• Xynthia : revue de presse du 10 juin 2010

    Les sénateurs sur les traces de Xynthia

    Conduite par Bruno Retailleau, la mission chargée d'analyser les conséquences de la tempête promet une loi nouvelle.

      Après Xynthia à Saint-Louis-de-Monferrand.  photo archives th. 
david

    Après Xynthia à Saint-Louis-de-Monferrand. photo archives th. david

     

    «Nous avons enfin la sensation d'être écoutés. Les sénateurs sont là. Même l'État se met, pour la première fois à la table des négociations. Tout cela va dans le bon sens… » Maurice Pierre, maire d'Ambès, président du Syndicat pour la protection des inondations dans la presqu'île d'Ambès (Spipa) se disait satisfait, hier, de l'effet produit par la venue de la mission commune d'information du Sénat sur les conséquences de la tempête Xynthia.

    Certes, les sénateurs n'ont rien promis mais leur présence et l'intérêt qu'ils ont manifesté pour la recherche de solutions pour les communes du littoral et de l'estuaire ne revivent plus une telle catastrophe ont rassuré.

    <script language="JavaScript" type="text/javascript"> OAS_AD('Position1'); </script>

    Les causes des dommages

    Présidée par le sénateur vendéen Bruno Retailleau et ayant pour rapporteur le sénateur girondin Alain Anziani, cette mission s'est déjà rendue en Vendée et en Charente-Maritime.

    « L'objectif n'est pas de constater les dégâts et de rassurer les élus, souligne Alain Anziani , c'est réfléchir sur les causes des dommages. Est-ce que ça tient aux digues ? Au droit des sols ? Les systèmes d'alerte ont-ils été performants ? Et à partir de là, voir quelles décisions il nous faut prendre pour éviter de telles catastrophes dans l'avenir. »

    Voilà pourquoi les sénateurs ne se rendent pas seulement sur les zones sinistrées. La semaine dernière, ils sont allés aux Pays-Bas et ils vont maintenant prendre contact avec le Japon et l'Angleterre où des expériences intéressantes ont été menées. « Je présenterai un prérapport le 16 juin et le rapport définitif au début de l'été. Avec une proposition de loi à la clé », précise Alain Anziani.

    Hier matin, les sénateurs ont rencontré le préfet Schmitt, les représentants des divers services de sécurité ainsi que les élus de Bordeaux, de la CUB, du Conseil général et de l'association des maires. Et l'après-midi, ils se sont rendus dans la presqu'île d'Ambès pour juger les forces et les faiblesses du système anti-inondation mis en place.

    À l'issue, une réunion de travail a eu lieu à la mairie d'Ambès avec les élus, une autre ensuite à Bordeaux avec les représentants de la Chambre de commerce et de la Chambre d'agriculture.

    23 millions d'euros

    La réunion d'Ambès a été l'une des plus animées, les élus des zones sinistrées pouvant faire par de leurs préoccupations et échanger autour de quelques informations nouvelles.

    Les communes ou syndicats ne vont plus se retrouver seules pour régler leur problème. Le Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (Smiddest) va se charger de coordonner les opérations à mener et qui sont évaluées à 23 millions d'euros. Le préfet a indiqué hier que l'État pourrait couvrir 50 % de la dépense, dans le cadre d'un PAPI, un programme officiel d'actions de prévention des inondations. Le Conseil général pourrait, lui, apporter sa contribution. Présent, Philippe Madrelle l'a confirmé.

    C'est rassurant mais cela ne signifie pas que tout est réglé. « Qu'est-ce que je dis à mes familles qui se retrouvent aujourd'hui sans maison ? », n'a pu s'empêcher de lancer Pierre Soubabère le maire de Saint-Louis-de-Monferrand. Les sénateurs avaient plein de réponses en poche mais pas celle-ci.

     

    Etablies après Xynthia, les zones noires revues et corrigées par l’État

    Environnement jeudi 10 juin 2010
    • Les deux experts mandatés par le ministère de l'Ecologie pour 
revoir les zones noires viennent de démarrer leur mission de terrain.

      Les deux experts mandatés par le ministère de l'Ecologie pour revoir les zones noires viennent de démarrer leur mission de terrain.

    Très contestées depuis leur présentation, les zones noires vont être ajustées. Les deux experts mandatés par le ministère de l’Ecologie sont sur le terrain depuis quelques jours. Christian Pitié et Patrick Puech prévoient de rendre leur copie « d’ici la fin du mois du juillet ». Sur leur feuille de route, les deux hommes ont identifié plusieurs points litigieux à L’Aiguillon-sur-Mer et à La Faute-sur-Mer. Dans la première commune, ils auront une attention toute particulière pour le secteur de la route de la Pointe, où certaines maisons figurent en zone noire alors qu’elles ont été épargnées par les inondations du 27 au 28 février. Les deux hauts fonctionnaires prévoient aussi de se rendre à la pointe de L’Aiguillon, où se trouve un ensemble important de résidences secondaires. Ces résidences, à la qualité architecturale controversée, ont été endommagées, « mais la dune a tenu », observe Christian Pitié. Problème, ces maisonnettes sont situées très à l’écart du centre de la commune, « ce qui peut poser des problèmes pour organiser les secours ». A La Faute-sur-mer, les experts ont ciblé plusieurs endroits qui font débat. C’est le cas notamment en lisière des zones urbanisées, à la pointe sud de la presqu’île. Là encore, des maisons sont situées dans le périmètre des zones noires alors qu’elles ont été épargnées par la montée des eaux lors de Xynthia. Ce nouveau zonage servira de base aux futures procédures d’expropriation. Au mieux, elles pourraient avoir lieu cet automne. Un scénario que l’Etat préférerait éviter.

    Xynthia : pour les députés, « il est urgent que les fonds d'État arrivent »

    Politique jeudi 10 juin 2010
    •  

    « Il est urgent que les fonds d'État arrivent », a plaidé, ce matin, Maxime Bono, le président de la mission parlementaire chargée d'examiner les raisons des dégâts de la tempête Xynthia. Les députés ont programmé deux jours d'audition en Vendée. Comme les sénateurs avant eux, ils ont constaté des déficiences dans les système de prévision et d'alerte des populations. « On a la culture du confinement, pas de l'évacuation », résume le député-maire socialiste de La Rochelle, affirmant que le risque de submersion marine était « mal identifié ».

    La mission parlementaire se rendra, demain, à La Faute-sur-Mer et à L'Aiguillon. Elle rendra un rapport avant le 15 juillet. Dans leurs propositions, les députés souhaitent répondre « à l'éparpillement des expertises et des responsabilités », tout en confiant des pouvoirs à l'échelon local. « Les solutions ne peuvent être identiques à tous les territoires, affirme Maxime Bono. Les normes devront seulement donner des directions. Sinon, elles seront vécues comme une brutalité. »

    L'actualité économique

    Vendée: l'Etat va "mettre à plat" le zonage défini après Xynthia

    L'AIGUILLON-SUR-MER (Vendée), 10 juin 2010 (AFP) - aujourd'hui à 18h17

    Les experts de l'Etat vont "mettre à plat" d'ici juillet le zonage défini en Vendée après le passage de la tempête Xynthia, ont annoncé jeudi les deux experts chargés de cette mission.

    "Nous sommes chargés d'une mise à plat par rapport aux zones de solidarité (ex-"zones noires"), pour définir des périmètres qui seront vraisemblablement réduits en Vendée par rapport à ce qui avait été défini", a expliqué Christian Pitié, l'un de deux experts du ministère de l'Environnement et du Développement durable chargés d'une mission de terrain en Vendée.

    Dans un premier temps, l'Etat avait défini en avril une zone de solidarité assez large (915 maisons), la classant zone d'extrême danger pour que les propriétaires souhaitant partir puissent profiter de meilleures indemnisations grâce au fonds Barnier, via des acquisitions amiables par l'Etat.

    Les nouveaux périmètres, plus réduits, ne concerneront plus que les maisons "représentant un risque majeur" ou pour lesquelles "la protection serait plus coûteuse que leur acquisition", a précisé M. Pitié.

    Les maisons situées dans les nouveaux périmètres, si les propriétaires ne souhaitent pas partir, devront faire l'objet de la procédure légale d'expropriation dans le cadre d'une enquête publique qui selon les experts pourrait se dérouler à l'automne.

    "On ne mettra pas une maison à l'enquête publique avant qu'elle ait été visitée", ont promis les experts.

    "Déjà pas mal de travail a été fait, l'objectif est de faire une proposition (pour une nouvelle zone, ndlr) vers la fin du mois de juillet", a noté l'expert.


    Tags Tags : ,