaitons partager autour de l'Ancien et du Nouveau Monde, avec nos coups de cœur, au gré de nos rencontres et de l'actualité, dans le cadre - ouvert - de la francophonie.

Marée noire en Louisiane, revue de presse du 11 septembre 2010

Marée noire : beaucoup d'erreurs et peu de responsables

Très attendue, l'enquête interne de BP sur le partage des responsabilités de la marée noire, publiée le 8 septembre, souligne le chaos qui règne au sein du secteur pétrolier.

 


En couverture : La nappe de pétrole s’échappant du puits de Deepwater Horizon, golfe du Mexique, 28 avril. (Chris Graythen/AFP)

France
 
Courrier international

L'incendie de la plate forme pétrolière à l'origine de la marée noire au large de la Louisiane, le 21 avril 2010.

L'incendie de la plate forme pétrolière à l'origine de la marée noire au large de la Louisiane, le 21 avril 2010.

Il est fort rare que nous ayons l'occasion d'assister à un déballage aussi public – et aussi critique – sur les rouages d'un secteur aussi privé que le pétrole. C'est un monde habitué au secret, un monde face auquel nombre de gouvernements, pour ne rien dire de l'opinion publique, sont obligés de mettre genou en terre.

En règle générale, les géants du pétrole se débarrassent des questions sur leur fonctionnement en invoquant le mantra lénifiant qui veut que "la sécurité passe toujours avant tout", mais ce credo a été sérieusement ébranlé par l'explosion à bord de la plate-forme Deepwater Horizon en avril dernier [11 personnes sont mortes et près de 5 millions de barils de pétrole se sont déversés dans le golfe du Mexique à la suite de l'accident, provoquant la plus grande catastrophe écologique qu'aient connue les Etats-Unis].

Le rapport des enquêteurs de BP enfonce le clou en détaillant la liste des erreurs humaines et mécaniques qui, selon eux, sont à l'origine de l'accident. Les détracteurs de BP – dont fait désormais parti Transocean, l'opérateur de la plate-forme – y voient une tentative de rejeter la faute sur ses partenaires, mais quels que soient les responsables de chacune des erreurs, personne ne remet en cause le récit de la catastrophe : elle est la conséquence du chaos érigé en système.

Il est d'autant plus troublant de constater que ces problèmes, qu'ils soient liés à des "décisions humaines, à des concepts d'ingénierie, à la mise en œuvre opérationnelle", comme le soulignent les enquêteurs, sont imputables à ce que le secteur fait de mieux. BP est le principal exploitant dans le golfe du Mexique. Transocean est la plus grande société de location de plates-formes du monde. Et Halliburton, dénoncé par le rapport pour ses travaux de "bétonnage" sur le puits endommagé, a compté autrefois dans les rangs de ses dirigeants l'ancien vice-président Dick Cheney. C'est là l'aristocratie de l'industrie. On tremble à l'idée de ce qui peut se passer dans des sociétés moins solides sur le plan financier et moins bien gérées.

L'équipe des enquêteurs de BP émet vingt-cinq recommandations qui couvrent tout, des obturateurs de sécurité au contrôle des puits, des systèmes d'alerte aux tests des additifs à ciment, de l'inspection des sites à celui du personnel. Le groupe pétrolier dit s'attendre à ce que ces conclusions soient "considérées comme adaptées à l'industrie pétrolière dans son ensemble et à ce que certaines des recommandations soient adoptées à grande échelle".

Voilà qui ne manquera pas d'alimenter les craintes croissantes des écologistes, des syndicats et de l'opinion sur l'urgence d'encadrer plus strictement le secteur pétrolier.

Cela apportera aussi de l'eau au moulin d'éminents acteurs politiques comme Günther Oettinger, le commissaire européen à l'Energie, qui proposait déjà d'interdire certains forages offshore tant que toutes les leçons de la catastrophe dans le golfe du Mexique n'auront pas été tirées. Ces événements surviennent par ailleurs alors que le secteur pétrolier tente de plus en plus d'incursions dans des régions à l'écologie fragile, comme le Groenland et l'Arctique, en raison de l'épuisement annoncé des gisements facilement accessibles.

Le rapport de BP est loin de clore le chapitre Deepwater Horizon, d'autres études étant attendues de la part d'organismes plus indépendants, notamment les gardes-côtes américains et le Bureau of Ocean Energy Management [l'organisme fédéral responsable de la gestion des ressources océaniques]. Alors que le secteur devrait s'attacher à mettre en place d'étroites collaborations pour l'amélioration des conditions de sécurité, les signes de conflit et de non-coopération entre les parties en présence suscitent également l'inquiétude.

Transocean a immédiatement rejeté le rapport BP, n'y voyant qu'un texte "favorisant ses propres intérêts", tandis que la compagnie pétrolière déplorait que son équipe d'enquêteurs n'ait pu mener à bien son travail en raison de "l'indisponibilité des additifs à ciment et autres produits d'Halliburton" [pour analyses]. Ses enquêteurs, ajoute BP, n'ont par ailleurs "pas été en mesure d'accéder à un obturateur de sécurité Cameron [fourni par la société Cameron International Corporation] représentatif à des fins de test", pas plus qu'au dispositif qui était en place au large, au niveau de la plate-forme Deepwater Horizon.

Le secteur pétrolier se livre une guerre fratricide. Et il faut peut-être s'en réjouir, si cela peut déboucher sur de meilleures normes de sécurité, plus de transparence – et plus d'humilité.

BP ne veut pas assumer seul la responsabilité de la marée noire

France Info - 8 septembre 2010

L’explosion de la plateforme pétrolière a été provoquée par une série d’erreurs dont "les responsabilités sont partagées par plusieurs compagnies", estime le groupe pétrolier dans une enquête interne.


Les travaux de dépollution en Louisiane, cet été.
© REUTERS/Petty Officer Kevin Rofidal-US Coast Guard

“Les responsabilités sont partagées”. Cinq mois après l’explosion de sa plateforme pétrolière, qui a provoqué la pire marée noire que les Etats-Unis aient jamais connu, BP contre-attaque.

Le groupe pétrolier a publié aujourd’hui les résultats d’une enquête interne, où l’on peut lire qu’ une cause unique n’est pas à l’origine de la tragédie du puits Macondo. C’est plutôt une série d’erreurs impliquant plusieurs parties qui a conduit à l’explosion et à l’incendie ayant provoqué la mort de 11 personnes et une pollution majeure” dans le Golfe du Mexique.

Pas question, donc, que BP porte seul le chapeau. De nombreuses parties, dont BP, Halliburton et Transocean, étaient impliquées, résume le futur ex-patron de BP, Tony Hayward, qui doit quitter son poste le 1er octobre.
Halliburton, c’est la société américaine de services pétroliers qui a notamment participé à la cimentation défectueuse du puits. Quant à Transocean, ce groupe suisse est propriétaire de la plateforme exploitée par BP.

  BP publie sa vérité sur la marée noire... Un rapport pour dire que les responsbailités sont partagées. Christian Roudault  (0'52")
   

Cette enquête est considérée comme un élément essentiel de la future ligne de défense de BP, face aux poursuites engagées aux Etats-Unis.
BP a annoncé la semaine dernière que la marée noire lui avait déjà coûté 8 milliards de dollars, y compris en indemnités aux riverains, mais le groupe a provisionné une somme totale de 32 milliards de dollars dans ses comptes.

Marée noire dans le Golfe du Mexique: le bloc obturateur défectueux remonté à la surface

LA NOUVELLE ORLEANS (AP) — Les techniciens de BP ont réussi à remonter à la surface dans la nuit de samedi à dimanche le bloc obturateur défectueux à l'origine, en avril dernier, de la marée noire dans le Golfe du Mexique. Les enquêteurs, qui ont saisi cette pièce à conviction, vont désormais s'efforcer de comprendre pourquoi cette valve de sécurité n'a pas fonctionné.

Ce mécanisme imposant d'une quinzaine de mètres de haut pour 300 tonnes avait été détaché vendredi du puits de pétrole à 1.500m de profondeur dans le Golfe, à une soixantaine de kilomètres au large des côtes de Louisiane.

L'explosion meurtrière le 20 avril de la plate-forme Deepwater Horizon, en surface, avait provoqué la plus grande marée noire de l'histoire des Etats-Unis. La pose d'un dispositif provisoire de confinement, le cimentage du puits et l'installation d'un nouveau bloc obturateur sur le puits ont permis de stopper la fuite.

Selon BP, il a fallu une trentaine d'heures pour remonter le bloc défectueux à la surface, samedi soir vers 21h15 (2h15 gmt dimanche matin). Il a été placé dans un conteneur spécial et devait être acheminé par des agents du FBI en Louisiane pour expertise.

Le bloc obturateur est un des principaux indices matériels sur les causes de la catastrophe. L'enquête a montré que l'explosion du 20 avril a été provoquée par une énorme bulle de gaz méthane échappé du puits. Le gaz sous très forte pression est remonté dans la colonne de forage avant d'exploser et de prendre feu, tuant 11 techniciens de la plate-forme.

Mais les enquêteurs ne savent pas encore pourquoi le bloc obturateur n'a pas joué son rôle en fermant le puits après l'éruption de gaz et de pétrole.

Les enquêtes sur la catastrophe ont commencé dès l'explosion meurtrière de la plate-forme. Rien qu'au niveau fédéral, une dizaine sont en cours, dont plusieurs enquêtes parlementaires, des enquêtes pénales et civiles dirigées par le ministère de la Justice sans compter la commission d'experts réunie par Barack Obama. Les autorités veulent non seulement établir la cause de l'explosion mais aussi déterminer les moyens d'améliorer la sécurité des forages en haute mer.

Des documents de BP obtenus par une commission parlementaire ont révélé que le bloc obturateur présentait une importante

BP a dépensé 8 milliards pour la marée noire

BP a versé plus de 400 millions de... (Photo: AP)

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BP a versé plus de 400 millions de dollars afin de répondre aux 130 000 demandes de dédommagement de la part des résidants affectés par la catastrophe.

Photo: AP

Nicolas Bérubé
La Presse

(Los Angeles) BP a annoncé hier avoir dépensé 8 milliards pour les opérations liées au nettoyage de la marée noire dans le golfe du Mexique.

Plus de 400 millions de dollars ont été versés pour répondre à 130 000 demandes de dédommagements de la part des résidants affectés par la catastrophe, selon un communiqué émis par l'entreprise à Londres.

 

BP a réitéré son intention de créer un fonds de 20 milliards qui sera consacré à l'indemnisation des victimes du déversement pétrolier. La dernière fois que BP avait estimé les coûts de la marrée noire, en juillet, la facture était de 4 milliards de dollars.

BP a aussi dépensé 93 millions en publicités diffusées dans les journaux, les magazines et à la télévision locale et nationale depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, en avril. Ce budget est trois fois plus élevé que les sommes dépensées par le géant pétrolier durant la même période l'an dernier.

Selon BP, le blitz publicitaire sert notamment à garder les citoyens des États situés près du Golfe informés de l'avancée des efforts de restauration.

Henry Waxman, président du comité sur l'Énergie et de Commerce, a toutefois noté cette semaine que BP a mené d'importants blitz publicitaires en «Californie, au Connecticut, en Illinois, à New York et en Pennsylvanie», des États situés à des milliers de kilomètres de la zone affectée.

Bloc obturateur repêché

Hier le bloc obturateur, dont la défaillance est à l'origine de la marrée noire de plus de 4,9 millions de barils, a été retiré du fond de l'océan. Le dispositif gros comme une maison «a été détaché avec succès», a indiqué aux médias Daren Beaudo, un porte-parole de l'entreprise.

Cette pièce d'équipement sera examinée ce week-end par les enquêteurs fédéraux chargés de faire la lumière sur les causes de l'accident.

L'opération «bottom kill», qui consiste à colmater définitivement le puits par en dessous au niveau du gisement (4000 mètres sous le fond de la mer) grâce au forage de puits de secours, est prévue dans les prochaines semaines.

Accident maîtrisé

Les médias du monde ont été électrisés, jeudi, par la nouvelle d'une seconde explosion survenue sur une plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique.

Hier, les autorités fédérales ont signalé qu'aucune fuite de pétrole n'a été détectée après l'incendie, contrairement à ce que la Garde côtière américaine avait rapporté la veille. La plateforme n'était pas en opération au moment où l'incendie s'est déclaré.

Les garde-côtes avaient initialement fait état d'une nappe de pétrole de 1,5 km de long et de 30 m de large près de la plate forme de la compagnie Mariner Energy, qui a son siège social à Houston, mais ont par la suite indiqué qu'aucune pollution n'était visible.

L'accident n'a pas fait de victime. Les 13 employés de la plateforme ont été repêchés en mer. Les causes de l'incendie demeurent inconnues.

Marée noire aux Etats-Unis: la menace écartée, l'heure est à l'enquête

WASHINGTON - Le puits de BP qui a provoqué la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis n'est plus une menace pour le golfe du Mexique selon les autorités américaines, qui peuvent désormais se concentrer sur les causes de la catastrophe et les responsabilités.

Samedi, l'amiral Thad Allen, qui supervise les opérations de lutte contre la marée noire pour l'administration américaine, avait assuré que le puits exploité par BP "ne représente plus une menace".

La priorité des autorités américaines passe donc à la recherche des causes du drame et à la définition des responsabilités.

Plus de quatre mois après l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon qui a provoqué l'écoulement de quelque 4,9 millions de barils de pétrole dans le golfe du Mexique, une pièce cruciale, le bloc obturateur défectueux du puits, a été remise aux enquêteurs de la police fédérale américaine (FBI).

Le bloc obturateur du puits, ou valve de sécurité, n'avait pas joué son rôle le 20 avril au moment de l'explosion de la plateforme. L'enquête devra déterminer pourquoi.

Plusieurs commissions du Congrès américain se sont déjà penchées dès les premières semaines de la marée noire sur les causes de la catastrophe, multipliant les auditions avec des responsables de BP, de Transocean, propriétaire de la plateforme, et des sous-traitants Halliburton ou Cameron International, qui a fourni le bloc obturateur.

Nombre de documents internes à ces sociétés ont été examinés par le Congrès.

Ces travaux ont mené à l'adoption à la Chambre des représentants d'un train de mesures anti-marée noire en juillet visant à réformer le secteur du forage en mer, afin d'éviter de nouvelles catastrophes.

Mais l'examen de la valve de sécurité en dira vraisemblablement plus long sur le sujet. Le dispositif sera examiné par une commission spéciale nommée par l'administration Obama qui doit rendre un rapport final en janvier 2011. Les conclusions de cette commission seront transmises à la justice pour d'éventuelles poursuites.

En outre, le département de la Justice a ouvert sa propre enquête.

Le ministre de la Justice Eric Holder a précisé que son ministère examinera "une grande quantité de questions allant des fausses déclarations (de la part des sociétés impliquées) à la façon dont certaines entités ont agi".

L'enquête se penchera aussi sur d'éventuelles violations de la réglementation américaine sur la protection de l'environnement.

Les groupes écologistes, qui déplorent la destruction sur les côtes américaines du golfe du Mexique de fragiles écosystèmes, ont déposé de nombreuses plaintes.

Parallèlement, les tribunaux doivent gérer la question des indemnisations. L'administration américaine a chargé l'avocat spécialisé dans le droit des victimes Kenneth Feinberg de gérer les dossiers d'indemnisations des victimes de la marée noire.

L'écoulement de pétrole avait pu être contenu à la mi-juillet grâce à la pose d'un entonnoir. Le puits avait ensuite été cimenté.

La marée noire a touché cinq Etat américains, le Texas, la Louisiane, le Mississippi, l'Alabama et la Floride.

L'issue du processus d'enquête déterminera le montant à payer par les responsables de la marée noire. Le représentant démocrate Ed Markey, qui a été à la pointe de la lutte contre la marée noire, a estimé que BP pourrait payer entre 1.100 et 4.300 dollars par baril déversé dans le golfe du Mexique, soit entre 5,3 et 21 milliards de dollars.

USA: la marée noire laisse place au festival "de la crevette et du pétrole"

MORGAN CITY (Etats-Unis) - Plusieurs milliers de personnes se sont rendues ce week-end en Louisiane (sud des Etats-Unis) au festival de "la crevette et du pétrole", désireuses de tourner la page de la plus grande marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

Le nom inhabituel de ce festival est emprunté aux deux principales industries de la région qui ont été lourdement touchées par la catastrophe provoquée fin avril par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon exploitée par BP.

Les autorités américaines ont assuré à la fin de la semaine dernière que le puits endommagé ne représente plus une menace.

Environ 150.000 personnes sont venues célébrer les fruits de mer locaux et assister à la bénédiction de la flotte de bateaux de pêche de la région.

Les crevettes sont restées disponibles à Morgan City malgré la marée noire, qui a contraint d'autres communes locales à s'approvisionner ailleurs en crustacées, alors que les zones de récoltes étaient fermées par crainte de contamination.

"C'est une tradition", a dit Randi Falcon qui est revenue dans la ville de son enfance, depuis l'Etat voisin du Mississippi, pour ce festival. "C'est un événement qui nous rapproche", a-t-elle dit.

BP a participé au festival cette année à hauteur de 5.000 dollars, une petite partie du coût de l'événement, a expliqué la présidente du festival Nathalie Weber, "Reine de la crevette et du pétrole" en 1968.

Selon elle, BP n'a pas participé l'année dernière, mais cette année le logo de la compagnie a été discrètement apposé sur une barrière près d'un espace destiné aux enfants.

"Je suis contente qu'ils participent", a dit Mme Weber. "Je ne suis pas en colère contre eux. C'était un accident", a-t-elle ajouté.

Les méandres de la Louisiane

La plantation Myrtles ne manque pas de panache,... (Collaboration spéciale, Gérard Coderre)

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La plantation Myrtles ne manque pas de panache, avec sa véranda bordée d'un superbe balcon de fer forgé.

Collaboration spéciale, Gérard Coderre

 

Gérard Coderre, collaboration spéciale
Le Soleil

(Québec) En août 2005, l'ouragan Katrina frappe les côtes de la Louisiane. L'ordre d'évacuation est donné par les autorités de La Nouvelle-Orléans, mais des dizaines de milliers de personnes décident de rester. Les digues cèdent. Des vagues balaient les maisons de bois par pâtés entiers jusqu'aux portes du French Quarter. Les morts se comptent par centaines et les sans-abri, par milliers. La Nouvelle-Orléans s'en remettra. La Louisiane en a vu d'autres et en verra d'autres comme en fait foi la marée noire, la dernière catastrophe qui vient de frapper ses côtes.
 

«The Pelican State» nous amène tantôt au coeur de la grande famille francophone et des bayous, tantôt dans les plantations d'une autre époque, tantôt aux racines du jazz.

Si, au nord de la Louisiane, le Mississippi a des lignes bien tracées, plus au sud, le pays des Cajuns devient un cul-de-sac de marécages qui semblent ne mener nulle part. «The Bayou State», comme on surnomme également la Louisiane dans les guides de voyage, est avant tout un pays d'eau. Le Mississippi est l'autoroute fluviale qui a permis, avec l'apparition des bateaux à vapeur, le développement du Deep South.

À une époque, les routes étant inexistantes, tout planteur se devait d'avoir une fenêtre sur le Mississippi. C'est en longeant les rives du grand fleuve que l'on découvre aujourd'hui de nombreuses plantations, témoins privilégiés de cet art de vivre.

Ces résidences nous permettent d'en apprendre un peu plus sur le mode de vie des gens riches et célèbres d'avant la guerre de Sécession et dont la prospérité était liée au nombre d'hectares qu'ils possédaient et au nombre d'esclaves qui y travaillaient. Si certaines plantations ont maintenu leurs activités jusqu'à aujourd'hui, nombreuses sont celles qui n'ont pas survécu.

Parcourir la route entre Baton Rouge et La Nouvelle-Orléans permet de découvrir plusieurs plantations. Nottoway, avec ses 64 pièces, est la plus grande et la plus célèbre. Houmas House, tout aussi imposante, est reconnue pour ses jardins. Laura, toute simple, se donne des airs créoles. Alors que San Francisco se distingue par ses couleurs voyantes, Destrehan, tout de blanc et entourée de colonnes, se donne des airs de grandeur. Quant à Oak Alley, elle ne manque pas d'attraits avec ses grands chênes plusieurs fois centenaires. Des scènes de plusieurs films y ont été tournées, notamment Hush, Hush, Sweet Charlotte, avec Bette Davis, The Long Hot Summer, avec Paul Newman, Interview with the Vampire, avec Tom Cruise et Brad Pitt, et Primary Colors, avec John Travolta.

Le quotidien des esclaves

Au nord de Baton Rouge, toujours le long du Mississippi, Oakley permet de découvrir non seulement le quotidien des planteurs, mais également des esclaves. Rosedown impressionne par ses jardins et par son allée centrale bordée de chênes. Myrtles, comme Butler Greenwood, est de taille plus modeste, mais ne manque pas de caractère avec sa véranda bordée d'un superbe balcon de fer forgé. Greenwood, détruite par le feu en 1960, puis rebâtie de toutes pièces avec ses 28 colonnes, était toujours en activité avant de servir de décor pour le film Louisiane, avec Nicole Kidman, et la saga Nord et Sud, avec Patrick Swayze. Victime de son succès, les descendants de la famille Barrow, qui y habitent toujours, se sont depuis installés dans le grenier pour faire de leur maison un attrait touristique.

Les Cajuns, ces Américains d'ascendance acadienne, occupent un grand triangle appelé Acadiana. Plus d'un million d'irréductibles Cajuns refusent de se laisser fondre dans le melting-pot américain, et parlent toujours français. S'ils mangent du fast-food, ils ont conservé leur étouffé d'écrevisse, et leur gumbo. S'ils célèbrent le Thanksgiving, ils s'en donnent à coeur joie lors du Mardi gras.

Lorsqu'ils se retrouvent entre eux, c'est pour un «fais-dodo», l'une de ces soirées de danse du samedi ou pour jouer à la «bourrée» (jeu de cartes). Entre eux, ils qualifient leurs voisins de gros Américains et considèrent les Français et les Québécois comme leurs cousins. Ceux qui se sont accrochés et qui ont refusé de «lâcher la patate» demeurent toutefois plutôt timides lorsque vient le temps de parler la langue de Molière, parce qu'ils sont bien conscients qu'ils ne parlent pas le straight French (un bon français). Si les plus âgés parlent encore un peu le français, peu de gens peuvent le lire ou l'écrire parce qu'on leur a interdit pendant longtemps de s'exprimer en français à l'école.

La différence se vend bien

Aujourd'hui, la différence se vend bien en Louisiane et constitue même un attrait touristique. On ne compte plus les restaurants, les motels, les snack bars Evangeline. L'Acadian Memorial et le Longfellow Evangeline State Historic Site, à St. Martinville, le Village acadien de Lafayette, qui rappelle à certains égards le Village acadien de Caraquet, le chêne près du bayou Teche, à St. Martinville, où se retrouvèrent Gabriel et Évangeline dans l'oeuvre de Henry Longfellow, sont aujourd'hui des attraits touristiques qui rappellent le Grand Dérangement de 1755, lorsque les Acadiens ont été déportés de l'Acadie pour trouver leur survie dans les bayous de la Louisiane.

Exilés en Louisiane, ils se sont installés sur les seules terres alors disponibles en raison de leur insalubrité, au coeur des marécages. Les Cajuns se sont profondément enracinés dans cette nouvelle Acadie. À Houma, à une heure de route de La Nouvelle-Orléans, ils ont fait du Jolly Inn leur lieu de rencontre. C'est là qu'ils vivent leur fièvre du samedi soir. Les Cajuns y «laissent les bons temps rouler» (profitent du temps présent) et ne se font pas prier pour envahir le plancher de danse et «se graisser les jarrets» (danser). Le même scénario se répète à Lafayette, à St. Martinville et à Eunice.

Au-delà des bayous des Cajuns, le Mississipi n'a pas dit son dernier mot. Depuis La Nouvelle-Orléans, il prend le temps de parcourir quelque 150 kilomètres à travers les plantations de canne à sucre et les fermes entourées de chênes centenaires ornés de mousse. Plus on approche du golfe du Mexique, plus la terre devient spongieuse avec ses chenaux, ses îlots et ses étangs, pour disparaître peu à peu et laisser place au vent du large.

Cité du croissant

Le Vieux Carré (French Quarter), bâti au creux d'une courbe du fleuve Mississippi, a donné son surnom à la ville. Fondées par Jean-Baptiste le Moyne, en 1718, la plupart des rues du Vieux Carré portent des noms français. Si Jackson Square, la cathédrale Saint-Louis et le couvent des Ursulines sont des incontournables, on flâne volontiers dans ses rues sans prétention qui se transforment au fil des heures pour devenir en fin de journée une boîte de nuit à ciel ouvert. Dans la rue Bourbon, restaurants, bars et spectacles pour adultes avertis prennent le haut du pavé. C'est le Pigalle de La Nouvelle-Orléans. Dans le Vieux Carré, on est bien loin de l'Amérique puritaine. Le French Quarter ayant été épargné par Katrina en août 2005, on oublie qu'il y a cinq ans, la ville de l'insouciance et du jazz n'était que désolation.

Au Preservation Hall, on revient aux sources du jazz... sur les pas de Louis Armstrong, de Fats Domino et de tous ceux qui ont fait les beaux jours des années 30-40. Ce sont les Noirs qui ont donné et qui donnent encore le rythme à cette ville. Mais on est dans le Deep South, et si Blancs et Noirs semblent faire bon ménage les jours de fête, dans le quotidien, chacun garde ses distances...Pour profiter du Mississipi, les rives du grand fleuve se prêtent bien à la marche depuis le Riverwalk Mall jusqu'au French Market, soit sur une distance de deux kilomètres que l'on fait à pied ou à bord d'un tramway (Riverfront Streeetcar). Le Riverwalk Mall, comme le French Market, est un bon endroit pour faire ses courses et prendre une bouchée sans quitter le centre-ville. Et, agréable surprise, les panneaux indicateurs sont en anglais, en espagnol, en japonais... et en français. Pays cajun oblige!

Les effets de la marée noire sont toujours présents

Neuf des 15 plages de Grand Isle sont... (Photo: AP)

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Neuf des 15 plages de Grand Isle sont toujours fermées au public.

Nicolas Bérubé
La Presse

(LOS ANGELES) Plus de quatre mois après le début de la marée noire, la tragédie a toujours un impact sur le quotidien des habitants de la région du golfe du Mexique.

À Grand Isle, région touchée par la marée noire qui a débuté en mai, 9 des 15 plages sont toujours fermées au public. Ailleurs sur la côte, les employés des agences touristiques et des hôtels patrouillent les plages chaque matin pour y recueillir les boules de goudron qui s'échouent régulièrement sur la côte.

 

Une zone de plus de plus de 13 000 km2 a été rouverte pour la pêche commerciale dans le Golfe, jeudi dernier. «La consommation des poissons et des fruits de mer pêchés dans ces eaux est sécuritaire», a assuré Jane Lubchenco, administratrice de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

Or, des experts remettent en cause les méthodes d'analyse employées par le gouvernement fédéral.

Gina Solomon, toxicologue à l'Université de la Californie et chercheuse pour le Groupe de défense des ressources naturelles, signale que le gouvernement fédéral a pris 12 échantillons de crevettes dans tout ce territoire, pour un total de 73 crevettes analysées.

«La NOAA a pris 12 échantillons dans un territoire grand comme l'État du Connecticut. Croyez-vous que le gouvernement a vraiment un tableau juste de la situation?» demande-t-elle dans un rapport publié récemment.

«En tant que scientifique, je me sentirais plus en sécurité si je savais que le gouvernement utilisait une stratégie d'échantillonnage robuste - sans doute plusieurs centaines de prélèvements - afin d'être complètement certain que si des crevettes contaminées étaient présentes dans le Golfe, elles seraient détectées.»

Hier, BP a annoncé que l'opération «bottom kill», qui consiste à colmater définitivement le puits par en dessous au niveau du gisement (à 4000 m sous le fond de la mer), serait reportée à la fin du mois de septembre, afin de donner le temps aux ingénieurs de prendre les précautions nécessaires

Marée noire : Le puits enfin sécurisé
par Guillaume Duhamel, Lundi 6 septembre 2010

Marée noire : Le puits enfin sécurisé

Une étape importante vient d'être franchie avec la sécurisation définitive du puits de Deep Water Horizon. Reste désormais à réussir une autre opération ô combien délicate, le « bottom kill », pour enfin asseoir le contrôle de la plateforme immergée

BP n’entrevoit cependant pas encore le bout du tunnel et doit encore achever le forage des puits de secours… en plus du colmatage du puits de Deep Water Horizon par en-dessous.

 

Quatre mois et demi après l’explosion de Deepwater Horizon, à l’origine de la pire catastrophe écologique de l’histoire des États-Uniset qui, entre décimation des écosystèmes, tentatives infructueuses, infortunes des populations et de BP et boulettes à répétition de la direction de la multinationale britannique, aura réussi le tour de force de retenir l’attention des médias plusieurs semaines de rang – , le puits de la plateforme ne représente officiellement « plus une menace ».

C’est l’amiral Thad Allen lui même qui l’a annoncé ce week-end, quelques heures après le remplacement du bloc obturateur (NDLR : Ou valve de sécurité) défectueux par les ingénieurs de BP. Une manoeuvre particulièrement périlleuse étant donné que la taille dudit élément soutient la comparaison avec celle d’une maison. Aussi a-t-il fallu une trentaine d’heures pour le remonter. « Grâce au nouveau bloc obturateur posé sur le puits, grâce au ciment qui a été coulé, le puits ne représente plus une menace pour le Golfe du Mexique [...] Nous avons éliminé la menace qu’un nouvel écoulement se produise », s’est réjoui le superviseur des opérations de secours pour l’administration américaine.

Le bloc défaillant passé à la loupe

L’enquête de la commission spéciale indépendante créée par Barack Obama, laquelle doit rendre son rapport final en janvier prochain,doit maintenant déterminer pourquoi le bloc obturateur, par ailleurs en passe d’être expertisé par des agents du FBI en Louisiane, n’a pu empêcher l’écoulement de quantités astronomiques de pétrole.

Près de cinq millions de barils de brut se sont déversées dans les eaux du Golfe jusqu’à ce que le groupe pétrolier, qui avait auparavant dû composer avec une météo parfois capricieuse et avait essuyé une série d’échecs dans la pose de couvercles pourtant moins imposants, ne réussisse mi-juilletà installer un « superdôme » d’acier, le « Top Hat 10 », par mille cinq cent mètres de fond. À ce succès tardif avait succédé le cimentage du puits, à l’issue d’une opération baptisée « static kill » elle aussi à hauts risques.

BP n’en a cependant pas terminé avec « la » marée noire, loin s’en faut. Le « bottom kill », ultime étape qui consiste à colmater le puits par en-dessous au niveau du gisement, à quatre mille mètres de profondeur, ne devrait en effetdébuter que mi-septembre, « en fonction des conditions météo », avait précisé vendredi le locataire de Deepwater Horizon dans un communiqué.

 

BP menace

 

D’ici là il aura peut-être franchi la barre des dix milliards de dollars dépensés dans les opérations de nettoyage et les dédommagements versés aux États du littoral et aux autorités fédérales. Il a pour l’heure déjà investi huit milliards de dollars (environ six milliards deux cents millions d’euros) au titre de la réparation des dégâts dont il est en grande partie responsable. À cette somme s’ajoutent vingt autre milliards (quinze milliards cinq cents millions d’euros) destinés à un fonds d’indemnisation des victimes de la marée noire, qui toutefois ne pourront prétendre à une compensation financière que si elles s’engagent à ne pas entamer de procédure judiciaire contre BP ou à retirer leur plainte.

La multinationale britannique, dont la situation est suivie de près par les autorités, lesquelles craignent l’effondrement de l’un des piliers de l’économie du pays ou tout du moins qu’il n’aiguise certains appétits, a en outre évoqué la perspective d’être persona non grata dans les eaux territoriales américaines. Avalisée par une proportion importante de l’opinion publique, cette option est aussi recommandée par des élus et n’a pas été formellement écartée par l’administration Obama. Elle pourrait néanmoins être rejetée par la justice, que BP saisirait sans doute si jamais la Maison Blanche venait à attenter à ses intérêts.

Cette mesure aurait « un impact substantiel » sur la trésorerie du géant pétrolier et « rendrait plus difficile le financement d’opérations » comme l’instauration du fonds de protection de l’environnement qu’il a promis avant l’été, a prévenu David Nagle, vice-président de BP America.

L’argument est redoutable. La nécessité de renforcer la sécurité sur les plate-formes du Golfe du Mexique, elle, est impérieuse. S’il n’a pas eu les conséquences désastreuses redoutées dans les heures qui ont suivi le dévoilement de cette information effrayante, l’incendie d’une structure détenue par le groupe texan Mariner Energy en fin de semaine est venu rappeler à tous qu’un autre désastre environnemental peut se produire n’importe où et n’importe quand. Il a peut-être même achevé de convaincre les irréductibles du secteur du pétrole qui escomptaient encore ne prendre aucune nouvelle mesure préventive de réviser leur point de vue

Les requins-baleines : un indicateur des impacts de la marée noire?

Surpêché pour ses ailerons aux vertus aphrodisiaques, le requin-baleine est inscrit sur la liste des espèces vulnérables. La marée noire dans le golfe du Mexique mène ce géant des mers vers sa perte. Le Canada en subirait les effets par ricochet.

Les requins-baleines (Rhincodon typus) sont les plus gros poissons des océans : ils peuvent peser jusqu'à 34 tonnes et mesurer plus de 20 mètres. Ils font partie des élasmobranches, la familles des requins (ou squales) et des raies.

Ce sont de gentils géants qui se nourrissent de plancton, de krill ou de larves de poissons. Le nombre exact d'individus est un mystère, car ils migrent sur de longues distances, de préférence dans les eaux tempérées. Le plus long voyage enregistré d'un requin-baleine serait de 13 000 km sur une période de 36 mois. Dans l'Atlantique, ils ont été observés aux abords de la ville de New-York.

Les squales viennent se nourrir à l'embouchure du Misissippi. Des spécimens ont été aperçus près des nappes d'huile par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

Impacts écotoxicologiques

Eric Hoffmayer, un chercheur au Gulf Coast Research Laboratory, craint que les requins-baleines prennent l'huile pour leur nourriture, en plus de consommer du plancton contaminé. Selon le biologiste, une mare d'huile présenterait une certaine ressemblance avec leurs proies, un amas sombre flottant à la surface de l'eau.

À plus long terme, ils pourraient souffrir d'immunosuppression", continue-t-il. Il y a des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans le pétrole brut qui affaiblissent le système immunitaire et augmentent les risques d'infection.

Certains hydrocarbures imitent l'estrogène. En métabolisant le pétrole, les requins-baleines pourraient donc subir des perturbations de leurs glandes endocriniennes. "Cela peut causer toutes sortes de problèmes de reproduction", soutient Dr Hoffmayer.

Une recherche menée en 2006 par Melanie Gross-Sorokin, de l'Agence environnementale du Royaume-Uni, a démontré des altérations du système reproducteur chez des poissons vivant dans des eaux polluées par desbiphényles polychlorés (BPC). Elle a observé la féminisation de mâles : ils produisaient des oeufs, présentaient des organes reproducteurs atrophiés et fabriquaient moins de sperme.

Or, le pétrole brut contient du benzène, un hydrocarbure aromatique cancérigène responsable de perturbations hormonales semblables à celles causées par les BPC.

Greenpeace aide les scientifiques

Greenpeace a déployé un navire dans le golfe du Mexique pour réaliser des études indépendantes sur les impacts de la marée noire. Le Arctic Sunrise accueille des scientifiques pour observer le corail et les éponges. Ces animaux sont d'excellents indicateurs de la pollution de l'eau puisqu'ils se nourrissent en filtrant les sédiments qui la composent.

D'autres chercheurs examinent le plancton aux environs de la plateforme explosée. L'étude de ces minuscules animaux et plantes de surface permettra de prévoir les effets sur les larves de poissons qui s'en nourrissent, comme les thons rouges. L'expédition de trois mois permettra aussi à des spécialistes en mammifères marins d'observer des dauphins et des baleines. Ils examineront leur comportement depuis la fuite de pérole.

D'autres chercheurs encore étudieront les "zones mortes" du golfe. Ces endroits sont ceux où le pétrole est absorbé par des bactéries, processus qui retire tout l'oxygène de l'eau. Aucune vie ne subsiste dans ces zones.

Télémesure aquatique

À la Isla Mujeres au Mexique, l'écotourisme est basé sur l'observation de requins-baleines. Durant l'été, l'île accueille des centaines de squales, surnommés dominos à cause de leurs motifs distinctifs.

"Nous avons eu le plus grand groupe l'an dernier pendant le Whale Shark Fest : plus de 400 requins-baleines ont été observés en une journée!", affirme John Vater, cofondateur de Ceviche Tours.

Les activités sont menées en partenariat avec le projet Domino. Rafael de la Parra et son équipe étudie les squales pour s'assurer que les tours interfèrent le moins possible avec les habitudes des dominos. Les recettes du tourisme permettent de financer leurs travaux.

Comme en Louisiane, les chercheurs mexicains utilisent la télémétrie pour mieux comprendre les mouvements des requins-baleines et pour en jauger la population mondiale. L'équipe participe au programme de collecte de données de Ecocean. Cet organisme met en ligne un registre permettant de recenser les observations.

À partir de photographies du côté gauche de l'animal aperçu, un logiciel de reconnaissance du modèle de ses taches blanches permet de savoir s'il a déjà été rencontré, et où. Ces motifs distinguent les individus à la manière d'empreintes digitales. Si c'est une première observation, l'animal est ajouté à la liste.

La télémétrie fournit des données de température et de profondeur. Des balises, apposées à l'animal pour un temps limité, se détachent éventuellement pour remonter à la surface et transmettre l'information via satellite.

Dans le cas de la marée noire, la télémétrie permettra à des chercheurs de prévoir le nombre de requins qui reviendront vers leur site. 

"Au Mexique, nous avons la plus grande population", se targue Rafael de la Parra. Il estime qu'en 2009, plus de 1 400 requins-baleines avaient été recensés de juin à septembre. Quant à Eric Hoffmayer, il affirme que le plus grand groupe répertorié au nord du golfe contenait à peine une centaine d'individus.

Une population déjà décimée

Déjà, la population mondiale aurait chuté depuis les 50 dernières années, à cause de la surpêche. Sa pêche est interdite aux États-Unis et dans les Caraïbes, mais pas en Asie.

Les Asiatiques les appellent requins-tofu puisque leur chair en rappelle la texture et le goût. Ses ailerons sont prisés par la bourgeoisie orientale, pour ses effets aphrodisiaques. Une sorte de Viagra naturel, selon les amateurs.

Les immenses ailerons ornent souvent les murs d'un restaurant. Leur taille est proportionnelle au succès de l'établissement et symbolise le prestige. Jadis, en Inde, on les tuait pour en extraire de l'huile pour imperméabiliser les coques de bateau.

La Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a ajouté Rhincodon typus sur sa liste en 2002. Le poisson paraît sur la Liste Rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

"C'est une espèce clé dans l'écosystème, car elle se nourrit au bas de la chaîne alimentaire", soutient le biologiste Eric Hoffmayer. Leur sort pourrait bien devenir le baromètre de la qualité de la vie du golfe du Mexique.

Posté par Michel le Lundi 6 Septembre 2010 à 00:00:50
Un nouveau modèle d'écoulement des fluides prédit la dispersion du pétrole dans l'eau
La marée noire du puits Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique donne un exemple clair de l'importance de la modélisation de l'écoulement des fluides et des chercheurs annoncent qu'ils ont maintenant pu améliorer les modèles classiques en y incluant des phénomènes d'étirements et de mélanges dans leurs équations.

Igor Mezi?, de l'Université de Californie à Santa Barbara, et collègues ont même appliqué leur nouvel outil(Un outil est un objet finalisé utilisé par un être vivant dans le but d'augmenter son efficacité naturelle dans...) diagnostique à l'ensemble(En théorie des ensembles, un ensemble, désigne intuitivement une collection d’objets (que l'on appelle éléments...) du Golfe du Mexique pour prédire avec précision les trajectoires des nappes de pétrole(Le pétrole, du latin petra pierre et oleum huile (soit « huile de pierre »), est une roche liquide carbonée,...) dérivant du puits de Deepwater Horizon. La prise en compte des comportements d'étirement et de mélange(Un mélange est une réunion de deux ou plusieurs substances.) va permettre selon eux d'améliorer les simulations de mélanges chaotiques, à la base des modèles traditionnels d'écoulement des fluides, et de mieux évaluer les risques à l'avenir.

Ce nouvel outil aide les chercheurs à résoudre les fractals, des formes mathématiques, qui ont tendance à apparaître avec le mélange de fluides en fonction de leurs propriétés d'attraction et de répulsion entre eux. Mezi? et ses collègues précisent que le suivi de telles interactions leur permet de détecter des zones de mélanges hyperboliques des fluides que l'on ne voyait pas auparavant. Leur modélisation génère une prévision à cinq jours(Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la période entre deux...) des mélanges en fonction de leur vitesse(La vitesse est une grandeur physique qui permet d'évaluer l'évolution d'une quantité en fonction du temps.), de la température(La température d'un système est une fonction croissante du degré d'agitation thermique des particules, c'est-à-dire de...) et de la salinité. Les auteurs suggèrent que si l'écoulement de pétrole s'était poursuivi de façon ininterrompue dans les conditions initiales, la marée aurait fini par gagner 80 % du Golfe du Mexique.

Pour démontrer la validité de leur modèle, les chercheurs s'en sont servi pour prédire correctement quand et où le pétrole est arrivé en mai sur les plages de Plaquemines Parish et Grand Isle en Louisiane, ainsi que de Pensacola en Floride. Ils ont aussi prédit avec précision le flot de pétrole qui est arrivé à Panama City Beach en Floride en juin.
 
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