• Champlain continue de faire des vagues

    Éric Thierry, auteur de quatre livres sur Samuel Champlain, conteste l'authenticité de l'acte de baptême retrouvé.

    Eric Thierry

    « L'acte de baptême de Samuel de Champlain n'a pas été retrouvé », affirme Éric Thierry, historien spécialiste des voyages en Nouvelle France au XVIIe siècle et auteur de quatre ouvrages traitant tout particulièrement de la vie du navigateur charentais-maritime (1).

    Il nie ainsi l'authenticité de la découverte d'un généalogiste poitevin, Jean-Marie Germe, qui, au printemps dernier, a révélé aux Québécois que Champlain aurait été baptisé au temple de La Rochelle et non à Brouage, comme tout le monde le pensait depuis des siècles (« Sud Ouest » du 13 avril 2012). Jean-Marie Germe estime avoir retrouvé ce fameux acte de baptême dans les archives en ligne. Il aurait été délivré au temple Saint-Yon, le 13 août 1574. Tout concorde sauf le nom de famille : Chapeleau au lieu de Champlain. Mais selon Jean-Marie Germe, aussitôt relayé par le célèbre généalogiste québécois Marcel Fournier, l'orthographe des noms de famille était très aléatoire à l'époque et Champlain fut tantôt Chappelain, tantôt Chappelin. Branle-bas de combat à Québec et Brouage.

    Suite de l'article de Thomas Brosset


  • La Nouvelle-France et le régiment du Béarn
    au château de la Gataudière

    La Cigogne et le Caribou sont allés en Nouvelle-France, au château de la Gataudière, pour la deuxième année consécutive. Le site est parfait pour ce genre de reconstitution, et l'association "Les Sentiers de l'Histoire"  est bien motivée. (En revanche, le "château" semblait se contenter d'héberger  la Nouvelle-France à côté de ses activités propres.) "Les Sentiers de l'Histoire" fonctionnent avec "Historium" et "France, Nouvelle-France", dans un assemblage que nous avons du mal à démêler. S'y est ajouté le renfort de quelques membres de Pays Rochelais-Québec.

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    L'attraction principale, c'était les soldats du régiment du Béarn. Les uniformes blancs et rouges attiraient les yeux. (Les Anglais avaient à l'époque des uniformes encore plus rouges !) Il y eut les manœuvres, l'installation du camp, la bataille contre les Anglais et leurs alliés Iroquois.

    La Cigogne et le Caribou se sont sentis bien seuls en ce début d'après-midi. (Les familles avaient plutôt choisi l'activité ludique et aventurière de "château-branche".)

    Ceci étant dit, revenons à nos personnages du milieu du XVIIIème siècle. Précisément, pour le régiment du Béarn, c'était entre 1755 et 1760. Ce régiment a été sous les ordres du lieutenant-général Louis-Joseph de Montcalm pendant la Guerre de Sept Ans (French and Indian War) entre les Anglais et les Français (1756/1763). Cette partie nord-américaine s'est terminée par la chute de Québec en 1759 (et le mort de Montcalm) et celle de Montréal en 1760. Le régiment du Béarn est donc resté peu de temps en Nouvelle-France mais il a fait parler de lui, et il existe une association au Québec qui lui consacre toutes ses activités : le deuxième bataillon du régiment du Béarn.

    Les Sentiers de l'Histoire et les autres associations complices ont mis en scène une petite compagnie de ce régiment avec des officiers, des soldats, un tambour, un fifre. Il y avait également un officier de la Marine Royale (uniforme bleu), deux artilleurs avec leur obusier, des Espagnols (en rouge, qui avaient choisi de se rallier plutôt que de rester prisonniers), des miliciens (habillés avec ce qu'ils trouvaient), des Indiens.

    Le rôle du capitaine de la petite compagnie ne se cantonnait pas la commander. C'est grâce à lui que le public, qui s'était un étoffé, apprenait ce qu'était le régiment, quelles étaient les fonctions des uns et des autres, et comment se passait la guerre contre les Anglais et les Indiens alliés des Anglais. Avec du talent. Les gamins (et les adultes) ont vite compris qu'il fallait répondre : "Oui mon capitaine" !

    Un duel au pistolet entre les Espagnols à cause d'un différent qui avait eu lieu dans la taverne.

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    Démonstration du chargement du fusil : on déchire la cartouche de poudre avec les dents, on verse la poudre dans le canon ; on enfonce la bourre et on la tasse avec la baguette ; puis la balle (pour un vrai tir) ; on retasse ; on met en joue puis on fait feu grâce au silex (si l'étincelle se produit au bon endroit !)

    Une troupe bien préparée va affronter les ennemis sur le champ de bataille.

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    (Au demeurant, c'est la taille réelle de l'artilleur...)

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    Le coureur des bois n'aime pas être dérangé !

    Qui a gagné cette fois-ci  ? Les Français ? Les Anglais ? (A l'époque, chaque troupe avait son mélange de miliciens et d'Indiens. Ici nous n'avons pas bien compris contre qui se battaient les Français : en face nous n'avons pas vu les uniformes anglais d'habitude bien reconnaissables ; de plus il était surprenant de voir un coureur des bois participer à l'engagement — sauf si on était allé exprès le débusquer.)

    Après les ultimes défaites françaises, le régiment du Béarn est rentré en France, sauf les soldats qui s'étaient mariés sur place avec une Canadienne. (Le choix du mari par une "fille du roi", une de ces 800 orphelines envoyées en Nouvelle-France pour contribuer au peuplement de la colonie, c'était un siècle plus tôt : entre 1663 et 1673.)

    On fait comme si c'était au XVIIème : une "demoiselle"/visiteuse va choisir un des soldats et le notaire établira immédiatement le contrat de mariage. C'est un artilleur, le soldat "Boulet" qui a été choisi !

    Le notaire a toujours de qui s'occuper, d'autant que les soldats ne savent pas forcément écrire.

    Guerre ou pas les artisans s'activent. Nous allons faire un tour chez eux. (Il y aura quelques mélanges entre les époques...)

    La picurière (couturière) aura toujours du travail.

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    Voir taille réelle

     Il faut menuisier et couturière pour les lits.

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    La mosaïste (déjà présente l'an passé) inspirée par le temps de l'Assomption.

    Nous avons discuté avec un Ecossais sculpteur sur bois. (Les Ecossais n'étaient pas les ennemis des Français, mais éventuellement leurs alliés.)

    Des rencontres improbables. (Mais on voit de tout de nos jours !) Nous avons retraversé les siècles et nous allons laisser tous ces gens se reposer, après un bon bain pour le marquis et une bonne sieste pour le soldat !

    AlCaribou


  • Ci-dessous quelques liens vers des émissions qui ont été diffusées sur les ondes françaises :


  • Référendum au Québec du 30 octobre 1995
     

    «Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec et de l’entente signée le 12 juin 1995 ?»
     
    Pour une deuxième fois en 15 ans, les Québécois sont appelés à se prononcer sur la souveraineté du Québec.

    La population du Québec, la seule province à majorité francophone du Canada, se prononce par référendum sur un projet constitutionnel visant à faire du Québec un État souverain. Les résultats serrés de cette consultation, 50,6 % pour le Non contre 49,4 % en faveur du Oui, démontrent la division de la société québécoise sur cette question.

    Le Québec restera donc canadien.

     

    Pour revivre sur Radio Canada ce moment fort de l'histoire du Québec, cliquez ici


  • La justice en Nouvelle-France

    Voici quatre saynettes illustrant des aspects de la justice en Nouvelle-France, mis en scène  par la compagnie Dramamuse, dans le cadre du très intéressant Musée canadien des Civilisations à Gatineau (Hull), en face d'Ottawa.

    La justice sous le Régime français

     

    Quelques procès en Nouvelle-France

    Avril 1664 - Une chicane de domestique

    Le domestique Pierre Hudon porte plainte contre un dénommé Saint-Martin pour abus physique. À la suite d’un rapport du chirurgien, ce dernier est condamné à verser 20 livres pour payer ses médicaments et sa nourriture durant sa convalescence.

    Juillet 1664 - Deux joyeux lurons

    Les dénommés Lafleur et Labrière sont pris en état d’ébriété dans le secteur de la Place-Royale. Les deux fêtards sont condamnés à verser chacun une amende de 10 livres aux pauvres de l’Hôtel-Dieu.

    Avril 1665 - Vin trop cher

    Regroupement de citoyens pour faire condamner le cabaretier Gabriel Lemieux et son épouse Marguerite Lebœuf qui vendent leur vin plus cher que le prescrit la loi. Le couple est condamné à payer une amende de 10 écus et en cas de récidive, il y aurait une plus forte pénalité.

    Avril 1665 - Les dangers du cap Diamant

    Charles Amiot, résident de Place-Royale, poursuit Jean Fouin qu’il juge dangereux pour la sécurité publique. En effet, ce dernier extrait des roches de la paroi abrupte, provoquant de petits éboulis. Fouin échappe à l’amende, mais doit remettre le chemin en ordre à la suite de nombreux éboulements.

    Avril 1665 - Blé volé

    Jacques Lelanc est accusé d’avoir volé du blé à Jacques Bris. Le voleur est condamné à être battu et flétri de verges par l’exécuteur de la haute justice.

    Juillet 1667 - Violence chez un groupe de femmes

    Catherine Caron, Marie Trotin, Anne Saint-Denis et Suzanne Rocheleau sont reconnues coupables d’avoir molesté Nicolat Huot. Ce dernier gagne sa cause et obtient la permission d’organiser une petite séance d’humiliation envers ses agresseurs.

    Octobre 1668 - Insulte contre le roi

    Jean Talon est insulté de la teneur de deux lettres rédigées par un dénommé Gaillard, dans lesquelles il insulte le roi de France. Gaillard est déclaré coupable et est jeté en prison en plus de l’acquittement d’une forte amende de 300 livres.

    Novembre 1668 - Une traversée bien particulière

    Dès son arrivée au port de Québec, le capitaine du navire, Henri Reuse de Hambourg, dépose une plainte contre un groupe de mutins. Ces derniers connaissent leur peine qui se traduit par un bannissement complet du Canada.

    Juillet 1669 - Duel

    Duel à Trois-Rivières entre deux soldats, François Blanche dit Langevin et Daniel Lemaire dit Desroches. Déclaré coupable, Blanche est condamné à être pendu et étranglé et son poing droit coupé et attaché à un poteau sur le cap Diamant.

    Décembre 1669 - Vol chez un employeur

    Louis Sédillot se fait voler une importante somme chez lui par son domestique Jean Comperon. Ce dernier est condamné à être battu de verges à tous les carrefours de la ville et est tenu de servir son maître pendant cinq ans.

    Juin 1672 - Gendre empoisonné

    Jacques Bertault et son épouse Gilette Banne sont coupables du meurtre de leur gendre Julien Latouche. Ils seront condamnés au supplice de la croix Saint-André, c’est-à-dire étranglé sur une croix et bras et cuisses rompus d’un coup de barre.

    Décembre 1674 - Monopole du cuir

    Un groupe de cordonniers porte plainte contre le seul fournisseur de cuir Étienne Charet qui fixe à la hausse ses prix. Ce dernier est reconnu coupable et doit donner à chacun six cuirs entiers, trois peaux de vache et une douzaine de peaux de veau.

    Mars 1690 - Fausse monnaie

    Un chirurgien, Pierre Malidor, est accusé de fabriquer de la fausse monnaie. Il est condamné à être battu nu aux portes du palais et aux portes de l’église.

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    Source: GIGUÈRE, Guy. La scandaleuse Nouvelle-France, Éditions Alain Stanké, 2002, 240 p.


    Vous pouvez retrouver ces exemples et d'autres infos en cliquant ICI.

    AlCaribou





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