• L'art du fléché

    Une explication de l'art du fléché grâce à une rubrique du site de Bibiane Grenier, et des illustrations avec nos photos prises dans l'Ile-aux-Moulins à Terrebonne. <script type="text/javascript"></script>

     

     




      


    par Bibiane Grenier

    Récits, descriptions, entrevues, anectotes qui racontent des événements, des personnalités, des traditions, des coutumes de l'histoire du Québec.
    Cette rubrique n'est pas chronologique. Ces courts textes ont pour but de vous informer succinctement, parfois avec humour mais toujours avec rigueur sur la vie de nos ancêtres.
     




    La ceinture fléchée

    En septembre 2006, une ceinture fléchée a été vendue 13 500$ lors d'un encan à Port Dover, en Ontario. C'était une ceinture dite de " L'Assomption ".
    Surprenant, quand on sait que la popularité du port de cette ceinture refait surface une fois l'an seulement au Carnaval de Québec. Pour plusieurs, elle représente un symbole politique qu'on rattache aux Patriotes, pour d'autres c'est une pièce d'artisanat oubliée avec la disparition des métiers à tisser de nos grands-mères.
    Stéphane Champagne, du journal La Presse a voulu, en ce temps de carnaval, nous renseigner sur le sujet. Ce sont ses textes, parus dans le cahier Actuel du 30 janvier 2007 qui ont inspiré cette page.

    Ne manquez pas de lire, en archives ,  les autres pages de cette rubrique .

    Bibiane



    Si des troupes de danses folkloriques et les membres de certaines chorales la portent fièrement, pour la plupart d'entre-nous, c'est une pièce d'artisanat qu'on sort au temps du Carnaval . On peut se procurer une ceinture fléchée dans quelques boutiques d'artisanat à Québec ou dans les cabanes à sucre.  Pour les antiquaires, les ethnologues et les artisans, la ceinture fléchée, c'est beaucoup plus qu'une pièce d'artisanat. Le fléché est une technique séculaire, un savoir-faire unique. Et, selon eux, la ceinture fléchée est une tradition toujours vivante grâce au savoir-faire d'une centaine d'artisans qui perpétuent la technique ancestrale du " fléché ".

    Confectionnée pour la première fois il y a plus de 250 ans, la ceinture fléchée a son histoire.
    Ce fut tout d'abord un vêtement utile pour nos coureurs des bois. Elle est devenue une sorte de symbole pour les Patriotes de 1837.
    Pour les coureurs des bois et les voyageurs, la ceinture fléchée était très utile. Elle servait de vêtement qui aidait à garder au chaud bien sûr, mais elle aidait aussi à renforcer le bas du tronc au cours d'efforts physiques. La ceinture fléchée servait aussi de contenant pour transporter de menus objets tels couteau de poche, pipe et tabac, etc.

    La ceinture fléchée serait originaire de L'Assomption, dans la région de Lanaudière. Mais certains affirment que c'est à Québec, sous le régime français qu'on les retrouvera d'abord.

    L'art du fléché consiste à tresser aux doigts une étoffe décorée de motifs en forme de flèches. À une certaine époque, le fléché devint même une industrie qui fut très prospère grâce à la Compagnie de la Baie d'Hudson. Plus tard, à la fin du XIXe siècle, celle-ci importa de Coventry, en Angleterre, des imitations bon marché tissées au métier à cause de revendications des artisans qui se disaient sous-payés.
    Comme pour le tartan chez les Écossais, il existe des motifs de ceintures fléchées propres à certaines régions. Le plus connu est sans contredit celui de L'Assomption. On parle aussi de motifs dits Acadienne et Chenier. Chaque motif possède ses couleurs et son style.
    La ceinture fléchée était confectionnée avec de la "laine cirée ". Cette dernière rendait l'étoffe imperméable et assurait sa résistance. On pouvait s'en servir pour tirer et suspendre des objets et même pour transporter de l'eau.
    Aujourd'hui, les artisans la fabriquent avec de la laine retorse (laine tissée serré).

    On peut trouver plusieurs types de ceintures fléchées. La ceinture vendue durant le Carnaval de Québec ou dans les cabanes à sucre est fabriquée au métier à tisser. On peut s'en procurer à très bons prix.
    Il y a la ceinture tissée aux doigts selon la technique originale, mais fabriquée avec de la laine brute. Elle nécessite des dizaines d'heures de travail. Elle se vend entre 200$ et 600$.
    Et, il y a la ceinture haut de gamme. Cette dernière est fabriquée avec des laines importées d'Europe et demande près d'une année de travail. Elle est réservée aux collectionneurs et se vend jusqu'à 5 000$.
    Finalement, il y a les pièces rarissimes comme celles dites de L'Assomption. Elles ont été fabriquées il y a 100 et 200 ans et ont conservé leurs couleurs éclatantes. Celle vendue à 13 500$ à Port Dover mesurait quatre mètres  (incluant les franges) et était large d'environ vingt centimètres. L'étoffe aurait été confectionnée au XIXe siècle dans la région de Lanaudière et était en parfait état.

     


     

     


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