• La Nouvelle-France
    au château de la Gataudière
     

    Situé à Marennes, sur la route qui mène à Brouage, le fief de la Gataudière   date au moins du XIVème siècle, comme en attestent des archives de 1367. Au début du XVIIIème siècle, ce n’est qu’une modeste maison noble qui passe aux Fresneau, et dont François Fresneau hérite de sa mère en 1751. Ancien ingénieur militaire en Guyane, découvreur des propriétés de l’hévéa et à ce titre surnommé le "père du caoutchouc", il fait construire en 1749 la Gataudière dont il dessine lui même les plans. Le château est resté dans la famille : sa fille l’a apporté en dot à François Chasseloup Laubat et il est actuellement la propriété du Prince Murat de Chasseloup Laubat, descendant direct de la famille impériale des Bonaparte et du roi de Naples.

    On vient visiter le château ou y participer à une cérémonie familiale, faire une partie de paint-ball, vivre une aventure de chateaubranche dans les arbres du bois de la propriété.

    Du 1er au 10 août, La Nouvelle-France est l’invitée des lieux, grâce la complicité de plusieurs associations : « Historium » et « Les sentiers de l’Histoire » pour « France et Nouvelle-France », la régionale de France-Québec «Pays rochelais-Québec » et l’association « XVIIIème, Siècle des Lumières ».

    L’exposition de voitures hippomobiles vous accueille dans la cour devenue « Québec ». Le drapeau de la ville éponyme flotte.

    Et là :

    • Une exposition de documents et de maquettes de voiliers du XVIIIème siècle
    • Des vidéos historiques
    • Une initiation à l’écriture à la plume d’oie
    • Une mosaïste de Villers Cotterêts propose une sensibilisation à son art. N’oublions pas que c’est à Villers-Cotterêts que François 1er, le 10 août 1539, ordonna l’usage unique du Français dans la rédaction des actes officiels :
    • « CXI. Et pource que telles choses sont souventeffois ad-venues sur l'intelligence des motz latins contenuz esdictz arrestz, nous voulons que doresenavant tous arretz ensemble toutes autres procédeures, soyent de noz cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, soyent de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens et autres quelzconques actes et exploictz de justice, ou qui en dépendent, soyent prononcez, enregistrez et délivrez aux parties en langage maternel françois, et non autrement.
    • Une petite soif ? Nos amis de Pays Rochelais-Québec vous proposent bières québécoises ou jus de canneberge, ainsi que d’autres boissons plus courantes sous nos longitudes.
    • Nathalie Bon , couturière, costumière, corsetière, pourra vous habiller à la mode de l’époque de votre choix.
     
    • Laurence Fédy, tisserande, fait une démonstration de tissage de lirette que les Québécois appellent « catalogne », le principe étant de tisser des bandes de tissu de récupération. Nous l’avions déjà rencontrée en 2007 lorsqu’une délégation de Saint-Sulpice était venue signer le pacte d’amitié avec Saint-Jean-d'Angély…

    Nous sommes arrivés après la bataille de Fort Carillon, au sud du lac Champlain dans le sud du Québec. Les Français, sous les ordres du marquis Louis-Joseph de Montcalm,  arrêtèrent l’assaut des « maudits Anglais », le 8 juillet 1758, mais nous avons pu rencontrer quelques soldats revenus au camp.

    Ils sont vêtus des uniformes officiels de l’Armée du Roy, mais nous rappellent que faute de moyens (déjà….) ils s’habillaient avec ce qu’ils trouvaient sur place ; ainsi, certains portaient des tenues empruntées aux Indiens…. Les Abénakis étaient d’ailleurs leurs alliés. Ils n’ont malheureusement pas pu venir jusqu’à la Gataudière pour commémorer cette victoire.

    Nous avons pu visiter la tente du marquis, dont la présence est signalée par un drapeau bleu foncé orné de trois fleurs de lys dorées. Dans sa tente, une écritoire, un peu de vaisselle, ses vêtements, ses armes, un crucifix, sa pipe et sa réserve de tabac à priser que certain jeune soldat nous dit avoir goûté !

    A 3600, ils brisèrent l’assaut de 16000 britanniques. Les Anglais, étaient installés avec femmes et enfants.

    Les Français, eux, étaient venus sans femmes. Nous apprenons que des  filles du Roy  sont à la Gataudière » pour choisir un mari. Ces pauvres jeunes femmes sortaient de couvents, où les conditions de vie étaient très dures. Elles avaient le choix entre rester au couvent ou sortir avec une petite dot à condition de trouver un mari dans la semaine suivant leur arrivée au Québec !

    Dans les allées du parc du château, nous croisons marquises et marquis, petits princes. Jolis atours, mais peu compatibles avec notre style de vie actuel. La visite d’un moine est annoncée pour demain ; d’aucuns le reconnaîtront sans doute…

    Une autre jolie rencontre avant de partir ; des daims se promènent dans leur enclos. Quelle douceur dans le regard de ce charmant cervidé aux bois de velours.

    Si vous êtes dans le coin, allez faire un tour par le XVIIIème siècle et la Nouvelle-France ! Vous y passerez un moment agréable et y apprendrez sur les ancêtres des québécois actuels.

    Flonigogne



  • ► Bataille de RESTIGOUCHE 1760


  • titre visuel

    A réécouter sur France-Inter

    L’Acadie

    avec Jean-François Mouhot



  • Mémoires Vives

    Bulletin n°23, décembre 2007

    Une vaste étude sur les soldats des troupes françaises envoyés en Nouvelle-France
    lors de la guerre de Sept Ans (1755-1760)

    par Marcel Fournier, AIG
    Directeur du Projet Montcalm

    Présentation

    Projet Montcalm

    Le marquis de Montcalm
    Crédit

    En octobre 2006, la Société généalogique canadienne-française (SGCF) a lancé officiellement le Projet Montcalm, un vaste projet de recherches portant sur les soldats des troupes françaises ayant combattu en Amérique entre 1755 et 1760. Le projet a pour objectifs de constituer une base de données exhaustive sur quelque 8 000 soldats et officiers des troupes de terre envoyés en Amérique au cours des années précédant la Conquête et d’en publier les résultats dans un livre commémoratif à paraître en septembre 2009. Cette recherche permettra d’établir avec précision le nombre et les noms des soldats venus en Nouvelle-France, d’identifier ceux qui sont décédés au pays, ceux qui s’y sont établis et ceux qui sont rentrés en France en 1760. Pour chaque militaire, on retrouvera des éléments spécifiques concernant son parcours militaire et civil depuis son engagement en France jusqu’à son décès.

    Une coopération France-Canada

    Une équipe de chercheurs chevronnés, composée de Jean-Yves Bronze, Suzanne Galaise, Luc Lépine, Rénald Lessard, Micheline Perreault et Marcel Fournier, a été formée afin de réaliser ce projet d’une durée de trois ans. Mme Jessica Bolduc a été engagée à titre d’agente de projet à Montréal. Elle a comme mandat de constituer la base de données. Mme Mireille Pailleux, généalogiste, agit à titre d’agente de projet à Paris. Elle a pour mandat d’effectuer les recherches au Service historique des Armées à Vincennes et de retracer les actes de naissance des soldats dans les archives françaises. M. Marcel Fournier, ex-président de la SGCF, dirige le projet. M. Michel Sementery, président de la Fédération française de généalogie, assure la coordination du projet en France.

    Le financement du projet

    Plusieurs institutions ont accepté de financer cette recherche évaluée à 130 000 $ (95 000 euros) dont la Commission des champs de bataille nationaux du Canada, les Amis des Plaines d’Abraham, le Musée Stewart de l’île-Sainte-Hélène, le Centre d’études acadiennes de l’Université de Moncton, la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, le Ministère de la Défense nationale du Canada, la Fédération québécoise des sociétés de généalogie par l’intermédiaire du Fichier Origine et la Commission de la Capitale nationale du Québec. La Fédération française de généalogie, le Ministère de la Défense de France, les Archives de France et le Souvenir Français assument le financement du projet en France.

    Des recherches transatlantiques

    Projet Montcalm 2

    Jules Noël, Port de Brest, 1864, huile sur toile.
    Crédit

    En France, les informations nominatives nécessaires à la rédaction des notices biographiques des officiers et soldats ont été tirées des contrôles militaires du Service historique de la Défense à Vincennes, des listes d’embarquement des troupes à Brest, Rochefort et Bordeaux entre autres, des archives des ports de Rochefort et de Brest et des archives des colonies conservées à Aix-en-Provence. D’autres sources sont également consultées dans le cadre de cette vaste recherche tels les registres de l’Ordre militaire et royal de Saint-Louis et les entrées aux Invalides à Paris. Dans une seconde phase, avec la collaboration des cercles généalogiques français, les registres paroissiaux seront dépouillés afin de retracer les origines familiales des soldats et officiers.

    Au Canada, les listes d’arrivée des troupes, les registres paroissiaux, les registres d’hospitalisation, la correspondance de Montcalm avec les autorités françaises et les journaux des combats entre les troupes françaises et britanniques permettent de confirmer la présence des soldats en Nouvelle-France.

    Des recherches ont aussi été faites dans les archives de la British Library à Londres ainsi qu’à la Huntington Library à San Marino en Californie pour retracer des listes de prisonniers qui ont été échangés entre les autorités françaises et britanniques lors de la guerre de Sept Ans

    Les résultats des recherches

    Les recherches réalisées dans le cadre du projet Montcalm seront publiées en 2009 par la SGCF qui a confié l’édition du livre de 600 pages à la Société de recherche historique Archiv-Histo de Montréal. Le livre sera diffusé en France par les Éditions Archives et Cultures. En plus d’une synthèse historique de la guerre de Sept Ans en Amérique et d’une présentation des régiments envoyés en Nouvelle-France, le livre comprendra un répertoire alphabétique des quelque 8 000 officiers et soldats qui ont combattu sous les ordres de Montcalm entre 1755 et 1760. Par contre, sont exclus les officiers et les soldats morts ou capturés en mer avant d’arriver en Nouvelle-France ainsi que les soldats des troupes de la Marine.

    Le lancement du livre aura lieu à Québec le 14 septembre 2009, date du 250e anniversaire de la mort de Montcalm. Un lancement suivra également en France quelques semaines plus tard. Parallèlement à l’édition du livre commémoratif, une base de données présentera, pour chaque militaire, son parcours civil et militaire depuis sa naissance en France, sa participation à la guerre de Sept Ans en Amérique, son établissement au Canada ou son retour en France en 1760.

    Les soldats des troupes françaises en Nouvelle-France lors de la guerre de Sept Ans, titre provisoire du livre, constitue sans doute le plus important projet de recherches sur la guerre de Sept Ans en Amérique. La Société généalogique canadienne-française est donc fière d’avoir initié ce projet de coopération en histoire et en généalogie qui permettra de mieux connaître l’histoire militaire de nos deux pays au XXVIIIe siècle.

     
    * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
     

    TABLEAU 1

    Tableau général des effectifs militaires français
    lors de la guerre de Sept Ans au Canada

    Groupes militaires
    Au pays 1754
    Départ de France
    1755-1760
    Capturés avant d’arriver
    Présence au Canada
    Troupes de la Marine
    2 779
    ---
    ---
    2 779
    Troupes de Terre
    ---
    6 817
    401
    6 416
    Recrues et volontaires
    ---
    4 142
    1 431
    2 711
    Total
    2 779
    10 959
    1 832
    11 906


    L’effort consenti par la France est de 13 738 officiers et soldats lors de la guerre de Sept Ans.

    TABLEAU 2

    Départs et arrivées des troupes françaises en Nouvelle-France 1755-1760

    Ports d’embarquement
    Soldats et officiers
    Recrues et volontaires
    Total au départ
    Capturés en mer ou destin inconnu
    Arrivés à Louisbourg
    Arrivés à Québec
    Total au
    Canada
    Bordeaux
    ---
    1 264
    1 264
    391
    0
    873
    873
    Brest
    6 127
    20
    6 147
    421
    1 743
    3 983
    5 726
    La Rochelle
    ---
    340
    340
    140
    ---
    200
    200
    Nantes
    ---
    95
    95
    95
    ---
    ---
    ---
    Port-Louis
    ---
    233
    233
    183
    50
    ---
    50
    Rochefort
    690
    1 933
    2 623
    375
    1 088
    1 160
    2 248
    Saint-Malo
    ---
    257
    257
    227
    ---
    30
    30
    Total
    6 817
    4 142
    10 959
    1 832
    2 881
    6 246
    9 127
     
     
    Sources : Service historique de la Défense, Vincennes ; Archives des Colonies, Aix-en-Provence

    Pour plus d’information visitez le site Web : http://www.sgcf.com/comm-montcalm-2007-11.php
    Crédit : Bibliothèque et Archives Canada
    Crédit : Brest, Musée des Beaux-Arts, photo : Service de presse
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