• Le parc Forillon

    LE PARC NATIONAL DE FORILLON

    vue satellite par la Google map

    Jour 8 du circuit

    Forillon est une péninsule montagneuse située au nord-ouest de la Gaspésie, entre la baie de Gaspé et l’estuaire du Saint-Laurent. Le parc national Forillon, situé sur la pointe nord-est de la péninsule gaspésienne, est en fait une presqu'île s'avançant dans la mer. La chaîne des Appalaches termine ici son long périple. Les montagnes viennent s'y précipiter dans les eaux du golfe du Saint-Laurent. Falaises sculptées par la mer, anses, plages de galets et caps donnent au paysage une allure de «bout du monde». Le parc national de Forillon, d’une superficie de 244,8 km2 a été créé en 1970 dans le but de protéger les monts Notre-Dame, extrémité nord des Appalaches, collines et plateaux de 600 à 700 mètres d’altitude au pied des montagnes Chic-Chocs.

    Le nom « Forillon » provient des débuts de la colonie. Une des premières mentions est faite en 1626 par Samuel de Champlain qui écrit que « une lieue du Cap de Gaspey, est un petit rocher que l'on nomme le forillon, éloigné de la terre d'un jet de pierre ». Forillon serait une déformation du portugais farilhom lui même emprunté de l'italien faraglioni les deux signifiant « rocher » ou « écueil dans la mer » (source : Wikipédia).

    La région, considérée comme le berceau de l’Amérique française, est chargée d’histoire et de traditions tournées vers la mer. Des fouilles archéologiques récentes ont révélé que les premiers amérindiens campaient sur le versant nord de la péninsule, de l’anse au Griffon à la pointe de Penouille, il y a près de 9000 ans. Depuis des siècles, les anses et les graves de Petit-Gaspé jusqu’au Cap-Gaspé ont su séduire les Micmacs ou premiers Gaspésiens, les pêcheurs saisonniers puis les pêcheurs sédentaires. Au sud de la péninsule, les plus grandes anses telles l'anse aux Amérindiens, l'anse Saint-Georges et la Grande Grave regroupaient près d'elles des villages. Les plus petites anses accueillaient des établissements domestiques.

    Reste à trouver d’où ils venaient : de Mongolie ou de Sibérie ou de Sibérie en empruntant le détroit de Béring ?  Ou bien du nord de l’Espagne ? D’autres hommes vivaient-ils déjà sur le continent avant leur arrivée ?

    Qui étaient les premiers habitants de l'Amérique ? 

    Ce qui est certain c’est qu’il a fallu exproprier 225 familles pour créer le parc. Heureusement, la création du parc a eu un retentissement économique certain sur toute la région avec la venue de nombreux touristes chaque année.

    Site patrimonial de Grande-Grave

    Nous y découvrons le magasin général William Hyman and sons. William Hyman, juif russe arrivé en Gaspésie en 1843 après avoir fui le régime des stars, s’intéressa au commerce de la morue, et fera l’acquisition d’un établissement de pêche qu’il fera prospérer jusqu’à sa mort, en s’associant avec ses fils. Il travaillait pour le compte des compagnies de Charles Robin et John LeBouthillier dont nous avions fait la connaissance à Paspébiac.

    Le magasin général était le seul commerce. On achetait le moins possible (le thé et le café, la farine, le sucre, les épices, des outils et ustensiles domestiques, de la vaisselle « du dimanche », du savon, de l’huile, des allumettes,

    des chaussures, quelques vêtements « du dimanche » ou pour aller à la pêche à la morue, ou de quoi les confectionner, quelques remèdes.

    On avait tout : la viande (chasse, un peu d’élevage), le poisson (la morue). On récoltait le plus possible (fruits) ; en été, on cultivait des légumes. On faisait des conserves et des confitures. Le bâtiment était la résidence de William Hyman, construite en 1864 et don le rez-de-chaussée a été aménagé en magasin général en 1918. Des tarifs donnent une idée des prix pratiqués.

    Des recettes de cuisine nous informent sur les modes alimentaires (recette de « pouding au suif», de pâtes…).

    Les livres de comptes nous donnent des indications aussi sur les provenances des produits (Espagne, Terre-Neuve, Labrador, Norvège, Canada) et même sur les noms des bateaux (Favorite, Emile, Mathilde, Christophe Colomb…) et sur le poids de leurs cargaisons.

    A l'étage, l'exposition « Vivre au rythme des saisons » aborde les tâches qui incombaient aux familles pour assurer leur subsistance étroitement reliée aux ressources naturelles du milieu. A dix-douze ans, les petits garçons commençaient à embarquer avec leurs pères durant la campagne de pêche. Ils n’allaient donc à l’école que durant l’hiver, contrairement aux filles, qui la fréquentaient plus assidûment.

    Grande-Grave se prêtait bien à la transformation de la morue à cause de la grave (plage de galets), des vents dominants qui en favorisaient le séchage et de la proximité d'un ruisseau d'eau douce, primordial pour tous.

    Au printemps, les travaux de la terre se font à la hâte et on se prépare pour la compagne de pêche (vérification et réparation des bateaux et des filets).

    L’été était essentiellement consacré à la pêche et à la transformation de la morue en produit séché (la fameuse « Gaspé Cure » était massivement exportée en Italie, en Espagne et aux Antilles).

    A l’automne, une fois la dernière goélette rentrée, les pêcheurs halaient les bateaux sur la plage, remplissaient les caves de légumes et se préparaient pour les longs mois d’hiver.

    En hiver, le rythme de vie ralentissait. C’était le temps des visites entre voisins, des mariages, les veillées durant lesquelles on jouait aux cartes et on dansait.

     L’Anse-Blanchette

    Tandis qu'à la « grande-grave» des centaines d'hommes engagés par les compagnies s'affairaient dans un incessant travail à la chaîne, plusieurs familles installées à proximité des petites anses réalisaient à moindre échelle toutes les étapes de capture et de transformation de la morue qu'elles allaient ensuite livrer aux compagnies. Hommes, femmes et enfants contribuaient à ce gagne-pain collectif et complétaient leur subsistance par un peu d'agriculture et d'élevage.

    L'Anse-Blanchette propose une visite de la maison familiale meublée dans le style des années 1920, de la grande-étable, du hangar à poisson, du hangar à bois, du chafaud (grenier à foin) et des installations liées à la production de poisson séché.

    Nous y rencontrerons même une poule.

    Pourquoi Blanchette ? La poule ? Une morue ? Non ! À l'est de Grande-Grave s'installait en 1901 Xavier Blanchette, pêcheur indépendant, agriculteur, éleveur et bûcheron.

    Un joli petit sentier côtier au-dessus de la falaise nous permettra par ailleurs de profiter d’un paysage à couper le souffle sur l’anse et la plage de galets. Les pêcheurs y ont construit des descentes équipées de cabestans et de palans afin de transporter le matériel de pêche et de chasse et de remonter les embarcations et les prises de la journée. C’est là que les Appalaches terminent leur voyage, les pieds dans l’Atlantique.

    Le mont Saint-Alban

    Nous pique-niquerons au pied du mont Saint-Alban, puis entreprendrons une petite randonnée de montagne (pas facile, la rando, ce ne sont pas les marais charentais, ni même les vals saintongeais… des cailloux qui vous glissent sous les pieds à chaque pas, des escaliers, une pente plutôt raide…Pas les Alpes, mais 283 m quand même !) pour avoir vue grandiose sur le cap des rosiers. Pas mal, quand même !

    Le cap des rosiers Fréquenté depuis le XVIIème siècle par des pêcheurs, le nom apparaît pour la première fois sous la forme de Cap Rozier sur la carte de Champlain en 1632. Le nom du Cap des Rosiers vient d’une grande quantité de rosiers qu’on y trouva lors des premières expéditions.

    C'est ici que les Français aperçoivent la flotte du général Wolfe se dirigeant vers Québec en 1759. Cet endroit est le témoin de nombreux naufrages dont celui du Carrick où périssent plus de 130 immigrants irlandais. Le phare, d'une hauteur de 37 mètres, est construit en 1858 et demeure le plus haut du Canada.

     

    Le naufrage du Carrick.

    En avril 1847, le Carrick, un voilier transportant des immigrants irlandais, parti du port de Sligo en Irlande, est surpris par une tempête dans le golfe Saint-Laurent. Poussé par de très forts vents, il fait naufrage sur un récif situé un peu au sud du phare de Cap-des-Rosiers (inexistant à cette époque). Il y a 48 survivants sur un total de 180 passagers. On retrouve 87 corps sur les rives. On les enterre dans une fosse commune.

    En 1968, on retrouve par hasard, la cloche du Carrick à Blanc-Sablon sur la Basse Côte-Nord. Elle se situe maintenant à côté du monument en mémoire des naufragés à l'est du village.

    Bataille du Saint-Laurent - 1942-1945

    La bataille du Saint-Laurent se résume à une série d’événements militaires survenus dans le fleuve et dans le golfe du Saint-Laurent. En effet, la présence de sous-marins allemands dans le Saint-Laurent et leurs actions sur les navires alliés ont amorcé cette bataille dans les eaux canadiennes. Principalement entre 1942 et 1944, les submersibles allemands ont attaqué les navires marchands (hollandais et anglais) chargés de réapprovisionner en vivres et en matériel la Grande-Bretagne, en plus des navires de guerre canadiens chargés d’escorter les convois ravitailleurs. Ceci se passait dans l’anse entre le cap des rosiers et le cap Bon-Ami.

    Plus pacifiquement, l’endroit où nous nous sommes posés s’appelle le cap Bon-Ami. Ce site est un paradis pour les oiseaux marins… et les phoques, paraît-il, mais nous n’en verrons pas. Par contre, nous pourrons admirer une colonie importante de cormorans, accrochés à la falaise. L’anse du cap Bon-Ami est une plage de sable qui rejoint le cap de Gaspé.

    Nous terminerons notre halte au Parc de Forillon en retrouvant le Saint-Laurent, que nous n’avions plus vu depuis notre entrée en Gaspésie. Il est bien là, ou du moins son estuaire, 120 km de large.

    Mais nous restons encore en Gaspésie, et nous dirigeons vers le centre de la péninsule, au Mont-Albert.

    Ce sera l’objet du prochain article.

    Flonigogne

     

    Parc national de Forillon

    L'histoire du parc national de Forillon

     


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