• Marée noire en Louisiane, revue de presse du 20 juillet 2010

    La marée noire en Louisiane en dix dates

    Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 20/07/2010 à 11:02

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     La marée noire en Louisiane en dix dates

    L'explosion de la plateforme Deepwater Horizon a causé la mort de 11 personnes en avril et entraîné le déversement de quelque 630 000 tonnes de pétrole brut dans le Golfe du Mexique.  

    REUTERS/Lee Celano

    De l'explosion de la plateforme Deepwater à la tentative de colmatage de la fuite de pétrole, retour sur la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

    20 avril:   Explosion, suivie d'un incendie, de la plateforme pétrolière Deepwater, à 80 kilomètres au large de La Nouvelle-Orléans. L'accident fait onze morts.  

    22 avril:   La plateforme, qui contient 2,6 millions de litres de pétrole, sombre dans les fonds marins du golfe du Mexique.  

    25 avril:   "Selon nos estimations, mais ce ne sont que des estimations, les fuites de pétrole représentent 1000 barils par jours", déclare BP, l'exploitant de la plateforme.  

    28 avril:   Quatre robots sous-marins, qui tentaient de fermer les vannes de sécurité de la plateforme échouent. Une nouvelle fuite est découverte, portant à 800 000 litres le volume de pétrole se déversant dans la mer chaque jour. Cette estimation sera plusieurs fois revue à la hausse.  

    29 avril:   Les premières nappes de brut atteignent la Louisiane. La marée noire est décrétée "catastrophe nationale".  

    Le groupe britannique BP est montré du doigt: d'après le Wall Street Journal, BP s'était opposé en 2008 au durcicement des normes de sécurité concernant les forage.  

    2 mai:   Visite sur place du président Barack Obama. "Que les choses soient bien claires: BP est responsable de cette fuite. BP paiera." Les autorités ouvrent une enquête pénale sur la marée noire.  

    8 mai:   Tentative ratée de mise en place d'un premier "couvercle" sur la fuite.  

    11 mai:   Auditionnés devant le Sénat, BP, Transocean, le propriétaire de la plateforme, et Halliburton, qui a participé à des opérations de cimentage,   se rejettent la responsabilité.  

    16 mai:   BP réussit à pomper du pétrole grâce à un tube inséré dans le puits, alors que d'énormes nappes de brut ont été découvertes à grande profondeur.  

    La marée noire en Louisiane en dix dates

    REUTERS/Sean Gardner

    Les scientifiques craignent que le brut déjà déversé n'ait des effets en cascade, pendant "des décennies", sur la faune et la flore du golfe du Mexique, dont l'écosystème pourrait largement changer dans les années à venir.  

    20 mai:   BP prétend pomper 5000 barils de brut par jour (800 000 litres), mais admet avoir sous-estimé la fuite.  

    26 mai:   BP reconnaît une "erreur fondamentale" commise lors de tests de pression menés sur la conduite de forage quelques heures avant l'explosion. Le groupe pétrolier lance l'opération "top kill" qui consiste à colmater la fuite à l'aide de fluides épais.  

    29 mai:   Echec de l'opération "top kill".  

    3 juin:   BP parvient à poser un entonnoir sur le conduit et à pomper du brut.  

    8 juin:   Rejetant les critiques dont il fait l'objet pour sa gestion de la crise, Obama déclare vouloir "botter les fesses" des responsables de la marée noire.  

    15 juin:   BP installe un second dispositif de captage, consistant à brûler quotidiennement 10 000 barils de brut.  

    16 juin:   Obama obtient de BP la mise de côté de 20 milliards de dollars pour l'indemnisation des victimes.  

    23 juin:   Retrait pendant une dizaine d'heures de l'entonnoir à la suite d'un dysfonctionnement. BP nomme un nouveau responsable des opérations.  

    4 juillet:   Après avoir touché la Louisiane, le Mississippi, l'Alabama et la Floride, la marée noire atteint le Texas.  

    5 juillet:   BP évalue ses dépenses à 3,12 milliards de dollars.  

    12 juillet:   Nouveau moratoire sur les forages jusqu'au 30 novembre, après l'annulation par la justice d'un précédent décrété par Obama.  

    BP installe un nouvel entonnoir qui pourrait permettre de contenir intégralement le brut qui se déverse dans l'océan.  

    13 juillet:   Le naufrage de la plateforme a provoqué le déversement de 2,3 à 4,5 millions de barils de brut dans les eaux du golfe du Mexique, annonce l'Agence internationale de l'énergie.  

    15 juillet:   BP réussit pour la première fois à arrêter l'écoulement du pétrole lors d'un test visant à évaluer la résistance du puits endommagé avant d'envisager de stopper définitivement la fuite.  

    19 juillet:   Une nouvelle fuite est détectée dans le puits. Les autorités autorisent BP à prolonger le test de 24h.  

    BP évalue ses dépenses à 4 milliards de dollards.  

    >> Et si la marée noire atteignait l'Europe?  

     

    Marée noire: du pétrole s'échappe du couvercle

    BP semble déterminée à garder les valves fermées,... (Photo: 
Gerald Herbert, archives AP)

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    BP semble déterminée à garder les valves fermées, et à empêcher que des millions de litres de pétrole ne se mettent à nouveau à couler dans le golfe du Mexique.

    Photo: Gerald Herbert, archives AP

    Nicolas Bérubé, collaboration spéciale
    La Presse

    (Los Angeles) Du pétrole a commencé à s'échapper hier du couvercle que BP a posé sur le puits au fond du golfe du Mexique, laissant planer des doutes sur la viabilité du dispositif installé la semaine dernière.

    Le responsable des opérations, l'amiral Thad Allen, a tenu à minimiser l'importance de la fuite. «Les anomalies détectées ne sont pas préoccupantes à l'heure actuelle. Aucun problème important n'a été trouvé sur le plan de l'intégrité du puits», a-t-il dit en point de presse hier.

    Plusieurs anomalies ont aussi été observées dans un rayon de quelques centaines de mètres du puits, où une fuite laissant s'échapper du pétrole et du méthane a soulevé les craintes du gouvernement fédéral.

    Or, la fuite observée à trois kilomètres du puits «n'est pas liée» au puits qu'exploite BP, a précisé M. Allen, ajoutant que ce phénomène naturel était observable ailleurs dans le Golfe.

    Hier, le gouvernement américain a autorisé BP à maintenir fermé pendant encore 24 heures le puits, lui demandant de surveiller la situation de près.

    En soirée, la jauge qui mesure la pression du puits continuait d'afficher une hausse de 2 psi à l'heure, pour un total de 6811 psi. Cette donnée est perçue comme un signe encourageant: la hausse de la pression signifie qu'aucune fuite importante ne permet au pétrole de s'échapper ailleurs.

    M. Allen avait envoyé, dimanche, une lettre au ton très direct à BP, intimant la société d'expliquer la présence de pétrole et de méthane à quelques kilomètres du puits. De nouvelles inquiétudes sont apparues en fin de semaine, quand des fuites ont été observées au fond du Golfe.

    Hier, le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a dit que BP avait répondu aux questions.

    «Nous avions des inquiétudes au sujet de l'engagement de BP sur l'examen du fond du Golfe. Ce dossier s'est réglé dimanche soir, au cours d'une conversation téléphonique qui s'est terminée tard en soirée», a dit M. Gibbs.

    «L'équipe de scientifiques fédéraux a reçu les réponses aux questions qu'elle se posait et l'engagement de BP à respecter ses obligations en matière de surveillance», a-t-il ajouté.

    BP semble déterminée à vouloir garder les valves fermées, et empêcher que des millions de litres de pétrole ne se mettent de nouveau à couler dans le Golfe, une scène retransmise en direct sur l'internet par des caméras sous-marines.

    Les scientifiques du gouvernement fédéral, quant à eux, veulent avoir la certitude que les méthodes qu'emploie BP n'ont pas d'impact sur l'intégrité du puits, et ne provoquent pas des fuites secondaires non surveillées.

    Nouveau «top kill»

    L'amiral Allen a signalé hier que le gouvernement et les ingénieurs de BP envisageaient une autre méthode pour boucher le puits en permanence. Il s'agit de la méthode «top kill», qui consiste à injecter de la boue et du ciment dans le puits pour le boucher de façon définitive.

    La mise en place d'un entonnoir qui bloque le déversement du pétrole prépare le terrain à cette solution. La méthode a été essayée en mai, mais la pression du pétrole qui s'échappait librement était trop importante.

    Quoi qu'il en soit, M. Allen rappelle que le problème du puits n'est pas encore réglé, comme pourraient le laisser croire les récents succès des ingénieurs de BP.

    «Il serait prématuré de dire que le puits est finalement bloqué», a-t-il dit.

    Les experts estiment que la véritable solution se trouve dans la construction de canalisations secondaires, en train d'être creusées parallèlement aux efforts de contention. BP travaille sur deux puits de dérivation qui doivent être terminés entre la fin du mois de juillet et la mi-août.

    Avec l'Agence France-Presse

    Marée noire: anomalies mineures

    LE COÛT DE LA MARÉE NOIRE FRÔLE LES 4 MILLIARDS US

    Le géant pétrolier britannique BP a annoncé hier que la marée noire du golfe du Mexique lui avait coûté 3,95 milliards US jusqu'ici en frais divers, y compris les dédommagements déjà versés. Cette somme inclut l'ensemble des dépenses faites par le groupe pour contenir et nettoyer le pétrole, le forage de puits de secours, les sommes versées aux États riverains et aux autorités fédérales, a détaillé BP dans un communiqué. Le groupe a ajouté que ce bilan provisoire incluait plus de 67 500 demandes de dédommagement déjà remboursées, à hauteur de 207 millions US. BP a rappelé qu'il avait accepté de créer un fonds de 20 milliards US qui sera consacré à l'indemnisation des victimes de la marée noire. Mais il a répété qu'il était trop tôt pour chiffrer le total de la facture, qui risque d'être bien plus élevé.

    Agence France-Presse

    Des robots travaillent sous la mer pour tenter de placer un nouveau dôme sur la fuite, le 12 juillet 2010.

    AFP/BP/HO

    Selon les autorités américaines ces irrégularités n'ont pour l'instant aucune incidence sur les opérations

    Trois "anomalies" ont été repérées autour et sur le puits, a expliqué  l'amiral Thad Allen, responsable de la lutte contre la marée noire pour le compte de l'administration américaine.

     

    En premier lieu, une "fuite" a été observée à trois kilomètres du puits. Elle est dictincte de la fuite de la marée noire, selon l'Amiral Allen.

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    Ensuite, a observé l'amiral Allen, "plusieurs anomalies" ont été observées "dans un rayon de quelques centaines de mètres" du puits, sans qu'il ne précise la nature de ces anomalies.

     

    De leur côté, les ingénieurs ont observé "des bulles" s'échapper de l'entonnoir installé par BP pour recueillir le pétrole qui s'échappe du puits, a poursuivi  Thad Allen.

     "Nous ne pensons pas", a-t-il expliqué, que ces trois anomalies "aient  d'incidence" sur les opérations de lutte contre la marée noire.

    Toujours des craintes de brèche
    Le gouvernement américain a autorisé lundi BP à maintenir fermé pendant encore 24 heures le puits de pétrole  dans le golfe du Mexique, lui demandant de surveiller rigoureusement la  situation après la détection de fuites sans conséquence sur les opérations.

     BP mène depuis jeudi des tests sur le puits, qui ont permis d'enfin arrêter l'écoulement quotidien de millions de litres de brut dans le Golfe. Mais la  crainte est que, emprisonné dans le puits, le pétrole comprimé ne finisse par  créer des brèches.

    Dimanche, le groupe avait fait savoir que le puits pourrait rester fermé  jusqu'à ce qu'il soit définitivement bouché.

    La compagnie britannique travaille en effet parallèlement sur deux puits de  dérivation qui doivent permettre de combler de manière définitive, entre fin  juillet et mi-août, le puits principal.

    La fuite avait pourtant été stoppée jeudi à la mi-journée et aucune nouvelle fuite n'avait été détectée dimanche. On annonçait même que cette tentative de colmatage serait la bonne.

    Le géant pétrolier BP a annoncé lundi que cette marée noire lui avait déjà coûté 3,95 milliards de dollars (soit plus de trois milliards d'euros) en frais divers, y compris les dédommagements déjà versés.
    Le président américain Barack Obama a souligné qu'il ne fallait pas crier victoire trop vite. "Il est important que nous gardions la tête froide", avait-il déclaré une vingtaine d'heures après le début du test, rappelant que la seule véritable solution serait la mise en oeuvre du puits de dérivation.

    La fuite stoppée pour la première fois depuis trois mois
    Le nouveau dôme, installé lundi, a entièrement fermé jeudi dans le cadre d'un test de résistance du puits et de l'entonnoir à la pression.

    Cette opération sert à vérifier si le puits peut être scellé sans risque de nouvelles fuites ailleurs dans le coffrage de l'installation, qui descend à 4 km de profondeur sous terre. C'est ce qu'a précisé Kent Wells, vice-président de BP, chargé de l'exploration et de la production.

    Baptisé "Top Hat 10", le nouvel entonnoir remplace un précédent modèle, retiré samedi, qui ne captait qu'environ 25.000 barils de pétrole par jour, sur les 35.000 à 60.000 qui grossissent quotidiennement la marée noire.

     

    En fonction des tests, BP  devra choisir, soit utiliser ce dôme comme un "bouchon" colmatant la fuite, soit s'en servir comme d'un "entonnoir" inversé pour récupérer le brut et l'acheminer vers des navires en surface.

    Seule certitude opérationnelle, la compagnie pétrolière veut obturer définitivement la fuite dans le courant du mois d'août, lorsqu'un puits de secours en cours de forage permettra de pomper et de récupérer le brut.

    BP veut vendre jusqu'à 20 milliards de dollars d'actifs
    Les actions de BP ont bondi jeudi à la Bourse de New York. Le titre a fini la séance en hausse de 7,57% à 38,92 dollars. Depuis le début de la catastrophe, la valeur boursière de BP avait dégringolé.

    Le groupe pétrolier britannique veut vendre jusqu'à 20 milliards de dollars d'actifs afin de pouvoir se doter d'un fonds destiné à couvrir les coûts de la marée noire dans le golfe du Mexique, rapporte vendredi le Financial Times. La compagnie finalise les détails de la vente, dont la cession de 12 milliards de dollars à son homologue américain Apache Corporation, précise le quotidien britannique, citant des personnes proches de la  négociation. Une vente à la compagnie Apache incluerait une part de BP dans Prudhoe Bay,  le plus grand champ pétrolifère d'Amérique du Nord.

    BP veut également vendre une partie ou la totalité de ses 60% d'actifs de la "Pan American Energy of Argentina", qui s'élève à 9 milliards de dollars, ajoute le FT. Un accord pour l'achat par Royal Dutch Shell d'une participation minoritaire de BP dans le champ pétrolifère Mars dans le golfe du Mexique est également à l'étude, ajoute le quotidien.

    Le coût de la marée noire pour le groupe britannique BP s'est élevé jusqu'à présent à près de 4 milliards de dollars et les sommes réclamées en guise de compensation pourraient atteindre dix fois ce chiffre.


    Des élus votent un projet de réforme de la gestion de l'énergie
    Les élus d'une commission de la Chambre des représentants américaine ont adopté jeudi un projet de loi de réforme de la gestion des ressources énergétiques, répondant à certains dysfonctionnements observés lors de la marée noire du Golfe du Mexique.

    Le texte codifie une série de modifications déjà engagées par l'administration Obama. Le texte déposé en septembre 2009 a été remanié après la marée noire. Il s'adresse aussi bien au forage pétrolier et gazier en mer qu'à l'exploitation minière. Le texte comprend aussi des mesures pour renforcer l'éthique chez les inpecteurs chargés de la sécurité des plateforme pétrolières. Au Sénat, une commission a déjà adopté un texte similaire. Parallèlement, un projet de loi visant à renforcer la sécurité des plateformes pétrolières grâce à l'utilisation de nouvelles techniques a été approuvé jeudi par la commission de l'Energie et du commerce de la Chambre des représentants.

    Nouveau moratoire

    A Washington, le département américain de l'Intérieur a publié lundi un nouveau moratoire sur les forages pétroliers en mer qui restera en vigueur jusqu'au 30 novembre.

    Le ministre fédéral ajoute que sa décision se fonde "sur l'évidence chaque jour plus importante de l'incapacité du secteur pétrolier à endiguer une explosion catastrophique, à réagir à une marée noire et à opérer de manière sûre".

     

    A l'inverse d'une précédente mesure de même type qui interdisait les forages au-delà d'une profondeur de 500 pieds (152 mètres), le décret fédéral ne suspend plus les forages en fonction de la profondeur de l'océan mais sur la base des "configurations et technologies de forage".

     

    Ce nouveau décret est la réponse de l'administration fédérale à un jugement rendu en appel sur la légalité du précédent moratoire décidé après la catastrophe de la plate-forme Deepwater Horizon. Un juge fédéral avait estimé que ses dispositions étaient trop vagues et qu'il ne prenait pas en ligne de compte ses conséquences économiques.

    Pour les professionnels du pétrole, ce nouveau moratoire est encore pire mettant "immédiatement en grave péril les emplois de dizaines de milliers de salariés. 

    A la Maison blanche, Robert Gibbs, porte-parole de Barack Obama, a assuré que l'administration américaine avait bon espoir que la nouvelle mouture de son moratoire passerait avec succès un éventuel réexamen par la justice fédérale.

    Bilan
    Depuis le début de la catastrophe fin avril, entre 2,9 et 4,9 millions de barils de pétrole se sont déversés dans le golfe du Mexique, mettant en péril l'écosystème et les perspectives économiques de la région. Selon l'administration américaine, environ 700 km de côtes sont souillés par le brut dans les cinq Etats riverains du golfe (Texas, Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride).

    USA: la marée noire pourrait coûter plus de 100.000 emplois

    NEW YORK - La marée noire entraînée par le naufrage de la plateforme Deepwater exploitée par le britannique BP pourrait entraîner la suppression de 100.000 emplois dans la région du Golfe du Mexique, estime l'agence de notation Moody's dans une étude reçue mardi.

    D'ici la fin de l'année, la marée noire devrait engendrer au moins 1,2 milliard de dollars de perte d'activité et la disparition de 17.000 emplois dans la région du Golfe, évalue Moodys's selon les données préliminaires disponibles.

    "Selon un scenario plus pessimiste au cours duquel la marée noire se poursuivrait jusqu'en décembre et le moratoire décidé par le président Obama sur le forage en eaux profonde jusqu'à la fin de l'année, 7,4 milliards de dollars d'activité seraient perdus et plus de 100.000 emplois", ajoute l'étude.

    Sur les cinq Etats concernés (Texas, Louisiane, Alabama, Mississippi and Floride), la Louisiane et la Floride devraient être les plus touchées à cause de la forte dépendance de la première à la pêche, l'aquaculture et l'extraction pétrolière, et de la seconde au tourisme, analyse Moody's.

    Houston (Texas, sud), capitale pétrolière américaine, pâtirait aussi d'un moratoire prolongé sur le forage en mer profonde, alors que les entreprises locales fournissent des équipements et services aux entreprises de forage, détaille Moody's.

    Dans les deux cas, "l'impact économique de la marée au niveau national sera probablement négligeable", estime toutefois Moody's, car la région du Golfe ne représente que 3% du produit intérieur brut (PIB) et de l'emploi aux Etats-Unis, et seulement 1% du PIB si l'on exclut Houston.

    <org idsrc="ISIN" value="GB0007980591">BP</org>

    (©AFP / 20 juillet 2010 18h19)

    Des eaux trop profondes

          Trois mois après la mort d'onze personnes sur la plate-forme Deepwater incendiée, les habitants de Louisiane, du Mississippi, d'Alabama et de Floride ont toujours sous les yeux la gigantesque tache qui défigure le golfe du Mexique, asphyxie les bayous, tue la faune et met au chômage des milliers de pêcheurs et d'hôteliers. La marée noire reste angoissante avec ses brefs espoirs et ses déceptions quand une nouvelle brèche dément les calculs des ingénieurs. Ces incertitudes sont une immense leçon d'humilité face aux défis techniques que constituent les plates-formes pétrolières en eaux très profondes.
     Une fois de plus, une compagnie, ne voyant que les bénéfices escomptés si tout va bien, a joué avec le feu et minimisé les risques. Mais attendre la fermeture des plates-formes maritimes au nom de la sécurité est un vœu pieux. Notre dépendance aux énergies fossiles est énorme et la plate-forme en mer est décisive : quelque 20 000 plates-formes maritimes assurent plus de 20 % de l'approvisionnement mondial en pétrole.
     Il est sûr en revanche que cette catastrophe doit conduire à renforcer la réglementation. Dans un premier temps, il faut aller au-delà du simple moratoire adopté sous la contrainte mais susceptible d'être oublié dès que les images des pélicans léchant leurs plumes huilées de noir auront quitté la une des médias. Le moratoire instauré aux États-Unis court jusqu'au 30 novembre, ce qui est le minimum. L'une des nouvelles règles pourrait être l'obligation de forer un puits de secours pour chaque puits foré en mer.
     Avec environ 360 plates-formes pétrolières maritimes, l'Union européenne n'est pas à l'abri. L'avantage est que la moitié d'entre elles sont à moins de 250 mètres de fond. Des plongeurs peuvent donc intervenir alors qu'au large de la Louisiane il faut tripatouiller à plus de 4 km sous la croûte terrestre, ce qui explique qu'on en soit encore à tâtonner avec des robots téléguidés dans un noir d'encre.
     Mais au large de la Grande-Bretagne une vingtaine de plates-formes forent à plus de mille mètres. L'Union européenne, si prompte à encadrer des domaines pas forcément décisifs, a donc ici un vaste champ pour légiférer sur un sujet sensible qui concerne à la fois la sécurité des hommes envoyés sur les plates-formes et la sauvegarde de notre environnement maritime.

    Dominique Jung

    Deux mois et demi après sa victoire aux législatives et son entrée au 10, Downing Street (ndlr : le "Matignon" britannique), David Cameron effectue ce mardi à Washington sa première visite officielle en qualité de Premier ministre britannique pour rencontrer Barack Obama, le plus proche allié du Royaume-Uni. Avec la situation en Afghanistan, le menu de cette réunion, habituelle pour un nouveau Premier ministre britannique, s'annonçait déjà copieux

    Les insolites dommages collatéraux de la marée noire

    Par Hélène Crié-Wiesner | Personne écrivante | 20/07/2010 | 11H08
     

    Des 
pâtes aux crevettes cajuns (Chris Denbow/Flickr)

    La fuite de pétrole dans le golfe du Mexique a des conséquences inattendues :

    • des milliers d'animaux de compagnie sont abandonnés par leurs maîtres,
    • des religieux écolos profitent de la crise pour responsabiliser leurs ouailles,
    • et la gastronomie cajun est à un tournant critique de son histoire.

    Ces nouvelles ne font certes pas la une des grands médias, qui se concentrent -avec raison- sur l'opération ultra-risquée en cours dans le golfe du Mexique : un nouveau capuchon vient d'être placé sur la tête du puits endommagé, lequel, pour l'heure, a stoppé l'écoulement du pétrole dans l'océan.

    Mais dans les parages, une sorte de crevasse vient d'être détectée sur le sol de la mer, qui laisse craindre le pire : et si le pétrole, empêché de sortir par ici, allait s'échapper par là ? La catastrophe serait alors sans commune mesure avec ce qu'on a connu depuis le 21 avril.

    En attendant la fin du cauchemar, les comportements de survie des uns et des autres peuvent surprendre. Ainsi, cette « Journée nationale de prière pour le golfe », organisée le dimanche 18 juillet par le réseau Evangelical environmental network dans l'ensemble des Etats-Unis.

    Le mouvement religieux vert, parfois défini comme une « éco-théologie », a pris de l'ampleur avec les changements climatiques. (Plus sur le sujet dans ce précédent papier.) Transcendant les obédiences - le nombre d'églises différentes aux Etats-Unis est vertigineux -, les militants de la « green religion » sont venus nombreux soutenir la Louisiane depuis le 21 avril.

    Protéger l'environnement, une mission divine

    Ces leaders religieux estiment que la protection de l'environnement est une mission dévolue par Dieu aux hommes. Aussi utilisent-ils la catastrophe actuelle pour sensibiliser les croyants à l'urgence de changer leur mode de vie, de consommer moins et plus propre :

    « Ce qui se passe en ce moment est une occasion unique de capter l'attention des gens, de leur faire toucher du doigt les malheurs qui affectent les créations de Dieu. »

    Ces militants sont la plupart du temps accueillis à bras ouverts par les pasteurs locaux, qui ne savent plus quoi faire pour réconforter et rendre un peu d'espérance à leurs paroissiens.

    Dans un article consacré au phénomène, le site (laïque et agnostique) Mother nature network explique :

    « La pression en faveur d'un “grand réveil” écologique a monté en avril lorsque la plate-forme a explosé. C'est parti en même temps de la gauche du mouvement et des groupes théologiques plus conservateurs, qui avaient lancé auparavant le slogan “What would Jesus drive ? ” (quel genre de voiture Jésus conduirait-il ? ). Il s'agissait alors de promouvoir des véhicules moins gourmands en essence. »

    Le pétrole ne s'use que si l'on s'en sert

    De gentilles blagues fusent désormais sur le thème : « Où Jésus choisirait-il de forer ? », histoire de faire réfléchir les inconditionnels des puits de pétrole en mer.

    C'est qu'en Alabama, Mississippi et surtout Louisiane, où la loyauté envers l'industrie pétrolière et gazière est plus forte que jamais en dépit de l'accident de BP, condamner les combustibles fossiles ne va pas de soi :

    « Dieu a placé du pétrole à cet endroit. Il l'a mis là pour qu'on s'en serve et qu'on en use avec responsabilité. »

    Sarah Palin ne dit pas autre chose ! Lorsque je suis allée là-bas en juin, j'ai davantage entendu ce son de cloche que la voix discordante des chrétiens très verts. Le fait est, cependant, que bien des certitudes ont été ébranlées quant aux inaltérables bienfaits de l'or noir.

    Et puis, cette déconcertante nouvelle m'est parvenue, par le biais du même Mother nature network qui a sélectionné un intéressant article d'Associated Press : les pélicans, les tortues, les dauphins et les autres bestioles marines ne sont pas seuls à pâtir de la marée noire.

    La cohue dans les refuges de la SPA

    Les chiens et les chats, qu'ici on appelle des « pets » (animaux de compagnie), sont bazardés en masse par leurs propriétaires dans les refuges, qui débordent de partout.

    Dans la commune de Saint-Bernard, 117 abandons en juin, contre 17 le même mois en 2009. A Violet, 288 en mai, contre 60 un an avant. Des chiens et des chats de race ou du moins vaccinés, en pleine forme mais abandonnés, pauvres pépères !

    A Saint-Bernard, toute l'activité humaine est liée au golfe. Les habitants sont pêcheurs ou travaillent sur les plates-formes, ou sont dockers sur les immenses quais du Mississippi. Une inspectrice vétérinaire municipale raconte :

    « Sasha, une labrador rousse, a été déposée en compagnie de ses neuf chiots âgés d'un jour par un employé de BP qui a eu trop de travail du jour ou lendemain. Il ne pouvait plus s'occuper de ses chiens. »

    D'autres ont été apportés par des pêcheurs soudainement privés de revenus, ou encore par des familles forcées de quitter leurs maisons trop chères pour aller vivre en appartement, où les animaux sont interdits.

    Les abandons d'animaux s'accroissent pendant les crises

    Selon la SPCA -la SPA américaine-, le phénomène est le même à chaque crise économique : des millions d'animaux ont été abandonnés en 2007 et 2008. L'organisation caritative de la Nouvelle-Orléans, Catholic Charities, a monté un partenariat avec la SPCA de Louisiane :

    « Entre nourrir votre famille ou nourrir votre chien, vous n'hésitez pas longtemps, c'est normal. »

    La Catholic Charities n'est pas la seule organisation religieuse à aider la SPCA à faire face au problème. D'autres églises dévient une partie de leur budget caritatif vers la SPCA, laquelle organise des distributions de nourriture animale aux refuges surpeuplés.

    Pour éviter d'euthanasier les bêtes, la SPCA organise le transports des animaux les plus « adoptables » vers d'autres Etats, espérant leur trouver des nouveaux maîtres.

    Enfin, toujours initié par la SPCA, un programme de vaccination et de visites médicales gratuites est en train de se mettre en place à destination des propriétaires qui n'ont plus les moyens de se conformer aux règlements municipaux régissant la vie de leurs « pets ». Il s'agit de prévenir d'autres abandons.

    Une gastronomie locale un peu lourde

    Parlons maintenant de ceux qui ont encore les moyens de songer à se faire simplement plaisir en mangeant des bonnes choses, chez soi ou au restaurant.

    En Louisiane, mais aussi dans les Etats voisins largement influencés par la gastronomie cajun, on mange rarement léger : des légumes au riz, de l'alligator aux mollusques, on frit et on touille dans des sauces à base de litres d'huile roussie (les fameux roux). C'est diététiquement atroce mais délicieux.

    Une des grandes fiertés des chefs locaux est de cuisiner des produits du cru. Or, si pour les légumes et le riz, cela va encore, la marée noire est un coup dur majeur pour les produits du delta et de la mer. Adieu crevettes, huîtres et poissons du golfe ou même du delta !

    Pour ceux que ce sujet passionne, le Time-Picayune de la Nouvelle-Orléans a enquêté dans les cuisines de sa ville. On y apprend qu'un restaurant a eu l'idée de réhabiliter un plat autrefois populaire en Louisiane, progressivement abandonné à cause de l'aversion des Américains pour les abats : les brochettes de foie de poulet (locale, la volaille ! ), pour remplacer les brochettes d'huîtres. Pas sûr que ça marche.

    Enfin, pour prévenir toute remarque sardonique, je précise que personne n'a encore tenté d'accommoder en sauce les chiens et chats qui, eux, ne sont pas en rupture de stock.

    Photo : des pâtes aux crevettes cajuns (Chris Denbow/Flickr)

    L’après marée noire : comment le Golfe du Mexique peut s’en remettre (2/3)

     

    (Nettoyage d'un pelican au centre Theodore (Alabama). Crédit : BP p.l.c.)

     

    Interview - Supposons que le pétrole cesse définitivement de fuiter dans le Golfe du Mexique : Terra Eco s’interroge sur l’impact à long terme de ce désastre écologique sans précédent. Question posée à Carl Hacker, professeur d'écologie.

    Le Baromètre de cet article

    ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE

    - L’avis de Carl Hacker, professeur d’écologie à l’Université du Texas à Houston (School of Public Health) :

    « Le Golfe du Mexique n’appartient pas à l’industrie du pétrole : il faut le protéger »

    « A l’heure actuelle, la nappe de pétrole n’a pas encore affecté profondément les zones marécageuses même si elle a touché certains endroits. Mais je reste très inquiet alors que commence la saison des ouragans car une tempête tropicale pourrait pousser le pétrole très loin à l’intérieur des marais de Louisiane. Les environnementalistes s’accordent à dire qu’en l’absence de scénario catastrophe l’équilibre écologique pourrait être rétabli en 3 ou 4 ans. Mais à l’heure actuelle nous ne disposons pourtant pas d’assez de données pour évaluer l’impact à long terme de cette catastrophe et on ne sait pas non plus encore exactement quels éléments de la chaîne alimentaire ont été décimés.

    En tant qu’écologiste je souhaite cependant faire part de mon inquiétude quant à la décision récente d’un juge fédéral d’annuler le moratoire que cherchait à imposer l’administration Obama. Il est essentiel d’exercer le principe de précaution et d’anticiper les accidents potentiels au lieu de devoir affronter des catastrophes comme celle-ci. A ceux qui estiment que le Golfe du Mexique dépend trop de l’industrie pétrolière pour que le forage en eau profonde soit banni, je réponds que le Golfe du Mexique n’appartient pas à l’État de Louisiane ou à l’industrie du pétrole, mais qu’il appartient à plusieurs États et qu’il faut en prendre soin.

    Notons enfin que personne n’est en mesure d’évaluer les conséquences à long terme de la marée noire sur l’écosystème de la région d’autant plus que les dispersants utilisés par BP pour lutter contre la marée noire n’ont pas été testés. On sait que les organismes ont du mal à décomposer le plastique ou les pesticides. N’oublions pas que des populations comme les pélicans ou les aigles ont été décimées par l’utilisation abusive de pesticides et que nous sommes donc en présence d’un grand nombre d’incertitudes lorsqu’il s’agit d’évaluer l’impact à long terme de cette marée noire. »

    - A lire aussi : Quel impact sur l’économie du Golfe du Mexique ?L’avis de James Richardson, prof d’économie à l’université de Louisiane

    • BP s'invite doublement à la rencontre Obama-Cameron

    Il le sera d'autant plus avec la marée noire dans le Golfe du Mexique. Provoquée par le groupe pétrolier britannique BP, elle a été l'origine de tensions entre les deux pays lorsque le président américain a promis de "botter les fesses" des responsables de la pollution. L'expression n'avait pas été du goût du gouvernement britannique. Barack Obama avait ainsi été obligé d'appeler David Cameron pour l'assurer que ses critiques n'avaient "rien à voir avec la nationalité" de l'entreprise et qu'il aurait prononcé les mêmes mots avec un groupe d'un autre pays. Quoi qu'il en soit, les deux hommes vont donc discuter de BP. "C'est une compagnie importante, pas seulement pour le Royaume-Uni mais aussi pour les Etats-Unis, où elle emploie des milliers de personnes", explique David Cameron, rappelant ainsi que de nombreux Américains vivent grâce à BP.

    Outre la marée noire, BP sera également abordé en raison d'une autre polémique : celle née de l'obtention par la compagnie d'un contrat de 900 millions de dollars en Libye, qui a jeté la suspicion sur son rôle éventuel dans la libération du Libyen Abdelbaset al-Megrahi. Ce dernier avait été condamné en 2001 pour l'attentat perpétré en 1988 contre un Boeing 747 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, qui avait fait 270 morts, dont de nombreux Américains.

    Souffrant d'un cancer, il a été libéré en 2009 pour raisons humanitaires par la justice écossaise, provoquant la colère de Washington.  Des sénateurs américains exigent aujourd'hui l'ouverture d'une enquête. Sur ce point, David Cameron, qui s'était vivement opposé à la libération alors qu'il était chef de l'opposition, a réaffirmé qu'il s'agissait d'une "erreur complète et totale" de son prédécesseur, Gordon Brown.  "Je ne sais pas ce que BP a fait. Je ne suis pas en charge de BP", a-t-il ajouté. 

    Enfin, Barack Obama et David Cameron, qui ont hérité du problème, aborderont l'Afghanistan, alors que se tient à Kaboul une conférence de plus de 60 pays donateurs sur le développement de l'Afghanistan. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, principaux contributeurs de la force internationale, ont enregistré des pertes de plus en plus nombreuses ces derniers mois. La coalition a même connu en juin le mois le plus meurtrier depuis le début de ses opérations en 2001.

    L'objectif américano-britannique est désormais clair : trouver une "stratégie de sortie" pour passer à moyen terme le relais à l'armée afghane.

    BP autorisé à maintenir le puits fermé pendant encore 24 heures

    Le gouvernement américain a autorisé lundi BP à maintenir fermé pendant encore 24 heures le puits de pétrole dans le golfe du Mexique, alors que le pétrolier a indiqué qu'il étudiait une nouvelle piste pour définitivement boucher le puits. En parallèle, BP a dit lundi étudier une nouvelle solution pour définitivement boucher la fuite: l'injection d'un mélange d'eau et de matières solides dans un conduit menant au puits, puis la cimentation de celui-ci. Cette opération, baptisée "static kill", ressemble à celle tentée fin mai, mais BP estime que ses chances de réussite sont cette fois-ci plus élevées car le pétrole a cessé de s'écouler. Une décision sur cette éventuelle solution devrait être prise "dans les deux  prochains jours", a indiqué Kent Wells, vice-président de BP.


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