• Des terrains pour les sinistrés de Xynthia

    Le conseil municipal d'Aytré envisage d'acquérir deux terrains de 2,6 et 5,5 hectares à l'est de la ville

     Le Conseil envisage d'acquérir deux terrains de 2,6 et 5,5 
hectares à l'est de la ville.  photo martin charpentier

    Le Conseil envisage d'acquérir deux terrains de 2,6 et 5,5 hectares à l'est de la ville. photo martin charpentier

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    Une réunion extraordinaire du conseil municipal s'est tenue lundi dernier afin d'autoriser le maire, Suzanne Tallard, à lancer la procédure d'acquisition de deux terrains sur le territoire de la commune. Ces emplacements de 2,6 et 5,5 hectares, situés à l'est de la ville, Avenue Edmond-Grasset et Chemin de Ronflac, seront proposés aux sinistrés de Xynthia désirant reconstruire à Aytré. Le maire a déjà pris langue avec les propriétaires et l'Établissement public foncier, chargé de l'acquisition, devait se prononcer jeudi sur la faisabilité du projet.

    Aytré, dans cette démarche, emboîte le pas à Charron et Port-des-Barques. Inutile de préciser que toutes les précautions ont été prises quand au choix des terrains, dans un souci d'anticipation des risques naturels et que tous deux se situent au-dessus de la cote de submersion de 4,50 m.

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    Les sinistrés désirant vendre leurs maisons se sont jusqu'ici montrés satisfaits par les propositions de rachats de l'État, toujours au-dessus des prix du marché. Les terrains trouvés par la mairie sont certes un peu éloignés de la côte, mais paraissent trouver grâce aux yeux des futurs acquéreurs. Un autre emplacement, plus proche de la mer, au nord des Galiottes, avait leur préférence, mais restait inconstructible pendant au moins six ans à la suite d'une procédure lancée par la très active Association de protection du littoral rochelais.

    Des travaux pour le foot

    Restant dans le domaine des terrains, le Conseil a voté le même soir une décision touchant un tout autre domaine : le football. Après la montée du club en Division d'Honneur, des aménagements sont nécessaires afin de respecter les normes de la Fédération. Vestiaires à agrandir (de 12 à 25 mètres carrés), nouvelle main courante, tunnel de sortie des vestiaires, filets… Il s'agissait de valider le budget de 90 000 euros à engager pour les travaux (45 % pour la commune, 55 % en subventions extérieures).

    Un passeport pour les arts

    Enfin, poursuivant une démarche d'harmonisation globale face à la crise, le Conseil a décidé à l'unanimité l'adoption d'une modification des tarifs pour les écoles de danse et de musique, appliquant les barèmes de la Caisse d'allocation familiale (déjà utilisés pour les cantines ou le centre de loisirs). Une bonne nouvelle pour les foyers à revenus modestes, même si, rappelle Suzanne Tallard, « le frein pour l'adhésion à ces activités est plus souvent culturel que financier ».

    Les élus de l'agglomération rochelaise unis pour contester le zonage

    A l'unanimité, les élus de la Communauté d'agglomération ont pris hier une motion pour soutenir les sinistrés et contester la cartographie des zones à risque.

     Une étude sur le risque de submersion marine a été lancée.  Photo
 Pascal Couillaud

    Une étude sur le risque de submersion marine a été lancée. Photo Pascal Couillaud

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    Al'unanimité, hier soir, en séance du Conseil communautaire, les élus ont adopté une motion de « contestation de la cartographie des zones classées à risque ». C'est également une motion de soutien aux communes concernées.

    En présentant ce texte, le président de la Communauté d'agglomération (CdA), Maxime Bono, a précisé qu'il en avait discuté avec le maire de Châtelaillon et député UMP Jean-Louis Léonard (absent hier soir) et qu'il était d'accord. Rappelons que le député PS Maxime Bono est président de la commission d'enquête parlementaire (Xynthia) et Jean-Louis Léonard, rapporteur. Maxime Bono considère que les communes sinistrées ont été « frappées deux fois ». Lors du passage de Xynthia et, ensuite, avec un zonage « surprenant ».

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    « Évidemment, dit-il là où il y a danger avéré, on ne doit plus habiter. Mais seulement, là où il y a danger. Or, ce zonage, a été établi en deux jours. Aujourd'hui, les sinistrés reçoivent des courriers, aucune enquête à la parcelle ne sera réalisée tout de suite… On ne peut pas imaginer l'arrivée de bulldozers pour détruire une partie des communes ». La CdA apporte donc son soutien « à l'action menée par ces communes à l'encontre de décisions prises et confirme l'autorisation donnée à son président d'agir aux côtés des communes et si besoin d'ester en justice ».

    La submersion à l'étude

    Et si on reparlait de Xynthia ? Peu de temps avant la tempête, les élus de la CdA avaient pris la décision de faire réaliser une étude sur le risque de submersion marine, afin de l'intégrer désormais dans les documents d'urbanisme. Une mesure nécessaire en effet, plus personne n'en doute aujourd'hui. Une délibération en ce sens a été prise hier soir en séance publique. C'est le bureau d'études ISL de la ville d'Angers qui a été choisi. Il lui incombe d'établir un cahier des charges permettant de lancer un appel d'offres. Ensuite, le cabinet désigné devra établir un diagnostic sur les endiguements existants, définir les secteurs susceptibles d'être inondés en cas de submersion et faire des propositions pour réduire au maximum ce risque.

    À noter que l'État doit fournir des renseignements (marée de référence, etc.) qui ne seront donnés qu'en septembre.

    Cette décision avait été prise avant la tempête ; elle est maintenue. Mais depuis les ravages de Xynthia, Maxime Bono a demandé au préfet l'élaboration d'un PPRL (plan de prévention des risques littoraux) sur le territoire de l'agglomération. Il a obtenu une réponse favorable et une première réunion de travail s'est tenue jeudi matin.

    Avec les territoires voisins

    Dans ce cadre, il est prévu d'associer d'autres zones proches comme par exemple la partie charentaise de la baie de l'Aiguillon, Charron, la baie d'Yves…

    L'étude la CdA sera en fait intégrée à l'élaboration du plan de prévention des risques littoraux dont la décision de mise en œuvre relève de l'État. Ce qui permettra ainsi de bénéficier d'un concours financier de l'État pour l'étude en question, qui pourrait être de l'ordre de 50 % sur une somme de 200 000 euros.

    Désormais, pour évaluer le risque, on tient compte du phénomène Xynthia ainsi que du réchauffement climatique et de la montée des eaux.

    Rajeunir le bourg

     Les travaux d'aménagement du bourg débuteront fin 2010.  PH. P. 
V.

    Les travaux d'aménagement du bourg débuteront fin 2010.PH. P. V.

    Deux sujets ont dominé la réunion du dernier Conseil municipal. Ceux-ci concernent les usagers du réseau d'assainissement du lieu dit la Barrade et les futurs travaux d'aménagement du bourg.

    Lors de la réunion du Conseil municipal du 8 février 2008, les élus ont entériné un programme de convention d'aménagement du bourg. Ce programme a pris du retard, mais si tout va bien, la première des quatre tranches de travaux devrait débuter fin 2010 ou début 2011. Il concerne la route de Bordeaux jusqu'à hauteur de l'ancienne mairie.

    Ces travaux comprennent l'enfouissement des lignes, l'aménagement d'un îlot central avec traversés piétonne, des plateaux de ralentissement, ainsi que des trottoirs en tenant compte de zones de stationnements, et une piste cyclable. Coût : 1 000 000 euros environ, assorti d'une subvention prévisionnelle de 166 000 euros du Conseil général.

    À la Barrade

    Depuis le 4 juin, le nouveau réseau d'assainissement a été mis en service. Ainsi, le Conseil a décidé que tous les propriétaires d'immeubles du secteur raccordables au réseau d'assainissement seront désormais, à compter du 1er janvier 2011 assujettis au paiement d'une somme équivalente à la redevance d'assainissement et cela, jusqu'au raccordement de leur bâtiment au réseau, date à laquelle la redevance entrera en vigueur. Ces recettes seront inscrites au budget Régie eaux et assainissement à partir de l'exercice 2011.

    Par ailleurs, sachant que le comité des fêtes a alloué la somme de 500 euros aux sinistrés de la tempête Xynthia, la municipalité a décidé d'accorder à ces sinistrés, une somme équivalente.

     

    Les élus évoquent le cas des campeurs

     Trois des six jeunes écogardes qui se relaieront sur le terrain 
cet été sur l'île de Ré.  photo jean-pierre Bonnet

    Trois des six jeunes écogardes qui se relaieront sur le terrain cet été sur l'île de Ré. photo jean-pierre Bonnet

    Ambiance consensuelle chez les élus rétais pendant cette dernière réunion de la CdC de l'île de Ré avant la rentrée, ce jeudi. Il faudra attendre la fin septembre pour qu'une prochaine assemblée se tienne. L'impression fut très nette qu'après les secousses de ces six derniers mois, chacun espère, cet été, souffler dans sa commune et n'avoir qu'à célébrer les nombreuses manifestations estivales.

    Trois des six écogardes se présentèrent devant les vingt élus. L'occasion de rappeler leurs nombreuses tâches avec, en particulier, le contrôle et le recensement des campeurs sur les parcelles privées. Ce sujet se trouva, une nouvelle fois, débattu.

    Le feu inquiète

    Lionel Quillet, président de la CdC, confirma les arrêtés pris par trois communes (Loix, Rivedoux, La Couarde) interdisant les campeurs sur les zones ayant été recouvertes par les eaux. Les campeurs sur les parcelles privées y voient un prétexte, ce que démentent les élus concernés. Ceux-ci invoquèrent le fait que, souvent, à l'arrière de ces zones, se trouvent des maisons classées en zone noire. Tout en approuvant la démarche, Léon Gendre, maire de La Flotte, fit remarquer que le non classement de ces zones en « noir » est regrettable. Il lui fut répondu que les services de l'État en sont conscients et qu'un texte pourrait intervenir.

    Tirant les enseignements de Xynthia, les élus s'inquiètèrent égaement du risque de feu : « De nombreux campeurs sur parcelles privées séjournent dans les bois, notamment entre Le Bois-Plage et Sainte-Marie-de-Ré, si un incendie se déclarent nous seront dans une situation pire encore qu'avec la tempête ! » « Raison de plus pour faire respecter la loi ! », répondit le maire de La Flotte, qui rappella qu'il venait de gagner en appel et en cassation les dernières « expulsions » et qui se félicita que les élus rétais parlaient enfin d'une même voix sur ce sujet.

    Boucholeurs : le préfet doit fournir les documents

    Le tribunal ordonne la communication des documents utilisés pour le zonage.

     

    Commes les autres, l'association des Boucholeurs présidée par Michel Le Bozec a obtenu gain de cause devant le tribunal administratif de Poitiers.

    Le préfet de Charente-Maritime doit fournir dans un délai de 15 jours, l'ensemble des études et documents ayant servi à l'établissement de la cartographie des zones de danger, après le passage ravageur de la tempête Xynthia, dans les communes d'Yves et de Châtelaillon. Faute de communication des informations en question, une astreinte de 500 euros par jour a été prononcée à l'encontre de l'État. L'État doit également verser à l'association de sauvegarde des Boucholeurs la somme de 1 000 euros.

    Pour fonder sa décision, le tribunal a estimé qu'en raison des conséquences induites par ce zonage et « devant la confusion de l'expression publique et le manque d'intelligibilité des explications fournies », les sinistrés devaient disposer de ces éléments. Cette communication est considérée comme « utile à la sauvegarde des droits des adhérents de l'association ».

    ARS-EN-RÉ REFAIT SURFACE
    Quatre mois après Xynthia, Ré se prépare pour le grand rush de juillet. à l'image du Grenier à sel à Ars, dernier restaurant de l'île à rouvrir ses portes le week-end dernier.
    26.06.2010
    Éric FILLAUD | e.fillaud@charentelibre.fr

    L'été est enfin arrivé dans l'île de Ré. Les touristes aussi, qui patientent dans le bouchon sur la route qui longe la digue du Martray entre La Couarde et Ars. Circulation alternée: la reconstruction prendra encore de longues semaines. Sur les plages, Anglais ou Allemands rosissent avant de se regrouper devant les postes de télé, bière à la main, à l'heure d'une Coupe du monde.

    à Ars, à la terrasse du Grenier à sel, Fabrice Lucchini savoure sa papillote de cabillaud à l'ombre des oliviers. L'artiste est un fidèle des lieux. «C'est la deuxième fois qu'on le voit cette semaine. Il était là dès samedi midi pour le premier service de la saison. C'est vraiment sympa de sa part», apprécie Pascal Godin, patron et chef du restaurant.

    Avec son épouse Michelle, ils sortent enfin du tunnel. Près de quatre mois après cette nuit du 28 février à jamais gravée dans les mémoires. Xynthia. La mer qui balaie le port d'Ars et se déverse dans les rues. Plus d'un mètre d'eau par endroits. Le cauchemar. Les premiers jours en situation d'urgence. Les médias qui se précipitent. Le Grenier à sel, du moins ce qu'il en reste, fait la une de Charente Libre, se retrouve dans les colonnes du Journal du Dimanche, de VSD... Pascal Godin va témoigner sur le plateau de Guillaume Durand sur France 2, refuse les invitations de Canal+ et de Delarue. Puis retour à l'anonymat et à la galère du quotidien.

    «Rappeler qu'on est toujours là»

    Près de deux mois hébergé chez des amis avant de réintégrer un foyer juste habitable. Les travaux reprendront en octobre. L'urgence était ailleurs: rouvrir un restaurant dont il ne restait que les murs humides et le toit. Une course contre la montre entre paperasses, travaux et démarches administratives, qui a donc pris fin vendredi dernier avec la soirée d'inauguration.

    Quatre mois après Xynthia. Plus de deux mois surtout après la date d'ouverture initialement fixée au 1er avril. «On était les derniers de l'île à ouvrir», mesure Pascal Godin qui a toutefois retrouvé le sourire. Vendredi, près de 400 convives ont répondu à l'invitation. «Cette soirée d'inauguration, c'était important pour nous. D'une part pour remercier tout le monde pour les coups de main, mais aussi pour rappeler qu'on était toujours là...»

    Le message, qui fait aussi l'objet d'une pub en une du Phare de Ré, l'hebdo local qui trône dans toutes les salles d'attente du XVIe arrondissement de Paris, est passé. Dès le lendemain, premier jour de boulot pour une équipe de douze personnes encore incomplète à quelques jours du grand rush de juillet, ils ont servi 150 couverts. «Une bonne journée d'été.» à ceci près qu'il n'y avait quasiment que des habitués venus découvrir le «nouveau» restaurant. Le bleu et blanc rétais ont fait place aux gris, violet et parme. Ambiance plus exotique avec un mobilier importé de Bali par container et qui a patienté plusieurs semaines dans un gymnase d'Ars pendant les travaux.

    «Deux mois et demi de perte d'exploitation»

    «C'est un changement qui était prévu de longue date après quinze ans d'existence. Des gens pensent que Xynthia nous a aidés à refaire le restaurant... Xynthia nous a surtout empêchés d'ouvrir le 1er avril», grimace le restaurateur qui a vu défiler les longs week-ends de printemps en touriste. Une boule au ventre. Chômage technique pour le couple et leurs employés qui ont accepté d'attendre la réouverture sans aller voir ailleurs. «Ils nous ont même aidés à faire de la peinture ou de la maçonnerie. Ils ont été super car sans cela, je ne sais pas comment on aurait fait. Mais c'est tout de même deux mois et demi de perte d'exploitation.»

    Même avec la prise en charge de l'assurance, même avec les aides débloquées par le Département et la Région, via la chambre de commerce et d'industrie, «on sait déjà que ça va nous coûter très cher», souffle-t-il sans trop vouloir se retourner sur le passé: «Il s'est passé beaucoup de choses depuis, à commencer par les inondations dans le Var. Les gens ont zappé. On a même des touristes qui découvrent qu'il y a eu des inondations dans l'île!»

    Eté 2010: le bonheur près de chez soi pour les Français en vacances

    De Dominique AGEORGES avec les bureaux régionaux de l' (AFP) – Il y a 13 heures

    PARIS — Les vacanciers français trouveront encore cet été le bonheur près de chez eux, avec une nette préférence pour les cotes ensoleillées, tandis que les étrangers, qui avaient boudé l'Hexagone l'an dernier, semblent prêts à revenir.

    Globalement, la fréquentation s'annonce stable ou en légère progression par rapport à une année 2009 marquée par la crise et sauvée par le tourisme hexagonal, selon des données recueillies par les bureaux régionaux de l'AFP.

    L'an dernier, les arrivées de touristes étrangers en France ont accusé un repli de 6% (-17,3% pour les Britanniques) contre une baisse de 3,2% du nombre de touriste français.

    Les vacanciers auront cette année encore l'oeil rivé sur leur porte-monnaie pour réduire leur facture transports par exemple. Selon le baromètre Ipsos-Europ Assistance, 60% des Français ont ainsi annoncé leur intention de rester en France, soit une hausse de 6 points sur un an.

    La mer attire toujours autant: 37% des Français y partiront cet été, selon un autre sondage TNS Sofres.

    Destination phare, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur évoque de "bonnes perspectives" pour cet été, la Chambre de commerce et d'industrie de Nice pronostiquant même "un été meilleur qu'en 2009".

    La Corse espère battre son record de l'an passé (3,2 millions de séjours, +6% par rapport à 2008) tout comme le Languedoc-Roussillon (103 millions de nuitées).

    Dans le Nord en revanche, le moral est en berne. De la Côte d'Opale à la baie de Somme, la tendance est à "une réduction des dépenses et des séjours plus courts".

    En Bretagne, la moitié des professionnels consultés se disent satisfaits des perspectives pour l'été, malgré des réservations poussives la première quinzaine de juillet.

    L'Aquitaine attend, comme l'an dernier, moins d'étrangers mais plus de Français.

    En dépit des ravages de la tempête Xynthia, le Comité de tourisme de Vendée parle de perspectives "stables ou en augmentation". En Charente-Maritime, après une avant-saison "maussade", l'été se "présente bien".

    Les Britanniques qui avaient fait défaut l'an dernier ne sont pas encore de retour dans le Limousin.

    En Normandie, les espoirs se portent sur l'ouverture d'une ligne aérienne entre Deauville et London-City pour enrayer la chute de 41,7% du nombre de nuitées des Britanniques depuis 2003.

    De Nice à Paris, la baisse de l'euro face au dollar est applaudie. "Ca va stimuler la reprise" du tourisme nord-américain, explique le comité régional du Tourisme Riviera-Cote d'Azur.

    "Une partie importante" des touristes étrangers à Paris utilise le dollar, rappelle le directeur général de l'Office de Tourisme de la capitale, Paul Roll, citant "Américains, Japonais, Russes, Brésiliens ou Chinois".

    La montagne devrait connaître une belle saison avec des taux de réservation dans les résidences de tourisme en hausse de 4% en Savoie et Haute Savoie.

    Le camping, toujours dans l'air du temps, restera une valeur sûre. La Fédération de l'hôtellerie de plein air table sur une hausse de 4 à 5% de la fréquentation.

    Aux Gîtes de France, l'optimisme est plus mesuré avec des réservations en hausse d'environ 1%, soit moins qu'en 2009 (+2%). Mais celles de dernière minute devraient assurer le remplissage.

    "Il faut rester serein, de plus en plus de personnes réservent très tard, voire même le vendredi pour le samedi", note Jean-Louis Dubrule, de Belambra (ex-VVF Vacances), numéro un des clubs de vacances en France, qui annonce une progression de 4% de son chiffre d'affaires à fin mai.

     


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    Tempête Xynthia : le bilan humain est de 47 morts et non de 53

    Quatre mois après la tempête Xynthia, des erreurs de décomptes semblent apparaître selon une enquête de l'AFP auprès des préfectures concernées

    Aytré, le 1er mars 2010. Photo Xavier Léoty

    Aytré, le 1er mars 2010. Photo Xavier Léoty

     

    Quatre mois après la tempête Xynthia qui a ravagé l'ouest de la France le 28 février dernier, il apparaît que le bilan humain s'élève à 47 morts et non 53 - le chiffre retenu officiellement -, selon un décompte détaillé effectué par l'AFP auprès des préfectures concernées.

    Jusqu'à présent, ni la sécurité civile ni le ministère de l'Intérieur n'ont publié de chiffres détaillés département par département, faisant seulement état d'un "bilan définitif de 53 morts, dont 29 en Vendée et 12 en Charente-Maritime".
    Cependant, une vérification auprès des préfectures concernées, avec une liste obtenue par l'AFP auprès du ministère de l'Intérieur, ne permet de dénombrer que 47 décès officiellement liés à la tempête : 29 en Vendée, 12 en Charente-Maritime, un en Haute-Garonne, deux en Loire-Atlantique, deux en Pyrénées-Atlantiques et un dans l'Yonne.

    Lors de cette vérification, la préfecture de Loire-Atlantique a indiqué ne pas tenir compte dans son bilan de deux pêcheurs à pied emportés par une vague sur une plage la veille de la tempête. La préfecture du Cher ne tient pas non plus compte du décès d'un homme mort d'un malaise cardiaque en vérifiant son toit.

    Manquent donc six noms. Interrogé par l'AFP via son service de presse, le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité commenter ce différentiel de bilan. Selon des éléments obtenus par l'AFP auprès de différentes sources, il semble que des erreurs de décompte soient intervenues lors de la collecte des données au niveau national.

    Des écarts de chiffres avaient été décelés par les journalistes dès le début du mois de mars sans que, à l'époque, les autorités n'apportent d'éclaircissements à ce sujet. "Une hypothèse serait que certains morts auraient été comptés deux fois, une fois à la découverte des corps, une autre à la morgue", a indiqué à l'AFP un haut fonctionnaire.

    Le chiffre de 53 morts est utilisé dans tous les rapports officiels concernant la tempête, sans autre incidence. Le coût total pour le budget de l'Etat ne sera pas connu avant plusieurs semaines, a indiqué début juin le ministre du Budget, François Baroin, devant le Sénat.
     

    Lorant Deutsch touché par Xynthia

    Samedi, les comédiens Lorant Deutsch, Marie-Julie Baup et Didier Bezace donnent une soirée spéciale au profit des sinistrés.

     Rétais d'adoption, Lorant Deutsch aime l'île de Ré. Il a même 
choisi de s'y marier.  Photo Martin Bureau

    Rétais d'adoption, Lorant Deutsch aime l'île de Ré. Il a même choisi de s'y marier. Photo Martin Bureau

    Tous trois sont Rétais d'adoption. Le 28 février dernier, aucun d'eux ne se trouvait dans l'île, leur profession les ayant conduits vers d'autres horizons à ce moment-là. Néanmoins, tous trois ont été très touchés par le passage de Xynthia. Samedi, ces trois comédiens que sont Lorant Deutsch, Marie-Julie Baup et Didier Bezace viendront témoigner leur solidarité aux sinistrés en donnant un spectacle à La Maline.

    Ils ont en effet tenu à se retrouver et à préparer une soirée dont les profits seront entièrement reversés aux Centres communaux d'action sociale des communes rétaises concernées.

    Didier Bezace connaît l'île depuis plus de 27 ans et réside à Saint-Martin. Lorent Deutsch, lui, s'est établi à Loix où il rénove un moulin. Tous deux se sont concertés pour réaliser cette soirée de bienfaisance en associant Marie-Julie Baup, également comédienne et compagne de Lorant Deutsch.

    « Cela a été pour nous un geste spontané, nous avons pris des nouvelles par téléphone et proposé nos maisons pour loger des sinistrés s'il le fallait, puis avons pris l'initiative de faire quelque chose dès que nos emplois du temps le permettraient. »

    Ils ont ainsi choisi de lire des textes regroupés sous la thématique des voyages. « Les Rétais sont de grands voyageurs, c'était une façon de leur rendre hommage », commente Didier Bezace. Ce comédien, metteur en scène qui reçut un Molière de la meilleure mise en scène et de la meilleure adaptation d'une pièce étrangère pour la version de Browning, lira donc avec ces compères une vingtaine de textes dont « L'invitation au Voyage de Charles Baudelaire, « Rêve du 21 septembre 1943 » de Paul Éluard, « Le Relais » de Gérard de Nerval, « Ma Bohème » d'Arthur Rimbaud ou bien encore « Les Deux pigeons » de Jean de la Fontaine…

    Soirée spéciale solidarité, La Maline (La Couarde-sur-Mer) samedi 26 juin, à 21 heures. Renseignements et réservations au 05 46 29 93 53. Tarifs habituels : 15 € (adhérents) ; 20 € (non adhérents) ; 10 € (adhérents moins de 16 ans) ; 15 € (non-adhérents moins de 16 ans).

    Tempête Xynthia: validation par Bruxelles des aides exceptionnelles aux agriculteurs

    PARIS (AP) — La Commission européenne a validé les mesures d'aide exceptionnelles pour les agriculteurs touchés par la tempête Xynthia en Vendée et en Charente-Maritime, que Bruno Le Maire avait annoncées en mars dernier, selon un communiqué diffusé mercredi par les services du ministre de l'Agriculture.

    Afin d'aider les agriculteurs à faire face à ces difficultés, sont prévues une participation aux dépenses relatives à l'apport de gypse sur les surfaces agricoles inondées afin de favoriser l'élimination du sel dans le sol, ainsi qu'une compensation partielle de la perte de potentiel de production des sols inondés.

    Selon le ministère de l'Agriculture, les premiers paiements pour les aides relatives à la perte de potentiel de production des sols inondés, correspondant à un montant de l'ordre de 13 millions d'euros, interviendront début juillet.

    Le paiement des aides relatives au gypsage, d'un montant global estimé à ce jour à 14 millions, pourra avoir lieu à partir de la fin de l'été après la période de réalisation des travaux d'épandage du gypse, ajoute le communiqué en précisant que ces aides exceptionnelles viennent en complément de celles mises en oeuvre au titre du Fonds national de garantie des calamités agricoles.

    Dans ce cadre, un premier montant d'indemnisation de près de trois millions d'euros avait été mis à disposition des départements concernés et a permis le versement d'une première avance aux agriculteurs touchés par les conséquences de la tempête Xynthia.

    L'octroi d'allègement des charges financières (trois millions d'euros) et la prise en charges de cotisations sociales (2,5 millions d'euros), pour lesquels le versement des aides a déjà démarré, apporteront un soutien complémentaire à la trésorerie des exploitations agricoles, selon le communiqué. AP

    cr/com

     


  • Une nouvelle carte des zones noires en 2011

    Après le Var et Xynthia, l'État souhaite revoir la carte des zones à risque

    Chantal Jouanno souhaite redéfinir les zones à risque. Photo X. 
Leoty

    Chantal Jouanno souhaite redéfinir les zones à risque. Photo X. Leoty

     

    L'État va élaborer une nouvelle cartographie des « zones très dangereuses » en France, où toute nouvelle construction sera interdite, et qui devrait intégrer de nouveaux risques, comme ceux liés au changement climatique.
    « On va cartographier dans l'ensemble de la France les zones très dangereuses, on va définir des zones rouges dans lesquelles on ne pourra plus construire », a déclaré hier la secrétaire d'État à l'Écologie, Chantal Jouanno.
    Cette nouvelle carte, réalisée par l'État, « sera prête à partir de 2011 », a-t-elle ajouté. Mme Jouanno s'exprimait au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à Draguignan (Var), où ce dernier a assuré que l'État n'autoriserait aucune construction d'habitation dans les zones dangereuses « tant que je serai président ». Il a assuré que cette règle ne souffrirait « aucune exception ». « C'est un problème de vie ou de mort », a-t-il déclaré.
    Sous-estimation du risque
    La secrétaire d'État à l'Écologie a justifié cette nouvelle cartographie par le fait que les actuels plans de prévention des risques (PPR) « sous-estiment le risque ».
    Ils ont été « un peu trop négociés sur le terrain », a-t-elle lancé. Lundi déjà, Nicolas Sarkozy avait ouvertement déploré la mise en œuvre des PPR, affirmant que « cela fait des décennies que, dans notre pays, en vérité, on a joué avec la vie de victimes potentielles ».
    Mais « surtout, on n'a pas intégré certains risques, les changements climatiques qui font que, par exemple, en bord de mer, il va y avoir une élévation du niveau de l'eau », a poursuivi Mme Jouanno.
    Le niveau des océans pourrait s'élever de quelque 50 centimètres d'ici à la fin du siècle, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, voire d'un mètre, selon des études récentes.
    « Si on veut le faire de manière parfaitement rigoureuse, c'est un travail titanesque », estime Stéphane Hallegatte, chercheur au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement.
    Mme Jouanno souhaite également intégrer le « risque de ruissellement », ces précipitations qui ne s'infiltrent pas dans le sol.
    « C'est ce qui s'est passé à Draguignan, c'est-à-dire une montée extrêmement rapide des eaux », a-t-elle expliqué.

    Xynthia : un chèque pour les sinistrés

    Le produit d'un bric-à-brac a été donné au maire de Charron.

     Remise du chèque de 700 euros.  Photo Jean-François Crespin

    Remise du chèque de 700 euros. Photo Jean-François Crespin

     

    Samedi, Serge Pinaud, président du comité de quartier Saint- Cybard, assisté d'une délégation de résidents du quartier, est venu remettre au maire de Charron Jean-François Faget, un chèque de 700 €, produit d'un bric-à-brac qu'ils avaient organisé au profit des sinistrés de Xynthia.

    Ayant une amie à Esnandes, Serge Pinaud lui a demandé où adresser leur chèque, cette dame leur a conseillé Charron.

    Ce samedi, ils sont donc venus accomplir ce geste généreux de solidarité. Le maire les a chaleureusement remerciés et les a assuré s que cet argent sera très bien utilisé, la détresse étant encore très présente dans le village.

    Après Xynthia :comment panser les plaies de la terre ?

    Des solutions existent pour les terres agricoles mais elles sont souvent lentes et toujours très coûteuses

     Claude Chataigner suit de près le troupeau de maraîchines.  PHOTO
 K.C.

    Claude Chataigner suit de près le troupeau de maraîchines. PHOTO K.C.

    « Le moteur des solutions, c'est l'eau douce », martèle Claude Chataigner.

    Les canaux devront attendre l'hiver et le souhaiter pluvieux pour se nettoyer et diluer le taux de sel afin de le rendre supportable. « En prairie, les légumineuses pourront revenir, mais pas forcément tout de suite. D'une part, il doit y avoir un stock suffisant de graines dans le sol, d'autre part, il faut qu'elles germent. Tout ça est à voir. Du coup, il faudra peut-être semer des légumineuses pour compenser. Et c'est encore un surcoût. »

    Eau douce et gypse

    Idem pour les cultures : elles ont besoin d'eau douce qui éliminera la salinité du sol. Ainsi, les plantes pourront se réhydrater. S'il pleut, le phénomène peut être rapide.

    En revanche, le problème de la sodicité sera plus long à régler. Car avec un système de drainage du sol, les pluies feront diminuer le taux, mais de façon très lente. « Pour accélérer le phénomène, une solution est connue : l'épandage de gypse. L'inconvénient, c'est qu'il en faut beaucoup - 10 tonnes par hectares - et qu'il en coûte 50 euros la tonne ! »

    Aides, fonds, exonérations

    Effectivement, la dépense fait réfléchir. Bien sûr, les assurances classiques peuvent prendre en charge la perte de récolte, équivalente à 100 % pour certains paysans, mais c'est un dispositif récent auquel peu d'exploitants ont souscrit et il ne vaut que pour cette année.

    La Chambre d'agriculture a tout mis en œuvre pour actionner le fonds de calamités agricoles. Et tout un travail a été mené pour que de dispositif soit adapté à la situation. Par exemple, d'habitude, il intervient à 35 % du préjudice ; pour Xynthia, il pourrait aller jusqu'à 45 %. Enfin, le fonds d'allégement des charges peut prendre à son compte, tout ou partie des intérêts d'emprunts contractés. Il existe aussi des exonérations de tout ou partie des cotisations sociales.

    Dans tous les cas, l'après-Xynthia, c'est souvent pour les agriculteurs, une grosse trésorerie à sortir, des négociations avec la banque, des terres et des bêtes qui elles n'attendent pas et le moral dans les chaussettes.

    Après Xynthia : la terre n'est pas prête à se remettre

    Dans la Charente-Maritime, 32.000 hectares ont été inondés, dont 23.000 de terres agricoles. Le point sur les conséquences pour les agriculteurs et les façons d'y remédier avec l'Inra de Saint-Laurent-de-la-Prée.

     Claude Chataigner dans un champ d'orge. La plante lui arrive aux 
mollets alors qu'elle devrait atteindre sa taille.  PHOTO K.C.

    Claude Chataigner dans un champ d'orge. La plante lui arrive aux mollets alors qu'elle devrait atteindre sa taille. PHOTO K.C.

    Xynthia, c'est une tempête bien sûr, mais ce sont surtout des vies humaines emportées, des maisons éventrées, des habitants délogés, des entreprises paralysées. C'est aussi une réaction en chaîne dans le monde agricole qui n'avait déjà pas besoin d'une telle catastrophe pour souffrir. En Charente-Maritime, la vague du 28 février aura inondé 32 000 hectares de terres, dont 23 000 sont des terres agricoles, la moitié en culture et l'autre en prairie.

    600 exploitations

    Cela représente 600 exploitations, de petite ou de grande taille. Si le degré de sinistre varie de 1 % à 100 %, il va sans dire que les terres les plus proches du littoral ont été les plus touchées à Charron, Esnandes, Villedoux, Port-des-Barques, Marans, Brouage ou Saint-Nazaire-sur-Charente par exemple, sans oublier les rives de l'estuaire de la Gironde.

    L'exploitation agricole que gère l'antenne de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) à Saint-Laurent-de-la-Prée, n'a pas fait exception. Situés en plein marais rochefortais, les 200 hectares de terre - 160 en prairie et 40 en culture - ont été inondés à 75 %. Mais ici comme ailleurs, les parcelles, qui accueillent un troupeau de maraîchines de 150 têtes, n'ont pas réagi de la même façon.

    Inondations de 5 à 12 jours

    Claude Chataigner, technicien agronome et chef d'exploitation, explique : « Nous avons assisté à deux réactions à l'évacuation. Les prairies sont aménagées pour que l'eau circule en surface. Et grâce à la brèche de la Parpagnolle qui avait cédé, l'eau a pu partir vite, en cinq jours. Mais sur les parcelles en cultures drainées, habituellement, l'eau passe par le sol et s'évacue par des drains en dessous. Ensuite, elle est pompée et évacuée par les canaux. Ici, l'eau circule moins vite qu'en prairie et en plus, avec Xynthia, les moteurs ont grillé. Du coup, l'eau a stagné pendant dix à douze jours. »

    L'eau est partie certes, mais les terres sont loin d'avoir retrouvé la santé. « Le gros problème ici, c'est l'eau salée. » Et le sel va dégrader à plusieurs niveaux. D'abord, les végétaux vivants brûlent : le blé n'a pas résisté, ni les légumineuses.

    Le problème, c'est le sel

    Ensuite, sur le sol même, Xynthia laisse des traces. « Ici, le sol se compose d'argile et d'eau. Quand cette dernière est en contact avec de l'eau salée, elle devient salée aussi, c'est ce que l'on appelle la salinité du sol. Du coup, les plantes programmées pour boire de l'eau douce, ne peuvent plus s'hydrater. Voilà pourquoi le maïs, le tournesol et l'orge que nous avons plantés en avril, ne se sont que très peu développés », poursuit Claude Chataigner.

    La dernière conséquence porte sur le sol : une fois qu'il baigne dans l'eau salée, le sel s'accroche aux argiles, et le sol devient sodique. Cela signifie qu'il est plus imperméable, il a donc moins d'air et, du coup, les racines des plantes ne peuvent plus respirer. « D'habitude, nos sols sont non-salés ou faiblement salés. Actuellement, selon nos prélèvements, leur taux de salinité et de sodicité va bien au-delà du fortement salé. »

    La santé du cheptel

    Globalement, la prairie s'en sort un peu mieux que les terres en culture où il n'y a littéralement plus rien. Pour autant, la production de légumineuses - qui fournissent les protéines végétales au bétail - a baissé de moitié et c'est la réaction en chaîne. « Toute l'organisation de l'exploitation est chamboulée : on a moins de légumineuses pour les bêtes, moins de foin, de même qu'on aura moins de paille après la moisson. Du coup, le manque de matières premières va nous obliger à en acheter dans un marché tendu où la rareté aura fait augmenter les prix. »

    Outre le surcoût pour les agriculteurs, il reste encore un point sensible, toujours lié à Xynthia, à surveiller de près : les canaux ont été noyés par l'eau salée au moment de la tempête. Malgré l'évacuation de l'eau, il y reste toujours du sel, or, c'est l'eau de boisson des vaches. « Les bêtes mangent moins bien, ont davantage de diarrhées, pour des animaux qui doivent faire du muscle pour produire de la viande, ça tombe mal ! », poursuit le chef d'exploitation.

    En matière agricole, Xynthia prouve encore que le moindre déséquilibre et le plus petit grain de sable mettent la nature fragile en péril.

    Aytré a reçu les documents qui ont présidé au zonage

    L'association des sinistrés d'Aytré en avait fait la demande par voie de justice.

     Marie-Olivia Rocca et l'avocat Bernard Macera.  photo vincent 
buche

    Marie-Olivia Rocca et l'avocat Bernard Macera. photo vincent buche

    Il a donc fallu qu'ils s'organisent, créent une association, en fassent la demande auprès du tribunal administratif en déposant une requête mesures utiles pour que les documents ayant présidé au zonage soient fournis aux sinistrés d'Aytré. Comme s'il n'était pas naturel de savoir dans le détail pourquoi l'on doit quitter la maison dans laquelle on avait choisi de faire sa vie.

    Hier donc, Marie-Olivia Rocca, présidente de l'association des victimes de la tempête Xynthia dans la commune d'Aytré a reçu, comme décidé par le tribunal, les éléments écrits à partir desquels l'État a décidé de classer en zone noire ou de solidarité toute la route de la plage et en zone jaune le reste des quartiers inondés le 28 février (Les Avocettes, la cité Aristide-Rondeau).

    Bientôt les Boucholeurs

    Communiqué par le préfet, le document réalisé par la Dreac (1) comporte une cartographie détaillée, des généralités sur la définition des zones de danger et une fiche par maison (ou groupe de maisons) « expertisée ». « Tout a été fait en une seule journée : le 19 mars. C'est du moins ce qui est écrit sur le document. Une seule journée pour près de 400 maisons. A titre d'exemple, nous avons fait venir un expert à titre privé chez nous au 30, route de la plage. Il a mis quatre heures pour notre seule maison », note Marie-Olivia Rocca pour souligner la rapidité, voire la légèreté, avec laquelle l'État a traité cet épisode essentiel de l'après-tempête.

    « Quand on regarde les fiches maison dans le détail, elles sont truffées d'erreurs. Chez nous, il est indiqué 60 cm d'eau à l'extérieur alors qu'il y a eu jusqu'à 2 mètres à l'intérieur. Comment ont-ils pu donner un tel chiffre alors que les simples marques de l'eau stagnante sur les murs, c'est-à-dire plusieurs jours après Xynthia, atteignent 1,20 mètre ? », s'interroge la jeune présidente de l'association. Sur la cartographie, Marie-Olivia note une autre erreur : « Il est indiqué que le courant allait nord-sud route de la plage, alors que c'est exactement l'inverse ».

    Tels quels, ces éléments seront transmis à l'avocat de l'association, Bernard Macera, pour étayer son recours pour annulation.

    Et d'ici quelques jours, l'association des sinistrés des Boucholeurs devrait recevoir le même type de document puisque la requête mesures utiles a également été validée au tribunal de Poitiers. La justice d'après-Xynthia suit donc son cours cependant que dans le Var, on en est encore au traumatisme. J'ai reçu des coups de téléphone de sinistrés de là-bas qui me demandent des conseils. Je suis de tout cœur avec eux, même si je ne sais pas comment les aider. Ou plutôt si : comme la Région va nous aider pour les frais de justice, nous pourrons leur envoyer un peu d'argent », conclut Marie-Olivia Rocca.

    (1) Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement

    Comment se prémunir après Xynthia ?

    Digues Le Smiddest et l'état ont réuni vendredi les maires de la rive droite de l'estuaire pour engager la concertation

     Philippe Plisson montrant les dégâts de la tempête sur la digue 
des Callonges.  PHOTO M. M.

    Philippe Plisson montrant les dégâts de la tempête sur la digue des Callonges.PHOTO M. M.

     

    « Il est nécessaire de s'organiser car ce qui se passe dans le Var peut très bien nous arriver », témoigne Philippe Plisson, vice-président du Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (SMIDDEST). Après une réunion analogue le 17 mai dernier à Lesparre avec les élus de la rive gauche de l'estuaire, c'était au tour des maires de la rive droite d'être réunis vendredi à Braud pour engager une discussion sur la prévention de leur territoire. Le Programme d'actions de prévention des inondations (PAPI) leur a été présenté. « Le Smiddest a accepté de porter ce programme sur l'estuaire mais ce n'est pas lui qui en sera le maître d'ouvrage et d'entretien », a néanmoins prévenu Philippe Plisson. Construire et entretenir des digues coûte cher. C'est toute la question du financement qui s'est posée aux élus. Christophe Lotigie, le sous-préfet, a assuré que « l'implication et la solidarité de l'État n'étaient pas mises en cause » dans ce dossier.

    RIG, un outil précieux

    Afin de faire place aux débats et pour donner un maximum d'informations aux élus, le Référentiel de protection contre les inondations de la Gironde (RIG) a aussi été présenté. Cet outil a montré, entre autres, que sur 314 kilomètres de digues analysés, 81 kilomètres présentent un risque de défaillance fort à très fort. Grâce à cet outil de modélisation, les élus peuvent désormais savoir où se situent les priorités de leur territoire. Charge à eux de faire remonter leur desiderata. Par la suite des choix seront à effectuer. Et pour représenter les élus de la rive droite lors des prochaines réunions, le principe de l'intercommunalité a été choisi.

    Une nouvelle carte des zones noires en 2011

    Après le Var et Xynthia, l'État souhaite revoir la carte des zones à risque.

     Chantal Jouanno souhaite redéfinir les zones à risque.  Photo X. 
Leoty

    Chantal Jouanno souhaite redéfinir les zones à risque. Photo X. Leoty

    L'État va élaborer une nouvelle cartographie des « zones très dangereuses » en France, où toute nouvelle construction sera interdite, et qui devrait intégrer de nouveaux risques, comme ceux liés au changement climatique.

    « On va cartographier dans l'ensemble de la France les zones très dangereuses, on va définir des zones rouges dans lesquelles on ne pourra plus construire », a déclaré hier la secrétaire d'État à l'Écologie, Chantal Jouanno.

    Cette nouvelle carte, réalisée par l'État, « sera prête à partir de 2011 », a-t-elle ajouté. Mme Jouanno s'exprimait au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à Draguignan (Var), où ce dernier a assuré que l'État n'autoriserait aucune construction d'habitation dans les zones dangereuses « tant que je serai président ». Il a assuré que cette règle ne souffrirait « aucune exception ». « C'est un problème de vie ou de mort », a-t-il déclaré.

    Sous-estimation du risque

    La secrétaire d'État à l'Écologie a justifié cette nouvelle cartographie par le fait que les actuels plans de prévention des risques (PPR) « sous-estiment le risque ».

    Ils ont été « un peu trop négociés sur le terrain », a-t-elle lancé. Lundi déjà, Nicolas Sarkozy avait ouvertement déploré la mise en œuvre des PPR, affirmant que « cela fait des décennies que, dans notre pays, en vérité, on a joué avec la vie de victimes potentielles ».

    Mais « surtout, on n'a pas intégré certains risques, les changements climatiques qui font que, par exemple, en bord de mer, il va y avoir une élévation du niveau de l'eau », a poursuivi Mme Jouanno.

    Le niveau des océans pourrait s'élever de quelque 50 centimètres d'ici à la fin du siècle, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, voire d'un mètre, selon des études récentes.

    « Si on veut le faire de manière parfaitement rigoureuse, c'est un travail titanesque », estime Stéphane Hallegatte, chercheur au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement.

    Mme Jouanno souhaite également intégrer le « risque de ruissellement », ces précipitations qui ne s'infiltrent pas dans le sol.

    « C'est ce qui s'est passé à Draguignan, c'est-à-dire une montée extrêmement rapide des eaux », a-t-elle expliqué.

     

    Carte des zones inconstructibles : « d'abord un choix politique »

    © Photo Ouest-France

    Tracer une nouvelle carte des zones dangereuses en France où toute nouvelle construction sera interdite est « d'abord un choix politique », souligne le climatologue Stéphane Hallegatte.

    « Il ne faut pas donner l'impression que les scientifiques seuls feront ce travail », met en garde cet ingénieur du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired).

    Question : Le gouvernement a annoncé son intention d'établir une nouvelle cartographie des « zones très dangereuses » en France d'ici 2011 en prenant en particulier en compte le changement climatique. Est-ce réaliste ?

    Réponse : Il faut garder à l'esprit que faire ces cartes de risques est quelque chose de très difficile. On parle d'événements qui sont extrêmes, rares, et qu'on ne connaît donc pas très bien. Quand on rajoute le changement climatique là-dedans, la complexité explose.

    On ne peut pas définir une zone inondable en imaginant qu'en faisant quatre pas, on en sorte. L'endroit où l'on trace cette ligne dépend du niveau de risque que l'on est prêt à accepter.

    L'information scientifique est nécessaire mais il ne faut pas donner l'impression que les scientifiques seuls vont pouvoir faire ce travail là. Cela demande des choix politiques et de la concertation. La façon dont cela a été fait avec les zones noires dans le cadre de Xynthia - très vite, à partir d'un point de vue d'experts, sans concertation - le montre bien.

    Q : Est-on capables aujourd'hui de tracer une carte précise des risques liés au changement climatique - que ce soit en bord de mer ou près des fleuves - à l'échelle d'une région française ?

    R : Sur les zones côtières, on sait qu'à l'horizon 2100 il va y avoir une montée du niveau de la mer. Le chiffre d'un mètre de hausse, parfois évoqué, est considéré comme un scénario pessimiste. Sur les côtes ouest de la France, des travaux sont en cours sur les zones jugées sûres aujourd'hui et qui pourraient devenir à risque à l'avenir.

    Mais, au total, sur la montée du niveau de la mer, c'est plutôt plus simple que sur des événements comme ceux du Var.

    Aujourd'hui, il n'y a pas de consensus des modèles pour dire que les précipitations extrêmes vont augmenter dans la zone (sud de la France), même si la tendance est plutôt vers une augmentation.
    Evaluer les zones qui peuvent être touchées par des crues éclairs demande des travaux extrêmement détaillés, lourds et coûteux.

    Q : Cela signifie-t-il qu'il est impossible d'intégrer le changement climatique dans ces cartes de risque ?

    R : Non, ce n'est pas parce que nous n'avons pas tous les outils que nous sommes complètement paralysés. Pour les décisions que l'on prend sur l'urbanisme aujourd'hui - et on prend beaucoup dans le sud de la France - on a besoin d'une perspective de long terme. La prise en compte du changement climatique est donc une priorité.

    propos recueillis par Jérôme Cartillier, AFP

    Contre les inondations, la Hollande joue l'alerte

    mercredi 23 juin 2010
    • Avec un réseau de grands fleuves comme la Meuse et le Rhin, qui 
pénètrent loin à l'intérieur du pays, les Pays-Bas ont fait de l'alerte 
anti-tempête une priorité nationale.

      Avec un réseau de grands fleuves comme la Meuse et le Rhin, qui pénètrent loin à l'intérieur du pays, les Pays-Bas ont fait de l'alerte anti-tempête une priorité nationale.

      Archives AFP
     

    Avec un territoire inondable pour plus de la moitié, les Pays-Bas n'ont pas droit à l'erreur. La Francepourrait y prendre exemple, pour éviter de nouveaux drames comme celui de Xynthia.

    PAYS-BAS (de notre envoyé spécial). ¯ Avec un tiers du pays sous le niveau de la mer et 55 % du territoire inondable, les Hollandais vivent avec la conscience du risque d'inondation chevillée au corps. Depuis les premiers polders gagnés sur la mer du Nord, au Moyen-Âge, ils livrent une lutte sans fin contre les éléments. « La mer est à la fois leur meilleure amie et leur pire ennemi », résume un diplomate en poste à La Haye.

    Les habitants restent traumatisés par l'inondation de février 1953, qui avait noyé près de 2 000 personnes. L'alerte d'un coup de tabac sur la mer du Nord avait été envoyée aux maires par de simples télégrammes. On les avait retrouvés dans les boîtes aux lettres emportées par les flots...

    Tirant les leçons, le Rijkswaerstaat, l'agence nationale de l'eau, a mis en place un dispositif qui repose sur deux piliers : l'évaluation permanente des 3 500 kilomètres de digues et la rapidité de l'alerte. En cas de prévision de forte marée, les données sont envoyées, au moins douze heures à l'avance, par téléphone, aux vingt-six agences provinciales qui veillent sur l'état des digues. Tous les médias sont alertés dans le même temps.

    1 000 personnes alertées

    Si le niveau rouge (maximal) est atteint, les barrières anti-tempête aux embouchures du Rhin et de la Meuse sont fermées. Des barrages mobiles sont déployés. Maires, police, pompiers, armée, commissaires locaux de la Reine sont sur le pied de guerre, ainsi que ceux qu'on appelle « l'Armée des digues » : une centaine de bénévoles qui surveillent les points faibles. « En tout, plus de 1 000 personnes sont alertées », résume un haut responsable du Rijskwaterstaat.

    Un tel système aurait-il pu sauver des vies lors de la tempête Xynthia en Vendée et Charente-Maritime, en février ? Le souhait du gouvernement français est de mettre en place, dès l'été 2011, un dispositif plus performant en cas de submersion. Météo France, Service hydrographique et océanographique de la marine (shom), Centre d'études techniques maritimes et fluviales (Cetmef) : tout le monde est prié de mieux croiser ses données en temps utile.

    Restera à revoir, tout le monde en convient, la chaîne de l'information jusqu'aux préfets et maires des zones menacées. Sur ce point, l'exemple hollandais peut inspirer un modèle français encore à inventer.

    Marc LAMBRECHTS.

    La Roche-sur-Yon

    Indemnisations des agriculteurs sinistrés : feu vert de la commission européenne

    Agriculture mercredi 23 juin 2010

    Selon Philippe de Villiers, président du conseil général de la Vendée, « la commission européenne vient de donner son feu vert au versement des indemnisations attendues par les agriculteurs victimes de la tempête Xynthia». Philippe de Villiers « se félicite de cette décision qui va enfin permettre d'indemniser de façon complète les agriculteurs vendéens». «La décision de la commission européenne ouvre également la voie au versement des aides que le conseil général a voté à hauteur de 1,5 million d'euros, afin de compléter les aides de l'Etat », insiste le député européen.

     


  • Une carte des zones “très dangereuses” d’ici 2011

    22 juin 2010 60 lecture(s) Aucun Commentaire

    Après Xynthia et les intempéries qui ont touché le Var la semaine dernière, la secrétaire d’Etat à l’écologie, Chantal Juanno, a annoncé ce mardi 22 juin l’élaboration d’une carte des zones “très dangereuses” pour 2011. Au micro de Radio Classique, elle a expliqué que l’ensemble de la France serait cartographiée afin de définir des “zones rouges dans lesquelles on ne pourra plus construire”. ”On a déjà des plans de prévention, mais ils ont un défaut non négligeable: ils sous-estiment ce risque. Surtout on n’a pas intégré certains risques; dont les changements climatiques”, a-t-elle souligné. “On doit aussi intégrer de nouveaux risques, notamment celui du ruissellement”, a précisé la secrétaire d’Etat à l’Ecologie. “C’est ce qui s’est passé à Draguignan, c’est-à-dire une montée extrêmement rapide des eaux (…) avec des phénomènes de ruissellement”.

    Xynthia: le recours des sinistrés de Vendée contre les zones noires rejeté

    Catastrophe mardi 22 juin 2010
    • Le recours des victimes de Xynthia qui contestait les « zones 
noires » a été rejeté.

      Le recours des victimes de Xynthia qui contestait les « zones noires » a été rejeté.

      Photo : Franck Dubray

    Le recours de l'Association des victimes des inondations du Sud Vendée (Avif), qui contestait les « zones noires » définies en Vendée après le passage de la tempête Xynthia le 28 février, a été rejeté par le tribunal administratif de Nantes au nom de la sécurité des populations.

    Un zonage « dénué de tout fondement »

    L'Avif contestait les « zones de danger extrême pour la vie et la sécurité des habitants » communiquées le 8 avril par le préfet de la Vendée, Jean-Jacques Brot. Selon l'avocat de l'association, Me Hervé Cassara, le zonage annoncé le 8 avril par la préfecture de Vendée « est illégal car dénué de tout fondement factuel ». Le tribunal administratif de Nantes, saisi en référé, a rejeté la demande de l'Avif de suspendre l'application de ces zonages.

    « Nécessité de protéger les populations concernées »

    « Les décisions du préfet de la Vendée relatives à ces +zones noires+, lesquelles au demeurant sont encore susceptibles de faire l'objet de modifications, répondent, eu égard aux conséquences mortelles constatées lors de la tempête Xynthia, à l'impérieuse nécessité de protéger les populations concernées », note le tribunal.

    Dans son jugement daté du 16 juin, le tribunal précise aussi qu'il n'est « pas sérieusement démontré à ce jour qu'elles (les populations, ndlr) ne seraient pas de nouveau exposées à des risques mortels d'inondation en cas de catastrophe naturelle majeure ».

    Tempête Xynthia : Aytré a reçu le document du zonage

    Le Préfet devait le faire parvenir aux sinistrés sur décision du tribunal

     

    Suite à la requête mesures utiles déposée par l'association des  victimes de la tempête Xynthia de la commune d'Aytré, le préfet de Charente-Maritime a fourni les documents qui ont présidé au zonage. Le tribunal administratif de Poitiers en avait décidé ainsi il y a deux semaines. 

    Le document est parvenu ce mardi  à l'adresse de Marie-Olivia Rocca, présidente de l'association qui la fera suivre à l'avocat Maître Bernard Macera afin d'ajouter au dossier pour le recours en annulation. Selon Marie-Olivia Rocca, ce document s'appuie sur des expertises réalisées en une seule journée sur les 400 logements inondés d'Aytré et présente de nombreuses erreurs.

    Exproriation si pas d'accord trouvé

    Le zonage établi le 8 avril, appelé depuis « zones de solidarité » car il permet aux propriétaires de revendre leur bien à l'Etat au prix du marché avant la tempête, concernait 915 habitations en Vendée.

    Ce zonage doit être revu après le passage de deux experts de l'Etat afin de présenter à l'automne lors d'une enquête publique la zone définitive qui sera vouée à retourner à l'état naturel et où les maisons, si les propriétaires n'ont pas choisi la solution de vente à l'amiable à l'Etat, feront l'objet de la procédure légale d'expropriation.

     

    Tempête Xynthia / Loire-Atlantique : 631 700 euros aux Moutiers en Retz

    Conseil Général de Loire-Atlantique - 22/06/2010 13:12:14

    Après la tempête Xynthia, le Conseil général répond présent à l'appel des communes sinistrées : 631 700euros aux Moutiers en Retz

    A la suite de la tempête Xynthia, le Conseil général annonce un effort de solidarité et de réactivité envers les communes. « Pour la remise en service de leurs équipements et la réparation des dommages causés à leurs ouvrages », l'Assemblée départementale a voté lors de la Commission permanente du 4 mars dernier, une enveloppe de 3 Meuros d'aides. Les Moutiers en Retz, commune la plus touchée de Loire-Atlantique en recevra 631 700 euros soit 50% du montant total des dépenses de la commune.

    La route du Collet est à nouveau ouverte, grâce notamment à la réponse rapide du Conseil général. Si l'opération dépasse l'objectif de réparation d'urgence et consiste en des travaux de confortement de l'ouvrage existant, avec la mise en place d'un mur de soutènement, de palplanches et d'enrochements, plus de 615 000 euros ont été versés pour sa reconstruction.

    Certains ouvrages de défense contre la mer, en particulier les espaces naturels sensibles du Marais de Lyarne, propriété du Conseil général, avaient subi des dégradations suite au passage de la tempête et des vagues. Là encore, les réparations ont été réalisées rapidement et les sorties nature sur le site ont repris.

    33 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle par l'arrêté préfectoral du 11 mars 2010. Le Conseil général a déjà acté son soutien à huit communes ainsi que deux syndicats lors de la Commission permanente du 3 juin pour la remise en état, voire le confortement de leurs ouvrages ou équipements. Il s'agit des Moutiers en Retz, du SIVOM Bourgneuf-les Moutiers, de la Baule, du SIVU la Baule-le Pouliguen, de Batz sur Mer, Frossay, Bourgneuf, Bouée, Saint Brévin les Pins et de la Bernerie en Retz. D'autres communes ont depuis lors sollicité le soutien du Conseil général. Leurs demandes seront étudiées lors de la prochaine commission permanente au mois de juillet. Seuls les opérations et ouvrages publics non assurables bénéficieront de l'aide départementale.


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    Tempête Xynthia: trois mois après, les indemnisations ont bien été versées

    Créé le 21.06.10 à 19h20 -- Mis à jour le 21.06.10 à 19h20

    Vue aérienne d'un quartier de la Faute-sur-Mer, le 1er mars 2010, 
totalement inondé après le passage de la tempête Xynthia.

    Vue aérienne d'un quartier de la Faute-sur-Mer, le 1er mars 2010, totalement inondé après le passage de la tempête Xynthia. R. DUVIGNAU/REUTERS

    CATASTROPHE - Les sinistrés varois peuvent être optimistes quant à leurs chances d’être indemnisés en temps et en heure...

    Les inondations qui se sont produites la semaine dernière dans le Var risquent de provoquer à nouveau beaucoup de travail pour les sociétés d’assurance. Un peu plus de trois mois après la tempête Xynthia, une nouvelle catastrophe naturelle leur tombe sur les bras. Si les conditions pour se faire indemniser sont limpides, qu’en est-il dans les faits?

    Une maison sous 2m50 d’eau

    Contacté par 20minutes.fr, Xavier Machuron-Mandard est le cofondateur de l'Avif (Association des victimes des inondations fautaises). Comme beaucoup d’autres habitants de la commune, sa résidence secondaire de La Faute-sur-Mer (Vendée), l’une des trois communes les plus touchées par Xynthia, a pris l’eau: 2m50 chez lui.

    A l’heure actuelle, la maison de cet ingénieur de la banlieue parisienne est dans cette fameuse «zone noire» dont les habitations risquent bien d’être définitivement proscrites. Les négociations concernant l’évaluation du domaine et l’indemnisation prévue, 250.000 euros en moyenne, sont encore en suspens.

    Au-delà de 2.000 euros de dommages, un expert est nécessaire

    En revanche, concernant ses biens matériels, tout s’est réglé dans les temps. Xavier Machuron-Mandard raconte que, comme pour les inondations du Var, un délai supplémentaire pour monter son dossier a été donné aux sinistrés. Pour les zones où des arrêtés de sûreté avaient été décrétés en raison de la fragilité des édifices, l’ingénieur indique que des sociétés de déblaiement ont assuré immédiatement et aux frais des sociétés d’assurance le déblaiement des maisons.

    Un habitant sinistré de La Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique), joint par 20minutes.fr, explique que pour moins de 2.000 euros de travaux, il suffit d’envoyer le devis à son assurance qui se chargera du remboursement. Au-delà de cette somme, un expert doit se rendre sur place.

    «Il faut aussi prendre des photos autant que possible»

    «J’ai ensuite fait une liste des biens. Comme il s’agissait d’une maison récente, j’avais toutes les factures, mais il faut aussi prendre des photos autant que possible», explique pour sa part Xavier Machuron-Mandard qui confirme qu’il y a bien une franchise à payer à l’assureur malgré tout (380 euros).

    L’ingénieur a ensuite confié l’état de ses pertes matérielles à l’expert de sa société d’assurances, venu sur place deux semaines après l’inondation. Il précise qu’à la Faute-sur-Mer, il a vu des experts demander aux gens qui avaient sorti leurs meubles à l’extérieur de les remettre à l’intérieur.

    «On ne récupère pas la totalité de la valeur de ses meubles»

    «On ne récupère pas la totalité de la valeur de ses meubles», ajoute cependant Xavier Machuron-Mandard. En effet, les experts intègrent un taux de vétusté qui réduit de 5% par année d’ancienneté le prix du bien. Au final, l’ingénieur a reçu son indemnisation «il y a environ deux semaines», soit près de trois mois après la tempête et donc dans les délais préconisés par la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA).

    D’après les mairies de Saint-Vincent-sur-Jard (Vendée) et des Moutiers-en-Retz (Loire-Atlantique), contactées par 20minutes.fr, les habitants de ces communes ont également été indemnisés «assez rapidement». En ce qui concerne les biens publics en revanche, ce n’est plus du tout la même histoire.

    Vous avez été touché par les inondations? Donnez-nous vos témoignages ci-dessous et envoyez-nous vos photos en cliquant ici.

    Corentin Chauvel

    Mer Environnement 
    lundi 21 juin 2010 - 10:18

    Après Xynthia, les sinistrés veulent l'autodétermination

    Les électeurs de Boyardville, une station balnéaire de l’île d’Oléron (Charente-Maritime) touchée par la tempête Xynthia, ont choisi l’autodétermination hier lors d’un référendum symbolique organisé pour protester contre la destruction prévue de 150 maisons.

    Le nouveau président de l’“État libre du Boyard”, Marc Vigneron-Larosa, a précisé qu’il constituerait un gouvernement provisoire aujourd’hui.

    Après le discours d’investiture du président, le pavillon jaune et noir de l’“État libre du Boyard” a été hissé.

    « Notre premier geste sera d’écrire au président de la République pour l’inviter à venir voir que notre village n’est pas un village sinistré qui a besoin d’être rasé, mais que c’est un village très sympathique, uni contre les destructions quelles qu’elles soient. Notre but est avant tout de lutter contre les perspectives de destruction du village suite à la tempête Xynthia ».

    Les frontières du nouvel État seront matérialisées sur les deux routes principales d’accès au village par des panneaux : « Vous quittez le territoire de la République française » et « État libre du Boyard ».

    Proclamation de l'Etat libre de la République du Boyard

    300 électeurs se sont présentés, hier, devant les urnes, proclamant à 96 % la République du Boyard. De la zone noire à la zone libre.

     Au bureau de vote de Boyardville, hier, 300 personnes ont joué le
 jeu, choisissant de résister par l'humour au zonage instauré par l'État
 français.  photo Xavier Léoty

    Au bureau de vote de Boyardville, hier, 300 personnes ont joué le jeu, choisissant de résister par l'humour au zonage instauré par l'État français. photo Xavier Léoty

    Et le nouveau président de la République est… Marc Vigneron Larosa. Écharpe jaune et noire (aux couleurs du zonage) sur l'épaule, le patron de l'Échoppe et artisan du référendum organisé très sérieusement hier, à Saint-Georges-d'Oléron, proclame les résultats : 300 personnes se sont présentées devant les urnes et se sont prononcées à 96 % pour « quitter le cadre de la République et ses institutions ».

    Autour du nouveau président, des dizaines de sinistrés et de sympathisants sont venus l'acclamer et entonnent « Nabucco » de Verdi (le chant des partisans, tout un programme !). Quelques touristes mal informés ne comprennent pas tout de la comédie qui se déroule sous leurs yeux. Le drapeau tricolore hissé sur un mât près de la capitainerie est descendu sous l'œil de la gendarmerie qui passe au loin. Désormais, un drapeau jaune et noir, à l'effigie du fort Boyard, qu'on aperçoit au large, flotte au-dessus des têtes. Une heure après la clôture du bureau de vote, Boyardville bascule de la zone noire à la zone libre.

    Dans les règles

    S'il ne faisait aucun doute que chacun participait en connaissance de cause à une grande plaisanterie montée de toutes pièces, l'événement avait parfois quelque chose de solennel. Comme prévu, la consultation populaire s'est déroulée dans les règles de l'art. Dans la salle de la capitainerie, deux isoloirs et une urne prêtés par la mairie. L'ambiance est feutrée. Béa et Georges sont là pour jouer les assesseurs et font cela très bien. Seule entorse au règlement : l'apéro et le café servis à la sortie des urnes. Le vote avait été ouvert à toute personne résidant ou travaillant de près ou de loin à Boyardville-la Perrotine et Fort-Royer.

    Impossible de les estimer. Ils ne sont que quelques dizaines à vivre ici à l'année (60 électeurs ont voté aux dernières présidentielles). Mais des centaines quand arrivent les beaux jours et que l'activité économique et touristique reprend. Hier, il ne manquait personne à l'appel : des sinistrés, bien sûr, qui refusent de quitter leur maison ou leur boulot, des propriétaires de maisons secondaires, des usagers du port, le maire Éric Proust et ses adjoints, les membres de l'Association pour la sauvegarde du site de Boyardville et la Perrotine.

    « J'essaie de comprendre comment, en dix jours, ils ont pu prendre une telle décision alors qu'il leur faut des mois pour décider la création d'un rond-point ! Qui peut dire aujourd'hui qu'on est sinistré ? On a eu de l'eau dans la maison, d'accord, mais on a nettoyé ! Leur décision est une ignominie ! », lance Georges.

    Événement médiatique

    Assommés par Xynthia puis par la zone noire qui menace toujours 150 maisons, les sinistrés de Boyardville ont choisi de résister par l'humour. Pari réussi au terme d'une belle journée. Auréolé de ses nouvelles responsabilités présidentielles, Marc Vigneron Larosa ne cache pas sa satisfaction. De nombreux médias, y compris la presse nationale, se sont intéressés à son mouvement. « On veut faire parler de nous mais sans bloquer de pont. On est un bled sympa et détendu ! », clame le nouveau chef d'État. Il sait qu'il y a du pain sur la planche. Car au-delà de cette vaste boutade, ni lui ni les sinistrés ne comptent faire retomber la pression. L'autoproclamation d'hier devrait être suivie par d'autres actions. Du plus sérieusement du monde, le nouveau président de la République… du Boyard entend écrire à son homologue de la République française, Nicolas Sarkozy, pour l'inviter dans la nouvelle zone libre du Boyard.

    Après Xynthia : le plan de zonage des Boucholeurs sera attaqué en justice

    Les maires de Châtelaillon-Plage, Jean-Louis Léonard, et d’Yves, Didier Roblin, ont annoncé ce samedi matin leur intention de saisir la justice  après la publication vendredi soir le zonage définitif établi après la tempête Xynthia

    Jean-Louis Léonard lors de la réunion publique de présentation du 
zonage définitif sur les communes de Yves, Les Boucholeurs et 
Châtelaillon. (PHOTO X.LEOTY)

    Jean-Louis Léonard lors de la réunion publique de présentation du zonage définitif sur les communes de Yves, Les Boucholeurs et Châtelaillon. (PHOTO X.LEOTY)

     

    La préfecture de la Charente-Maritime a rendu public vendredi soir le zonage définitif établi par les experts pour le village des Boucholeurs où la tempête Xynthia avait tué deux personnes et submergé des dizaines d’habitations le 28 février.

    Si le nombre de maisons en zone noire a été réduit à une soixantaine, c’est encore trop pour les maires de Châtelaillon-Plage, Jean-Louis Léonard, et d’Yves, Didier Roblin, qui ont annoncé samedi matin leur intention de saisir la justice.

    Ils jugent le plan «  inique, stupide et coûteux » et se disent assurés d’en obtenir l’annulation devant le tribunal administratif. Ils appellent les habitants à «  ne pas céder aux sirènes de l’achat », malgré les indemnisations confortables proposées par l’Etat, et à «  résister » tous ensemble.

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    Xynthia: 2 maires vont porter plainte

    AFP
    19/06/2010 | Mise à jour : 19:35 Réactions (3)

    Les maires de Châtelaillon-Plage et Yves, en Charente-Maritime, ont annoncé aujour'hui leur intention de saisir la justice à la suite de la publication du zonage définitif après la tempête Xynthia pour le quartier des Boucholeurs, à cheval sur leurs deux communes.

    "Le préfet nous a remis la carte définitive des Boucholeurs qui relève de la stupidité, l'Etat s'obstine dans cette position que nous jugeons parfaitement illégale", a déclaré Jean-Louis Léonard, député-maire UMP de Châtelaillon.

    La préfecture a annoncé mardi une nouvelle zone noire aux Boucholeurs, définie après une révision du classement initial en zone orange. "Un périmètre de solidarité d'une profondeur de 50 m est établi sur le front de mer, où se trouvent 111 constructions, dont 107 habitations", selon la préfecture.

    Lors d'une réunion publique, ce matin, les deux maires ont annoncé à la population leur intention de saisir le tribunal administratif. "On ne peut pas accepter qu'on déstructure un village sur la base d'inepties", a poursuivi Jean-Luis Léonard, "on considère que c'est une atteinte grave au droit de propriété qui fait peser des craintes et des peurs chez les propriétaires", quand l'Etat "impose une vente que je considère forcée". Selon lui la procédure d'"illégale" car elle n'est pas fondée sur "la concertation, la transparence et une enquête publique". Le député-maire, qui sera reçu la semaine prochaine à Matignon et au ministère de l'Ecologie "espère que la raison l'emportera".

    LIRE AUSSI :

    > Xynthia : le risque a été minoré

    > DOSSIER SPÉCIAL - Les séquelles de la catastrophe


    Agnès MARRONCLE


    Depuis trois mois et le passage de Xynthia, Delphine Malhonda vit telle une vacancière dans une villa balnéaire de Châtelaillon, mais ça ne devrait plus durer bien longtemps. «Le 28 juin, il faut qu'on soit parti.» Sous peu, ce logement comptant trois chambres, un jardin, un garage, se louera à la semaine au prix qu'en donne aujourd'hui la famille Malhonda pour un mois. «Notre maison des Boucholeurs est sinistrée et l'assurance nous rembourse ce loyer, mais pas au tarif estival!»

    Delphine Malhonda doit donc trouver une autre solution. Tout comme Christine Pasturo, autre habitante des Boucholeurs relogée dans une résidence secondaire. «Les propriétaires en ont besoin à partir du 23 juin. Chez nous, le chantier de réparation n'est pas achevé, mais nous y retournons, même si cela doit faire un peu camping au début.»

    Des gens déboussolés

    Dans les ruelles du petit village côtier, les mobile homes prêtés par la région Poitou-Charentes ont trouvé preneurs. «Ça permet d'être au plus près de chez soi pour suivre les travaux», affirme Françoise Berry qui habite la commune d'Yves et vient d'apprendre que sa maison, jusqu'alors classé en zone orange, devrait passer en zone de solidarité. «Un jour, on nous dit que le zonage n'existe plus. Le lendemain, on apprend qu'il est étendu, allez savoir!»

    Des personnes déboussolées, choquées, impatientes de connaître le sort que leur réserve l'État, les travailleurs sociaux du conseil général en ont vu passer beaucoup durant leur permanence. Quelques jours après la tempête, le département prenait en charge une mission Mous (maîtrise d'oeuvre urbaine et sociale) principalement centrée sur la question du relogement. Une mission dotée par l'État de 530 000 euros auxquels le conseil général ajoutait 200 000 euros.

    «En Charente-Maritime, la tempête a touché environ 4 800 habitations. Certaines n'ont eu que très peu d'eau, mais un millier ont nécessité un relogement», rappelle Corinne Imbert, vice-présidente aux affaires sociales du conseil général de Charente-Maritime. Certains sinistrés se sont débrouillés par leurs propres moyens pour trouver un logement provisoire. D'autres se sont tournés vers la Mous. «Nous avons mis à disposition tout ce que nous pouvions, assure Corinne Imbert. Par exemple les logements de fonction dont nous disposions dans les collèges. Les sociétés HLM ont donné la priorité des attributions aux sinistrés. Nous avons aussi mobilisé le parc privé.»

    Notamment ces villas destinées à la location saisonnière qui doivent maintenant être libérées. Ce genre de situation concerne principalement des habitants des Boucholeurs, un peu moins ceux des communes comme Aytré ou Charron. «Les gens voulaient être relogés au plus près, du côté de Marans ou dans l'arrière-pays où il y a moins de pression touristique, relève Thierry Demaegdt qui préside l'association des sinistrés de Charron. «Nous recontactons actuellement toutes les familles sinistrées pour savoir où elles en sont. Il semble qu'il n'y ait qu'une vingtaine de cas de relogement en résidence d'été», affirme Corinne Imbert.

    Delphine Malhonda doit quitter son logement provisoire avant la fin du mois. Photo A. M.

    Fin des constructions en zone à risque?

    AFP
    21/06/2010 | Mise à jour : 16:38 Réactions (4)

    Nicolas Sarkozy a assuré cet après-midi que l'Etat n'autoriserait aucune construction d'habitation dans les zones dangereuses "tant (qu'il) sera président", lors d'une réunion à Draguignan six jours après les inondations qui ont fait au moins 25 morts dans le Var.

    "Tant que je serai président de la République, personne ne construira dans une zone reconnue comme dangereuse. Mon message est clair et sans ambiguïté. Si la zone est dangereuse, au nom de l'Etat nous interdirons les constructions", a déclaré Nicolas Sarkozy lors de cette réunion.

    "C'est quelque chose sur laquelle je veux dire (que) je ne transigerai pas. Nous n'avons pas connu sur la tempête Xynthia les problèmes que nous avons connus, avec les déménagements dont j'assume la pleine responsabilité, pour tolérer la moindre construction en zone interdite", a-t-il poursuivi.

    "Il n'y aura pas d'ambiguïté et pas d'exception", a insisté le chef de l'Etat, "cela fait des décennies que, dans notre pays, en vérité, on a joué avec la vie de victimes potentielles en faisant appliquer des règlements selon certaines modalités et en n'appliquant pas des règlements parce qu'on trouvait que ça gênait des habitudes".

    "Je vous le dis, on ne construira plus en zone dangereuse et il n'y aura plus sous trois ans de commune - le ministre vient de faire voter la loi - qui n'aura pas de PPR (plan de prévention des risques, ndlr). Il n'y aura plus aucune espèce d'exception", a-t-il insisté.

    Les maires des Boucholeurs (17) vont attaquer le zonage en justice

    Avec l'AFP | 21/06/2010 | Publié dans : Régions

    Les maires de Châtelaillon-Plage et Yves (Charente-Maritime) ont annoncé le 19 juin 2010 leur intention de saisir la justice à la suite de la publication du zonage définitif après la tempête Xynthia pour le quartier des Boucholeurs, à cheval sur leurs deux communes.

    « Le préfet nous a remis la carte définitive des Boucholeurs qui relève de la stupidité, l’Etat s’obstine dans cette position que nous jugeons parfaitement illégale », a déclaré Jean-Louis Léonard, député-maire UMP de Châtelaillon.

    La préfecture a annoncé le 15 juin 2010 une nouvelle zone noire aux Boucholeurs, définie après une révision du classement initial en zone orange. « Un périmètre de solidarité d’une profondeur de 50 m est établi sur le front de mer, où se trouvent 111 constructions, dont 107 habitations », selon la préfecture.

    Lors d’une réunion publique, samedi matin, les deux maires ont annoncé à la population leur intention de saisir le tribunal administratif.

    « On ne peut pas accepter qu’on déstructure un village sur la base d’inepties », a poursuivi M. Léonard, « on considère que c’est une atteinte grave au droit de propriété qui fait peser des craintes et des peurs chez les propriétaires », quand l’Etat « impose une vente que je considère forcée ».

    M. Léonard a qualifié la procédure d’ »illégale » car elle n’est pas, selon lui, fondée sur « la concertation, la transparence et une enquête publique ». Le député-maire, qui sera reçu la semaine prochaine à Matignon et au ministère de l’Ecologie « espère que la raison l’emportera ».

    « L’Etat libre du Boyard »
    Par ailleurs, les électeurs de Boyardville, une station balnéaire de Charente-Maritime également touchée par la tempête Xynthia, ont choisi l’autodétermination le 20 juin 2010 lors d’un référendum symbolique organisé pour protester contre la destruction prévue de 150 maisons, a-t-on appris auprès du nouveau président de « l’Etat libre du Boyard »A la question :

    Etes-vous d’accord pour quitter le cadre de la République Française et ses institutions?

    les habitants ont voté oui par 288 voix, non par 11 voix et 3 votes nuls, a indiqué Marc Vigneron-Larosa, qui a précisé qu’il constituerait un gouvernement provisoire le 21 juin.

    Les organisateurs de ce vote estimaient que « l’Etat ne respecte pas notre liberté de vivre dans un endroit où il n’y a aucun danger » en classant 150 maisons en zone noire après la tempête Xynthia. Tous les habitants de Boyardville, une station de la commune de Saint-Georges-d’Oléron, et les personnes y travaillant étaient appelés à se prononcer.
    Le scrutin s’est tenu au bureau de vote officiel de Boyardville à la Capitainerie du Port. 302 électeurs ont participé au vote, y compris le maire de Saint-Georges d’Oléron. Boyardville compte en permanence 190 habitants, entre 300 et 600 à cette époque de l’année, avant la saison estivale, selon la même source.

    Le 21 juin, les frontières du nouvel Etat devaient être matérilisées sur les deux routes principales d’accès au village par des panneaux : « Vous quittez le territoire de la République Française » et « Etat libre du Boyard », selon la même source.

    21 juin 2010 06h00 | Par Jacky Donzeaud 0 commentaire(s)

    Au chevet des digues

     Les digues supportent le sentier du littoral sur la facade 
maritime de la commune  Photo Jacky Donzeaud

    Les digues supportent le sentier du littoral sur la facade maritime de la commune Photo Jacky Donzeaud

     

    Une importante réunion de concertation s'est tenue à la salle des fêtes. Elle a réuni les riverains concernés par la tempête Xynthia, en présence du sous-préfet, du conseiller général, des services du Conseil général, de la directrice des travaux du Siba.

    Cette rencontre avait pour but d'échanger sur les responsabilités de chacun État, Département, Ville et riverains quant à l'entretien des digues de protection, véritable support du sentier du littoral.

    « Je vous remercie d'avoir répondu aussi nombreux à notre invitation. Nous avons souhaité que toutes les parties prenantes soient présentes dans ce débat autour d'un dossier difficile et compliqué sur la législation concernant l'entretien des digues. Je vous confirme que la municipalité prendra ses responsabilités dans ces travaux estimés entre 200 000 et 240 000 euros », a expliqué Marie-Hélène des Esgaulx, sénateur maire, en ouvrant la séance.

    Pascal Gauci, sous préfet, a rappelé que la législation dans ce domaine s'appuie sur une loi de 1807 qui précise que les responsables sont les propriétaires protégés par ces ouvrages.

    Un problème complexe

    Cette rencontre a mis en exergue l'intérêt représenté par le sentier du littoral (pour l'aide du Conseil général) et l'interaction avec les problèmes posés par la gestion des eaux de ruissellement, et de fait l'implication du Siba, responsable de ce domaine.

    La salle a, à son tour, évoqué certains points précis, notamment des effondrements importants du sentier du littoral en certains endroits. Les riverains ont aussi abordé les problèmes inhérents aux eaux de ruissellement, le fonctionnement des clapets, les travaux au port de Meyran.

    L'ensemble de ces problèmes ont été pris en compte par les différents responsables présents.

    Ainsi, Marie-Hélène des Esgaulx a affirmé la volonté de la ville de prendre en charge ce dossier capital. « La ville doit être en première ligne pour piloter ce dossier, c'est la seule garantie que nous ayons pour faire bouger rapidement les choses. Il faut que nous prenions en main les travaux à réaliser et que nous envisagions une structure de gestion adaptée associant l'ensemble des partenaires, présents aujourd'hui, pour le pilotage de ce dossier crucial. »

    Quartier par quartier

    Cette première rencontre aura pour conséquence l'étude des problèmes de chacun des quartiers qui constituent la façade littorale gujanaise. Ceci afin d'apporter des solutions adaptées à un problème global qui est aussi une somme d'individualités.

    Stage anti-inondations à l'étude

    La Croix-Rouge française met à jour ses formations aux premiers secours

     Paul Bautz.  photo pascal couillaud

    Paul Bautz. photo pascal couillaud

    Des gens prostrés sur le toit de leur maison cernée par les eaux attendant la venue des secours… Ce cas de figure s'est produit à de nombreuses reprises cette année sur le territoire national, depuis le passage, en février dernier, de la tempête Xynthia en Vendée et en Charente-Maritime, jusqu'à l'inonda- tion dans le Var la semaine passée. Face à la répétition de telles catastrophes, la Croix-Rouge française songe à mettre à jour la gamme de ses formations aux premiers secours. Un stage spécialisé d'auto-protection citoyenne est ainsi à l'étude. « Il consisterait à expliquer au public quelle attitude adopter en cas d'inondation, par exemple quand on se retrouve coincé sur le toit d'une maison. Comment se mettre en sécurité, comment se signaler aux secouristes, etc. Cela fait deux ans que nous travaillons sur ce projet, mais avec les inondations dramatiques de ces derniers mois, nous souhaitons accélérer notre réflexion. Le sujet sera d'ailleurs abordé lors de notre assemblée générale nationale, vendredi et samedi prochains à Paris », annonce Paul Bautz, président de la délégation de la Croix-Rouge en Charente-Maritime et membre de la commission urgence et secourisme.

    Une trousse spéciale

    Ce stage pourrait se présenter sous la forme d'un cours d'une heure, ouvert à tous, complémentaire de la formation aux premiers secours que dispense habituellement la Croix-Rouge. « Il s'agirait d'apprendre aux gens à se protéger eux-mêmes, ce qui est différent des cours de secourisme où nous leur apprenons à venir en aide à d'autres personnes », souligne Paul Bautz.

    En plus du stage, la Croix-Rouge proposerait une trousse d'urgence à utiliser en cas d'inondation, avec un bracelet luminescent, une lampe, une couverture de survie, un sifflet ou encore des pastilles pour désinfecter l'eau.

    Les riverains n'ont pour l'instant qu'une chose en tête : le 10 septembre et le début des grandes marées avec un coefficient de 116. Ils n'espèrent pas revivre ce qu'ils ont connu le 28 février dernier…

    Un chèque pour les sinistrés

     Des Angoumoisins sont venus remettre un chèque de 700 euros    
photo jean-françois crespin

    Des Angoumoisins sont venus remettre un chèque de 700 euros photo jean-françois crespin

     

    Samedi 19 juin, Serge Pinaud, président du comité de quartier Saint- Cybard à Angoulême, assisté d'une délégation de résidents du quartier, est venu remettre au maire de Charron Jean-François Faget, un chèque de 700 euros suite à un vide-greniers qu'ils avaient organisé au profit des sinistrés de Xynthia.

    Ayant une amie à Esnandes, Serge Pinaud lui a demandé où adresser leur chèque, cette dame leur a conseillé Charron.

    Ce samedi, ils sont donc venus accomplir ce geste généreux de solidarité. Le maire les a chaleureusement remerciés et les a assuré s que cet argent sera très bien utilisé, la détresse étant encore très présente dans le village.


    19/06/2010, à 17h02

    La justice implique la solidarité. Il est donc normal d'aider ceux qui sont les victimes de la tempête Xyncia. Cependant, les faits vont se reproduire. Alors nous ne pouvons pas continuer à laisser faire des caprices à une catégorie de personne sans qu'elles en assument les conséquences. Ces gens ont reçu une proposition de l'état pour reconstruire ailleurs avec une promesse d'achat de leur patrimoine au cours du marché actuel. La proposition me paraît honnête et avec elle devrait se joindre la prévention.." Si vous restez..vous êtes libre de le faire, toutes les maisons qui seront touchées par les inondations ne seront plus indemnisées..." il faut mettre ces gens en face de leur responsabilité.




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