• juin 2010 18h05 | Par Frédéric Zabalza  

    Antoine Albau pagaye pour les sinistrés de Xynthia

    Le champion du monde rétais a rallié ce matin le port de la Pelle à la point de l'Aiguillon en stand-up "pour ne pas oublier les victimes de la tempête Xynthia"

     
 Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo 
Frederic Zabalza   
Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo Frederic
 Zabalza   
Antoine a posé le pied sur la pointe de l’Aiguillon après 40 minutes et 
42 secondes  || Photo Frederic Zabalza   
Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo Frederic
 Zabalza  
 L’arrivée d’Albeau à Marsilly  || Photo Frederic Zabalza   
Le passage de la bouée de l’Aiguillon  || Photo Frederic Zabalza   
Son préparateur physique Philippe Canto l’a accompagné dans cette 
traversée.  || Photo Frederic Zabalza   
Albeau et Canto sur le chemin du retour  || Photo Frederic Zabalza A Marsilly.|| Couillaud Pascal

    Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board
    ( Photo Frederic Zabalza)

     
 Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo 
Frederic Zabalza
      
Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo Frederic
 Zabalza
      
Antoine a posé le pied sur la pointe de l’Aiguillon après 40 minutes et 
42 secondes  || Photo Frederic Zabalza
      
Le véliplanchiste Antoine Albeau sur son paddle board  || Photo Frederic
 Zabalza
     
 L’arrivée d’Albeau à Marsilly  || Photo Frederic Zabalza
      
Le passage de la bouée de l’Aiguillon  || Photo Frederic Zabalza
      
Son préparateur physique Philippe Canto l’a accompagné dans cette 
traversée.  || Photo Frederic Zabalza
      
Albeau et Canto sur le chemin du retour  || Photo Frederic Zabalza
    A Marsilly.|| Couillaud Pascal

     

     

    Mer d’huile, vent calme, peu de courant. Les conditions étaient presque idéales cematin – il manquait juste un peu de soleil –, au moment où Antoine Albeau a posé sa longue planche sur la surface de l’eau, devant le port de la Pelle, à Marsilly, pour entamer sa traversée de la baie de L’Aiguillon, dans le cadre d’une opération menée en partenariat avec «Sud Ouest» Solidarité.

    Après avoir reçu les encouragements d’Aimé Gloux, maire de Masilly, de son adjoint Bernard Jagu, de Yann Juin, maire d’Esnandes, et de Jean-Claude Marionneau, adjoint au maire de Charron, le multiple champion du monde de planche à voile s’est élancé sur son paddle board à 9 heures, cap au nord-ouest, en direction de la pointe de L’Aiguillon, accompagné de son préparateur physique Philippe Canto, suivi en bateau par sa nièce Marie Bouyer, du club des Dauphins de La Couarde-sur-Mer, dirigé par M. Albeau père. «Avec un temps comme ça, les 5,4 kilomètres vont être vite avalés», estimait Jean Giraud, de l’association «Vieux-tape-cul», fin connaisseur de la baie de L’Aiguillon.

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    Le véliplanchiste rétais, qui a fêté ses 38 ans jeudi, tablait sur un trajet aller-retour de deux heures. Il ne lui en aura pas fallu autant. Après 40 minutes et 42 secondes de traversée, Antoine Albeau atteignait déjà la pointe de L’Aiguillon. «J’ai mis le paquet. C’est un bon coup de pagaie en faveur des sinistrés!», clamait-il, soucieux de donner un sens à sa performance. «Je fais ça uniquement pour ne pas qu’on oublie les victimes de la tempête Xynthia. Ce grand malheur restera ancré dans nos mémoires.»

    Le Rétais, actuellement en tête du championnat du monde de slalom, est revenu au port de la Pelle en 36 minutes. «Le vent commençait à se lever. On est parti au bon moment!», souriait-il.

    Si vous désirez faire un don par chèque bancaire ou postal, envoyez-le avec la mention «Aide aux sinistrés Xynthia» à «Sud Ouest» Solidarité : BP 20086 - 33036 Bordeaux Cedex (rappel : une partie de vos dons est déductible de vos impôts, si vous êtes imposable).

    8 juin 2010 06h00 | Par Marie-Claude Aristégui    

    Les sinistrés de Xynthia sont très solidaires

    Les événements du Var remuent les souvenirs et suscitent des propositions d'aide.

    « En apprenant ce qui s'est passé, j'ai eu envie de prendre mon sac et d'aller les aider », commente spontanément Marie-Olivia Rocca, la jeune présidente de l'association des sinistrés d'Aytré, dont la propre maison a été très endommagée. « Tant que l'on n'a pas été soi-même dans cette situation, on ne peut pas vraiment comprendre, ajoute-t-elle. Justement, je dois aller à un mariage, ce week-end dans le Var, et je me dis que c'est un peu bizarre de faire la fête dans ces circonstances. Donc, il est tout à fait possible que je passe les voir. Concernant l'association, elle est pauvre. Quand nous aurons payé l'avocat, il ne restera rien. Mais nous avons encore des meubles et en conseil d'administration nous prendrons peut-être la décision de les envoyer dans le Var. »Aide d'urgence

    « En regardant ces images à la télévision, j'ai été profondément attristé, j'ai eu l'impression de me retrouver le 1er mars. Je sais ce qu'ils vivent et je sais aussi qu'ils ne sont pas sortis de l'auberge », témoigne Thierry Demaegdt, sinistré et président de l'association de Charron.

    « Notre association n'a pas les moyens d'aider financièrement les Varois. Mais je suis aussi rotarien et nous avons créé un comité Xynthia qui a déjà apporté 120 000 à 130 000 euros. Il nous reste de l'argent et, mercredi soir, nous avons décidé d'envoyer un chèque à Draguignan. L'argent qui transite par les centres communaux d'action sociale n'est pas débloqué tout de suite. Là, nous apportons une aide d'urgence et immédiate. »

    catastrophes naturelles
    Catastrophes naturelles - Inondations - Tremblement de terre
    Présentation du pré-rapport : « Xynthia, les leçons d’une catastrophe » 18/06/2010 21:02 (Par Jean-Charles BATENBAUM)

     

    Présentation du pré-rapport : « Xynthia, les leçons d’une 
catastrophe »Présentation du pré-rapport : « Xynthia, les leçons d’une catastrophe »
    Le rapport d'étape intitulé « Xynthia : les leçons d'une catastrophe », a été rendu public par la mission commune d’information sur les conséquences de la tempête Xynthia, que préside M. Bruno Retailleau (NI–Vendée), et dont M. Alain Anziani (Soc–Gironde), est le rapporteur.

    Le rapport d'étape intitulé « Xynthia : les leçons d'une catastrophe », a été rendu public par la mission commune d’information sur les conséquences de la tempête Xynthia, que préside M. Bruno Retailleau (NI–Vendée), et dont M. Alain Anziani (Soc–Gironde), est le rapporteur.

    La tempête Xynthia est une dépression météorologique majeure qui a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1er mars 2010, causant un épisode de vents violents. Le système, en provenance des régions subtropicales mais de type frontal, a principalement touché l'Espagne (Îles Canaries, Galice, Asturies et Pays basque), le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et dans une moindre mesure, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique.

     

    Tempête «Xynthia»: un rapport accable l’Etat français

    INONDATIONS | Le bilan des pluies torrentielles s’alourdit dans le Var (22 morts). Le Sénat français souligne les «graves défaillances» en matière de prévention après «Xyntia».

    © AFP | Vendée, après le passage de la tempête «Xynthia». Un rapport met en évidence de «graves défaillances» de l’Etat en matière de prévention des catastrophes naturelles.

    Liens en relation avec l'article :


    Jean-Noël Cuénod, Paris | 18.06.2010 | 00:00

    Les scènes de désolation ne sont pas encore effacées dans le département du Var (midi de la France). Hier après-midi, le bilan s’est encore alourdi: les inondations de mardi ont causé la mort de 22 personnes. Il est à craindre que d’autres victimes soient encore découvertes.

    Au moment où la Provence panse ses plaies, une commission du Sénat français – la deuxième Chambre du parlement – vient de publier un
    pré-rapport accablant sur les «graves défaillances» de l’Etat en matière de prévention des catastrophes naturelles.

    L’eau, le péril No 1

    Ce document de 100 pages est le fruit d’une longue enquête sénatoriale menée à la suite de la tempête Xynthia qui a provoqué en février dernier la mort de
    53 habitants en Vendée et Charente-Maritime.

    On y apprend qu’«en France, l’inondation est le premier des risques naturels. Elle concerne deux communes sur trois.» Le pré-rapport sénatorial se fait
    réquisitoire: «Notre pays souffre d’un manque de culture du risque […]. La tempête Xynthia a mis cruellement en évidence les dysfonctionnements actuels dans la gestion du risque. Ses trois piliers que sont la prévision, la prévention et la protection coexistent sans véritable coordination.»

    235 000 maisons en zones dangereuses

    L’enquête sénatoriale met aussi en évidence l’urbanisation massive du littoral qui conduit à des situations aberrantes: «Quelque 800 communes en France sont classées dans des zones dites à risques de submersion marine lors de marées exceptionnelles, à un niveau situé entre 0 et 2 mètres au-dessus de celui de la mer; 235 000 maisons y sont construites.»

    En matière de délivrance des permis de construire, c’est le règne de la confusion entre diverses autorités. Les sénateurs évoquent, à ce propos, «une
    nébuleuse d’irresponsabilité collective».

    Ils préconisent une série de mesures pour combler ces nombreuses lacunes. Surtout, les parlementaires insistent sur la diffusion dans le public de cette «culture du risque» qui peine à s’inscrire dans les consciences.

    "Traumatisé" par Xynthia et ses suites, un maire démissionne

    BORDEAUX (Reuters) - Le maire de Charron, commune de Charente-Maritime dévastée par la tempête en février, a annoncé à Reuters qu'il démissionnait de ses fonctions sous le coup du "traumatisme" causé par Xynthia et ses conséquences.

    Lui-même victime de la tempête, qui a fait 53 morts fin février en Vendée et Charente-Maritime, Jean-François Faget s'était beaucoup investi pour les 2.200 habitants de sa commune. Il a choisi de s'installer à La Rochelle.

    "Par souci d'honnêteté, j'ai présenté ce matin ma démission au préfet qui rendra sa décision lundi prochain. Cette tempête a laissé des traces profondes. C'est un traumatisme qui ne passe pas", a-t-il expliqué à Reuters.

    "Mon esprit est entièrement occupé par cette terrible nuit et je n'arrive pas à m'intéresser à autre chose. Il faut que je passe la main pour que la commune continue à avancer", a-t-il ajouté. "Il faut que je tourne la page".

    Il se remémore encore cette nuit du 27 au 28 février où sa vie "a basculé", quand il s'est retrouvé avec son épouse pendant des heures avec de l'eau jusqu'au menton mais a trouvé la force ensuite d'organiser les secours.

    "La solidarité a été exceptionnelle dans les heures, les jours et les semaines qui ont suivi. Aujourd'hui, il faut dépasser tout ça et je n'y arrive pas", dit-il.

    Charron a été particulièrement touchée. Trois personnes y sont mortes et 250 maisons sur les 900 du village ont subi des dégâts. Au total, 180 habitations déclarées en "zone noire" ou "de solidarité" sont vouées à la destruction.

    "Les premières négociations avec les services de l'État sur le rachat des biens à détruire se passent bien. Nous avons ouvert 15 hectares de terrains à l'urbanisation soit pour les sinistrés soit pour de nouvelles populations. La vie continue, mais moi, je n'ai plus le ressort pour continuer", affirme Jean-François Faget.

    Le fait que deux autres élus municipaux aient déjà démissionné depuis la tempête implique qu'une nouvelle élection soit organisée, au plus tard au mois de septembre.

    Claude Canellas, édité par Sophie Louet

     

     


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    Xynthia, « Une nuit de cauchemars »

    Le documentaire de Jacques Barinet est en vente sur Internet.

     Lors d'une intervention de Dragon 17, à Aytré.   photo archives 
xavier léoty

    Lors d'une intervention de Dragon 17, à Aytré. photo archives xavier léoty

     

    Installé à La Rochelle, le réalisateur parisien Jacques Barinet met la dernière main à son film de 60 minutes « Une nuit de cauchemars » sur la tempête Xynthia. « Il sera terminé début juillet », précise-t-il.

    Lors de la tempête, qui a ravagé, durant la nuit du 27 au 28 février, une partie du littoral charentais-maritime et vendéen avec les conséquences humaines et matérielles que l'on sait, ce professionnel du documentaire était à bord d'un véhicule du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de Charente-Maritime.

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    Outre la préparation au sein du PC de crise, installé à la préfecture, Jacques Barinet a, durant la nuit, filmé les premiers dégâts des eaux ainsi que les interventions des sapeurs-pompiers et de l'hélicoptère Dragon 17 de la sécurité civile sur le secteur d'Aytré.

    Son film, dont une bande-annonce est visible sur le site tempete-xynthia-lefilm.fr (il est possible de commander le DVD pour 10 euros, frais de port en sus) (1), s'articule aussi sur des témoignages de trois couples. « Mon projet est pédagogique, pas polémique sur ce qui s'est passé, explique Jacques Barinet. J'ai aussi en cours un 52 minutes pour France 3, dont la date de diffusion n'est pas encore arrêtée. »

    (1) Un euro sera reversé au secours populaire.

    Par Thomas Villepreux    

    Le champion du monde va pagayer pour sinistrés de Xynthia

    Demain, en lien avec « Sud Ouest » Solidarité, Antoine Albeau traversera la baie de L'Aiguillon

     Il ne devrait pas y avoir de telle vague, demain, dans la baie de
 l'Aiguillon. Ce qui n'empêchera pas Antoine Albeau de relier Marsilly à
 la pointe de l'Aiguillon en stand-up.  photo dr/diabolofunboard.com

    Il ne devrait pas y avoir de telle vague, demain, dans la baie de l'Aiguillon. Ce qui n'empêchera pas Antoine Albeau de relier Marsilly à la pointe de l'Aiguillon en stand-up. photo dr/diabolofunboard.com

     

    Antoine Albeau est un enfant des vagues et du vent. Pourtant, lorsque les éléments se déchaînent plus que de raison, le multiple champion du monde de windsurf ressent au fond de la gorge la même boule que le commun des mortels.

    Aussi, l'athlète de La Couarde-sur-Mer a décidé de créer l'événement pour venir en aide aux sinistrés de la tempête Xynthia. Vendredi matin, à 9 heures, il partira du port de la Pelle, à Marsilly, pour rallier la pointe de L'Aiguillon en stand-up. Autrement dit : debout sur une longue planche et muni d'une pagaie.

    « Cela fait un moment NDLR(plus de trois mois et demi, ) que Xynthia est passée, rappelle-t-il. Mais cela nous permet de ne pas oublier. » Pour récolter des fonds, le véliplanchiste a choisi de médiatiser cette traversée de deux heures, principalement via les revues et sites spécialisés dans les sports de glisse.

    Les donateurs pourront ensuite s'en remettre à l'association de notre journal, « Sud Ouest » Solidarité, choisie par Antoine Albeau, qui a déjà collecté et reversé 100 000 euros au profit des sinistrés.

    « J'ai tout de suite accepté »

    Pour l'accompagner dans cette aventure, symboliquement organisée entre Charente-Maritime et Vendée, le Rétais a trouvé un acolyte : Philippe Canto, son préparateur physique, soigneur et ami. « Il m'a suggéré cette idée, précise le champion du monde. J'ai tout de suite accepté. »

    Il s'agissait ensuite de trouver une date dans l'agenda surchargé de ce globe-trotteur chasseur de records qui, voilà une semaine, se trouvait en Espagne… où il retournera dès le mois de juillet. « J'y ai décroché la deuxième place d'une étape de coupe du monde de funboard, en slalom », indique Antoine Albeau.

    Pas de record en vue

    Il faut dire qu'il est difficile de suivre les pérégrinations de celui qui a décroché cette année un 17e titre mondial (1). C'était au mois de mars dernier, en formula windsurfing… et non en stand-up.

    « Je pratique régulièrement le stand-up mais je ne peux pas tout faire, glisse-t-il. Cette année, je n'ai pas pu participer à la Coupe du monde de cette discipline car j'étais en Corée sur une étape de slalom. »

    Certes. Mais rien ne l'empêche d'inventer un nouveau record sur la baie de L'Aiguillon, non ? « Je serai quand même obligé d'attendre Philippe (Canto) », s'amuse le Rétais, dont la traversée ne ressemblera pas à une promenade de santé pour autant. « Il n'y aura pas de vague et il faudra ramer. La planche à voile aurait été une solution de facilité. »

    (1) On peut néanmoins le faire sur www.antoinealbeau.com.

    7 juin 2010 06h00 | Par Éric Chauveau 0 commentaire(s)

    Le parquet a ouvert une enquête

    La section de recherches de la gendarmerie de Poitiers a été saisie à la suite d'une plainte de Me Collard pour mise en danger de la vie d'autrui.

     Me Collard.  photo xavier léoty

    Me Collard. photo xavier léoty

    Dans le cadre des conséquences de la tempête Xynthia de fin février, le procureur de La Rochelle a confirmé, hier après-midi, qu'il avait confié à la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers l'enquête ouverte à la suite du dépôt, par Me Gilbert Collard, d'une plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui. « Cette plainte est la seule parvenue au parquet rochelais », précise le magistrat. Me Collard, qui s'était déplacé, fin avril, à Charron, l'une des communes sinistrées de Charente-Maritime, défend les intérêts d'Emmanuel Pineau. Marin-pêcheur de 40 ans, cet homme considère que l'entretien des digues a fait défaut. « J'étais en mer lorsque c'est arrivé, précise-t-il. Ma femme et une de mes filles étaient dans la maison où il y a eu 90 centimètres d'eau. Elles se sont réfugiées sur le tracteur à l'extérieur et ont été secourues par un voisin. »

    Toujours particulièrement remonté contre l'État, Emmanuel Pineau, dont la maison a été sinistrée et qu'il a remise en état, n'accepte pas le fait que son domicile a été mis en « zone noire » dite aussi « zone de solidarité », dans un secteur où les habitants sont appelés à quitter les lieux du fait de la dangerosité potentielle. « Je resterai ici jusqu'à ma mort, insiste le marin-pêcheur. Y compris en sortant le fusil. »

    Var : les assureurs réactivent les dispositifs de Xynthia

    Par Anne-Hélène Pommier
    17/06/2010 | Mise à jour : 20:27 Réagir
    Draguignan. crédit: AP
    Draguignan. crédit: AP

    Sans attendre la publication des arrêtés de catastrophe naturelle, plusieurs mutualistes étendent exceptionnellement leurs garanties pour aider les sinistrés des inondations du Var.

    Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le sud-est de la France ont laissé des milliers de Français sans foyers . La décrue terminée - ce qui n'est pas encore totalement le cas dans tout le département du Var - viendra l'heure de constater les dégâts parfois considérables et d'obtenir des dédommagement. S'il faudra probablement des jours, voire des semaines, pour évaluer l'impact de la catastrophe, les assureurs ont pris les devants. Plusieurs sociétés ont d'ores et déjà annoncé qu'elles réactivaient le plan mis en place après la tempête Xynthia qui avait dévasté la côte ouest du pays en mars dernier. «Nous n'attendons plus que la publication des arrêtés de catastrophe naturelle, ce qui devrait être fait d'ici le 23 juin. Nous sommes prêts à enregistrer les déclarations et à débloquer les fonds nécessaires à nos assurés », explique Catherine Traca, secrétaire générale adjointe du Gema (Groupement des entreprises mutuelles d'assurances) auquel appartiennent la GMF, la Maaf, la Macif, la Matmut, Natixis assurances et la MAE.

    Aide au relogement

    L'aide au relogement est le principal dispositif réactivé. «Nous allons prendre en charge les frais de relogement des personnes dont la résidence principale est inhabitable», affirme Catherine Traca. Il suffira aux adhérents de présenter les justificatifs de sinistres pour bénéficier de cette aide prévue pour six mois. L'assurance du logement provisoire sera également gratuite pour les relogés.

    Déclarations facilitées

    Les déclarations de sinistres vont être aussi facilitées. Les délais de déclaration sont tout d'abord allongés. Les sinistrés auront jusqu'au 31 juillet au lieu des cinq à dix jours prévus par les contrats. Les formalités sont considérablement allégées. Sauf dans le cas de dommages très importants, les lettres recommandées ne seront pas nécessaires et des déclarations et téléchiffrages par téléphone, internet, lettre simple ou visite à l'agence seront recevables. Les assureurs du Gema s'engagent également à verser rapidement les remboursements. «Les règlement seront adressées dans les 15 jours dès que le dossier sera complet», précise Catherine Traca. Pour les dégâts très importants, ce sera plus long, poursuit-elle. «Lorsque l'habitation a subi de gros dommages, deux visites d'experts sont souvent nécessaires ce qui ralentit la procédure».

    Bons d'achats

    Les adhérents de la Maaf, des MMA et de la GMF qui appartiennent également au réseau Covéa, vont pouvoir en outre bénéficier d'autres prestations telle qu'une aide de 500 euros pour louer un véhicule. Le groupement négocie par ailleurs des accord avec des centrales de vente de voitures neuves ou d'occasion afin d'obtenir la gratuité des frais d'immatriculation et de carte grise. Enfin, des bons d'achats seront disponibles chez Darty et But pour le remplacement des appareils électroménager détruits par les inondations.

    LIRE AUSSI :

    » Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (GEMA)

    » Covea

    » Tempête: l'arrêté publié au JO

    » La délicate indemnisation des familles sinistrées par Xynthia

    » Après le passage de Xynthia, 1.500 logements à détruire

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    Une mauvaise gestion des risques naturels en France

    LE MONDE | 17.06.10 | 14h49
    e lourd bilan des inondations qui ont frappé le département du Var, mardi 15 juin, jette un nouvel éclairage sur la gestion française des risques naturels, dans le sillage de la tempête Xynthia. Les leçons de cette catastrophe, qui avait causé la mort de 53 personnes fin février, font l'objet d'un pré-rapport d'information présenté, mercredi 16 juin, par le Sénat.
     

    Au-delà des causes climatiques, son rapporteur, Alain Anziani, sénateur PS de Gironde, souligne "une défaillance humaine à la française", qui a aggravé les conséquences de la tempête. "La France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement sur son territoire", déplore-t-il. L'inondation est le premier des risques naturels en France, il concerne deux communes sur trois, rappellent les sénateurs.

    Le rapport met en cause un manque de coordination entre les différents maillons de la chaîne de gestion du risque qui freine l'application locale des règles de prévention, pourtant nombreuses. Ainsi en Vendée et en Charente-Maritime, seules 46 des 800 communes classées en "zones à risque de submersion marine" étaient munies d'un plan de prévention des risques approuvé. Il critique aussi la complexité et le manque de lisibilité des systèmes d'alerte.

    Face à l'urbanisation des zones inondables, le Sénat espère voir l'Etat s'engager davantage et contrôler systématiquement la légalité des permis de construire. Le Sénat suggère de prendre en compte la spécificité du risque de submersion marine, en instaurant une gouvernance, un système d'alerte et des protections (digues, cordons dunaires...) particulières. Cette proposition a été évoquée, mardi, par une mission d'inspection interministérielle, qui préconise de revoir la cartographie des zones inondables du littoral.

    Les habitants de ces zones, régulièrement inondées par le passé, semblent oublier, au fil des générations, le risque qu'ils encourent. Un défaut de mémoire qui inspire à Bruno Retailleau, sénateur non-inscrit de Vendée, et président de cette mission d'information, la nécessité de "restaurer la culture du risque en France".

    D'autant que si de telles catastrophes restent aujourd'hui exceptionnelles, elles pourraient devenir, du fait du réchauffement climatique, "un risque ordinaire", selon Alain Anziani.

    e lourd bilan des inondations qui ont frappé le département du Var, mardi 15 juin, jette un nouvel éclairage sur la gestion française des risques naturels, dans le sillage de la tempête Xynthia. Les leçons de cette catastrophe, qui avait causé la mort de 53 personnes fin février, font l'objet d'un pré-rapport d'information présenté, mercredi 16 juin, par le Sénat.

    Au-delà des causes climatiques, son rapporteur, Alain Anziani, sénateur PS de Gironde, souligne "une défaillance humaine à la française", qui a aggravé les conséquences de la tempête. "La France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement sur son territoire", déplore-t-il. L'inondation est le premier des risques naturels en France, il concerne deux communes sur trois, rappellent les sénateurs.

    Le rapport met en cause un manque de coordination entre les différents maillons de la chaîne de gestion du risque qui freine l'application locale des règles de prévention, pourtant nombreuses. Ainsi en Vendée et en Charente-Maritime, seules 46 des 800 communes classées en "zones à risque de submersion marine" étaient munies d'un plan de prévention des risques approuvé. Il critique aussi la complexité et le manque de lisibilité des systèmes d'alerte.

    Face à l'urbanisation des zones inondables, le Sénat espère voir l'Etat s'engager davantage et contrôler systématiquement la légalité des permis de construire. Le Sénat suggère de prendre en compte la spécificité du risque de submersion marine, en instaurant une gouvernance, un système d'alerte et des protections (digues, cordons dunaires...) particulières. Cette proposition a été évoquée, mardi, par une mission d'inspection interministérielle, qui préconise de revoir la cartographie des zones inondables du littoral.

    Les habitants de ces zones, régulièrement inondées par le passé, semblent oublier, au fil des générations, le risque qu'ils encourent. Un défaut de mémoire qui inspire à Bruno Retailleau, sénateur non-inscrit de Vendée, et président de cette mission d'information, la nécessité de "restaurer la culture du risque en France".

    D'autant que si de telles catastrophes restent aujourd'hui exceptionnelles, elles pourraient devenir, du fait du réchauffement climatique, "un risque ordinaire", selon Alain Anziani.

     

    Angela Bolis et Caroline Fontant
    Article paru dans l'édition du 18.06.10

    Xynthia - Coups de gueule autour de deux zones noires

    Romain Bourg 17/06/10 à 07h30
    Les deux nouvelles zones noires définies en Charente-Maritime provoquent sur place colère et indignation des maires.

    Une maison touchée par Xynthia Une maison touchée par Xynthia © SIPA « Le système est complètement absurde », a réagi auprès de France-Soir Jean-Louis Léonard, député-maire de Châtelaillon-Plage, après la réunion mercredi avec le préfet de La Rochelle. Ce dernier venait de lui annoncer, ainsi qu’aux maires d’Yves et de Fouras, Didier Roblin et Sylvie Marcilly, la décision prise de réviser deux zones oranges en zones noires à la suite du passage de la tempête Xynthia en février dernier. « Au cours de la réunion pour finaliser la situation des deux sites, on a essayé de nous justifier les décisions d’un expert qui n’a jamais vu une défense de côte de sa vie », pestait-il.

    Dans les faits, concernant le quartier des Boucholeurs, à cheval sur les communes d’Yves et Châtelaillon-Plage, un périmètre de solidarité d’une profondeur de 50 mètres a été établi sur le front de mer. Au total, 111 constructions s’y trouvent, dont 107 habitations. Ce périmètre « est liée à la mise en place d’un ouvrage de protection contre le risque de submersion […] », précise la préfecture.

    Vente ou expropriation

    Une des nombreuses aberrations, selon Jean-Louis Léonard qui dénonce : « Ils veulent nous construire une digue là où il suffit simplement de procéder à un renforcement à la mer. » Concernant la pointe de la Fumée, à Fouras, 107 habitations sont concernées cette fois. « Les propriétaires vont se voir ouvrir immédiatement le droit à l’acquisition à l’amiable par l’Etat de leur bien, à la valeur d’achat avant la tempête », précise la préfecture. Car dans les zones noires, requalifiées zones de solidarité par les autorités, il est impossible de résider.

    Pour le député-maire, « les habitants, craignant pour la valeur de leur bien, vont être incités à vendre. Et tous ceux qui ne voudront pas partir seront tôt ou tard expropriés. » Un procédé qu’il juge « scandaleux, très coûteux pour l’Etat dans une période difficile, et en plus inéquitable ». Avant de conclure : « toutes les démonstrations que l’on nous a faites étaient stupides et inadaptées à la situation. Sur la base de méthodes aussi aléatoires, je me demande comment ils vont faire avec les inondations dans le Var… » En tant que président du conseil général de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau s’est dit solidaire de ces maires entrés en résistance.

    | contacter ubacto

    Photo  de © illustration : le drapeau du Front
 de Libération du Boyard

    [ initiative ] Après Xynthia : sur l'île d'Oléron, le F.L.B, Front de libération du Boyard organise un référendum dimanche 20 juin 2010

    Une devise : liberté, insubmersion, égalité ! Un drapeau noir et jaune avec en son centre un fort Boyard orange qui reprend les couleurs du zonage décidé par l'État après le passage de la tempête Xynthia. Un "comité du peuple" élu sous le nom de F.L.B, Front de libération du Boyard. Un manifeste qui appelle à l'autodétermination pour la création d'un État libre, indépendant de la République Française. L'organisation le dimanche 20 juin 2010 à Boyardville d'un "référendum" de statuer dans une ambiance festive et musicale afin d'interpeller dans la bonne humeur les curieux, visiteurs et touristes. Sur l'île d'Oléron, les territoires de Boyardville, Fort Royer, La Perrotine et certains sites rattachés aux 153 maisons ont été classées en zone noire "de solidarité". La résistance s'est organisée avec comme arme l'humour, féroce et intransigeante. L'imagination a pris le pouvoir et transformé la colère en espoir pour lutter contre le rouleau compresseur administratif. Dimanche 20 juin, Boyardville rappellera en même temps que la station balnéaire est belle, les stigmates de la tempête effacés, le calme revenu et que les habitants comme les commerçants sont prêts à accueillir, comme tous les ans, les estivants dans d'excellentes conditions.

    Pour Jouanno, la France sous-estime le risque inondation

    Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 17/06/2010 à 12:53


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    "Nous avons sous-estimé le risque de submersion et de 
ruissellement. Nous sous-estimons également les conséquences de 
l'élévation du niveau de la mer", a reconnu la ministre.

    AFP / PATRICK KOVARIK

    "Nous avons sous-estimé le risque de submersion et de ruissellement. Nous sous-estimons également les conséquences de l'élévation du niveau de la mer", a reconnu la ministre.

    La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a renvoyé la France vers ses "insuffisances" face aux risques.

    Après les catastrophes meurtrières dont la dernière s'est déroulée le Var, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a admis une sous-estimation de certains risques.

    "Nîmes, Vaison-la-Romaine, Xynthia et hier, le Var.. ces catastrophes nous renvoient à nos insuffisances", a-t-elle déclaré lors d'un débat mercredi soir au sénat sur les conséquences de la tempête Xynthia (56 morts).

    "Nous avons sous-estimé le risque de submersion et de ruissellement. Nous sous-estimons également les conséquences de l'élévation du niveau de la mer", a reconnu la ministre.

    "Mieux vaut surestimer le risque que l'inverse. A défaut, le nombre de morts risque d'augmenter", a-t-elle lancé.

    Des procédures de zonage "pas assez claires"

    La Faute sur Mer après la tempête Xynthia, le 1er mars 2010.

    REUTERS/Regis Duvignau

    La Faute sur Mer après la tempête Xynthia, le 1er mars 2010.

    Xynthia, qui a frappé le littorial atlantique le 28 février, "a démontré que certaines zones étaient en extrême danger", selon Chantal Jouanno. "Le président de la République a dit clairement qu'il ne fallait pas laisser leurs habitants exposés à un risque mortel. Les maisons doivent être soit rachetées, soit expropriées."

    Elle a rejeté les accusations de précipitation sur le zonage des départements concernés selon leur niveau de risque, évoquées par la mission d'information du Sénat sur la tempête qui a rendu mercredi son pré-rapport.

    "Oui, nous avons été vite. Certains ont parlé de précipitation: c'était volontaire", a-t-elle dit. Elle a toutefois convenu: "nous n'avons pas été assez clairs sur les procédures". "Dans un premier temps, ces zones (noires et jaunes) ouvrent un droit de rachat à l'amiable. Dans un deuxième temps, des expertises auront lieu parcelle par parcelle et l'expropriation ne se fera que sous le contrôle du juge", a-t-elle précisé.

    Elle a enfin annoncé que les arbitrages sur le co-financement par l'Etat des travaux sur les digues devaient intervenir jeudi.

    Bruno Retailleau (Non Inscrit), président de la mission sénatoriale, avait averti de l'urgence d'engager les travaux avant les grandes marées d'équinoxe en septembre.

     


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    16 juin 2010 10h03 | Par Kharinne Charov    

    Zones noires : « nul ne peut décider pour nous »

    Le Bois-Vert et la Fumée sont fixés depuis hier : la zone orange est devenue noire. Les habitants sont consternés par ce qu'ils jugent être une injustice et ne vont pas en rester là.

     À la Fumée, Xynthia n'a quasiment fait aucun dégât dans la maison
 secondaire de Patricia Chaillou, protégée par l'embarcadère de l'île 
d'Aix. Et ce n'est pas la zone noire qui effraiera la propriétaire : 
elle ne veut pas partir !  PHOTO DOMINIQUE JULLIAN

    À la Fumée, Xynthia n'a quasiment fait aucun dégât dans la maison secondaire de Patricia Chaillou, protégée par l'embarcadère de l'île d'Aix. Et ce n'est pas la zone noire qui effraiera la propriétaire : elle ne veut pas partir ! PHOTO DOMINIQUE JULLIAN

     

    Hier à Fouras, la bruine ressemblait à une douche froide. Par la rumeur, la petite station balnéaire venait d'apprendre que « sa » pointe de la Fumée, jusque-là en zone orange dans le dispositif d'après-Xynthia, virait au noir.

    Le chantier du nouveau front de mer avait beau être livré hier même, rien n'y faisait, l'ardeur n'y était pas. Le centre-ville ne pouvait pas rire, pendant que la Fumée pleurait. Certains Fourasins n'y croyaient pas : « Ce n'est pas possible. La décision était attendue le 15 avril, elle tombe deux mois plus tard, pour nous apprendre que tout est noir ; c'est vraiment la montagne qui accouche d'une souris », disait ce commerçant du centre.

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    « Nous ne partirons pas »

    Au Bois-Vert (en noir aussi pour le haut de l'avenue) et à la Fumée, où bon nombre de maisons secondaires sont fermées avant l'été, peu de monde était là. Hormis une poignée de propriétaires qui ont mis en vente, les réactions étaient à l'unisson : « Nous voulons rester chez nous, nous ne partirons pas. »

    Jacques et Francette Schmutz habitent à l'année avenue du Bois-Vert. « Nous sommes adultes et capables d'évaluer les risques. Si nous avons envie de mourir sous la mer, personne ne peut nous en empêcher. » Le couple de retraités a déjà fait réparer les dégâts causés par Xynthia, suite à la venue de l'eau sur 50 centimètres.

    Toujours dans cette avenue, Roland Macassard est carrément en travaux dans sa maison principale. « J'avais obtenu mon permis de construire avant la tempête, mais j'avais interrompu le chantier sitôt après, par respect. Comme rien ne bouge, j'ai relancé les travaux. Et je rehausse d'un étage pour être en sécurité », explique le Fourasin, dont la maison a vu entrer 60 centimètres d'eau, aussitôt repartis.

    Patricia Chaillou, dont la maison secondaire est quasiment au bout de la pointe de la Fumée, comme son voisin, Jean-Jacques Bégué, n'a essuyé aucun dégât des eaux. Leur emplacement bénéficie de la protection de l'embarcadère de l'île d'Aix. « J'ai retapé cette maison et la voir rasée me ferait mal au cœur. Nous ne vendons pas, l'État peut nous donner ce qu'il veut, on s'en fiche ! », déclare la jeune femme.

    Injuste et arbitraire

    En apprenant que leur quartier passait au noir, les habitants voient rouge. « La zone noire partout, ça ne ressemble pas à grand-chose, c'est arbitraire. On s'attendait à une décision plus raisonnée. Qu'on nous laisse vivre ! », s'insurge Roland Macassard. Jacques Schmutz ajoute : « Quand on entre chez nous, on est moins en danger que quand on prend sa voiture ! » Et il promet d'ouvrir un resto dans sa maison, s'il doit la démolir (1).

    Patricia Chaillou ne décolère pas : « C'est injuste, inégalitaire et inacceptable. Il y a vraiment un manque de transparence dans cette décision. Certaines zones du département ont reçu jusqu'à 1,50 m d'eau, sans même avoir une zone jaune, et ici, où aucun risque mortel n'est couru, c'est en noir ! C'est du travail fait à la va-vite. »

    Des actions à venir

    Jean-Luc Guilmard, vice-président de l'association Vivre à Fouras - la Fumée », reçu à la préfecture hier avec les élus fourasins, annonce déjà une action collective, « pour contester la légalité du zonage qui est une mascarade. » L'association va donc prendre un avocat pour actionner la justice et demander de véritables expertises.

    Outre sa volonté de fédérer les sinistrés, elle veut faire comprendre qu'à travers cette zone noire, « l'État n'a pas de volonté réelle de protéger les gens, il se protège lui. Nous ne devons pas nous laisser berner. Moins il y aura de demandes d'évaluations aux Domaines, plus on fera comprendre à l'État qu'il se trompe », déclare Jean-Luc Guilmard, en citant le cas de la Hollande qui prévoit des dispositifs d'évacuation, sans déclarer les polders zones mortifères.

    (1) Dans le dispositif, la zone noire concerne 107 maisons, mais ni les restaurants, ni les établissements ostréicoles.

    Après Xynthia : une enquête pour mise en danger de la vie d'autrui

    La section de recherches de la gendarmerie de Poitiers saisie par le procureur de La Rochelle à la suite d'une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui de Me Gilbert Collard

    Me Gilbert Collard lord de sa venue à Charron le 29 avril. Photo 
AFP

    Me Gilbert Collard lord de sa venue à Charron le 29 avril. Photo AFP

     

    Dans le cadre des conséquences de la tempête Xynthia de fin février, le procureur de La Rochelle a confirmé, cet après-midi, qu'il avait confié à la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers l'enquête ouverte à la suite du dépôt, par Me Gilbert Collard, d'une plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui. "Cette plainte est la seule parvenue au parquet rochelais", précise le magistrat.

    Me Collard, qui s'était déplacé fin avril, à Charron, l'une des communes sinistrée de Charente-Maritime, défend les intérêts d'Emmanuel Pineau. Marin-pêcheur de 40 ans, cet homme considère que l'entretien des digues a fait défaut. "J'étais en mer lorsque c'est arrivé, précise-t-il. Ma femme et une de mes filles étaient dans la maison où il y a eu 90 centimètres d'eau. Elles se sont réfugiées sur le tracteur à l'extérieur et ont été secourues par un voisin."

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    Toujours particulièrement remonté contre l'Etat, Emmanuel Pineau, dont la maison a été sinistrée et qu'il a remise en état, n'accepte pas plus que son domicile a été mis en en "zone noire", dit aussi "zone de solidarité", en secteur où les habitants sont appelés à quitter le lieux du fait de la dangerosité potentielle. "Je resterai ici jusqu'à ma mort, insiste le marin-pêcheur. Y compris en sortant le fusil."

    Xynthia : un réalisateur a filmé le désastre

    "Une nuit de cauchemars", un DVD sur Xynthia signé Jacques Barinet 

    Jacques Barinet. Photo Dominique Julian.

    Jacques Barinet. Photo Dominique Julian.

    Installé à La Rochelle, le réalisateur parisien, Jacques Barinet met la dernière main à son film de 60 minutes "Une nuit de cauchemars" sur la tempête Xynthia. « Il sera terminé début juillet », précise-t-il.

    Lors de la tempête qui a ravagé, durant la nuit du 27 au 28 février, une partie du littoral charentais-maritime et vendéen avec les conséquences humaines et matérielles que l’on sait, ce professionnel du documentaire était à bord d’un véhicule du service départemental d’incendie et de secours de Charente-Maritime.
     
    Outre la préparation au sein du PC de crise installé à la préfecture, Jacques Barinet a, durant la nuit, filmé les premiers dégâts des eaux ainsi que les interventions des sapeurs-pompiers et de l’hélicoptère Dragon 17 de la sécurité civile sur le secteur d’Aytré, commune située au sud de La Rochelle.
     
    Son film, dont une bande-annonce est visible sur le site tempete-xynthia-lefilm.fr (il est possible de commander le DVD vendu 10 euros, frais de port en sus) (*), s’articule aussi sur des témoignages de trois couples. « Mon projet est pédagogique, pas polémique sur ce qui s’est passé, explique Jacques Barinet. Avec les heures de rushes dont je dispose j’ai aussi en cours un 52 minutes pour France 3. La date de diffusion n’est pas encore arrêtée. »
     
    (*) 1 euro sera reversé au secours populaire.

    Prévention des inondations : la France défaillante, juge le Sénat

    "La France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement" sur son territoire, souligne le Sénat dans un pré-rapport

    28 février 2010 : Tempete et inondations à Aytré (Photo Pascal 
Couillaud)

    28 février 2010 : Tempete et inondations à Aytré (Photo Pascal Couillaud)

     

    Le Sénat souligne des "déficiences" dans la gestion par la France du risque d'inondations, avec des réponses restant "lettre morte" malgré la répétition de catastrophes, dans le pré-rapport de sa mission d'information sur la tempête Xynthia publié mercredi.

    Alors que des intempéries et inondations ont fait mardi, selon un dernier bilan, au moins onze morts et deux disparus dans le Var, ce pré-rapport sur la tempête ayant frappé la façade Atlantique en février estime que "la France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement" sur son territoire.

    "L'urbanisation excessive dans des zones sensibles, la déficience des digues et de leur gouvernance, la complexité des dispositifs d'alerte et de prévision sont des questions débattues depuis des années, mais dont les réponses, souvent quasi-unanimes, restent lettre morte", écrivent Bruno Retailleau, sénateur non inscrit de Vendée et Alain Anziani, sénateur PS de Gironde , président et rapporteur de la mission d'information.

    Ils rappellent qu'en France "l'inondation est le premier des risques de catastrophes naturelles" et qu'"elle concerne, selon l'Institut français de l'environnement, deux communes sur trois".

    La tempête Xynthia a fait 53 morts,
    dont 29 dans le seul département de la Vendée, ainsi que plusieurs centaines de millions d'euros de dégâts, en frappant la façade Atlantique le 28 février.
     

    16 juin 2010 07h48 | Par Marie-Claude Aristégui    

    Après Xynthia : les zones orange ont viré au noir

    Les zones orange n'existent plus. Toute la pointe de la Fumée à Fouras et une partie du quartier des Boucholeurs sont devenues zones de solidarité (ex-noires).

     Vue aérienne du quartier des Boucholeurs, où les maisons situées à
 moins de 50 mètres du littoral sont inscrites dans le zonage.  Photo 
Dominique Jullian

    Vue aérienne du quartier des Boucholeurs, où les maisons situées à moins de 50 mètres du littoral sont inscrites dans le zonage. Photo Dominique Jullian

    Après le passage de la tempête Xynthia, une cartographie précisant les secteurs de danger avéré, selon les enquêtes menées par les services d'État, avait été établie. Puis, des études complémentaires avaient été menées dans des zones dites « orange ». Plusieurs communes - Fouras, Yves et Châtelaillon - étaient toujours en attente de classement. Fin du suspens. Le ministère de Jean-Louis Borloo a arbitré et fait connaître, hier, sa décision par l'intermédiaire du préfet de Charente-Maritime, Henri Masse. L'orange a donc disparu.

    Toute la pointe de la Fumée à Fouras est désormais estampillée zone de solidarité (c'est-à-dire ex-noire). 107 habitations sont concernées.

    107 habitations le sont également dans le quartier des Boucholeurs (commune d'Yves et de Châtelaillon).

    Aux Boucholeurs, toutes les maisons classées initialement en zone noire (avant l'examen complémentaire) y sont restées, et le périmètre a même été légèrement élargi. Les maisons ainsi classées sont situées à moins de 50 mètres du littoral. Le préfet précise qu'il a été demandé aux deux communes en question de présenter, d'ici à la fin de l'année, un plan (déjà en cours d'élaboration) permettant d'assurer la protection des 360 maisons situées derrière cette bande.

    À Port-des-Barques, 25 habitations de plus sont désormais en zone de solidarité. Rappelons que c'était la seule commune où le maire Jacky Laugraud ainsi que des habitants réclamaient, depuis le début, une extension de la zone noire.

    Les habitants de ces secteurs peuvent tout de suite bénéficier d'une acquisition de leur bien par l'État. Les services des Domaines leur feront une proposition. Actuellement, dans le département, 210 notifications ont été adressées et 85 propositions de vente à l'amiable ont été acceptées. À ce rythme, l'enveloppe de 12 millions d'euros octroyée va devoir être abondée.

    Vendre ou ne pas vendre

    Important : ceux qui ne souhaitent pas céder leurs biens et réclament le droit de rester chez eux ne sont pas obligés de partir. Selon la loi, leur situation sera examinée ultérieurement (à la fin de l'année), dans le cadre de la procédure contradictoire de déclaration d'utilité publique. Cette analyse à la parcelle permettra de délimiter le périmètre d'expropriation qui s'inscrira dans ces zones, mais sera éventuellement un peu différent.

    « L'objectif initial, répète le préfet, est de mettre un maximum de personnes à l'abri du danger. » Et, à son avis, le travail des experts prouve que ces secteurs présentent un risque avéré. « Le danger, dit-il, c'est la submersion, pas l'eau qui rentre ou pas à l'intérieur. »

    La colère des maires

    Cette notion de danger reste contestée par les maires des communes de Fouras, Châtelaillon et Yves. Les explications, hier, de Jean-Marc Kahan, spécialiste des barrages, mandaté par le ministère, ne les ont pas convaincus. Ils continuent à s'insurger et déplorent « de ne jamais avoir été entendus ».

    « On me disait toujours : "On va voir, on va voir…" et rien n'a été vu », remarque Sylvie Marcilly (maire de Fouras) très désappointée.

    « On marche sur la tête », s'exclame le maire d'Yves, Didier Roblin. Quant au député UMP, Jean-Louis Léonard, également maire de Châtelaillon, il considère « qu'un tel entêtement confine à la folie ».

    Concernant les autres communes de Charente-Maritime, comme par exemple Aytré ou Saint-Georges- d'Oléron (Boyardville) aucune modification de zonage n'est prévue. Sauf, peut-être, dans le cadre de la procédure de déclaration d'utilité publique, dans quelques mois.

    Le préfet a indiqué que les maires qui le souhaitaient pouvaient être aidés par des spécialistes disposés à les aider à reconvertir les zones ne devant plus être habitées. Précisons que les activités commerciales qui ne sont pas exercées la nuit sont maintenues.

    16 juin 2010 10h03 | Par Kharinne Charov    

    Zones noires : « nul ne peut décider pour nous »

    Le Bois-Vert et la Fumée sont fixés depuis hier : la zone orange est devenue noire. Les habitants sont consternés par ce qu'ils jugent être une injustice et ne vont pas en rester là.

     À la Fumée, Xynthia n'a quasiment fait aucun dégât dans la maison
 secondaire de Patricia Chaillou, protégée par l'embarcadère de l'île 
d'Aix. Et ce n'est pas la zone noire qui effraiera la propriétaire : 
elle ne veut pas partir !  PHOTO DOMINIQUE JULLIAN

    À la Fumée, Xynthia n'a quasiment fait aucun dégât dans la maison secondaire de Patricia Chaillou, protégée par l'embarcadère de l'île d'Aix. Et ce n'est pas la zone noire qui effraiera la propriétaire : elle ne veut pas partir ! PHOTO DOMINIQUE JULLIAN

     

    Hier à Fouras, la bruine ressemblait à une douche froide. Par la rumeur, la petite station balnéaire venait d'apprendre que « sa » pointe de la Fumée, jusque-là en zone orange dans le dispositif d'après-Xynthia, virait au noir.

    Le chantier du nouveau front de mer avait beau être livré hier même, rien n'y faisait, l'ardeur n'y était pas. Le centre-ville ne pouvait pas rire, pendant que la Fumée pleurait. Certains Fourasins n'y croyaient pas : « Ce n'est pas possible. La décision était attendue le 15 avril, elle tombe deux mois plus tard, pour nous apprendre que tout est noir ; c'est vraiment la montagne qui accouche d'une souris », disait ce commerçant du centre.

    « Nous ne partirons pas »

    Au Bois-Vert (en noir aussi pour le haut de l'avenue) et à la Fumée, où bon nombre de maisons secondaires sont fermées avant l'été, peu de monde était là. Hormis une poignée de propriétaires qui ont mis en vente, les réactions étaient à l'unisson : « Nous voulons rester chez nous, nous ne partirons pas. »

    Jacques et Francette Schmutz habitent à l'année avenue du Bois-Vert. « Nous sommes adultes et capables d'évaluer les risques. Si nous avons envie de mourir sous la mer, personne ne peut nous en empêcher. » Le couple de retraités a déjà fait réparer les dégâts causés par Xynthia, suite à la venue de l'eau sur 50 centimètres.

    Toujours dans cette avenue, Roland Macassard est carrément en travaux dans sa maison principale. « J'avais obtenu mon permis de construire avant la tempête, mais j'avais interrompu le chantier sitôt après, par respect. Comme rien ne bouge, j'ai relancé les travaux. Et je rehausse d'un étage pour être en sécurité », explique le Fourasin, dont la maison a vu entrer 60 centimètres d'eau, aussitôt repartis.

    Patricia Chaillou, dont la maison secondaire est quasiment au bout de la pointe de la Fumée, comme son voisin, Jean-Jacques Bégué, n'a essuyé aucun dégât des eaux. Leur emplacement bénéficie de la protection de l'embarcadère de l'île d'Aix. « J'ai retapé cette maison et la voir rasée me ferait mal au cœur. Nous ne vendons pas, l'État peut nous donner ce qu'il veut, on s'en fiche ! », déclare la jeune femme.

    Injuste et arbitraire

    En apprenant que leur quartier passait au noir, les habitants voient rouge. « La zone noire partout, ça ne ressemble pas à grand-chose, c'est arbitraire. On s'attendait à une décision plus raisonnée. Qu'on nous laisse vivre ! », s'insurge Roland Macassard. Jacques Schmutz ajoute : « Quand on entre chez nous, on est moins en danger que quand on prend sa voiture ! » Et il promet d'ouvrir un resto dans sa maison, s'il doit la démolir (1).

    Patricia Chaillou ne décolère pas : « C'est injuste, inégalitaire et inacceptable. Il y a vraiment un manque de transparence dans cette décision. Certaines zones du département ont reçu jusqu'à 1,50 m d'eau, sans même avoir une zone jaune, et ici, où aucun risque mortel n'est couru, c'est en noir ! C'est du travail fait à la va-vite. »

    Des actions à venir

    Jean-Luc Guilmard, vice-président de l'association Vivre à Fouras - la Fumée », reçu à la préfecture hier avec les élus fourasins, annonce déjà une action collective, « pour contester la légalité du zonage qui est une mascarade. » L'association va donc prendre un avocat pour actionner la justice et demander de véritables expertises.

    Outre sa volonté de fédérer les sinistrés, elle veut faire comprendre qu'à travers cette zone noire, « l'État n'a pas de volonté réelle de protéger les gens, il se protège lui. Nous ne devons pas nous laisser berner. Moins il y aura de demandes d'évaluations aux Domaines, plus on fera comprendre à l'État qu'il se trompe », déclare Jean-Luc Guilmard, en citant le cas de la Hollande qui prévoit des dispositifs d'évacuation, sans déclarer les polders zones mortifères.

    (1) Dans le dispositif, la zone noire concerne 107 maisons, mais ni les restaurants, ni les établissements ostréicoles.

     
     
     

    La Roche-sur-Yon

    Xynthia. La mission sénatoriale pointe la « nébuleuse d’irresponsabilités »

    Faits de société mercredi 16 juin 2010
    • La mission sénatoriale présidée par Bruno Retailleau a présenté 
cet après-midi son pré-rapport sur la tempête Xynthia.

      La mission sénatoriale présidée par Bruno Retailleau a présenté cet après-midi son pré-rapport sur la tempête Xynthia.

      Blandine LEMPERIERE.

    Dans son prérapport sur la tempête Xynthia, la mission sénatoriale présidée par le Vendéen Bruno Retailleau ne mâche pas ses mots. Si les sénateurs sont d’accord pour dire que Xynthia est évidemment le résultat « d’une conjonction d’événements climatiques d’une rare violence », ils précisent aussi que les conséquences de cette tempête « ont été aggravées par de graves défaillances dans l’anticipation du risque de submersion marine ».

    En clair, comme le résume Bruno Retailleau, « Xynthiaétai inévitable, mais le drame qui a suivi n’était pas une fatalité ». Au chapitre des défaillances évoquées, les sénateurs relèvent en particulier des prévisions météorologiques « partiellement satisfaisantes », dans lesquelles « ni les conséquences de la tempête en terme de montée des eaux, ni l’adaptation des comportements qu’elle aurait dû induire ne sont décrites avec précision dans les bulletins météo ». Autrement dit, ces bulletins d’alerte n’ont pas permis de prendre toute la mesure de la situation et d’adapter les messages de vigilance.

    Le rapport note que les conseils de comportement prodigués le samedi 27 février, soit quelques heures avant le drame, « ne semblent pas totalement adaptés au degré exceptionnel du sinistre et à son caractère potentiellement meurtrier ». Enfin, plutôt que de désigner un bouc émissaire, comme certains ont pu le faire dans les jours qui ont suivi Xynthia, le rapport fait apparaître ce que Bruno Retailleau appelle « la dilution des responsabilités ». Alain Anziani, rapporteur de la mission, parle lui de « nébuleuse d’irresponsabilités ». Dans leur rapport définitif, prévu dans quelques semaines, les sénateurs devraient proposer un ensemble de propositions concrètes.

     

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    La France "défaillante" pour prévenir les inondations, juge le Sénat

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    16.06.2010, 11h45
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    Alors qu'un nouveau sinistre dans le Var a fait au moins 19 morts, le Sénat a déploré mercredi des "déficiences" dans la gestion du risque d'inondations en France, selon le pré-rapport de sa mission d'information sur la tempête Xynthia.
    "On ne transige pas avec le risque, le Var est là pour nous rappeler que l'on serait bien inspirés de ne pas oublier trop vite les 53 morts" de Xynthia, a lancé lors d'une conférence de presse, le président de la mission Bruno Retailleau, sénateur non-inscrit de Vendée. <btn_noimpr></btn_noimpr>
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    "Lorsqu'il y a un risque mortel avéré, il faut que ces zones (à risque) ne soient pas habitées", a-t-il dit.
    Dans son pré-rapport, il constate avec le rapporteur Alain Anziani (PS, Gironde) que "la France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement" sur son territoire.
    "L'urbanisation excessive dans des zones sensibles, la déficience des digues et de leur gouvernance, la complexité des dispositifs d'alerte et de prévision sont des questions débattues depuis des années, mais dont les réponses, souvent quasi-unanimes, restent lettre morte", écrivent les deux sénateurs.
    Ils rappellent qu'en France "l'inondation est le premier des risques de catastrophes naturelles" et qu'"elle concerne, selon l'Institut français de l'environnement, deux communes sur trois".
    "Notre système a été mis en défaut. En France il n'y a pas de culture du risque", a affirmé M. Retailleau dans la conférence de presse de présentation du pré-rapport. Il préconise de "restaurer cette culture". "En France on ne manque pas de règles, on a un des codes de l'urbanisme les plus fournis au monde et pourtant on a eu des défaillances, il y a les outils mais ils sont peu ou mal appliqués", a-t-il affirmé.
    Pour lui, les enjeux sont majeurs car "80% de la population mondiale s'aggrège progressivement sur les littoraux et le changement climatique (a provoqué) déjà 20 cm d'augmentation du niveau de la mer au XXe siècle".
    Alain Anziani a insisté sur les défaillance de la prévention. "Tout ça ne fonctionne pas bien" a-t-il accusé relevant qu'en Vendée et Charente-Maritime sur 800 communes exposées au risque de submersion marine, 46 seulement disposent d'un plan de prévention.
    245.000 maisons "ont été construites entre zéro et 2 m en dessous du niveau de la mer", a-t-il révélé en déplorant aussi que 0,024% seulement des autorisations d'urbanismes soient soumises à des contrôles de légalité. Il a évoqué les "150 maisons construites sans permis" à l'Aiguillon-sur-Mer, en Vendée, expliquant que le délai de prescription en la matière est de trois ans seulement.
    La mission propose que tous les permis de construire dans les zones à risque soient systématiquement contrôlés.
    Il a critiqué la gestion de l'après-tempête et notamment le zonage selon le risque, qui a soulevé une levée de boucliers des habitants craignant une expropriation.
    "Le gouvernement s'est pris les pieds dans le tapis, il a fait de la reconnaissance d'un droit à l'acquisition amiable dans de très bonnes conditions, une sorte d'outil répressif (en disant) +on va vous chasser de chez vous+", a-t-il dit.
    Bruno Retailleau a enfin évoqué l'urgence d'une décision de l'Etat pour le financement des travaux de consolidation des digues en prévision des marées d'équinoxe de septembre.
    La tempête Xynthia a fait 53 morts et plus de 2,5 milliards d'euros de dégâts le 28 février en frappant la façade Atlantique, principalement la Vendée et la Charente-Maritime.
    Xynthia: deux nouvelles zones noires en Charente-Maritime

    (AFP) – Il y a 1 jour

    LA ROCHELLE — Deux nouvelles zones noires ont été définies en Charente-Maritime après une révision de leur classement initial (zones orange), à la suite du passage de la tempête Xynthia, a annoncé mardi la préfecture à La Rochelle.

    Cette annonce a été faite après une réunion entre le préfet et les maires de Châtelaillon-Plage, Yves et Fouras, Jean-Louis Léonard, Didier Roblin et Sylvie Marcilly.

    En ce qui concerne le quartier des Boucholeurs, à cheval sur les communes d'Yves et Châtelaillon-Plage, "un périmètre de solidarité d'une profondeur de 50 m est établi sur le front de mer, où se trouvent 111 constructions, dont 107 habitations", annonce un communiqué de la préfecture.

    Pour la Pointe de la Fumée à Fouras, 107 habitations sont concernées.

    Les autorités ont requalifié en "zones de solidarité" les zones noires dans lesquelles il sera impossible de résider.

    "Les propriétaires de ces habitations vont se voir ouvrir immédiatement le droit à l'acquisition à l'amiable par l'Etat de leur bien, à la valeur d'achat avant la tempête", précise le texte.

    Dans le cas contraire, les propriétaires verront la situation de leur bien réexaminée dans le cadre de la préparation de la procédure d'utilité publique.

    "Au terme d'une analyse de chaque parcelle et d'une procédure contradictoire, ce réexamen mènera à une décision du juge statuant sur le devenir de ces parcelles", précise le communiqué.

    Aux Boucholeurs, la définition du nouveau périmètre "est liée à la mise en place d'un ouvrage de protection contre le risque de submersion dont la maîtrise d'ouvrage et les détails devront être arrêtés pour la fin 2010".

    "Les habitations protégées par ce dispositif, ainsi que celles qui étaient identifiées en zone jaune (360 aux Boucholeurs et 130 à Fouras, NDLR), seront soumises à des prescriptions de sécurité, collectives et individuelles", précise le communiqué.

    "C'est une bouffonnerie, c'est scandaleux, on nous a baladés !", a réagi auprès de l'AFP Jean-Louis Léonard, député-maire UMP de Châtelaillon.

    "On entre en résistance, je n'appliquerai rien de tout ça et je déconseille aux gens de quitter leur maison. Mais on ne pourra pas empêcher les gens de vendre parce qu'ils vont les appâter, c'est de la gabegie et je pèse mes mots", a-t-il poursuivi.

    "En deux mois il ne s'est rien passé, leur pseudo expertise c'est bidon, c'est basé sur l'avis d'un expert qui ne connaît strictement rien à la défense des côtes", a affirmé M. Léonard, qui "en appelle au Premier ministre".

     

     
     

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    11 juin 2010 06h00 | Par Jean-Pierre Ouvrard  

    Les élus ont dressé un bilan

    En réunion publique, l'équipe municipale vient de tirer le bilan de ses deux années de mandat.

    Le maire Henri Lambert a fait le point sur les dégâts de Xynthia en énumèrant les mesures prises. « Nous continuons à soutenir les sinistrés. J'ai mené diverses actions auprès des sénateurs, députés, préfet, ministre, pour poursuivre ces épineux dossiers ».

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    Affaires sociales. Martine Hérault, chargée des Affaires sociales, donna des détails sur l'implication des services sociaux.

    Elle évoqua ensuite le développement des services sociaux dans un bâtiment moderne où l'ensemble du personnel du CCAS va être regroupé, libérant de l'espace en mairie.

    Vie associative. Pour Annie Grizon et Gérard Gousseau, la vie associative est en excellente santé. Ils ont insisté sur leur attachement à une culture pour tous, avec des spectacles de qualité, pour la plupart gratuits. Ils insistent sur la qualité des salles mises à disposition, donnant une moyenne de deux spectacles par semaine. Secteur enfance. Michel Planche intervient : « Pour son fonctionnement, la crèche va recevoir la même subvention qu'en 2009. Les écoles voient leurs effectifs se stabiliser. Nous fournissons toujours d'importants moyens pour les loisirs, véritable service public. Des projets d'animation, des séjours sont proposés aux jeunes lors des périodes des petites et grandes vacances ». Urbanisme. Jean-Marc Sornin, chargé de l'urbanisme, donna des détails du PLU (Plan local d'urbanisme) qui sera opérationnel à l'automne. Les deux grosses opérations immobilières, une de 48 logements situés à côté des Jardins du Gô et l'autre de 52 logements sur le site d'Agrinieul, vont grossir les effectifs, pérennisant ainsi écoles et services publics. Travaux. François Aubin annonce « La fréquence des bus est une bonne chose, un peu moins pour la voirie communale qui souffre et se dégrade rapidement. Au registre des mauvaises nouvelles, le Département ne peut réaliser le rond-point du Val Hureau ainsi que la réfection de la rue du Port à Lauzières pour cause de tempête ». Environnement. Sylvie Dubois évoque la continuité de la rénovation du parc Gabriel-Chobelet et l'adhésion à Terre Saine pour revoir les méthodes de travail, soucieuse de favoriser la préservation de la biodiversité.

    Pour l'éclairage public, la commune se tourne vers de nouvelles solutions moins gourmandes.

    La réflexion commune entre les propriétaires du marais Gatineau et la mairie se poursuit dans le but d'une restauration de ce lieu unique.

     

    11 juin 2010 06h00 | Par Jean-Pierre Bonnet 0 commentaire(s)

    28 000 euros de dons distribués

      Les femmes du club Inner Wheel entourées des jeunes sauniers des
 Portes.  PHOTO JEAN-PIERRE BONNET

    Les femmes du club Inner Wheel entourées des jeunes sauniers des Portes. PHOTO JEAN-PIERRE BONNET

     

    Mardi 8 juin, les femmes du club service Inner Wheel de La Rochelle remettaient à quatre sauniers des Portes un chèque de 1 000 euros par entreprise. Ces chèques venaient s'ajouter aux 24 000 euros distribués dans le département par la présidente du club rochelais, Andrée Meillac, accompagnée de sa gouverneur, Anne du Parc.

    Cet argent en provenance de tous les coins de France est le fruit des actions organisées pour les sinistrés de Xynthia.

    L'aide au cas par cas

    Par une approche très pragmatique, agissant au cas par cas, utilisant le bouche à oreille, capable de réagir en moins de 24 heures sur un besoin exprimé, cette association féminine procède par petits pas mais réalise un travail de terrain remarquable. Sur l'île, achetant un véhicule pour un couple isolé, participant à la rénovation du matériel d'un maraîcher loidais qui avait tout perdu, aidant une école privée de La Flotte sinistrée par l'achat de livres scolaires, aidant l'école de voile sous les eaux de La Flotte pour qu'elle puisse continuer à accueillir les enfants à l'année, pour n'en citer que quelques-unes...

    Les demandes sont nombreuses car chacun se rend compte, trois mois plus tard, que l'État a du retard, que les collectivités locales ont des moyens financiers limités et que, si les gens aisés disposaient de bonnes assurances, les autres avaient souvent des assurances à minima.

    « On s'accrochera »

    Dans le monde des sauniers, soit une centaine sur l'île de Ré, secteur fragile, dépendant trop des aléas climatiques et soumis à une rude concurrence, la reprise est dure : « J'ai eu un envasement représentant sept années de dépôts, j'ai perdu sur mes bosses pour 40 000 euros de fleur de sel... », confie Laurent, saunier aux Portes.

    Bien sûr, l'aide semble dérisoire, mais on peut penser que, cumulée avec d'autres, elle comblera en partie ; mais cette solidarité fait un bien fou au moral : « Pas question de changer de métier, on s'accrochera. Ce qui serait bien, c'est que les gens un peu partout en France achètent notre sel en pensant à nous ! »

    L'un des sauniers, pour argumenter, présente la lettre reçue de la mairie : « 410 euros d'aide, dont 150 du budget communal et 260 des habitants de la commune... »

  • 11 juin 2010 06h00 | Par Hubert Saint-Béat    

    « Sans effort, ces terres sont condamnées »

    Un ouvrage vient de paraître à propos de l'évolution du marais sur 6 000 ans d'histoire. Il permet d'en savoir plus sur son avenir.

  •   Didier Coquillas a déjà écrit plusieurs ouvrages sur la Haute 
Gironde.  PHOTO KEVIN LAVOIX

    Didier Coquillas a déjà écrit plusieurs ouvrages sur la Haute Gironde. PHOTO KEVIN LAVOIX

     

    C'est la synthèse de 21 ans de travail sur l'évolution et la vie des marais de l'estuaire. « On a voulu faire un ouvrage historique et archéologique accessible au grand public. On a voulu que tout le monde comprenne bien ce qui va se passer », explique Didier Coquillas, docteur en histoire et médiateur scientifique pour l'association Océan. Sur 6 000 ans, les marais ont connu deux phases d'inondation (entre 6 000 et 50 avant Jésus-Christ). La prochaine est pour demain ou presque. « Dans 100 ans, toute la partie basse du marais sera sous l'eau. Les premiers soucis commenceront dans 20 ans, ce qui est très court sur l'échelle de l'évolution », souligne le natif des marais. La partie du territoire étudiée correspond à une zone de 36 km de long pour 6 km de large, voire même 8 km dans la baie de la Vergne au niveau d'Étauliers. Lors des premières phases d'inondations, l'eau avait atteint 4 à 12 mètres de hauteur. « Impossible de savoir à quelle hauteur l'eau va monter dans les années à venir mais ce qui est en dessous de trois mètres sera submergé par les allées et venues de la marée », explique Didier Coquillas.

    Quelle place pour l'homme ?

    En ce qui concerne les habitations, aucune agglomération ne devrait être concernée. Seuls quelques hameaux seront touchés. Alors que les politiques s'interrogent actuellement sur les conséquences de la tempête Xynthia, ce livre pose la question de la place de l'homme sur ces terres. « Il n'y a pas de catastrophisme à avoir mais il ne faut pas se leurrer. Les digues sont en mauvais état et elles coûtent chères. Or, sans efforts, ces terres sont condamnées. Certaines d'entre elles devront être abandonnées », conclut le scientifique.

  • 11 juin 2010 09h35 | Par Marie-Claude Aristégui 0 commentaire(s)

    La cité noyée par la tempête Xynthia sera reconstruite

    La cité Rondeau dévastée par la tempête Xynthia a toutefois été classée en zone jaune. Elle sera réhabilitée mais c'est un véritable casse-tête pour le bailleur.

  • 28 février 2010 : Tempete et inondations à Aytré (Photo Pascal 
Couillaud)

    28 février 2010 : Tempete et inondations à Aytré (Photo Pascal Couillaud)

     

    Au début des années 1960 à Aytré, le maire de l'époque était hostile au choix du site où, finalement, ont été construites les 20 maisons de la cité Aristide-Rondeau destinées à accueillir des rapatriés d'Algérie. Il craignait que la pluie inonde cet endroit situé en bordure de marais. À juste titre : la partie basse de ce lotissement a plusieurs fois été inondée et, dans la nuit du 27 au 28 février, Xynthia a dévasté la cité. L'eau a pénétré partout, ruinant ainsi l'intérieur des maisonnettes. Aujourd'hui, personne ne vit plus dans ce quartier.

    Cela dit, curieusement, cette zone a été classée en jaune. Pas de démolition, donc, et possibilité de réaménagement avec des précautions particulières. Décision a été prise par Atlantique Aménagement de réhabiliter Rondeau où, actuellement, les maisons sont inhabitables.

    « On constate que les locataires sont très attachés à leur maison, note Suzanne Tallard, maire d'Aytré. Mais, s'il avait été possible de démolir la partie basse, en relogeant les habitants, bien sûr, je pense que cela aurait été bien. »

    Et d'ajouter : « Dans le cadre de la commission extra-municipale qui a été créée, nous, on s'interroge sur la façon de mieux protéger Aytré sans défigurer le littoral. Et aussi sur la manière d'évacuer rapidement l'eau, le cas échéant. »

    Directeur général d'Atlantique Aménagement, Éric Louvigny avoue que le choix de réhabiliter cette cité n'a rien de « cartésien ». « Nous sommes plutôt ennuyés. Mais ici, l'affectif est tel qu'on ne peut pas décemment dire aux gens : "On va raser votre passé". »

    Éric Louvigny raconte que, parmi les locataires, figure toujours un couple arrivé en 1962. Pour ces personnes, l'abandon définitif de leur maison de Rondeau n'est pas envisageable, quand bien même leur proposerait-on un château. Ce qui, de toute façon, n'est pas prévu.

    « Techniquement, ce n'est pas simple et, en plus, les assurances n'ont toujours pas dit ce qu'elles prendraient en charge, poursuit Éric Louvigny. On va engager des procédures de définition de travaux, lancer des appels d'offres, etc. Mais, bien sûr, l'été va passer. »

    La décision de réhabiliter est prise. Toutefois, si une opportunité se présentait - un terrain constructible dans la commune - pour édifier un lotissement dont des maisons seraient réservées aux habitants de Rondeau, Éric Louvigny serait plutôt satisfait.

    Cela permettrait d'offrir le choix aux habitants et, éventuellement, de ne pas reconstruire toute la partie basse.

    Il n'est pas exclu que quelques résidants soient disposés à emménager définitivement ailleurs. Pas tous, sans nul doute. D'ailleurs, de grosses pancartes installées dans le quartier témoignent de l'impatience de ceux qui rêvent de se réinstaller dans « leur » maison.

    Mais d'autres semblent moins exigeants. Ainsi Rose-Noëlle et son mari Thierry qui, après un long séjour pénible dans un petit mobil-home, vont enfin intégrer un pavillon : « Là, on ne peut pas se plaindre », dit-elle.

    36 ans à Rondeau

    Son père aussi, Georges Josselin, 84 ans, aimerait surtout avoir un logement quasiment aussi grand que le précédent. « J'ai passé du temps dans le mobil-home avec les enfants. Personne ne s'est soucié de moi. Et c'est grâce à la boulangère que j'ai trouvé un tout petit appartement dans lequel je ne peux pas mettre toutes mes affaires. » Et il lui coûte beaucoup plus cher que la maison de Rondeau, dont il continue à entretenir le jardin.

    En outre, quand il regarde les dégâts, dans cette maison, il se demande s'il est vraiment possible de la remettre en état : « Regardez les murs, l'eau est montée jusque-là. » Georges Josselin, un ancien d'Indochine qui continue à collectionner les livres écrits sur cette guerre, a vécu trente-six ans dans la partie haute de la cité.

    « Au début, c'était pour les rapatriés d'Algérie. Ensuite, quand ils sont partis, on a attribué les logements aux personnes âgées ou handicapées. Moi, j'ai bénéficié d'une maison car ma fille est handicapée. Après, tout le monde a pu y habiter. »

    En trente-six ans, il raconte qu'au moins quatre fois, il a vu des inondations dans la partie basse. Et cette fois, son secteur a également été touché, sa maison et aussi celle de sa fille, dans la même rue.

    11 juin 2010 06h00    

    Les généreux Lions club dacquois

    Les généreux Lions club dacquois

     

    Le président du Lions club de Dax, Mathieu Lartigau, entouré de plusieurs membres de cette association, a remis une somme globale de 7 500 euros à des associations caritatives de Dax.

    C'est ainsi que, dans les locaux du restaurant le Richelieu, et en présence de responsables de ces associations, des chèques ont été remis aux visiteurs de malades de l'hôpital, à l'association Dépannage distraction, au CAMS, à l'association qui gère les Vacances en plein air, à la bibliothèque sonore et à une association qui vient en aide aux victimes de la tempête Xynthia en Vendée et Charente-Maritime. PHOTO PHILIPPE SALVAT

     
     
    12 juin 2010 09h49 | Par Marie-Claude Aristégui 0 commentaire(s)

    Xynthia : une contre-expertise en Vendée, mais rien en Charente-Maritime

    Le périmètre vendéen va être redéfini. Rien de tel en Charente-Maritime, pour l'instant en tout cas. Mais selon Dominique Bussereau, le « système n'est pas figé ».

    Xynthia : une contre-expertise en Vendée, mais rien en 
Charente-Maritime

     

    Deux experts du ministère de l'Environnement et du Développement sont en Vendée pour réexaminer la cartographie des zones noires (englobant un peu plus de 900 maisons) dites de solidarité. « On nous a demandé de contribuer à la délimitation des expropriations nécessaires », explique l'un d'eux, Christian Pitié.

    Ne devraient restées classées en zone noire que les maisons présentant un danger évident et trop difficiles à protéger. A priori, il s'agit donc de réduire ces zones. « Il est possible en effet qu'elles le soient », confirme Christian Pitié. Car un nouveau zonage sera proposé en juillet.

    « Rien n'a été engagé »

    En Charente-Maritime, aucun réexamen des zones noires n'est programmé. « Rien n'a été engagé, pour l'instant en tout cas », indique l'expert. Il ignore s'il est prévu ou non de redélimiter le périmètre dans ce département.

    Là, le nombre de maisons promises à la démolition n'est pas encore défini, le devenir des zones orange (Pointe de la Fumée à Fouras et quartier des Boucholeurs à Yves et Châtelaillon) faisant toujours l'objet d'arbitrages.

    Quoi qu'il en soit, un réexamen des zones de solidarité est toujours réclamé et dans les communes concernées, les protestations restent vivaces, même si elles ne se manifestent plus sur la place publique.

    À Nieul-sur-Mer

    On évoque souvent la situation des Boucholeurs, de Boyardville ou d'Aytré, on peut aussi citer celle de Nieul-sur-Mer, où 11 maisons sont localisées dans la fameuse zone de solidarité. Patrick Baillargau par exemple, rue du Port, dont la maison où il demeure toujours n'a été mouillée que dans la cave, attend encore des explications.

    « Je voudrais que l'on me prouve que la situation de ma maison présente un risque réel pour moi ou pour les autres. Mais on ne nous dit rien. »

    En attendant d'en savoir plus, il a contacté les services des Domaines. « Ils sont venus. Pour l'heure, ils ne m'ont pas fait de proposition. Ce qui n'est pas grave, car je ne suis pas pressé de partir. Mais on vit avec ce souci permanent et j'ai l'impression qu'on nous oublie. Il y avait soi-disant urgence… Cela fait trois mois maintenant. »

    « Ce n'est pas figé »

    Interrogé à ce propos, Dominique Bussereau rappelle que des débats portent encore sur les Boucholeurs et Fouras. Le ministre et président du Conseil général précise qu'il continue à demander la révision de certains points dont, notamment, le classement du quai de Boyardville et l'extension de la zone de solidarité de Port-des-Barques, comme le réclame le maire de cette commune, Jacky Laugraud.

    Et de conclure : « Le système n'est pas plus figé en Charente-Maritime qu'en Vendée. »

    Patrick Baillargau, devant sa maison. Photo archives C. G.

     
     
     
    12 juin 2010 07h14 | Par Julien Lestage 0 commentaire(s)

    Gérer l'après-tempête Xynthia

    La CUB va adhérer au Smiddest. Un préalable pour définir une stratégie de défense.

    Au lendemain de Xynthia, c'est bien le Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (Smiddest) qui portera le Programme officiel d'actions de prévention des inondations. « Une sollicitation de l'État » comme l'a rappelé Philippe Madrelle, le président du Smiddest, lors du comité syndical qui s'est déroulé hier au Verdon. L'enjeu du Papi va consister à élaborer une stratégie de défense sur l'ensemble du bassin-versant du grand estuaire. Sur les deux rives, les débats se sont engagés. Et comme la « mécanique » hydraulique sur la zone concernée ne permettra pas « d'élever des digues partout et au niveau que l'on souhaite », les négociations s'annoncent plus que difficiles. Les enjeux sont clairs : développement urbanistique et agricole pour certains, préservation et défense de zones urbaines existantes pour d'autres, responsabilité et entretien des digues, etc.

    Un tour de table complet

    Pour que la réflexion soit plus large, le Smiddest ne pouvait donc pas se passer de la présence de la Communauté urbaine de Bordeaux. Laquelle a décidé de faire une demande d'adhésion au syndicat mixte. La CUB sera représentée par deux délégués. Cette candidature, acceptée par le Smiddest, a fait l'unanimité. Et l'objet de quelques commentaires. Philippe Plisson, l'un des vice-présidents, a indiqué « que l'on ne peut pas leur imposer des choses sur l'estuaire, s'ils ne sont pas autour de la table ». Il ne semble pas évident, si rapport de force il y a, qu'il soit dans ce sens. Le Médocain Jean-Jacques Corsan, visiblement inquiet pour sa presqu'île, lui, a toutefois accepté le principe de cette entrée. Avec une « représentation géographique » complète, les discussions vont pouvoir commencer. Les échanges s'annoncent riches.

    500 000 € pour Cordouan

    Lors de ce comité syndical, il a aussi été question du dossier phare de Cordouan, dont le Smiddest assure la gestion et l'animation avec l'État. À l'occasion de la précédente réunion du syndicat mixte, au mois de février, les élus avaient menacé de faire usage de leur droit de retrait sur leur autorisation d'occupation temporaire du site. Le message du Smiddest était clair. Pas question de s'investir sur le phare, si l'État n'assure pas sa part de responsabilité. C'est-à-dire la réalisation des travaux de consolidation de la cuirasse. Le montant de la facture est estimé à 3 millions d'euros. Hier, Philippe Madrelle a annoncé qu'une première enveloppe de 500 000 euros avait été dégagée. Un message jugé suffisamment positif par le président, qui est évidemment revenu sur son intention de dénoncer l'AOT (autorisation d'occupation temporaire).

    En février dernier, le Smiddest avait validé le lancement d'une étude de faisabilité « pour la mise en place d'un transport collectif de passagers sur l'estuaire ». Le travail se poursuit sur le sujet. Dans le Nord-Gironde, où les embouteillages sont monstres pour accéder à la CUB, on semble croire à cette stratégie, défendue par le vice-président et député Plisson.

    14 juin 2010 07h10 | Par Jean-Bernard Gilles 3 commentaire(s)

    Dominique Bussereau : « La Charente-Maritime d'abord »

    Le secrétaire d'État fait le point sur l'après-Xynthia, la ligne à grande vitesse, l'avenir du port de Bordeaux, la réforme territoriale et son avenir politique.

      Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau.  Photo
 Jean-Jacques Saubi

    Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau. Photo Jean-Jacques Saubi

     

    « Sud Ouest ». Pouvez-vous clarifier les intentions du gouvernement sur les différentes zones sinistrées par la tempête Xynthia ?

    Dominique Bussereau. Il y a deux types de zones aujourd'hui. Celles que nous avons trop rapidement baptisées zones noires sont en fait aujourd'hui des zones de solidarité où l'État dit aux propriétaires qu'ils peuvent vendre habitation et foncier aux conditions financières d'avant la tempête. Une soixantaine de dossiers sont engagés en Charente-Maritime. Dans ces zones, certains habitants disent vouloir rester parce qu'ils considèrent qu'ils n'ont pas été submergés mais seulement inondés, ou parce que les digues ont été refaites depuis la tempête. Nous n'irons pas au bulldozer sur ces zones. Il y aura une étude contradictoire au cas par cas. Dans certains cas, il sera possible aux habitants de rester à certaines conditions, dans d'autres non, et l'État engagera alors une procédure d'utilité publique conduisant à l'expropriation. Celle-ci sera mise entre les mains de la justice puis le juge civil fixera le montant de l'indemnité.

    Reste le cas des zones dites orange, celles où l'État poursuit ses études. Il y en a notamment deux en Charente-Maritime : les Boucholeurs à Châtelaillon et la pointe de la Fumée à Fouras, qui va jusqu'à l'embarcadère. La discussion y reste ouverte. Le Conseil général a mis en place une mission d'appui pour les personnes qui sont en difficulté pour un relogement ou une indemnisation, et une autre mission littorale chargée d'étudier le trait de côte et qui sera utile pour nos investissements de protection à venir.

    Vous étiez le 9 juin à Saragosse avec les ministres des Transports espagnol et portugais. À quoi a servi ce sommet ?

    Deux réseaux de transport européens concernent notre région, la ligne Tours-Bordeaux, l'Y basque, Madrid et Lisbonne et le passage de la ligne Lisbonne-Madrid-Gijón vers l'autre côté des Pyrénées. L'Espagne a dit qu'elle n'aurait pas de retard pour l'Y basque et le Portugal s'engage à privilégier la liaison Lisbonne-Madrid. J'ai indiqué à nos amis espagnols et portugais que nous tiendrons nos engagements avec le début des travaux sur le Tours-Bordeaux en 2011 pour une liaison entre Paris et Bordeaux en deux heures en 2016. Puis la construction des deux prolongements vers Toulouse et vers l'Espagne après un tronc commun au sud de Bordeaux. Nous allons prendre des décisions sur les fuseaux rapidement.

    Midi-Pyrénées fait monter la pression sur sa participation financière sur Tours-Bordeaux ?

    Nous sommes dans la dernière ligne droite. Et il s'agit d'argent public. C'est normal. Mais tous les payeurs seront au rendez-vous sur le Tours-Bordeaux. Seules les Pyrénées-Atlantiques et les Deux-Sèvres renâclent encore. Pour mettre Toulouse à trois heures de Paris, il faut construire la ligne Tours-Bordeaux. Les actionnaires publics de ce dossier ont été parfaits sur ce dossier. Le président de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, notamment, qui pousse sur la grande vitesse ferroviaire depuis l'abandon du projet de deuxième aéroport dans sa région. J'espère que Réseau ferré de France pourra signer le contrat de concession d'ici à l'été avec Vinci.

    Les opposants en Pays basque disent que l'on peut utiliser les capacités ferrées existantes.

    Le passage est compliqué. Mais il n'y a pas de solutions alternatives. Avant de faire un nouvel ouvrage, on sature les ouvrages existants. Mais on passera dans le Pays basque après le maximum de concertation avec les populations en privilégiant les meilleures conditions d'insertion notamment grâce à l'enfouissement d'une partie de la ligne. Il faudra une ligne nouvelle le jour venu, mais nous n'en sommes pas encore là.

    Le port de Bordeaux doute depuis l'abandon du projet de terminal méthanier. A-t-il un avenir ?

    On ne pouvait pas faire un syndicat mixte avec les deux départements pour préserver l'environnement du fleuve et accepter un tel projet. J'y étais opposé clairement depuis le premier jour. La décision est celle du gouvernement. Nous travaillons à un projet sur Le Verdon avec un comité spécial sous l'autorité du préfet. Nous avons doublé les investissements de l'État. Nous nous sommes engagés sur le dragage. Nous avons des projets sur Blanquefort, sur la desserte de Bassens, sur la liaison ferrée entre Bruges et Le Verdon. L'État ne lâche pas le port de Bordeaux.

    Qui paiera la note du contentieux 4Gas ?

    Les chiffres de plusieurs centaines de millions d'euros avancés par 4Gas sont tellement extravagants qu'ils entraîneront un grand éclat de rire du juge administratif. Ils seront déboutés. Un épicier à qui on refuse un permis de construire ne peut demander un dédommagement égal à 10 fois son chiffre d'affaires possible. Je n'ai jamais vu cela en France.

    La rumeur vous dit partant du gouvernement en cas de remaniement. Info ou intox ?

    Ni l'un ni l'autre, mais je suis en réflexion. Je suis ministre depuis plus de huit ans. En cas de remaniement, soit je poursuis ma tâche si le président de la République le souhaite, soit je reviens à l'Assemblée nationale pour me consacrer à mon mandat de député et de président du Conseil général de la Charente-Maritime. Je suis fier de servir mon pays. Mais il est vrai que j'aurai plaisir à être plus présent dans mon département le jour où je ne serai plus au gouvernement. C'est ouvert. Dans l'équation qui se présentera à moi, c'est la Charente-Maritime que je choisirai.

    14 juin 2010 06h00 | Par Marcel Bedaxagar 0 commentaire(s)

    Le pont ne tient qu'à un fil

    Les travaux de réfection du pont suspendu d'Holtzarte sont en cours. Le point.

      Fabrice Bossard, patron de la société Fafa Gump, sur les câbles 
de la passerelle.  Photo m. B.

    Fabrice Bossard, patron de la société Fafa Gump, sur les câbles de la passerelle. Photo m. B.

     

    Le passage est interdit et, de toute façon, seul un singe pourrait franchir les câbles tendus entre les deux parois. Mais l'accès à la passerelle d'Holzarte reste libre et permet, à partir d'une plate-forme située à quelques dizaines de mètres seulement, d'observer le chantier. Les travaux de réfection battent leur plein, afin d'effacer les traces de la tempête Xynthia qui avait balayé la plus grande partie du platelage du fameux pont suspendu. Et le spectacle vaut le coup d'œil.

    Les spécialistes des travaux acrobatiques qui œuvrent sur ce chantier n'hésitent pas, eux, à se mouvoir sur ces câbles, mais en toute sécurité. Ce sont de véritables alpinistes, qui travaillent pour l'entreprise Heaven Climber ou HC Pyrénées basée à Soulom dans les Hautes-Pyrénées. Fabrice Bossard, gérant de l'entreprise Fafa Gump de Licq-Athérey, les dirige, car ce chef de chantier est sous-traitant pour la société pyrénéenne.

    Vérification des câbles

    « Nous avons commencé par sécuriser le site pour nous, en tendant un câble de sécurité avant de démonter le pont suspendu. Après, nous avons fait des essais pour vérifier la solidité des ancrages des câbles existants », explique Fabrice Bossard. Une première analyse qui a permis de constater que les deux câbles de pied, sur lesquels reposait le platelage du pont suspendu, étaient trop usés. « Pour l'instant, on ne change que ceux-là. Mais les haubans de tension et les câbles du haut ont été radiographiés par un bureau de contrôle et leur efficacité est en cours d'analyse », poursuit le chef de chantier.

    Au Conseil général, maître d'œuvre pour ces travaux, rien ne filtre pour l'heure. Mais quelques renseignements glanés auprès de ceux qui sont concernés par le dossier, laissent entendre que les résultats seraient favorables, ce qui allégerait la facture et permettrait sans doute d'aller plus vite. « On va tirer les câbles de pied à l'aide d'un treuil pneumatique », annonce Fabrice Bossard. Deux compresseurs, un groupe électrogène et un bungalow pour que les salariés puissent se mettre à l'abri ont été héliportés avant le lancement du chantier.

    Avec l'hélicoptère

    Et l'hélicoptère interviendra à nouveau, de manière plus spectaculaire. « On va poser le platelage par éléments de six mètres avec cet hélicoptère », confirme le chef de chantier. « Le plancher sera en mélèze, un bois très résistant », annonce-t-il.

    Bien sûr, les conditions météorologiques et aérologiques devront être idéales pour effectuer de telles manœuvres. Mais si le temps le permet, la passerelle d'Holtzarte devrait retrouver son allant pour cet été. « Pour la première semaine de juillet, si les ancrages sont efficaces et si les câbles du haut sont validés », se risque Fabrice Bossard.

    Ce Breton est tombé amoureux de la région en venant travailler aux gorges de Kakueta et a fondé Fafa Gump, où sa compagne Anne Pigeau l'a rejoint pour devenir son associée. « Fafa Gump, c'est une référence au film ''Forrest Gump'', parce que je suis toujours en train de courir », confie-t-il en souriant.

    14 juin 2010 06h00 | Par Jean-Pierre Ouvrard 0 commentaire(s)

    Servir les sinistrés

     

      Les membres du Rotary et de la paroisse de Nieul.      photo 
jean-pierre ouvrard

    Les membres du Rotary et de la paroisse de Nieul. photo jean-pierre ouvrard

     

    Le Rotary a une devise, « Servir d'abord ». Il y a fait honneur au lendemain de la catastrophe Xynthia, qui a meurtri Lauzières. Les membres du Rotary, les trois clubs charentais-maritime étant concernés, se sont mobilisés dès le lendemain de la tempête. Un appel aux dons vers tous les rotariens a fonctionné très efficacement.

    Alphonse Guihart, le président rochelais, a pu articuler la toile au bénéfice des habitants de Lauzières. « Dans un premier temps, les adhérents ont mis la main à la poche pour débloquer des fonds, pour gérer les premières urgences. L'appel aux dons est allé au-delà même de nos espérances. Argent, vêtements, électroménager ont transité via le département pour porter secours aux sinistrés. »

    Cibler les priorités

    Alphonse Guihart, devant tant d'engouement, a été obligé de mettre en place une nouvelle stratégie : cibler les priorités. Une rotarienne, directrice de l'hôtel Mercure à Angoulême, a changé la literie de son établissement, offrant ainsi 100 sommiers et 100 matelas en excellent état, le fournisseur se chargeant de livrer gracieusement le matériel.

    Ensuite, l'ouverture d'un compte dans une grande enseigne rochelaise a permis de fournir aux sinistrés du matériel dans les plus brefs délais, soit : un réfrigérateur, un lave-linge, un aspirateur, une gazinière.

    Pour gérer cette chaîne, les services sociaux de Nieul ont fait leur travail : ils ont défini à leur tour les priorités et ont fourni de l'aide à cette population fragilisée et désemparée, pour rebondir. Le Rotary a réussi à trouver la somme de 20 000 euros rien que pour l'électroménager. Alphonse Guihart signale : « Nos actions continuent, car bon nombre de sinistrés sont encore logés provisoirement. Grâce à nos démarches, nous avons signé une convention avec la fondation SEB France qui s'est engagée à nous livrer gracieusement 250 kits cuisine : bouilloires, cafetières, fers à repasser, série de casseroles et de poêles. »

    Joël Bonneau, le responsable paroissial du canton, qui a tant donné dans le village, réceptionne les colis. Il déclare : « J'étais loin de penser que notre pays était capable de se mobiliser. Cet élan de solidarité incroyable démontre que nos concitoyens savent faire front, même dans les pires moments. »

    14 juin 2010 06h00 | Par Lucien Normandin 0 commentaire(s)

    Solidarité avec Charron

     

      Des bénévoles en train de charger le camion.  photo lucien 
normandin

    Des bénévoles en train de charger le camion. photo lucien normandin

    Le drame de la tempête Xynthia est encore présent dans tous les esprits. Alertés par leurs collègues de Charron, les élus de Bussac-sur-Charente ont présenté, dans le dernier bulletin municipal, les besoins matériels de la population sinistrée. En effet, beaucoup d'habitants de Charron manquent encore du matériel ménager le plus élémentaire.

    L'appel ainsi lancé a été très bien entendu par la population bussacaise, qui a accepté de donner divers objets : chambres d'enfants, gazinières, ordinateurs, téléviseurs, canapés… Tous ces biens ont été rassemblés par une équipe de bénévoles coordonnée par des élus. Il est remarquable que cette équipe ait été appuyée par trois jeunes du Centre éducatif renforcé de Bernay-Saint-Martin (Yann, Aurélien, Marios). Ces jeunes « mal dans leurs pompes » ont démontré qu'ils étaient aussi capables d'actes concrets de solidarité.

    La collecte et le transport de tous ces biens ont été assurés bénévolement par Serge Gaudin, qui a mis à disposition un camion. À l'arrivée, ces dons ont été répartis dans les familles les plus nécessiteuses par la municipalité de Charron.

    Par-delà les multiples dons reçus, celle-ci a pu distribuer ainsi les deux premiers aspirateurs, le matériel électroménager étant toujours le bienvenu pour la population sinistrée.

    15 juin 2010 06h00 | Par M.-C.A. 0 commentaire(s)

    Le retour des experts

    Les experts du ministère reviennent expliquer leur méthode aux élus .

     

    Dans notre édition d'hier, nous rapportions les propos de Dominique Bussereau qui, dans l'île d'Oléron, a évoqué un courrier adressé par Jean-Louis Borloo au préfet Henri Masse, pour lui demander « de revoir le zonage » établi après le passage de Xynthia. Hier, à la préfecture, sans donner d'autres précisions, on confirmait que le préfet avait bel et bien reçu une lettre du ministre.

    Il est vrai qu'en Charente-Maritime, ce zonage continue à susciter des protestation émanant des habitants et des élus, qui réclament des explications. Peut-être vont-ils en obtenir et faire valoir leur point de vue. En effet, aujourd'hui, quelques-uns de ces maires - dont Sylvie Marcilly et Jean-Louis Léonard - ont rendez-vous à la préfecture, pour rencontrer les experts parisiens venus, en avril, procéder à des réexamens, dont Jean-Marc Kahan, spécialiste des ouvrages de protection. Des membres de l'association Vivre à Fouras-la Fumée, accompagneront é galement Sylvie Marcilly.

    Par ailleurs, hier après-midi, une réunion concernant le plan digues élaboré notamment avec le Conseil général, l'université de la Rochelle... a été présenté hier. «Il serait plus logique d'utiliser ces outils pour définir un zonage, que de faire l'inverse», commente Sylvie Marcilly qui réclame des moyens d e protection pour justement éviter de démolir.

    15 juin 2010 16h25 | Par Marie-Claude Aristégui 2 commentaire(s)

    A Fouras (17), la Pointe de la Fumée passe en zone noire

    Après Xynthia : les 107 maisons de la Pointe de la Fumée, zone "orange" jusqu'alors et donc en attente de classement,  passent en zone de solidarité, c'est à dire noire

    La pointe avait été dévastée par Xynthia 
(PHOTO ARCHIVES SO X.LEOTY)

    La pointe avait été dévastée par Xynthia (PHOTO ARCHIVES SO X.LEOTY)

    L'information a été donnée ce matin à Sylvie Marcilly, maire de Fouras, par un expert mandaté par le ministère de Jean-Louis Borloo: les 107 maisons de la Pointe de la Fumée, zone "orange" jusqu'alors et donc en attente de classement, passent en zone de solidarité, c'est à dire noire.

    Autrement dit, les villas en question, des résidences secondaires en majorité, sont vouées à la démolition, ce qui a priori semblait difficilement imaginable, d'autant plus que certaines n'ont pas souffert de la tempête. 

    Bien sûr, les propriétaires peuvent refuser l'offre des Domaines et entamer une action en justice. Dans ce quartier, ne sont pas concernés les restaurants et les exploitations des ostréiculteurs.

    mardi 15 juin
     
     
     
    15 juin 2010 16h35 | Par Marie-Claude Aristégui 0 commentaire(s)

    Après-Xynthia : nouvelle zone noire à Yves et Châtelaillon

    Comme la Pointe de la Fumée à Fouras (17), le classement du quartier des Boucholeurs (sur les communes d'Yves et de Châtelaillon-plage) vient d'être révisé et fait désormais partie de la zone dite "noire"

    Le quartier des Boucholeurs avait été classé "orange" 
dans un premier temps. Il est désormais dans la zone noire... (photo 
Dominique Jullian)

    Le quartier des Boucholeurs avait été classé "orange" dans un premier temps. Il est désormais dans la zone noire... (photo Dominique Jullian)

    Comme pour Fouras où 107 maisons sont concernées, le périmètre de la zone de solidarité (noire) du quartier des Boucholeurs (communes de Châtelaillon et Yves) vient d'être précisé.

    Il concerne toute les maisons construites à moins de 50 mètres du littoral. 111 constructions dont 107 habitations sont situées dans ce périmètre. Autrement dit, les villas en question, des résidences secondaires en majorité, sont vouées à la démolition.

     

     

    Mardi 15 juin 2010

    Société

    Publié le 15/06/2010 à 20:40 AFP

    Xynthia: deux nouvelles zones noires en Charente-Maritime

    Xynthia: deux nouvelles zones noires en Charente-Maritime

    Deux nouvelles zones noires ont été définies en Charente-Maritime après une révision de leur classement initial (zones orange), à la suite du passage de la tempête Xynthia, a annoncé mardi la préfecture à La Rochelle.

    Deux nouvelles zones noires ont été définies en Charente-Maritime après une révision de leur classement initial (zones orange), à la suite du passage de la tempête Xynthia, a annoncé mardi la préfecture à La Rochelle.

    Cette annonce a été faite après une réunion entre le préfet et les maires de Châtelaillon-Plage, Yves et Fouras, Jean-Louis Léonard, Didier Roblin et Sylvie Marcilly.

    En ce qui concerne le quartier des Boucholeurs, à cheval sur les communes d'Yves et Châtelaillon-Plage, "un périmètre de solidarité d'une profondeur de 50 m est établi sur le front de mer, où se trouvent 111 constructions, dont 107 habitations", annonce un communiqué de la préfecture.

    Pour la Pointe de la Fumée à Fouras, 107 habitations sont concernées.

    Les autorités ont requalifié en "zones de solidarité" les zones noires dans lesquelles il sera impossible de résider.

    "Les propriétaires de ces habitations vont se voir ouvrir immédiatement le droit à l'acquisition à l'amiable par l'Etat de leur bien, à la valeur d'achat avant la tempête", précise le texte.

    Dans le cas contraire, les propriétaires verront la situation de leur bien réexaminée dans le cadre de la préparation de la procédure d'utilité publique.

    "Au terme d'une analyse de chaque parcelle et d'une procédure contradictoire, ce réexamen mènera à une décision du juge statuant sur le devenir de ces parcelles", précise le communiqué.

    Aux Boucholeurs, la définition du nouveau périmètre "est liée à la mise en place d'un ouvrage de protection contre le risque de submersion dont la maîtrise d'ouvrage et les détails devront être arrêtés pour la fin 2010".

    "Les habitations protégées par ce dispositif, ainsi que celles qui étaient identifiées en zone jaune (360 aux Boucholeurs et 130 à Fouras, NDLR), seront soumises à des prescriptions de sécurité, collectives et individuelles", précise le communiqué.

    "C'est une bouffonnerie, c'est scandaleux, on nous a baladés !", a réagi auprès de l'AFP Jean-Louis Léonard, député-maire UMP de Châtelaillon.

    "On entre en résistance, je n'appliquerai rien de tout ça et je déconseille aux gens de quitter leur maison. Mais on ne pourra pas empêcher les gens de vendre parce qu'ils vont les appâter, c'est de la gabegie et je pèse mes mots", a-t-il poursuivi.

    "En deux mois il ne s'est rien passé, leur pseudo expertise c'est bidon, c'est basé sur l'avis d'un expert qui ne connaît strictement rien à la défense des côtes", a affirmé M. Léonard, qui "en appelle au Premier ministre".

     

    Les "zones noires" ont été tracées par les pouvoirs 
publics après la tempête qui a provoqué des inondations et la mort de 53
 personnes dans la nuit du 27 au 28 février.
    AFP/FRANK PERRY
    Les "zones noires" ont été tracées par les pouvoirs publics après la tempête qui a provoqué des inondations et la mort de 53 personnes dans la nuit du 27 au 28 février.

    Le préfet de Charente-Maritime a annoncé mardi 15 juin le classement de 218 bâtiments supplémentaires en "zones noires" ou "zones de solidarité" après de nouvelles expertises consécutives au passage de la tempête Xynthia.

    Les associations de riverains ont dénoncé cette décision, qui concerne 214 habitations et quatre autres constructions situées sur les communes de Fouras, Aytré et Yves. Les "zones noires", qui dans un premier temps prévoyaient la destruction de plus de 1 500 logements en Vendée et Charente-Maritime, ont été tracées par les pouvoirs publics après la tempête qui a provoqué des inondations et la mort de 53 personnes dans la nuit du 27 au 28 février. Rebaptisées "zones de solidarité", elles sont toujours contestées par une partie de la population concernée.

     

     Après Xynthia, l'Etat pouvait-il réagir autrement ?

    A Aytré et Yves, un "périmètre de solidarité d'une profondeur de 50 mètres" a été établi sur le front de mer, dans le quartier des Boucholeurs. Il concernera 111 constructions, dont 107 habitations, dit le communiqué de la préfecture."Concernant la pointe de La Fumée à Fouras, un dispositif de solidarité permettant l'acquisition à l'amiable des biens par l'Etat va être ouvert pour 107 maisons", poursuit le texte. Ces deux endroits avaient été classés en "zone orange", le temps pour les services de l'Etat de mieux examiner la situation.

    UNE "DÉCISION ABSURDE"

    Aux Boucholeurs, où environ 220 maisons étaient concernées, toutes celles situées dans un périmètre de 50 mètres sur le front de mer ont été placées en "zone noire". Environ 360 autres habitations situées en "zones jaunes" seront soumises "à des prescriptions de sécurité, collectives et individuelles". Les associations ont dénoncé une "décision absurde". "Il n'y a aucun argument valable pour justifier cette décision", s'est indigné Michel Le Bozec, président de l'Association de sauvegarde du village des Boucholeurs.Son association a déposé un recours en référé devant le tribunal administratif de Poitiers (Vienne) pour obtenir communication des documents ayant servi de fondement à la délimitation des zones dont il attend le résultat. Il veut maintenant déposer un recours contre le zonage lui-même.

    A Fouras, Jacques Bargiel, président de l'association "Vivre à Fouras La Fumée", s'est dit "abasourdi". "Toutes les mesures de protection que nous avions proposées, que ce soit des digues, des brise-lames, des protections individuelles et collectives, n'ont pas été prises en compte", a-t-il déploré."Il va falloir qu'on nous explique pourquoi d'autres endroits où des habitations ont été plus gravement touchées n'ont pas été classées en 'zone noire'", a-t-il dit.

     

     

     

     

    Tempête Xynthia : le coût total ne ssera pas connu avant plusieurs semaines

    [ 10/06/10  - 12H12  ]

    Le coût total de la tempête Xynthia pour le budget de l'Etat ne sera pas connu avant plusieurs semaines, a expliqué jeudi le ministre du Budget François Baroin au Sénat, qui a affirmé ne disposer que d'"estimations élastiques" pour l'instant.
    "Notre objectif c'est de pouvoir être prêt pour une évaluation sincère et précise pour le débat autour de la loi de finances", a affirmé le ministre à l'occasion mercredi d'une audition par la mission d'information du Sénat sur la tempête Xynthia, qui a fait 53 morts en février.
    François Baroin affirme avoir pour l'instant uniquement des "estimations élastiques".
    "Si je vous donne ces éléments d'informations, compte-tenu de la sensibilité de ce sujet, il vaut mieux qu'on soit en conclusion sur une somme globale", a-t-il répondu au sénateur Bruno Retailleau, président de la mission d'information.
    Interrogé sur la fiscalité des collectivités touchées par la tempête et qui seront privées de ressources (taxe d'habitation ou foncier bâti) du fait du départ de certains de leurs habitants, François Baroin s'est dit "ouvert".
    "On a encore un peu de temps dans le cadre de la loi de Finances pour imaginer un dispositif", a-t-il dit.
    L'Etat a prévu une enveloppe totale de 450 millions d'euros pour dédommager les personnes obligées de quitter leur maison. La mission d'information du Sénat sur la tempête Xynthia rendra public son pré-rapport le 16 juin et son rapport début juillet.

    Audition de François Baroin dans le cadre de la tempête Xynthia

    François Baroin, ministre du Budget, est auditionné par la mission d'information sénatoriale sur la tempête Xynthia. Le gouvernement prévoit d'offrir une " aide exceptionnelle apportée aux collectivités locales, aux agriculteurs, pour les dégâts non-assurables qu'ils ont subis ". Selon François Baroin, le gouvernement va débloquer cette année 40 millions d'euros en faveur des victimes de la tempête Xynthia. Plus précisément, "il s'agit d'ouvrir 60 millions d'euros en autorisation d'engagement et 40 millions d'euros en crédit de paiement pour faire face aux conséquences de la tempête". L'argent devra permettre de financer les réparations de voirie, des ponts, des réseaux d'assainissement ou encore des stations d'épuration.

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    Xynthia : le risque a été minoré

    Mots clés : tempête, Xynthia, VENDÉE

    Par Delphine Chayet
    15/06/2010 | Mise à jour : 20:18 Réagir

    Évacuation par les pompiers d'un habitant victime de la tempête 
Xynthia,
    Évacuation par les pompiers d'un habitant victime de la tempête Xynthia, Crédits photo : AFP

    Les auteurs d'une mission recommandent de revoir la carte des zones inondables sur le littoral atlantique.

    Quatre mois après le passage de la tempête Xynthia, la mission d'inspection interministérielle mise en place par Nicolas Sarkozy pour «faire la lumière sur un drame inacceptable» a rendu son rapport. Alors que le Sénat rend ses propres conclusions ce mercredi, les inspecteurs recommandent notamment de revoir entièrement la carte des zones inondables sur le littoral atlantique.

    ❙ Un système d'alerte perfectible

    «Le risque d'inondation par submersion marine n'a pas été correctement évalué dans la préparation de la tempête Xynthia», relèvent les inspecteurs, alors même que la surcote avait été anticipée par Météo France dans ses bulletins de vigilance rouge. L'information a bien été transmise aux préfets, mais «sous une forme pas directement exploitable» pour mesurer les effets sur telle ou telle partie du littoral. L'objectif est désormais de disposer d'une vigilance spécifique «vagues et submersion marine», à l'instar de celle qui existe pour les vents forts et les crues fluviales. Les messages d'alerte devront être explicites, afin de permettre aux maires de prendre les mesures de protection adaptées.

    ❙ Renforcer la culture du risque

    Les inspecteurs recommandent la mise en place, dans les zones les plus exposées au danger, d'exercices d'évacuation incluant les populations, de campagnes de communication et d'affiches permanentes. La mission regrette surtout l'absence de plans communaux de sauvegarde, simples et opérationnels, permettant d'organiser les secours en amont. Les préfets devraient à l'avenir encourager leur élaboration.

    ❙ Une politique de prévention «peu satisfaisante»

    Si la France est dotée «d'un corpus doctrinal élaboré et globalement approprié», la mise en œuvre des règles et principes au plan local révèle de «sérieuses carences». Entre autres, des plans de prévention des risques littoraux peu nombreux, des documents locaux d'urbanisme souvent anciens et dépassés. Exemple en Vendée : sur trente communes visitées, seules dix disposent d'un plan local d'urbanisme approuvé. Une situation qualifiée de «manifestement anormale» par la mission, qui suggère de renforcer la capacité de l'État à exercer un contrôle de légalité en matière d'urbanisme.

    ❙ Un risque minoré

    La définition de l'aléa inondation qui sert aujourd'hui de référence n'a pas évolué depuis 1990. Négligeant la mémoire historique des événements extrêmes observés sur le littoral, «ce risque est à l'évidence minoré», souligne la mission, qui précise : le phénomène Xynthia serait «r are mais pas exceptionnel». Les inspecteurs recommandent donc de revoir, à cette aune, tous les atlas des zones inondables sur le littoral atlantique, ainsi que les plans de prévention.

    ❙ Trois scénarios pour une mise en sécurité des digues

    Recensés de façon incomplète, ces ouvrages sont souvent mal connus. La multiplicité des intervenants - propriétaires, communes, départements, État, Conservatoire du littoral… - conduit à une «déresponsabilisation» et à «une inaction». La mission propose trois scénarios permettant de remédier à cette situation, jugée «très préjudiciable pour la sécurité des personnes».

    Pays de la Loire

    Xynthia avait croqué son troupeau, il le fait revivre

    samedi 12 juin 2010
    • À leur arrivée dans l'exploitation de Jean-Paul Rault, hier, à 
Saint-Radegonde-des-Noyers, les moutons étaient un peu apeurés. 
L'éleveur, qui avait perdu 600 moutons lors de la tempête Xynthia, 
reconstitue peu à peu son troupeau et attend avec impatience un gros 
coup de pouce du gouvernement.

      À leur arrivée dans l'exploitation de Jean-Paul Rault, hier, à Saint-Radegonde-des-Noyers, les moutons étaient un peu apeurés. L'éleveur, qui avait perdu 600 moutons lors de la tempête Xynthia, reconstitue peu à peu son troupeau et attend avec impatience un gros coup de pouce du gouvernement.

     

    Xynthia lui avait « volé » ses 600 moutons, laissant Jean-Paul Rault, éleveur vendéen, naufragé au milieudes inondations. Hier, ses premières agnelles sont arrivées. Un avenir fragile se dessine.

    Reportage

    La bétaillère recule, se cale contre les barrières. Les portes s'ouvrent. Quelques secondes encore, et voilà le masque noir des moutons de race vendéenne qui fait son apparition. 120 agnelles venues de plusieurs exploitations, deux Vendéennes, une autre de Loire-Atlantique et la quatrième de l'Aisne. L'espace d'un instant, Jean-Paul Rault, éleveur de moutons à Sainte-Radegonde-des-Noyers (Vendée), paraît ailleurs. Comme s'il avait oublié les gestes du berger. Les moutons lui passent sous le nez. Un peu affolés, certains sautent comme des cabris.

    Trois mois que sa bergerie était vide. Depuis que Xynthia avait englouti près de 600 moutons, plus une douzaine de veaux. Seuls trois brebis et trois béliers avaient échappé à la noyade. « Parce qu'ils étaient au salon de l'agriculture, à Paris », raconte l'éleveur, pour la énième fois.

    Lors de cette funeste nuit, Jean-Paul Rault n'avait réussi à sauver que son troupeau de bovins, parvenant à les transférer en catastrophe dans d'autres fermes du secteur. Dans les jours suivants, l'éleveur avait retrouvé ses moutons gonflés d'humidité dispersés un peu partout sur les terres voisines, « parfois jusqu'à plusieurs kilomètres ».

    Des pertes abyssales

    Jean-Paul Rault n'a pas oublié tout ça. Mais il veut croire qu'une autre histoire est possible. « Oui, j'y crois encore. » Pourtant, il reste prudent. L'argent de l'État se fait cruellement attendre. C'est pourtant chez lui que Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture, était venu manifester la solidarité du gouvernement, le 3 mars dernier. Jean-Paul Rault commence à se demander ouvertement s'il n'a pas « trop cru aux paroles du gouvernement ».

    Car depuis la visite du ministre, il n'a touché « que » quelques milliers d'euros, 6 000 € exactement. Une goutte d'eau dans un océan de besoins. « Mes pertes représentent 300 000 à 400 000 €. » Jean-Paul Rault ne se la raconte pas. Il sait que si les aides ne pleuvent pas très vite, ses rêves de rebond seront de courte durée. « Et les agnelles qui viennent d'arriver seront à vendre dès l'an prochain. » À la fin du mois, 80 autres agnelles sont attendues dans l'exploitation.

    « Si tout va bien, j'aurai mes premiers agneaux en début d'année prochaine, et mes premiers revenus », se prend à rêver l'éleveur, en regardant, d'un oeil d'expert, la qualité des gigots de ses nouveaux pensionnaires. Convaincu qu'il a encore un avenir sur ces terres si riches de la baie de L'Aiguillon, il a fait également le pari d'une campagne de gypsage, pour doper ses terres. Car Xynthia ne s'est pas contentée de hacher menu ses moutons, elle a aussi, avec les inondations d'eau salée, rendu stériles les terres pour plusieurs années.

    Philippe ECALLE.

     

     


     

    Xynthia: deux nouvelles zones noires en Charente-Maritime

    (AFP) – Il y a 37 minutes

    LA ROCHELLE — Deux nouvelles zones noires ont été définies en Charente-Maritime après une révision de leur classement initial (zones orange), à la suite du passage de la tempête Xynthia, a annoncé mardi la préfecture à La Rochelle.

    Cette annonce a été faite après une réunion entre le préfet et les maires de Châtelaillon-Plage, Yves et Fouras, Jean-Louis Léonard, Didier Roblin et Sylvie Marcilly.

    En ce qui concerne le quartier des Boucholeurs, à cheval sur les communes d'Yves et Châtelaillon-Plage, "un périmètre de solidarité d'une profondeur de 50 m est établi sur le front de mer, où se trouvent 111 constructions, dont 107 habitations", annonce un communiqué de la préfecture.

    Pour la Pointe de la Fumée à Fouras, 107 habitations sont concernées.

    Les autorités ont requalifié en "zones de solidarité" les zones noires dans lesquelles il sera impossible de résider.

    "Les propriétaires de ces habitations vont se voir ouvrir immédiatement le droit à l'acquisition à l'amiable par l'Etat de leur bien, à la valeur d'achat avant la tempête", précise le texte.

    Dans le cas contraire, les propriétaires verront la situation de leur bien réexaminée dans le cadre de la préparation de la procédure d'utilité publique.

    "Au terme d'une analyse de chaque parcelle et d'une procédure contradictoire, ce réexamen mènera à une décision du juge statuant sur le devenir de ces parcelles", précise le communiqué.

    Aux Boucholeurs, la définition du nouveau périmètre "est liée à la mise en place d'un ouvrage de protection contre le risque de submersion dont la maîtrise d'ouvrage et les détails devront être arrêtés pour la fin 2010".

    "Les habitations protégées par ce dispositif, ainsi que celles qui étaient identifiées en zone jaune (360 aux Boucholeurs et 130 à Fouras, NDLR), seront soumises à des prescriptions de sécurité, collectives et individuelles", précise le communiqué.

    "C'est une bouffonnerie, c'est scandaleux, on nous a baladés !", a réagi auprès de l'AFP Jean-Louis Léonard, député-maire UMP de Châtelaillon.

    "On entre en résistance, je n'appliquerai rien de tout ça et je déconseille aux gens de quitter leur maison. Mais on ne pourra pas empêcher les gens de vendre parce qu'ils vont les appâter, c'est de la gabegie et je pèse mes mots", a-t-il poursuivi.

    "En deux mois il ne s'est rien passé, leur pseudo expertise c'est bidon, c'est basé sur l'avis d'un expert qui ne connaît strictement rien à la défense des côtes", a affirmé M. Léonard, qui "en appelle au Premier ministre".


  • Xynthia : revue de presse du 10 juin 2010

    Les sénateurs sur les traces de Xynthia

    Conduite par Bruno Retailleau, la mission chargée d'analyser les conséquences de la tempête promet une loi nouvelle.

      Après Xynthia à Saint-Louis-de-Monferrand.  photo archives th. 
david

    Après Xynthia à Saint-Louis-de-Monferrand. photo archives th. david

     

    «Nous avons enfin la sensation d'être écoutés. Les sénateurs sont là. Même l'État se met, pour la première fois à la table des négociations. Tout cela va dans le bon sens… » Maurice Pierre, maire d'Ambès, président du Syndicat pour la protection des inondations dans la presqu'île d'Ambès (Spipa) se disait satisfait, hier, de l'effet produit par la venue de la mission commune d'information du Sénat sur les conséquences de la tempête Xynthia.

    Certes, les sénateurs n'ont rien promis mais leur présence et l'intérêt qu'ils ont manifesté pour la recherche de solutions pour les communes du littoral et de l'estuaire ne revivent plus une telle catastrophe ont rassuré.

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    Les causes des dommages

    Présidée par le sénateur vendéen Bruno Retailleau et ayant pour rapporteur le sénateur girondin Alain Anziani, cette mission s'est déjà rendue en Vendée et en Charente-Maritime.

    « L'objectif n'est pas de constater les dégâts et de rassurer les élus, souligne Alain Anziani , c'est réfléchir sur les causes des dommages. Est-ce que ça tient aux digues ? Au droit des sols ? Les systèmes d'alerte ont-ils été performants ? Et à partir de là, voir quelles décisions il nous faut prendre pour éviter de telles catastrophes dans l'avenir. »

    Voilà pourquoi les sénateurs ne se rendent pas seulement sur les zones sinistrées. La semaine dernière, ils sont allés aux Pays-Bas et ils vont maintenant prendre contact avec le Japon et l'Angleterre où des expériences intéressantes ont été menées. « Je présenterai un prérapport le 16 juin et le rapport définitif au début de l'été. Avec une proposition de loi à la clé », précise Alain Anziani.

    Hier matin, les sénateurs ont rencontré le préfet Schmitt, les représentants des divers services de sécurité ainsi que les élus de Bordeaux, de la CUB, du Conseil général et de l'association des maires. Et l'après-midi, ils se sont rendus dans la presqu'île d'Ambès pour juger les forces et les faiblesses du système anti-inondation mis en place.

    À l'issue, une réunion de travail a eu lieu à la mairie d'Ambès avec les élus, une autre ensuite à Bordeaux avec les représentants de la Chambre de commerce et de la Chambre d'agriculture.

    23 millions d'euros

    La réunion d'Ambès a été l'une des plus animées, les élus des zones sinistrées pouvant faire par de leurs préoccupations et échanger autour de quelques informations nouvelles.

    Les communes ou syndicats ne vont plus se retrouver seules pour régler leur problème. Le Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (Smiddest) va se charger de coordonner les opérations à mener et qui sont évaluées à 23 millions d'euros. Le préfet a indiqué hier que l'État pourrait couvrir 50 % de la dépense, dans le cadre d'un PAPI, un programme officiel d'actions de prévention des inondations. Le Conseil général pourrait, lui, apporter sa contribution. Présent, Philippe Madrelle l'a confirmé.

    C'est rassurant mais cela ne signifie pas que tout est réglé. « Qu'est-ce que je dis à mes familles qui se retrouvent aujourd'hui sans maison ? », n'a pu s'empêcher de lancer Pierre Soubabère le maire de Saint-Louis-de-Monferrand. Les sénateurs avaient plein de réponses en poche mais pas celle-ci.

     

    Etablies après Xynthia, les zones noires revues et corrigées par l’État

    Environnement jeudi 10 juin 2010
    • Les deux experts mandatés par le ministère de l'Ecologie pour 
revoir les zones noires viennent de démarrer leur mission de terrain.

      Les deux experts mandatés par le ministère de l'Ecologie pour revoir les zones noires viennent de démarrer leur mission de terrain.

    Très contestées depuis leur présentation, les zones noires vont être ajustées. Les deux experts mandatés par le ministère de l’Ecologie sont sur le terrain depuis quelques jours. Christian Pitié et Patrick Puech prévoient de rendre leur copie « d’ici la fin du mois du juillet ». Sur leur feuille de route, les deux hommes ont identifié plusieurs points litigieux à L’Aiguillon-sur-Mer et à La Faute-sur-Mer. Dans la première commune, ils auront une attention toute particulière pour le secteur de la route de la Pointe, où certaines maisons figurent en zone noire alors qu’elles ont été épargnées par les inondations du 27 au 28 février. Les deux hauts fonctionnaires prévoient aussi de se rendre à la pointe de L’Aiguillon, où se trouve un ensemble important de résidences secondaires. Ces résidences, à la qualité architecturale controversée, ont été endommagées, « mais la dune a tenu », observe Christian Pitié. Problème, ces maisonnettes sont situées très à l’écart du centre de la commune, « ce qui peut poser des problèmes pour organiser les secours ». A La Faute-sur-mer, les experts ont ciblé plusieurs endroits qui font débat. C’est le cas notamment en lisière des zones urbanisées, à la pointe sud de la presqu’île. Là encore, des maisons sont situées dans le périmètre des zones noires alors qu’elles ont été épargnées par la montée des eaux lors de Xynthia. Ce nouveau zonage servira de base aux futures procédures d’expropriation. Au mieux, elles pourraient avoir lieu cet automne. Un scénario que l’Etat préférerait éviter.

    Xynthia : pour les députés, « il est urgent que les fonds d'État arrivent »

    Politique jeudi 10 juin 2010
    •  

    « Il est urgent que les fonds d'État arrivent », a plaidé, ce matin, Maxime Bono, le président de la mission parlementaire chargée d'examiner les raisons des dégâts de la tempête Xynthia. Les députés ont programmé deux jours d'audition en Vendée. Comme les sénateurs avant eux, ils ont constaté des déficiences dans les système de prévision et d'alerte des populations. « On a la culture du confinement, pas de l'évacuation », résume le député-maire socialiste de La Rochelle, affirmant que le risque de submersion marine était « mal identifié ».

    La mission parlementaire se rendra, demain, à La Faute-sur-Mer et à L'Aiguillon. Elle rendra un rapport avant le 15 juillet. Dans leurs propositions, les députés souhaitent répondre « à l'éparpillement des expertises et des responsabilités », tout en confiant des pouvoirs à l'échelon local. « Les solutions ne peuvent être identiques à tous les territoires, affirme Maxime Bono. Les normes devront seulement donner des directions. Sinon, elles seront vécues comme une brutalité. »

    L'actualité économique

    Vendée: l'Etat va "mettre à plat" le zonage défini après Xynthia

    L'AIGUILLON-SUR-MER (Vendée), 10 juin 2010 (AFP) - aujourd'hui à 18h17

    Les experts de l'Etat vont "mettre à plat" d'ici juillet le zonage défini en Vendée après le passage de la tempête Xynthia, ont annoncé jeudi les deux experts chargés de cette mission.

    "Nous sommes chargés d'une mise à plat par rapport aux zones de solidarité (ex-"zones noires"), pour définir des périmètres qui seront vraisemblablement réduits en Vendée par rapport à ce qui avait été défini", a expliqué Christian Pitié, l'un de deux experts du ministère de l'Environnement et du Développement durable chargés d'une mission de terrain en Vendée.

    Dans un premier temps, l'Etat avait défini en avril une zone de solidarité assez large (915 maisons), la classant zone d'extrême danger pour que les propriétaires souhaitant partir puissent profiter de meilleures indemnisations grâce au fonds Barnier, via des acquisitions amiables par l'Etat.

    Les nouveaux périmètres, plus réduits, ne concerneront plus que les maisons "représentant un risque majeur" ou pour lesquelles "la protection serait plus coûteuse que leur acquisition", a précisé M. Pitié.

    Les maisons situées dans les nouveaux périmètres, si les propriétaires ne souhaitent pas partir, devront faire l'objet de la procédure légale d'expropriation dans le cadre d'une enquête publique qui selon les experts pourrait se dérouler à l'automne.

    "On ne mettra pas une maison à l'enquête publique avant qu'elle ait été visitée", ont promis les experts.

    "Déjà pas mal de travail a été fait, l'objectif est de faire une proposition (pour une nouvelle zone, ndlr) vers la fin du mois de juillet", a noté l'expert.





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