• Fin du Festival BD d'Angoulême 2010 : Paix d'avant palabres

    SUDOUEST.COM
    Lundi 01 Février 2010

    FESTIVAL DE LA BD D'ANGOULÊME. La municipalité a dit vouloir reconduire la même subvention pour le FIBD jusqu'à la fin du mandat

    Paix d'avant palabres

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    Pacifiste convaincu, le caporal Blutch aurait été ravi par la tournure de la conférence de presse de bilan du Festival de la BD. La hache de guerre, déterrée en novembre, est repartie sous terre, à l'issue d'un festival dont la fréquentation n'atteindra pas les sommets de 2009 (avec une journée de samedi à - 20 %) mais qui devrait se stabiliser autour de 200 000 festivaliers.

    D'un côté, Franck Bondoux a salué la ville, qui « a répondu présente malgré le contexte financier difficile », et son maire « qui a manifesté son attachement au festival ». De l'autre, Philippe Lavaud a dit sa joie d'avoir vécu un festival illuminé par la patte du président Blutch.

    Euphorie de fin d'agapes ? L'avenir le dira. Assez rapidement. Hier, Philippe Lavaud a confirmé que la renégociation de la convention liant la ville au FIBD débuterait en mars pour aboutir à l'automne. Le maire a déclaré que la ville s'engagerait sur le même montant de subvention (un million d'euros et une participation technique estimée à 300 000 ?) « jusqu'à la fin du mandat », a priori donc pour les trois prochaines éditions...

    « Sauf surprise de dernière minute pondue par le gouvernement », nuance Philippe Lavaud. Car, selon le maire, si Angoulême ne peut pas s'engager sur cinq ans avec Neuvième Art +, comme cela a été souhaité par la société gestionnaire du festival, c'est bien parce que « les réformes gouvernementales suppriment la visibilité des collectivités locales ».

    Franck Bondoux entend l'argument. « Dans le meilleur des cas, nous aurons donc un montant de subvention équivalent », constate-t-il. « Cela veut dire que la subvention sera la même sur six ans », et ne suivra donc pas l'inflation : « Il nous faudra faire l'effort de trouver des fonds dans le champ de l'économie privée », avance-t-il, tout en retenant la proposition de médiation de l'État.

    « Vous aurez compris que la visite du ministre de la Culture est tout sauf un hasard, décrypte le délégué général. Si le poids financier que porte la ville pour le festival est considérable, compte tenu de la taille de l'événement, de son influence mondiale, par rapport à la francophonie par exemple, l'État doit y prendre toute sa part. Il me semble que le ministre l'a compris. En tout cas, il m'a paru très sincère. » Un bémol, le calendrier des négociations : « Nous bouclons la programmation avant l'été. On se contentera donc de ce que l'on nous dira verbalement, au fur et à mesure, dès ce soir d'ailleurs. » Un pari risqué, mais inévitable...

    Des équilibres

    Il reste que le FIBD semble avoir trouvé le bon rythme, entre BD populaire et projets culturels ambitieux. « On a trouvé des équilibres et gravi une marche », estime Franck Bondoux. « On n'a pas à choisir entre ces deux axes, plaide Benoît Mouchart. Notre ouverture à la diversité de la BD fait la force de l'événement. » Au passage, s'il rappelle le lien indissociable entre BD et Angoulême (« Angoulême reste l'éclaireur de la BD dans le monde. Nous n'avons aucune volonté de quitter cette ville »), Benoît Mouchart invite tout le monde à voir le festival autrement qu'en terme de coût : « Dans des périodes noires de crise, des événements comme le nôtre sont des moments de lumière et de joie pour beaucoup de monde. » Une pensée à méditer à l'heure des négociations...

    Auteur : bertrand ruiz
    b.ruiz@sudouest.com

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