• Xynthia : revue de presse du 9 juin 2010

     

     

     

     

    Mission Xynthia : rencontrer, évaluer, prévoir

    Une mission d'information du Sénat s'est déplacée en Gironde pour prendre la mesure des dommages subis en février.

    La mission sénatoriale sur les conséquences de la tempête Xynthia, dont le rapporteur est le girondin Alain Anziani, s'est rendue ce mercredi en Gironde et plus particulièrement sur la presqu'île d'Ambès pour faire le point avec les élus locaux et la population et envisager des mesures pour éviter à l'avenir d'autres inondations.

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    En se rendant sur place, la mission sénatoriale a pu évaluer les menaces qui pèsent sur ces terres girondines, établir un diagnostic et se rendre de compte de l'ampleur des travaux à effectuer, notamment pour l'entretien ou la réfection des digues, dont le coût se monterait entre 12 et 14 millons d'euros.

     

    Le 28 février dernier la tempête Xynthia avait traversé l'Aquitaine en moins de deux heures. Entre Bordeaux et Royan, toutes les communes ont été plus ou moins inondées. S'il n'y a pas eu les mêmes dégâts chez nous qu'en Vendée et en Charente-Maritime, une soixantaine de communes du département a été déclarée sinistrée.

    Cubzac-les-Ponts a été durement touchée ; à Andernos, une partie de la ville s'est transformée en lac. La presqu'ile d'Ambès a été en partie inondée. La commune de Saint-Louis-de-Montferrand en Gironde s'est retrouvée une fois de plus sous les eaux, 11 ans après la  tempête de 1999 qui l'avait déjà fortement éprouvée, d'autant plus que le secteur se trouve à la confluence de la Dordogne et de la Garonne.

    Les fortes marées - coefficient 116 - de ce week-end-là, conjuguées aux violentes rafales de vent, avaient "poussé" l'eau dans les terres, envahissant les rues et les maisons. Des coupures d'électricité avaient privé des dizaines de milliers de clients d'électricité.
     


    Interview d'Alain Anziani, le rapporteur (PS) de la mission, invité de notre édition Midi Pile de ce jour, et reportage sur la visite de la mission sénatoriale.


    >>> Voir ici notre dossier sur les dégâts de la tempête Xynthia en Aquitaine

    Solidarité spontanée

      Jeannot et Cathy Rith remercient Jean-Pierre, François et tous 
les Compsicois.  PHOTO KEVIN LAVOIX

    Jeannot et Cathy Rith remercient Jean-Pierre, François et tous les Compsicois. PHOTO KEVIN LAVOIX

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    Quand la tempête Xynthia a frappé en février dernier, Jeannnot et Cathy Rith ont tout perdu. Installés dans le quartier des Boucholeurs situé sur les communes d'Yves et Châtelaillon-Plage, ils ont vu leur maison dévastée, comme une centaine d'autres habitations, ainsi que leur cabane ostréicole et tout leur matériel.

    Jeannot était venu l'an passé à la fête locale de Comps vendre ses huîtres. Vieil ami de François Benoît, le président des Vieilles Soupapes, le club de moto de Comps, il avait, avec sa femme, été très apprécié pour sa bonne humeur et bien sûr ses huîtres de Marennes-Oléron.

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    Pour lui, la nuit a été terrible. Parti au marché avec son épouse, ils avaient laissé leur fils Thomas seul à la maison. C'est lui qui, en se réveillant à 4 heures du matin, découvrit qu'il y avait de l'eau dans la maison jusqu'aux genoux. La marée montait et il savait à quoi s'attendre : deux heures plus tard, l'eau était au niveau de son torse.

    Le bilan pour les Rith fut catastrophique. Les meubles, l'électroménager, les habits, tout était bon à jeter. « D'un seul coup, nous avons perdu quarante ans de notre vie », raconte Jeannot Rith. Leur outil de travail est également détruit. La cabane ostréicole est démolie et le matériel n'est plus utilisable. Pour eux, la situation est dramatique.

    Quand il apprend que la commune des Boucholeurs est touchée, François Benoît réagit et appelle son ami pour lui demander de quoi il a besoin. Jeannot Rith ne sait pas trop quoi répondre à cette question, mis à part « de tout ».

    Avec Jean-Pierre Groussin, Béatrice et Jean-Luc Lemon, François Benoît mobilise à Comps et dans les environs. Ils récoltent tout ce qu'ils peuvent pour apporter aux Rith de quoi redémarrer le plus rapidement possible leur vie. Et quelque temps plus tard, après que la maison fut remise un peu en état, François Benoît et Jean-Pierre Groussin débarquent aux Boucholeurs au volant d'un fourgon. À l'intérieur, meubles, électroménager, nourriture sont là pour eux.

    « Quand ils ont ouvert les portes du fourgon, je n'en revenais pas, explique Jeannot Rith. Il y avait tout ce dont nous avions besoin, nous qui n'avions plus rien ». « Béatrice avait même pensé à confectionner un nécessaire de couture, ajoute son épouse Cathy ».

    « Cet élan de solidarité nous a beaucoup touchés car certains ont donné alors qu'ils ne nous avaient vus qu'une fois à la fête locale, rappelle Jeannot Rith. Une telle générosité ne s'oublie pas et nous tenons tous à les remercier ».

    Maintenant, la cabane ostréicole est en cours de reconstruction et Jeannot et sa famille peuvent espérer reprendre une vie normale. Et, comme un geste de générosité est toujours quelque part récompensé, Jean-Pierre Groussin a, en collectant pour les Rith, retrouvé un ami d'enfance de quarante ans qu'il avait perdu de vue.

    9 juin 2010 06h00 | Par Dominique Paries    

    Digues, routes, rail : « J'ai des propositions à faire »

    Le préfet de région se dit prêt à travailler avec Ségolène Royal sur le développement durable.

      Bernard Tomasini est préfet de la région Poitou-Charentes depuis
 octobre 2008  PHOTO archives dominique jullian

    Bernard Tomasini est préfet de la région Poitou-Charentes depuis octobre 2008 PHOTO archives dominique jullian

    Bernard Tomasini se dit « ouvert à toute discussion » sur un avenant au contrat de projets État-Région 2007-2013 demandé par Maxime Bono, le député maire PS de La Rochelle, après la tempête Xynthia. Le préfet de la région Poitou-Charentes l'a indiqué hier à Saintes.Bilan à mi-parcours le 17 juin

    « J'ai des propositions à faire, en particulier sur le plan digues et le réseau routier » ajoute Bernard Tomasini avant une réunion programmée le jeudi 17 juin avec la Région sur le bilan à mi-parcours du contrat de projets.

    Le préfet de région se dit prêt à revoir certaines priorités afin de porter des crédits sur de nouveaux axes de développement, comme le contournement ferroviaire de La Rochelle dont les études restent à financer.

    Une réunion à ce jour unique

    En parallèle, Bernard Tomasini ne fait pas mystère de ses relations quasi inexistantes avec Ségolène Royal.

    Soucieux de « privilégier l'intérêt général », le préfet de région se dit prêt à travailler avec Mme Royal sur des projets de développement durable en Poitou-Charentes : « l'État peut apporter ses compétences et ses moyens ». Et d'ajouter : « nous pourrons en parler quand nous nous rencontrerons, si nous nous rencontrons… »

    Pas de désengagement

    Préfet de la région Poitou-Charentes depuis octobre 2008, Bernard Tomasini recense, de fait, à ce jour, une unique réunion de travail avec la présidente du Conseil régional et il pointe des relations plus régulières avec les présidents des quatre exécutifs départementaux.

    À Saintes, le préfet de région a battu en brèche, à nouveau, l'idée d'un désengagement financier de l'État largement répandu : « en 2009, l'État a engagé 5,5 milliards d'euros de crédits dans la région, soit une progression de 7,8 % par rapport à 2008. Le soutien de l'État aux collectivités territoriales a atteint un milliard et demi d'euros soit + 5,8 %. Cette augmentation s'explique, en partie, par les 250 millions d'euros du plan de relance, dont 55 millions d'investissements directs. »

    Bernard Tomasini vient d'écrire tout cela noir sur blanc dans un document largement diffusé auprès des élus. Ces derniers vont-ils enfin le croire ?

    Mission Xynthia : rencontrer, évaluer, prévoir

    Une mission d'information du Sénat s'est déplacée en Gironde pour prendre la mesure des dommages subis en février.

    La mission sénatoriale sur les conséquences de la tempête Xynthia, dont le rapporteur est le girondin Alain Anziani, s'est rendue ce mercredi en Gironde et plus particulièrement sur la presqu'île d'Ambès pour faire le point avec les élus locaux et la population et envisager des mesures pour éviter à l'avenir d'autres inondations.

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    En se rendant sur place, la mission sénatoriale a pu évaluer les menaces qui pèsent sur ces terres girondines, établir un diagnostic et se rendre de compte de l'ampleur des travaux à effectuer, notamment pour l'entretien ou la réfection des digues, dont le coût se monterait entre 12 et 14 millons d'euros.

    Le 28 février dernier la tempête Xynthia avait traversé l'Aquitaine en moins de deux heures. Entre Bordeaux et Royan, toutes les communes ont été plus ou moins inondées. S'il n'y a pas eu les mêmes dégâts chez nous qu'en Vendée et en Charente-Maritime, une soixantaine de communes du département a été déclarée sinistrée.

    Cubzac-les-Ponts a été durement touchée ; à Andernos, une partie de la ville s'est transformée en lac. La presqu'ile d'Ambès a été en partie inondée. La commune de Saint-Louis-de-Montferrand en Gironde s'est retrouvée une fois de plus sous les eaux, 11 ans après la  tempête de 1999 qui l'avait déjà fortement éprouvée, d'autant plus que le secteur se trouve à la confluence de la Dordogne et de la Garonne.

    Les fortes marées - coefficient 116 - de ce week-end-là, conjuguées aux violentes rafales de vent, avaient "poussé" l'eau dans les terres, envahissant les rues et les maisons. Des coupures d'électricité avaient privé des dizaines de milliers de clients d'électricité.

     


    >>> Voir ici notre dossier sur les dégâts de la tempête Xynthia en Aquitaine

    Lutte Ouvrière n°2184 du 11 juin 2010

     

    Tempête Xynthia - Devant la détermination des sinistrés, le gouvernement recule
     

    La décision de l'État est irrévocable, avaient affirmé tous les officiels, du préfet de Charente-Maritime au président de la République en passant par les ministres, après qu'ils eurent classé en « zones noires » 1 510 maisons de Vendée et de Charente-Maritime suite aux ravages causés fin février par la tempête Xynthia.

    Jeudi 3 juin Benoist Apparu, le secrétaire d'État au Logement et à l'urbanisme, a fait machine arrière. Il y a eu un « cafouillage » dans la communication, les sinistrés ont mal interprété les décisions du gouvernement : les « zones noires » ont donc été rebaptisées « zones de solidarité ». Et dans l'immédiat, a-t-il ajouté, « aucune maison ne sera rasée sous la contrainte ». Pour les sinistrés de la tempête Xynthia et les élus locaux, ce recul du gouvernement est une victoire et la conséquence de leur mobilisation.

    Le plan de destruction d'habitations situées en zone inondable avait été élaboré à la va-vite, pour montrer que le gouvernement se préoccupait des sinistrés et qu'il agissait pour empêcher qu'une autre catastrophe de ce genre ne fasse des victimes. Dans les zones dites noires, le retour des habitants était interdit et les maisons devaient être rasées. L'État proposait de les racheter à leur valeur estimée avant la tempête - ce qui, soit dit en passant, était un beau cadeau fait aux assureurs.

    Mais immédiatement des incohérences dans ce plan étaient apparues, certaines habitations épargnées par la tempête se retrouvant en zone noire, tandis que d'autres - comme dans l'île de Ré - inondées à plus d'un mètre de hauteur, n'auraient pas été démolies. Les sinistrés exprimèrent alors leur colère et leur détermination à ne pas accepter ce diktat gouvernemental, se regroupant en associations et manifestant à plusieurs reprises.

    Si les sinistrés restent prudents et savent que les effets d'annonce du gouvernement peuvent être à géométrie variable, ils ne l'ont pas moins fait reculer sur ce qui apparaissait comme une injustice, commise encore une fois aux dépens des plus vulnérables.

    Marianne LAMIRAL

     


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