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Nous souhaitons partager autour de l'Ancien et du Nouveau Monde, avec nos coups de cœur, au gré de nos rencontres et de l'actualité, dans le cadre - ouvert - de la francophonie.

Le fleuve Charente

SUDOUEST.COM

Lundi 24 Aout 2009

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NOS FLEUVES 1/3. La Charente, 5e fleuve français, naît à Chéronnac, en Haute-Vienne. Et cela mérite le voyage !

Aux sources du fleuve Charente

Remonter le fleuve... Aller aux sources de la Charente comme on irait à celles du Nil. L'idée est saugrenue ; l'escapade insolite. Elle séduit l'estivant désoeuvré mais requiert un minimum d'organisation.

D'abord, se documenter. L'explorateur du dimanche consultera une bonne encyclopédie. Il y apprendra que la Charente est le cinquième fleuve français par sa longueur (381,4 km), après la Seine, la Loire, la Garonne et le Rhône. Qu'elle trouve sa source à Chéronnac, dans le département de la Haute-Vienne, à 295 mètres d'altitude. Et qu'elle se jette dans l'océan Atlantique, à Port-des-Barques, face à l'île Madame. Voilà pour le cours de géographie.

Deux routes, deux options

Aller à la source est une aventure épique. Il n'est donc pas inutile de réviser ses classiques pour déclamer de jolies citations durant le voyage. On relira par exemple Daniel Reynaud, le « poète écriturier » de Barbezieux, qui aimait tant son « minissipi ombilical », sa « guirlande des songeries ».

Nous voilà moins sots. Ouvrons désormais une carte routière. Celle de la Charente au 1/125 000e éditée par l'Institut géographique national (IGN) est très claire. On partira d'Angoulême pour gagner Chéronnac. Deux options s'ouvrent à nous :

- 1) filer plein nord et longer le fleuve par les petites routes, notamment la D 115 ;

- 2) filer plein est et privilégier les grands axes, sans jamais se soucier de la Charente et de ses nombreux méandres.

Le premier chemin recèle de vrais trésors. C'est un sentier scintillant. Nous sommes au « pays où l'avoine est très sage, où jamais la vigne n'a bu, où le blé pense au pain perdu ». La citation est de Daniel Reynaud, le poète dont nous parlions tout à l'heure. En empruntant cette route, nous admirerons le château de Balzac, Vars et ses terrasses ombragées, le donjon de Montignac, l'abbatiale de Saint-Amant-de-Boixe, le domaine et le moulin d'Échoisy, la citadelle de Bayers, le couvent des Cordeliers de Verteuil, la tour des bénédictines de Charroux, et l'église Saint-Nicolas de Civray... Respirons braves gens : ici pas de centrale nucléaire, nous sommes à Civray, dans la Vienne, pas à Civray-de-Touraine ! Quel périple ! La promenade nous demandera bien deux ou trois jours, avec nuits d'hôtel, pauses gourmandes et siestes crapuleuses !

Problème : l'aventurier moderne, enfant de la génération Google, manque cruellement de temps. Aux méandres, tours et détours, il préfère la ligne droite. Optons pour la deuxième option : celle du GPS et de sa voix synthétique, qui vous appelle Lucien dès que vous dépassez 110 km/h sur voie express.

Départ Angoulême, arrivée Chéronnac : 60 km à avaler en 58 minutes. Nous passerons par La Rochefoucauld, Yvrac et Massignac. Seul arrêt digne d'intérêt, sans sortir de sa voiture, sans couper le contact et sans débrancher la climatisation : L'Arbre, point culminant du département de la Charente, à 353 mètres.

45° 45'25'' N, 0° 46'08'' E

Nous y voilà. Droit au but. Chéronnac ! Coordonnées 45° 45'25'' N, 0° 46'08'' E. Le village est coquet. Impossible de se perdre : partout, des panneaux indiquent la source. Garons-nous et marchons un court instant. La source est là, au milieu d'un jardinet, à l'ombre de deux chênes, près d'un buddleia et d'un lit de petunia surfinia. La scène est champêtre, d'un charme « chou ». Il y a même une gloriette et une roue de charrette sur l'herbe tendre.

La source coule au milieu. C'est un bassin glougloutant protégé de grosses pierres couleur lie-de-vin. Cette roche-là nous vient de loin : c'est celle, sombre et mystérieuse, de la météorite de Rochechouart, tombée il y a 214 millions d'années. Avançons. Trempons la main dans l'onde claire. Impossible de ne pas être saisi par l'émotion. Plus fort que Neil Armstrong sur la Lune, Roald Amundsen au Pôle Nord et Edmund Hillary sur l'Everest, voici le Charentais-Maritime devant la Charente. Jetons une piécette, comme à la fontaine de Trévi. Mais soudain, la vue d'un minuscule tuyau et d'un mince filet nous intrigue. La Charente - plus beau ruisseau du royaume de France, affirmait François Ier - ne peut naître dans un banal conduit de fonte ! Pas de doute, il y a entourloupe.

Au bar coule la pression

Interrogeons Jean Soulat, 81 ans, plâtrier retraité et plus proche voisin. « Avant, ici, c'était un lavoir. Le coin a été aménagé il y a une petite dizaine d'années. Oh, ça a bien coûté 30 briques cette histoire ! Demandez donc à l'ancien maire, monsieur Lapapelière. Il habite juste à côté. Il vous racontera tout. »

Et Guy Lapapelière, 83 ans, premier magistrat de Chéronnac de 1977 à 2001, de tout nous dévoiler : « Oui, la Charente prend sa source un peu plus loin, à trois ou quatre cents mètres, dans un pré mal entretenu et envahi d'herbes folles. En outre, c'est une propriété privée. Et on ne voit rien du tout ! J'en avais assez que les touristes soient déçus. D'où cet aménagement, au début des années 2000. À l'époque, je souhaitais créer ce jardin à l'endroit exact, mais les négociations avec le propriétaire n'ont pas abouti. Les élus de la Communauté de communes du Pays de la Météorite, ceux du Conseil municipal et moi avons décidé d'embellir l'ancien lavoir. Nous avons fait appel à un architecte paysagiste et le résultat n'est pas trop mal. Certes, le bassin est celui d'une source dite captive, mais l'eau qui coule est vraiment celle de la Charente. Et les touristes sont contents ! »

Nous le sommes aussi. Tant d'émotion nous assèche la gorge. Étanchons notre soif au bar de la Source, seul commerce de Chéronnac. Ici coule la bière à la pression. Elle est servie par Jean, le patron, dit Le Biau. Jean, un rien taquin, qui vous demande : « Quel pont sur la Charente est le plus haut ? »

Nous répondons évidemment le pont transbordeur, à Tonnay-Charente. Jean nous dit raté. C'est celui de Chéronnac. À 295 mètres d'altitude. Et cela s'arrose.

Auteur : olivier sarazin
o.sarazin@sudouest.com

SUD OUEST | Lundi 24 Aout 2009

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