• Grand Hermione

    L'« Hermione » sera à l'eau, mais l'arsenal vivra toujours

    Mardi 27 Janvier 2009

    GRAND HERMIONE. Une équipe est créée pour penser la suite de la construction de la frégate

    Maryse Vital, déléguée générale de l'association Hermione-La Fayette, et Jean-André Lecru, conseiller municipal délégué au Grand Hermione, sont sur le pont, tout comme Jean-Pierre Dufeil (en médaillon). (PHOTO Kharinne Charov)

    Même si la construction de l'« Hermione » est partie d'une idée folle en 1997, elle a toujours fait consensus. Autour de l'association, le Centre international de la mer, la Ville, le Département, la Région, l'Europe, les visiteurs et les 4 000 adhérents ont toujours été présents. C'est pourquoi « l'après », ce qu'on appelle le Grand Hermione, concentre toutes les attentions.

    La frégate voguera en Atlantique, pour le voyage inaugural sur les traces de La Fayette en 2012. Cela laisse trois ans. Maryse Vital, déléguée générale de l'association Hermione, maître d'ouvrage, dit : « Ici, on est dans le quotidien. Notre objectif, c'est de finir la construction, de mettre en eau et d'organiser le voyage. »

    Le nerf de la guerre

    Et il faut encore trouver 3 millions d'euros pour achever la frégate, autant pour le voyage et 1,5 million pour l'équipement moderne ! On comprend pourquoi Maryse Vital s'emploie plus à trouver les sous - auprès de mécènes, de groupes industriels et d'Américains, notamment - qu'à se pencher sur le Grand Hermione. Elle n'en néglige pas l'intérêt, mais c'est plutôt le boulot de la Ville.

    « Dans ce genre de chantiers, la fréquentation baisse lorsque le bateau est à l'eau », poursuit Maryse Vital. Voilà pourquoi l'ancien chef du centre technique municipal, Jean-Pierre Dufeil, a été missionné. À lui de coordonner toutes les énergies et de trouver une suite pour maintenir le cap des 250 000 visiteurs par an.

    Questions techniques

    Dans l'immédiat, se posent les questions d'étanchéité des formes Louis XV et Napoléon III pour la mise en eau de la frégate ; le bouchon de vase du bassin et le développement des algues. Sans oublier un lieu à trouver pour le trempage de la mâture. « Ces problèmes techniques ne sont pas insurmontables, il faut cogiter, c'est mon boulot », explique Jean-Pierre Dufeil.
    Mais, d'ores et déjà, la Ville travaille à l'organisation future du site. « L' '' Hermione '' est une de nos priorités pour l'économie et l'image de la ville », explique Jean-André Lecru, conseiller municipal délégué au projet Grand Hermione. « Nous devons montrer que l'arsenal vit et est actif. »

    Déjà des idées

    Aujourd'hui, le Grand Hermione, ça pourrait être la réplique du « Plongeur », premier sous-marin fait à Rochefort à la fin du XIXe, ou du « Sphinx », premier bateau à vapeur fait dans l'arsenal au début du XIXe, ou du moulin de 45 mètres de haut, inventé ici pour à la fois couper du bois et dévaser les formes.

    « Les plans de tous ces ouvrages sont au musée de la Marine. Ce qui n'était pas le cas pour l' '' Hermione '' ! », glisse Jean-Pierre Dufeil dont le bureau sera symboliquement, dès Pâques, à la Cayenne, juste en face de l'« Hermione ».

    Auteur : Kharinne Charov


    Mardi 27 Janvier 2009

    Outre l'animation du site de l'« Hermione » et de l'arsenal,
    le maire vise à obtenir ce label

    Le maire va postuler au classement « Grand Site »

     


    Bernard Grasset. (PHOTO so)

    Outre l'animation du site après la construction de la frégate, Bernard Grasset a d'autres idées pour le projet Grand Hermione. Et d'abord celle d'être classé « Grand site de France ».

    « Je vais présenter un dossier au ministère de l'Écologie en couplant l'arsenal à l'estuaire (qui va de l'île d'Aix à Tonnay-Charente), pour faire reconnaître la protection du site. » Ce label qu'ont déjà 34 sites (dont Brouage ou le Marais poitevin) fera comprendre que l'« Hermione », la Corderie, fort Boyard ou l'île d'Aix, que les visiteurs connaissent de façon éclatée, font partie d'un tout.

    Ce label signifie la préservation de paysages fragiles ; l'organisation intelligente d'une fréquentation intense à maîtriser ; et un développement durable. Son obtention serait une étape importante pour l'engagement des collectivités et de l'État dans la gestion du site à long terme.

    Dans cette droite ligne, Bernard Grasset ne perd pas de vue le dossier Unesco. « Nous reprenons l'affaire, toujours avec El Ferrol et Chatham. »

    Ouverture de la fontaine

    Plus concrètement à Rochefort, l'élu prévoit d'ouvrir un peu plus l'arsenal sur la ville, en faisant tomber les murs de chaque côté de la fontaine, rue Audry. « Ce détail est important pour la reconquête de l'arsenal par les habitants. » Le chantier pourrait commencer cette année.

    Bien sûr, des études vont être lancées pour la fin du chantier de construction, mais aussi pour la suite. « Nous devrons imaginer comment faire vivre le site quand l'« Hermione » sera sur l'eau trois mois par an. Nous avions lancé un appel d'offres il y a quelques années ; les résultats n'avaient pas été satisfaisants. »

    Voilà pourquoi, aujourd'hui, Bernard Grasset a nommé une sorte de comité de pilotage avec Jean-André Lecru, Jean-Pierre Dufeil et Bruno Coussy, architecte conseil.

    « Il faut construire un projet d'urbanisme et de scénographie. Faut-il un son et lumière ? Peut-être, pourrait-on imaginer un chantier, un chantier école ou un centre de reconstruction de bateaux anciens. Nous n'avons pas de réponse, il faut seulement que ce soit vivant. La piste à travailler, c'est la mise en valeur de l'arsenal de la fin du XVIIe à la fin du XIXe, en expliquant comment on vivait dans une ville arsenal. »

    SUD OUEST | Mardi 27 Janvier 2009